AEROPORT DE NANTES : DU DENI AU SCANDALE
31 août 2024
Plus de six ans après l’abandon du projet de Notre-Dame des landes, dans les conditions que l’on sait entre démocratie bafouée et terrorisme activiste, l’aéroport de Nantes-Atlantique attend toujours sa modernisation tout en poursuivant sa croissance.
Un trafic en hausse continue.
Le gestionnaire Aéroport du Grand Ouest, filiale de Vinci annonce encore une croissance de son trafic depuis le début de l’année : plus 13%. L’aéroport devrait atteindre les 7 millions de passagers cette année, renouant avec le trafic de 2019, avant le Covid. Au cours des sept derniers mois, Nantes Atlantique a encore étoffé son offre avec 17 nouvelles lignes et propose aujourd’hui 92 destinations directes dont 75 à l’international. Elles couvent le bassin méditerranéen et depuis quelques temps, elles s’orientent vers l’Europe de l’Est et du Nord. Ce trafic est conforme à celui d’une métropole comme Nantes et irrigue une grande partie des voyageurs du grand ouest. On peut même imaginer que ce développement est freiné par les conditions d’accueil et de fonctionnement actuelles, plus proches de celles d’un aéroport de pays du Tiers monde que d’un Etat développé. Que les écologistes le veuillent ou non, cette croissance n’est pas près de s’arrêter.
De lourds travaux sont nécessaires.
Depuis l’arrêt du projet de construction du nouvel aéroport, la promesse de modernisation de l’actuel équipement n’a pas été tenue par l’Etat. Les bâtiments sont aujourd’hui obsolètes et ne permettent pas d’accueillir les voyageurs dans des conditions convenables. La vingtaine de compagnies qu’il héberge s’entassent dans des locaux exigus, les stationnements tant pour les voitures que pour les avions sont largement insuffisants, la piste d’atterrissage a besoin d’être entièrement rénovée … Le gestionnaire vient d’engager un ultime lifting de 26 millions d’euros sur 2024 et 2025 pour des travaux d’urgence et de filtrage. Un appel d’offre a été lancé pour renouveler en 2025 les commerces et les restaurants de l’aérogare, points faibles de la plate-forme. Il s’agit d’accompagner la croissance dans un aéroport qui a peu évolué. Le processus de nomination d’un nouveau concessionnaire devant mener les lourds travaux de mise à niveau s’est enlisé. La publication du cahier des charges pour un nouveau contrat de concession n’est toujours pas faite et selon certains, elle pourrait être encre retardée jusqu’à après les élections municipales.
Les nuisances restent un problème majeur.
Une des raisons qui plaidaient pour Notre-Dame des Landes, c’est l’enclavement de Nantes-Atlantique dans l’agglomération nantaise et la limite imposée par le lace de Grandlieu. L’augmentation du nombre des vols, le survol de la ville à basse altitude est un scandale écologique permanent, à la fois par la pollution sonore et les particules fines produites par les réacteurs. Le plan de gêne sonore a dû être étendu et couvre 4 700 logements éligibles à des aménagements antibruit ce qui a entraîné une augmentation de la taxe sur les nuisances aériennes. De plus, un couvre-feu est imposé aux compagnies entre minuit et 6 heures du matin et les élus plaident pour extension du créneau sans avions. Pour l’instant, les compagnies de transport ont trouvé la parade : si le trafic passagers augmente, le nombre des mouvements d’avions est tombé à 50 000 par an contre 63 000 en 2019. Les appareils sont plus gros et mieux remplis. Mais c’est un paramètre qui a ses limites face à une croissance continue. Il entrera en compte dans la question du plafonnement de l’aéroport qui reste à trancher. Une épine dans le pied, à coup sûr, pour la croissance de la métropole nantaise.
Un beau gâchis.
On ne remercie pas Edouard Philippe d’avoir cédé à Nicolas Hulot et aux activistes zadistes. La démocratie n’y a pas gagné, et la Région y perd beaucoup tous les jours. Mais les écolos ne sont pas à ça près.