HISTOIRE
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LES ETATS-UNIS « EMBOURDES » PAR TRUMP !

Donald Trump

 

Trump n’en finit pas d’accumuler les bourdes : immigration, économie, international, droits de douane, croissance, Ukraine … quel que soit le côté où il se tourne, il se prend un mur. En trois mois, il a paraphé cent trente-neuf « executive orders », déclenché une guerre commerciale et décrété deux états d’urgence. Donald Trump se targuait d’être un expert en économie : son offensive douanière a sévèrement entamé son crédit.

Trump la Polka.

Après avoir annoncé l’établissement de droits de douanes extravagants, pays par pays, tableau en main, le monde était sous le choc face au chaos provoqué par la bombe qu’il avait lancée ce mercredi 2 avril pour faire exploser l’ordre du commerce mondial en vigueur depuis l’après-Seconde Guerre mondiale. Alors que chacun réfléchissait au moyen le plus adapté pour répondre à la volonté américaine, et devant l’effondrement de la bourse de New-York et le chaos généralisé, la défaillance du système financier qui s’amplifiait, une semaine plus tard, le même Trump annonçait une pause de 90 jours des droits décrétés pour 75 pays, mais en gardant une surenchère qui continuait avec la Chine. Trois pas en avant, deux en arrière, comme la polka… Dans cette affaire, les Etats-Unis sont l’arroseur arrosé. Aujourd’hui, la thématique des traders est le « sell America » : ils vendent l’Amérique. L’indice Nasdaq des valeurs technologiques, qui évoluait à plus de 20 000 points en début d’année, est tombé autour de 17 000. Le S&P 500 est passé de 6 100 points aux alentours de 5 500. Wall Street, après deux années euphoriques, enchaîne les séances chaotiques. Le dollar a dégringolé : l’euro s’est apprécié de 10 % par rapport à lui depuis le début de l’année. La politique commerciale erratique du président a désorienté les investisseurs. Elle risque de coûter cher à la croissance américaine. Le FMI a revu à la baisse ses prévisions de croissance, avec une chute marquée pour celle des États-Unis. C’est un événement historique.

Trump le traître.

Dans les négociations avec la Russie pour obtenir un cessez-le-feu dans la guerre avec l’Ukraine, il prétend s’accaparer le monopole du dialogue avec Poutine, en reprenant à son compte les conditions du maître du Kremlin, menaçant de suspendre l’aide à la résistance ukrainienne, réclamant des sommes pharaoniques sorties de nulle part pour prix de son soutien, il trahit purement et simplement ses alliés. Il trouve sur son chemin un Volodomyr Zelenski qui ne se laisse pas faire, et les nations de l’Union européenne, et partenaires de l’OTAN, qui n’entendent pas accepter l’inacceptable. Lui qui affirme que tous les dirigeants viennent lui « lécher le cul » pour bénéficier de ses faveurs tarifaires, c’est lui qui est surpris en train de lécher celui de Poutine pour obtenir une paix à n’importe quel prix !

Trump le niais.

Y a-t-il une stratégie crédible ou une politique de gribouille derrière l’hyperactivité de Donald Trump ? À mesure que les semaines passent, le monde économique s’interroge de plus en plus. Chacun constate les incohérences patentes entre les objectifs affichés et les moyens déployés. Le président s’obstine à nier le potentiel inflationniste de sa politique tarifaire. Il s’aliène ses alliés à force de les brutaliser ou de les humilier. Il prétend avoir les « cartes » en main pour en faire levier dans ses négociations tous azimuts, mais les affaiblit en semant le doute sur la fiabilité des États-Unis. Pour Alain Minc, il représente le degré zéro de l’économie.

Trump le Néron sans lauriers.

