HISTOIRE

« PANTINE » ET COMPAGNIE …

Crétin

Petit tour d’horizon de l’état de notre société en ce début 2023.

Jusqu’où ira-t-on (laveur) …

L’année 2023 commence très fort niveau bêtise et je crains qu’on n’ait pas touché le fond. Comme si on n’avait pas assez de Sandrine Rousseau et de ses incongruités de féministe exacerbée. Voilà que la ville de PANTIN en région parisienne a décidé de féminiser son nom pendant un an afin de  « sensibiliser ses habitants à la  cause féminine ». Tchao Pantin, donc ! Avec une telle initiative, la cause de l’égalité femmes-hommes va  sûrement faire un grand bond.  Ce sont surtout les finances de la ville qui le sentiraient passer parce qu’il faudrait, pour  bien faire, remplacer les panneaux et tous les supports de communication. Prudent, l’édile se contentera d’un changement « symbolique » qui ne figurera pas dans les documents officiels. S’il y avait un Oscar de la connerie, nul doute que le  Kern qui officie comme maire pourrait concourir. J’ajoute que d’appartenir au PS n’est pas une excuse. D’ailleurs des habitants n’ont  pas hésité à trouver ça complètement stupide. De quoi aussi offusquer  la démocratie et un conseiller d’opposition de dénoncer une décision qui n’a pas été votée en conseil  municipal. Bref, s’il y a des progrès à réaliser  en matière d’égalité, la cause des femmes mérite mieux que ces coups de com’ débiles. En même temps, on apprend que le département de Seine-Saint-Denis  a décidé de rédiger son site internet en « écriture inclusive », pourtant décriée et même déconseillée par  l’Académie Française. Face  à ces offensives plus ou moins  wokistes et obscurantistes, faites comme moi, braves citoyens Séquano-Dionysiens, boycottez le site et faites savoir votre  mécontentement à ces élues et élus inconséquents !

Facebook contre CGT : 1-0

Il faut dire que l’année 2022 s’était terminée en beauté avec  une grève de la SNCF inédite obligeant  à l’annulation d’un TGV sur trois et mettant 200 000 passagers pris en otages sur le quai. Les   contrôleurs qui se considèrent comme les mal-aimés de la compagnie ferroviaire,  mécontents que les syndicats ne les suivent  pas, ont monté un collectif qui alimente une page facebook et se  sont passés des organisations syndicales  pourtant puissantes. Celles-ci, dépassées et pour ne pas rester en rade, ont déposé un  préavis de  grève sans pour autant appeler à l’arrêt de travail.  On admirera  l’hypocrisie.  De ce fait la grève des contrôleurs ne fut  pas illégale, privant la direction  de son  principal  recours. Ce collectif se montre plus maximaliste que les syndicats contestataires, expliquant que  les contrôleurs ne  veulent  pas se satisfaire des « miettes » qu’on  leur concède : les  miettes  en question consistent en une augmentation de la prime de travail de 600 euros brut par  an, dont une partie sera intégrée  au salaire à partir de 2024  sans oublier les augmentations de salaire proches de 12% octroyées en 2022-2023 à tous les cheminots… Voilà comment les « réseaux sociaux » peuvent nous pourrir la vie ! Face à cette brutalisation de la vie sociale qui permet la surenchère  de petites minorités, le  pouvoir politique ne peut pas rester indifférent et se contenter de prêches et de lamentations.  Il est  grand temps qu’il prenne les mesures qui s’imposent quitte à légiférer afin de rendre compatible le droit de  grève  avec tous les autres droits qui lui sont si souvent sacrifiés. Il va falloir aussi s’intéresser au rôle d’internet  afin d’en réglementer l’utilisation  et combattre les nombreux abus dont les réseaux sont les vecteurs.

