HISTOIRE

LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE…

Désolé pour le retard à l'allumage cette semaine, mais l'ordi vieillissant avait besoin d'un petit check'up.


Beurre Des-liasses-de-billets

Champions des dépenses sociales.

L’OCDE, Organisation de coopération et de développement économique, qui regroupe les pays les plus industrialisés, vient de  confirmer que la France, avec des dépenses sociales qui atteignent 32 % de la richesse nationale produite chaque année, est le pays dont le montant des prestations sociales est le plus élevé.  Simultanément, c’est la France qui subit la crise sociale la plus grave. Cherchez l’erreur ! Est-ce que cela ne veut pas dire tout simplement que notre système redistributif de prélèvement-répartition ne résout rien et nous conduit tranquillement à la faillite pour les raisons que j’indiquais dernièrement : il est doublement pénalisant en incitant à ne pas travailler d’un côté et à ne pas gagner trop de l’autre. N’arrive-t-il pas à la France  dont les niveaux de prélèvements font un d’elle un « état socialiste » qui ne dit pas son nom, le même sort que celui des démocraties populaires de naguère : la révolte d’un peuple en désespérance qui crève de l’absence de liberté, les uns condamnés à la pauvreté, les autres à végéter ou partir ailleurs ?

Fiscalité plus juste…

Alors, dans le grand débat national, les suggestions pour une fiscalité plus juste abondent. Dès le début de « l’insurrection », c’est le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) qui a été réclamé par certains gilets jaunes, soutenus à la fois par la gauche, l’extrême gauche et l’extrême droite. Une hausse généralisée des salaires a été également exigée, ainsi qu’une baisse ou une disparition de la CSG. Et maintenant voilà qu’est envisagée une baisse de la TVA. Tout cela est très contradictoire et suppose que l’Etat peut tout. Il suffit de jeter un coup d’œil sur cette liste des doléances pour savoir que son application conduirait immédiatement à la faillite. Les 3,5 milliards que rapporterait l’ISF se révèleraient vite très insuffisants pour compenser une baisse de la TVA (un point de réduction valant 2,6 milliards) et de la CSG (7,5 % sur tous les revenus), l’impôt social le  plus productif après la TVA. Cette lettre au Père Noël nous montre tout bonnement que les contestataires et  bien des responsables politiques sont nuls en économie. J’ai même entendu qu’il fallait plus de « Keynes » alors que c’est justement ce type de politique qui nous a menés là où on en est.

ISF et autres impôts.

On peut toujours gloser sur le montant des impôts et leur répartition. Effectivement, quand Michel Rocard a inventé la CSG à 1 % du revenu brut, il n’avait pas imaginé qu’un jour elle serait multipliée par huit, ce qui, effectivement, peut peser dans le budget des foyers les plus pauvres. En revanche il n’est pas normal que 52% des foyers français ne paient pas l’impôt sur le revenu. Cela donne un sentiment d’inéquité, l’IRPP servant de machine à redistribuer. On devrait donc envisager un meilleur équilibre entre ces deux sources de prélèvements. Quant à baisser la TVA, ce serait la pire des solutions.  J’ai expliqué maintes fois que c’est le contraire qu’il faudrait faire en y transférant tout ou partie des charges qui pèsent sur les entreprises, avec de multiples avantages pour notre économie. Le débat sur le paiement ou non de l’Impôt sur le Revenu est purement moral. Il n’a rien à voir avec le montant de la pression fiscale, c’est seulement un débat sur l’égalité républicaine devant l’impôt.

Protection sociale et pauvreté.

Le fond du problème, c’est qu’on a poussé dans notre pays le curseur de la « protection sociale » trop loin, entraînant tout un cortège de déresponsabilisation et de découragement. Tant que l’Etat ne réformera pas les aides qui plombent budget et entreprises, poussant à toujours plus de déficits et de dette, on ne s’en sortira pas.  Baisser les  dépenses, voilà le vrai sujet ! Mais au moins les gilets jaunes devraient-ils comprendre, ce qui ne semble pas être le cas, que les prestations sociales (APL, allocations familiales, prime à l’emploi, etc.) dont ils bénéficient n’existent que parce que tout le monde en France paie ses cotisations sociales. Ils devraient comprendre que, si l’Etat ne se livrait pas à ce prélèvement massif sur la richesse nationale, il ne pourrait pas lisser les inégalités entre les revenus, ce qui en fait le pays d’Europe où on trouve le moins de pauvres. Les demandes qui émergent, en définitive, c’est qu’on les libère de toute contribution et que l’on aille trouver l’argent ailleurs, chez les riches, c’est-à-dire chez tous ceux qui gagnent un peu plus qu’eux. Autrement dit aggraver un peu plus le mal. Bonne façon d’appauvrir tout le monde ! On est bien loin du « ras-le-bol » fiscal qui a déclenché le mouvement.

Etre riche en France.

Il va être urgent de définir ce que l’on désigne par « riche ». Non, on n’est pas riche quand on est un cadre supérieur à la retraite qui a une confortable pension complémentaire. Pas plus que le citoyen qui habite un appartement confortable qu’il a payé pendant trente ans. Enfin qu’on se le dise : le transfert par le fisc de sommes massives entre les foyers les plus riches vers les plus pauvres ne résoudront jamais le problème des inégalités. Pas plus que les réformes collectivistes de l’Union soviétique n’ont pas amélioré la production de son agriculture. Prendre de l’argent dans une poche pour le mettre dans une autre, beaucoup pour le  premier, des miettes pour le second, ne résout pas les problèmes de formation, de qualification, d’innovation, d’investissement,  de compétitivité… Ce qui crée de la richesse solide et distribuable, c’est la productivité, la qualité du produit, la capacité à concurrencer les meilleures usines étrangères. Ce n’est pas la recherche du dénominateur le plus bas. Nous sommes certes dans une société où, même socialisé, un revenu minimum reste insuffisant. Et, s’il faut empêcher les « riches » de frauder le fisc, de rechercher un enrichissement excessif, (regardons d’abord du côté de la « haute administration »), on ne peut pas accepter une théorie économique qui suggère de réduire drastiquement les prélèvements obligatoires et d’augmenter arbitrairement les revenus les plus bas. Ce sont deux propositions incompatibles.

Questions qui ne sont  pas  que subsidiaires : quand parle-t-on de créer de la richesse, et comment s’y prend-on ? Là réside la vraie solution pour augmenter le pouvoir d’achat !

On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre !

 


SURTOUT NE LE DITES PAS …

Haddock insultes maj

Que va-t-il sortir du grand foutoir ?

Ceux qui aiment la parlotte et le misérabilisme sont servis. Surtout ne dites pas que vous aimez les riches, vous passerez pour un monstre et un profiteur. Surtout ne dites  pas que tous nos maux prennent leur source dans la décision de Mitterrand de mettre la retraite à 60 ans et celle d’Aubry d’imposer les 35 heures : ceux qui soutiennent ces aberrations sont encore dans la majorité actuelle et ne veulent surtout pas qu’on baisse  les  charges… Pourtant, ces deux seules mesures anti-économiques expliquent à elles seules la désindustrialisation de notre pays. Mais voilà, « we are the champions » toutes  catégories ! Nous sommes champions de la pression fiscale ; nous sommes aussi champions de la dépense publique ; et nous voilà sacrés, par l'OCDE, champions de la dépense sociale,  avec 31,7% du PIB,  loin devant … l'Allemagne 24,8%, la Grande-Bretagne 20,5%, la moyenne de l'OCDE 20,5% et vous voudriez avec ça qu’on gagne des parts de marché dans la vaste compétition. On a déjà oublié que la révolte initiale des Gilets Jaunes était d’abord  un ras-le-bol fiscal. Et vous allez voir que tout cela va se terminer par une couche supplémentaire d’impôts sur les mêmes, comme d’hab. Si vous demandez leur avis aux 53% de Français qui ne paient pas l’impôt sur le revenu, que croyez-vous qu’ils vont répondre ?

Un modèle dans l’impasse.

Le fameux modèle français ne fonctionne pas puisque les Français veulent encore plus d'impôts (pour les autres) et plus de dépenses sociales alors que nous sommes déjà largement au-delà de la ligne rouge pour les deux. La part des dépenses sociales a baissé partout, sauf en France. Les  deux postes principaux sont les retraites et la santé. Et ces deux postes, compte tenu du vieillissement de la population, ne peuvent qu'augmenter. Il  y a bien des solutions.  Pour les retraites, par exemple, trois conditions sont nécessaires et suffisantes à la pérennisation de notre système de retraite par répartition : déjà il faudrait porter l’âge de départ à la retraite pour tous à 65 ans,  ce qui permet de consolider les comptes de la branche, de prendre en  charge la pénibilité et d’augmenter les petites retraites. Parallèlement il faudrait, par un retour à une vraie politique nataliste, porter notre taux de natalité à au moins 2,1 enfants en moyenne par ménage, seuil de renouvellement des générations au-dessous duquel aucune pérennisation de la répartition n’est possible (on est tombé à 1,8). Enfin, il faudrait ramener le taux de chômage à 5 %,  ce qui permet de remplir les caisses. Mais pour cela il faudrait remettre la France au travail.  Tout le reste est second et insuffisant si ces trois conditions ne sont pas réalisées. Est-ce faisable ? Evidemment oui, il suffit d’un peu de courage  politique et de clairvoyance.

Et puisqu’il s’agit d’une révolte fiscale…

Revenons à la source de  la contestation. Disons les choses crûment : Macron est incohérent. C’est  lui, par son comportement et par ses choix qui nous a conduits à cette situation inédite sous la Vème République. En matière d’impôts et de taxes, il a largement repris d’une main ce qu’il octroyait de l’autre. Avec deux erreurs monumentales :  la taxe d’habitation et la CSG.

La Taxe d’Habitation représente, en moyenne, 36 % des ressources des collectivités locales. Si ses bases de calcul ne sont pas équitables, il faut les rendre équitables ou la remplacer par une taxe qui le soit. – Car l’étatiser revient quasiment à mettre les dites collectivités sous la tutelle  de l’Etat en contradiction avec le principe de subsidiarité.  C’est une faute et une duperie car il faut payer les 16 milliards que coûte cette opération. D’ailleurs, chacun peut constater que cela a déjà commencé : augmentation de  la dette , baisse des  A.P.L, revalorisation des  allocations familiales et des retraites à hauteur de 0,3 %  pour une inflation de 1,7  %, et le mensonge écologique de l’augmentation des taxes sur les carburants qui ont mis le feu aux poudres et que le gouvernement a dû ajourner. … La baisse de 30 % de la taxe d’habitation d’octobre 2018, soit: 207 euros en moyenne par an et par foyer  bénéficiaire,  est loin de compenser les charges déjà engagées. Il faut donc revenir sur cette suppression et créer à la place une nouvelle taxe d’habitation équitable dont les collectivités auront la pleine maîtrise.  Est-ce si difficile ?  Là encore, il suffirait d’un peu de courage  politique et de clairvoyance.

L’augmentation généralisée de la C.S.G. de 1,7 point représente une recette fiscale de 23 milliards d’euros affectée au remboursement des 3,15 % des cotisations chômage et maladie des 19,27 millions de salariés du privé. Pour eux , l’augmentation du pouvoir d’achat sera de 3.15-1.7 = 1,45 %. En clair, sur la base du salaire moyen brut annuel de 38 978 euros, cela fait une augmentation moyenne annuelle par salarié de 38 978 x 1,45 % = 565 euros et pour l’ensemble des salariés du privé : 19,27 millions  x 565 euros = 10, 750 Md d’euros. Pour les autres assujettis à la C.S.G, malgré quelques compensations qu’il faudra rembourser, la perte sera de  23  Md – 10, 750 Md = 12, 250 Md. Ce qui fait que, pour l’ensemble des assujettis à la C.S.G, pour solde, la perte sera donc de : 10, 750  Md – 12,250 Md = - 1,5 Md. Soit l’exact contraire du but recherché. Insinuer que seuls les 19,27 millions salariés du privé produisent et consomment est une vue de l’esprit. Les autres 9 millions d’actifs : agriculteurs, artisans, commerçants, autos-entrepreneurs, professions libérales, fonctionnaires ainsi que les 16 millions de retraités qui aident leurs enfants et petits-enfants et participent bénévolement à la vie de tant d’associations, sont également facteurs de production  et de consommation. Il faut donc supprimer la majoration généralisée de 1,7 points de C.S.G. ! Pour compenser,  l’Etat a, comme  marge de  manœuvre, la baisse de ses dépenses inconsidérées. Et il y a de quoi faire, au moins 20 milliards par  an.

Reste l’ISF. C’est considéré comme la seule bonne mesure prise par Macron, avec la « flat tax ». Là encore, il faut relativiser. Insinuer que seuls les capitaux mobiliers sont productifs est une vue de l’esprit. Dans la réalité, valeurs mobilières et immobilières sont inextricablement liées. Ainsi, supprimer l’ I.S.F. pour les seuls capitaux mobiliers est une invitation faite aux plus fortunés de ne pas investir dans l’immobilier en France. Il faut donc totalement supprimer l’I.S.F. en retirant l’I.F.I. !

En conclusion : Macron a fait du « en même temps ». Ce qui caractérise ces trois points clés de son programme économique est que chacun d’eux porte en lui-même sa propre contradiction qui en annule, voire aggrave, les effets. Et jusque dans son camp on entend clamer qu’il faut rétablir cet impôt anti-économique qui ne rapporte pas grand'chose au nom de la sacro-sainte justice fiscale et à titre de symbole. Comme symbole, il se pose là : c’est celui du déclin de la France ! Il est fichu de le rétablir !

Bellamy.

Le JDD a lancé l’offensive. L’organe de la  propagande macronienne n’y va pas de main morte contre  le candidat  putatif à la tête de liste européenne pour « Les Républicains ». En mettant l’accent sur Dieu et ses convictions personnelles, il veut en faire un épouvantail pour effaroucher le bon peuple, dans un pays où  il  ne fait pas bon avoir des convictions autres que celles de la pensée dominante alimentée par Terra Nova  et autres officines patentées. Le jeune professeur en philosophie fait peur. Et ils ont raison d’avoir  peur. Il est intelligent, il est brillant, il est modéré mais déterminé, et  il sait où il veut aller.  Il est capable  de faire la synthèse des sensibilités qui composent la famille des Républicains.  Aïe, voilà qui ringardise un peu plus Juppé,  Raffarin, Bayrou et les « cons-tructifs » accrochés au discours sur l'Europe de Macron à la Sorbonne comme des berniques à leur rocher,  tout en criant « Europe, Europe, Europe, en sautant comme des cabris » (ça rappelle quelqu’un)… Cette vision de l’Europe nous a déjà envoyés dans le mur électoral. Bellamy, s’il est investi, va proposer autre chose  forcément assis sur les « piliers de la sagesse » définis à Menton. A suivre.

Mais surtout ne le répétez pas !

 


QUELQUES CLES POUR COMPRENDRE LA JAUNISSE

Gilets jaunes

 

Les  médias français et les pseudos experts.

Dès que vous mettez un pied par terre, le matin, et que vous ouvrez les boites à cancans avec ou sans images, on vous gave de Macron qui alimente tous les sujets, experts de ceci et témoins de cela à l’appui. Untel est interviewé, il est aussitôt sommé de donner son avis sur la « geste macronienne ». On ne nous donne pas pour autant les éléments qui permettraient de se faire une idée construite sur le pourquoi et le comment de ce qui arrive à notre pays. Ce que l’on constate,  c’est que les « bains de maires » du Président ne calment guère la fièvre des révoltés à la petite semaine, gangrénés par les révolutionnaires du samedi. C’est  donc qu’une fois de plus, celui-ci se trompe de stratégie et tape à côté du clou.

Quelques pistes pour comprendre.

Il semble pertinent d’affirmer que la crise actuelle est d’abord celle d’un système et d’un mode de pensée périmés. C’est la raison pour laquelle elle peut se prolonger. Elle est caractérisée essentiellement par une crise du pouvoir d’achat, l’ignorance des réalités économiques et l’incapacité de l’Etat-providence à assurer la pérennité des services publics. Voilà  pour le fond. D’autres facteurs viennent se greffer pour rendre le mélange explosif : le divorce avec la réalité est accentué par le temps passé devant les écrans et leur monde virtuel, et l’absence de sanctions qui favorisent la violence. A  cet égard, ce qui s’est passé à Notre-Dame des Landes est le symptôme avant-coureur de la défiance généralisée qui secoue aujourd’hui la majorité des Français : des collectivités locales bafouées, le résultat démocratique d’un referendum ignoré et piétiné,  des zadistes violents mis sur un piedestal… Cherchez l’erreur !

La  baisse du pouvoir d’achat.

Elle provient d’un déficit de travail. Ce n’est pas l’Etat qui crée de la richesse. Il augmente le pouvoir d’achat artificiellement par des transferts entre les Français. C’est le travail qui crée la richesse. On ne crée pas de la richesse — et donc du pouvoir d’achat — en regardant le foot à la télé. La crise de la France est celle de la paresse. Nous ne produisons pas assez de richesse. Seulement 64 % de la population âgée de 15 à 64 ans travaille dans notre pays, contre 79 % en Suisse, 75 % au Royaume-Uni ou en Allemagne. Nous travaillons également 15 % d’heures en moins par an par rapport à la moyenne de l’OCDE et notre fonction publique, largement sous productive, occupe près de 20 % de la population active. De ce fait, les charges qui pèsent sur nos entreprises sont plus lourdes qu’ailleurs ce qui se répercute sur les salaires. C’est facile à comprendre. Nous nous appauvrissons. Les rares politiques qui tiennent ce discours sont raillés et méprisés par les technocrates et pas mal de journalistes. Pour augmenter le pouvoir d'achat, il faut travailler plus.

Les réalités économiques obéissent à des lois.