Canada, Groenland, Crimée … Se comportant comme un tyran ayant tout pouvoir, il prétend annexer des territoires au mépris des populations qui les habitent et de leur consentement. C’est à la fois grotesque et monstrueux. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, il n’en a apparemment jamais entendu parler, ni du droit international d’ailleurs. Résultat : il a réveillé le nationalisme canadien et permis la victoire des Libéraux qui étaient pourtant ne mauvaise posture avec Trudeau ; les Groenlandais, qu’il veut acheter à coups de milliers de dollars lui tournent le dos et le Danemark reçoit le renfort de l’Union européenne pour faire face aux prétentions trumpiennes ; dans le conflit russo-ukrainien, il donne raison à l’agresseur en prévoyant de reconnaître l’annexion de la Crimée par la Russie, là encore au mépris du droit international, un pas que même la Chine n’a pas fait…

Trump le loser.

Est-il atteint, comme le prétend un ancien ambassadeur, du « syndrome de l’abruti qui se prend pour un génie » ? On pourrait le penser. Quand il est arrivé au pouvoir, Les Etats-Unis bénéficiaient d’une économie, saine, d’une croissance solide, et l’inflation commençait à reculer. En 100 jours, il a semé le chaos et créé un tel climat d’incertitude que de toutes ses promesses, aucune ne sera tenue. Sur tous les fronts, il est en échec et obligé d’habiller ses reculades en « stratégie du deal » qui ne trompe personne.

Trump est un loser. Son passé en atteste, son présent le prouve. Après 100 jours, 25% de ses électeurs regrettent d'avoir voté pour lui et 60%  des américains ont honte de sa politique...

 


LYON 2, SYMPTOME DE LA GANGRENE ISLAMOGAUCHISTE DE NOS UNIVERSITES

Lyon2-bron

Un professeur obligé de quitter son cours.

Le 1er avril dernier, Fabrice Balanche, maître de conférences en Géographie à l’Université Lyon-II et spécialiste du Moyen-Orient, était contraint de quitter son cours, après l’irruption de militants pro-Palestine. Une quinzaine de militants cagoulés et masqués avaient déboulé dans l’amphithéâtre où il donnait un cours de géographie aux cris de « racistes, sionistes, c’est vous les terroristes ! » L’enseignant avait calmement rassemblé ses affaires avant de quitter la salle. L’action avait été revendiquée sur les réseaux sociaux par le collectif « Lyon 2 autonome ». En cause, les  événements survenus le vendredi 28 mars quand des militants avaient bloqué le campus de l’université Lyon 2 à Bron (Rhône) pour protester contre l’interdiction d’une grande soirée de rupture du jeûne (Iftar, à la fin du ramadan) dans l’enceinte de l’université. Le dimanche suivant, Fabrice Balanche avait dénoncé sur une chaîne d’information en continu l’activisme de militants « islamogauchistes ». Que n’avait-il osé dire !

Une Présidente qui « déraille ».

L’affaire a rebondi quand Isabelle von Bueltzingsloewen, Présidente de l’Université Lyon 2, a affirmé dans la presse lyonnaise ne pas avoir « été étonnée » que l’universitaire subisse un blocage. Après avoir réitéré son soutien institutionnel à l’enseignant, celle-ci lui a reproché des « paroles affligeantes, complotistes et délétères pour l’université », eu égard à ses « positionnements sur Gaza ». L’intéressé s’est dit « abasourdi » par ces propos « gravissimes » : « elle dit que l’intrusion dans mon cours est la conséquence de mes propos sur Gaza, ce qui revient à prendre le parti de mes détracteurs, par ailleurs, je n’ai pas des “positionnements” sur Gaza, j’ai des analyses géopolitiques sur le conflit israélo-palestinien.  J’ai aussi des opinions sur le sujet, mais je les garde pour moi. J’espère que la présidente ne confond pas opinions et analyses » se désole le maître de conférences. Rappelons que l’universitaire est un spécialiste du Proche-Orient. Si le professeur n’envisage pas de quitter son université, il affirme qu’il ne s’interdit pas de déposer plainte pour diffamation contre Isabelle von Bueltzingsloewen si celle-ci ne revient pas sur ses propos. De son côté, la région Auvergne Rhône-Alpes a annoncé dans un communiqué qu’elle demandait au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche une mission d’inspection sur les dérives préoccupantes à Lyon 2.