Madame se meurt, madame est morte (la médecine)

Et pour se faire soigner, l’année commence comme la précédente s’est terminée : il ne faut surtout pas tomber malade. Triple épidémie, hôpital à la ramasse aux urgences saturées  et cerise sur le gâteau, médecins libéraux en grève. Prendre un simple rendez-vous relève de la galère. Le pays du « meilleur système  de santé au  monde » voit son accès aux soins partir en brioche. Après l’hôpital, c’est  la médecine de ville qui craque. La  situation n’est pas  meilleure aux urgences et au Samu qui parfois ne répond même plus. Si on ajoute aux grévistes, les généralistes en congé pendant les fêtes, on comprend que  toute la chaîne  médicale soit embolisée. Les  médecins libéraux se plaignent de la lourdeur de leurs tâches et des paperasses qu’on leur demande de plus en plus.  Ils veulent le doublement du prix de leur consultation, ce que  le gouvernement n’est  pas prêt à céder. J’ai le sentiment qu’on n’est pas  près d’en voir le bout.  Les  hospitaliers quittent l’hôpital, les déserts  médicaux s’étendent, l’augmentation du nombre des  médecins formés ne produira ses effets qu’à partir de … 2030. Bref, on a le temps de crever dix  fois ! Bah, il paraît qu’il est  toujours possible de se rabattre sur une « téléconsultation »… avec un robot au bout ?!

Vous avez dit « collector » …

Depuis ce premier janvier, les emballages jetables sont interdits pour la consommation sur place. L’écologie vient encore de frapper.  Mais ce qui est inattendu, c’est que les restaurants concernés, Mac Do et autres, qui ont mis  à disposition une « vaisselle » réutilisable, se voient  dévalisés par des clients pour le  moins indélicats. Chez l’étudiant et le bobo, ce  genre de gobelets et boites en  plastique est très tendance, les trouvant très « collectors ». Certains montent ainsi leur vaisselle à bon compte. Il est évident que ces vols coûtent beaucoup d’argent et limitent l’impact écologique puisqu’il faut que cette « vaisselle » soit utilisée plusieurs fois si l’on veut en limiter l’empreinte carbone. Ces vols sont suffisamment importants pour que le géant américain en appelle aux  pouvoirs publics pour l’aider à  mettre fin au phénomène de vols. Va-t-on procéder à des « fouilles  au corps » à la  sortie des enseignes au M  jaune ? En attendant, celui qui se frotte les mains, c’est le fournisseur de ces objets si prisés et pourtant de si peu de valeur….

Et… la  vie est belle !

 


FICTION HUMORISTIQUE, MAIS SI REALISTE …

Je ne résiste pas au plaisir de partager cette tribune de Samuel Fitoussi*, publiée dans Le Figaro. Histoire de  se détendre un peu en ces moments  tourmentés, tout en faisant toujours de la politique.

* Étudiant à HEC et diplômé de l’université de Cambridge, Samuel
Fitoussi est également le fondateur du blog satirique «La Gazette de l’étudiant».

  Crétin

TRIBUNE - Le jeune chroniqueur imagine, dans un texte naturellement satirique (mais une partie notable des faits évoqués correspondent bel et bien à des déclarations de cadres EELV et LFI), l’activité parlementaire d’une députée mélenchoniste.

Lundi. Une nouvelle journée commence pour Louise et avec, une grande question: que proposera-t-elle de rendre gratuit aujourd’hui? Représentante de la VRAIE gauche, pire cauchemar des mâles blancs de plus de 50 ans (sauf de Jean-Luc Mélenchon qui possède la grandeur d’âme d’Assa Traoré) et opposante courageuse à l’ultralibéralisme d’Élisabeth Borne, notre jeune députée se rend à l’Assemblée nationale où elle est présidente de la commission pour une approche postcoloniale et désinvisibilisatrice de la lutte contre les stéréotypes.