Les  Français  sont des ânes en matière de connaissance économique.  C’est l’OCDE qui l’affirme. Et  les débats auxquels on assiste ne peuvent guère les éclairer. Les Gilets jaunes reflètent cette inculture, leur programme étant une somme d’aberrations quand ce n’est pas un concours Lépine de l’ignorance. Les insurgés du samedi étaient crédibles quand ils demandaient la fin des taxes sur les carburants. Mais on ne peut vouloir tout et son contraire : moins de taxes et plus de dépenses publiques, plus d’écologie et du gazole moins cher, davantage d’emplois et en même temps casser l’appareil productif. Le  summum est atteint avec la revendication d’un smic à 1 300 euros et des emplois pour tout le monde, une aberration dans un pays où l’équation économique est malheureusement simple à comprendre : pas assez de gens au travail car il est lourdement taxé pour financer beaucoup d’assistés et assurer des transferts sociaux parmi les plus généreux au monde. Si en connaissance des mécanismes de l’économie l’école n’a pas joué correctement son rôle, les médias ne jouent pas plus leur devoir d’information. À quelques rares exceptions, les chroniqueurs ne posent jamais les bonnes questions et ne fournissent aucune donnée de contexte. Par  exemple, personne ne recadre les inepties économiques d’un Mélenchon ou d’une Le  Pen. Et personne n’est capable d’expliquer la « monoculture keynésienne » de nos élites qui nous a conduit à cette situation.

Le  poids d’un Etat suradministré et  protecteur.

Inutile de s’étendre. L’efficacité des services publics se dégrade et ne va pas s’améliorer.  Il suffit de regarder notre système éducatif. Les causes de cet enlisement sont multiples. Les organisations professionnelles sont centrées sur leur propre finalité plutôt que sur les clients-citoyens. La technologie n’a pas été utilisée suffisamment pour permettre des gains de productivité. L’État français, contrairement à ses concurrents anglais ou allemands a raté la transformation digitale et le service aux administrés a même empiré avec les tentatives de digitalisation. Par contre elle a beaucoup embauché augmentant ses effectifs en proportion beaucoup plus vite que la population à servir. Par son poids, l’administration entraîne l’économie française vers le bas, et avec elle, le pouvoir d’achat. Phénomène aggravant, avec les nombreuses chaînes de télévision, des millions investis dans les campagnes de publicités, des écoles républicaines fortement politisées, l’État est le premier émetteur d’idéologie dans ce pays. S’y ajoutent la presse écrite largement subventionnée et les artistes qui vivent payés par l’État grâce au régime des intermittents. Ce fantastique dispositif de propagande nous décrit un État ultra protecteur, tout-puissant, garantissant la paix et le bonheur du citoyen, de la naissance à la mort. Une vision imaginaire qui ne peut que décevoir cruellement.

La violence, fille de l’impunité.

Depuis longtemps, on a supprimé les sanctions à l’école. On ne punit plus les délits mineurs. Il s’est développé une idéologie permissive, notamment vis-à-vis de l’extrême gauche. Les syndicats ont légitimé des pratiques ultra-violentes, en toute impunité et dans le silence médiatique. Il ne faut pas s’étonner si le contrat social a volé en éclats avec les Gilets jaunes. L’absence de discipline est la résultante directe de l’affaiblissement des services publics, qu’il s’agisse de l’éducation ou de la justice. Or, il n’existe pas de société sereine sans discipline et respect. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Macron est un super Hollande, un Hollande en version numérique, mais un Hollande traditionnel dans sa pensée. Il fonctionne à l’instar de son maître, avec un système étatiste conçu au XXe siècle. Le service militaire nouvelle formule, la réforme des 80 km/h, le prélèvement à la source sont des exemples de réformes technocratiques, frustrantes et inutiles.

Macron fonctionne avec un logiciel économique dépassé et inadapté  au monde actuel. La  lettre aux Français en est un produit symptomatique : qui peut répondre aux questions du « grand débat » ? Le  bon sens ne suffit pas. A ces 35 questions rédigées par les technocrates de France Stratégie, il faudrait des réponses que seules des connaissances très documentées et une culture économique et démocratique pointues peuvent fournir. On ne s’étonnera donc pas que les « Gilets jaunes » ne se sentent pas concernés !

 

 


UNE BAISSE INQUIETANTE DE LA NATALITE

Naissance-bebe

 

Cela fait maintenant quatre ans de suite que notre pays enregistre une chute du nombre des naissances.   En 2018, 758 000 bébés sont nés, 12 000 de moins que l’année précédente. Nous sommes loin du pic de 833 000 de 2010 !  Dans le même temps le nombre des décès augmente mécaniquement du fait de notre pyramide des âges,  au fur et à mesure que le « papy boom » entre dans la vieillesse. 614 000 décès en 2018 : le  solde « naturel » entre naissances et décès n’a jamais été aussi faible : 144 000. C’est bien ça qui est inquiétant : la baisse de la natalité  va accentuer  le vieillissement avec tout ce que cela peut générer d’effets sur la société et son équilibre. La  population de la France s’élève désormais à 66 993 000  habitants. C’est l’économie qui devrait souffrir le plus de cette évolution : croissance en berne, retraites moins généreuses, déficits publics…  Piètre consolation : la France reste quand même l’Etat le plus fécond de  l’UE.

Evolution des mentalités.

Nous sommes dans une époque qui marche sur la tête. Les  couples qui sont en capacité de faire des enfants ne veulent plus en faire, ou diffèrent toujours plus le moment, souvent pour privilégier une carrière, et ceux qui ne sont pas en situation de procréer,  revendiquent le droit d’en avoir quitte à se mettre à trois ou quatre, par le biais de la  PMA ou de la GPA. Et puis, il y a maintenant le mouvement « no kids » (pas d’enfants) : l’argument de  l’écologie est brandi pour ne pas donner naissance à des « pollueurs » supplémentaires. C’est pousser l’écologie punitive un peu loin.  On met ainsi la reproduction humaine sur le même plan que la consommation des ampoules ou l’utilisation d’un vol transatlantique. Et Yves Cochet apporte de  l’eau au moulin dans une interview à l’Obs : «  Ne pas faire d’enfant supplémentaire, c’est le premier geste écologique ».  Inutile de préciser  qu’il est aussi adepte de la décroissance. Et il ajoute : « limiter nos naissances nous permettrait de mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes ». Ces discours ne promettent rien de bon pour notre société. Voilà où on en arrive : faire  moins d’enfants est une « action » pour lutter contre l’empreinte carbone, entre « devenir Végan » et « laisser sa voiture au garage ».  Quant à la famille, elle est de moins en moins la valeur centrale,  au profit d’un concept plus flou  et protéiforme. Le souffle de la vie laisse la place de plus en plus à une conception consumériste « d’enfant produit » que traduit le « droit à l’enfant », qu’on peut s’acheter quand d’autres préfèreront investir dans un chien de race. Déchristianisation et matérialisme sont passés par là.  Je ne sais pas s’il faut s’en féliciter.

La politique familiale à l’abandon.

La corrélation est  flagrante. La  baisse des naissances est bien la conséquence d’une série de décisions politiques prises notamment depuis 2012. Nous payons cash la fin de la politique nataliste qui faisait de la France une exception démographique. La  baisse de la fécondité est aussi et surtout un effet de la détérioration des aides fournies à la famille. On sait, en effet, que les « crises » ont peu de résonnance démographique. A titre d’exemple, la crise de 2008 a été suivie d’un pic de naissances en 2010 ! Par contre, les politiques d’aides à la naissance et de soutien financier ensuite  pour élever l’enfant ont toujours été déterminantes. Car, c’est vrai, avoir un enfant coûte cher et engage pour de nombreuses années la vie d’un ménage. La  confiance dans la politique familiale joue donc un rôle essentiel dans la décision des couples de procréer ou non. Or, nous avons observé ces dernières années de nombreuses atteintes à ce qui faisait le succès de la politique nataliste : fin du caractère universel des allocations familiales et la diminution de leur montant, fin de la défiscalisation des emplois familiaux, revalorisation des plafonds de ressource et des allocations familiales à un niveau inférieur à l’inflation… Les classes moyennes ont été touchées de plein fouet. Mais d’autres mesures ont aussi impacté l’envie de procréer : la réduction des dotations aux collectivités locales a entrainé nombre d’entre elles à renoncer à construire des crèches supplémentaires ou à mettre en place des relais d’assistance maternelle. Et pour se convaincre un peu plus du bienfondé de l’argument « politique nataliste », on observe que les pays européens les moins généreux pour les familles affichent aussi les taux de fécondité les  plus faibles !

Le  déclin démographique, facteur d’appauvrissement.

Tous ceux qui s’intéressent à la démographie savent quelles bombes à retardement et quels effets en chaine elle peut générer. Par exemple, la baisse de la fécondité des femmes, tombée à 1,87 enfant par femme en 2018 alors qu’il oscillait autour de 2 enfants par femme entre 2006 et 2014, aura des effets qui se mesureront dans vingt ans sur le plan économique et social. La baisse du nombre des femmes en âge de procréer aux âges où elles  sont les  plus fécondes (20-40 ans) depuis le milieu des années 90, est aussi à prendre en considération : 9,1 millions en 1998, 8,8 millions en 2008 et 8,4 millions en 2018.  Moins de femmes font forcément, en moyenne et globalement moins d’enfants, à fécondité constante, or, celle-ci diminue. Donc  moins de femmes faisant moins d’enfants chacune. Cette baisse de la natalité touche toutes les catégories sociales  et l’Unaf s’interroge sur les causes conjoncturelles qui accentuent le phénomène : probablement le signe de contraintes croissantes pour les familles. Mais le plus grave à moyen terme, c’est qu’une démographie déclinante nuit à l’économie et génère en cascade une accumulation de problèmes : une croissance amoindrie, des retraites  moins généreuses, des tensions sur les déficits  publics… Un seul exemple : dans dix ans, les dépenses liées à la perte d’autonomie atteindront près de 30 milliards d’euros. Avec un pays dont la dette publique est à 100% du PIB, il vaudrait mieux avoir des forces vives pour faire face  à l’accroissement des dépenses collectives  liées  au vieillissement, inéluctable, lui ! Ah si, il y a une marge de manœuvre : si dans les pays de l’Europe du Nord, 75% des adultes de moins de 65  ans ont un emploi, en France ils ne sont que 65%. Et inévitablement reculer l’âge de départ en retraite, seul vrai moyen de les financer sans peser davantage sur les actifs. D’autant plus qu’en principe, après 2020, la « population active »  devrait commencer à diminuer.

 


PEUT-ON LUI FAIRE CONFIANCE ?

Macron 2018

Comment est-on arrivé  là ?

A entendre le discours macronien répercuté par tous les rouages de la sphère présidentielle et jusqu’au maire d’Angers, Christophe Béchu –les juppéistes n’étant pas en reste-, ce serait dû à trente ans de lâcheté des gouvernants qui n’ont pas eu le courage de réformer…  Franchement, ça n’est pas sérieux ! C’est oublier que Nicolas Sarkozy, après le règne laxiste de la cohabitation Chirac-Jospin, et malgré la  crise violente de 2008-2009, a réussi à trouver  le  moyen de faire voter  80 réformes dont la  plupart aujourd’hui servent de socle aux nouvelles avancées qui seraient nécessaires. On a oublié que Hollande a détricoté nombre d’entre elles comme le transfert des charges des entreprises sur 2 points de TVA ou celle du Conseiller territorial, dont on voit bien rétrospectivement l’intérêt qu’elle avait. La vérité  c’est que nous payons surtout cinq ans d’inconséquences et dix-huit mois d’incompétence. Autrement  dit le prix d’un quinquennat calamiteux et celui  d’un exécutif déconnecté des réalités  depuis l’élection de Macron, assorti d’une majorité inexpérimentée et réduite à  l’état de « laquais du château ».

Le « Grand Débat » me laisse perplexe et dubitatif.

On a eu le "zombie tétanisé", assis à sa table pour ânonner  en 13 minutes, 13 milliards de dépenses  supplémentaires. On a eu ensuite, le soir du 31 décembre la "poupée mécanique" remontée comme un réveil  pour débiter des voeux déphasés. Et  maintenant revoilà le "séducteur en campagne" pour animer "son grand débat". D’abord il ne faudrait pas que celui-ci dérive en grand « déballage ». La  lettre aux Français du Président est à la fois  une incitation et porte en elle-même, à travers certains questionnements, le  poison du « décidé d’avance ». « Sans tabou » claironne-t-il,  certes,  mais pour quoi faire ?  On le sait adepte du « en même temps » et il y en a eu quelques beaux exemples hier à Bourgthéroulde, ce village normand sorti subitement de l’anonymat par la geste macronienne, où le Président en une même phrase est capable de dire tout et son contraire. Le talent oratoire ne fait  pas tout,  seuls les  actes ou les résultats comptent. Et  au vu de ce que  l’on a observé depuis dix-huit mois, on a le droit d’avoir des doutes. De sérieux doutes. D’ailleurs, même des membres de la commission du « Débat National », autres que Chantal Jouanno, n’hésitent pas à dénoncer la mainmise de l’exécutif. Pour eux les  conditions de transparence et d’indépendance ne sont pas réunies et cette consultation restera « sous contrôle total » du pouvoir. « Un flou intégral subsiste » concernant la restitution des contributions et le traitement final  des données par … « le Président de la République ».  Car si le débat peut se dérouler en toute liberté, ce qui compte autant, sinon plus, c’est ce que l’on fera des conclusions et qui les tirera. En attendant, son lancement n’a  pas l’air de refroidir l’ardeur des « gilets jaunes » dont le nombre recommence à grossir chaque week-end. Ce qui peut se comprendre.

Le rôle des partis démocratiques.

Les Républicains, aujourd’hui seule force d’alternance démocratique au pouvoir macronien, ont décidé d’y participer en organisant un « contre débat ». Le parti va formuler ses propositions et comme  il  porte depuis 18 mois conte le pouvoir jupitérien, les principales revendications de la classe moyenne formulées aujourd’hui à travers le mouvement des gilets jaunes, hors celles des quelques extrémistes des deux bords infiltrés en leur sein, il est le mieux placé pour se faire entendre. Car, évidemment, il est essentiel que l’on reste dans le cadre de la démocratie représentative. On peut dire tout ce qu’on veut des  partis traditionnels, ils restent nécessaires à l’organisation de la vie politique dans le cadre de la Constitution. Je plains les transfuges qui ont choisi ce moment pour rejoindre le RN de Marine Le Pen, contre une place  sur la liste des européennes. J’espère pour eux que Mrs Mariani et Garraud se sont munis d’une grande cuillère en bois avant de s’asseoir à la table du diable.

Vous l’avez compris.

La   question de la confiance est au cœur de la réussite de l’exercice lancé comme une bouée de  sauvetage par le Président,  pour empêcher son quinquennat de sombrer. Je ne serai pas de ceux faciles à amadouer. Comme disait ma grand-mère : « chat échaudé craint l’eau froide ». Cela ne m’empêchera  pas de dire ce que j’ai sur le cœur !

 Prochain sujet : 750 000 naissances  en 2018 ! Une baisse inquiétante qui se poursuit…

 


LES SOLUTIONS SONT A DROITE !

Tonneau des danaïdes

 

Le président parle des Français qui ne font pas assez d’efforts ! Il  n’a encore rien compris.  Pour en sortir il faudrait qu’il prenne conscience que nous avons produit un système doublement contre-productif. « A quoi bon faire des efforts »,  se dit celui qui vit benoîtement des aides sans avoir besoin de travailler. « A quoi bon faire davantage d’efforts » se dit celui qui sait que s’il augmente ses revenus en travaillant plus, le surplus lui sera pris en impôts. Dans les deux cas le système conduit à lever les  pouces. La  première priorité c’est d’en sortir. En réduisant les aides d’un côté,  ce que Laurent Wauquiez appelle l’assistanat, pour retrouver  le goût  ou la nécessité de travailler,  et de l’autre, en réformant le  système fiscal de telle façon qu’il ne soit  plus confiscatoire.

Et d’abord baisser les dépenses publiques.

Le  Président nous gratifie d’une lettre dont les 20 questions sont autant de choix prédéterminés qui contiennent en filigrane les réponses attendues par le pouvoir. Mais c’est pour mieux éviter le seul débat  qui vaille et ce par quoi il  aurait dû commencer son quinquennat : baisser les dépenses publiques. C’est la mère de toutes les batailles. Le reste n’est que bavardage. C’est en réduisant les déficits que l’on pourra ensuite baisser les impôts et  les taxes et surtout investir  pour réindustrialiser la France. Et c’est  possible !  La  dépense publique française dépasse de  9 points de PIB la moyenne de celle des 18 de la zone euro, de  12 points de PIB celle de l’Allemagne.  Sur les 56% du PIB que représentent nos dépenses publiques, le quart, soit 14 % sont consacrées aux retraites. Voilà un gisement d’économie phénoménal, non pas en trucidant  les retraités, mais en réformant sérieusement le système de financement. On ne réglera  pas le problème avec un régime à points qui n’est qu’un changement de mode de calcul. La  simplification à trois régimes, correspondants aux trois grandes catégories de travailleurs, et en mettant l’âge de départ à 64 ans avec un dispositif de décote-surcote pour introduire de la souplesse, et une durée de cotisations portée à 44 ans assortie d’amortisseurs pour tenir compte de la pénibilité, permettrait d’économiser 25 milliards par an. Le  second chantier est aussi simple : renoncer à la suppression de la taxe d’habitation  qui est un impôt juste parce qu’en lien avec un service local. Les  20 milliards que l’Etat s’est engagé à compenser aux collectivités locales ne sont pas financés ! Voilà déjà 45 milliards de trouvés pour réduire le déficit et accessoirement financer la réindustrialisation de la  France, tâche urgente, et la numérisation de l’économie et des territoires.

Mettre fin à la  vision technocratique.

Le Président et le gouvernement n’ont pas voulu considérer qu’il existe deux France, phénomène pourtant bien décrit par le géographe Christophe Guilluy : 25 millions d’habitants vivant dans les grandes villes, c’est-à-dire la France connectée, avec transports  en commun et emplois, 40 millions d’habitants, excusez du peu, vivant dans des villes moyennes ou petites, des zones rurales sans ou avec peu de transports en commun, sans ou avec peu de connectivité. Cette  France-là a des besoins différents, et la voiture y joue un rôle  accru dans le mode de vie. Miser la transformation environnementale sur une hausse du carburant, qui plus est, au moment d’un pic de prix du pétrole, relève d’un raisonnement de bureaucrate assis dans un bureau parisien. C’était explosif ! (sans jeu de mot). D’autant plus que tout le monde avait compris qu’en plus, l’argument de la transition énergétique n’était qu’un prétexte et un gros mensonge. Cette attitude a été considérée par les Français de ces territoires comme  une atteinte à la fois à leur portefeuille et à leur dignité. C’est  en associant les territoires et leurs élus aux décisions qu’on avancera, pas en les ignorant. Et surtout pas en pilotant de Paris à partir de Bercy !

