LES RICHES, CETTE OBSESSION FRANCAISE
08 février 2019
Moins je pédale plus vite, plus j’avance moins vite !
Ou comment augmenter les impôts en annonçant une baisse. C’est du Darmanin ! Après avoir subi des attaques, en particulier de la droite, sur des propositions aboutissant à une augmentation de la pression fiscale, le ministre affirme vouloir à l'inverse diminuer celle-ci avec l'argent récupéré sur les niches. Gérald Darmanin souhaite plus exactement « placer ces aides fiscales sous condition de ressources ». Des niches dans les niches ! L'idée étant d'abaisser le taux des premières tranches d'imposition, pour cibler les classes moyennes. En conditionnant les niches fiscales à des conditions de revenus on « peut baisser les tranches d'impôt sur le revenu des gens qui gagnent 1700€ par mois de 180 € en moyenne ». L'idée est simple : accélérer le transfert entre la classe moyenne supérieure et la classe moyenne inférieure, en laissant les hyper riches tranquilles (Il y en a encore 5 000 de plus qui sont partis sous des cieux fiscaux plus cléments). Taper sur la seule classe qui ne se plaint pas.
La classe moyenne « supérieure », les « aisés », parce qu'ils ne manifestent pas. On trouve pêle-mêle dedans les retraités qui perçoivent plus de 2 000 € de pensions, les salariés du privé qui gagnent plus de 3 500 ou 4 000€, les entrepreneurs, les professions libérales. « Salauds de pseudos-riches » !
Bercy est devenu une machine folle.
On est prévenu, le calvaire des contribuables va s’aggraver. Pas tous. Toujours les mêmes. Macron a balayé d’un revers de main les propositions sur les niches, mais le feu couve toujours. La surenchère d’idées au gouvernement et de ceux qui le conseillent ne concerne pas la baisse des dépenses publiques, mais la hausse des impôts directs. Il faut absolument compenser l’échec cuisant de l’augmentation des taxes sur les carburants. Alors on rêve de transformer le crédit d’impôt pour l’emploi à domicile en aide sociale, avec forcément « conditions de ressources » au nom de la sacro-sainte justice fiscale. L’universalité des prestations des aides à la famille déjà bien écornée va en prendre un nouveau coup de plus. Ou bien une nouvelle tranche de l’impôt sur le revenu à 45% : voilà qui va plaire au bon peuple (57% des Français) qui n’en paie pas. C’est oublier qu’avec la CSG , la France est déjà au maximum, sans compter que notre pays se paie le luxe d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus à 250 000 euros par an (500 000 pour un couple) ! A moins que l’on revienne sur le principe d’exonération des plus-values de cessions des résidences principales… à partir d’un certain montant : ce serait en fonction du prix de vente, et évidemment sans tenir compte de l’inflation. Il faut que ce soit juteux un max. Une injustice de plus. Sans compter que les droits de succession sont dans le collimateur, eux aussi. Vous vous rendez compte, il y a encore des héritiers en France, des entreprises et des patrimoines à transmettre ! Allez expliquer à ces névrosés que la Suède, paradis social-démocrate, a supprimé purement et simplement les droits de succession.
Macron n’a pas les félicitations de Migaud.
L’exécutif, que ce soit à l’Elysée ou à Matignon, ne s'attache pas à l'essentiel. La réforme à faire en priorité c'est la baisse des dépenses publiques. La France continue de sombrer sous le poids de sa charge publique : 100% du PIB pour la dette, 100 milliards de déficit pour les dépenses, 60 milliards de déficit en 2018 pour le commerce extérieur. Sans baisse des dépenses publiques, l’Etat passera son temps à prendre dans la poche de l'un pour donner à l'autre, tout en augmentant régulièrement tous les impôts et les taxes. Par manque de courage ou par idéologie fiscale, ou les deux à la fois. Avertissement de la Cour des Comptes bien inutile puisqu’elle parle à des sourds. Ce quinquennat est parti pour être celui de l’explosion de la pression fiscale. Les Gilets Jaunes n’ont pas été compris. Le Président pérore pour démontrer qu’il ne changera rien. Comme la plupart des vrais riches sont partis, maintenant ce sera le tour de nos cadres supérieurs : qui voudrait faire une carrière en France pour servir de vache à lait à un Etat inconséquent ? Pendant ce temps-là, les Chinois et les fonds de pensions rachètent la France. Dans les beaux quartiers et dans les villes touristiques à forte valeur immobilière, les Français y résidant n’ont plus les moyens financiers de faire face aux montants exorbitants de l’IFI et des droits de succession qui leur sont réclamés : le patrimoine change de mains au profit de SCI et de sociétés détenues par des étrangers. La fiscalité va tuer la classe moyenne supérieure (le vocable vient d’apparaître, comme par hasard), tuant toute espérance d’ascension sociale. Bienvenue en Corée du Nord !
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