HISTOIRE

ET LES LUMIERES DANS TOUT ÇA ?

Foulard islamique

L’affaire n’est pas anodine comme certains communautaristes déguisés en défenseurs de la laïcité tentent de nous le faire croire. Le débat sur le port du voile (foulard serait  plus exact)  relancé  par l’initiative commerciale de Décathlon, revient dans l’actualité avec toujours le même argument en boucle : nous n’avons pas à nous immiscer dans le choix vestimentaire de tout un chacun. Présenté sous cet angle-là, cela paraît effectivement puéril. Mais ce n’est pas  de ça qu’il est question. On appelle foulard islamique, le foulard qui détoure le visage et cache complètement la chevelure. On sait qu’il n’est  pas religieux, mais les islamistes en fond un étendard politique. Le foulard islamique est bien autre chose qu’un simple vêtement et le comparer, comme l’a fait Aurélien Taché à un serre-tête qu’auraient porté les jeunes enfants de Marie,  c’est commettre une faute énorme de la part d’un député de la République.  Car il s’agit bien, de la part de celles qui ont décidé de le  porter, consentantes ou par obligation, d’afficher une volonté  politique qui va à l’encontre des valeurs de la République, notamment celle qui édicte l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le débat ne se situe pas sur le plan vestimentaire.

Ce n’est pas la question du simple port d’un vêtement qui est posée, mais bien celle des rapports entre notre civilisation occidentale et l’interprétation la plus étroite de l’Islam. Il y a une trentaine d’années, les chefs d’établissement interdisaient la mini-jupe ou le pantalon pour les filles, au nom des usages en vigueur à l’époque. L’usage impose encore aujourd’hui quelques règles de politesse comme se découvrir pour saluer (de moins en moins) ou entrer dans certains lieux, dont l’école fait partie. A ce  sujet, sur le plan strictement vestimentaire, si l’on accepte une exception pour le « foulard », rien ne permettra plus alors de s’opposer à la casquette sur l’oreille ou d’autres accessoires moins anodins. Et de ce point de vue, l’école reste un des rares endroits où se fait l’apprentissage de la politesse et des usages. A l’école, et encore plus en classe, quelle que soit sa forme, il est contraire aux usages. Le foulard islamique, dans la rue, pas plus que la kipa ou le turban hindou, personne ne songe à l’interdire tant qu’il se limite au fichu posé sur la tête,  mais on voit aujourd’hui apparaître des formes beaucoup plus austères qui flirtent avec la provocation : la sorte de « cagoule » proposée par Décathlon en fait partie.

Le débat ne peut se situer que sur le terrain des valeurs.

D’abord, une précision : ne confondons pas le foulard avec le  voile qui est le tissu  qui cache le visage. Pour ce dernier, le  cas  est tranché par la loi : son port est interdit. Ce qu’on essaie de nous imposer avec le foulard islamique, quand il ne laisse apparaître que le visage, comme avec le burkini,  c’est une obligation associée à une morale et une pratique sociale toutes deux incompatibles avec nos valeurs. Rappelons que le foulard islamique est le symbole ostentatoire d’une condition féminine inacceptable pour nous, instituant l’inégalité avec l’homme par la soumission de la femme : la femme stérile répudiée, la femme adultère punie de mort, le témoignage de l’homme qui vaut celui de deux femmes, la soeur qui n’obtient que la moitié de la succession dévolue à son frère, le mariage mixte interdit, la polygamie autorisée… Nous avons le devoir de ne pas l’ignorer. C’est là sa vraie signification. L’affirmation de leur « islamité » par les jeunes filles ne s’arrête pas à cet accessoire vestimentaire. Elle s’accompagne généralement de contraintes supplémentaires telles que l’interdiction de suivre les cours de sciences naturelles, d’éducation physique ou de musique, voire même de s’adresser au professeur si celui-ci est de sexe masculin. D’où le mutisme de certaines filles en classe  que les professeurs ne comprennent pas toujours.

Un « voile »  sur les « Lumières » ?

Tolérer le foulard islamique, c’est renier le « siècle des lumières ». Depuis le XVIIIème siècle, l’individu européen a conquis une à une toutes ses libertés. Cette remise en cause devenue permanente, à laquelle l’église catholique s’est elle-même adaptée, a permis la proclamation puis l’application progressive des « Droits de l’Homme ». C’est au nom des Droits conquis que nous avons le devoir de lutter contre toutes les atteintes aux droits élémentaires de la personne. Comme le dit Alain Finkielkraut : « ou les hommes ont des droits, ou ils ont une livrée… ». De peur de paraître intolérants avec les musulmanes « on les confond avec la livrée que leur a taillée l’Histoire ». Voilà le piège : sous prétexte de droit à la différence, on voudrait imposer sur notre sol un apartheid. Ces musulmanes devraient savoir que les lois de la République s’imposent à tous et qu’elles ne sont pas toujours compatibles avec celles édictées par leur coutume. Les respecter est un devoir pour chaque citoyen et impose des comportements : il n’est pas possible de remettre en cause ce qui touche aux fondements de notre Constitution, au nom des pratiques d’une religion. La France est d’abord un état laïc. Ce débat,  je l’ai eu avec mon petit-fils qui a vingt ans. Le fait que la France soit porteuse de valeurs « universelles » lui échappe totalement, comme cela  échappe à Aurélien Taché. Une génération à laquelle on a oublié de transmettre l’essentiel et qui a pris le raisonnement à la mode : celui du relativisme. C’est la  France qui porte la « déclaration universelle des  Droits de l’Homme et du citoyen ».  Cela nous impose des devoirs face au reste du Monde.

Céder serait catastrophique.

Ce serait donner aux partisans d’une certaine pratique de l’Islam les moyens de renforcer leur oppression intellectuelle sur la communauté musulmane. Comme me disait une jeune « beur » : « n’oubliez jamais qu’une jeune fille musulmane vit sous le regard permanent de sa communauté et que cela suffit à la persuader de faire autrement qu’elle le souhaiterait ». Et de fait, depuis quelques années, le port du foulard islamique se fait de plus en plus fréquent et de plus en plus jeune. S’il ne faut pas obliger toute personne d’origine étrangère à calquer sa conduite sur notre façon d’être, il est possible tout de même de dénoncer cet aspect de la tradition islamique, sans pour autant vouloir détruire sa culture. D’autant plus qu’il s’agit d’une interprétation la plus étroite de l’Islam, issue du Wahabisme, contre laquelle les femmes luttent dans beaucoup de pays musulmans.

Les minorités religieuses doivent pouvoir exister à condition que celles-ci soient constituées d’individus libres et égaux. Il nous appartient de faire en sorte que ces deux conditions soient toujours remplies.

 

 


A QUOI JOUE VALERIE PECRESSE ?

Valérie Pécresse

 

Puisqu’elle vient après-demain mardi, chez nous, à Angers,  c’est l’occasion pour moi de dire ce que je pense  de son action. Et  j’espère bien qu’il y aura quelques bonnes âmes pour relayer  mon message à sa réunion,  car je ne m’y rendrai pas. Non  pas que ce soit lâcheté ou sectarisme de ma part,  mais plutôt l’envie de ne pas cautionner une démarche que je trouve désobligeante à  l’égard  d’un grand nombre de militants et d’adhérents de notre parti. J’en connais, en Seine-Saint-Denis, qui ont tracté pour elle en se levant à 6h du matin, et qui ne comprennent plus !

Un bilan  exemplaire en Ile-de-France.

Valérie Pécresse est  talentueuse et compétente. On l’a peut-être oublié, mais c’est la seule Ministre des Finances à avoir fait voter un budget en régression en euros réels par  rapport à celui de l’année précédente.  C’était en décembre 2011. Hollande s’est empressé de rajouter 40  milliards de prélèvements dès juillet 2012.  Malheureusement !

A la tête de  la Région Ile-de-France, elle a fait preuve de la même technicité : là aussi, et c’est incontestable, elle a fait reculer fortement la dépense publique à coups d’économies bien ciblées. On peut aussi mettre à son actif sa victoire aux régionales : si elle préside la plus prestigieuse région de France, elle ne le doit qu’à elle-même,  parce que les puissances tutélaires ne se sont pas précipitées outre-mesure  pour la soutenir. Je ne peux même pas  lui reprocher d’avoir soutenu Alain Juppé, j’ai failli faire comme elle. J’ai finalement opté pour Fillon. On connait la suite… J’avoue que  le  positionnement de Juppé aujourd’hui me déçoit profondément, moi qui ai été à la fondation de l’UMP, son Secrétaire départemental dévoué et actif. Pour des raisons personnelles, je lui gardai  une place à part dans mon panthéon. Les derniers avatars de sa  carrière qui le font entrer au Conseil Constitutionnel  par la grâce de Macron me libèrent totalement. Je ne sais pas ce qu’en pense Valérie…

Un pied dehors, un pied  dedans.

Elle a choisi de rester dans le parti.  Très bien.  Elle n’aime pas Wauquiez. Elle a le droit, on ne peut pas plaire à tout le monde. Ce serait mieux qu’elle dise pourquoi  en ne se contentant pas des banalités affligeantes : « ligne droitière… » . C’est un procès en diabolisation un peu trop simpliste et trop commode. Je ne crois  pas qu'il y ait deux droites, il y a une droite qui s'allie avec  le centre qu'il faut reconquérir. Moi,  je soutiens notre  Président. Ai-je eu le choix au moment de son élection à la tête du parti ? Pas  vraiment.  Valérie Pécresse avait là une occasion  de  faire valoir sa vision différente,  si tant est qu’elle le soit. Elle ne l’a pas fait. A-t-elle été pour autant rejetée du parti ? Pas que je sache. Si ma  mémoire est bonne,  elle a sa place au Bureau politique qu’elle a refusé  d’occuper  et  Laurent Wauquiez lui a aussi proposé la présidence du Conseil National, qu’elle a refusée aussi.  C’est son droit.  Elle a  préféré faire bande à part avec « Libres ! ». Je cherche vainement dans ses prises de position et son projet, excepté quelques nuances que je qualifierais de puériles, de vraies divergences avec la ligne politique défendue par la direction actuelle des Républicains sur les grands sujets : la dette, les dépenses publiques, la fiscalité, les classes moyennes,  la famille … Au premier Conseil national, elle est arrivée en retard, à grand renfort de brouhaha, pour délivrer quelques propos peu amènes et est repartie sans attendre la réponse.  A  Menton, elle a rejoué le même scénario. Pourtant le projet esquissé pour l’Europe a tenu compte de ses demandes. Récemment, j’ai lu dans le Figaro Magazine qu’elle ne "se sentait pas impliquée par la liste Bellamy", arguant du fait qu’elle "n’était consultée sur rien" !  Un peu facile.  Elle a tout fait pour ne pas l’être, non ? pourtant le trio désigné rassemble les sensibilités du parti, et la suite  des  candidats,  j’en prends le pari,  sera de même facture. Elle donne rendez-vous à Laurent Wauquiez le 26 mai : elle prend un gros risque, et  en disant cela, elle se tire déjà une balle dans le pied. Si elle n’avait pas fait cette déclaration, je serais venu l’écouter.  Mais c’est trop. Elle fait le jeu objectif des macronistes et du RN, en tentant d’affaiblir Wauquiez. Sa position ne sera  pas tenable longtemps et une grande partie de l’électorat LR pourrait un jour s’en souvenir. Car n’en doutons pas, Valérie Pécresse « y pense », comme on dit, le  matin en se poudrant le minois.

Et si on commençait par jouer groupé. 

Le  moment n’est pas  venu de  choisir qui devra représenter notre famille à la Présidentielle. Si elle espère une primaire de la  droite et du centre comme la dernière fois, qu’elle n’y compte pas. Chat échaudé craint l’eau froide !  Tout au plus peut-on imaginer une compétition interne. Encore faudrait-il que Laurent Wauquiez n’ait pas réussi à devenir le candidat légitime d’ici là. Je demande donc à Valérie Pécresse de rentrer un peu ses griffes et je fais donc appel à son intelligence. Le  combat pour nos valeurs et nos idéaux, pour la  France,  bien mise à mal  par la gestion chaotique de Macron, mérite mieux que les petites cuisines personnelles qui se font dans leur petit coin sur de petits réchauds. D’autant plus qu’elle doit savoir qu’elle n’est pas seule dans ce cas.   

PS. Ce lundi matin, sur RTL, Valérie Pécresse annonce qu'elle votera pour la liste LR, au motif que FX  Bellamy a la volonté de réconcilier toutes les sensibilités de la droite. Dont acte.  Encore un petit effort Valérie et faites campagne ! Je réviserais alors mon jugement.

 

 


UN VENT DE FRAICHEUR SUR LES PLATEAUX

Bellamy-evren-danjean

 

Un sans-faute.

Il semble que ça commence à frémir. L’électorat  bouge enfin à travers les sondages en faveur du trio Bellamy, Evren, Danjean. Et  ce ne serait que justice tant la tête de liste a montré pour ses premières apparitions sur les  plateaux télévisés, son talent, son intelligence brillante et ses réparties … imparables. Beaucoup croyaient découvrir un novice, et c’est un candidat aguerri connaissant parfaitement ses dossiers, à l’argumentation structurée servie avec un calme et une candeur indépassables. Les Martichoux, Krief et consorts s’y sont cassé les dents. Depuis son entrée en lice, c’est un parcours sans faute.

La cabale démontée.

Pourtant le gouvernement est prêt à tout pour descendre Bellamy, la preuve qu’il inquiète. Des ministres n’hésitent même pas à grossir le trait jusqu’à l’inacceptable. Et les médias, habituellement si sourcilleux sur le sujet, aboient avec eux. Personne ne s’étonne plus de rien. A les entendre, nous avions sorti de la naphtaline le pire des réactionnaires, contre l’avortement et  le mariage  pour tous, quelle horreur ! La réalité est bien moins tranchée et le candidat Bellamy n’a rien à voir avec la caricature outrancière qu’on voulait faire de lui. Avec calme et méthode, il a démonté la  campagne au vitriol dont il faisait l’objet. On peut penser que les Français, n’ont pas été dupes de la manœuvre. Et pour tout dire, ce qui est excessif est insignifiant. Au fond d’eux-mêmes ils sont toujours en rébellion, ce qui rend les sondages très suspects en voulant nous imposer un scénario écrit à l’avance où la liste LR n’aurait pas sa place. Que doit-on penser, en effet, de l’inégalité flagrante de traitement entre les longues heures de reportage des réunions interminables de Macron, au moment même où Laurent Wauquiez faisait un tour de France au contact des Français, de vrais contacts avec des citoyens non triés.  Il faudra bien, comme Guillaume Larrivé  l’a demandé au Premier Ministre, qu’on sache combien tout cela a coûté, parce qu’il s’agit bien d’une campagne électorale aux frais du contribuable.

Un discours rafraîchissant.

En attendant, FX est en campagne et on se prend à guetter ses passages à la télé pour ne pas les rater tant il comble de plaisir ceux qui se retrouvent dans son raisonnement. Oui, le philosophe est rafraîchissant.  Il y a longtemps qu’un politique ne nous avait pas autant convaincu par la justesse du positionnement, la validité du raisonnement, la  vérité des situations exposées. Il y a longtemps qu’on attendait un candidat avec des convictions assises non pas sur l’intérêt électoral, ce qu’on appelle démagogie, mais pour défendre une vision et des convictions. Les autres en ont de différentes ? Eh bien confrontons-les ! Débattons-en sereinement et allons au fond des choses. Que ça fait du bien !

Une vision réaliste de l’Europe.

La caractéristique du projet des Républicains, j’aurai l’occasion d’y revenir, est d’être réaliste.  La vision de la construction européenne qu’il  propose correspond à un besoin de  concret, elle est celle que souhaitent probablement une majorité de Français : ni dilution dans un empire où la nation disparaîtrait, ni repliement sur soi qui serait   mortifère.  A mi-chemin entre le fédéralisme de Macron, une Europe technocratique qu’il va nous vendre comme une protection –on a déjà vu-, et le repli national proposé  par Marine Le Pen qui n’a d’autre idée que de faire imploser l’Union si jamais les populistes en ont la possibilité, il existe un chemin qui préserve l’Europe dont on a besoin face aux empires planétaires et qui, en même temps, laisse à la nation le choix de décider de ce qui n’a pas à être partagé avec les autres.

Il coche toutes les cases.

François-Xavier Bellamy est donc une belle surprise  et il faut remercier Laurent Wauquiez de l’avoir convaincu de prendre  la tête de liste. Intellectuel brillant, modéré, attaché aux valeurs qui fondent la droite, comme la  famille ou la  liberté, et en plus décidé à mettre en avant, dans la campagne, l’écologie, avec une vision différente de celle des  ayatollahs verts, il peut aussi plaire à un électorat centriste attaché à la démocratie chrétienne, comme à celui plus conservateur de la droite traditionnelle. Avec Agnès Evren, proche de  Valérie Pécresse à la Région Ile-de-France et Arnaud Danjean, solide député sortant, connaisseur des dossiers du terrorisme et ancien soutien d’Alain Juppé, ils forment un trio rassembleur qui coche toutes les cases de la droite et du centre, ce que la suite de la liste ne tardera pas à confirmer. Bellamy va créer la surprise !

On a le droit d’y croire !

 

 


LA TARTE A LA CREME DU GRAND DEBAT

Bagarre_village_gaulois

 

Je ne vais pas tomber dans la théorie complotiste, mais enfin, à écouter tous ces commentaires  ébaubis sur le  « succès phénoménal » du grand débat qui dégoulinent sur toutes les chaînes à  jets continus, je me  dis que toute la planète gaucho-bobo-participative s’est donné rendez-vous dans la gent journalistique. Avec émerveillement puéril devant les prouesses chronométriques macronniennes ! Malheureusement, un débat qui s’éternise trop longtemps n’est pas un signe de qualité des échanges. Le mouvement des gilets jaunes aura eu au moins une vertu : il nous interroge sur les  fondations de notre vie commune.  En effet, quelles sont donc les vraies causes, au-delà des commentaires convenus, qui ont conduit à l’émergence d’une telle contestation il y a maintenant quinze semaines. Laissons de côté les grilles de lectures traditionnelles, d’ailleurs commandées  par les  attitudes idéologiques des uns ou des autres. On peut affirmer sans trop se tromper que le mouvement trouve sa source dans deux malaises, l’un alimentant l’autre : le premier est  fiscal, le  second est démocratique.

Ras-le-bol fiscal.