Sortir du cercle vicieux de l’Etat-providence.

Ce n’est pas l’Etat qui produit la richesse. Mais il prétend la répartir par les taxes et les impôts.  Sauf que l’expérience montre que le système prélèvements-répartition se révèle incapable de générer une vraie croissance qui produirait de la richesse supplémentaire. Au contraire, ce fonctionnement nous appauvrit par la dette et le déficit du commerce extérieur. Nous sommes aujourd’hui dans la « révolution numérique » et de la « robotique ». Dans ces domaines, nous continuons de prendre du retard sur tous nos concurrents et partenaires faute d’un grand plan de réindustrialisation. Or, l’absence d’industries, c’est pas d’exportations, pas de R&D qui s’avèrent le nerf des économies en croissance. Pas besoin de « grand débat » pour observer l’erreur de stratégie : 1,5 milliard d’euros d’investissements dans l’intelligence artificielle sur le quinquennat, quand il faudrait  cent fois plus, et 50 milliards en cumulé sur le quinquennat pour supprimer cette décision imbécile de la taxe d’habitation. L’urgence est donc dans la réforme de l’Etat-providence, pour privilégier la réindustrialisation de la France, réorienter le dispositif pour favoriser le développement des entreprises et permettre un essor massif des investissements. Cela passe par  la diminution des aides sociales et une réforme de la fiscalité pour la rendre plus favorable aux classes moyennes qui sont le principal moteur économique et social. Ainsi on restaurera  les conditions d’une croissance réelle du pouvoir d’achat fondée sur la  croissance économique.

A droite, on a les idées et même des solutions qui peuvent redresser le pays si on les mettait en application. La preuve on les applique à la Région et ça marche...

 


« ROMANESQUE »

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Drôle de titre pour une histoire de la langue française ! Et pourtant, voilà un bouquin qui se déguste comme une véritable aventure. Le livre se veut pédagogique et nous fait découvrir l’origine des mots, mais présentée de telle façon que ça n’est jamais ennuyeux. Ce serait même plutôt passionnant. Enfin, pour peu qu’on aime le « Français ».  Et comme le récit est savamment découpé, on peut savourer chaque tranche une par une, en prenant son temps.

Voilà donc  « la folle aventure de la langue française » !

Elle nous entraîne des Gaulois à aujourd’hui. C’est un roman, et le personnage principal en est justement « le Français ». Lorànt a eu une intuition géniale, celle de raconter notre Histoire en la prenant par « le bout de la langue ». Et tout peut s’y retrouver : si ce qui nous fait Français, c’est le monde dans lequel on vit, c’est aussi ce qu’est  notre langue à travers les mots de notre métissage. Alors, cette  histoire, ce n’est plus le seul amour du passé,  c’est une quête dynamique dont le passé est le passage obligé, parce qu’il  explique notre présent et comment il s’est  forgé. De quoi alimenter un récit  captivant qui nous explique que « oui » vient du latin, et comment on est  passé par « oc » et « oil », le « c’est cela » du « jumeau » de Pierre Richard.

L’enthousiasme du comédien.

Pour écrire un tel ouvrage, il faut  avoir ancré au fond de soi un amour des mots quasi-passionnel. C’est que la langue fait  partie du jeu au théâtre, sinon comment servir les grands auteurs  tels que Molière, Racine ou Feydeau… La langue est un support extraordinaire, c’est elle qui donne la force au comédien quand il sait bien l’employer. Ici, on ne débat pas de la langue, de ce qu’elle doit être. On se contente de la prendre telle qu’elle est, en se jouant de ses inventions, de ses audaces.  Oui, le  troubadour a créé des  mots, et en même temps, le savant a codifié la langue pour qu’elle soit plus facile à transmettre. Car le Français est aussi le fruit d’une conquête.  Il a  surmonté bien des concurrences avant de s’imposer. Vous apprendrez pourquoi on dit la « Saint Glinglin »  et un « remède de bonne femme »… Sans citer Raymond Queneau qui ne se  privait pas avec Zazie à qui il faisait dire « d’où qui  pue donc tant ? » pour « d’où vient cette mauvaise odeur ? », certains n’hésitent pas à « tordre » la langue et Lorànt Deutsch nous montre ainsi que, parce qu’elle est accueillante, les  « argots » nous ont aidés à remplacer le latin. Car c’est par ce chemin-là que la langue est  magnifiée et prend son expressivité, quitte parfois  à faire bondir « l’académie ». Ainsi Fabrice Luchini met en exergue « la tante à Bébert rentrait des commissions »,  c’est « énôôôrme »… pour souligner la force de l’oralité dans l’écrit de Louis-Ferdinand Céline.  Le comédien n’est jamais  loin.

Une langue vivante et de référence.

N’en déplaise aux déclinistes, la diffusion de notre langue est impressionnante et reste encore une référence. Elle a  été longtemps la langue européenne, et l’auteur nous rappelle au passage que Marco Polo écrivait en Français.  Les anglais considéraient la grammaire française plus noble que le latin. Les anglicismes ne doivent pas nous émouvoir, ils ne sont souvent que des mots  français qui nous reviennent déformés. Elle n’est certes plus la première, mais elle n’est pas non  plus devenue une langue morte. Elle est trop  puissante pour disparaître. Qui plus est : elle est un bien précieux car  c’est elle qui soude notre unité nationale. Comme l’affirme Laurànt Deutsch : « Aimer le français,  c’est aimer la France ! », « Parler le français,  c’est déjà s’emparer de cette identité ».  Celui qui parle notre langue connaît souvent mieux que personne notre France. « Romanesque » nous fait découvrir tout ça. Avec  un récit drôle et divertissant, souvent jubilatoire. Rafraîchissant aussi !

Pour les amoureux de la langue, mais pas que !

« Romanesque », la  folle aventure de la langue française  - Lorànt Deutsch  - Chez Michel Lafon.

 


GRIBOUILLE CAFOUILLE !

Archibald en colère

 

J’aimerais bien aborder des sujets plus souriants.

Mais rien à faire, le spectacle que nous offrent le gouvernement et le pitoyable Bruno Le Maire oblige à y revenir sans cesse : leur recherche effrénée de nouvelles ressources pour financer leur budget dispendieux et leurs promesses inconséquentes les poussent vers toujours plus de taxes et d’impôts, sans même penser à tout simplement chercher à baisser  les dépenses. Depuis la fin de l'été, ISF, taxe d’habitation, carburants, salaire minimum, référendum, sans oublier le prélèvement à la source et la limitation à 80 km/h, ça part dans tous les sens. Les ministres parlent, se reprennent, se contredisent entre eux ; les parlementaires y vont de leurs commentaires et suggestions, créant à la fois un halo d’incertitude et un sentiment de précipitation. La seule idée que ce serait encore les 20% des Français les plus aisés qui se verraient ponctionnés en revenant sur la suppression programmée de la taxe d’habitation me révulse et me fait bouillir. Car, tenez-vous bien, à partir d’environ 3 600 € de revenus par mois  vous en faites  partie.  A 4 000 € vous êtes riche ! Faut-il que notre pays soit tombé bien bas ! C’est le cœur des classes moyennes qu’on vise encore. Pas étonnant que nos cadres s’expatrient pour des cieux meilleurs. Rien n’est moins certain, me direz-vous, car ce qui est annoncé le matin à 8H est démenti à midi pour être repris le soir à 18H. Faute de partition, l’orchestre est désaccordé. La  vérité c’est qu’ils ne savent plus comment faire devant le désastre annoncé : un budget 2019 déjà obsolète, 10 à 15 milliards à trouver pour financer les mesures Macron, et probablement 10 de plus faute de croissance suffisante…

Insupportables, en plus !

Je ne sais pas si vous avez lu la tribune d’ « Horreur » Bergé, Stanislas Guérini et Amélie de Montchalin, publiée dans Les Echos lundi dernier, cosignée par les parlementaires LREM. « Retrouver les fondements de notre contrat social », qu’ils disent. Un minable plaidoyer qui veut rejeter la responsabilité de la situation de blocage d’aujourd’hui sur le système politique en place depuis 30 ans que la majorité nouvelle s’est soi-disant attelée à réformer, et d’énumérer : elle « lève un à un les blocages, supprime les rentes de situation, réhabilite le risque, renouvelle et améliore les protections et les solidarités… ». En fait, la majorité « et de gauche et de droite » n’a pas su se doter d’un corpus idéologique solide auquel les membres de LReM pourraient aujourd’hui se référer. L’idée de faire mieux avec du neuf que toute cette vieille politique qu’il fallait dégager n’a pas prouvé sa pertinence. La promesse d’efficacité continue à buter sur le manque de résultats tangibles sur le front du chômage et de la croissance économique. Et on croit rêver : ce sont les éléments de langages déjà mille fois entendus que les Français ne supportent plus car ils n’ont vu que des réformettes qui n’ont rien changé, une pratique politique qui n’a rien à envier à l’ancienne, des impôts et des taxes supplémentaires et la poursuite du ciblage de l’effort sur les classes moyennes dans une danse échevelée autour du totem de la justice fiscale rendant le système toujours plus inéquitable.  Et comme on affaiblit du même coup le consentement à l’impôt, on instaure  le prélèvement à la source qui s’en passe ! Alors inutile de se  plaindre  des « blocages des ronds-points qui affaiblissent nos entreprises », quand on n’a même pas l’humilité de reconnaître qu’on s’est fourvoyé dans une impasse. Avant les ronds-points, ce sont les lourdes charges que paient nos entreprises qui les  affaiblissent, pour lesquelles il a été fait si peu en allègement. Le « grand débat » y est présenté comme la solution à tous nos maux avec une vision de bisounours : après avoir méprisé tous les corps intermédiaires, à commencer par les collectivités locales, voilà que tout le monde doit se réunir dans « les territoires » pour « retrouver les fondements de notre contrat social ». Et tout y passe : le financement des services  publics, l’efficacité de l’Etat (chiche, on supprime l’ENA), la réduction de la dépense  publique (je me  marre), la transition écologique (dos large), la remise à plat de notre système fiscal pour plus de justice sociale (je crains le pire), et rémunérer justement le travail (il serait temps), et sur notre identité profonde (celle-là elle est forte quand on a évacué le thème de l’immigration).  Difficile de ne pas y voir une arnaque. Comment Madame Michu aurait-elle les solutions ? Ce bavardage fait l’impasse sur les sujets essentiels : l’immigration, la fiscalité, la  famille, l’entreprise, la  création de richesse, seule manière d’augmenter le pouvoir d’achat…

L’échec de la  politique redistributive.

C’est le choix de l’Etat-providence. On a perdu de vue le rôle  majeur de l’économie comme moteur de la richesse au profit de celui de l’Etat dont la priorité est l’égalisation des revenus et non leur production. Le résultat est simple, depuis de nombreuses  années, l’impôt et la dépense publique sont considérés comme la solution : on déshabille Pierre pour habiller  Paul par les transferts et la redistribution. C’est pourquoi notre pays est champion d’Europe des  prélèvements obligatoires. Le problème c’est que personne n’y trouve son compte. Le ras-le-bol fiscal est général, du smicard au contribuable de l’IFI. Et ça se comprend, car  il  n’y a que des perdants au grand jeu de la redistribution : les riches et les plus aisés qui paient trop et ceux qui reçoivent qui trouvent que ce n’est jamais assez, ce qui est inévitable. Pourtant, au regard des chiffres publiés  par l’Insee dans son rapport  2018, la  France est une société quasi socialiste à la redistribution massive et ciblée. D’ailleurs, c’est aussi l’un des pays où les inégalités sont les moins fortes. Si cette  politique marchait, il y a longtemps qu’on s’en serait aperçu. On ne fait que remplir le tonneau des Danaïdes, sans jamais résorber nos déficits ni la dette, ni résoudre le chômage. La meilleure illustration en est l’erreur d’Hollande qui en juillet 2012 a cru qu’il réglerait le problème de la dette en prélevant 40 milliards : il a bloqué l’économie pendant trois ans, accru la dette et attendu la baisse du chômage comme Sœur Anne.  Politique d’inspecteur des  finances qui ne connait rien à l’économie et aux entreprises, continuée par  Macron, lui aussi inspecteur des finances, avec 25 milliards prélevés sur les retraités sans plus de succès. Jamais on ne se préoccupe de la création de richesse (mot honni) sinon en créant de la croissance par l’augmentation artificielle du pouvoir d’achat, fruit de la redistribution.  La boucle  est bouclée.

C’est reparti !

Pour se sortir de l'impasse des « Gilets jaunes » qui réclament tout et n'importe quoi, le gouvernement va, une fois de plus, sacrifier la catégorie de la population qui fait l'erreur d'essayer de bosser. Et il est certain d’y parvenir puisqu’il va demander au 57% de Français exonérés s’ils sont d’accord pour que les 43% restants paient davantage. A votre avis, quelle sera la réponse ? Alors pour adapter le langage à la réalité, on ne dit plus « riches », on dit « aisés ». Nous voilà repartis dans une nouvelle spirale digne des plus belles heures de la présidence de Hollande...  Voilà que 73% des Français veulent le rétablissement de l'ISF, cet impôt imbécile, et pour tenter de les calmer, le gouvernement envisage de ne pas supprimer la taxe d'habitation pour les 20% des « ménages les plus aisés », et éventuellement d'alourdir la fiscalité déjà confiscatoire sur les successions.

Mais qui donc est aisé ?

Un célibataire qui gagne plus de 27 000 € par an, ou un couple avec un enfant qui gagne plus de 49 000 €. Hollande disait : « est riche celui qui gagne plus de 4 000 € par mois ». Pas de changement ! Si vous gagnez ça, vous faites partie des 20% des Français les plus aisés. Et vous faites aussi partie des 20% de Français les plus taxés (ou baisés, ou nikés…) : vous payez la très grande majorité de l'impôt sur le revenu, vous avez aussi subi la baisse des plafonds du quotient familial, l'augmentation de le cotisation vieillesse, et si vous êtes retraité celle de la CSG de 25%. Elles accélèreront le massacre des « aisés ». Les  vrais riches,  eux s’en foutent. Ils défiscalisent, optimisent ou campent en Belgique. Et accessoirement ont voté » Macron.

Bon, c’est promis, la  prochaine fois, je vous parle d’autre chose   : « Romanesque », de Laurant Deutch, l’histoire jubilatoire de la langue française.

 


QUE SERA 2019 ?

Orages

Pessimisme ambiant.

Si j’en crois les titres que je lis, l’année qui commence n’arrive pas avec les meilleurs auspices. « Année lourde d’incertitudes pour l’économie mondiale » titre  Le Figaro ; « L’économie mondiale enregistre un endettement record » surenchérissent les Echos ; Macron va être confronté  à « un retournement de conjoncture plus fort que prévu », nous prévient l’économiste Jean-Marc Daniel ; « Les entreprises doivent se préparer à  une année risquée »  analyse David Barroux… Et cerise sur le gâteau (enfin, façon de  parler), le livret A fait perdre de l’argent aux épargnants avec sa rémunération gelée à 0,75% jusqu’en 2020 alors que l’inflation est à 2% ! Du coup, on ne sait plus si on doit enfiler un gilet jaune ou pas, à cause de la récupération par les casseurs et les gauchos, prendre un stylo rouge comme les  profs pour demander qu’on arrête de maltraiter les retraités, adopter une toque verte pour signifier à nos mauvais écolos que de la  façon dont ils s’y prennent le combat est  perdu d’avance.

Entrons dans les faits.

Les nuages s’accumulent en effet sur l’économie mondiale, et par contre coup sur la croissance européenne. Les signes annonciateurs ont été observés dans les fluctuations des bourses et leur ralentissement, qui trouvent leur justification dans de nombreuses incertitudes. Celle du bras de fer commercial engagé par Trump avec la Chine vient en premier.  Sans compter que le FMI vient de révéler que la dette mondiale (publique et privée) a atteint 184 000 milliards de dollars … à la fin de 2017, soit 225%  du PIB de la planète. Et on peut se dire que la glissade a continué en 2018. Avec le resserrement des conditions financières dans de nombreux pays, les perspectives ne sont pas réjouissantes. A cela s’ajoute la perspective du Brexit qui risque de se faire dans les pires conditions, aggravée par la montée des populismes qui risquent de paralyser l’Europe après le mois de mai.  Toujours est-il que du FMI à l’OCDE, en passant par les grandes banques, tous les prévisionnistes, au fil des mois ont révisé leurs chiffres vers  le  bas. De  leur côté, les  « émergents » restent sur des fondations fragiles et cela ne s’améliorera pas en 2019.  Ils dépendent de l’épargne du reste du monde et la prudence plus marquée des investisseurs et la hausse des taux d’intérêts américains ne sont pas des éléments qui leur soient favorables. Beaucoup vont voir leur croissance ralentir. Quant à la France, les gilets jaunes font broyer du noir aux économistes.  On devrait assister à un gros coup de frein sur la fin de l’année, après  trois trimestres déjà faiblards.  L’élan est brisé et ça n’est pas la meilleure façon d’aborder  la nouvelle année. D’autant plus que les événements ont contribué à charger un peu plus la barque de nos dépenses publiques alors que les ressources stagnent. Et l’on a du mal à évaluer quel effet aura le prélèvement à la source sur la consommation des ménages. Inflation, chômage qui reste  élevé, croissance en berne : voilà un mauvais cocktail que Macron va devoir diriger. Et  nous avec !

La France file un mauvais coton.

Avec  les « Gilets Jaunes », nous sommes en présence d’une révolte contre la fiscalité doublée d’une crise de la démocratie représentative, l’une ayant d’ailleurs alimentée l’autre. A lire et à entendre toutes  les déclarations, on se demande bien comment le pays va pouvoir s’en sortir entre un pouvoir sourd qui ne veut rien entendre, des  révoltés  qui se radicalisent, des  oppositions démocratiques qui n’impriment pas et des extrêmes en embuscade.  Si ce que projette  Macron voit le jour, il n’y a rien à attendre de bon pour les classes moyennes en matière de fiscalité avec des idées tout droit sorties de Terra Nova ou de France Stratégie, ni en matière de démocratie  sinon un affaiblissement du pouvoir  législatif,  avec à la clé une emprise encore  plus grande de la technocratie.  La  vérité,  c’est  que nous sommes au bout d’un système,  celui de l’Etat-providence, qui se révèle incapable de produire de la richesse par la  croissance et qui est entré depuis plusieurs années déjà dans le cercle pervers du prélèvement aux uns pour redistribuer aux autres.  Pour en sortir, il faudrait prendre le chemin du libéralisme, de la concurrence et de la responsabilité… Un chemin bien malaisé par les  temps  qui courent. Et si l’Europe se retrouve paralysée et qu’elle ne peut plus nous protéger de nos démons en nous imposant des limites, qu’est-ce qu’on va devenir ? S’il est vrai que nous avons un million et demi de jeunes sans formation, stage ni emploi, alors  ne nous étonnons pas que la colère l’emporte contre ceux qui ont généré un tel bilan. Sauf que la tentation est grande de mettre tout le monde dans le même panier. Et  ça, ça peut conduire au pire.