En chemin, elle reçoit un appel de représentants syndicaux de sa circonscription, circonscription qu’elle a appris à bien connaître via les images satellites Google. On lui rapporte que depuis quelques mois, les points de deals dans les halls d’immeubles se multiplient. La situation est en effet préoccupante: ces lieux sont devenus des espaces extrêmement genrés, la profession de dealer étant exercée à 94 % (en 2022!) par des hommes cisgenres. Louise rassure ses interlocuteurs: des fonds publics seront alloués pour briser ce plafond de verre.

Dans l’hémicycle, Louise prend la parole. Alors que d’ordinaire, elle soutient les restrictions de liberté au nom de l’intérêt général (elle a par exemple milité pour l’interdiction des terrasses chauffées, des vols intérieurs, des couverts en plastique, des voitures, du nucléaire ou du partage inéquitable des tâches ménagères), il existe une restriction que jamais, jamais elle ne tolérera: l’interdiction du burkini.

«La communauté musulmane, victime de la colonisation, observatrice impuissante de ce que subissent ses frères palestiniens, malmenée par les pires réactionnaires - je pense bien sûr à Manuel Valls et Jean-Michel Blanquer - et souffrant du syndrome de Stockholm puisqu’elle continue à vouloir vivre dans un État islamophobe, doit être libérée, tonne la députée. Je propose de renommer la place Charles de Gaulle Étoile place Yasser Arafat Étoile, d’instaurer un semestre où le hidjab sera obligatoire pour toutes et tous et bien sûr, d’autoriser la polygamie et l’excision pour celles et ceux qui y consentent. En parallèle, nous devons interdire aux clochers de sonner, la France est un pays laïque.»

Mardi. Louise est invitée sur France Inter, où on l’interroge sur le projet international de la Nupes. Devant des journalistes admiratifs, elle remet les points sur les i. «Ceux qui disent que nous voulons quitter l’Europe vous mentent. Où irions-nous? Nous prônons une désobéissance courtoise des traités et s’il le faut vraiment, une autarcie inclusive. Quant à l’Otan, nous souhaitons en rester membres mais exigeons que les États-Unis en sortent. L’Ukraine? Nous condamnons l’agression russe mais cesserons d’armer les Ukrainiens car la dérive droitière de ce peuple, qui défend ses frontières et son identité, nous paraît nauséabonde.»

Mercredi. Réunion du bureau politique de la Nupes. À l’ordre du jour: le combat pour l’égalité des genres. Sujet majeur, pense Louise, car qui en France - à part le service public, le gouvernement, les grandes entreprises, le monde du sport, l’industrie musicale, les plateformes numériques, les universités, les influenceurs et tous les gens que je connais - ose se revendiquer féministe? Dans ce silence assourdissant, c’est à la Nupes qu’il incombe de mener le combat. Et tant pis si le patriarcat s’accroche à ses privilèges, par exemple en publiant des satires ridicules. Et puis, se dit Louise, c’est le propre d’un héros que d’être méprisé par ses contemporains. Martin Luther King n’a-t-il pas été assassiné? Galilée n’a-t-il pas fini sa vie en prison? Le nouvel essai de Rokhaya Diallo n’a-t-il pas reçu quelques critiques négatives?

Soudain, Jean-Luc Mélenchon l’arrache à ses rêveries en insultant bruyamment une collaboratrice. À l’issue de la réunion, il est convenu que pour aider les femmes de France, on se concentrera sur trois points: augmentation de l’immigration d’origine africaine pour apporter un contrepoids à la masculinité toxique des mâles blancs occidentaux ; désarmement de la police et remplacement des peines de prison par des formations contre les biais sexistes inconscients dispensées par Caroline De Haas ; subvention des films encourageant les femmes à ne pas s’épiler.

Jeudi. Invitée sur France 5, Louise se lance dans une longue tirade (l’extrait, agrémenté d’une mélodie mélancolique, sera relayé par des milliers d’adolescentes sur TikTok). «Je déplore l’égoïsme de la droite qui se fiche du pays que nous léguerons à nos enfants, et qui peut-être - mais je n’ose pas l’imaginer - ne lit pas les rapports du Giec. À gauche, nous nous soucions des générations futures et c’est pourquoi nous proposons de nous endetter de 300 milliards pour financer la retraite à 60 ans.»