La tribune de 50 universitaires.

La violente campagne de dénigrement dont le géographe est victime est un signal d’alarme, s’inquiètent plus d’une cinquantaine d’universitaires dans une lettre ouverte initiée par Xavier-Laurent Salvador et signée par Jean-Michel Blanquer et Luc Ferry. Les signataires rappellent que Fabrice Balanche, maître de conférences habilité à diriger des recherches, spécialiste reconnu de la Syrie et des dynamiques géopolitiques du Moyen-Orient, a été la cible d’une violente campagne de dénigrement orchestrée par un groupe d’étudiants se présentant comme « militants antiracistes ». Ces étudiants ont exigé son éviction de l’université, allant jusqu’à publier des visuels diffamatoires et perturber son enseignement. Ils soulignent que l’élément religieux n’est pas secondaire dans cette affaire : il est central. Durant le ramadan, le même groupe d’étudiants avait organisé dix dîners de rupture du jeûne sur le campus, en dehors de tout cadre cultuel officiel. Loin d’être de simples gestes de convivialité, ces « iftars » ont servi à inscrire visiblement et durablement une pratique religieuse dans l’espace universitaire, au mépris du principe de neutralité du service public... et ils poursuivent en affirmant que la mise en cause de Fabrice Balanche apparaît comme une manœuvre stratégique. Loin d’être spontanée, elle s’inscrit dans une logique de propagande souvent relayée en France par des milieux islamo-gauchistes. La campagne menée visait donc à délégitimer un universitaire dont les travaux contredisent certains récits militants sur la Syrie, en le caricaturant comme un suppôt du régime, quitte à travestir ses analyses, à ignorer ses sources et à attaquer sa personne plutôt que ses idées.

La Présidente de Lyon 2 doit démissionner.

Mais le plus grave n’est peut-être pas l’attaque elle-même. Le plus préoccupant est la réaction – ou plutôt l’absence de réaction – de l’institution universitaire. L’administration de Lyon 2 s’est montrée d’une extrême prudence, puis d’une complaisance glaçante. La présidente de l’université, Mme Isabelle von Bueltzingsloewen, au lieu de soutenir l’un de ses enseignants, agressé dans l’exercice de ses fonctions, a choisi de remettre en question sa légitimité scientifique en contestant publiquement sa liberté académique. Ce geste marque une véritable rupture morale. Cet abandon d’un collègue constitue un acte d’indignité. Les universitaires cosignataires de la tribune insistent sur une passivité qui n’est pas sans conséquences. Elle encourage la censure et l’autocensure. Elle incite les enseignants-chercheurs à éviter certains sujets, à euphémiser leurs propos, à contourner les zones sensibles, de peur d’être dénoncés, harcelés ou lâchés par leur propre institution. Elle transforme les universités en lieux de surveillance mutuelle, où la liberté de penser devient suspecte, où la complexité scientifique doit céder au simplisme militant… « Nous nous tenons résolument aux côtés de Fabrice Balanche », assurent-ils, « à la fois pour le défendre publiquement, mais aussi pour l’assister concrètement sur le plan judiciaire. Nos collectifs sont mobilisés et disposent des ressources nécessaires pour faire valoir le droit, la justice et l’honneur du service public. L’université française doit se ressaisir. Elle doit redire fermement que la recherche n’est pas un crime, que l’analyse critique n’est pas une agression, que la rigueur scientifique ne doit pas céder aux passions identitaires. Enfin, il faut tirer toutes les conséquences de cette crise : la présidente de l’université Lyon 2 ne peut pas rester en fonction après un tel reniement des principes fondamentaux de la république universitaire. » Les signataires demandent sa démission !

L’affaire de Lyon n’est pas un cas isolé.