Au moment où les manifestations s’essoufflent et changent de visage, et avec  le  grand débat qui pourrait faire écran,  il me paraît important de redire que le  point de départ à bien été une jacquerie fiscale provoquée  par le ras-le-bol  d’une  imposition confiscatoire.  Ce n’est pas par hasard si l’idée  que tout le monde doit payer l’impôt sur le revenu remonte à la surface. Mais là encore, on s’aperçoit que ceux qui nous gouvernent ne veulent pas comprendre.  Ils ne cessent de lancer des ballons d’essais pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve notre  pays. Vous remarquerez que tous proposent d’une manière ou d’une autre, une augmentation des impôts plus  ou  moins déguisée. Or, rien ne sortira de bien de cette crise si on ne prend pas comme premier principe impératif : faire baisser la dépense publique !  Là est la leçon à tirer.

Hanounacratie de Mme Michu, oligarchie des énarques  ou démocratie représentative ?

Le  grand débat a aussi eu des moments forts  singuliers comme celui de voir une ministre rendre visite au plateau de M. Hanouna. Comme on dit, là, on ne risque pas d’élever le débat. Mais, l’essentiel n’est-il  pas de comuniquer ! Il  faut dire que la ministre en question n’est pas non plus ce que le gouvernement compte de mieux en puissance intellectuelle. Je ne crois pas que notre pays est prêt pour la démocratie de Mme Michu, version Hanouna ou autre. Dans les revendications d’ordre démocratique qui ont émergé,  le  RIC, référendum d’initiative citoyenne, est le marqueur principal. C’est peut-être la conséquence d’un pouvoir perçu comme illégitime. En effet, nous avons aujourd’hui le président le plus mal élu de la Vème République et une majorité parlementaire obtenue avec moins de 50% de participation avec  une abstention record. Ce déficit de représentativité n’est pas nouveau mais a atteint son apogée sous la Macronie. Il a été aggravé par le choix du nouveau pouvoir de gouverner verticalement façon « Jupiter » en s’appuyant sur l’énarchie de la haute fonction publique et en méprisant tous les corps intermédiaires, habituels tampons amortisseurs de nos rouages institutionnels. De  fait la  Macronie a débouché sur le pouvoir d’une oligarchie à peine dissimulée, continuant, avec la même  doctrine, les politiques engagées sous le mandat précédent, et avec  les  mêmes résultats : déficits  publics, dettes, chômage. Il n’y a qu’un retour à une démocratie représentative retrouvée, et la confiance qui va avec, que nous pourrons nous en sortir. De fait, la  France est à la croisée des chemins.

La présidence abandonnée.

Mais au lieu de chercher à résoudre la crise, nous avons un exécutif sans boussole. Matignon se bat avec les problèmes du quotidien au fil de l’eau,  ayant à gérer, semaine après semaine, des manifestations violentes qui épuisent nos forces de l’ordre.  Le Président,  lui, passe son temps à parler, en bavard impénitent qu’il est, tant sa soif de reconnaissance est inextinguible. Il bat des records de présence dans les débats,  il  a atteint le  suprême du ridicule en restant 14H30 au salon de l’Agriculture.  Il va falloir inscrire l’exploit  dans le Guiness ! Avec quel  objectif concret atteint,  je vous le demande ?  J’ai le sentiment d’assister au triste spectacle de la détresse d’un homme seul, contraint de tout faire lui-même,  jusqu’à pousser le ridicule d’aller à la rencontre de la France rurale dans le cadre étroit d’un salon parisien. Dire  à chacun ce qu’il a envie d’entendre, avoir recours au fan club pour jouer l’illusion de la popularité,… Décidément, le vieux monde n’est pas mort. Comme Stoléru en son temps, il paiera bientôt des figurants pour faire peuple. Après la démagogie de Mme Michu, on a le président bla-bla. Qui gouverne pendant ce temps-là ? Ah oui, les technocrates veillent.

Ce simulacre de débat est un dévoiement de nos institutions. Il permettra, à n’en pas douter de nous imposer des décisions savamment choisies, dans une transparence relative. Or, je ne crois pas à la démocratie « paper-board » même si l’exercice dans un cadre défini, celui d’un parti par exemple, peut avoir un intérêt. L’échange sur un projet de société, qui doit avoir lieu avec les Français, a un nom : il s’appelle élection. Ce sont les élections qui permettent d’encadrer et de trancher le débat. Les élections européennes pourraient être un bon test. Encore faut-il que les règles de temps de parole soient suffisamment respectées. Sinon, la confiance ne sera pas au rendez-vous.

 


ACCABLANT … ET AFFLIGEANT !

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Surréalisme.

Le Premier Ministre qui vient sur le perron de Matignon affirmer que « la séparation des pouvoirs n’ a pas été respectée » à propos du rapport de la commission parlementaire du Sénat, sombre dans le ridicule et confirme qu’il n’est pas à la hauteur de sa fonction. Les contre-feux organisés pour détourner l’attention de ce que ce rapport contient, sont à la fois pénibles et affligeants.  Que ce soit Mme Belloubet, M. Griveaux ou les députés LRem avec les mêmes éléments de langage pour minorer des dysfontionnements graves et des parjures, tous interviennent  pour dénoncer la forme et se gardent bien d’aborder le fond. Il est clair que ça n’est pas comme ça qu’on va réconcilier les Français avec le monde politique. La fébrilité qui règne dans la majorité et à l’Elysée est symptomatique d’un exécutif qui perd les pédales, jusqu’au plus haut niveau. Des réactions à mettre en relation avec le « Qu’ils viennent me chercher ! ». L’affaire Benalla est tout sauf la dérive d’un homme seul, ce qu’on voudrait nous faire croire. Oui, le déni est surréaliste !

Un rapport accablant.

Le Sénat a poursuivi jusqu’au bout son enquête sur l’ancien conseiller de l’Elysée qui a  commis des voies de faits  en usurpant une fonction policière qu’il n’avait pas, était muni d’un port d’arme bizarrement obtenu, avait voyagé avec des passeports diplomatiques qu’il n’aurait jamais dû garder, pris des contacts avec des gouvernements africains alors qu’il n’était chargé d’aucune mission officielle et évolué dans des milieux russes qui ne sont pas tout à fait bienveillants pour la France. Les abus de pouvoir, manipulations et mensonges dont est truffé ce feuilleton ne sont pas du côté de la Haute Assemblée, mais bien le fait de ce curieux garde du corps qui n’en était parait-il pas un, mais qui ne semble guère s'embarrasser de scrupules et des manquements du cabinet présidentiel. Et on ne peut que se féliciter de la persévérance des sénateurs, dont le travail a révélé les pratiques pour le moins curieuses de l’Elysée. Sauf que cette comédie où on semble avoir menti jusqu’au plus haut niveau pouvait aussi mettre en danger la sécurité nationale, à travers les dysfonctionnements du sommet de l'État.

Le déni n’est pas une solution.

Le camp macronien voudrait nous faire croire que le comportement de Benalla et l’influence qu’il avait acquise au cœur du pouvoir, est facile à comprendre et donc faire un procès est inutile. Emmanuel Macron et son entourage se seraient laissé conquérir par le « bagout » d’Alexandre Benalla. Tout ce qui est établi : que cet homme avait des passeports diplomatiques officiels et un téléphone crypté, qu’il a effectué des missions à l’étranger, qu’il avait des relations avec un oligarque russe, tout cela ne serait que dérive personnelle et débrouillardise. C’est tout juste si on reconnait que son cas a été traité avec laxisme (le mot est faible) par ses supérieurs.  Cet étalage de faiblesses ne suffirait pas à constituer un dossier à charge contre les collaborateurs du président de la République, si ce n’est lui-même ! Ce sont les mensonges que Benalla a pu faire pendant ses auditions, ceux concertés de ses supérieurs hiérarchiques et les invraisemblances de certaines dépositions qui rendent ce rapport inquiétant. Car l'entourage du chef de l'État n'a jamais réussi à justifier l'injustifiable.

Le Sénat est dans son rôle.

Le Sénat ne se juxtapose pas à celui des juges, dans sa mission de contrôle du fonctionnement de l’exécutif, et "la commission d'enquête ne constitue pas un précédent dangereux", comme l'affirme Aurore Berger, qui n'en est pas à une sottise près. Ce qui est dangereux c'est bien qu'il y ait une affaire Benalla ! Bien entendu, rien de ce qui se passe à l’Elysée ne peut être exclu du champ politique. Donc on va assister à des affrontements entre la majorité et les Républicains (LR) sur l’importance et le rôle des commissions parlementaires, c’est de bonne guerre. Quand on se souvient de la mascarade de la commission d’enquête de l’Assemblée, on se dit qu’heureusement il y a les gens sérieux du Sénat. Mais quoi qu’elle fasse, la République en Marche, en tout cas, ne peut échapper à l’affaire Benalla en la repoussant d’une chiquenaude. Les sénateurs ont raison: cette affaire ne révèle pas que la dérive d'un homme. Ils montrent que l’ancien garde du corps  a menti sous serment, et que des « dysfonctionnements graves » se sont produits à l’Elysée. Il est grand temps de mettre fin aux graves tribulations élyséennes et de remettre à plat le fonctionnement du Palais.

Et les mots, s’ils viennent, ne suffiront pas. C’est que pour gouverner, il ne suffit pas de bavarder.

 


LES RAVAGES DES PEDAGOGISTES

Orthographe chat

Ce que j’ai lu hier dans le journal   me glace d’effroi, mais je n’en suis pas étonné.  Ainsi, « la  maîtrise du français est devenue un défi majeur pour nos entreprises » !  Ainsi 78%  des  Français admettent faire des fautes d’orthographe, de conjugaison,  de grammaire  et, plus grave, de syntaxe,  c’est-à-dire de construction des phrases. Beaucoup de nos concitoyens ne mesurent pas les  conséquences de ces carences et pourtant, 52% des  DRH avouent avoir écarté une candidature à cause d’une mauvaise expression écrite et 92% pensent qu’une mauvaise expression écrite de certains salariés  peut nuire à l’image de l’entreprise,  mais seulement 12% des actifs pensent que leur carrière a été freinée par leur niveau en expression écrite. Et combien d’inconscients ? Triste bilan. Il a une explication.

L’enseignement avant les années 90.

J’ai passé la  plus grande partie de ma carrière à enseigner notre langue selon un schéma presque immuable, excepté le rétrécissement  progressif du nombre d’heures hebdomadaires qu’on devait lui consacrer : de 7H (avec une heure dédoublée)  dans les années 60 dans une classe de 6ème à 4H en 2003. Un déficit de  près de 50%. Pourtant dans le même temps, on nous serinait déjà le sempiternel  refrain de mettre l’accent sur les  « savoirs fondamentaux » ! Alors qu’on faisait le contraire. L’enseignement du français c’était par semaine: une heure de « lecture expliquée », une de « lecture dirigée » d’une œuvre au programme, une « d’orthographe »,  une de  « grammaire-conjugaison » et deux de « rédaction ». Cela permettait d’avoir un enseignement didactique bien identifié ce qui permettait d’être structurant et méthodique. Je pense encore aujourd’hui que cela était un « confort » pour les élèves qui avaient toujours besoin de repères, surtout au collège.  Il m’arrive encore de rencontrer, près de 25 ans après, des élèves qui me remercient pour les  efforts que je leur demandais à l’époque dans l’apprentissage de notre conjugaison, pour laquelle j’étais intraitable. Ce  n’est qu’un exemple parmi bien d’autres témoignages. J’ai eu la chance d’enseigner avec  les beaux textes de nos grands auteurs,  de faire apprendre des récitations telles que les fables de La  fontaine, des poèmes de Jacques Prévert, des passages de  Corneille, Racine, Molière, la tirade du nez de Cyrano,  sans oublier Victor Hugo, évidemment.

La déconstruction de l’apprentissage du français.

Au milieu des années 90,  les « pédagogistes » ont pris le pouvoir dans le Ministère de la rue de Grenelle. Les « docteurs » ont alors imposé un enseignement non plus par discipline mais par  « séquences » que je qualifiais à l’époque de « fourre-tout » où ,  à partir d’un thème et de quelques textes, on faisait au gré des rencontres un peu de grammaire ou un peu d’orthographe, un peu de syntaxe. L’explication de texte devenait « analyse actancielle » : inutile d’entrer dans le détail. Il y avait  le versant du « sachant » et celui de « l’apprenant ». Le  langage « éducnat » connut ses heures de gloire. Il devenait ringard de faire apprendre par cœur : plus de conjugaison, plus de récitation… Sur l’emploi du temps hebdomadaire, il n’y avait plus que la mention « français ». J’ai très vite observé que ça ne marchait pas, et, n’ayant plus rien à attendre de ma carrière à quelques années de la retraite, j’ai continué à appliquer mon découpage et mes méthodes, en les « habillant » de pseudo-séquences. J'ai continué  à faire de la conjugaison systématique et à faire apprendre des récitations et pire, des dictées hebdomadaires ! D’ailleurs un enseignant célèbre raconte dans un de ses livres, « Le Portique »,  qu’il avait fait le même constat et réagi de la même façon : il s’agit de Philippe Delherm. Plus de vingt ans après,  on récolte le résultat. Si on rajoute à ces errements pédagogiques les ravages des écrans et des smartphones et l’utilisation du langage texto de plus en plus tôt  par les jeunes, on ne peut pas s’étonner de l’effondrement de  la connaissance de la langue française. Malheureusement le mal ne concerne pas que le français, il est général et concerne toutes les disciplines et a commis des ravages dans les connaissances notamment en histoire et en géographie.

Le retour partiel au bon sens.

Le summum de la tentative de déconstruction a été atteint sous le ministère de Najat Belkacem, qui a rajouté à l’hérésie pédagogique les errements de la déconstruction du genre. Sans parler des Trissotins qui ont voulu imposer l’écriture « inclusive »,  ce nouvel obscurantisme culturel  diligenté  par l’idéologie féministe exacerbée. L’arrivée de Jean-Michel Blanquer a remis un peu d’ordre dans la « grande maison ». D’abord en virant de la direction du ministère les pédagogistes et en mettant en place Stanislas Dehaene, neurobiologiste dont les travaux sur le fonctionnement du cerveau pour apprendre font autorité. Mais le chemin du redressement sera long. De nombreux  partisans du « pédagogisme » sont restés en poste, de nombreux enseignants endoctrinés continuent d’en appliquer  les théories inefficaces et combattent leur Ministre.  Il suffit de voir comment la  méthode globale d’apprentissage de la lecture perdure malgré la démonstration de ses méfaits. Et c’est là où le bât blesse : Stanislas Dehaene le démontre dans son ouvrage « Apprendre », les pédagogies  constructivistes type Freinet, dites « de la découverte » ou « pédagogies actives »,  sont inefficaces car laissés à eux-mêmes les enfants éprouvent les plus grandes difficultés à découvrir les règles qui gouvernent un domaine et ils apprennent beaucoup moins bien, voire pas du tout. Le  recul du classement de la France dans les évaluations internationales n’est pas une vue de l’esprit. Il sanctionne des années d’errements pédagogiques qui ne sont pas terminées. Et le  Ministre actuel doit composer avec les députés du « nouveau monde » pas si nouveau que ça -on vient de  le  voir avec l’épisode « parent 1 et parent 2 »-, ce qui ralentit  la  prise des décisions nécessaires qui permettraient  un redressement significatif des résultats. Au rythme où il réforme, il faudrait qu’il reste vingt ans en poste…

Car  contrairement aux apparences, le tout-numérique n’a pas affaibli le rôle de  l’expression écrite.  La  maîtrise de l’orthographe,  et de la grammaire est même  devenue un enjeu crucial pour les entreprises  et pas seulement. Il y va donc de l’employabilité de bon nombre de  personnes sur le marché du travail : envoi de centaines de mails par jour, commentaires sur les réseaux sociaux, … l’expression écrite continue de faire partie du quotidien de nombreux salariés avec le développement des nombreux outils technologiques.  Comme on pouvait s’y attendre,  l’enquête montre que ce sont les jeunes actifs  de moins de trente ans qui sont en première ligne.  Ce chiffre est, malheureusement, appelé à grossir, car la machine de la rue de Grenelle ne se réforme pas rapidement. C’est pourquoi les entreprises prennent de plus en plus l’initiative pour tenter de remédier à la situation, notamment pour combler les lacunes en orthographe, en finançant des formations que 80% des salariés se déclarent prêts à suivre.

 


POUR RENOUER AVEC L’ACTUALITE

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Il fallait bien une semaine d’air pur  à la montagne pour réoxygéner les neurones. Et ça fait du bien. Le  problème,  c’est que pendant ce temps-là, l’actualité court. Je ne vais pas essayer de la rattraper, vous vous contenterez d’une petite sélection… aux petits oignons.

Dictature de minorité.

Le  militantisme peut rendre franchement con. On en a vu un échantillon avec l’épisode de la loi pour imposer « parent 1 » et « parent 2 » au lieu de « père » et « mère ». Y aurait-il une majorité de couples homos dans notre pays pour qu’on impose un tel chambardement ? Evidemment non.  Cette  dénomination est le fait de minoritaires sans cortex cérébral dont le savoir-faire principal est   la  provocation. Comment  peut-on oser à ce  point nier l’anthropologie et  renommer l’origine de la vie ? On ne sait si l’inculture le cède à l’intolérance ou l’inverse.  L’immense  majorité des enfants, de parents unis ou divorcés, peu importe, ont un père et une mère qui les élèvent et la  plupart du temps les protègent,  les  aiment. Où est la République dans cette affaire ? Bien sûr l’intérêt général veut qu’on respecte les situations d’homoparentalité,  même si elles sont largement minoritaires. Cela ne justifie pas que le cas majoritaire soit obligé de disparaître au point de ne plus se nommer. Au nom de quoi on m’interdirait d’être nommé «père » de mes enfants !  Si cette loi  devait perdurer, ce qui semble  ne pas être le cas, elle serait une loi d’exclusion de la majorité sur un sujet fondamental. Un déni de démocratie doublé d'un déni de réalité : nier la réalité  au nom d’une abstraction agressive, pur produit de l’idéologie et du militantisme. La bêtise militante dans sa plénitude ! En disant cela, je serais, parait-il,  un demeuré ou un arriéré : l’arriéré vous salue bien !

Une satisfaction et trois réserves.