Vendredi. Sur le plateau de CNews, un obscurantiste tente de lier immigration et insécurité, invoquant «le Stade de France». Elle lui cloue le bec, rappelant que la violence représente une forme d’expression culturelle qu’il est bien aisé de condamner du haut de sa vision ethnocentrée. Alors qu’elle quitte les locaux, CNews embraye sur le sujet des gangs de Nigérians sans-papiers qui se battent à coups de barre de fer à Marseille. Louise opère un demi-tour, pousse l’invité suivant de sa chaise et rétablit quelques vérités. «Comme toujours, les fachos passent à côté des vraies questions: ces Nigérians payent-ils la TVA sur les barres de fer? Et s’ils viventdu proxénétisme, ont-ils bien un compte Urssaf ? L’extrême droite agite sans cesse l’épouvantail de l’insécurité pour détourner du sujet majeur: la fraude fiscale. D’ailleurs, pour récupérer les 1000 milliards de milliards d’euros que volent les riches, la Nupes propose de condamner tout fraudeur à la lecture du dernier roman de Aymeric Caron.»

 


J'AIME LES HOMMES !

Sophie de Menton

Et ce n'est pas dans l'air du temps ! 

Je ne résiste pas au plaisir de publier sur le bloc-notes ce joli billet de Sophie de Menton, tellement il prend à contre  pied la bien-pensance en vogue, et tellement en accord  avec  l'esprit français que nous aimons.

Un billet de Sophie de Menthon

J’aime les hommes qui me prennent pour une femme et qui se mettent plein de cambouis sur les mains sans mot dire, et sans me connaître, pour remettre ma chaîne de vélo qui a déraillé.
J’aime les hommes qui, protecteurs, m’interpellent en m’appelant « ma p’tite dame ».
Je les aime tels qu’ils sont. J’aime qu’ils regardent un décolleté (que l’intéressée a soigneusement mis en valeur, pour qui ?  seulement pour elle ?  ah bon…).
J’aime les hommes qui prétendent que, femme, j’ai beaucoup plus d’intuition qu’eux. 
J’aime les hommes qui n’envisagent pas de ne pas protéger une femme. Sexe faible après tout !

J’aime les hommes au point de ne pas les virer du comité de direction sous prétexte qu’il manque deux femmes. Au fait, j’aime bien l’idée « d’appartenir » à un homme – avec bien sûr toutes les exceptions imaginables, et surtout quand ça m’arrange…
J’aime bien être de mauvaise foi, et qu’un homme en soupire.
J’adore faire semblant d’avoir peur pour qu’il me rassure.
Je n’en ai rien à faire que la grammaire française ait privilégié le masculin pour en faire un sexe – pardon : un genre – dominant !  Lire Madame Bovary en écriture inclusive serait une décadence intellectuelle et culturelle absolue.
Je n’ai jamais pensé que si le président de la République (à l’origine de la mode) ne disait pas «celleZéceux » à tout bout de phrase, c’est qu’il m’avait oubliée moi et mes congénères.
J’aime aussi les hommes qui aiment les hommes, à condition qu’ils aiment aussi les femmes, et parfois avec plus de sensibilité.

J’aime être élégante, m’habiller pour plaire aux hommes, et pour me plaire à moi aussi. La séduction est un mode de relation exquis. Ne sommes-nous pas le pays de l’amour courtois, du romantisme et de l’élégance ?