Elle est à rapprocher de ce qui se passe à Science-Po Grenoble ou à Science-Po Paris. Il est grand temps de réagir à l’entrisme d’enseignants qui font passer leur idéologie avant l’idéal des Lumières et qui s’installent aux postes clés pour imposer leurs idées. On aimerait entendre nos ministres de l’enseignement supérieur et de l’Education sur le sujet … L’obscurantisme et l’idéologie ne doivent pas l’emporter sur les « Lumières » !

 

 


DES MOTS SUR NOS MAUX

Dette publique

Le "comité d'alerte" sur les finances publiques et la conférence de presse du Premier Ministre n'auront pas été inutiles.

L’objectif de redresser les comptes publics en ramenant le déficit en dessous de 3% du PIB en 2029 est maintenu.

Il va nécessiter une très forte réduction des dépenses, le gouvernement excluant des hausses d’impôt. Bercy chiffre l’effort global à 110 milliard d'euros enttre 2026 et 2029. La charge d’intérêts versée par la France à ses créanciers continue de grossir. Elle devrait dépasser 67 milliards cette année (un montant similaire au budget de la Défense) et « elle est partie pour atteindre inexorablement 100 milliards en 2029 », a souligné François Bayrou lors du premier « comité d’alerte des finances publiques. » Le constat est clair, et les mots sont bien choisis : « La dette est un piège dangereux et elle menace la survie de notre pays », « Nous ne travaillons pas assez. » ! Tout est dit.
Alerter sur la situation calamiteuse de nos finances publiques, déficit public et dette, est une bonne initiative. En insistant sur les 40 milliards d’euros d'économies supplémentaires à réaliser en 2026, les ministres du gouvernement Bayrou ont fait comprendre aux Français l’ampleur du déficit public. Mettre des mots sur nos maux, c'est déjà mieux que rien.                 

Mais pour les solutions, il va falloir attendre le 14 juillet...

A défaut de connaître les détails précis de cet effort - « nous sommes en avril […] trop tôt », a-t-il prévenu - on sait au moins où il va tomber. « Ça va être essentiellement des économies » ou « ça peut être aussi une augmentation des recettes liées à la croissance », entre « 40 et 50 milliards » d'euros d'économies sont « à trouver » pour le budget 2026 a précisé Eric Lombard, fermant la porte à toute augmentation des impôts, aussi bien pour les classes moyennes que pour les entreprises. Bayrou veut prendre le temps de convaincre, s’appuyer sur l’opinion, et embarquer partenaires sociaux et élus, même si les premières réactions ne laissent pas beaucoup d’espoir. Il a tout de même réussi à gratter trois mois de sursis supplémentaires en n'annonçant aucune mesure concrète avant le 14 juillet. Il compte utiliser le délai qu’il se donne pour bâtir un budget avec une nouvelle méthode. Au lieu de prendre celui de l’année précédente et de se contenter de l’ajuster, comme d’habitude, il veut partir de zéro et faire du neuf, en traquant les économies dans tous les recoins. « Avec 57 % du PIB de dépenses publiques, on peut tout à fait à la fois réduire les dépenses et maintenir la qualité des services », a estimé de son côté, Eric Lombard, réfutant toute politique « d'austérité ».

Seul résultat concret des grandes déclarations : le gouvernement va rester en place jusqu'au mois d'octobre.

Moyennant quoi, depuis hier, chacun a son idée sur la façon de réduire notre déficit : pour les gauchos, taxer les riches et les entreprises, pour les libéraux, réduire les dépenses publiques.
On va malheureusement assister dans les mois qui viennent à de grandes manœuvres où le PS va monnayer un éventuel soutien au budget, où le RN va se demander s'il est prêt pour des législatives (compliqué avant le jugement en appel de Marine Le Pen), et LFI menacer de la censure tous les quatre matins.    

L’intérêt de ce gain de temps, c’est la stabilité gouvernementale. Elle permet au moins à Gérald Darmanin de peaufiner sa réforme carcérale et à Bruno Retailleau de mettre en place son dispositif « anti narcotrafic » et de continuer de renforcer la politique de sécurité et de lutte contre la criminalité. C’est toujours ça !         