La nomination d’Alain Juppé au Conseil Constitutionnel est une jolie surprise. J’en ai d’abord ressenti une satisfaction : ponctuer son parcours par une telle porte de sortie était inespéré, lui qui a tant donné, a accepté de payer pour un autre, avait réussi à rassembler la droite et la plus grande partie du centre, et perdu une primaire pour une présidence qui lui était pourtant promise. Il y aurait beaucoup à dire sur les responsabilités de ses proches dans cette défaite, mais ils sont justement au pouvoir. Juste retour des choses donc. Cela va l’obliger au devoir de réserve en ce qui concerne les élections européennes et de mon point de vue, c’est  une chance supplémentaire : au moins il n’aura pas à trahir son camp. J’ai cependant trois réserves à émettre au sujet de cette nomination. Trois réserves qui la ternissent quelque peu. D’abord le fait qu’elle soit advenue par la décision de Richard Ferrand. Inutile de préciser pourquoi. Ensuite, le moment qui fait qu'on ne peut s'empêcher d’y voir une manœuvre politique de l’Elysée avec l’espoir de fractionner un peu plus l’électorat du centre en lui envoyant un signal de complicité. Enfin, le  manque de courage du Maire de Bordeaux qui n’a pas su imposer celle qu’il était allé chercher à fin de lui succéder, Virginie Calmels, cédant aux luttes intestines du Palais Rohan. On ne sera pas surpris si le clan juppéiste s’entre-déchire pour le siège convoité. Une partie d'entre eux ayant franchi le Rubicon macronien sans aucune retenue. Celtte dernière préfère  partir en même temps que son mentor et retourner à ses premières amours, l’entreprise privée, et  elle a bien raison.

Touche pas à mon « Fink » !

Dans Le Figaro de samedi dernier, mon Académicien préféré, maintenant que Jean d’O est parti, Alain Finkielkraut, nous livre une magnifique analyse du mouvement des « Gilet Jaunes », dénonçant avec sa verve habituelle et des arguments imparables à l’appui, ce « produit du nouveau monde » où «  les inhibitions sont levées,  chacun se  lâche et vient pêcher, en guise de vérité, le  mensonge qui comble  son attente. A l’ère de l’écran interactif, tous les grands partages du vrai et du faux, du beau et du laid, du haut et du bas, de  la barbarie et de la civilisation  sont abolis ». Il  ne croyait pas si bien dire.  Ce même jour, rentrant paisiblement chez lui,  il s’est fait copieusement insulter par des excités à la bêtise épaisse, que le port du « gilet jaune » n’exonérait pas de leurs propos bassement racistes et injurieux. S’attaquer ainsi au philosophe qui a dû à la présence policière de ne pas se faire écharper, est une insulte non seulement à sa personne admirable, mais à la France tout entière, tant il est porteur et défenseur des valeurs universelles qui fondent notre nation.  Il est le rempart de ce que ces crétins veulent justement déconstruire. Il est le symbole d’une intégration  et d’une assimilation complètement réussie. On comprend alors les commentaires gênés de certains biens pensants de la gauche communautariste ou de l’extrême gauche internationaliste. Pour dénoncer ce racisme  immonde, il  ne suffira pas de manifester mardi, en solidarité, encore que ce soit un moment d’ardente obligation.

 


LES RICHES, CETTE OBSESSION FRANCAISE

Contribuable détroussé

 

Moins je pédale plus vite, plus j’avance moins vite !

Ou comment augmenter les impôts  en annonçant une baisse.  C’est du Darmanin ! Après avoir subi des attaques, en particulier de la droite, sur des propositions aboutissant à une augmentation de la pression fiscale, le ministre affirme vouloir à l'inverse diminuer celle-ci avec l'argent récupéré sur les niches. Gérald Darmanin souhaite plus exactement « placer ces aides fiscales sous condition de ressources ». Des niches dans les niches ! L'idée étant d'abaisser le taux des premières tranches d'imposition, pour cibler les classes moyennes.  En conditionnant les niches fiscales à des conditions de revenus on « peut baisser les tranches d'impôt sur le revenu des gens qui gagnent 1700€ par mois de 180 € en moyenne ». L'idée est simple : accélérer le transfert entre la classe moyenne supérieure et la classe moyenne inférieure, en laissant les hyper riches tranquilles (Il y en a encore 5 000 de plus qui sont partis sous  des cieux fiscaux  plus cléments). Taper sur la seule classe qui ne se plaint pas.
La classe moyenne « supérieure », les « aisés », parce qu'ils ne manifestent pas. On trouve pêle-mêle dedans les retraités qui perçoivent plus de 2 000 € de pensions, les salariés du privé qui gagnent plus de 3 500 ou 4 000€, les entrepreneurs, les professions libérales. « Salauds de pseudos-riches » !

Bercy est devenu une machine folle.

On est prévenu, le  calvaire des contribuables va s’aggraver. Pas tous. Toujours les mêmes. Macron a balayé d’un revers de main  les propositions sur les niches, mais le feu couve toujours.  La surenchère d’idées au gouvernement et de ceux qui le conseillent ne concerne pas la baisse des dépenses publiques, mais la hausse des impôts directs.  Il faut absolument compenser  l’échec cuisant de l’augmentation des taxes sur les carburants. Alors on rêve  de transformer le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile en aide sociale, avec forcément « conditions de ressources » au nom de la sacro-sainte justice fiscale. L’universalité des prestations  des aides à la famille déjà bien écornée va en prendre un nouveau coup de plus. Ou bien une nouvelle tranche de l’impôt  sur le revenu à 45% : voilà qui va plaire au bon peuple (57% des Français) qui n’en paie pas.  C’est oublier qu’avec la CSG ,  la  France est déjà au maximum,  sans compter  que notre pays se paie le luxe d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus à 250 000 euros par an  (500 000 pour un couple) !  A moins que l’on revienne sur le principe d’exonération des plus-values de cessions des résidences principales… à partir d’un certain montant : ce serait en fonction du prix de vente, et évidemment sans tenir compte de l’inflation. Il faut que ce soit juteux un max. Une injustice de plus. Sans compter que les droits de succession sont dans le collimateur, eux aussi. Vous vous rendez compte, il y a  encore des  héritiers en France, des entreprises et des patrimoines à transmettre !  Allez expliquer à ces névrosés  que la Suède, paradis social-démocrate, a supprimé purement et simplement les droits de succession.

Macron n’a pas les félicitations de  Migaud.

L’exécutif, que ce soit à l’Elysée ou à Matignon, ne s'attache pas à l'essentiel. La réforme à faire en priorité c'est la baisse des dépenses publiques. La France continue de sombrer sous le poids de sa charge publique : 100% du PIB pour la dette, 100 milliards de déficit pour les dépenses, 60 milliards de déficit en 2018 pour le commerce extérieur. Sans baisse des dépenses publiques, l’Etat passera son temps à prendre dans la poche de l'un pour donner à l'autre, tout en augmentant régulièrement tous les impôts et les taxes. Par manque de courage ou par idéologie fiscale,  ou les deux à la fois.  Avertissement de la Cour des Comptes bien inutile puisqu’elle parle  à des sourds. Ce quinquennat est parti pour être celui de l’explosion de la pression fiscale. Les  Gilets Jaunes n’ont pas été compris. Le  Président pérore pour démontrer qu’il ne changera rien. Comme la plupart des  vrais riches sont partis, maintenant ce sera le tour de nos cadres supérieurs : qui voudrait faire une carrière en France pour servir de vache à lait à un Etat inconséquent ? Pendant ce temps-là, les Chinois et les fonds de  pensions rachètent la France. Dans les beaux quartiers et dans les villes touristiques à forte valeur immobilière, les Français y résidant n’ont plus les moyens financiers de faire face aux montants exorbitants de l’IFI et des droits de succession qui leur sont réclamés : le patrimoine change de mains au profit de SCI et de sociétés détenues par des étrangers. La fiscalité   va tuer la classe moyenne supérieure (le vocable vient d’apparaître, comme par  hasard), tuant toute espérance  d’ascension sociale. Bienvenue en Corée du Nord !

 


CETTE INDISPENSABLE EUROPE

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Un monde bipolaire.

Le monde redevient bipolaire. La Russie n’a toujours pas les moyens de s’imposer malgré ses tentatives pour exister au Moyen Orient ou en soutenant le régime de Maduro. Son PIB reste celui d’une puissance moyenne. C’est la  Chine qui occupe désormais la place occupée autrefois par l’URSS face aux Etats-Unis. Ce sont les deux pays qui constituent la menace la plus importante pour l’Europe, tant sur le plan commercial que technologique, deux domaines essentiels. Les Américains,  avec Trump, ne souhaitent plus protéger  l’Europe et se montrent même très agressifs à son égard, notamment avec l’arme juridique ; quant à la Chine, elle entend peser de tout son poids dans les échanges commerciaux le plus souvent univoques.

Etre, ou mourir.

Or l’Europe telle qu’elle est ne fait pas le  poids face à ces deux grands. On le voit avec la décision de Bruxelles de refuser la fusion Alstom-Siemens au nom de  la règle de la concurrence interne. Pourtant elle a des atouts pour exister sur la scène internationale. Ce défi existentiel est d’abord géopolitique : quand elle est unie, elle existe ! Elle l’a démontré avec les sanctions contre Poutine après l’annexion de la Crimée, ou face au Brexit avec les manœuvres de la Grande Bretagne pour la diviser. Au moment où Trump et Xi Jinping s’affrontent pour le leadership mondial, face aux défis climatique et migratoire, face au terrorisme, l’Europe a le devoir d’union pour faire valoir son droit à exister. A nous d’en faire prendre conscience aux Européens et aux Français qui doutent  de  cette  nécessité. Mais cette évidence géopolitique est combattue par un autre défi existentiel : celui de la démocratie. Il existe aujourd’hui deux camps  en Europe : celui de la démocratie libérale affaiblie de l’intérieur par le divorce entre les élites et le peuple et l’autre camp, de  l’extrême droite à l’extrême gauche, qui est animé par ce qu’on appelle le « populisme » dont l’Union européenne est le bouc émissaire de tous les maux,  et par une volonté  plus ou moins cachée de détruire l’Union. La  concomitance de ces deux défis, externe et interne rend la situation préoccupante. Les prochaines élections seront décisives : redémarrage ou éclatement du projet européen ? Rien n’est encore joué. 

La percée des europhobes.

A mesure que les partis populistes progressent dans le paysage européen, leur discours ouvertement hostile à l’Union donne à cette dernière, paradoxalement, une reconnaissance politique inégalée. Les partis traditionnels vont souffrir : la gauche sociale-démocrate connait une érosion inquiétante tandis que la droite avec le PPE (Parti Populaire Européen)  voit son socle électoral se réduire. Si les analystes pronostiquent une déroute pour eux en mai prochain, la  messe n’est pourtant pas dite. Car les enjeux européens n’auront jamais été aussi évidents dans l’esprit des électeurs. A cet égard, les conditions réelles de la sortie de la Grande Bretagne pourraient être l’occasion d’une utile expérience et faire pencher la balance. Les alliances potentielles des droites dites « dures » de la Pologne à la Hongrie et à l’Italie en passant, en France par le RN, ne reposent guère que sur un point d’accord : l’immigration. Le rapprochement n’aurait pas eu lieu si la question migratoire ne s’était pas  imposée comme un sujet central et fondamentalement européen. L’Histoire est parfois ironique : l’élection de mai, pour une fois, pourrait bien se faire sur les enjeux européens et non les débats de politique intérieure. Une manière de consacrer le caractère incontournable de l’Union au moment où ses opposants croire enfin tenir entre leurs mains son agonie. Encore faut-il qu’un referendum ne vienne pas polluer le sujet.

L’importance du couple franco-allemand.

Le seul point qui incite à l’optimisme, c’est la résistance du couple franco-allemand à tous les aléas. Elle donne une  bonne raison de croire dans l’Europe. Par son poids démographique et économique au sein de l’Union, le  couple est, à  lui seul, une réponse stratégique à ces deux défis. Malgré la tiédeur des relations entre Merkel et Macron, la signature du traité d’Aix-la-Chapelle, reste un événement suffisamment significatif de la volonté des deux pays d’avancer ensemble, notamment en matière de sécurité et de défense. Pour les partenaires de l’Union c’est un repère incontournable. Pour les peuples concernés, c’est un message propre à rassurer les « pro-européens » qui n’ont pas dit leur dernier mot. Encore faut-il que  ceux-ci proposent des évolutions concrètes et rassurantes sur le fonctionnement de l’Union. Il ne suffira pas de crier « Europe, Europe.. » avec un discours de la Sorbonne devenu obsolète comme projet et  une coalition hétéroclite parce que la marque EM ne correspond à rien. Mais rappeler que, au-delà des intérêts communs, l’Union est d’abord  et avant tout une « Union de Valeurs », un « projet de civilisation », peut redonner du sens à une construction trop souvent diluée dans les directives technocratiques.

 


LA FRANCE EST SEULE RESPONSABLE DE SES MAUX

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La Cour des Comptes vient de rappeler  au gouvernement et au Président de la République l’extrême fragilité de nos finances et s’inquiète de la dégradation qui s’annonce pour 2019. Une mise en garde utile au moment où l’exécutif cherche des  moyens pour sortir de la crise des Gilets Jaunes, avec des chèques en bois. Mais si notre pays cumule tant de problèmes, il ne le doit qu’aux politiques qui ont été menées  et ne peut pas rejeter la responsabilité sur le dos de la libéralisation mondiale ou du « néolibéralisme » imposé par l’Europe.

La croissance financée par l’Etat : erreur.

Ce sont bien les politiques menées depuis plus de vingt ans qui nous ont menés au gouffre et personne ne nous a obligés à faire les choix qui ont été faits. Voici des faits pour éclairer ces affirmations. Ce sont des constats indiscutables*. Depuis l’an 2 000, la progression du pouvoir d’achat a été plus rapide que la croissance (en moyenne 1,3%) et les gains de productivité (en moyenne 0,7%). Ces gains de pouvoir d’achat ont été financés par l’endettement. Rappelons que celui-ci était de 20% du PIB en 1980 et atteint 100% en 2018.

La redistribution massive : erreur.

Parallèlement, la France a financé à crédit une politique sociale très généreuse. La population en-dessous du seuil de pauvreté (13,8%) est l’une des plus faibles du monde développé. Cela s’accompagne d’inégalités de revenus elles aussi les plus faibles du monde.  Cela se mesure avec l’indicateur « gini » qui est à 0,259. Il était à 0,337 en 1970. Le rapport entre les revenus les plus élevés et les plus faibles est de 1 à 22  avant « redistribution » et de 1 à 5,6 après. L’effet redistributif est obtenu particulièrement avec l’impôt sur le revenu que seulement 43% des Français paient, avec une progressivité confiscatoire puisque  2% des ménages paient 40% des 78 milliards prélevés. Le rouleau compresseur  fiscal est efficace, mais il est un frein énorme à l’investissement. L’Europe ne nous impose pas d’infliger à nos entreprises des charges supérieures de 8 points à la moyenne de ce que pratiquent nos partenaires de l’Union. Notre pays accumule ainsi de nombreux retards en innovation, en robotisation, donc en emplois non créés.

Fuite en avant par l’impôt et l’emprunt : erreur.

Du coup le chômage de masse s’est installé : autour de 9% depuis trop longtemps. Il explique que dans les dix dernières années l’écart de richesse par habitant avec l’Allemagne s’est creusé de 13,6%. Pour financer sa politique dispendieuse et décourageante pour le travail, les dépenses publiques atteignent 57% du PIB, et les prélèvements ne suffisent pas : il manque près de 10 points de PIB, ce qui explique le déficit et l’accroissement de la dette. Cela se fait au détriment des classes moyennes.  Ainsi depuis 2011, 60 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires se sont réalisés à 90% sur les ménages. Parallèlement, les  charges pesant sur les entreprises, ont peu évolué, conduisant au quasi gel des salaires. La conséquence, c’est qu’aujourd’hui, le revenu des retraités est en moyenne de 5% supérieur à celui des actifs. C’est anormal,  mais ce qui est en cause c’est la faiblesse des salaires, pas les retraites acquises. Ce phénomène est aggravé par le déclin de la mobilité sociale à mettre en relation avec le déclin de la qualité des services publics, notamment dans la France des territoires.

L’emploi public pour compenser l’emploi privé : erreur.

Cerise sur le gâteau, nous avons une fonction publique pléthorique : la hausse du nombre des fonctionnaires dont le nombre avoisine les 6 millions, a augmenté de 47%  depuis 1980  quand la  population a augmenté de 24% dans  le même temps.  Deux fois plus vite : nous sommes donc sur-administrés.  La « décentralisation » qui devait nous faire économiser a été souvent prétexte à embauches supplémentaires, mais pas que. L’Etat a souvent pratiqué la politique de l’emploi public pour freiner la hausse du chômage.

Pour bien mesurer le caractère insoutenable de notre modèle économique et social, ce palmarès finira de vous édifier : nous représentons 1% de la population mondiale, notre production participe pour 3%  du PIB mondial et nos aides sociales pèsent à elles-seules 15% des aides sociales mondiales. Cherchez l’erreur !  Après on s’étonne que notre dette soit à 100% du PIB.

L’Europe bouc émissaire : erreur.

Dans cette affaire, l’Europe n’est en rien responsable de nos choix et de nos dérives. Elle aurait même plutôt servi de garde-fous par les contraintes que les traités nous imposent et que nous ne respectons pas toujours en matière de finances publiques. Affirmer que nous serions victimes du néolibéralisme européen est une escroquerie intellectuelle, alors qu’à bien des égards, notre pays présente tous les traits d’un pays fortement socialisé pour ne pas dire socialiste,  car il faudrait rajouter tous les avantages mis "sous conditions de ressources". Ce qui est en cause c’est la politique keynésienne complètement inadaptée au contexte du monde contemporain que nos gouvernants mènent, sous l’influence d’une technocratie incapable de changer de modèle. La preuve, ils cherchent encore à augmenter les impôts. 

Ce n’est pas le modèle néolibéral qui est en cause, comme l’affirme Michel Onfray, c’est le modèle keynésien qui est  périmé. Dites-le à Bruno Le Maire si vous le rencontrez dans un débat.

 

*La plupart des chiffres sont fournis par Nicolas Baverez.

 


1H-1/4 AVANT LA TRAHISON

Macron sorbonne

 

Tout le monde a en mémoire la parodie de Jean Yanne de péplum romain « 1H-1/4 avant J.C. ». C’est en pensant à cette comédie que je voudrais évoquer les manœuvres plus ou moins secrètes entamées entre Macron-César -dit ex-Jupiter- d’une part, et le duc de Bordeaux et son assistant l’ex-sénateur expert en chinoiserie, d’autre part, en vue de leur soutien à une liste du « nouveau monde » Rem-Modem-Agir : « tiiin, tin, tin , tin, tin-tin, tiin, tin, tinttintin… » (Dvorak)

En coulisses.

