UN RAYON DE SOLEIL DANS LA GRISAILLE POLITIQUE
30 janvier 2019
Bellamy, un opni* qui va décoiffer.
J’ai une courte expérience de Xavier Bellamy. Il se trouve que le philosophe donnait une conférence la semaine dernière à Angers, à propos de son dernier livre : « Demeure ». C’était une belle occasion de se faire une idée. Quand on a fait « philo » on peut se sentir attiré par ce genre d’événement. Autre chose était de tirer Paulette jusque dans l’amphi où il opérait devant 700 jeunes surmotivés. Tous ceux qui avaient fait le déplacement ont été comblés. Il y avait les petits malins, les initiés qui avaient lu l’article de « Valeurs », il y avait évidemment les « cathos » -il y en a encore- qui ne voulaient pas rater ce rendez-vous, il y avait quelques LR, élus ou pas, venus en reconnaissance… Bref, les motivations étaient multiples. Nous avons assisté à une prestation extraordinaire, presque jubilatoire tant l’exposé est concis, clair, accessible à tous, plein d’humour, plein de précautions… De Ptolémée à Galilée, pour rejoindre notre monde contemporain sur le thème de la mobilité, en 1h15, et cette exigence perdue du point de départ et du point d’arrivée, les évidences apparaissent. Quelle ressemblance entre la fin de la démocratie athénienne qui meurt sous les coups des tribuns et la parole dans le vide de certains dirigeants politiques ! Un homme, certes, qui a ses convictions mais un philosophe qui n’impose pas, pétri de tolérance, qui appelle à réfléchir, qui parle à l’intelligence plus qu’à la foule. Nous avons été conquis. Alors de savoir qu’il va mener la liste pour les élections européennes, en compagnie de l’excellente Agnès Evren, récente présidente de la fédé de Paris et du solide Arnaud Danjean, voilà qui donne envie.
Un catho, et alors ?
Nous sommes dans le pays des paradoxes. Il se trouve que François Xavier Bellamy ne cache pas qu’il est catholique. Je passe sur la cabale fondée sur des propos raccourcis, amplifiés et déformés. Au pays des Droits de l’Homme, la liberté de conscience n’est plus de saison. Il a des convictions intimes, que je partage d’ailleurs, cela ne veut pas dire qu’il veut changer la loi pour les imposer à tous. Il faudrait tout accepter des musulmans, mais s’excuser d’être catholique ? Ce procès est insupportable, et il est hors sujet. Le gaillard a suffisamment de moelle et de dialectique pour renvoyer ces piètres commentateurs et censeurs habituels de la pensée unique et du politiquement correct dans leur crasse intellectuelle qui les aveugle. Quant à ceux qui veulent le faire passer pour un conservateur, qu’ils y prennent garde, ils pourraient être surpris. Ont-ils seulement pris connaissance du parcours de l’intéressé ? Etre conservateur, n’est pas une tare, mais voilà, nous sommes en présence d’un intellectuel beaucoup plus complexe, à la vision beaucoup plus large. Il sera difficile de l’enfermer dans une case. C’est ce qui va rendre son parcours pour l’Europe passionnant.
Le temps de l’action est arrivé.
Construire une liste de scrutin national est un travail de Romain. Il faut répondre aux sollicitations, parfois prestigieuses, contenir les pressions souvent éminentes, doser les territoires et les sensibilités, reconduire certains et pas d‘autres… Je plains ceux à qui incombent cette tâche car ils seront, quoi qu’ils aient obtenu, vilipendés par les uns et loués par les autres. Chacun a dit ce matin ce qu’il pensait du choix du trio proposé. Il serait judicieux que maintenant chacun se taise. Il y a suffisamment d’intérêts extérieurs pour hurler pour ne pas en rajouter. Alors je dis à Rachida, par exemple, que lorsqu’on a l’ambition de participer à l’aventure, on garde ses critiques pour l’interne, au risque de nuire à sa propre carrière. Ou alors on sort. La discipline faisant la force principale des armées… Il y aura suffisamment d’Estrosi, de Keller et autres, soi-disant encore « républicains » pour nuire. Je ne parle pas des cris d’orfraie de Jean-Christophe Lagarde : lui il a de bonnes raisons de hurler, car la liste qui s’annonce chez Les républicains a toute bonne chance de ne lui laisser aucun espace. Même chose pour Dupont Teigneux. Rendez-vous le 16 mars à Villeurbanne pour découvrir la liste complète et le projet, dont on a une petite idée depuis le Conseil national de Menton et la définition des piliers autour duquel il se construit. Un projet d’Europe puissance et concrète qui protège et qui construit l’avenir. Qui préserve notre civilisation.
De quoi donner du grain à moudre au philosophe et ringardiser le discours de la Sorbonne d’un certain Emmanuel.
*opni : objet politique non identifié.
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