« Les Républicains » depuis un an et demi ont porté tous les thèmes qui affleurent aujourd’hui dans les revendications, mais tout a été fait pour qu’ils ne soient pas entendus. Ils sont les premiers à défendre les retraités et à avoir dénoncé la hausse de la CSG, ils sont les premiers à avoir mis en avant la fracture territoriale et le prix excessif des carburants,  la  bêtise de la limitation à 80 km/h, ils sont les premiers défenseurs de la classe moyenne, celle qui paie tout et ne reçoit rien et ils sont les derniers défenseurs de la famille… Souhaitons que des retrouvailles aient lieu. Le moment est peut-être propice. L’espoir fait vivre ! Comme dit Guillaume Larrivé : « La France a commencé l’année 2019  en marche arrière ! » (admirez au passage  la subtilité du jeu de mot  qui aura échappé à Gilles Legendre). Faisons en sorte qu’avec « Les Républicains » elle passe en marche avant !

 


L’EURO A VINGT ANS !

Euro

1er  janvier 1999.

L’Euro est né officiellement le vendredi 1er janvier 1999. Les  Français commencèrent à jongler avec la  parité de 5,55957  Francs pour un euro, qui fit les beaux jours des calculs mentaux et des convertisseurs. De Paris à Berlin, d’Amsterdam à Madrid, il n’y avait  plus qu’une seule monnaie, avec un même taux d’intérêt,  celui fixé  par la  BCE (Banque Centrale Européenne). On se souvient aussi que les billets et les  pièces ne sont apparus que trois ans plus tard, en 2002, pour des raisons pratiques. Mais dès janvier 1999, toutes les opérations financières et commerciales ont été réalisées à l’international  sous  l’égide de la monnaie unique. Et tout le  monde fut ému à  l’affichage du premier cours euro-dollar à 1,1789.

Euro pièce Une histoire courte et déjà mouvementée.

Après une première décennie sous le signe de l’euphorie, conduisit à une insouciance quelque peu coupable, car le succès de la  monnaie fut immédiat. La séquence suivante fut moins enthousiasmante comme si la monnaie européenne vivait sa crise d’adolescence avec des parités euro-dollar en montagnes russes et une crise qui a bien failli le voir disparaître en faisant exploser l’Europe. Il a fallu une thérapie douloureuse pour le remettre sur les rails, bien que certains états peinent toujours à rester dans les clous des règles communes, comme la France. Mais la crise a été l’occasion de corriger ses faiblesses les plus criantes et de recadrer sa gouvernance : il a fallu modifier les règles de  Maastricht, ce que les gouvernements emmenés  par Nicolas Sarkozy, soutenus par la  BCE, réussirent à obtenir. Cela a  permis d’apporter une aide massive aux pays frappés par la crise financière et  incapables de financer leurs dettes, tels la  Grèce, l’Irlande, Chypre et le  Portugal. Les  règles du Pacte de stabilité, dénoncées sans effets heureusement par François Hollande, ont permis de renforcer la monnaie , rassurer les marchés, et d’imposer aux cigales la discipline budgétaire nécessaire à sa pérennité.

Vingt  ans  après.

Une génération plus tard, l’euro se porte  plutôt bien. 17 millions de Français n’ont pas connu le Franc : ils sont nés avec ou après la naissance de la monnaie commune. Personne n’a eu l’idée de célébrer  cet  anniversaire avec le faste qu’il  aurait mérité. Car quoi, qui peut nier que l’euro nous est désormais consubstantiel. Car  l’euro est bien le symbole de l’unité, de la souveraineté et de la stabilité pour  les 340 millions d’européens de l’« eurozone ». Elle est même plébiscitée par une forte  majorité de la population dont 64%  juge que « l’euro est une bonne chose pour leur pays » (59% en France). L’euro, qu’on le veuille  ou non rassure : en Italie, sa cote a fait un bond de dix points depuis que les partis antieuropéens sont arrivés au  pouvoir. En France, excepté quelques « azimutés », personne n’envisage de quitter  le giron de  la  monnaie commune. L’euro est devenu la  deuxième devise du monde, après le  dollar, en terme d’instrument de mesure, d’échange et de réserve. Et  il pourrait faire beaucoup  mieux.

Euro pièceDes  progrès sont encore nécessaires.

Avec l’euro, les pays qui l’ont adopté sont mieux armés. Pour éviter le  retour de crises comme celle de 2008, une surveillance systémique a été mise en place par la BCE, et un mécanisme de sauvetage a été créé, financé par les banques elles-mêmes, pour éviter  au maximum  le recours à l’argent public. Le vaste chantier de l’Union bancaire lancé en 2012, est presqu’arrivé à son terme. Il manque la dernière pierre, celle de la garantie européenne des dépôts qui pourra voir le jour dès que les dernières banques du sud de l’Europe auront terminé de nettoyer leurs bilans. Les 28 pays européens ont acté au mois de décembre dernier le principe d’un budget de la zone euro, dédié aux investissements dans les pays en retard de compétitivité : c’est une étape indispensable pour avancer  dans la cohésion économique et sociale de l’Union européenne. Même si des évolutions institutionnelles  apparaissent à beaucoup comme nécessaires. Car, à l’heure où le parapluie américain s’éloigne, la nécessité de muscler la stature de la  devise commune apparaît comme une évidence. L’action de Donald Trump  vis-à-vis de l’Iran en a été le révélateur. L’union européenne n’aura de véritable autonomie stratégique qu’avec une devise forte.

Un bilan positif, mais en demi-teinte.

Qui donnerait cher de la monnaie de la France, avec 2300 milliards de dettes et un déficit de 100 milliards ?  Nos partenaires sont un peu trop complaisants avec notre laxisme,  mais  l’euro nous protège, même si l’union monétaire reste encore une cote  mal taillée. Il  appartient dès lors  à nos dirigeants de faire les efforts qui  ont manqué dans la dernière décennie  pour faire davantage converger les économies, notamment dans les domaines de l’industrie, des revenus, du chômage, de la productivité et de la robotisation… Ainsi l’euro tiendra toutes ses promesses,  y compris à l’international où il n’est pas à la hauteur de ce que l’ensemble européen représente sur la  scène mondiale.

 


1er JOUR DU NON CONSENTEMENT A L'IMPÔT !

Contribuable détroussé

1er  janvier 2019   : 1er jour du prélèvement à la source.

Depuis aujourd'hui l'Etat se passe de mon consentement pour le paiement de mes impôts puisqu'il les prélève sur mes revenus avant même que j'en perçoive le premier centime. En contradiction avec l'article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen : « tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée ».

 


ECONOMIE : DIX VERITES QU’IL FAUDRAIT PRENDRE EN COMPTE !

Dix préjugés

 

Terminons l’année en beauté, avec une leçon d’économie donnée par Jacques de Larosière, histoire de donner de bons conseils à ceux qui auraient, un jour, l’idée géniale de vouloir redresser la situation de notre pauvre pays. Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI à Washington, ex-gouverneur de la Banque de France, est aujourd’hui une exception, un homme hors Système qui parle vrai en matière économique. Le titre de son dernier ouvrage est tout un symbole : Les 10 préjugés qui nous mènent au désastre économique et financier.

Spéculation contre production.

Et  c’est en citant l’incontournable Georges Maynard Keynes (encore lui) qu’il commence son ouvrage : « Lorsque l’organisation des marchés financiers se développe, l’activité de spéculer l’emporte sur l’activité d’entreprendre. »  En bref : il dénonce la financiarisation extrême de l’économie mondiale actuelle et il est convaincu que la politique monétaire très laxiste menée par le président de la Fed, Alan Greenspan, de 1987 à 2006, a conduit à une surabondance de crédits et à la crise des « subprimes » de 2007-2008. Une bien belle vérité si l’on observe le fonctionnement de l’économie planétaire depuis qu’en 2008, la  crise des subprimes nous a explosée au nez.  Les capitaux n’allant pas à l’économie réelle, la compétitivité en souffre évidemment. En France, les  biens d’équipement continuent d’être pénalisés par des prix trop élevés et d’insuffisantes innovations. En ce qui concerne le rapport moyen qualité-prix nous restons dans la moitié inférieure du classement européen.

Le choix de l’endettement.

De même, il s’élève contre l’hyper-endettement des gouvernements, des entreprises et des particuliers et la folie de la politique d’assouplissement quantitatif des banques centrales créant des liquidités monétaires pour mettre fin au krach de 2008. La dette publique française a pratiquement doublé en 10 ans. Dans la même période, 700 000 emplois ont été créés dans les collectivités locales sans que l’augmentation de la population ou l’amélioration des services rendus ne les justifient. Ces dérives sont liées au laxisme financier global. Jacques de Larosière estime, également, que la politique des taux d’intérêt nuls ou négatifs est de la folie pure et simple. L’effet pervers de ces  politiques conduit à dérégler le système par la facilité qu’offrent le crédit et l’endettement alors que, par exemple, rien n’a été fait, en France, « pour allonger impérativement l’âge de départ en retraite ». Elles ont empêché les réformes structurelles du monde réel.

La course est engagée entre l’inflation et les taux d’intérêt.

Il est donc impératif de remonter les taux d’intérêt, suite à l’inflation qui devrait atteindre 3,5 % aux États-Unis, bien que Jay Powell, le président de la Fed, commence à fléchir, à douter quant au nombre de hausses de taux d’intérêt en 2019, qui pourraient être ramenées à deux au lieu de quatre. Seule a été confirmée, la majoration de 0,25 % du 19 décembre dernier, suite aux pressions de Trump et de Wall Street. Parallèlement, si on veut éviter la catastrophe, il faudrait assainir les finances publiques et réduire l’endettement. Un chemin que ni les Etats-Unis, ni la France n’ont décidé d’emprunter pour l’instant. Et pour cause : la Bank of America Merrill Lynch a déjà averti officiellement que la hausse des taux d’intérêt aux États-Unis pourrait déclencher une nouvelle crise. Le renoncement à la hausse des taux d’intérêts,  qui ne peut être que provisoire, aura pour effet de prolonger la vie des « entreprises-zombies ». General Electric, par exemple, est présentement fragilisée par la hausse des taux d’intérêt. Ses ratios financiers se sont détériorés et sa capitalisation boursière est descendue en dessous de sa dette de 110 milliards de dollars.

Le système bancaire et la bourse.

Les banques ne sont pas en reste : elles maquillent leurs ratios financiers pour rassurer la galerie et mentent sur la réalité de leurs capitaux propres, ce qui permet aux médias d’affirmer qu’elles sont plus solides, en passant également sous silence le problème de l’hyper-endettement qui mènera à l’explosion. Des traders londoniens estiment que le système est redevenu très fragile  et n’hésitent pas à dater le prochain krach à mars ou avril 2019, au moment du Brexit et des élections européennes. D’autres paramètres sont inquiétants : l’indice du Dow Jones rapporté au prix de l’once d’or tourne autour de 20, ce qui est phénoménal et dépasse le niveau de 2008. L’indice Wilshire 5.000, qui compare la valeur boursière des actions américaines au PIB américain, est à 1,4, soit au même niveau très élevé qu’en 2000, et supérieur, même à 2007. Ce qui semble n’émouvoir personne ! Un système monétaire international n’est qu’une manière de coordonner les  politiques économiques des grands acteurs.  Mais les données politiques actuelles ne semblent guère compatibles avec cette conception de l’intérêt collectif, car toute coordination implique une certaine limitation de la souveraineté si on veut maximiser le « bien commun ».

Un krach, c’est comme la mort.

L’événement est certain, mais personne ne connaît l’heure fatidique. Dans l’attente, le Système et les médias passent leur temps à mentir et à rassurer. On voit venir la catastrophe mais comme  on ne sait pas comment arrêter le mécanisme, on ferme les yeux. C’est l’un des paradoxes les plus étranges de notre temps : « Abondance de savoir et pauvreté du savoir, on ne veut pas tirer les bonnes leçons », constate Jacques de Larosière.  Et il précise : « il  me semble que c’est une erreur d’attendre des économistes qu’ils prédisent avec précision les ruptures et les crises ».

Jacques de Larosière, les 10 préjugés qui nous mènent au désastre économique et financier.  Odile Jacob.


PIETRES ECONOMISTES !

économie pour les nuls

 

Mais comment se fait-il que les dirigeants politiques soient si nuls en économie ? Nous en France, on a une excuse : on a l’ENA ! Mais les Etats-Unis, tout de même, avec leurs  grandes universités, la  patrie de Georges Maynard Keynes … !

Données brutes.

Aux Etats-Unis, le déficit du commerce extérieur explose malgré la guerre commerciale engagée par Trump avec comme objectif de  « protéger » son  pays, et sa relance entraîne une surchauffe qui va précipiter le « retournement cyclique » de l’économie au lieu de l’avoir contré. En France, la dette avoisine les 100% du PIB et les récents événements conduisent à une aggravation des déficits et de l’endettement. Mêmes causes, mêmes effets. L’économie a ses règles et elle est têtue. Pourquoi sont-ils donc si mauvais ? Nos dirigeants occidentaux sont de piètres économistes qui ne connaissent même pas leurs fondamentaux. Et ce n’est pas la faute de Keynes, considéré par nos technocrates comme l’alpha et l’oméga de toute politique économie.

Trump et l’Etat-dealer.

Le Président américain mène les Etats-Unis comme on joue au poker. Il veut une « America great again ». Il  y a de fortes chances qu’il la laisse plus faible qu’il ne l’a trouvée.  Ses tweets rageurs, ses rodomontades, ses esbroufes ne trompent plus personne. La réalité c’est qu’en dehors du rapport de force, il ne connait  rien au fonctionnement de l’économie au-delà des réactions spasmodiques des  marchés et de la bourse qui le font enrager. Ses fausses négociations ne cherchent qu’à faire croire plus qu’à réellement aboutir. Mais la réalité le rattrape : ainsi sa volonté de doper l’économie américaine à coups de baisses massives d’impôts a eu pour effet de creuser massivement le déficit commercial américain à 55,5 milliards de dollars rien  que pour le mois d’octobre, par la  baisse conjuguée des exportations et l’augmentation des importations stimulées par une forte demande intérieure. C’est tout simplement un record !  Voilà ce qui arrive quand on est à la tête d’un pays qui n’est plus capable de produire suffisamment pour répondre à la demande et qui voit ses exportations contrariées par des mesures de rétorsion.  Pire, l’acier, pourtant taxé à 25%  depuis le mois de mars, continue d’entrer massivement pour alimenter les industriels en matière première, contribuant à l’inflation. Comme quoi il parait simple de favoriser les producteurs américains avec des analyses simplistes.  Les effets néfastes de cette politique, qui étaient prévisibles, ne s’effaceront pas avec un coup de colère. Contentons-nous de constater : sa mauvaise connaissance de Keynes l’a conduit à produire une double erreur. On ne relance pas une économie qui va déjà bien. Et on ne le fait pas sans avoir préalablement assaini les finances, sinon, on aggrave la situation. Trump ne récoltera donc que des fruits amers. Son entêtement dans son bras de fer avec les démocrates, en provoquant le « shutdown » prolongé de son administration,  est surréaliste mais inquiétant : il préfère la paralysie de son pays plutôt que composer. De même,  il n’a pas l’air de comprendre la volonté d’assainissement de la Fed quand elle remonte les taux d’intérêts. Les spasmes de la bourse viennent ajouter au tableau. On découvre qu'après neuf  ans de progression ininterrompue, la croissance peut ralentir. On découvre aussi que le monde a surmonté la crise de 2008 en créant artificiellement une masse incontrôlable de dettes. Ce dont Trump n’a cure.

Les énarques gestionnaires mal avisés.

L’américain Georges Meynard Keynes est la référence en matière d’économie pour nos énarques  et notre gauche démocrate-socialiste. Ils n’ont retenu de lui que « la  politique de stimulation de la demande »  pour maintenir l’activité  et favoriser la croissance. C’est en s’appuyant sur ce principe que depuis près de quarante ans, nous avons dans notre pays une progression continue des dépenses budgétaires, avec un Etat qui a grossi de 40% depuis les années 70,  qui a accru les prélèvements de 25%, passant à 57% du PIB, et comme c’était loin de suffire, la dette  a  grimpé pour atteindre 100% du PIB. Sans pour autant apporter une réponse satisfaisante en matière de croissance et d’emplois. Un peu trop court comme définition !  Car Keynes n’a jamais préconisé une hausse ininterrompue de la dépense publique et de l’endettement. Il exposait d’ailleurs qu’il fallait limiter le montant des prélèvements obligatoires à 25% du PIB parce qu’au-delà, l’excès d’impôts nuisait à l’activité !!!  De  même, nos technocrates se réfèrent encore au « maître » qui avait expliqué pour la crise de 1929 que « la restriction des crédits avait été une erreur aggravante ». D’où la politique des banquiers centraux qui ouvrent grand les vannes à chaque choc : abaissement des taux et rachat d’actifs par milliards.  Là encore, Keynes avait indiqué qu’en dessous d’un certain seuil -un taux d’intérêt minimal- une politique monétaire trop expansive joue contre elle-même. De fait, déficits budgétaires et relances monétaires excessives ont contribué à entraîner le monde dans une financiarisation extrême, détachant la finance de l’économie réelle et créant des bulles et des crises à répétition. Ce manque de culture et de lucidité, on en paie le prix aujourd’hui. On  pourrait y ajouter le manque de courage : l’argent facile a trop souvent permis aux politiques de « gagner du temps » et différer les  réformes structurelles telles que allègement de l’Etat, ajustement de l’éducation, adaptation à la concurrence… Et on continue, avec Macron, de marcher sur la tête. Le débat serait donc en France entre trop et pas assez de libéralisme  ? Avec une culture économique aussi pauvre, c'est évidemment un leurre.  D'ailleurs, les statistiques parlent d'elles-mêmes : nous avons l'Etat le plus socialisé de la planète. Vous constaterez, comme moi, que lorsqu'on parle d'augmenter le pouvoir d'achat, on ne parle  jamais en même temps d'augmenter la création de richesse qui le permettrait. 