Tout cela, évidemment est censé se faire en secret. Mais c’est un secret de polichinelle : petits déjeuners à l’Elysée, consultations, petites phrases du type « Je ne resterai pas silencieux » ou encore : « Je me sens plus proche du projet de Macron »… Si on recoupe avec les infos qui filtrent du palais sur une liste large LRem/Modem/Agir, nous ne sommes plus loin du passage à l’acte. Le problème n’est plus de savoir s’il y aura trahison, c’est quand.  Car rien n’y fait : LR est accusé de droitisation, un peu comme ces accusations de l’inquisition ou à la soviétique.  Point besoin d’argumenter, l’accusation se suffit à elle-même. Comme le dit Jean Léonetti dont le parcours ne peut pas être suspecté de compromission avec une droite conservatrice : le programme des Républicains, il y a cinq ans, Juppé l’aurait signé des deux mains… Et pour la nomination de François-Xavier Bellamy, ces gens-là se contentent de reprendre ce que disent les médias aux ordres chargés de caricaturer la tête de liste. Caché ce catholique que je ne saurais voir ! Laissons-les à leurs idées  toutes faites. Puisqu’ils se contentent du programme de Macron, tant  mieux pour eux.  Ou plutôt tant pis, parce qu’ils vont droit dans le mur. Et je vous dis  pourquoi.

Le discours de la Sorbonne.

C’est la référence inébranlable de Juppé. Ce discours a été prononcé le 26 septembre 2017. Le Président de la République y faisait part de son rêve européen, en chef de file incontesté. Une prise de position marquante à l’époque tant par les propositions que par la vision ambitieuse de la construction européenne affichée. Un an et demi après, on peut dire que rien ne s’est passé comme  l’intéressé l’aurait souhaité. On peut même  affirmer que la réforme de l’Union qu’il préconisait s’est enlisée, à la fois par la fragilisation de Merkel et aussi parce que la France, plombée par  ses déficits et son endettement n’est pas un modèle fiable  pour ses partenaires. Aujourd’hui Macron se retrouve seul. Il est fâché avec l’Italie, la Hongrie et l’Autriche lui tournent le dos, et les relations avec l’Allemagne sont glaciales comme on a pu s’en rendre compte  avec le renouvellement du traité de l’Elysée signé à Aix-la-Chapelle. Autrement dit, le  beau discours en guise de projet  est caduc. Il est même dépassé. En plus son contenu, c’est évidemment tout ce qu’une majorité de Français rejettent aujourd’hui : plus d’intégration, plus d’élargissement, plus de commission…. J’ajouterais que la stratégie d’affrontement entre les « progressistes » (macroniens) et les populistes, en les diabolisant,  n’est pas la meilleure façon de rassembler. Du discours de la Sorbonne, avec ses  49 propositions, il ne reste que quelques timides avancées sur le budget européen et l’aboutissement de quelques projets qui étaient déjà dans les tuyaux avant même que le discours soit prononcé. Les partisans de plus d’Europe affrontent l’échéance dans les pires conditions.  Au point d’envisager de faire oublier l’échéance avec un referendum qui aurait lieu le même jour.

Il y a cinq ans, c’est avec ce même type de programme de la droite que les listes de Marine Le Pen sont arrivées en tête et que moins d’un électeur sur deux s’est présenté devant les urnes. Apparemment la leçon n’a pas été retenue par  les centristes qui ont rallié le camp Macron et son rêve hégémonique. Il est encore temps d’ouvrir les yeux.

Comme  dans le film de Jean Yanne, je suis tenté de reprendre ce morceau de dialogue que l’on pourrait attribuer à Juppé : « Citoyens, actuellement nous ne pouvons rien faire, mais dès que nous le pourrons je vous promets que nous ferons le double ! ». Est-ce que nos concitoyens naguère proches de l’UMP, de la droite et du centre, vont se laisser piéger ? Je ne le crois pas. Un autre chemin, plus sensé et raisonnable est possible, sans renoncer à l’Europe.  C’est celui  que veut tracer la liste des Républicains. On y reviendra.

 

 


L’HUMOUR – HUMEUR DU DIMANCHE

Macron prophète

 

Que Jean-Baptiste Doat me  pardonne d’utiliser ainsi son texte, mais je ne résiste pas au plaisir de le partager avec les amis et lecteurs du bloc-notes,  car le "grand débat" n’y changera rien.  Tout est dit ! Y compris « Aurore Berger » !

« Ça devait mal se terminer

Parce qu’il gueulait comme un goret dans ses meeting,

Parce qu’il a dit un jour « L’argent ne se mange pas, je confirme. Il ne se respire pas, il ne s’aime pas ou alors on devient très dangereux. » et que ça ne veut rien dire,

Parce qu’il était soutenu par le Béarnais,

Parce qu’il a été ministre du Correzien,

Parce qu’il a sorti Marlène Schiappa d’un anonymat pourtant mérité,

Parce qu’il a attiré les plus opportunistes de droite et les plus médiocres de gauche,

Parce qu’il s’est pris pour De Gaulle,

Parce que Cohn-Bendit en dit du bien,

Parce qu’il a humilié un chef d’Etat Major pour satisfaire une petite pulsion d’autoritarisme adolescent,

Parce qu’il se prend pour le chef du Monde Libre alors qu’il avait du mal à gérer son propre garde du corps,

Parce que Aurore Bergé,

Parce que sa femme pense que les Français l’ont choisie aussi,

Parce qu’il fait confiance à Castaner qui a autant la carrure d’un premier flic de France que Cyril Hanouna celle d’un gagnant du prix Femina,

Parce qu’il a recruté Benalla et l’a soutenu comme le fait un chef de gang,

Parce qu’il veut vendre le siège de la France au Conseil de Sécurité de l’Onu à la Commission Européenne,

Parce qu’il a cru que c’était grâce à lui que la France avait gagné la coupe du Monde,

Parce qu’il a pris les élus locaux pour des bouseux,

Parce qu’il nous impose une majorité faite de députés qui ont été livrés sur Amazon Premium,

Parce que le concept de « nouvelles mobilités » le fait plus vibrer que celui de « Nation »,

Parce qu’il gouverne depuis le début avec ses potes de promotion de l’ENA qui enferme la France dans des tableaux Excel,

Parce que Yassine Belattar le conseille,

Parce qu’il vend des mugs avec sa tronche et celle de Brigitte dans la boutique de l’Elysée,

Parce que Jean d’Ormesson avait prévenu : « Entre l’électeur de gauche et l’électeur de droite qui votent pour Macron, l’un des deux, forcément, sera cocu, mais toute l’intelligence de Macron est de faire croire à l’un que ce sera l’autre et inversement. »,

Parce qu’il a promis un renouvellement et a choisi Collomb,

Parce qu’il nous demandait de « penser Printemps » dans un pays qui compte. 9 millions de pauvres,

Parce qu’un Président ne doit pas dire « qu’ils viennent me chercher » pour se planquer derrière des milliers de CRS ensuite,

Parce qu’il a transformé l’assemblée nationale en Académie Française de l’incompétence et de la médiocrité,

Parce qu’il est le seul à croire à cette Europe bureaucratique et coupée des peuples,

Parce qu’il faisait scander «En même temps» dans ses meeting et que c’est le slogan le plus con de l’histoire,

Parce qu’il pense que tous les gens rêvent de bosser dans une start’up et de rouler en trottinette électrique,

Parce qu’il pense qu’avoir du fric est synonyme de réussite,

Parce qu’il a un discours ambigu sur l’islamisme,

Parce qu’il a donné à son parti un nom qui a les mêmes initiales que lui,

Parce qu’un soir, il a transformé l’Elysée en temple de la sous-culture,

Parce qu’il a fait comme si tous ses électeurs avaient voté pour lui en adhérant à son projet,

Parce qu’il fait le malin en insultant des chefs de gouvernements étrangers qui ont trois ou quatre fois sa cote de popularité,

et ça se terminera mal :

Parce qu’il est tout seul,

Parce qu’il ne comprend pas les Français,

Parce que Aurore Bergé. »

Vous savez de qui on parle.  Pour ce moment d’évasion, merci Jean-Baptiste !

 

 


LA FRANCE QUI TOURNE EN ROND

Bagarre_village_gaulois

Des ronds-points au grand débat, des gilets jaunes  qui font trois petits tours le samedi suivis des casseurs aux salles polyvalentes où les citoyens s’assoient en cercle, le rond est à la mode dans un pays qui ne tourne pas rond.

Acte 12 : ça rime à quoi ?

Les Gilets Jaunes vont encore défiler. Avec probablement le même spectacle de désolation après leur passage. Les  casseurs et provocateurs en font leur rendez-vous de prédilection tandis qu’une foule qui va se clairsemant  arpente  le bitume . Que veut-elle ? On ne sait plus. Les slogans les plus contradictoires cohabitent. Les éléments plus engagés pointent leur nez avec leurs banderoles intemporelles. Par tous ses aspects, sa durée, la répétition des samedis violents, la présence dans ses rangs de gens venus des extrêmes, par l’ignorance contenue dans certains discours, le mouvement des gilets jaunes est sans précédent. Ce n’est pas mai 68 et ce n’est pas non plus la prise de la Bastille, mais cela ressemble beaucoup à une sorte d’insurrection permanente qui s’alimente d’idées simplistes, sans but ni boussole.  Autant le premier mouvement de colère exprimant un ras-le-bol des taxes était compréhensible et pouvait être soutenu, autant son prolongement sans fin dans la durée avec des revendications devenues illisibles devient problématique et inquiétant. Quant à la violence qui accompagne chaque samedi elle est inacceptable et insupportable.

Le gouvernement a-t-il la volonté de rétablir l’ordre ?

Le mouvement est devenu un handicap économique pour la France, en prenant plus ou moins en otage la liberté de circuler des non-manifestants  qui constituent l’immense majorité, et en causant des dégâts importants aux biens ;  sans compter les onze morts, et les deux mille cinq cents blessés, dont mille policiers ! Pour remédier à la violence, il faut s’en donner les moyens. L’Assemblée nationale a adopté la loi anti-casseurs destinée à interdire ou à sanctionner ceux qui profitent des manifestations pour se livrer à des actes de violence et à des déprédations. Le projet présenté pour la première fois par le Sénat à majorité de droite a été sérieusement édulcoré à l’Assemblée sous la pression de la fraction gauchisante de la majorité parlementaire,  et pour ainsi dire vidé de son sens. Il fera l’objet de plusieurs navettes entre les deux Chambres, ce qui laissera aux élus le temps de bien réfléchir, mais malheureusement aux casseurs celui d’agir en toute impunité. Car les habituels défenseurs des libertés,  les angéliques « droitdel’hommistes » poussent leurs cris d’orfraie, sans même avoir lu le texte initial ni prendre en compte les garanties juridiques qu’il comporte. Curieusement, les dispositions sur le port de la cagoule et les fouilles préventives de manifestants font l’objet d’un débat intense. On croit rêver. Comme le gouvernement, les Républicains n’ont pas l’intention de limiter ou de supprimer le droit de manifester, inscrit dans la Constitution, mais ils veulent limiter la casse, sachant que le mouvement peut se prolonger pendant encore plusieurs semaines ou plusieurs mois. C’est pourquoi ils insistent pour qu’une nouvelle loi soit adoptée et appliquée qui vise uniquement les casseurs. C’est aussi une manière de tester un exécutif toujours mou du genou quand il s’agit d’ordre public.

L’ordre est nécessaire.

On ne peut pas traiter la violence des anarchistes par l’angélisme. La démocratie a besoin, pour vivre, de l’ordre. Les gilets jaunes représentent une minorité active, mais une minorité quand même. Sans le tam-tam des télévisions en continu, il y a longtemps que le mouvement serait retombé, peu de nos concitoyens s’intéresseraient à eux. Accepter qu’ils profitent de la « publicité » que leur apporte la violence, est une attitude très dangereuse pour l’équilibre de la société française dont on ne dira jamais assez qu’il est particulièrement fragile.

Un débat qui tourne en rond.

Les Français se retrouvent ici et là en petites assemblées à l’initiative d’un maire, d’un député, d’une association,  quand ce n’est pas d’un ministre… Le Président était censé être à l’écoute, mais avec les ministres de son gouvernement, il est à la manœuvre et parle beaucoup. Beaucoup trop. A croire qu’il ne sait faire que ça. J’entendais l’autre jour son argumentation sur la suppression de la taxe d’habitation : sidérant ! On voit tout de suite son inculture de la démocratie locale. Il ne raisonne toujours qu’à partir des fiches de ses technocrates et des tableaux statistiques qu’on lui prépare. En bon inspecteur des finances. Il n’a toujours pas compris  que si la taxe varie d’une commune à l’autre, ce n’est pas une injustice,  c’est juste un rapport entre le niveau de la taxe et celui des services offerts à la population, variable d’une collectivité à l’autre. Il ne sait pas, parce qu’il ne l’évoque jamais,  que 40% des contribuables en étaient déjà exonérés… C’était l’impôt qu’il ne fallait pas toucher. D’ailleurs il ne sait pas par quoi le remplacer  et ne sait toujours pas comment financer sa suppression, sinon à crédit et par la dette. Même chose pour l’augmentation de la CSG. Bref, il ne renonce à rien, ne reconnait  pas ses erreurs et promet  des « gestes forts » : on peut craindre le pire !  Tout le monde s’y met : les radios, les télés, les journaux lancent leurs appels à contribution. Que va-t-il en sortir ? Personne ne sait quoi ni comment. Mais on débat ! En fait l’exécutif en profite sournoisement pour se remettre en selle et faire une campagne indirecte pour les élections qui sont en vue : ça, on l’a bien compris. Il remonte tout doucement dans les sondages jusqu’à ce qu’une  petite phrase mesquine ou un épisode de l’affaire Benalla vienne tout remettre par terre.

Bon week-end quand même !

 


UN RAYON DE SOLEIL DANS LA GRISAILLE POLITIQUE

Bellamy-

 

Bellamy, un opni* qui va décoiffer.

J’ai une courte expérience de Xavier Bellamy. Il  se  trouve que le  philosophe donnait une conférence la  semaine dernière à Angers, à propos de son dernier livre : « Demeure ». C’était une belle occasion de se faire  une idée. Quand on a fait « philo » on peut se sentir attiré par ce genre d’événement. Autre chose était de tirer Paulette jusque dans l’amphi où  il opérait devant 700 jeunes surmotivés. Tous ceux qui avaient fait le déplacement ont été comblés. Il y avait les petits malins, les initiés  qui avaient lu l’article de « Valeurs », il y avait évidemment les « cathos » -il y en a encore- qui ne voulaient pas rater ce rendez-vous, il y avait quelques LR, élus ou pas, venus en reconnaissance… Bref, les  motivations étaient multiples.  Nous avons assisté à une prestation extraordinaire, presque jubilatoire tant l’exposé est concis,  clair, accessible à tous, plein d’humour, plein de précautions… De Ptolémée à Galilée, pour rejoindre notre monde contemporain sur le thème de la mobilité, en 1h15, et cette exigence perdue du point de départ et du point d’arrivée, les  évidences apparaissent.  Quelle ressemblance entre la fin de la démocratie athénienne qui meurt sous les coups des tribuns et la  parole dans le vide de certains dirigeants politiques !  Un homme, certes, qui a ses convictions mais un philosophe qui n’impose pas, pétri de tolérance, qui appelle à réfléchir, qui parle à l’intelligence plus qu’à la foule. Nous avons été conquis. Alors de savoir qu’il va mener la liste pour les élections européennes, en compagnie de l’excellente Agnès  Evren, récente présidente de la fédé de Paris et du solide Arnaud Danjean, voilà qui donne envie. 

Un catho, et alors ?

Nous sommes dans le pays des paradoxes. Il se trouve que François Xavier Bellamy ne cache pas qu’il est catholique. Je passe sur la cabale fondée sur des propos raccourcis, amplifiés et déformés. Au pays des Droits de l’Homme, la  liberté de conscience n’est  plus de saison. Il a des convictions intimes, que je partage d’ailleurs, cela ne veut pas dire qu’il veut changer la loi pour les imposer à tous. Il faudrait tout accepter des musulmans, mais s’excuser d’être catholique ? Ce procès est insupportable, et il est hors sujet. Le gaillard a suffisamment de moelle et de dialectique pour renvoyer ces piètres commentateurs et censeurs habituels de la pensée unique et du politiquement correct dans leur crasse intellectuelle qui les aveugle. Quant à ceux qui veulent le faire passer pour un conservateur, qu’ils y prennent garde, ils pourraient être surpris.  Ont-ils seulement pris connaissance du parcours de l’intéressé ? Etre conservateur, n’est pas une tare,  mais voilà, nous sommes en présence d’un intellectuel beaucoup plus complexe, à la vision beaucoup plus large. Il sera difficile de l’enfermer dans une case. C’est ce qui va rendre son parcours pour l’Europe passionnant.

Le temps de l’action est arrivé.

Construire une liste de scrutin national est un travail de Romain. Il faut répondre aux sollicitations, parfois prestigieuses, contenir les pressions souvent éminentes, doser les territoires et les sensibilités, reconduire  certains et pas d‘autres… Je plains ceux à qui incombent cette tâche car ils seront, quoi qu’ils aient obtenu, vilipendés par les  uns et  loués par les autres. Chacun a dit ce  matin ce qu’il pensait du choix du trio proposé.  Il  serait judicieux que maintenant chacun se taise.  Il  y a suffisamment d’intérêts extérieurs pour hurler pour ne pas en rajouter.  Alors je dis à Rachida, par exemple, que lorsqu’on a l’ambition de participer à l’aventure, on garde ses critiques pour l’interne, au risque de nuire à sa propre carrière. Ou alors on sort. La discipline faisant la force principale des armées… Il y aura suffisamment d’Estrosi, de Keller et autres,  soi-disant encore « républicains » pour nuire.  Je ne parle pas des cris d’orfraie de Jean-Christophe Lagarde : lui il a de bonnes raisons de hurler, car la liste qui s’annonce chez Les républicains a toute bonne chance de ne lui laisser aucun espace.  Même chose pour Dupont Teigneux. Rendez-vous le 16 mars à Villeurbanne pour découvrir  la liste complète et le projet, dont on a une petite idée depuis le Conseil national de Menton et la définition des piliers autour duquel il se  construit. Un projet d’Europe puissance et concrète qui protège et qui  construit l’avenir. Qui préserve notre civilisation. 