 

 


NE NOUS AFFOLONS PAS !

Economie  bourse

 

Le krach est là.

Les Bourses européennes sont en forte baisse ce lundi après de nouveaux propos de Donald Trump allant dans le sens d’une guerre commerciale quoi qu’il en coûte. L'indice CAC 40 a décroché de plus de 6% à l'ouverture. En Asie, la Bourse de Tokyo a chuté de 6,6 %, plombée par le secteur financier qui subit les craintes de récession entraînées par la guerre commerciale. Les craintes concernant les conséquences des droits de douane américains et la riposte chinoise pèsent aussi sur les marchés en Chine et à Hong Kong. L’indice hongkongais Hang Seng décline de 12,27 %, le SSE Composite de Shanghai a reculé de 7,68 %, le CSI 300 a perdu 7,29 %. A Wall Street, la Bourse de New York a dévissé vendredi pour la deuxième journée consécutive en réaction à la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump et la riposte annoncée par la Chine. L’indice Dow Jones a cédé 2.231,07 points, ou 5,50 %, à 38,314.86 points. Le S&P-500, plus large, a perdu 322,44 points, ou 5,97 %, pour finir à 5.074,08 points, son plus bas niveau en onze mois. Le Nasdaq Composite a chuté de 962,82 points ou 5,82 % à 15.587,79 points, affichant une baisse de plus de 20 % par rapport à son dernier pic de clôture à 20.173,89 points le 16 décembre dernier, ce qui le fait entrer techniquement en territoire baissier. La guerre commerciale initiée par le président américain et ses conséquences pèsent sur le dollar américain et australien tandis que l’euro s’apprécie. Le dollar recule de 0,5 % face à un panier de devises de référence, l’euro se hisse de 0,49 % à 1,1009 dollar, et la livre sterling se raffermit de 0,17 % à 1,2912 dollar.

La semaine sera décisive.

Pour imaginer ce qui va se passer dans les prochains jours au sujet des droits de douane, il faut évidemment se demander ce que va faire Trump devant la réaction brutale à son annonce de mercredi soir : panique dans les entreprises, panique dans tous les pays, panique sur les marchés. Plus de 50 pays ont pris contact avec la Maison Blanche pour démarrer des négociations sur la question des droits de douane, « Nous avons un président du XXe siècle, dans une économie du XXIe siècle, qui veut nous ramener au XIXe », résume Douglas Irwin, professeur à l’université Dartmouth et référence en matière d’économie du commerce. Lors de son premier mandat, Donald Trump a rouvert le grand livre des tarifs douaniers et décidé de mesures contre la Chine, maintenues, pour l’essentiel, par son successeur Joe Biden. Mais le déficit commercial des États-Unis et les importations de produits chinois ont continué à progresser jusqu’en 2022, avant que la Chine ne soit frappée par un violent ralentissement économique, sans rapport avec les tarifs. Cela montre que cela ne fait pas grand-chose contre les importations chinoises. Reste à voir les conséquences des nouvelles hausses de droits de douane qui, pour l’heure, ne font qu’affoler les marchés. Tout dépend de ce que recherche le Président américain. Mais son principal problème, non résolu par ses droits de douane est celui de la dette énorme des Etats-Unis et du recours au crédit de ses consommateurs très endettés.

L’art du deal ?