 

 

 

 


RIC, IMMIGRATION et C°

Haddock cons BIS

 

Le jeu trouble des médias.

L’engagement est passé à  la trappe  sans que les médias ne s’émeuvent. Le Président avait bien dit le 10 décembre dans les 13 minutes de son discours que « l’immigration » était un problème  que nous devions affronter. Hélas, dès le lendemain on apprenait incidemment que le sujet ne ferait pas  partie du « grand débat (lage) » national. Les protestations de sa gauche d’« En Marche » étaient passées par là. Va pour le virage social à 15 milliards non financés, mais l’immigration était une concession insupportable et trop « identitaire » (parait-il) ! Alors en attendant on nous « beurre la  tartine » jusqu’à ne plus en pouvoir  avec  le nouveau sujet à  la mode : le  RIC ! « Que le grand cric me croque », aurait dit Archibald.

Invention de gilets jaunes en mal de démocratie,  voici donc le « Referendum  d’Initiative Populaire », nec plus ultra de la  démocratie directe, mieux que  la  « démocratie participative » de Ségolène, comme si la démocratie représentative ne suffisait pas. Le prof d’histoire que j’ai été (et suis encore parfois la nuit dans mes rêves) a de bonnes raisons d’être méfiant : ce genre de fausse bonne idée sortie de la tête de démagogues parfaitement récupérés  par l’extrême gauche ne me dit rien qui vaille. Non seulement  elle pue le populisme, mais elle peut déboucher sur la dictature de « Madame Michu ». Ce sont les mêmes engrenages qui ont conduit à la « Terreur » en 1794. Je n’aurai pas la prévention d’un Stanislas Guérini, ci-devant patron désigné de  la REM par un système de « démocratie réduite au laquais », qui l’illustre en agressant Laurent Wauquiez (ça aussi c’est  à la mode).  Au moins ce dernier a-t-il été élu à  la tête des  Républicains dans des conditions autrement plus sérieuses.

Mais les médias en boucle ne se contentent pas de faire le tri des sujets, ils font aussi le tri des invités dans leurs débats.  Avez-vous remarqué  qu’ils suivent peu ou prou la stratégie présidentielle qui consiste à éliminer tout ce qui pourrait exister  entre Macron et  les  extrêmes.  Exit donc les représentants LR et PS,  réduits à la portion congrue, alors qu’on fait tapis rouge aux  mélenchonistes et à Jordan Bardella, du Rassemblement national. Voilà un jeu dangereux. Quant aux « gilets jaunes », j’ai été surpris de voir que leurs porte-paroles dûment affublés de la tunique canari, quand ils ne disaient pas trop de bêtises étaient bien souvent des fonctionnaires syndicalistes habilement infiltrés et parfaitement rôdés. Dominique Wolton   a écrit sur le sujet un article remarquable  dans le Télégramme de Brest : « Aujourd’hui, on tend le micro à n’importe qui ». 

L’immigration en rade.

Donc le grand débat national va s’emparer du RIC (Hérissé : tout un programme) et fera l’impasse sur le sujet « immigration », que pourtant dans son discours le chef de l’Etat liait à la « réflexion sur l’identité profonde de la Nation ». Et c’est la seule question pour laquelle il a précisé : « Il nous faut l’affronter ». L’intention était donc bien présente. Comment peut-on imaginer avoir un débat  en laissant de côté cette question. L’immigration ne fait-elle pas partie des  sujets qui troublent les Français ? Alors pourquoi cette reculade ? Il faut croire que la  pression ait été forte de la part  des éternels indignés qui voient du racisme partout et qui plaident pour une société communautariste. A moins que le Président soit à ce point si faible ! Mais alors qu’attend-on de ce « grand débat » ? S’agit-il d’écouter enfin la France profonde en libérant sa parole pour que les citoyens disent ce qu’ils ont en travers de la  glotte ou d’un exercice dérivatif destiné à  habiller des réformes que le pouvoir ne parvenait pas à faire aboutir.. Emmanuel Macron voulait combattre les tabous et regarder la réalité en face. Les partisans du déni lui imposent de se déjuger. Il y a gros à parier qu’on parlera quand même de l’immigration parce que d’autres s’en empareront pour en faire leurs choux gras électoraux. D’autant plus que la France a signé en douce le « pacte de Marrakech » proposé par l’ONU sur la régulation des migrations, sans même accorder un débat à la représentation nationale pour en discuter de l’opportunité, ce qui aurait été un minimum.

De gaulle, au secours, ils sont revenus !

« Ils » ce sont les vieux démons de la France. Macron a laissé entrevoir son intention : il y a gros  à parier qu’il va profiter de l’aubaine pour vendre ses projets mortifères pour la République avec  sa réforme constitutionnelle fourre-tout. On va introduire la proportionnelle pour faire  plaisir à Mélenchon,  Le Pen et Bayrou, et rendre ainsi la France ingouvernable. On va  réduire le pourvoir de contrôle du parlement sur l’exécutif  alors que celui-ci est déjà bien aléatoire. On veut diminuer drastiquement  le nombre de parlementaires : quelle drôle d’idée que d’éloigner les élus un peu plus du peuple au moment où celui-ci  demande de la proximité. On va donc affaiblir le Parlement. Je ne sais pas ce qu’apportera le « referendum d’initiative citoyenne », au moment où la démocratie représentative est mise à l’épreuve des temps et doit subir tous les mépris : mépris de la technocratie qui ne respecte  même pas un referendum comme celui de NDDL ;  mépris du gouvernement envers le parlement par le biais de ses sbires élus, cette majorité présidentielle traitée comme de la valetaille interdite d’amendements et assignée aux « éléments de langage », auquel s’ajoute le mépris de l’opposition qu’on enferme dans l’inutilité en refusant tout ce qu’elle propose même ce qui va dans le sens de l’intérêt général.  Mais ce qui fait le plus peur, c’est le mépris du peuple pour les élus qui ne penseraient qu’à leur carrière, et la représentation nationale jugée  incompétente,  corrompue, trop payée…  Dans ces conditions, il faut craindre le pire. Et pendant ce temps-là, les « experts », qui sont souvent à l’expertise ce que je suis à la monasticité, pérorent sur les chaines à débats continus, pour expliquer au « peuple crétin » ce qu’il est censé comprendre …

Surfiscalité, mépris, incompétence, peur… Ce sont les mêmes ingrédients qui ont conduit maintes fois à la révolution. Déjà au cours de l’été 1789, la « grande  peur » fondée sur des rumeurs (on dirait aujourd’hui des fake news) de complot  aristocratique se répandait à travers toute la France brûlant les châteaux …. Aujourd’hui on brûle des péages d’autoroute !

 


LA BATAILLE DU POUVOIR D’ACHAT

Contribuable détroussé

 

Edouard Philippe en fait son leitmotiv.

Dom Quichotte contre les moulins… En cela, il relaie les imprécations de son Ministre des Finances, Bruno Le Maire et de son acolyte de l’Action et des Contes (sic) Publics. Alors,  voilà confiée une nouvelle fois à l’Etat  la tâche ingrate de distribuer ce que notre économie  n’a  pas permis, conformément aux décisions du Technocrate en chef, Macron-le-Généreux.  De la simple parole à l’exécution, il y a  tout un  monde technocratique. Rien n’est plus compliqué que de verser 100€ à un smicard quand ce n’est pas  le  patron qui débourse. Ces 100€ d'augmentation du SMIC vont donc passer par la prime d'activité. Et selon «  les Échos », même si le nombre des bénéficiaires de la prime d'activité (40% aujourd'hui) va augmenter, seulement 55% des Smicards vont toucher la prime. Forcément ça ne va pas  plaire... Les smicards dont les conjoints sont mieux rémunérés seront donc exclus !  Dans les mêmes « Echos », notre Premier Ministre détaille l’application des promesses. Les heures supplémentaires seront bien défiscalisées et exonérées de charges sociales mais elles seront plafonnées à 5 000€ (bah oui, tout ça c’est  à crédit)  pour éviter les effets d'aubaine. Et la mesure sur l'annulation de la CSG pour les retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas 22580€ est bien confirmée. Tant pis pour les autres : il faut bien des poires. Ils tapent encore à côté du clou !

Le  casse-tête du trou à combler.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces dépenses n’étaient pas prévues, auxquelles il faut ajouter  le manque à gagner des taxes annulées. La France va encore se ridiculiser à Bruxelles. Et  les  Italiens se  marrent. Le déficit public, selon Édouard Philippe, sera de 3.2% en 2019... Avec une prévision de croissance maintenue à 1.7%.Ce qui est très optimiste et surtout on évite d’évoquer le trou que la croissance de cette année va laisser. Je maintiens qu’elle va plafonner à 1% ! Pour économiser, le gouvernement va donc décaler la baisse des impôts sur les sociétés de 33% à 31% pour les sociétés qui ont plus de 250 millions d'euros de CA. Il devrait y avoir aussi une taxe sur les GAFA en 2019, tant pis si on se prend une volée de mesures de rétorsion ... Mais  toujours pas de réformes structurelles pour réduire les dépenses publiques. Ils sont incorrigibles !  La vérité, c’est qu’un ministre de Bercy n’a aucun véritable levier pour garantir cette promesse de bonheur qu’est l’augmentation du pouvoir d’achat. Dans le schéma technocratique, avec nos économies ouvertes sur le vaste  monde, aux politiques monétaires et budgétaires contraintes,  le jeu s’avère toujours être à somme nulle : on prend aux uns pour donner aux autres en se servant des canaux de la fiscalité et de la  redistribution. Ce faisant, on constate que les gagnants sont toujours les mêmes, et les perdants existent forcément en face. Comme la richesse  produite est insuffisante pour financer ce  pouvoir d’achat factice,  fruit d’une décision politique et non d’un résultat obtenu, on a recours  à  l’endettement. C’est une solution très utilisée par nos gouvernements qui augmentent le pouvoir d’achat de leurs électeurs  en laissant à leurs successeurs le soin de régler la facture. Si je vous disais que la France a abusé de ce subterfuge, vous ne me croiriez  pas, avec une dette qui frôle les  100% du PIB. Prendre  aux entreprises  pour donner aux ménages ne vaut guère  mieux : on grignote les  marges, on réduit la  compétitivité, on  augmente le  nombre de chômeurs,  avec  en prime le déficit du commerce extérieur. Chez nous on combine les deux procédés avec le succès que l’on sait. Et Pénicaud s’étonne que le chômage ne baisse pas.

Il y avait pourtant un moyen bien plus simple.

L’Etat va décaisser 15 milliards (et pas 10) pour financer les décisions de Macron. Il suffisait de baisser les charges qui  pèsent sur les entreprises d’autant : il y a  gros  à parier qu’en six mois, avec  l’amélioration de  la croissance ainsi générée, l’économie nationale aurait été en mesure d’augmenter les salaires probablement dans les mêmes  proportions et de façon bien plus harmonieuse qu’avec cette mesure plaquée sur un cadre rigide (le smic) qui génère toutes de sortes d’effets  pervers, à commencer par  le tassement de  la hiérarchie des salaires, et augmente l’iniquité fiscale puisque les couches moins défavorisées  n’ont droit à rien. Evidemment, en même temps, il aurait fallu engager des réformes qui permettent de diminuer la dépense publique. Car il faut réunir trois conditions pour obtenir une vraie augmentation du pouvoir d’achat. D’abord, empêcher l’inflation : la BCE s’en charge et plutôt  bien. Ensuite,  assainir les finances publiques est un préalable à toute augmentation du pouvoir d’achat. Enfin, il faut de la croissance, que l’on obtient par l’expansion économique, c’est-à-dire par la compétitivité des entreprises. Ces trois conditions ont été réunies par le plan Pinay-Rueff de 1958 et valut à la France  un joli « redressement » et de belles années de prospérité avec augmentation annuelle du pouvoir d’achat qui frisa les 10%.

Comme le gouvernement s’entête sur le mauvais  chemin, on n’est donc pas au bout de la crise !

 


COMME QUOI LES STATISTIQUES N’EXPLIQUENT PAS TOUT !

étatisme

 

Comment expliquer que dans le pays le plus égalitaire et le plus « redistributeur » d’Europe et du monde développé, le peuple se sente  bientôt le plus malheureux de la planète et le plus pessimiste quant à son avenir et celui de ses enfants. Vrai paradoxe qui mérite approfondissement si on veut comprendre la révolte des « gilets  jaunes ».

Ce que les statistiques nous disent.

Elles nous disent que nous ne devrions pas nous plaindre. Vous ne le croirez  pas,  mais  notre pays a un niveau de vie « médian » très élevé, sur la 2ème marche du podium des 28  de l’Union européenne, juste devancé par le Luxembourg. « En même temps », c’est  celui qui en fait profiter le plus tous ses  habitants avec  l’un des écarts les plus faibles entre les plus riches et les plus pauvres. Mieux, le revenu disponible des ménages a toujours été en hausse depuis 60 ans, à trois exceptions près, et depuis 1970 le niveau de vie moyen des ménages les plus pauvres a  progressé de près de 20% (en euros constants). En conséquence, nous avons le plus faible taux de ménages pauvres d’Europe et les riches sont plus fortement mis à contribution qu’ailleurs : 1% des ménages les plus riches paient le quart du total de l’imposition directe, la  France est le pays qui impose le plus le capital, même  sans l’ISF. Nos entreprises sont les plus taxées, très au-dessus  de la moyenne de la zone euro (8 points). En résumé, il est bon de le rappeler, la France est championne du monde de la dépense publique (57% du PIB) et des prélèvements obligatoires (47% du PIB), ce qui n’empêche pas les Français d’être insatisfaits de leurs gouvernants, de leurs services publics et même de leur système social pourtant le plus généreux du monde.

Un Etat-providence unique au monde, mais un enfer fiscal.

La « révolte des gilets jaunes » repose sur un paradoxe entièrement contenu dans cette vidéo qui a fait le tour de Facebook avec des  millions de visionnages, celle de Jacline Mouraud :  « Qu’est-ce que vous faites de notre pognon ? ».  Ce cri de ralliement au départ du mouvement tient dans ce cocktail empoisonné qui veut que les pauvres et les classes moyennes s’estiment rançonnés par l’Etat,  tout en voulant garder des services publics toujours présents, même quand ça n’est plus possible, et toujours plus efficaces. Bref : des salaires et des retraites plus élevés, moins d’impôts, plus de services gratuits ! Revendications d’autant plus justifiées que chez nous l’Etat est responsable de tout. Notre histoire est faite de cet effort constant du pouvoir de centraliser la  décision. Il gère des aspects de la vie quotidienne qui sont dans d’autres pays organisés par les familles, les  communes,  les régions,  les  entreprises. Et  Macron a amplifié ce trait : jamais la province et les corps intermédiaires, élus locaux, syndicats, associations, ne se sont sentis aussi dépossédés de leurs responsabilités. La  conséquence en est effectivement une fiscalité confiscatoire. Si on en est là, c’est parce que notre modèle de fonctionnement est mauvais. D’abord, il est essentiellement centré sur la taxation des revenus du travail : 52% en France contre 39% en moyenne dans l’Union. De quoi nourrir fortement la colère de la France qui travaille. Car ce système de redistribution pénalise les classes moyennes : si les plus modestes paient moins en prélèvements qu’ils ne reçoivent en allocations, ceux qui bossent,   c’est-à-dire les classes moyennes dites « inférieures », paient autant qu’elles reçoivent et les « supérieures » se sentent mises à contribution, en proportion, autant que les hauts revenus. Tous les systèmes « sous conditions de ressources » ont donné le sentiment qu’il y avait deux Frances, une qui touche et une qui paie dont lafrustration a augmenté au fil des ans. Depuis des décennies, les classes moyennes sont massivement taxées, faiblement aidées socialement  et de moins en moins bien servies par les administrations.  C’est une réalité. Il  a suffi que l’effort demandé paraisse totalement inéquitable, ce qui est arrivé avec la taxe sur les  carburants qui pesait davantage sur les assujettis à la voiture pour aller au boulot (les périphériques et la province), pour que la colère explose. Ce que Dominique Reynié résume par la formule : « Ce que nous vivons, c’est plus qu’un affrontement entre le peuple et les élites, c’est un conflit entre la société et un État qui donne le sentiment de n’avoir plus d’efficacité sinon pour lever l’impôt ».

Attention à la récupération.

Les « gilets jaunes » maintiennent leur mobilisation pour demain, 15 décembre, malgré les annonces présidentielles. Il y a gros à parier que ce ne seront plus les mêmes. Même Marine Le Pen s’est fendue d’un appel à ne pas manifester. Il n’y a plus que Mélenchon. Le  mouvement va découvrir le principe de « réalité » : « quand on n’est  pas capable de désigner un chef dans ses rangs, d’autres viennent de l’extérieur pour vous asservir ». Et  la  roue révolutionnaire jaune et plutôt  pacifique, va se mettre à rougir, récupérée par les  éternels radicaux qui se sont infiltrés,  trop heureux de l’aubaine qui leur permet de récupérer un mouvement qu’ils essayaient en vain de créer. C’est l’inconvénient des « réseaux sociaux » que d’être un corps intermédiaire gazeux et perméable. La manipulation y est aisée et  incontrôlable. Et  la glissade, on la connaît ! « On veut plus », il suffit de prendre l’argent aux riches. Ils rêvent d’une France  libertaire, entre vie de zadiste et paumés du lève-tard, sans se rendre compte qu’il faudrait un régime de « servitude » à la coréenne pour appliquer un tel  programme. Chez nous, cette  mentalité s’est répandue chez les jeunes, peu enclins à réfléchir à leur avenir professionnel  pour être en adéquation avec les forces économiques, ils sont nombreux à préférer  vivre de minimas sociaux plutôt que de travailler. Si la grogne contre le mensonge de la taxation verte des carburants était lisible, il suffit de voir la vacuité des revendications qui ont suivi,  approuvées par  une large majorité de nos concitoyens, pour comprendre qu’on est face à une vision exclusivement matérialiste de la condition humaine. Ils génèrent la misère morale qui gangrène notre société et rend difficile tout redressement politique.

