HISTOIRE
UN RAYON DE SOLEIL DANS LA GRISAILLE POLITIQUE
L’HUMOUR – HUMEUR DU DIMANCHE

LA FRANCE QUI TOURNE EN ROND

Bagarre_village_gaulois

Des ronds-points au grand débat, des gilets jaunes  qui font trois petits tours le samedi suivis des casseurs aux salles polyvalentes où les citoyens s’assoient en cercle, le rond est à la mode dans un pays qui ne tourne pas rond.

Acte 12 : ça rime à quoi ?

Les Gilets Jaunes vont encore défiler. Avec probablement le même spectacle de désolation après leur passage. Les  casseurs et provocateurs en font leur rendez-vous de prédilection tandis qu’une foule qui va se clairsemant  arpente  le bitume . Que veut-elle ? On ne sait plus. Les slogans les plus contradictoires cohabitent. Les éléments plus engagés pointent leur nez avec leurs banderoles intemporelles. Par tous ses aspects, sa durée, la répétition des samedis violents, la présence dans ses rangs de gens venus des extrêmes, par l’ignorance contenue dans certains discours, le mouvement des gilets jaunes est sans précédent. Ce n’est pas mai 68 et ce n’est pas non plus la prise de la Bastille, mais cela ressemble beaucoup à une sorte d’insurrection permanente qui s’alimente d’idées simplistes, sans but ni boussole.  Autant le premier mouvement de colère exprimant un ras-le-bol des taxes était compréhensible et pouvait être soutenu, autant son prolongement sans fin dans la durée avec des revendications devenues illisibles devient problématique et inquiétant. Quant à la violence qui accompagne chaque samedi elle est inacceptable et insupportable.

Le gouvernement a-t-il la volonté de rétablir l’ordre ?

Le mouvement est devenu un handicap économique pour la France, en prenant plus ou moins en otage la liberté de circuler des non-manifestants  qui constituent l’immense majorité, et en causant des dégâts importants aux biens ;  sans compter les onze morts, et les deux mille cinq cents blessés, dont mille policiers ! Pour remédier à la violence, il faut s’en donner les moyens. L’Assemblée nationale a adopté la loi anti-casseurs destinée à interdire ou à sanctionner ceux qui profitent des manifestations pour se livrer à des actes de violence et à des déprédations. Le projet présenté pour la première fois par le Sénat à majorité de droite a été sérieusement édulcoré à l’Assemblée sous la pression de la fraction gauchisante de la majorité parlementaire,  et pour ainsi dire vidé de son sens. Il fera l’objet de plusieurs navettes entre les deux Chambres, ce qui laissera aux élus le temps de bien réfléchir, mais malheureusement aux casseurs celui d’agir en toute impunité. Car les habituels défenseurs des libertés,  les angéliques « droitdel’hommistes » poussent leurs cris d’orfraie, sans même avoir lu le texte initial ni prendre en compte les garanties juridiques qu’il comporte. Curieusement, les dispositions sur le port de la cagoule et les fouilles préventives de manifestants font l’objet d’un débat intense. On croit rêver. Comme le gouvernement, les Républicains n’ont pas l’intention de limiter ou de supprimer le droit de manifester, inscrit dans la Constitution, mais ils veulent limiter la casse, sachant que le mouvement peut se prolonger pendant encore plusieurs semaines ou plusieurs mois. C’est pourquoi ils insistent pour qu’une nouvelle loi soit adoptée et appliquée qui vise uniquement les casseurs. C’est aussi une manière de tester un exécutif toujours mou du genou quand il s’agit d’ordre public.

L’ordre est nécessaire.

On ne peut pas traiter la violence des anarchistes par l’angélisme. La démocratie a besoin, pour vivre, de l’ordre. Les gilets jaunes représentent une minorité active, mais une minorité quand même. Sans le tam-tam des télévisions en continu, il y a longtemps que le mouvement serait retombé, peu de nos concitoyens s’intéresseraient à eux. Accepter qu’ils profitent de la « publicité » que leur apporte la violence, est une attitude très dangereuse pour l’équilibre de la société française dont on ne dira jamais assez qu’il est particulièrement fragile.

Un débat qui tourne en rond.

Les Français se retrouvent ici et là en petites assemblées à l’initiative d’un maire, d’un député, d’une association,  quand ce n’est pas d’un ministre… Le Président était censé être à l’écoute, mais avec les ministres de son gouvernement, il est à la manœuvre et parle beaucoup. Beaucoup trop. A croire qu’il ne sait faire que ça. J’entendais l’autre jour son argumentation sur la suppression de la taxe d’habitation : sidérant ! On voit tout de suite son inculture de la démocratie locale. Il ne raisonne toujours qu’à partir des fiches de ses technocrates et des tableaux statistiques qu’on lui prépare. En bon inspecteur des finances. Il n’a toujours pas compris  que si la taxe varie d’une commune à l’autre, ce n’est pas une injustice,  c’est juste un rapport entre le niveau de la taxe et celui des services offerts à la population, variable d’une collectivité à l’autre. Il ne sait pas, parce qu’il ne l’évoque jamais,  que 40% des contribuables en étaient déjà exonérés… C’était l’impôt qu’il ne fallait pas toucher. D’ailleurs il ne sait pas par quoi le remplacer  et ne sait toujours pas comment financer sa suppression, sinon à crédit et par la dette. Même chose pour l’augmentation de la CSG. Bref, il ne renonce à rien, ne reconnait  pas ses erreurs et promet  des « gestes forts » : on peut craindre le pire !  Tout le monde s’y met : les radios, les télés, les journaux lancent leurs appels à contribution. Que va-t-il en sortir ? Personne ne sait quoi ni comment. Mais on débat ! En fait l’exécutif en profite sournoisement pour se remettre en selle et faire une campagne indirecte pour les élections qui sont en vue : ça, on l’a bien compris. Il remonte tout doucement dans les sondages jusqu’à ce qu’une  petite phrase mesquine ou un épisode de l’affaire Benalla vienne tout remettre par terre.

Bon week-end quand même !

 

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