Trump serait adepte du système commercial du XIXème siècle, avant la grande mondialisation et la grande globalisation et il est entouré de quelques idéologues qui ont formalisé cette vision : il voudrait rétablir des frontières commerciales, reconstruire grâce à cela l'industrie américaine, redevenir isolationniste et protectionniste. Un pari qui demande du temps et qui ne relève pas de la baguette magique avec des chances de réussite très aléatoires. Mais si on se réfère à : « The Art of the Deal », Trump cherche à faire avant tout les deals les plus favorables pour les États-Unis, et pour lui à titre personnel. Comme il l'écrit dans son livre, il faut proposer des termes absurdes de deals en première négociation si on veut obtenir un bon deal, comme proposer des droits de douane à 54% pour finir à 10 ou 15%. Ce Trump-là suit le S&P tous les jours et n'aime pas voir la Bourse baisser. La panique qui s’est emparée des marchés est normale et devrait produire l’effet recherché. Il veut aussi être le Président du pouvoir d'achat et ne veut pas d'inflation. Et il a des élections dès l’an prochain. Il faut tenir compte de son caractère incontrôlable, et il est capable de changer d’avis du jour au lendemain. En attendant, l'économie mondiale va droit dans le mur, l'économie américaine et les marchés aussi. Le pire serait une récession aux US, un effondrement du dollar, une chute de la croissance mondiale et un effondrement des marchés.

L’Europe peut faire face.

Pour l’Europe, il n’y a pas le choix, elle doit faire front en restant unie pour peser dans la négociation. Elle en a les moyens, alors que dans des accords bilatéraux, les pays de l’Union n’ont aucune chance de faire le poids. Les ministres du Commerce de l’UE se retrouvent aujourd’hui pour afficher leur unité dans les négociations qu’ils veulent entamer pour désamorcer les droits de douane de 20% imposés par Washington. L’Italie est réticente mais a peu de marge de manœuvre tant elle dépend des fonds européens. L’Union a à sa disposition tous les outils pour répliquer, avec ses lois de protection du numérique et son « instrument anti-coercition », un texte adopté en 2023, qui permet de lutter contre des mesures commerciales d'un pays tiers qui viserait à influencer les décisions européennes. La nouvelle donne mondiale représente des risques, mais aussi des opportunités pour l’UE, qui pourrait se poser en pôle de stabilité, de respect du droit international et du multilatéralisme. La ratification du Mercosur devient une alternative importante, en protégeant nos agriculteurs, et le plan allemand de relance de 500 milliards à 1500 milliards d’Euros, véritable bazooka financier, voulu par Friedrich Merz, un véritable contre feu pour la croissance de l’Europe. Sans compter que notre voisin d’outre-Rhin compte rapatrier ses 1300 tonnes d’or stockées aux US. Et si l’Euro devenait la monnaie de référence ?

Nous allons assister dans les jours qui viennent à des deals bilatéraux avec de nombreux pays, à des droits de douane qui vont être plus proches des 10 ou 15% et des marchés financiers qui vont rebondir. Le chaos va donc continuer encore quelques jours. Tout dépendra de Trump l’imprévisible, mais il m'étonnerait qu'il laisse aller ,jusqu'au point de non retour de la catastrophe qu'il a enclenchée !

Une bonne nouvelle pour terminer, qui n'a pas grand chose à voir : hier à Paris les manifs du RN et de LFI n'ont pas mobilisé les foules...


AU NOM DE LA LOI…

Marine le Pen 2013

 

La fable de la victime.

Il n’y a pas de complot. Nous ne sommes pas en Turquie. Non, la décision prise contre le RN et Marine le Pen n’est pas le fait du Prince. Il n’y a pas d’Etat profond ligué contre elle et qui veut l’abattre. En condamnant à l’inéligibilité la candidate du RN à la présidentielle de 2027, les juges n’ont fait qu’appliquer la loi : elle a été jugée coupable sur le fond, preuves à l’appui, et ils ont estimé qu'en raison de son « impunité revendiquée », le « risque de récidive est objectivement caractérisé ». Risque aggravé part son déni du détournement des fonds européens pour financer le parti, ce qu’elle savait strictement interdit par le règlement du Parlement européen. Et la justice a parfaitement le droit de décider ce qu'elle a décidé dans l'affaire des assistants de Marine Le Pen, exprimant avec fermeté la séparation des pouvoirs. Dura lex sed lex, la loi est dure mais c'est la loi.

Elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même !