Je peux pardonner aux hommes qui sont lourdingues et qu’il faut remettre à leur place. Une main baladeuse peut valoir une bonne baffe à son propriétaire, et un drame à haute voix, mais pas le tribunal !  Et d’ailleurs j’aime les autres hommes qui remettent aussitôt les lourdingues à leur place (on en voudrait plus dans le métro…).
J’aime bien les hommes entre eux, même devant un match de foot que je déteste. Pire : j’aime qu’ils m’ouvrent la portière de la voiture et portent ma valise pour monter dans le train…

J’ai adoré traîner au lit avec mon nouveau-né dans les bras pendant que le père partait bosser ! et je ne vois pas pourquoi ce dernier prendrait ma place pour que je retourne – moi – travailler plus tôt. Françoise Giraud disait que « les femmes n’étaient pas des hommes comme les autres ». Je maintiens et je vais plus loin : les hommes ne doivent pas devenir des femmes comme les autres, nuance…

Sans doute que je sais presque tout faire aussi bien qu’un homme, mais j’adore ce qu’il fait mieux que moi et cela ne me pose aucun problème.
Le fameux plafond de verre je le casse quand je veux, j’ai tous les moyens pour ça.

Certes, il y a abus de pouvoir lorsque le DG drague sa secrétaire… mais cela s’appelle comment quand la femme du DG se fait en permanence piquer son mec par les secrétaires ou la dir. com ?  Abus de poste subalterne ?

« J’aime les filles … » chantait Dutronc, je suggère qu’on chante la chanson à l’envers. J’aime les hommes des comédies romantiques, les hommes qui chantent sous la pluie, qui sont maladroits, qui demandent en mariage à genoux, qui ont peur de nous, qui aiment tous nos défauts jusqu’à en faire des qualités… j’aime bien tout ce qui fait ricaner voire hurler les féministes ! Je trouve d’une immense tristesse un monde non binaire et non « genré » (pas encore dans le dico, même le Petit Robert…). 
Tarzan m’a fait rêver et je ne détesterais pas être Jane !  Quant à « Angélique marquise des anges » ou Scarlett O’Hara, ce furent mes héroïnes, je le confesse.  

Rassurez-vous : personne ne me piquera ma place, je suis une cheffe d’entreprise sans complexes et tout me semble possible, sans avoir besoin de discrimination positive, « parce que je le vaux bien ». J’apprends aux filles à ne pas se laisser faire, à oser, à assumer, à ne pas être naïves, à se battre, à ne jamais mettre un voile, à ne pas monter dans la chambre d’hôtel d’un homme même pour un prétexte professionnel, et… à ne pas profiter de la faiblesse masculine ambiante pour sortir en hurlant de l’ascenseur, histoire de jeter des doutes sur le voisin de bureau qu’on ne peut pas blairer. Je veux que les hommes continuent de prendre l’ascenseur seuls avec moi.

Je n’ai définitivement pas envie qu’on se venge de 10 000 ans de « domination masculine » en leur jetant leur galanterie à la figure et en les émasculant. Chacun son combat ! Et ne me dites pas que je cautionne les violeurs, les violents et les imbéciles !

 

HADDOCK A 80 ANS, MILLE SABORDS !

Haddock 80

Bien que plus vieux que Tintin dans la vie dessinée, Haddock en tant que personnage  est plus jeune que son inséparable ami, qui affiche,  en ce début janvier 2021 ses 92 ans de personnage de BD. Haddock, dont on apprendra bien plus tard qu’il se prénomme Archibald, est apparu dans le « Crabe aux pinces d’or ». Il est alors le capitaine au long cours d’un cargo, « le Karaboudjan », alcoolique au dernier degré, et entretenu dans son vice par son second, Allan, qui utilise le bateau pour faire du trafic de drogue, à son insu.

Un nouveau personnage.