Quelles voies pour en sortir.

Macron a épuisé son crédit. Il peut promettre tout le contraire de ce qu’il a fait jusqu’à maintenant, en annonçant une réforme profonde de l’Etat qui s’appuierait sur une nouvelle décentralisation, qui  peut y croire ?  Mais il faut pourtant d’urgence remettre les classes moyennes au coeur des enjeux publics. Il faut basculer très vite le financement de la protection sociale sur la TVA à 20% (oui,  je sais, ça fait hurler certains), seul impôt qui fait participer tout le monde plus les importations, plafonner les allocations maladies, retraite et chômage, accroître fortement les incitations à travailler et plus longtemps, augmenter la productivité de l’Etat et des collectivités locales. Ainsi, en limitant les dépenses sociales sans réduire la protection des ménages les plus modestes, on ponctionnerait moins les classes moyennes  et on pourrait allouer davantage au service public. Si nous avions le même  niveau de dépenses sociales que la moyenne de nos partenaires européens, nous libérerions 100 milliards d’euros qui pourraient être alloués à des baisses d’impôts ou à la hausse d’autres dépenses. Et à rembourser notre dette !

 

 


LA FRANCE EN SOUFFRANCE

Marianne pleure

Attentat mardi soir sur le marché de Noël de Strasbourg. Triste. Pas de commentaire.

La croissance a du plomb dans l’aile.

Un petit rayon de soleil dans cet océan de morosité : deux jours de suite que la bourse est dans le vert. Ce soir elle remonte sur les 4 900 points. Les espoirs d'un apaisement des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et les propos de Donald Trump sur un possible accord entre les deux pays alimentent cet optimisme. En Europe, l’Italie proposerait à l’Union européenne de ramener son objectif de déficit pour 2019 de 2,4% à 2% du PIB. Bel effort,  comme quoi les populistes peuvent devenir raisonnables. Chez nous ce sera plutôt l’inverse. La France avait déjà accumulé un retard de croissance par rapport aux autres grandes puissances économiques. Mais l’année dernière, on avait pu croire qu’elle renouait avec une activité plus conforme. Hélas, depuis le début 2018, elle se traine à nouveau et la crise des « gilets jaunes » va provoquer un ralentissement majeur dont nous n’avions vraiment pas besoin. Un ralentissement qui risque de toucher de plein fouet nos TPE et PME. En écoutant Bruno Le Maire, j’ai eu un vertige : il tablait encore hier sur 1,6% pour cette année,  avec un impact de 0,1% en moins quand la  Banque de France l’estime à -0,2%.  Je suis donc allé voir sur l'Insee les chiffres de la croissance 2018 : 0,2 au 1er trimestre, 0,2 au second, 0,4 au 3ème. Et maintenant on peut espérer 0,2 au 4ème selon la Banque de France. Soit 1% pour l’année ! Je voudrais qu'on m'explique comment Mr Le Maire et les médias peuvent annoncer au moins 1,5% ???? Mensonge ? Désinformation ? Il est vrai que 1% de croissance au lieu de 1,7 espéré, ça fait un sérieux trou de plus dans la caisse : quelques 15 milliards d‘euros voir plus. Les conséquences de ce ralentissement risquent d'être rudes pour l'emploi, et, évidemment, pour le déficit public. Des faillites de PME et TPE sont à prévoir, notamment dans les secteurs les plus touchés par la crise : le commerce, la grande distribution, l'hôtellerie, le tourisme et le transport. Et ce ralentissement va automatiquement limiter les marges de manœuvre du gouvernement en matière de relance du pouvoir d'achat. Cela n'empêche pas des irresponsables d'appeler à un "Acte V" samedi prochain et certains vont même jusqu’à inventer un complot avec l’attentat de Strasbourg. Proprement indigne !

Pas de quoi fermer le robinet.

Donc, malgré tout, Macron-Père Noël a ouvert les vannes : coup de pouce de 100€ pour le SMIC qui sortira directement des caisses de la Providence sans qu’il en coûte à l’employeur, en plus de la revalorisation prévue au 1er janvier, les heures supplémentaires complètement défiscalisées, possibilité d’une prime du patron sans charges ni impôts, la hausse des taxes sur les carburants annulée évidemment, ainsi que la hausse de la csg pour les retraites en-dessous de 2 000€. Les évaluations de la dépense faites par Bercy tournent autour de 10 milliards d’euros. Un montant sous-estimé probablement pour ne pas  affoler Bruxelles. On serait plus près de 14 ou 15 milliards en réalité si l’on en croit la calculette d’Agnès Verdier-Molinié, généralement plus fiable. Pour satisfaire les gilets jaunes cela devrait suffire, même si les  premières réactions sont grognonnes.  Mais, que voulez-vous, certains ont pris le goût du pouvoir par la rue et le goût de l'hyper médiatisation des chaînes continues.

Comme d’habitude, on a donc tout fait à l'envers.

Normalement, il aurait fallu d'abord faire des réductions des dépenses publiques avec des réformes structurelles profondes comme l’avait réalisé l'Agenda 2010 de Schröder en Allemagne. Puis on aurait utilisé ensuite les surplus dégagés pour améliorer le pouvoir d'achat en baissant substantiellement les impôts. Chez nous, on fait le contraire. Il resterait à espérer que le gouvernement a prévu d'accélérer la mise en place des réformes indispensables et la réduction des dépenses publiques mais c'est peu probable car il n'a plus aucune marge de manœuvre, d’autant plus que maintenant « l'état de grâce » de Macron est bel et bien terminé. Curiosité : l’année 2019 commence avec un trou financé par la dette et va se poursuivre avec un autre trou, celui généré par le point de croissance qui manque. Le Maire qui annonce des baisses d’impôts va devoir se  transformer en Mandrake.

Voilà où conduisent l’hypercentralisation doublée du mépris des classes moyennes et le déni. La révolte n’a compté finalement que quelques dizaines de milliers de personnes et elle n'aurait pas eu autant de retentissement sans... les casseurs. C’est bien dommage d’avoir été obligé d’en passer par là pour être (un peu) entendu. Un effort a été fait, mais la plus grande partie des classes moyennes est encore tenue à l’écart.

 

 


LE PERE NOËL EST PASSE

Noel

Ou plutôt Saint-Nicolas…

A quelques jours près, la coïncidence aurait été amusante  puisque Saint-Nicolas passe le 6 décembre. La seule personne qui peut aujourd'hui sortir la France de la crise ressemble fortement à celui qui vient apporter les cadeaux. Il est descendu ce soir du haut de son trône élyséen avec une bonne quinzaine de milliards à distribuer. Il ne manquait que la voix doucereuse de Tino Rossi en fond sonore. La  magie de Noël va-t-elle opérer ? Ce soir on a  donc appris ce que le Président, prophète de l’Etat providence, (donc ceux qui paient l’impôt), a offert comme cadeaux au-delà de la suppression de la taxe sur les carburants pour 2019 déjà obtenue. Une jolie liste, en vérité,  bien technocratique à souhait : une prime de 100€ à chaque smicard qui ne coûtera rien à l’employeur, en plus de la revalorisation du smic déjà programmée, la fin de la hausse de la CSG pour les petites retraites de moins de 2 000€ (encore  pas pour nous), les heures supplémentaires seront défiscalisées et sans charges, les employeurs qui le peuvent  devront verser une prime de fin d’année, elle aussi sans impôts ni charges. « Elle est pas belle la vie ? » 

Et qui c’est qui va payer tout ça ?

Voilà des mesures qui  sont de nature à aider les fins de mois. Pas pour tous, évidemment. C’est mieux que rien, mais le  Père Noël est encore dans son  schéma techno  et sa vision comptable. Si le but était de baisser les impôts et les charges pour la « classe moyenne », la cible n’est que partiellement atteinte, à cause d’un  problème qu’il  ne prend toujours pas en compte : seulement 45% des Français paient l'impôt sur le revenu !  Et  pour ceux-là il faudra continuer de payer, et probablement un peu plus  encore. Faudra bien trouver les 15 milliards que coûte le contenu de sa hotte. Encore heureux, il n’a pas touché à l’ISF ni à la flat tax. Ouf ! Mais on évoque déjà un relèvement des tranches supérieures de  l'impôt sur le revenu... Ce sont surtout les entreprises qui vont être visées avec un report ou une suppression de la prochaine baisse des taux d'IS. Avec des recettes fiscales de 48,4 % du PIB en 2017, la France est la championne d'Europe des prélèvements : une hausse de 0,7 point en 2017. Dans l’affaire, Macron a totalement oublié la compétitivité, c'est vrai que ce n'est pas très grave,  au point où  on en est. Ce problème n’est pas dans l’urgence économique et sociale.

Révolution à la petite semaine.

La situation est asses surréaliste et plutôt étrange. La semaine, tout est calme,  ou presque. Et la révolte se déroule juste un jour par semaine : le samedi. Ce  jour-là, les casseurs entourés de gilets jaunes entraînés par le mouvement, et la police se donnent rendez-vous. De préférence à Paris. Et chaque semaine, chaque camp se déplace pour gagner la bataille du jour. Avouez que c'est assez unique. Mais l'impact du mouvement et les manifestations violentes auxquelles il donne lieu, est une catastrophe pour l'économie française. Directement, avec l'effondrement en décembre de la grande distribution, du commerce mais aussi de l'hôtellerie et du tourisme ;  beaucoup d’enseignes réalisent plus de la moitié de leur chiffre d’affaires annuel et risquent de se trouver en mauvaise posture une fois passées les fêtes. Indirectement, avec la détérioration spectaculaire de l'image de la France auprès des investisseurs étrangers. Notre balance des paiements, déjà mal en point, ne dira  pas merci. Avec le temps, le discours protestataire s’est radicalisé, et les extrêmes des deux bords  s’emploient à souffler sur les braises. Mélenchon y prend même son pied. Ce type devrait faire vraiment peur tellement il fait penser à Robespierre. Qu’en sera-t-il samedi prochain. Tout le monde attend évidemment... « samedi », puisque c'est la révolution du samedi. Pas sûr que les mesures annoncées ce soir soient suffisantes pour calmer complètement le jeu. Il faudrait l’espérer, même si le message des Français qui bossent et qui en ont ras-le-bol d'être matraqués par les impôts n’a pas vraiment été entendu. Pour l’instant Bruno Le Maire promet une baisse des prélèvements à la fin du quinquennat...d'1%, ça fait rêver, non ? Un objectif qui paraît dérisoire, alors qu'on est huit points au-dessus de la moyenne de la zone euro. Enfin on peut miser sur le retour au calme pour le samedi suivant.  En effet, les manifestants ne pourront sûrement pas venir car c'est le début des vacances scolaires... Faut pas exagérer non plus.

Quant à la croissance,  elle est définitivement en berne pour 2018. Après les deux premiers trimestres à 0,2, seul le troisième a rempli le  contrat avec 0,4. Pour le dernier,  la  Banque de France vient de diviser par deux sa prévision de 0,4. On est loin, très loin des 1,5%  envisagés par Bercy ! Voilà des marges encore réduites pour le gouvernement. Heureusement, il y a la dette… On n’est plus à quelques milliards près.

 


CE GAUCHISME QUI TUE LA FRANCE

Révolution russe

 

Et  voilà, l’ISF de nouveau sur la sellette.

Rien que d’en parler, c’est comme si on avait rétabli cet impôt imbécile qui n’existe nulle part en Europe et même dans l’OCDE. Car, pour les investisseurs, la crainte de  l’instabilité fiscale est aussi nuisible que sa réalité. Evidemment, non seulement il  ne faut pas le rétablir, mais il faudrait aussi supprimer l’IFI. Ou alors ne nous  plaignons pas que les milliards fuient la France, nous condamnant un peu plus chaque jour à partager… la  pauvreté ! Il y a des totems qui ont la vie dure.

« Le problème vient de loin. »

C’est la phrase  en vogue à « En Marche » en ce moment, tentative naïve de faire  porter  le chapeau à l’ancien  monde. Dommage tout de même que le « nouveau » ne fonctionne pas.  Oui, le  problème vient de loin et il porte  un nom : le socialisme. Le problème de la France vient de ce qu’elle a emprunté le chemin inverse de  tous ses concurrents. Elle est  devenue de plus en plus socialiste alors  que ceux avec qui elle échange l’étaient de moins en moins. Position qui fait de notre pays le champion du monde de la taxation et des prélèvements publics avec la croissance la plus anémique.  Et par son niveau de redistribution et le nombre des dispositifs « sous conditions de ressource », il est pratiquement le seul pays socialiste de la planète ayant atteint ce niveau d’étatisation. Le mal était endémique jusqu’à la prise de pouvoir de Mitterrand. Il s’est aggravé avec des décisions majeures non financées comme la retraite à 60 ans,  avec les nationalisations et autres inepties collectivistes. Il a empiré sous Jospin et Hollande. Les gouvernements de droite n’ont été que des intermèdes qui n’ont guère permis de toucher au système. On a donc continué de financer par   toujours plus de dette et le cercle vicieux que l’on connaît pour les impôts et les taxes.

Le paradoxe de l’Etat-providence.

Les  Français semblent réclamer toujours plus de  services et d’allocations à l’Etat et hurler dès qu’il faut les financer.  Ce n’est qu’une apparence.  Le système en place  est tellement pervers, qu’un peu plus de la moitié des Français est sous assistance pendant que l’autre petite moitié est celle qui finance, généralement sans profiter des aubaines. Le point de repère c’est le  « pouvoir d’achat » que l’on finance par  la « redistribution » parce que nos entreprises aux semelles de plomb ne créent pas  suffisamment de richesse. On prend aux uns pour donner aux autres. Ailleurs dans le  monde, et dans la majorité des pays européens, les citoyens ont compris que le pouvoir d’achat n’est pas une « denrée » qu’on peut augmenter d’un coup de baguette magique, comme s’apprête à le faire Edouard Philippe qui va nous sortir de la hotte du Père Noël une prime de 1 000 €, mais qu’il faut d’abord produire la richesse. Ce raisonnement de base échappe à  nos compatriotes habitués à  être exonérés d’impôts sur le revenu et en même temps de taxe d’habitation, tout en « touchant » toutes sortes d’aides. Pour eux, il n’y a pas de lien évident avec le travail. Par contre, ceux-là sont sensibles à tous les revenus élevés et trouvent normal que les « riches » paient. Pour les satisfaire,  notre système de prélèvement est donc devenu confiscatoire. Pour autant, les services publics n’en sont pas forcément plus performants. Du fait des intérêts de la dette qui pèsent sur le budget, ce serait même le contraire. Dans cet esprit, et en bonne logique, certains profitent de la crise actuelle  pour demander le rétablissement de l’ISF. Cet impôt rapportait quelque 7 milliards d’euros par an : une goutte d’eau. Mais symbolique, parait-il.  Tellement symbolique qu’il a fait fuir les familles riches et a engendré un manque à gagner fiscal de plus de 30 milliards en impôts classiques que ces familles auraient payé en France. Or l’impôt est fait pour financer les dépenses de l’Etat, il n’est pas fait pour punir le riche !

Egalitarisme mortifère.

Le  cri de colère des « gilets jaunes » est en train d’être détourné. Ceux qu’on a d’abord vu manifester,  ce sont ces Français des classes moyennes, habitant la France dite périphérique,  souvent les lotissements pavillonnaires des premières et deuxièmes couronnes des grandes villes, ou plus prosaïquement à la campagne, comme on dit. On travaille à deux avec les salaires d’aujourd’hui : il ne reste pas  grand-chose une fois qu’on a tout payé. Deux voitures sont souvent obligatoires pour aller et venir, alors le prix du carburant, ça compte. La décision de lui faire porter  le « chapeau » de la transition écologique a été la goutte d’eau de trop.  Ce qui s’exprimait clairement, c’était le ras-le-bol fiscal auquel s’ajoutait un ressenti négatif, celui d’être  méprisé. Comme le dit François-Xavier Bellamy : « Les Gilets jaunes sont des personnes à qui l'on dit qu'il faut changer sinon ils resteront des ploucs, des ringards, qu'ils fument des clopes et qui roulent au diesel. On leur demande de changer mais ils sont dans l'incapacité de changer car on ne leur offre aucune alternative. Et en plus, on les méprise, on les insulte en disant qu'ils ne changent pas assez vite ». Rien  à voir avec ce que le mouvement tend à devenir, où les revendications mille fois entendues et irresponsables prennent le dessus avec le discours égalitariste bien connu, entretenu par les Mélenchon de service. La surenchère gauchiste est un classique du genre : ses militants n’ont pas leur pareil pour infiltrer et imposer leur discours démagogique. Elle s’accompagne toujours de la violence,  dans la bonne vieille tradition révolutionnaire. La preuve, les mêmes réseaux tentent d’enflammer les lycéens pour ajouter aux désordres. Ces revendications conduiront à encore plus d’impôts et de dette, puisqu’on ne mettra pas nos entreprises en situation de produire la richesse supplémentaire que l’on pourrait  partager. Les Gilets jaunes ne revendiquent pas l'émancipation de l'individu, la mobilité, mais de rester là où ils sont, ce qu'ils sont et que leur monde reste vivable et humain. S’ils n’y prennent garde, les vrais « gilets jaunes »  pourraient se retrouver « gros Jean» comme on dit à la campagne.

Et la croissance ?

Avec cet épisode et ce qu’il va être obligé de lâcher, le gouvernement peut définitivement dire adieu à son objectif de croissance pour 2018, qui était déjà bien entamé. Un malheur n’arrivant jamais seul, le pétrole repart à la hausse après la réunion de l’Opep, et les bourses continuent de plonger, malgré  le léger rebond de Paris hier. L’arrestation de la patronne de Huawei a même provoqué un début de panique boursière à Wall street jeudi. Bref, l’horizon se bouche.

 


CETTE CRISE QUI VIENT : LES SIGNES AVANT-COUREURS SE PRECISENT

Baisse de l'euro

 

Bien évidemment je n’oublie pas la crise que nous vivons avec l’épisode « gilets jaunes » et la séquence parisienne de samedi prochain qui va certainement décider de  la suite, selon qu’elle sera « maîtrisée » ou pas. Cela ne doit pas nous empêcher de regarder ce  que le vaste monde nous prépare.  Là aussi, il semble que l’orage monte. Après le « krach rampant » qui a repris après un léger rebond,  voici les inversions de courbes des taux aux Etats-Unis. Si elles se confirment, elles annoncent une récession.  Explications.