De quoi donner du grain à  moudre au philosophe et ringardiser le discours de la Sorbonne d’un certain Emmanuel.

*opni :  objet politique non identifié.

 


LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE…

Désolé pour le retard à l'allumage cette semaine, mais l'ordi vieillissant avait besoin d'un petit check'up.


Beurre Des-liasses-de-billets

Champions des dépenses sociales.

L’OCDE, Organisation de coopération et de développement économique, qui regroupe les pays les plus industrialisés, vient de  confirmer que la France, avec des dépenses sociales qui atteignent 32 % de la richesse nationale produite chaque année, est le pays dont le montant des prestations sociales est le plus élevé.  Simultanément, c’est la France qui subit la crise sociale la plus grave. Cherchez l’erreur ! Est-ce que cela ne veut pas dire tout simplement que notre système redistributif de prélèvement-répartition ne résout rien et nous conduit tranquillement à la faillite pour les raisons que j’indiquais dernièrement : il est doublement pénalisant en incitant à ne pas travailler d’un côté et à ne pas gagner trop de l’autre. N’arrive-t-il pas à la France  dont les niveaux de prélèvements font un d’elle un « état socialiste » qui ne dit pas son nom, le même sort que celui des démocraties populaires de naguère : la révolte d’un peuple en désespérance qui crève de l’absence de liberté, les uns condamnés à la pauvreté, les autres à végéter ou partir ailleurs ?

Fiscalité plus juste…

Alors, dans le grand débat national, les suggestions pour une fiscalité plus juste abondent. Dès le début de « l’insurrection », c’est le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) qui a été réclamé par certains gilets jaunes, soutenus à la fois par la gauche, l’extrême gauche et l’extrême droite. Une hausse généralisée des salaires a été également exigée, ainsi qu’une baisse ou une disparition de la CSG. Et maintenant voilà qu’est envisagée une baisse de la TVA. Tout cela est très contradictoire et suppose que l’Etat peut tout. Il suffit de jeter un coup d’œil sur cette liste des doléances pour savoir que son application conduirait immédiatement à la faillite. Les 3,5 milliards que rapporterait l’ISF se révèleraient vite très insuffisants pour compenser une baisse de la TVA (un point de réduction valant 2,6 milliards) et de la CSG (7,5 % sur tous les revenus), l’impôt social le  plus productif après la TVA. Cette lettre au Père Noël nous montre tout bonnement que les contestataires et  bien des responsables politiques sont nuls en économie. J’ai même entendu qu’il fallait plus de « Keynes » alors que c’est justement ce type de politique qui nous a menés là où on en est.

ISF et autres impôts.

On peut toujours gloser sur le montant des impôts et leur répartition. Effectivement, quand Michel Rocard a inventé la CSG à 1 % du revenu brut, il n’avait pas imaginé qu’un jour elle serait multipliée par huit, ce qui, effectivement, peut peser dans le budget des foyers les plus pauvres. En revanche il n’est pas normal que 52% des foyers français ne paient pas l’impôt sur le revenu. Cela donne un sentiment d’inéquité, l’IRPP servant de machine à redistribuer. On devrait donc envisager un meilleur équilibre entre ces deux sources de prélèvements. Quant à baisser la TVA, ce serait la pire des solutions.  J’ai expliqué maintes fois que c’est le contraire qu’il faudrait faire en y transférant tout ou partie des charges qui pèsent sur les entreprises, avec de multiples avantages pour notre économie. Le débat sur le paiement ou non de l’Impôt sur le Revenu est purement moral. Il n’a rien à voir avec le montant de la pression fiscale, c’est seulement un débat sur l’égalité républicaine devant l’impôt.

Protection sociale et pauvreté.

Le fond du problème, c’est qu’on a poussé dans notre pays le curseur de la « protection sociale » trop loin, entraînant tout un cortège de déresponsabilisation et de découragement. Tant que l’Etat ne réformera pas les aides qui plombent budget et entreprises, poussant à toujours plus de déficits et de dette, on ne s’en sortira pas.  Baisser les  dépenses, voilà le vrai sujet ! Mais au moins les gilets jaunes devraient-ils comprendre, ce qui ne semble pas être le cas, que les prestations sociales (APL, allocations familiales, prime à l’emploi, etc.) dont ils bénéficient n’existent que parce que tout le monde en France paie ses cotisations sociales. Ils devraient comprendre que, si l’Etat ne se livrait pas à ce prélèvement massif sur la richesse nationale, il ne pourrait pas lisser les inégalités entre les revenus, ce qui en fait le pays d’Europe où on trouve le moins de pauvres. Les demandes qui émergent, en définitive, c’est qu’on les libère de toute contribution et que l’on aille trouver l’argent ailleurs, chez les riches, c’est-à-dire chez tous ceux qui gagnent un peu plus qu’eux. Autrement dit aggraver un peu plus le mal. Bonne façon d’appauvrir tout le monde ! On est bien loin du « ras-le-bol » fiscal qui a déclenché le mouvement.

Etre riche en France.

Il va être urgent de définir ce que l’on désigne par « riche ». Non, on n’est pas riche quand on est un cadre supérieur à la retraite qui a une confortable pension complémentaire. Pas plus que le citoyen qui habite un appartement confortable qu’il a payé pendant trente ans. Enfin qu’on se le dise : le transfert par le fisc de sommes massives entre les foyers les plus riches vers les plus pauvres ne résoudront jamais le problème des inégalités. Pas plus que les réformes collectivistes de l’Union soviétique n’ont pas amélioré la production de son agriculture. Prendre de l’argent dans une poche pour le mettre dans une autre, beaucoup pour le  premier, des miettes pour le second, ne résout pas les problèmes de formation, de qualification, d’innovation, d’investissement,  de compétitivité… Ce qui crée de la richesse solide et distribuable, c’est la productivité, la qualité du produit, la capacité à concurrencer les meilleures usines étrangères. Ce n’est pas la recherche du dénominateur le plus bas. Nous sommes certes dans une société où, même socialisé, un revenu minimum reste insuffisant. Et, s’il faut empêcher les « riches » de frauder le fisc, de rechercher un enrichissement excessif, (regardons d’abord du côté de la « haute administration »), on ne peut pas accepter une théorie économique qui suggère de réduire drastiquement les prélèvements obligatoires et d’augmenter arbitrairement les revenus les plus bas. Ce sont deux propositions incompatibles.

Questions qui ne sont  pas  que subsidiaires : quand parle-t-on de créer de la richesse, et comment s’y prend-on ? Là réside la vraie solution pour augmenter le pouvoir d’achat !

On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !

 


SURTOUT NE LE DITES PAS …

Haddock insultes maj

Que va-t-il sortir du grand foutoir ?

Ceux qui aiment la parlotte et le misérabilisme sont servis. Surtout ne dites pas que vous aimez les riches, vous passerez pour un monstre et un profiteur. Surtout ne dites  pas que tous nos maux prennent leur source dans la décision de Mitterrand de mettre la retraite à 60 ans et celle d’Aubry d’imposer les 35 heures : ceux qui soutiennent ces aberrations sont encore dans la majorité actuelle et ne veulent surtout pas qu’on baisse  les  charges… Pourtant, ces deux seules mesures anti-économiques expliquent à elles seules la désindustrialisation de notre pays. Mais voilà, « we are the champions » toutes  catégories ! Nous sommes champions de la pression fiscale ; nous sommes aussi champions de la dépense publique ; et nous voilà sacrés, par l'OCDE, champions de la dépense sociale,  avec 31,7% du PIB,  loin devant … l'Allemagne 24,8%, la Grande-Bretagne 20,5%, la moyenne de l'OCDE 20,5% et vous voudriez avec ça qu’on gagne des parts de marché dans la vaste compétition. On a déjà oublié que la révolte initiale des Gilets Jaunes était d’abord  un ras-le-bol fiscal. Et vous allez voir que tout cela va se terminer par une couche supplémentaire d’impôts sur les mêmes, comme d’hab. Si vous demandez leur avis aux 53% de Français qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, que croyez-vous qu’ils vont répondre ?

Un modèle dans l’impasse.

Le fameux modèle français ne fonctionne pas puisque les Français veulent encore plus d'impôts (pour les autres) et plus de dépenses sociales alors que nous sommes déjà largement au-delà de la ligne rouge pour les deux. La part des dépenses sociales a baissé partout, sauf en France. Les  deux postes principaux sont les retraites et la santé. Et ces deux postes, compte tenu du vieillissement de la population, ne peuvent qu'augmenter. Il  y a bien des solutions.  Pour les retraites, par exemple, trois conditions sont nécessaires et suffisantes à la pérennisation de notre système de retraite par répartition : déjà il faudrait porter l’âge de départ à la retraite pour tous à 65 ans,  ce qui permet de consolider les comptes de la branche, de prendre en  charge la pénibilité et d’augmenter les petites retraites. Parallèlement il faudrait, par un retour à une vraie politique nataliste, porter notre taux de natalité à au moins 2,1 enfants en moyenne par ménage, seuil de renouvellement des générations au-dessous duquel aucune pérennisation de la répartition n’est possible (on est tombé à 1,8). Enfin, il faudrait ramener le taux de chômage à 5 %,  ce qui permet de remplir les caisses. Mais pour cela il faudrait remettre la France au travail.  Tout le reste est second et insuffisant si ces trois conditions ne sont pas réalisées. Est-ce faisable ? Evidemment oui, il suffit d’un peu de courage  politique et de clairvoyance.

Et puisqu’il s’agit d’une révolte fiscale…

Revenons à la source de  la contestation. Disons les choses crûment : Macron est incohérent. C’est  lui, par son comportement et par ses choix qui nous a conduits à cette situation inédite sous la Vème République. En matière d’impôts et de taxes, il a largement repris d’une main ce qu’il octroyait de l’autre. Avec deux erreurs monumentales :  la taxe d’habitation et la CSG.

La Taxe d’Habitation représente, en moyenne, 36 % des ressources des collectivités locales. Si ses bases de calcul ne sont pas équitables, il faut les rendre équitables ou la remplacer par une taxe qui le soit. – Car l’étatiser revient quasiment à mettre les dites collectivités sous la tutelle  de l’Etat en contradiction avec le principe de subsidiarité.  C’est une faute et une duperie car il faut payer les 16 milliards que coûte cette opération. D’ailleurs, chacun peut constater que cela a déjà commencé : augmentation de  la dette , baisse des  A.P.L, revalorisation des  allocations familiales et des retraites à hauteur de 0,3 %  pour une inflation de 1,7  %, et le mensonge écologique de l’augmentation des taxes sur les carburants qui ont mis le feu aux poudres et que le gouvernement a dû ajourner. … La baisse de 30 % de la taxe d’habitation d’octobre 2018, soit: 207 euros en moyenne par an et par foyer  bénéficiaire,  est loin de compenser les charges déjà engagées. Il faut donc revenir sur cette suppression et créer à la place une nouvelle taxe d’habitation équitable dont les collectivités auront la pleine maîtrise.  Est-ce si difficile ?  Là encore, il suffirait d’un peu de courage  politique et de clairvoyance.

L’augmentation généralisée de la C.S.G. de 1,7 point représente une recette fiscale de 23 milliards d’euros affectée au remboursement des 3,15 % des cotisations chômage et maladie des 19,27 millions de salariés du privé. Pour eux , l’augmentation du pouvoir d’achat sera de 3.15-1.7 = 1,45 %. En clair, sur la base du salaire moyen brut annuel de 38 978 euros, cela fait une augmentation moyenne annuelle par salarié de 38 978 x 1,45 % = 565 euros et pour l’ensemble des salariés du privé : 19,27 millions  x 565 euros = 10, 750 Md d’euros. Pour les autres assujettis à la C.S.G, malgré quelques compensations qu’il faudra rembourser, la perte sera de  23  Md – 10, 750 Md = 12, 250 Md. Ce qui fait que, pour l’ensemble des assujettis à la C.S.G, pour solde, la perte sera donc de : 10, 750  Md – 12,250 Md = - 1,5 Md. Soit l’exact contraire du but recherché. Insinuer que seuls les 19,27 millions salariés du privé produisent et consomment est une vue de l’esprit. Les autres 9 millions d’actifs : agriculteurs, artisans, commerçants, autos-entrepreneurs, professions libérales, fonctionnaires ainsi que les 16 millions de retraités qui aident leurs enfants et petits-enfants et participent bénévolement à la vie de tant d’associations, sont également facteurs de production  et de consommation. Il faut donc supprimer la majoration généralisée de 1,7 points de C.S.G. ! Pour compenser,  l’Etat a, comme  marge de  manœuvre, la baisse de ses dépenses inconsidérées. Et il y a de quoi faire, au moins 20 milliards par  an.

Reste l’ISF. C’est considéré comme la seule bonne mesure prise par Macron, avec la « flat tax ». Là encore, il faut relativiser. Insinuer que seuls les capitaux mobiliers sont productifs est une vue de l’esprit. Dans la réalité, valeurs mobilières et immobilières sont inextricablement liées. Ainsi, supprimer l’ I.S.F. pour les seuls capitaux mobiliers est une invitation faite aux plus fortunés de ne pas investir dans l’immobilier en France. Il faut donc totalement supprimer l’I.S.F. en retirant l’I.F.I. !

En conclusion : Macron a fait du « en même temps ». Ce qui caractérise ces trois points clés de son programme économique est que chacun d’eux porte en lui-même sa propre contradiction qui en annule, voire aggrave, les effets. Et jusque dans son camp on entend clamer qu’il faut rétablir cet impôt anti-économique qui ne rapporte pas grand'chose au nom de la sacro-sainte justice fiscale et à titre de symbole. Comme symbole, il se pose là : c’est celui du déclin de la France ! Il est fichu de le rétablir !

Bellamy.

Le JDD a lancé l’offensive. L’organe de la  propagande macronienne n’y va pas de main morte contre  le candidat  putatif à la tête de liste européenne pour « Les Républicains ». En mettant l’accent sur Dieu et ses convictions personnelles, il veut en faire un épouvantail pour effaroucher le bon peuple, dans un pays où  il  ne fait pas bon avoir des convictions autres que celles de la pensée dominante alimentée par Terra Nova  et autres officines patentées. Le jeune professeur en philosophie fait peur. Et ils ont raison d’avoir  peur. Il est intelligent, il est brillant, il est modéré mais déterminé, et  il sait où il veut aller.  Il est capable  de faire la synthèse des sensibilités qui composent la famille des Républicains.  Aïe, voilà qui ringardise un peu plus Juppé,  Raffarin, Bayrou et les « cons-tructifs » accrochés au discours sur l'Europe de Macron à la Sorbonne comme des berniques à leur rocher,  tout en criant « Europe, Europe, Europe, en sautant comme des cabris » (ça rappelle quelqu’un)… Cette vision de l’Europe nous a déjà envoyés dans le mur électoral. Bellamy, s’il est investi, va proposer autre chose  forcément assis sur les « piliers de la sagesse » définis à Menton. A suivre.

Mais surtout ne le répétez pas !

 


QUELQUES CLES POUR COMPRENDRE LA JAUNISSE

Gilets jaunes

 

Les  médias français et les pseudos experts.

Dès que vous mettez un pied par terre, le matin, et que vous ouvrez les boites à cancans avec ou sans images, on vous gave de Macron qui alimente tous les sujets, experts de ceci et témoins de cela à l’appui. Untel est interviewé, il est aussitôt sommé de donner son avis sur la « geste macronienne ». On ne nous donne pas pour autant les éléments qui permettraient de se faire une idée construite sur le pourquoi et le comment de ce qui arrive à notre pays. Ce que l’on constate,  c’est que les « bains de maires » du Président ne calment guère la fièvre des révoltés à la petite semaine, gangrénés par les révolutionnaires du samedi. C’est  donc qu’une fois de plus, celui-ci se trompe de stratégie et tape à côté du clou.

Quelques pistes pour comprendre.

Il semble pertinent d’affirmer que la crise actuelle est d’abord celle d’un système et d’un mode de pensée périmés. C’est la raison pour laquelle elle peut se prolonger. Elle est caractérisée essentiellement par une crise du pouvoir d’achat, l’ignorance des réalités économiques et l’incapacité de l’Etat-providence à assurer la pérennité des services publics. Voilà  pour le fond. D’autres facteurs viennent se greffer pour rendre le mélange explosif : le divorce avec la réalité est accentué par le temps passé devant les écrans et leur monde virtuel, et l’absence de sanctions qui favorisent la violence. A  cet égard, ce qui s’est passé à Notre-Dame des Landes est le symptôme avant-coureur de la défiance généralisée qui secoue aujourd’hui la majorité des Français : des collectivités locales bafouées, le résultat démocratique d’un referendum ignoré et piétiné,  des zadistes violents mis sur un piedestal… Cherchez l’erreur !

La  baisse du pouvoir d’achat.

Elle provient d’un déficit de travail. Ce n’est pas l’Etat qui crée de la richesse. Il augmente le pouvoir d’achat artificiellement par des transferts entre les Français. C’est le travail qui crée la richesse. On ne crée pas de la richesse — et donc du pouvoir d’achat — en regardant le foot à la télé. La crise de la France est celle de la paresse. Nous ne produisons pas assez de richesse. Seulement 64 % de la population âgée de 15 à 64 ans travaille dans notre pays, contre 79 % en Suisse, 75 % au Royaume-Uni ou en Allemagne. Nous travaillons également 15 % d’heures en moins par an par rapport à la moyenne de l’OCDE et notre fonction publique, largement sous productive, occupe près de 20 % de la population active. De ce fait, les charges qui pèsent sur nos entreprises sont plus lourdes qu’ailleurs ce qui se répercute sur les salaires. C’est facile à comprendre. Nous nous appauvrissons. Les rares politiques qui tiennent ce discours sont raillés et méprisés par les technocrates et pas mal de journalistes. Pour augmenter le pouvoir d'achat, il faut travailler plus.

Les réalités économiques obéissent à des lois.