Haddock apparaît donc en 1941, c’est le 9 janvier qu’il croise la route de Tintin, ou plutôt l’inverse puisque ce dernier fait une intrusion spectaculaire dans la cabine du capitaine. Il vient grossir les rangs des personnages qui entoureront le héros dans toutes ses aventures. Le marin barbu fera sa réputation avec ses sautes d’humeur, son penchant pour le « Loch Lomond », ses crises de délirium à répétition  et surtout ses insultes. Dans les années 50, avec les copains, on s’ingéniait à apprendre  par cœur son florilège, et même à tenter de l’enrichir par imitation. Je me souviens encore d’une « brique enfumée » inventée par Pierrot, l’un d’eux. Le génie d’Hergé est d’avoir accolé à Tintin, personnage pur et sans défaut, un être humain plein de défauts, colérique, prétentieux, impulsif. Il est grossier  comme souvent les gens de mer le sont,  mais il fallait contourner les impératifs de l’époque qui régissaient la littérature de jeunesse, c’est pourquoi le capitaine ne pouvait pas décemment utiliser les insultes en vigueur à l’époque, à connotation scatologique ou sexuelle, qui auraient été censurées. Hergé réussit encore son coup en le dotant d’une logorrhée inhabituelle, faite de mots peu connus ou d’expressions détournées de leur sens   comme « moule à gaufre »,  « bachi-bouzouk » ou « ectoplasme ».  « Les bandes de … » ou « les espèces  de … » fleurissent à chaque séquence. Après de longues recherches, Albert Algoud, tintinologue réputé, a découvert le sens de « tchouk-tchouk-nougats » : c’était le nom donné aux marchands ambulants dans le nord de la France et en Belgique. La ruse a tellement bien fonctionné, qu’aujourd’hui encore, Haddock est aussi réputé que Tintin, dont on ne connait comme réaction verbale que « sapristi ! », très propre et très correct. C’est encore grâce à Albert  Algoud qu’on connait la liste des injures et leur sens réel avec son « intégrale des jurons du Capitaine Haddock ». Sens que gamins nous recherchions dans le dictionnaire.

Qui est vraiment « Haddock » ?

« Tintin c’est moi », affirmait Hergé. Ce qui fait que ses aventures n’ont pas eu de suite après la mort de son créateur.  Mais qui est Haddock ? Dans l’univers de Tintin, les personnages qui gravitent autour de lui, ont un rapport avec la vie réelle d’Hergé. Pour Serge Tisseron et pour d’autres experts, Haddock serait aussi une transposition d’Hergé, mais son côté « noir ». Comme Haddock, il était capable d’écarts, de dépression, il était hanté par la folie de sa mère et il avait peur de sombrer lui aussi. Tintin-Haddock, les deux faces d’Hergé. Ne manque que le sexe. Mais les aventures de Tintin n’abordent jamais cet aspect de la vie humaine ? C’est tout juste si l’on subodore un penchant de la Castafiore pour le capitaine, que les médias voudraient marier dans « les  Bijoux de la Castafiore ».

Apporter de la fantaisie dans l’univers de Tintin.

Le rôle du Capitaine Haddock est donc d’apporter de  la fantaisie dans les aventures de Tintin dont le  personnage trop  parfait aurait pu lasser le public. Si Haddock est alcoolique, c’est d’abord pour le comique qu’Hergé veut en tirer, lui qui a été abreuvé par le cinéma muet. Le capitaine est donc excessif dans la gestuelle, les mots et les réactions. Mais imposer un personnage alcoolique et intempérant dans une BD pour enfants et adolescents, à une période où il fallait faire attention à ce qu’on disait, c’est un tour de force. Au début, c’est un fou furieux. Son amitié avec Tintin commence très mal : Haddock tente de l’étrangler. Tintin rêve que Haddock veut lui tire-bouchonner la tête. Cette relation aurait pu être éphémère mais Hergé a dû comprendre toutes les possibilités qu’il pouvait tirer du personnage : ainsi, quand, sur la dune, dans le désert, Haddock se lève fou de rage –un tir vient de fracasser la bouteille posée à côté de lui-  et se met à insulter les pillards pour les faire fuir, il ne se rend pas compte que ce qui les fait réellement fuir est la cavalerie qui arrive derrière lui. Il croit avoir une grande puissance avec ses jurons, alors que ce n’est que de la gueule. Effet comique garanti, amplifié par le découpage des vignettes !