Le contexte.

En ce moment le grand jeu chez les prévisionnistes est d'anticiper deux événements majeurs : un krach boursier aux États-Unis dont certains affirment qu'il aura lieu en juin 2019, d'autres fin 2019 ou mi-2020, sans plus d'explications... et une récession aux États-Unis que beaucoup s'accordent à voir à la mi-2020. L'euphorie qui a suivi l'annonce d'une trêve entre la Chine et les États-Unis a fait long feu. Le président américain Donald Trump a envoyé une salve de tweets peu accommodants. Il est prêt à prolonger la trêve, mais il reviendra à la politique de hausse des droits de douane si un « véritable accord » avec la Chine se révélait impossible. C'est normal et c’était prévisible : le différend entre les États-Unis et la Chine va bien au-delà du seul problème du déficit commercial

Les  marchés financiers réagissent.

Sur fond de  trêve fragile dans la guerre commerciale qui oppose Pékin à Washington, mardi, les principaux indices américains, le Dow Jones et le Nasdaq, ont reculé de près de 3 %. Et mercredi, dans le sillage de Wall Street, les places européennes ont entamé une nette baisse qui s’est   prolongée encore aujourd’hui à Paris où le CAC 40 cède encore 3,30 % : les marchés ont pris conscience que la trêve n'est rien d'autre qu'un apaisement de façade à ce stade. Pas de répit donc sur les marchés financiers.

La vraie raison de la baisse est ailleurs...

Ce qui a vraiment inquiété les marchés aux États-Unis, c'est la courbe des taux d'intérêt des emprunts d’état américains en fonction de leur durée. Les taux courts sont déterminés par la Banque centrale américaine, la FED, alors que les taux longs sont établis par le marché, en fonction de l'offre et de la demande. Normalement, les taux longs sont supérieurs aux taux courts. C'est logique : vous voulez recevoir plus de rémunération si vous prêtez votre argent à l’État américain plus longtemps. Mais lundi dernier  la courbe des taux s'est « inversée ». Les taux longs sont passés en dessous des taux courts. Cela veut dire que les marchés anticipent une baisse des taux à moyen terme, autrement dit un ralentissement de l'économie américaine, voire une récession. De quoi créer la panique sur les marchés.

Les banques ont enregistré de forts reculs.

C’est en lien avec les marchés. Les  banques sont exposées,  forcément. JPMorgan a cédé 4,46 %, Goldman Sachs 3,82 % et Bank of America 5,43 %. On observe un aplatissement de la courbe des taux : la différence entre les taux courts et les taux est de plus en plus mince. Sans entrer dans le détail et pour faire court, mardi, la courbe entre le 3 et le 5 ans s'est inversée, nourrissant l'inquiétude des investisseurs. Heureusement, il  faut encore relativiser, le meilleur indicateur d'un retournement imminent est la courbe entre le 10 ans et le 3 mois. Si l'écart se réduit de plus en plus, il reste encore 50 points de base. Pour  l’instant !

L’excitation post cessez le feu « Chine/Etats-Unis » est retombée. Comme il fallait s’y attendre, on revient aux vrais sujets : le ralentissement de l’économie Européenne et le ralentissement annoncé de l’économie US en 2019/2020, et bien sûr aussi le ralentissement de l’économie Chinoise. Maintenant la question sur les marchés n'est plus de savoir s'il y aura une récession aux États-Unis ou une crise sur les marchés, mais de savoir quand elle aura lieu. Et les investisseurs ont décidé, brusquement, de l'anticiper. En toute logique, la baisse des indices boursiers continue donc.

 


LA POLITIQUE DU PIRE.

Gaulois2

 

Philippe n’est pas à la hauteur.

J’ai encore en tête  l’image de ce Premier Ministre  désemparé faisant part de son émotion devant le  triste spectacle des dégâts commis à l’Arc de Triomphe. Il était « choqué » ! Mais ce n’est pas ce qu’on attendait de lui. Ce sont les décisions pour faire respecter l’Etat qui ont manqué  comme elles ont manqué à Notre-Dame des Landes. Il est  l’image d’un pouvoir qui tremble et qui ne comprend  pas ce qui lui arrive. De même, l’attitude de Darmanin à l’Assemblée nationale faite de mépris et de mauvaise foi quand il répond à l’opposition est insupportable. Ces gens-là ne se rendent pas compte à quel point ils suscitent la colère : celle que je ressens est à l’aune de celle de beaucoup de Français en gilets jaunes ou pas. Édouard Philippe, a enfin annoncé qu’il proposait un moratoire de six mois sur la hausse des taxes liées aux carburants le 1er janvier 2019. Les gilets jaunes traitent évidemment cette décision par le mépris et toutes les formations de l’opposition estiment que le geste est insuffisant. Il ne suffit pas de seriner « c’est un geste fort »,  un élément de langage auquel tous les ministres et tout ce que compte la macronie sont astreints, pour qu’il le soit.  C’est trop peu et trop tard  pour reprendre une vieille formule. Seul Daniel Cohn-Bendit regrette que la politique écologique du gouvernement recule. Vit-il seulement en France et y paie-t-il ses impôts ? Ce faisant l’exécutif se rend-il compte qu’il pratique la  politique du pire ? Quand il annonce « une vaste concertation qui permettrait de dégager des pistes utiles » avec tous les  partenaires et élus  locaux, après des mois de mépris, il ne faut pas s’étonner s’il n’est pas pris au sérieux. Surtout que le « nouveau monde » continue de rejeter la responsabilité de la situation sur les représentants de « l’ancien monde » responsables de tout, à commencer par la désindustrialisation du pays. Ce qui est vrai c’est que le ras-le-bol fiscal a bien commencé avec la présidence Hollande, mais le gouvernement actuel, en prolongeant la même politique, l’a amplifié, ce que soulignent  les élus « Les Républicains » depuis des mois. L’écrasement des classes moyennes a été pratiqué sciemment  et la France périphérique traitée pour négligeable. L’explosion, Macron en porte toute la responsabilité. La  liste des erreurs qu’il a ajoutées est longue : arrogance technocratique, amateurisme du groupe parlementaire En Marche et de ministres inconnus, pratique jacobine du pouvoir, excès de puissance de la caste de Bercy…      

Macron joue la montre.

Et la ficelle est tellement grosse que même le « gilet jaune » de base, qui filtre son rond-point, l’a comprise : on fait la  paix pendant six mois jusqu’aux élections, et on reprend le  même chemin  après. C’est irresponsable. L’atmosphère nationale est délétère : les pires exactions ont eu lieu et Macron continue de sous-estimer la colère d’un peuple qui n’a rien à perdre. Le « geste d’apaisement »  est toujours attendu, mais le pouvoir refuse de voir la réalité. Il prend le risque de redonner l’opportunité aux bandes de casseurs de profiter de la prolongation du mouvement pour continuer à commettre leurs méfaits, tandis que les revendications d’une masse sans organisation vont croître et embellir dans tous les sens, sensiblement prise en main, par en-dessous, par les réseaux gauchistes. Ainsi vient se greffer une révolte lycéenne, poussée par les pédagogistes qui rêvent de faire reculer Blanquer sur ses décisions de bon sens. Il est peut-être encore temps : un changement radical des priorités et de la  méthode est possible pour peu que la raison l’emporte sur l’entêtement. On attend que le régalien joue son rôle, et d’abord  en faisant respecter l’ordre public,  ce que la droite républicaine ne lui reprochera jamais, ensuite en remettant dans le jeu et pleinement, tous les rouages des institutions : coopération avec le Sénat, concertation avec les corps  intermédiaires, réseaux d’élus locaux et syndicats.  Aucune solution ne peut sortir du cri de colère exprimé par une masse informe. Cela ne veut pas dire qu’elle ne soit ni entendue, ni comprise.

Le RN en embuscade.

A voir la  part belle que les médias donnent à la  présidente du Rassemblement national, qui contribue à la remettre en selle, on  peut se demander si ce n’est pas ce que recherche le pouvoir. Car  elle reste la meilleure adversaire de Macron, qui lui garantit de rester au pouvoir.  Un calcul machiavélique qui expliquerait que les brigades anti-émeutes de  la gendarmerie n’aient pas été utilisées samedi dernier et  soient restées  l’arme au pied dans leur cantonnement à Versailles. C’est jouer avec le feu. Les  concessions faites vont  peut-être calmer l’ardeur des « gilets jaunes »  modérés, mais il faut craindre qu’en s’étiolant, le mouvement ne se radicalise et devienne encore plus violent. C’est bien ce qu’espère le Rassemblement national. Il ne propose rien, il se contente de surfer sur les mécontentements d’un peuple dopé à l’Etat providence, socialisé comme jamais, où ceux qui bossent paient pour tous les régimes « sous conditions de ressources », pris dans l’enfer de ses contradictions à réclamer toujours plus de services à l’Etat sans se rendre compte que ce dernier ne peut  même  plus financer correctement ceux qui existent. Si le RN  parvient jamais au pouvoir, on aura alors une pleine idée du pire.

 


GILETS JAUNES ET IMPOSTURE VERTE

Bagarre_village_gaulois

 

Une révolte est toujours désastreuse.

Rappelons-nous le désastre des portiques autoroutiers avec les « bonnets rouges ». Voici maintenant la révolte des « gilets jaunes » déclenchée par le prix des carburants. Tout ça parce que nos gouvernants ne conçoivent l’écologie qu’à travers des taxes vertes. Le malheur c’est qu’elles viennent s’ajouter à un niveau de prélèvement très élevé qui justifie le « ras-le-bol ». Après, il faut faire la part des choses : le spectacle des violences auxquelles on assiste de week-end en week-end n’est pas le fait des « gilets jaunes » mais de groupes de casseurs qu’on appellera comme on voudra. Ils ne m’étonnent pas vraiment : quand un Etat recule devant quelques dizaines de zadistes comme   à Notre-Dame des Landes, le  signal qui est envoyé ne peut que déboucher sur de tels débordements. Les dégâts  causés sont inexcusables et les auteurs  méritent d’être recherchés et  poursuivis. On peut penser, comme l’affirme Luc Ferry, que le gouvernement a les moyens d’empêcher ces désordres, surtout quand ils touchent des lieux très symboliques comme l’Arc de Triomphe. On peut alors légitimement se demander ce que recherche l’exécutif. On hésite entre incompétence et machiavélisme. Cela n’empêche pas que la colère des gens ordinaires qui manifestent, ou pas d’ailleurs, est profonde. Les taux d’adhésion aux revendications contre les taxes font état de soutiens énormes, dépassant 80%, dans les sondages. Du jamais vu.

Un Etat escroc.

Les Français en « gilets jaunes » ne sont pas contre la transition écologique. Mais ils ont compris que la hausse des taxes « vertes » ne la finance pas. C’est un prétexte. Ils voient bien qu’il s’agit avant tout de mesures de rendement pour remplir les caisses du Trésor public. Ainsi, entre 2018 et 2019, le produit de la TICPE a augmenté de 3,9 milliards d’euros. La quasi-totalité est allée nourrir le budget général  et seuls 80 millions seront reversés sur le compte « dédié » spécial « transition énergétique ». La vérité c’est que le gouvernement se livre à un jeu de bonneteau : la suppression de la taxe d’habitation  pour 2018 aura en effet coûté 3,8 milliards. Le parallèle est facile à faire. Et la projection à l’horizon 2020 est identique : les hausses prévues des taxes (19 milliards) sont appelées à couvrir les 18 milliards de coût de la suppression totale de la taxe d’habitation que l’Etat s’est engagé à compenser aux collectivités à l’euro près. L’erreur de Bercy a été de vouloir combler les pertes de recettes générées par ses réformes de baisses d’impôts  comme l’ISF  ou de cotisations sociales, par une augmentation de la fiscalité verte et de la CSG. C’est clairement une « escroquerie ». Le choix de la facilité alors qu’il aurait fallu plutôt engager une baisse sérieuse des dépenses publiques. Et les Français doivent avoir clairement dans l’esprit que c’est un tsunami qui va leur tomber dessus : selon les prévisions actuelles des finances publiques pour 2022, le  produit de la fiscalité énergétique passerait de 50 à 67 milliards. Un « Everest fiscal », selon l’expression d’Agnès Verdier-Molinié, qui ferait passer la fiscalité verte à 2,53% du PIB, une des plus élevée du monde alors que notre pays est plutôt un bon élève avec moins de 1% d’émission de CO2. Pourquoi être les « premiers de la classe » alors que nous avons déjà une fiscalité confiscatoire. Tous les Français se retrouvent dans le sentiment d’un matraquage fiscal. Car les 1 038 milliards de prélèvements  que nous observons aujourd’hui sont appelés à devenir 1188 milliards en 2022 si le même cap est maintenu.

Une autre fiscalité écologique est possible.

Pour être acceptée, une fiscalité verte doit être équitable, neutre et claire. L’équité consisterait à imposer de la même façon toute atteinte identique à l’environnement, quelles qu’en soient les causes. Si on se réfère au prix de la tonne de gaz à effet de serre émise à 44,60 €, en comparaison l’essence devrait supporter 11 centimes/l ce qui est nettement moins que ce qui est perçu aujourd’hui ! Cela supposerait donc que l’Etat se focalise sur d’autres produits que le carburant qui porte déjà plus que sa part.  D’autre part, la fiscalité écologique doit être neutre à la fois pour les agents économiques et pour les finances publiques. Cela veut dire que chaque euro perçu doit être compensé par un euro rendu. Tout autre façon d’agir ne peut qu’alourdir la pression fiscale, réduire la compétitivité, baisser le pouvoir d’achat. Enfin, l’effort  consenti doit être clair : les fonds perçus pour la transition écologique doivent vraiment abonder un compte dédié à comptabilité séparée et régulièrement audité pour être public. On pourrait ainsi, à taxation constante, modifier progressivement l’assiette de l’impôt, en taxant la pollution plutôt que le travail ou le capital… Une voie vertueuse que le gouvernement pourrait emprunter s’il était honnête.

Si la hausse des carburants a déclenché ce vent de colère, c’est parce qu’elle ne répond à aucun des trois critères précédemment énoncés. Elle n’est pas équitable, car elle ne touche pas les autres produits émetteurs de gaz à effet de serre, elle n’est pas neutre car elle aboutit à une hausse de la pression fiscale non compensée, et elle n’est pas claire parce qu’elle est absorbée dans l’insondable et obscur budget de l’Etat.  Un déclencheur, car c’est la goutte qui fait déborder le vase ! Comme  on le  voit, si le gouvernement et  Macron veulent sortir de  la crise, le chemin n’est pas bien compliqué. Il suffit d'arrêter de mentir.  D’être vertueux !

 

 


DES IDEES POUR REDRESSER LA FRANCE

Chantier

 

La question n'est plus de savoir s'il faut réformer la France. Mais comment la réformer.

Macron a lancé un train de réformes et certains considèrent que c'est déjà un exploit après des années d'immobilisme. On sait pourtant que c’est largement insuffisant, et qu’aucune des transformations engagées n’est allée assez loin, comme le démontre Agnès Verdier-Molinié dans son dernier livre. Et on sent à la grogne qui a gagné le pays, qu'il aurait fallut faire plus, plus vite et différemment. Facile à dire...? C’est sûr. Mais d'autres pays l’ont bien fait !

Une évidence.

Primo, il faut baisser les prélèvements obligatoires. Le plus vite  sera le mieux. Le  ras-le-bol fiscal qui éclate au grand jour avec les « gilets jaunes » vient de  loin. Un reflux avait été engagé par Sarkozy mais la crise de 2008 est venue tout enrayer.  Il a subi un coup d’accélérateur avec  le coup de massue fiscal de Hollande et Macron a  poursuivi peu ou prou la même politique portant les prélèvements à un niveau jamais atteint. Maintenant il faut faire vite, car ils sont asphyxiants. Mais pour les baisser, il faut réduire les dépenses de l’État. Et pour réduire les dépenses de l’État, il faut réformer…  mais vraiment réformer !

Par quoi commencer ?

Sans conteste, par une réforme des prestations sociales et une réforme du financement des retraites. Pour cette dernière, en évitant le détour, si possible, par  une usine à gaz fumeuse pour endormir tout le monde,  comme le système  à   points. L'âge du départ à la retraite doit être repoussé en s’appuyant sur  le constat que l'allongement de la durée de vie ne laisse  pas le choix, la retraite par capitalisation venant compléter la retraite par répartition.  Autre impératif : la baisse des prestations sociales dont notre  pays est le champion du  monde. Simplification,  suppression des doublons, contrôle strict des prestations versées : on peut le faire. En conséquence, les impôts pourront baisser.

L’économie ensuite.

Il faut rendre le  marché du travail beaucoup plus flexible. Ce qui a été entrepris s’est arrêté au milieu du gué et est resté beaucoup trop timide. Il faut aussi des contraintes plus strictes d'acceptation d’emploi par les chômeurs, avec la création de mini-emplois, qui, comme on l’a observé ailleurs, deviennent avec le temps des vrais jobs à plein temps.  Naturellement, il faut accompagner d’un versement d'allocation chômage très strict, assorti d’une professionnalisation et d’une amélioration sensible des agences pour l'emploi. Dans le même temps, les entreprises  doivent pouvoir accompagner le  mouvement  par leur capacité accrue de développement. Le chemin passe inévitablement par un basculement sur la TVA de la plus grande partie des charges qui pèsent sur elles. Trois points de  plus sur la TVA à 20% devraient suffire. C’est la solution la plus juste, parce que tout le monde la paie, la plus rapide et la plus efficace économiquement parlant. On ramènera ainsi leur compétitivité  à la moyenne européenne : elles pourront reconquérir des parts de marché et atténuer ainsi le déficit de notre balance commerciale. Un cercle vertueux peut se mettre en place qui conduit à la croissance grâce à la hausse des investissements et des salaires.

C’est possible.

Oui, on peut le faire ! La  preuve : jugeons-en par les résultats économiques de l'Allemagne aujourd'hui ! Plein-emploi, excédent budgétaire, excédent commercial, dette en baisse, hausse des salaires et du pouvoir d'achat, l'Allemagne « a fait le job »  et a  commencé avec Gerhard Schröder le 14 mars 2003 avec son « Agenda 2010 ».  C’est le chemin qu’elle a emprunté et  elle s'est réformée. Certes, au prix de sacrifices,  mais les résultats sont là. L’Allemagne est aujourd’hui la locomotive de l'Europe. L’Allemagne l’a fait, pourquoi pas nous !