Les  Français  sont des ânes en matière de connaissance économique.  C’est l’OCDE qui l’affirme. Et  les débats auxquels on assiste ne peuvent guère les éclairer. Les Gilets jaunes reflètent cette inculture, leur programme étant une somme d’aberrations quand ce n’est pas un concours Lépine de l’ignorance. Les insurgés du samedi étaient crédibles quand ils demandaient la fin des taxes sur les carburants. Mais on ne peut vouloir tout et son contraire : moins de taxes et plus de dépenses publiques, plus d’écologie et du gazole moins cher, davantage d’emplois et en même temps casser l’appareil productif. Le  summum est atteint avec la revendication d’un smic à 1 300 euros et des emplois pour tout le monde, une aberration dans un pays où l’équation économique est malheureusement simple à comprendre : pas assez de gens au travail car il est lourdement taxé pour financer beaucoup d’assistés et assurer des transferts sociaux parmi les plus généreux au monde. Si en connaissance des mécanismes de l’économie l’école n’a pas joué correctement son rôle, les médias ne jouent pas plus leur devoir d’information. À quelques rares exceptions, les chroniqueurs ne posent jamais les bonnes questions et ne fournissent aucune donnée de contexte. Par  exemple, personne ne recadre les inepties économiques d’un Mélenchon ou d’une Le  Pen. Et personne n’est capable d’expliquer la « monoculture keynésienne » de nos élites qui nous a conduit à cette situation.

Le  poids d’un Etat suradministré et  protecteur.

Inutile de s’étendre. L’efficacité des services publics se dégrade et ne va pas s’améliorer.  Il suffit de regarder notre système éducatif. Les causes de cet enlisement sont multiples. Les organisations professionnelles sont centrées sur leur propre finalité plutôt que sur les clients-citoyens. La technologie n’a pas été utilisée suffisamment pour permettre des gains de productivité. L’État français, contrairement à ses concurrents anglais ou allemands a raté la transformation digitale et le service aux administrés a même empiré avec les tentatives de digitalisation. Par contre elle a beaucoup embauché augmentant ses effectifs en proportion beaucoup plus vite que la population à servir. Par son poids, l’administration entraîne l’économie française vers le bas, et avec elle, le pouvoir d’achat. Phénomène aggravant, avec les nombreuses chaînes de télévision, des millions investis dans les campagnes de publicités, des écoles républicaines fortement politisées, l’État est le premier émetteur d’idéologie dans ce pays. S’y ajoutent la presse écrite largement subventionnée et les artistes qui vivent payés par l’État grâce au régime des intermittents. Ce fantastique dispositif de propagande nous décrit un État ultra protecteur, tout-puissant, garantissant la paix et le bonheur du citoyen, de la naissance à la mort. Une vision imaginaire qui ne peut que décevoir cruellement.

La violence, fille de l’impunité.

Depuis longtemps, on a supprimé les sanctions à l’école. On ne punit plus les délits mineurs. Il s’est développé une idéologie permissive, notamment vis-à-vis de l’extrême gauche. Les syndicats ont légitimé des pratiques ultra-violentes, en toute impunité et dans le silence médiatique. Il ne faut pas s’étonner si le contrat social a volé en éclats avec les Gilets jaunes. L’absence de discipline est la résultante directe de l’affaiblissement des services publics, qu’il s’agisse de l’éducation ou de la justice. Or, il n’existe pas de société sereine sans discipline et respect. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Macron est un super Hollande, un Hollande en version numérique, mais un Hollande traditionnel dans sa pensée. Il fonctionne à l’instar de son maître, avec un système étatiste conçu au XXe siècle. Le service militaire nouvelle formule, la réforme des 80 km/h, le prélèvement à la source sont des exemples de réformes technocratiques, frustrantes et inutiles.

Macron fonctionne avec un logiciel économique dépassé et inadapté  au monde actuel. La  lettre aux Français en est un produit symptomatique : qui peut répondre aux questions du « grand débat » ? Le  bon sens ne suffit pas. A ces 35 questions rédigées par les technocrates de France Stratégie, il faudrait des réponses que seules des connaissances très documentées et une culture économique et démocratique pointues peuvent fournir. On ne s’étonnera donc pas que les « Gilets jaunes » ne se sentent pas concernés !

 

 


UNE BAISSE INQUIETANTE DE LA NATALITE

Naissance-bebe

 

Cela fait maintenant quatre ans de suite que notre pays enregistre une chute du nombre des naissances.   En 2018, 758 000 bébés sont nés, 12 000 de moins que l’année précédente. Nous sommes loin du pic de 833 000 de 2010 !  Dans le même temps le nombre des décès augmente mécaniquement du fait de notre pyramide des âges,  au fur et à mesure que le « papy boom » entre dans la vieillesse. 614 000 décès en 2018 : le  solde « naturel » entre naissances et décès n’a jamais été aussi faible : 144 000. C’est bien ça qui est inquiétant : la baisse de la natalité  va accentuer  le vieillissement avec tout ce que cela peut générer d’effets sur la société et son équilibre. La  population de la France s’élève désormais à 66 993 000  habitants. C’est l’économie qui devrait souffrir le plus de cette évolution : croissance en berne, retraites moins généreuses, déficits publics…  Piètre consolation : la France reste quand même l’Etat le plus fécond de  l’UE.

Evolution des mentalités.

Nous sommes dans une époque qui marche sur la tête. Les  couples qui sont en capacité de faire des enfants ne veulent plus en faire, ou diffèrent toujours plus le moment, souvent pour privilégier une carrière, et ceux qui ne sont pas en situation de procréer,  revendiquent le droit d’en avoir quitte à se mettre à trois ou quatre, par le biais de la  PMA ou de la GPA. Et puis, il y a maintenant le mouvement « no kids » (pas d’enfants) : l’argument de  l’écologie est brandi pour ne pas donner naissance à des « pollueurs » supplémentaires. C’est pousser l’écologie punitive un peu loin.  On met ainsi la reproduction humaine sur le même plan que la consommation des ampoules ou l’utilisation d’un vol transatlantique. Et Yves Cochet apporte de  l’eau au moulin dans une interview à l’Obs : «  Ne pas faire d’enfant supplémentaire, c’est le premier geste écologique ».  Inutile de préciser  qu’il est aussi adepte de la décroissance. Et il ajoute : « limiter nos naissances nous permettrait de mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes ». Ces discours ne promettent rien de bon pour notre société. Voilà où on en arrive : faire  moins d’enfants est une « action » pour lutter contre l’empreinte carbone, entre « devenir Végan » et « laisser sa voiture au garage ».  Quant à la famille, elle est de moins en moins la valeur centrale,  au profit d’un concept plus flou  et protéiforme. Le souffle de la vie laisse la place de plus en plus à une conception consumériste « d’enfant produit » que traduit le « droit à l’enfant », qu’on peut s’acheter quand d’autres préfèreront investir dans un chien de race. Déchristianisation et matérialisme sont passés par là.  Je ne sais pas s’il faut s’en féliciter.

La politique familiale à l’abandon.

La corrélation est  flagrante. La  baisse des naissances est bien la conséquence d’une série de décisions politiques prises notamment depuis 2012. Nous payons cash la fin de la politique nataliste qui faisait de la France une exception démographique. La  baisse de la fécondité est aussi et surtout un effet de la détérioration des aides fournies à la famille. On sait, en effet, que les « crises » ont peu de résonnance démographique. A titre d’exemple, la crise de 2008 a été suivie d’un pic de naissances en 2010 ! Par contre, les politiques d’aides à la naissance et de soutien financier ensuite  pour élever l’enfant ont toujours été déterminantes. Car, c’est vrai, avoir un enfant coûte cher et engage pour de nombreuses années la vie d’un ménage. La  confiance dans la politique familiale joue donc un rôle essentiel dans la décision des couples de procréer ou non. Or, nous avons observé ces dernières années de nombreuses atteintes à ce qui faisait le succès de la politique nataliste : fin du caractère universel des allocations familiales et la diminution de leur montant, fin de la défiscalisation des emplois familiaux, revalorisation des plafonds de ressource et des allocations familiales à un niveau inférieur à l’inflation… Les classes moyennes ont été touchées de plein fouet. Mais d’autres mesures ont aussi impacté l’envie de procréer : la réduction des dotations aux collectivités locales a entrainé nombre d’entre elles à renoncer à construire des crèches supplémentaires ou à mettre en place des relais d’assistance maternelle. Et pour se convaincre un peu plus du bienfondé de l’argument « politique nataliste », on observe que les pays européens les moins généreux pour les familles affichent aussi les taux de fécondité les  plus faibles !

Le  déclin démographique, facteur d’appauvrissement.

Tous ceux qui s’intéressent à la démographie savent quelles bombes à retardement et quels effets en chaine elle peut générer. Par exemple, la baisse de la fécondité des femmes, tombée à 1,87 enfant par femme en 2018 alors qu’il oscillait autour de 2 enfants par femme entre 2006 et 2014, aura des effets qui se mesureront dans vingt ans sur le plan économique et social. La baisse du nombre des femmes en âge de procréer aux âges où elles  sont les  plus fécondes (20-40 ans) depuis le milieu des années 90, est aussi à prendre en considération : 9,1 millions en 1998, 8,8 millions en 2008 et 8,4 millions en 2018.  Moins de femmes font forcément, en moyenne et globalement moins d’enfants, à fécondité constante, or, celle-ci diminue. Donc  moins de femmes faisant moins d’enfants chacune. Cette baisse de la natalité touche toutes les catégories sociales  et l’Unaf s’interroge sur les causes conjoncturelles qui accentuent le phénomène : probablement le signe de contraintes croissantes pour les familles. Mais le plus grave à moyen terme, c’est qu’une démographie déclinante nuit à l’économie et génère en cascade une accumulation de problèmes : une croissance amoindrie, des retraites  moins généreuses, des tensions sur les déficits  publics… Un seul exemple : dans dix ans, les dépenses liées à la perte d’autonomie atteindront près de 30 milliards d’euros. Avec un pays dont la dette publique est à 100% du PIB, il vaudrait mieux avoir des forces vives pour faire face  à l’accroissement des dépenses collectives  liées  au vieillissement, inéluctable, lui ! Ah si, il y a une marge de manœuvre : si dans les pays de l’Europe du Nord, 75% des adultes de moins de 65  ans ont un emploi, en France ils ne sont que 65%. Et inévitablement reculer l’âge de départ en retraite, seul vrai moyen de les financer sans peser davantage sur les actifs. D’autant plus qu’en principe, après 2020, la « population active »  devrait commencer à diminuer.

 


PEUT-ON LUI FAIRE CONFIANCE ?

Macron 2018

Comment est-on arrivé  là ?

A entendre le discours macronien répercuté par tous les rouages de la sphère présidentielle et jusqu’au maire d’Angers, Christophe Béchu –les juppéistes n’étant pas en reste-, ce serait dû à trente ans de lâcheté des gouvernants qui n’ont pas eu le courage de réformer…  Franchement, ça n’est pas sérieux ! C’est oublier que Nicolas Sarkozy, après le règne laxiste de la cohabitation Chirac-Jospin, et malgré la  crise violente de 2008-2009, a réussi à trouver  le  moyen de faire voter  80 réformes dont la  plupart aujourd’hui servent de socle aux nouvelles avancées qui seraient nécessaires. On a oublié que Hollande a détricoté nombre d’entre elles comme le transfert des charges des entreprises sur 2 points de TVA ou celle du Conseiller territorial, dont on voit bien rétrospectivement l’intérêt qu’elle avait. La vérité  c’est que nous payons surtout cinq ans d’inconséquences et dix-huit mois d’incompétence. Autrement  dit le prix d’un quinquennat calamiteux et celui  d’un exécutif déconnecté des réalités  depuis l’élection de Macron, assorti d’une majorité inexpérimentée et réduite à  l’état de « laquais du château ».

Le « Grand Débat » me laisse perplexe et dubitatif.

On a eu le "zombie tétanisé", assis à sa table pour ânonner  en 13 minutes, 13 milliards de dépenses  supplémentaires. On a eu ensuite, le soir du 31 décembre la "poupée mécanique" remontée comme un réveil  pour débiter des voeux déphasés. Et  maintenant revoilà le "séducteur en campagne" pour animer "son grand débat". D’abord il ne faudrait pas que celui-ci dérive en grand « déballage ». La  lettre aux Français du Président est à la fois  une incitation et porte en elle-même, à travers certains questionnements, le  poison du « décidé d’avance ». « Sans tabou » claironne-t-il,  certes,  mais pour quoi faire ?  On le sait adepte du « en même temps » et il y en a eu quelques beaux exemples hier à Bourgthéroulde, ce village normand sorti subitement de l’anonymat par la geste macronienne, où le Président en une même phrase est capable de dire tout et son contraire. Le talent oratoire ne fait  pas tout,  seuls les  actes ou les résultats comptent. Et  au vu de ce que  l’on a observé depuis dix-huit mois, on a le droit d’avoir des doutes. De sérieux doutes. D’ailleurs, même des membres de la commission du « Débat National », autres que Chantal Jouanno, n’hésitent pas à dénoncer la mainmise de l’exécutif. Pour eux les  conditions de transparence et d’indépendance ne sont pas réunies et cette consultation restera « sous contrôle total » du pouvoir. « Un flou intégral subsiste » concernant la restitution des contributions et le traitement final  des données par … « le Président de la République ».  Car si le débat peut se dérouler en toute liberté, ce qui compte autant, sinon plus, c’est ce que l’on fera des conclusions et qui les tirera. En attendant, son lancement n’a  pas l’air de refroidir l’ardeur des « gilets jaunes » dont le nombre recommence à grossir chaque week-end. Ce qui peut se comprendre.

Le rôle des partis démocratiques.

Les Républicains, aujourd’hui seule force d’alternance démocratique au pouvoir macronien, ont décidé d’y participer en organisant un « contre débat ». Le parti va formuler ses propositions et comme  il  porte depuis 18 mois conte le pouvoir jupitérien, les principales revendications de la classe moyenne formulées aujourd’hui à travers le mouvement des gilets jaunes, hors celles des quelques extrémistes des deux bords infiltrés en leur sein, il est le mieux placé pour se faire entendre. Car, évidemment, il est essentiel que l’on reste dans le cadre de la démocratie représentative. On peut dire tout ce qu’on veut des  partis traditionnels, ils restent nécessaires à l’organisation de la vie politique dans le cadre de la Constitution. Je plains les transfuges qui ont choisi ce moment pour rejoindre le RN de Marine Le Pen, contre une place  sur la liste des européennes. J’espère pour eux que Mrs Mariani et Garraud se sont munis d’une grande cuillère en bois avant de s’asseoir à la table du diable.

Vous l’avez compris.

La   question de la confiance est au cœur de la réussite de l’exercice lancé comme une bouée de  sauvetage par le Président,  pour empêcher son quinquennat de sombrer. Je ne serai pas de ceux faciles à amadouer. Comme disait ma grand-mère : « chat échaudé craint l’eau froide ». Cela ne m’empêchera  pas de dire ce que j’ai sur le cœur !

 Prochain sujet : 750 000 naissances  en 2018 ! Une baisse inquiétante qui se poursuit…

 


LES SOLUTIONS SONT A DROITE !

Tonneau des danaïdes

 

Le président parle des Français qui ne font pas assez d’efforts ! Il  n’a encore rien compris.  Pour en sortir il faudrait qu’il prenne conscience que nous avons produit un système doublement contre-productif. « A quoi bon faire des efforts »,  se dit celui qui vit benoîtement des aides sans avoir besoin de travailler. « A quoi bon faire davantage d’efforts » se dit celui qui sait que s’il augmente ses revenus en travaillant plus, le surplus lui sera pris en impôts. Dans les deux cas le système conduit à lever les  pouces. La  première priorité c’est d’en sortir. En réduisant les aides d’un côté,  ce que Laurent Wauquiez appelle l’assistanat, pour retrouver  le goût  ou la nécessité de travailler,  et de l’autre, en réformant le  système fiscal de telle façon qu’il ne soit  plus confiscatoire.

Et d’abord baisser les dépenses publiques.

Le  Président nous gratifie d’une lettre dont les 20 questions sont autant de choix prédéterminés qui contiennent en filigrane les réponses attendues par le pouvoir. Mais c’est pour mieux éviter le seul débat  qui vaille et ce par quoi il  aurait dû commencer son quinquennat : baisser les dépenses publiques. C’est la mère de toutes les batailles. Le reste n’est que bavardage. C’est en réduisant les déficits que l’on pourra ensuite baisser les impôts et  les taxes et surtout investir  pour réindustrialiser la France. Et c’est  possible !  La  dépense publique française dépasse de  9 points de PIB la moyenne de celle des 18 de la zone euro, de  12 points de PIB celle de l’Allemagne.  Sur les 56% du PIB que représentent nos dépenses publiques, le quart, soit 14 % sont consacrées aux retraites. Voilà un gisement d’économie phénoménal, non pas en trucidant  les retraités, mais en réformant sérieusement le système de financement. On ne réglera  pas le problème avec un régime à points qui n’est qu’un changement de mode de calcul. La  simplification à trois régimes, correspondants aux trois grandes catégories de travailleurs, et en mettant l’âge de départ à 64 ans avec un dispositif de décote-surcote pour introduire de la souplesse, et une durée de cotisations portée à 44 ans assortie d’amortisseurs pour tenir compte de la pénibilité, permettrait d’économiser 25 milliards par an. Le  second chantier est aussi simple : renoncer à la suppression de la taxe d’habitation  qui est un impôt juste parce qu’en lien avec un service local. Les  20 milliards que l’Etat s’est engagé à compenser aux collectivités locales ne sont pas financés ! Voilà déjà 45 milliards de trouvés pour réduire le déficit et accessoirement financer la réindustrialisation de la  France, tâche urgente, et la numérisation de l’économie et des territoires.

Mettre fin à la  vision technocratique.

Le Président et le gouvernement n’ont pas voulu considérer qu’il existe deux France, phénomène pourtant bien décrit par le géographe Christophe Guilluy : 25 millions d’habitants vivant dans les grandes villes, c’est-à-dire la France connectée, avec transports  en commun et emplois, 40 millions d’habitants, excusez du peu, vivant dans des villes moyennes ou petites, des zones rurales sans ou avec peu de transports en commun, sans ou avec peu de connectivité. Cette  France-là a des besoins différents, et la voiture y joue un rôle  accru dans le mode de vie. Miser la transformation environnementale sur une hausse du carburant, qui plus est, au moment d’un pic de prix du pétrole, relève d’un raisonnement de bureaucrate assis dans un bureau parisien. C’était explosif ! (sans jeu de mot). D’autant plus que tout le monde avait compris qu’en plus, l’argument de la transition énergétique n’était qu’un prétexte et un gros mensonge. Cette attitude a été considérée par les Français de ces territoires comme  une atteinte à la fois à leur portefeuille et à leur dignité. C’est  en associant les territoires et leurs élus aux décisions qu’on avancera, pas en les ignorant. Et surtout pas en pilotant de Paris à partir de Bercy !