Le RN, qui est se présente toujours en M. Propre de la vie politique est d'autant plus mal fondé à pousser des hauts cris. Marine Le Pen s'est elle-même prononcée en faveur d'une inéligibilité à vie des fautifs ! Les lois de 2016 et 2017 durcissant les règles ont été votées avec l’assentiment de son parti, et quoi qu’il en soit, il sera représenté en 2027…. On ne voit donc pas où est le problème démocratique, d’autant plus qu’une partie importante de ces électeurs lui préfère Bardella. Par ailleurs, en détournant les indemnités parlementaires par la mise en place d’un système de captation pour financer le parti, elle savait très bien ce qu’elle faisait. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à être poursuivie pour ce délit, mais si la sanction est sévère, c’est que la somme détournée est conséquente, le système s’étant prolongé dans la durée (une dizaine d’années), et ayant permis un enrichissement personnel indirect par les salaires qu’elle a pu attribuer aux dirigeants du parti dont elle-même.

La tentation de l’outrance.

Les marinistes vont donc crier « au matricide ». Et leurs cris de rage vont rencontrer de l’écho surtout que désormais plus rien ne les contraint à jouer la comédie forcée de la respectabilité. Les exemples de l’étranger, en particulier celui fourni par Donald Trump les inclinerait plutôt non seulement à se victimiser mais à prendre la tête d’une campagne contre les juges déjà mis en cause pour leur laxisme envers les petits délinquants ! D’autant plus que cette condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité plonge le Rassemblement National dans une crise existentielle. Jordan Bardella, dauphin désigné mais perçu comme trop tendre pour la présidence, incarne un plan B incertain ; chacun sait, jusqu’au sein du parti qu’il n’a pas la dimension présidentielle…

Les réactions internationales en disent long.

La condamnation de Marine Le Pen a également fait réagir à l’international. Surprenant, la première déclaration est venue de Moscou, où le Kremlin a dénoncé une « violation des normes démocratiques », via son porte-parole Dmitri Peskov lors d’une conférence de presse. Une réaction de connaisseurs serait-on tenté d’ironiser. Elle prête plutôt à rire. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, Elon Musk et le leader italien Matteo Salvini ont suivi pour apporter leur soutien à Marine Le Pen. Rien ne pouvait être plus clair. Les Français savent à quoi s’en tenir. Qui se ressemble, s’assemble !

Les Français placides.

Les cadres du parti à la flamme ont beau être vent debout contre cette décision, les électeurs ne se montrent pas bouleversés par ce jugement, qui n’est pas selon eux de nature à rebattre les cartes de la prochaine élection présidentielle. Selon un sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro, une majorité des Français (61%) comme de sympathisants RN (57%) pensent que cette décision de justice n’est pas un handicap pour le RN sur un plan politique, Jordan Bardella, probable remplaçant, étant aussi apprécié dans l’opinion que la triple-candidate à la présidentielle. Pour 22% des sondés et 25% des sympathisants RN, ce scénario est même « un atout pour le RN car cela lui permettra de tourner la page Le Pen ». Autre enseignement qui tranche avec l’indignation de certains responsables politiques : 65% des Français ne sont « pas choqués » par la décision de la justice contre Marine Le Pen. Une courte majorité (54%) des personnes interrogées estime même qu’elle a été « traitée comme n’importe quel justiciable » et que cette décision « prouve que notre démocratie fonctionne bien ». Le RN ferait bien d’en tenir compte avant d’ameuter les foules et d’appeler à « sauver la démocratie ».

Les stratégies vont être rebattues.

Si le RN n’est plus assuré d’être au second tour de la présidentielle, alors qu’est-ce qui imposerait de s’unir pour le premier ? Le temps est peut-être venu du « pourquoi pas moi ? » et de la surenchère verbale et stratégique pour chaque nouveau candidat qui voudrait s’imposer. Il n’y a qu’une seule certitude dans cet océan d’inconnues qui s’ouvre : l’apaisement n’est pas pour demain. Sauf que Marine Le Pen y regardera peut-être à deux fois avant de tenter de provoquer une dissolution qui lui ferait perdre son mandat de député. Il faut bien manger…