Le  cœur de la méthode : exiger et aider.

Schröder déclarait en 2012, en faisant le bilan de son « Agenda 2010 » :
« De mon point de vue, le principe fondamental qui est au cœur des réformes de l'Agenda 2010, c'est le principe "exiger et aider" (require and support). Ce principe concerne l'équilibre entre la solidarité d'une part et la responsabilité individuelle d'autre part. Certes, l'État-providence garantit - et doit garantir - que les gens ont droit à une protection dans les moments qui constituent une menace pour leur existence. Mais il ne faut pas absoudre les gens de leur devoir de faire tout ce qu'ils peuvent pour éviter de demander une aide. »
Rien à dire de plus.

J’attends « l’agenda 2026 ». Qui osera faire de la  France la « locomotive de l’Europe » dans sept ans ? Un rêve ? Non, on  peut  le  faire !

 


DU NEUF CHEZ "LES REPUBLICAINS" !

Equipe thématique LRl'équipe thématique

 

La rénovation avance.

Il est très facile de critiquer le Président des Républicains. Encore plus de lui faire des procès d’intention ou de baver sur ses propos  avec le chœur des « vierges effarouchées » qui ne sont  la plupart du temps que des lobbies mal intentionnés. Et surtout quand on n’a pas eu le courage, comme il l’a fait, de prendre la  tête d’une formation en ruine. Je ne suis pas pour autant un zélateur dévoué de sa  personne. Je lui reproche de ne pas  avoir géré convenablement le conflit qu’il a eu avec Virginie Calmels. Il a eu aussi des accidents de parcours dont il  aurait pu se dispenser comme ses  propos enregistrés clandestinement. Néanmoins, force est de constater qu’il s’est attelé à la reconstruction du parti et que  les « travaux » avancent. Tout ce qu’il avait annoncé a été mis  en  place : bureau politique largement ouvert, Conseil des sensibilités présidé par Jean Léonetti, Comité des Maires confié à Gil Averous, Maire de Châteauroux et Agnès Le Brun, Maire de Morlaix, l’école des cadres du parti sous la houlette de Julien Aubert, député de Carpentras, comité du projet avec Guillaume Larrivé et Luc Ferry… Et dernièrement, Laurent Wauquiez vient de désigner l’Equipe Thématique sorte de shadow-gouvernement de 34 membres, en confiant chaque domaine à un élu compétent. Sans oublier l’action d’assainissement des comptes avec un Plan de désendettement  adopté par le Bureau Politique. Enfin, toutes les instances départementales ont été renouvelées, conformément aux statuts, au mois d’octobre. Le parti est désormais complètement en ordre de  marche.

Le rajeunissement.

Ce qui frappe c’est le renouvellement. Le groupe parlementaire en a donné  le signal aux législatives : avec  la loi sur le non cumul des mandats qui peut présenter beaucoup d’inconvénients par ailleurs, de nouvelles têtes animent brillamment l’Assemblée nationale :  Damien Abad, Fabien Di Filippo, Virginie Duby –Muller, Annie Génevard, les Guillaume Peltier et Larrivé,  et avec les nominations de l’équipe thématique, ça n’est  pas fini.  Vous allez apprendre à découvrir une génération de personnes jeunes et compétentes qui vont entrer progressivement dans la lumière des  plateaux médiatiques. Au Sénat aussi, le  renouvellement a progressé chez Les Républicains et des talents comme Stéphane Piednoir ont rapidement pris la mesure de leur mandat et fait l’admiration de leurs collègues plus anciens.  Cela prouve au moins, que même étrillé par deux défaites dramatiques en 2017, le parti est solidement implanté dans les territoires et possède un vivier d’élus locaux qui a permis cette transmission de témoin d’une génération à l’autre. Quand on regarde aujourd’hui l’ensemble cadres-élus nationaux, on se dit que « Les Républicains » ont pris un sacré coup de jeune.

Le mouvement se poursuit avec la préparation des « Européennes ».

C’est un objectif que Laurent Wauquiez s’est fixé : renouveler aussi le groupe « Républicains » au Parlement de Strasbourg  et cela commence  par un rajeunissement de la liste. Une tâche difficile, car il faut négocier avec de fortes personnalités qui ont gardé des ambitions comme Rachida Dati et Nadine Morano, ne pas vexer  Brice Hortefeux, le fidèle, ménager des députés efficaces comme Alain  Cadec… Des piliers resteront probablement comme Philippe Juvin ou Geoffroy Didier, ce dernier cochant la case « jeunesse » brillamment. Pour contourner le casse-tête, Le  Président a pris le parti de la nouveauté. Ce sera le cas si la candidature « Bellamy » à laquelle il pense, aboutit.  Elle a le mérite de concilier les points de vue : Valérie Pécresse, par exemple, dont l’avis a été sollicité, en pense du bien. Après le travail sur le projet effectué à Menton au début de l’été dernier, qui a permis de jeter des bases suffisamment rassembleuses, toutes les conditions sont réunies, une par une, pour avoir une liste d’union de toutes les sensibilités sur un programme pro-européen, réaliste, privilégiant le bon sens. Toutes les conditions pour réussir. Et pour ringardiser définitivement Juppé et ses acolytes.

Avantage et inconvénient.

La démarche n’est pas sans au moins un inconvénient.  Celui de la nouveauté en est toujours un pour les  électeurs de droite. On ne vote pas pour des gens que l’on ne connaît pas. Pourtant, il suffit d’écouter Geoffroy Didier quelques minutes, comme lors de son passage à La Baule, pour se rendre compte de son assurance, de sa connaissance précise des dossiers et de l’intelligence de son discours. C’est que nos jeunes sont aussi au rendez-vous de la compétence.

L’avantage, c’est qu’avec cette nouvelle génération, on ne prend pas le risque qu’il traîne avec eux quelques inévitables scories liées à une vie politique déjà bien engagée, dans un pays prompt à accuser  et à  jeter aux orties. Il faut donc avoir confiance.  Certes, Laurent Wauquiez, par sa personnalité,  peut ne pas plaire  à tout le monde,  mais,  grâce à lui, « Les Républicains » ont un bel  avenir, et c’est heureux. Ce sont eux, « Les Républicains » qui constituent l’alternative démocratique raisonnable, d’autant plus que Macron s’autodétruit lui-même, n’arrive pas à sortir du trou où il a plongé avec  l’affaire « Benalla », et tire avec lui vers le fond tous ceux qui auront été tenté par le tropisme du « nouveau monde »,  à commencer par les « constructifs ».

2019 sera  une étape importante. Nous aurons besoin de tout le monde.  Pour ceux qui ont pris leurs distances, le moment est venu de remonter dans le train. Et d’abord en réadhérant. Car vous n’êtes pas au bout des (bonnes) surprises !

 


IL A ENCORE TAPE A CÔTE DU CLOU !

Archibald en colère

 

Macron ne comprend pas les  « gilets jaunes ».

Il ne sait pas vraiment qui ils sont.  Quand il pense « France laborieuse », il évoque plutôt  les  smicards,  qui ne sont pas à négliger mais qui sont toujours servis les  premiers, alors que le cœur des contestataires est constitué de tous ceux qui bossent et qui se prennent les hausses d’impôts et de taxes sans jamais bénéficier des aides « sous conditions de ressources ». Ce ne sont pas des poujadistes, ce sont des salariés, des artisans, des petits commerçants, des retraités, qui en ont marre d’alimenter le  tonneau des danaïdes, marre d’être traités comme des vaches à lait, sans jamais voir d’amélioration de  la  situation.  Tout cela est résumé par le  coup de  gueule de « Jacline » sur facebook : « Mais qu’est-ce que vous faites du pognon ? ».  En guise de réponses, Macron disserte.  Il fait des beaux discours devant des maires choisis, mais le plus  grand nombre n’est pas dupe. Il fait de beaux discours sur la transition énergétique, mais tout le monde  sait que la France fait partie des moins  pollueurs de la planète et que peu d’argent y est consacré. En bref, le sentiment s’accroit dans les classes moyennes qu’il nous prend pour des cons. Il  faut qu’il arrête d’emmerder les Français qui savent qu’ils ne sont pas les pire  pollueurs de la planète et qu’il sera temps de les solliciter le jour où les Chinois et  les  Américains appliqueront les accords de Paris.

Discréditer pour ne pas écouter.

La première parade qu’il tente c’est de discréditer  le  mouvement des « gilets jaunes » en l’assimilant à des séditieux d’extrême-droite de préférence, et les éléments de langage ont été diffusés avec suffisamment de cohérence pour qu’on en connaisse l’origine. D’abord par le Ministre de l’Intérieur, puis par les autres ministres. Lequel aura été ce week-end,  le plus odieux de Castaner ou de Darmanin ? Ceux qui reprochent à Wauquiez des allusions au nazisme quand il évoque l’eugénisme, ne sont pas en reste pour trafiquer l’Histoire en évoquant la « peste brune » (mot macronien) ou la lèpre nationaliste, juin 34 et j’en passe. Menteurs et malhonnêtes intellectuellement, de leur part ce n’est guère surprenant. Ils ont ordre d’instituer Marine Le Pen comme seule opposante face à Macron, aidés  par certains médias complaisants. Ils oublient  simplement qu’entre les deux, il y a le « peuple de France » (expression chère à Nicolas Sarkozy). Les gens se rendent bien compte, à voir  les « gilets jaunes » défiler paisiblement dans les rues d’Angers, de Poitiers, d’Orléans ou d’ailleurs, qui ils sont véritablement : trop blancs et trop français probablement pour plaire aux élites parisiennes. Mais la description que celles-ci en font est tellement fausse qu’évidemment le mensonge n’en est que plus flagrant.

L’excuse : c’est pas nous, c’est les autres. 

Ah, Gilles Legendre !  Il est pathétique. Rendez-vous compte, le ras-le-bol fiscal serait vieux de trente ans, alors  comment voulez-vous qu’en 18 mois … Sauf que La REM n’était pas obligée d’aggraver la situation avec un choc fiscal de 22 milliards (CSG), agrémenté d’une foultitude de taxes à tout va dont  le carburant n’est que la  partie émergée de l’iceberg. Il serait plus crédible si son groupe avait accepté le vote du Sénat d’intégrer les hauts fonctionnaires  qui touchent jusqu’à 300 000 € par an dans la loi sur « la moralisation de la  vie publique » (La REM s’y est opposé) et  n’avait pas pris l’initiative de voter l’exemption de  la CSG pour les députés. Le gouvernement réforme peut-être -encore que-, mais il n’a engagé aucun effort pour réduire les dépenses publiques, au contraire il dépense toujours  plus… à crédit. Il se comporte comme  la gauche l’a toujours  fait. Les Français s’en rendent bien compte. Résultat : la  croissance  n’est  pas au rendez-vous ! Inutile d’invoquer le passé.  Quant à la droite, il y a sept ans qu’elle n’est  plus  aux affaires,  autant dire  un siècle.  Encore a-t-elle eu à gérer une crise inouïe,  et pas si mal que ça ! Reste Bruno Le  Maire. Sa malhonnêteté intellectuelle n’est plus à démontrer.  Il donne maintenant dans la dramatisation. Les « gilets jaunes » nuisent à la France et seront responsables si le taux de croissance espéré n’est pas atteint. Une excuse trop facile, alors que l’on sait que l’économie est plantée depuis  le début  de l’année.

 L’intrusion des réseaux sociaux comme contre-pouvoir.

Prenons garde. Il faut avoir de la sympathie pour ce mouvement plus citoyen que certains voudraient le laisser croire, mais ne laissons pas détruire ce trésor qu’est la démocratie représentative. Ce serait prendre  le risque d’errements que la France a déjà connus, avec leur cortège d’horreurs. L’intrusion des réseaux sociaux comme contre-pouvoir peut paraître salutaire, laisser  prospérer serait très dangereux pour la démocratie : une assemblée citoyenne sortie de nulle part qui s’arrogerait un pouvoir de « constituante », par  exemple. Mélenchon en rêve ! Les Républicains sont trop timides. Certes, la « récupération »  est  un vilain mot.  Cependant il ne faut pas avoir peur de se poser en interlocuteur présent partout puisque le pouvoir méprise  la rue.  Des initiatives fortes seraient les bienvenues. Le diagnostic a été fait depuis longtemps : Laurent Wauquiez a été le premier à parler du trouble des classes moyennes.  Nous avons certainement  des propositions à faire, et pourquoi pas à travers une grande réforme fiscale qui rétablirait l’équité,  ce qui  prendrait le pouvoir actuel  à son propre piège ! Je suis certain que ce serait entendu par la  France qui bosse. Ce serait autrement  plus crédible que toutes les usines à gaz que nous pondent Macron et ses sbires, « sous conditions de ressources », ce qui exclut les « gilets jaunes », et les "machins" d'experts, ce qui s’appelle « taper à côté du clou ! ».

 


UN KRACH LENT MAIS BIEN REEL

Récession

 

Baisse rampante.

Ce n'est pas un krach, brutal, comme ceux que l’on a déjà connus avec une baisse violente de 10% dans une journée. On assiste depuis quelques jours à un krach rampant : les unes après les autres, explosent les bulles qui se sont formées sur les marchés depuis des années du fait des taux d'intérêt à zéro et de l'excès de liquidités.  La plupart des marchés ont  perdu 20% depuis leur niveau le plus haut. Tout y passe : les marchés émergents, le bitcoin et même Apple. Toutes ces bulles éclatent. 2018 marque donc la fin d'un cycle de près de 10 ans de hausse. En effet, cela fait des mois, voire des années, que certains marchés étaient largement surévalués.  La baisse intervient maintenant. Plusieurs facteurs l’expliquent : la tension entre la Chine et les États-Unis, les perspectives du ralentissement de la croissance mondiale confirmé par Christine Lagarde récemment, mais surtout la hausse des taux d'intérêt aux États-Unis. Rappelons-nous, quand les taux d'intérêt étaient à zéro, il n'y avait pas d'alternative aux actions, mais quand les taux sont au-dessus de 3%, certains investisseurs considèrent que c'est une alternative envisageable. C'est l'envolée de la capitalisation des grands groupes de tech américaines qui a alimenté la hausse des indices américains pendant ces dernières années et c'est la baisse des cours de ces mêmes groupes qui mène la danse de la baisse ! Le Nasdaq chute de plus de 3%. Il est à son plus bas niveau depuis avril. Avec une baisse marquée d'Apple, Facebook ou encore Salesforce. Le dernier rempart a cédé. Premiers signes d’essoufflement de l’économie américaine pour 2019 ? Les commandes de biens durables aux Etats-Unis chutent lourdement de -4,4% en octobre alors que le consensus s'attendait à un repli plus limité de -2,2%. On aura bientôt la  confirmation.

Les monnaies virtuelles en vrille.

Du côté des monnaies virtuelles, ça n’est pas mieux, même si on peut être persuadés que la blockhain marque une véritable rupture. Il n’y a pas si longtemps, les médias faisaient un buzz sans fin quand le bitcoin frôlait les 20 000$ et qu'on voyait des épargnants retirer leur argent des livrets A pour miser sur dessus. Les imprudents ! Le bitcoin a chuté en dessous de 5 000$, soit une baisse de 75%. Et son challenger, l'ethereum, a perdu plus de 90%. C’est curieux, mais on entend beaucoup moins les défenseurs des « crypto-monnaies »... En attendant ce sont des  milliards (de monnaies  pas virtuelles) qui se sont « évaporés ».

Soldes généralisées.

Les marchés américains sont portes closes pour "Thanksgiving". Aujourd’hui c’est le « Black Friday ». C'est parti : tout est en soldes pour quelques jours, de ce vendredi au cyber Monday : les actions dans le monde entier qui affichent de 10 à 30% de baisse, même Apple et Amazon ; le bitcoin est à moins 75%, les marchés émergents à moins 30%, le pétrole à moins 30%, l'action Renault à -40%... A Tokyo, les indices sont eux aussi au repos pour la fête du travail. Du côté de l'euro, celui grappille quelques fractions face au dollar à 1,1412. Le CAC40 tente un rebond à l'ouverture dans des volumes étriqués, après avoir cédé 0,75% hier.

Gare au pétrole !

Les prix du pétrole ont connu une lourde chute sur le mois d'octobre avec une baisse de 30 % depuis leur dernier pic au début du mois dernier. Mais ne nous réjouissons pas  trop tôt et Macron ferait bien de ne pas trop compter dessus pour calmer la hausse des prix à la pompe. Les pays de l'Opep et la Russie doivent se rencontrer le 5 décembre pour ajuster leur stratégie de soutien des prix, et l'Arabie saoudite prône une réduction de la production. Et puis on oublie toujours cette autre composante du prix du pétrole : le cours de l’euro.  Et le rapport n’est pas en notre faveur : dollar fort et  euro à 1,14.

 


LES DINDONS DE LA FARCE…

Marc Fiorentino

 

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire profiter du billet humoristique de Marc Fiorentino de ce matin, intitulé « Les dindons de la farce » :

« En cette journée de Thanksgiving une pensée pour tous ceux qui se font plumer. Et vous en connaissez autour de vous, à commencer par vous d'ailleurs.

Une pensée :

pour les automobilistes français, pour les 45% de ménages français qui paient 100% de l'impôt sur le revenu, pour ceux qui ont cru au mirage du bitcoin, pour ceux qui ont cru que les arbres de la Bourse pouvaient monter jusqu'au ciel, pour les Français qui sont en tête du classement de Forbes des pays les plus taxés au monde parce qu'aucun gouvernement n'a eu le courage de réduire les dépenses publiques, pour les Anglais qui ont cru que le Brexit étaient une bonne idée, pour ceux qui ne s'absentent jamais alors que l'absentéisme coûte plus de 100 milliards d'euros par an en France, pour ceux qui vont acheter demain des choses dont ils n'ont absolument pas besoin sous prétexte que c'est le Black Friday, pour ceux qui ont acheté les livres de Hollande et de Ségolène Royal, pour les Grecs, les Espagnols et les Portugais qui ont dû subir une austérité sans précédent parce que les gouvernements précédents ont été nuls, pour (à vous de compléter...).

Happy thanksgiving ! »

Comme vous voyez, les sujets ne manquent pas. J’ajoute personnellement une pensée pour ceux qui croient encore que Macron va nous sauver.