Sortir du cercle vicieux de l’Etat-providence.

Ce n’est pas l’Etat qui produit la richesse. Mais il prétend la répartir par les taxes et les impôts.  Sauf que l’expérience montre que le système prélèvements-répartition se révèle incapable de générer une vraie croissance qui produirait de la richesse supplémentaire. Au contraire, ce fonctionnement nous appauvrit par la dette et le déficit du commerce extérieur. Nous sommes aujourd’hui dans la « révolution numérique » et de la « robotique ». Dans ces domaines, nous continuons de prendre du retard sur tous nos concurrents et partenaires faute d’un grand plan de réindustrialisation. Or, l’absence d’industries, c’est pas d’exportations, pas de R&D qui s’avèrent le nerf des économies en croissance. Pas besoin de « grand débat » pour observer l’erreur de stratégie : 1,5 milliard d’euros d’investissements dans l’intelligence artificielle sur le quinquennat, quand il faudrait  cent fois plus, et 50 milliards en cumulé sur le quinquennat pour supprimer cette décision imbécile de la taxe d’habitation. L’urgence est donc dans la réforme de l’Etat-providence, pour privilégier la réindustrialisation de la France, réorienter le dispositif pour favoriser le développement des entreprises et permettre un essor massif des investissements. Cela passe par  la diminution des aides sociales et une réforme de la fiscalité pour la rendre plus favorable aux classes moyennes qui sont le principal moteur économique et social. Ainsi on restaurera  les conditions d’une croissance réelle du pouvoir d’achat fondée sur la  croissance économique.

A droite, on a les idées et même des solutions qui peuvent redresser le pays si on les mettait en application. La preuve on les applique à la Région et ça marche...

 


« ROMANESQUE »

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Drôle de titre pour une histoire de la langue française ! Et pourtant, voilà un bouquin qui se déguste comme une véritable aventure. Le livre se veut pédagogique et nous fait découvrir l’origine des mots, mais présentée de telle façon que ça n’est jamais ennuyeux. Ce serait même plutôt passionnant. Enfin, pour peu qu’on aime le « Français ».  Et comme le récit est savamment découpé, on peut savourer chaque tranche une par une, en prenant son temps.

Voilà donc  « la folle aventure de la langue française » !

Elle nous entraîne des Gaulois à aujourd’hui. C’est un roman, et le personnage principal en est justement « le Français ». Lorànt a eu une intuition géniale, celle de raconter notre Histoire en la prenant par « le bout de la langue ». Et tout peut s’y retrouver : si ce qui nous fait Français, c’est le monde dans lequel on vit, c’est aussi ce qu’est  notre langue à travers les mots de notre métissage. Alors, cette  histoire, ce n’est plus le seul amour du passé,  c’est une quête dynamique dont le passé est le passage obligé, parce qu’il  explique notre présent et comment il s’est  forgé. De quoi alimenter un récit  captivant qui nous explique que « oui » vient du latin, et comment on est  passé par « oc » et « oil », le « c’est cela » du « jumeau » de Pierre Richard.

L’enthousiasme du comédien.

Pour écrire un tel ouvrage, il faut  avoir ancré au fond de soi un amour des mots quasi-passionnel. C’est que la langue fait  partie du jeu au théâtre, sinon comment servir les grands auteurs  tels que Molière, Racine ou Feydeau… La langue est un support extraordinaire, c’est elle qui donne la force au comédien quand il sait bien l’employer. Ici, on ne débat pas de la langue, de ce qu’elle doit être. On se contente de la prendre telle qu’elle est, en se jouant de ses inventions, de ses audaces.  Oui, le  troubadour a créé des  mots, et en même temps, le savant a codifié la langue pour qu’elle soit plus facile à transmettre. Car le Français est aussi le fruit d’une conquête.  Il a  surmonté bien des concurrences avant de s’imposer. Vous apprendrez pourquoi on dit la « Saint Glinglin »  et un « remède de bonne femme »… Sans citer Raymond Queneau qui ne se  privait pas avec Zazie à qui il faisait dire « d’où qui  pue donc tant ? » pour « d’où vient cette mauvaise odeur ? », certains n’hésitent pas à « tordre » la langue et Lorànt Deutsch nous montre ainsi que, parce qu’elle est accueillante, les  « argots » nous ont aidés à remplacer le latin. Car c’est par ce chemin-là que la langue est  magnifiée et prend son expressivité, quitte parfois  à faire bondir « l’académie ». Ainsi Fabrice Luchini met en exergue « la tante à Bébert rentrait des commissions »,  c’est « énôôôrme »… pour souligner la force de l’oralité dans l’écrit de Louis-Ferdinand Céline.  Le comédien n’est jamais  loin.

Une langue vivante et de référence.

N’en déplaise aux déclinistes, la diffusion de notre langue est impressionnante et reste encore une référence. Elle a  été longtemps la langue européenne, et l’auteur nous rappelle au passage que Marco Polo écrivait en Français.  Les anglais considéraient la grammaire française plus noble que le latin. Les anglicismes ne doivent pas nous émouvoir, ils ne sont souvent que des mots  français qui nous reviennent déformés. Elle n’est certes plus la première, mais elle n’est pas non  plus devenue une langue morte. Elle est trop  puissante pour disparaître. Qui plus est : elle est un bien précieux car  c’est elle qui soude notre unité nationale. Comme l’affirme Laurànt Deutsch : « Aimer le français,  c’est aimer la France ! », « Parler le français,  c’est déjà s’emparer de cette identité ».  Celui qui parle notre langue connaît souvent mieux que personne notre France. « Romanesque » nous fait découvrir tout ça. Avec  un récit drôle et divertissant, souvent jubilatoire. Rafraîchissant aussi !

Pour les amoureux de la langue, mais pas que !

« Romanesque », la  folle aventure de la langue française  - Lorànt Deutsch  - Chez Michel Lafon.

 


GRIBOUILLE CAFOUILLE !

Archibald en colère

 

J’aimerais bien aborder des sujets plus souriants.

Mais rien à faire, le spectacle que nous offrent le gouvernement et le pitoyable Bruno Le Maire oblige à y revenir sans cesse : leur recherche effrénée de nouvelles ressources pour financer leur budget dispendieux et leurs promesses inconséquentes les poussent vers toujours plus de taxes et d’impôts, sans même penser à tout simplement chercher à baisser  les dépenses. Depuis la fin de l'été, ISF, taxe d’habitation, carburants, salaire minimum, référendum, sans oublier le prélèvement à la source et la limitation à 80 km/h, ça part dans tous les sens. Les ministres parlent, se reprennent, se contredisent entre eux ; les parlementaires y vont de leurs commentaires et suggestions, créant à la fois un halo d’incertitude et un sentiment de précipitation. La seule idée que ce serait encore les 20% des Français les plus aisés qui se verraient ponctionnés en revenant sur la suppression programmée de la taxe d’habitation me révulse et me fait bouillir. Car, tenez-vous bien, à partir d’environ 3 600 € de revenus par mois  vous en faites  partie.  A 4 000 € vous êtes riche ! Faut-il que notre pays soit tombé bien bas ! C’est le cœur des classes moyennes qu’on vise encore. Pas étonnant que nos cadres s’expatrient pour des cieux meilleurs. Rien n’est moins certain, me direz-vous, car ce qui est annoncé le matin à 8H est démenti à midi pour être repris le soir à 18H. Faute de partition, l’orchestre est désaccordé. La  vérité c’est qu’ils ne savent plus comment faire devant le désastre annoncé : un budget 2019 déjà obsolète, 10 à 15 milliards à trouver pour financer les mesures Macron, et probablement 10 de plus faute de croissance suffisante…

Insupportables, en plus !

Je ne sais pas si vous avez lu la tribune d’ « Horreur » Bergé, Stanislas Guérini et Amélie de Montchalin, publiée dans Les Echos lundi dernier, cosignée par les parlementaires LREM. « Retrouver les fondements de notre contrat social », qu’ils disent. Un minable plaidoyer qui veut rejeter la responsabilité de la situation de blocage d’aujourd’hui sur le système politique en place depuis 30 ans que la majorité nouvelle s’est soi-disant attelée à réformer, et d’énumérer : elle « lève un à un les blocages, supprime les rentes de situation, réhabilite le risque, renouvelle et améliore les protections et les solidarités… ». En fait, la majorité « et de gauche et de droite » n’a pas su se doter d’un corpus idéologique solide auquel les membres de LReM pourraient aujourd’hui se référer. L’idée de faire mieux avec du neuf que toute cette vieille politique qu’il fallait dégager n’a pas prouvé sa pertinence. La promesse d’efficacité continue à buter sur le manque de résultats tangibles sur le front du chômage et de la croissance économique. Et on croit rêver : ce sont les éléments de langages déjà mille fois entendus que les Français ne supportent plus car ils n’ont vu que des réformettes qui n’ont rien changé, une pratique politique qui n’a rien à envier à l’ancienne, des impôts et des taxes supplémentaires et la poursuite du ciblage de l’effort sur les classes moyennes dans une danse échevelée autour du totem de la justice fiscale rendant le système toujours plus inéquitable.  Et comme on affaiblit du même coup le consentement à l’impôt, on instaure  le prélèvement à la source qui s’en passe ! Alors inutile de se  plaindre  des « blocages des ronds-points qui affaiblissent nos entreprises », quand on n’a même pas l’humilité de reconnaître qu’on s’est fourvoyé dans une impasse. Avant les ronds-points, ce sont les lourdes charges que paient nos entreprises qui les  affaiblissent, pour lesquelles il a été fait si peu en allègement. Le « grand débat » y est présenté comme la solution à tous nos maux avec une vision de bisounours : après avoir méprisé tous les corps intermédiaires, à commencer par les collectivités locales, voilà que tout le monde doit se réunir dans « les territoires » pour « retrouver les fondements de notre contrat social ». Et tout y passe : le financement des services  publics, l’efficacité de l’Etat (chiche, on supprime l’ENA), la réduction de la dépense  publique (je me  marre), la transition écologique (dos large), la remise à plat de notre système fiscal pour plus de justice sociale (je crains le pire), et rémunérer justement le travail (il serait temps), et sur notre identité profonde (celle-là elle est forte quand on a évacué le thème de l’immigration).  Difficile de ne pas y voir une arnaque. Comment Madame Michu aurait-elle les solutions ? Ce bavardage fait l’impasse sur les sujets essentiels : l’immigration, la fiscalité, la  famille, l’entreprise, la  création de richesse, seule manière d’augmenter le pouvoir d’achat…

L’échec de la  politique redistributive.

C’est le choix de l’Etat-providence. On a perdu de vue le rôle  majeur de l’économie comme moteur de la richesse au profit de celui de l’Etat dont la priorité est l’égalisation des revenus et non leur production. Le résultat est simple, depuis de nombreuses  années, l’impôt et la dépense publique sont considérés comme la solution : on déshabille Pierre pour habiller  Paul par les transferts et la redistribution. C’est pourquoi notre pays est champion d’Europe des  prélèvements obligatoires. Le problème c’est que personne n’y trouve son compte. Le ras-le-bol fiscal est général, du smicard au contribuable de l’IFI. Et ça se comprend, car  il  n’y a que des perdants au grand jeu de la redistribution : les riches et les plus aisés qui paient trop et ceux qui reçoivent qui trouvent que ce n’est jamais assez, ce qui est inévitable. Pourtant, au regard des chiffres publiés  par l’Insee dans son rapport  2018, la  France est une société quasi socialiste à la redistribution massive et ciblée. D’ailleurs, c’est aussi l’un des pays où les inégalités sont les moins fortes. Si cette  politique marchait, il y a longtemps qu’on s’en serait aperçu. On ne fait que remplir le tonneau des Danaïdes, sans jamais résorber nos déficits ni la dette, ni résoudre le chômage. La meilleure illustration en est l’erreur d’Hollande qui en juillet 2012 a cru qu’il réglerait le problème de la dette en prélevant 40 milliards : il a bloqué l’économie pendant trois ans, accru la dette et attendu la baisse du chômage comme Sœur Anne.  Politique d’inspecteur des  finances qui ne connait rien à l’économie et aux entreprises, continuée par  Macron, lui aussi inspecteur des finances, avec 25 milliards prélevés sur les retraités sans plus de succès. Jamais on ne se préoccupe de la création de richesse (mot honni) sinon en créant de la croissance par l’augmentation artificielle du pouvoir d’achat, fruit de la redistribution.  La boucle  est bouclée.

C’est reparti !

Pour se sortir de l'impasse des « Gilets jaunes » qui réclament tout et n'importe quoi, le gouvernement va, une fois de plus, sacrifier la catégorie de la population qui fait l'erreur d'essayer de bosser. Et il est certain d’y parvenir puisqu’il va demander au 57% de Français exonérés s’ils sont d’accord pour que les 43% restants paient davantage. A votre avis, quelle sera la réponse ? Alors pour adapter le langage à la réalité, on ne dit plus « riches », on dit « aisés ». Nous voilà repartis dans une nouvelle spirale digne des plus belles heures de la présidence de Hollande...  Voilà que 73% des Français veulent le rétablissement de l'ISF, cet impôt imbécile, et pour tenter de les calmer, le gouvernement envisage de ne pas supprimer la taxe d'habitation pour les 20% des « ménages les plus aisés », et éventuellement d'alourdir la fiscalité déjà confiscatoire sur les successions.

Mais qui donc est aisé ?

Un célibataire qui gagne plus de 27 000 € par an, ou un couple avec un enfant qui gagne plus de 49 000 €. Hollande disait : « est riche celui qui gagne plus de 4 000 € par mois ». Pas de changement ! Si vous gagnez ça, vous faites partie des 20% des Français les plus aisés. Et vous faites aussi partie des 20% de Français les plus taxés (ou baisés, ou nikés…) : vous payez la très grande majorité de l'impôt sur le revenu, vous avez aussi subi la baisse des plafonds du quotient familial, l'augmentation de le cotisation vieillesse, et si vous êtes retraité celle de la CSG de 25%. Elles accélèreront le massacre des « aisés ». Les  vrais riches,  eux s’en foutent. Ils défiscalisent, optimisent ou campent en Belgique. Et accessoirement ont voté » Macron.

Bon, c’est promis, la  prochaine fois, je vous parle d’autre chose   : « Romanesque », de Laurant Deutch, l’histoire jubilatoire de la langue française.

 


QUE SERA 2019 ?

Orages

Pessimisme ambiant.

Si j’en crois les titres que je lis, l’année qui commence n’arrive pas avec les meilleurs auspices. « Année lourde d’incertitudes pour l’économie mondiale » titre  Le Figaro ; « L’économie mondiale enregistre un endettement record » surenchérissent les Echos ; Macron va être confronté  à « un retournement de conjoncture plus fort que prévu », nous prévient l’économiste Jean-Marc Daniel ; « Les entreprises doivent se préparer à  une année risquée »  analyse David Barroux… Et cerise sur le gâteau (enfin, façon de  parler), le livret A fait perdre de l’argent aux épargnants avec sa rémunération gelée à 0,75% jusqu’en 2020 alors que l’inflation est à 2% ! Du coup, on ne sait plus si on doit enfiler un gilet jaune ou pas, à cause de la récupération par les casseurs et les gauchos, prendre un stylo rouge comme les  profs pour demander qu’on arrête de maltraiter les retraités, adopter une toque verte pour signifier à nos mauvais écolos que de la  façon dont ils s’y prennent le combat est  perdu d’avance.

Entrons dans les faits.

Les nuages s’accumulent en effet sur l’économie mondiale, et par contre coup sur la croissance européenne. Les signes annonciateurs ont été observés dans les fluctuations des bourses et leur ralentissement, qui trouvent leur justification dans de nombreuses incertitudes. Celle du bras de fer commercial engagé par Trump avec la Chine vient en premier.  Sans compter que le FMI vient de révéler que la dette mondiale (publique et privée) a atteint 184 000 milliards de dollars … à la fin de 2017, soit 225%  du PIB de la planète. Et on peut se dire que la glissade a continué en 2018. Avec le resserrement des conditions financières dans de nombreux pays, les perspectives ne sont pas réjouissantes. A cela s’ajoute la perspective du Brexit qui risque de se faire dans les pires conditions, aggravée par la montée des populismes qui risquent de paralyser l’Europe après le mois de mai.  Toujours est-il que du FMI à l’OCDE, en passant par les grandes banques, tous les prévisionnistes, au fil des mois ont révisé leurs chiffres vers  le  bas. De  leur côté, les  « émergents » restent sur des fondations fragiles et cela ne s’améliorera pas en 2019.  Ils dépendent de l’épargne du reste du monde et la prudence plus marquée des investisseurs et la hausse des taux d’intérêts américains ne sont pas des éléments qui leur soient favorables. Beaucoup vont voir leur croissance ralentir. Quant à la France, les gilets jaunes font broyer du noir aux économistes.  On devrait assister à un gros coup de frein sur la fin de l’année, après  trois trimestres déjà faiblards.  L’élan est brisé et ça n’est pas la meilleure façon d’aborder  la nouvelle année. D’autant plus que les événements ont contribué à charger un peu plus la barque de nos dépenses publiques alors que les ressources stagnent. Et l’on a du mal à évaluer quel effet aura le prélèvement à la source sur la consommation des ménages. Inflation, chômage qui reste  élevé, croissance en berne : voilà un mauvais cocktail que Macron va devoir diriger. Et  nous avec !

La France file un mauvais coton.

Avec  les « Gilets Jaunes », nous sommes en présence d’une révolte contre la fiscalité doublée d’une crise de la démocratie représentative, l’une ayant d’ailleurs alimentée l’autre. A lire et à entendre toutes  les déclarations, on se demande bien comment le pays va pouvoir s’en sortir entre un pouvoir sourd qui ne veut rien entendre, des  révoltés  qui se radicalisent, des  oppositions démocratiques qui n’impriment pas et des extrêmes en embuscade.  Si ce que projette  Macron voit le jour, il n’y a rien à attendre de bon pour les classes moyennes en matière de fiscalité avec des idées tout droit sorties de Terra Nova ou de France Stratégie, ni en matière de démocratie  sinon un affaiblissement du pouvoir  législatif,  avec à la clé une emprise encore  plus grande de la technocratie.  La  vérité,  c’est  que nous sommes au bout d’un système,  celui de l’Etat-providence, qui se révèle incapable de produire de la richesse par la  croissance et qui est entré depuis plusieurs années déjà dans le cercle pervers du prélèvement aux uns pour redistribuer aux autres.  Pour en sortir, il faudrait prendre le chemin du libéralisme, de la concurrence et de la responsabilité… Un chemin bien malaisé par les  temps  qui courent. Et si l’Europe se retrouve paralysée et qu’elle ne peut plus nous protéger de nos démons en nous imposant des limites, qu’est-ce qu’on va devenir ? S’il est vrai que nous avons un million et demi de jeunes sans formation, stage ni emploi, alors  ne nous étonnons pas que la colère l’emporte contre ceux qui ont généré un tel bilan. Sauf que la tentation est grande de mettre tout le monde dans le même panier. Et  ça, ça peut conduire au pire.

