Dans ses chroniques d’été consacrées « aux victoires de l’écologie », le Figaro Magazine a consacré un article au fameux trou dans la couche d’ozone sous le titre : « On a rebouché un trou dans le ciel ». Et de rappeler que dans les années 80, la ratification à Montréal d’un protocole soutenu par des découvertes scientifiques majeures permettait de mettre un terme à la destruction de la couche d’ozone, ce bouclier naturel qui protège la Terre des rayons ultraviolets.
« Nous avons quand même réussi à reboucher un trou dans le ciel »
Ainsi s’exprime la présidente du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen, faisant avec ce raccourci le bilan de cette organisation créée en 1972 et qui fête cette année ses 50 ans. En effet, ce fameux trou défrayait la chronique dans les années 80 et 90 et faisait régulièrement l’actualité. On s’inquiétait du trou qui s’était formé au-dessus de l’Antarctique et observé par les chercheurs de la Nasa, de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, de la Fondation nationale pour la science et de l’Association des fabricants de produits chimiques, le gratin de l’époque. Les données qu’ils rassemblent permettent d’élaborer la théorie selon laquelle la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique se réduisait tous les ans à partir du mois d’octobre et l’Homme en serait le responsable. En cause, l’utilisation des CFC, les chlorofluorocarbures, ces gaz largement utilisés dans nos bombes aérosols. Exit donc, à partir de 1987, les CFC : 46 pays signent le protocole de Montréal. On s’apercevra plus tard que la Chine a continué longtemps à les utiliser. Et voilà que 35 ans plus tard on affirme que la science et l’histoire ont donné raison aux chercheurs, et assurent que le trou se résorbera d’ici à la seconde moitié du XXIème siècle. Pourtant en 2022, même si on n’en parle plus, le « rebouchage » est pour le moins partiel, ce qu’admet Didier Hauglustaine, directeur de recherche au CNRS, en admettant que la victoire n’est pas totale, car en 2020 et 2021, le trou détecté fait 40 fois la superficie de la France, c’est-à-dire, à peu près la même chose qu’en 1990 !!! De quelle victoire parle-t-on, alors ?
Un « trou » très capricieux !
Yves Roucaute, dans son livre « l’Obscurantisme vert », nous offre une version plus crédible, dans son chapitre intitulé : « Où l’on s’arrête un instant sur le trou de la couche d’ozone pour s’amuser du puits sans fond des petits bonshommes verts ». Il y démontre que la thèse de la culpabilité humaine ne tient pas. En effet, les mêmes qui pestent contre le réchauffement climatique et le « trou » n’ont apparemment toujours pas compris que le réchauffement permet de combler le fameux trou, tandis que le refroidissement le crée. Explication technique à l’appui : le froid provoque la condensation des molécules d’eau et d’acide nitrique qui se combinent alors au chlore qui détruit l’ozone. C’est pourquoi le trou dans la couche d’ozone est surtout au-dessus de l’Antarctique. Et ce froid est produit essentiellement par les « vortex » polaires, les rayonnements solaires, le rayonnement gamma d’une super nova et les éruptions volcaniques. Ainsi, l’éruption du Pinatubo en 1991 a émis environ 4 mégatonnes de chlore. En revanche, durant les périodes chaudes, la couche d’ozone est bien sans trou, et même un peu trop épaisse. Ce phénomène dure depuis au moins 3,6 milliards d’années ! Donc les Hommes n’y sont pour rien, ou pas grand-chose. C’est bien d’éviter les produits nocifs à la santé, chacun peut s’accorder là-dessus, mais il est malhonnête d’en tirer des conclusions visant à accabler les activités humaines, la croissance, la consommation et l’industrie chimique… La convenance idéologique se cache derrière une science prise en défaut. Il suffit de faire le catalogue des variations de la surface du célèbre trou depuis la date du « protocole » pour s’apercevoir que les efforts consentis en supprimant les CFC n’ont rien changé : rétréci à 10 millions de km2 en 1988, alors que le protocole vient tout juste d’être signé, il passe à 24,2 millions de km2 en 1993 puis 25,9 en 1998 pour se rétracter à 23,3 millions de km2 en 1999. Mais pourquoi alors en 2002 ne fait-il plus que 12 millions de km2 après 25 millions en 2001, ce qui contredit les 2 ou 3% de diminution par an prévu par les scientifiques ? Et ainsi de suite, les variations incessantes continuent (je vous épargne la litanie). Plus près de nous, en 2019, le trou ne fait que 16,4 millions de km2 pour repasser à la mi-août 2020 à 25 millions de km2 à cause d’un vortex polaire immense et il se referme (sans prévenir !) en décembre. Il s’agit en fait d’un phénomène physique contre lequel on ne peut pas grand-chose, ce qui explique le constat fait par notre directeur du CNRS, cité plus haut, sans en tirer les conséquences.
Restons humble, donc, mais ce serait bien que certains cessent leurs balivernes. Dommage que le Figaro magazine y contribue.