« Les Républicains » depuis un an et demi ont porté tous les thèmes qui affleurent aujourd’hui dans les revendications, mais tout a été fait pour qu’ils ne soient pas entendus. Ils sont les premiers à défendre les retraités et à avoir dénoncé la hausse de la CSG, ils sont les premiers à avoir mis en avant la fracture territoriale et le prix excessif des carburants,  la  bêtise de la limitation à 80 km/h, ils sont les premiers défenseurs de la classe moyenne, celle qui paie tout et ne reçoit rien et ils sont les derniers défenseurs de la famille… Souhaitons que des retrouvailles aient lieu. Le moment est peut-être propice. L’espoir fait vivre ! Comme dit Guillaume Larrivé : « La France a commencé l’année 2019  en marche arrière ! » (admirez au passage  la subtilité du jeu de mot  qui aura échappé à Gilles Legendre). Faisons en sorte qu’avec « Les Républicains » elle passe en marche avant !

 


L’EURO A VINGT ANS !

Euro

1er  janvier 1999.

L’Euro est né officiellement le vendredi 1er janvier 1999. Les  Français commencèrent à jongler avec la  parité de 5,55957  Francs pour un euro, qui fit les beaux jours des calculs mentaux et des convertisseurs. De Paris à Berlin, d’Amsterdam à Madrid, il n’y avait  plus qu’une seule monnaie, avec un même taux d’intérêt,  celui fixé  par la  BCE (Banque Centrale Européenne). On se souvient aussi que les billets et les  pièces ne sont apparus que trois ans plus tard, en 2002, pour des raisons pratiques. Mais dès janvier 1999, toutes les opérations financières et commerciales ont été réalisées à l’international  sous  l’égide de la monnaie unique. Et tout le  monde fut ému à  l’affichage du premier cours euro-dollar à 1,1789.

Euro pièce Une histoire courte et déjà mouvementée.

Après une première décennie sous le signe de l’euphorie, conduisit à une insouciance quelque peu coupable, car le succès de la  monnaie fut immédiat. La séquence suivante fut moins enthousiasmante comme si la monnaie européenne vivait sa crise d’adolescence avec des parités euro-dollar en montagnes russes et une crise qui a bien failli le voir disparaître en faisant exploser l’Europe. Il a fallu une thérapie douloureuse pour le remettre sur les rails, bien que certains états peinent toujours à rester dans les clous des règles communes, comme la France. Mais la crise a été l’occasion de corriger ses faiblesses les plus criantes et de recadrer sa gouvernance : il a fallu modifier les règles de  Maastricht, ce que les gouvernements emmenés  par Nicolas Sarkozy, soutenus par la  BCE, réussirent à obtenir. Cela a  permis d’apporter une aide massive aux pays frappés par la crise financière et  incapables de financer leurs dettes, tels la  Grèce, l’Irlande, Chypre et le  Portugal. Les  règles du Pacte de stabilité, dénoncées sans effets heureusement par François Hollande, ont permis de renforcer la monnaie , rassurer les marchés, et d’imposer aux cigales la discipline budgétaire nécessaire à sa pérennité.

Vingt  ans  après.

Une génération plus tard, l’euro se porte  plutôt bien. 17 millions de Français n’ont pas connu le Franc : ils sont nés avec ou après la naissance de la monnaie commune. Personne n’a eu l’idée de célébrer  cet  anniversaire avec le faste qu’il  aurait mérité. Car quoi, qui peut nier que l’euro nous est désormais consubstantiel. Car  l’euro est bien le symbole de l’unité, de la souveraineté et de la stabilité pour  les 340 millions d’européens de l’« eurozone ». Elle est même plébiscitée par une forte  majorité de la population dont 64%  juge que « l’euro est une bonne chose pour leur pays » (59% en France). L’euro, qu’on le veuille  ou non rassure : en Italie, sa cote a fait un bond de dix points depuis que les partis antieuropéens sont arrivés au  pouvoir. En France, excepté quelques « azimutés », personne n’envisage de quitter  le giron de  la  monnaie commune. L’euro est devenu la  deuxième devise du monde, après le  dollar, en terme d’instrument de mesure, d’échange et de réserve. Et  il pourrait faire beaucoup  mieux.

Euro pièceDes  progrès sont encore nécessaires.

Avec l’euro, les pays qui l’ont adopté sont mieux armés. Pour éviter le  retour de crises comme celle de 2008, une surveillance systémique a été mise en place par la BCE, et un mécanisme de sauvetage a été créé, financé par les banques elles-mêmes, pour éviter  au maximum  le recours à l’argent public. Le vaste chantier de l’Union bancaire lancé en 2012, est presqu’arrivé à son terme. Il manque la dernière pierre, celle de la garantie européenne des dépôts qui pourra voir le jour dès que les dernières banques du sud de l’Europe auront terminé de nettoyer leurs bilans. Les 28 pays européens ont acté au mois de décembre dernier le principe d’un budget de la zone euro, dédié aux investissements dans les pays en retard de compétitivité : c’est une étape indispensable pour avancer  dans la cohésion économique et sociale de l’Union européenne. Même si des évolutions institutionnelles  apparaissent à beaucoup comme nécessaires. Car, à l’heure où le parapluie américain s’éloigne, la nécessité de muscler la stature de la  devise commune apparaît comme une évidence. L’action de Donald Trump  vis-à-vis de l’Iran en a été le révélateur. L’union européenne n’aura de véritable autonomie stratégique qu’avec une devise forte.

Un bilan positif, mais en demi-teinte.

Qui donnerait cher de la monnaie de la France, avec 2300 milliards de dettes et un déficit de 100 milliards ?  Nos partenaires sont un peu trop complaisants avec notre laxisme,  mais  l’euro nous protège, même si l’union monétaire reste encore une cote  mal taillée. Il  appartient dès lors  à nos dirigeants de faire les efforts qui  ont manqué dans la dernière décennie  pour faire davantage converger les économies, notamment dans les domaines de l’industrie, des revenus, du chômage, de la productivité et de la robotisation… Ainsi l’euro tiendra toutes ses promesses,  y compris à l’international où il n’est pas à la hauteur de ce que l’ensemble européen représente sur la  scène mondiale.

 


1er JOUR DU NON CONSENTEMENT A L'IMPÔT !

Contribuable détroussé

1er  janvier 2019   : 1er jour du prélèvement à la source.

Depuis aujourd'hui l'Etat se passe de mon consentement pour le paiement de mes impôts puisqu'il les prélève sur mes revenus avant même que j'en perçoive le premier centime. En contradiction avec l'article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée ».

 


ECONOMIE : DIX VERITES QU’IL FAUDRAIT PRENDRE EN COMPTE !

Dix préjugés

 

Terminons l’année en beauté, avec une leçon d’économie donnée par Jacques de Larosière, histoire de donner de bons conseils à ceux qui auraient, un jour, l’idée géniale de vouloir redresser la situation de notre pauvre pays. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI à Washington, ex-gouverneur de la Banque de France, est aujourd’hui une exception, un homme hors Système qui parle vrai en matière économique. Le titre de son dernier ouvrage est tout un symbole : Les 10 préjugés qui nous mènent au désastre économique et financier.

Spéculation contre production.

Et  c’est en citant l’incontournable Georges Maynard Keynes (encore lui) qu’il commence son ouvrage : « Lorsque l’organisation des marchés financiers se développe, l’activité de spéculer l’emporte sur l’activité d’entreprendre. »  En bref : il dénonce la financiarisation extrême de l’économie mondiale actuelle et il est convaincu que la politique monétaire très laxiste menée par le président de la Fed, Alan Greenspan, de 1987 à 2006, a conduit à une surabondance de crédits et à la crise des « subprimes » de 2007-2008. Une bien belle vérité si l’on observe le fonctionnement de l’économie planétaire depuis qu’en 2008, la  crise des subprimes nous a explosée au nez.  Les capitaux n’allant pas à l’économie réelle, la compétitivité en souffre évidemment. En France, les  biens d’équipement continuent d’être pénalisés par des prix trop élevés et d’insuffisantes innovations. En ce qui concerne le rapport moyen qualité-prix nous restons dans la moitié inférieure du classement européen.

Le choix de l’endettement.

De même, il s’élève contre l’hyper-endettement des gouvernements, des entreprises et des particuliers et la folie de la politique d’assouplissement quantitatif des banques centrales créant des liquidités monétaires pour mettre fin au krach de 2008. La dette publique française a pratiquement doublé en 10 ans. Dans la même période, 700 000 emplois ont été créés dans les collectivités locales sans que l’augmentation de la population ou l’amélioration des services rendus ne les justifient. Ces dérives sont liées au laxisme financier global. Jacques de Larosière estime, également, que la politique des taux d’intérêt nuls ou négatifs est de la folie pure et simple. L’effet pervers de ces  politiques conduit à dérégler le système par la facilité qu’offrent le crédit et l’endettement alors que, par exemple, rien n’a été fait, en France, « pour allonger impérativement l’âge de départ en retraite ». Elles ont empêché les réformes structurelles du monde réel.

La course est engagée entre l’inflation et les taux d’intérêt.

Il est donc impératif de remonter les taux d’intérêt, suite à l’inflation qui devrait atteindre 3,5 % aux États-Unis, bien que Jay Powell, le président de la Fed, commence à fléchir, à douter quant au nombre de hausses de taux d’intérêt en 2019, qui pourraient être ramenées à deux au lieu de quatre. Seule a été confirmée, la majoration de 0,25 % du 19 décembre dernier, suite aux pressions de Trump et de Wall Street. Parallèlement, si on veut éviter la catastrophe, il faudrait assainir les finances publiques et réduire l’endettement. Un chemin que ni les Etats-Unis, ni la France n’ont décidé d’emprunter pour l’instant. Et pour cause : la Bank of America Merrill Lynch a déjà averti officiellement que la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis pourrait déclencher une nouvelle crise. Le renoncement à la hausse des taux d’intérêts,  qui ne peut être que provisoire, aura pour effet de prolonger la vie des « entreprises-zombies ». General Electric, par exemple, est présentement fragilisée par la hausse des taux d’intérêt. Ses ratios financiers se sont détériorés et sa capitalisation boursière est descendue en dessous de sa dette de 110 milliards de dollars.

Le système bancaire et la bourse.

Les banques ne sont pas en reste : elles maquillent leurs ratios financiers pour rassurer la galerie et mentent sur la réalité de leurs capitaux propres, ce qui permet aux médias d’affirmer qu’elles sont plus solides, en passant également sous silence le problème de l’hyper-endettement qui mènera à l’explosion. Des traders londoniens estiment que le système est redevenu très fragile  et n’hésitent pas à dater le prochain krach à mars ou avril 2019, au moment du Brexit et des élections européennes. D’autres paramètres sont inquiétants : l’indice du Dow Jones rapporté au prix de l’once d’or tourne autour de 20, ce qui est phénoménal et dépasse le niveau de 2008. L’indice Wilshire 5.000, qui compare la valeur boursière des actions américaines au PIB américain, est à 1,4, soit au même niveau très élevé qu’en 2000, et supérieur, même à 2007. Ce qui semble n’émouvoir personne ! Un système monétaire international n’est qu’une manière de coordonner les  politiques économiques des grands acteurs.  Mais les données politiques actuelles ne semblent guère compatibles avec cette conception de l’intérêt collectif, car toute coordination implique une certaine limitation de la souveraineté si on veut maximiser le « bien commun ».

Un krach, c’est comme la mort.

L’événement est certain, mais personne ne connaît l’heure fatidique. Dans l’attente, le Système et les médias passent leur temps à mentir et à rassurer. On voit venir la catastrophe mais comme  on ne sait pas comment arrêter le mécanisme, on ferme les yeux. C’est l’un des paradoxes les plus étranges de notre temps : « Abondance de savoir et pauvreté du savoir, on ne veut pas tirer les bonnes leçons », constate Jacques de Larosière.  Et il précise : « il  me semble que c’est une erreur d’attendre des économistes qu’ils prédisent avec précision les ruptures et les crises ».

Jacques de Larosière, les 10 préjugés qui nous mènent au désastre économique et financier.  Odile Jacob.


PIETRES ECONOMISTES !

économie pour les nuls

 

Mais comment se fait-il que les dirigeants politiques soient si nuls en économie ? Nous en France, on a une excuse : on a l’ENA ! Mais les Etats-Unis, tout de même, avec leurs  grandes universités, la  patrie de Georges Maynard Keynes … !

Données brutes.

Aux Etats-Unis, le déficit du commerce extérieur explose malgré la guerre commerciale engagée par Trump avec comme objectif de  « protéger » son  pays, et sa relance entraîne une surchauffe qui va précipiter le « retournement cyclique » de l’économie au lieu de l’avoir contré. En France, la dette avoisine les 100% du PIB et les récents événements conduisent à une aggravation des déficits et de l’endettement. Mêmes causes, mêmes effets. L’économie a ses règles et elle est têtue. Pourquoi sont-ils donc si mauvais ? Nos dirigeants occidentaux sont de piètres économistes qui ne connaissent même pas leurs fondamentaux. Et ce n’est pas la faute de Keynes, considéré par nos technocrates comme l’alpha et l’oméga de toute politique économie.

Trump et l’Etat-dealer.

Le Président américain mène les Etats-Unis comme on joue au poker. Il veut une « America great again ». Il  y a de fortes chances qu’il la laisse plus faible qu’il ne l’a trouvée.  Ses tweets rageurs, ses rodomontades, ses esbroufes ne trompent plus personne. La réalité c’est qu’en dehors du rapport de force, il ne connait  rien au fonctionnement de l’économie au-delà des réactions spasmodiques des  marchés et de la bourse qui le font enrager. Ses fausses négociations ne cherchent qu’à faire croire plus qu’à réellement aboutir. Mais la réalité le rattrape : ainsi sa volonté de doper l’économie américaine à coups de baisses massives d’impôts a eu pour effet de creuser massivement le déficit commercial américain à 55,5 milliards de dollars rien  que pour le mois d’octobre, par la  baisse conjuguée des exportations et l’augmentation des importations stimulées par une forte demande intérieure. C’est tout simplement un record !  Voilà ce qui arrive quand on est à la tête d’un pays qui n’est plus capable de produire suffisamment pour répondre à la demande et qui voit ses exportations contrariées par des mesures de rétorsion.  Pire, l’acier, pourtant taxé à 25%  depuis le mois de mars, continue d’entrer massivement pour alimenter les industriels en matière première, contribuant à l’inflation. Comme quoi il parait simple de favoriser les producteurs américains avec des analyses simplistes.  Les effets néfastes de cette politique, qui étaient prévisibles, ne s’effaceront pas avec un coup de colère. Contentons-nous de constater : sa mauvaise connaissance de Keynes l’a conduit à produire une double erreur. On ne relance pas une économie qui va déjà bien. Et on ne le fait pas sans avoir préalablement assaini les finances, sinon, on aggrave la situation. Trump ne récoltera donc que des fruits amers. Son entêtement dans son bras de fer avec les démocrates, en provoquant le « shutdown » prolongé de son administration,  est surréaliste mais inquiétant : il préfère la paralysie de son pays plutôt que composer. De même,  il n’a pas l’air de comprendre la volonté d’assainissement de la Fed quand elle remonte les taux d’intérêts. Les spasmes de la bourse viennent ajouter au tableau. On découvre qu'après neuf  ans de progression ininterrompue, la croissance peut ralentir. On découvre aussi que le monde a surmonté la crise de 2008 en créant artificiellement une masse incontrôlable de dettes. Ce dont Trump n’a cure.

Les énarques gestionnaires mal avisés.

L’américain Georges Meynard Keynes est la référence en matière d’économie pour nos énarques  et notre gauche démocrate-socialiste. Ils n’ont retenu de lui que « la  politique de stimulation de la demande »  pour maintenir l’activité  et favoriser la croissance. C’est en s’appuyant sur ce principe que depuis près de quarante ans, nous avons dans notre pays une progression continue des dépenses budgétaires, avec un Etat qui a grossi de 40% depuis les années 70,  qui a accru les prélèvements de 25%, passant à 57% du PIB, et comme c’était loin de suffire, la dette  a  grimpé pour atteindre 100% du PIB. Sans pour autant apporter une réponse satisfaisante en matière de croissance et d’emplois. Un peu trop court comme définition !  Car Keynes n’a jamais préconisé une hausse ininterrompue de la dépense publique et de l’endettement. Il exposait d’ailleurs qu’il fallait limiter le montant des prélèvements obligatoires à 25% du PIB parce qu’au-delà, l’excès d’impôts nuisait à l’activité !!!  De  même, nos technocrates se réfèrent encore au « maître » qui avait expliqué pour la crise de 1929 que « la restriction des crédits avait été une erreur aggravante ». D’où la politique des banquiers centraux qui ouvrent grand les vannes à chaque choc : abaissement des taux et rachat d’actifs par milliards.  Là encore, Keynes avait indiqué qu’en dessous d’un certain seuil -un taux d’intérêt minimal- une politique monétaire trop expansive joue contre elle-même. De fait, déficits budgétaires et relances monétaires excessives ont contribué à entraîner le monde dans une financiarisation extrême, détachant la finance de l’économie réelle et créant des bulles et des crises à répétition. Ce manque de culture et de lucidité, on en paie le prix aujourd’hui. On  pourrait y ajouter le manque de courage : l’argent facile a trop souvent permis aux politiques de « gagner du temps » et différer les  réformes structurelles telles que allègement de l’Etat, ajustement de l’éducation, adaptation à la concurrence… Et on continue, avec Macron, de marcher sur la tête. Le débat serait donc en France entre trop et pas assez de libéralisme  ? Avec une culture économique aussi pauvre, c'est évidemment un leurre.  D'ailleurs, les statistiques parlent d'elles-mêmes : nous avons l'Etat le plus socialisé de la planète. Vous constaterez, comme moi, que lorsqu'on parle d'augmenter le pouvoir d'achat, on ne parle  jamais en même temps d'augmenter la création de richesse qui le permettrait.