Il a donc fallu donner une épaisseur au personnage.

Ce sera fait avec « le secret de la Licorne » et « le trésor de Rackam le Rouge », puisque le voilà descendant du Chevalier de Hadoque et propriétaire d’un trésor. Ce marin perdu se découvre une lignée, avec des origines nobles.  Cela l’oblige à se « civiliser ». Il se retrouve avec un château ayant appartenu à son ancêtre  au fronton duquel les armoiries affichées montrent un « dauphin couronné », autre fantasme hergéen, et au fil des aventures,  il deviendra un gentleman-farmer. Moulinsart sera même le cadre d’un voyage immobile  avec le mystère des « Bijoux de la Castafiore ». Au fil des aventures il se donne les moyens de dépasser les forces qui le déchirent au  point qu’à la fin, il paraît apaisé. Et dans « Tintin et les Picaros », c’est même lui qui décide d’aller délivrer la chanteuse d’opéra, pour laquelle il aurait une affection…  C’est là qu’Hergé lui accorde enfin un prénom. Il était temps, on est au 23ème album. A noter que ni les Dupondt, ni Tintin n’ont eu ce privilège.

Pourquoi Hergé a-t-il choisi ce nom pour son personnage ?

Haddock, c’est le nom d’un poisson fort connu en Belgique, de l’églefin fumé. Ce qu’on sait moins, c’est aussi le nom du commandant du paquebot jumeau du Titanic (véridique) qui arriva le premier sur les lieux de la catastrophe. Albert Algoud fait le lien avec l’épave qui commande le Karaboudjan : le spectacle des cadavres  aurait ravagé le pauvre capitaine qui ne s’en serait jamais remis. Haddock, un nom facile à retenir, sauf pour la Castafiore. Rien que dans l’album des bijoux, on trouve 14 déclinaisons qu’elle utilise pour nommer le capitaine qui ne cache pas son agacement : Bartock, Kappock, Koddack, Mastock, Kosack, Hammock, Kolback, Karbock, Karnack, Hocklok, Kornack, Hablok, Maggock et Medock ! Pour autant, par la grâce d’Hergé, il est devenu un héros légendaire qui fait partie de la continuité » du monde. Il est encore en résonnance avec ce que nous sommes. Comme les  personnages de Molière, Haddock est universel !

Tonnerre  de  Brest !

 


UNE HEURE PAS PLUS ET UN KILOMETRE A VOL D’OISEAU…

Périmètre 1 km001

 

Monsieur Pichot s’apprêtait à sortir. Comme chaque jour depuis le « reconfinement », il était en train de remplir scrupuleusement son formulaire d’autorisation de sortie pour « déplacement bref dans la limite d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile, lié soit à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique collective et de toute proximité avec d’autres  personnes, soit à la promenade avec les seules personnes regroupées dans un même domicile, soit aux besoins des animaux de compagnie ». Le texte était précis et ne prêtait pas à la moindre fantaisie.  Il ne risquait pas de rejoindre un groupe de sport collectif n’étant inscrit à aucun club, ni de sortir un animal de compagnie auquel il avait renoncé depuis longtemps.  Restait la  promenade. D’habitude il se contentait de faire un tour dans son jardin, ce qui lui suffisait amplement pour prendre l’air, surtout à la mauvaise saison, mais avec le confinement, il avait une envie irrépressible de jouir du peu de liberté que l’Etat « providence et protecteur »  lui laissait encore. 

D’ailleurs, malicieusement, après avoir rempli un premier formulaire, il s’attela au remplissage d’un second  sur lequel  il inscrivit un horaire enchaînant avec le premier et cocha avec une satisfaction intérieure qu’il ne se connaissait pas la case « déplacement pour effectuer des achats de première nécessité dans des établissements dont les activités demeurent autorisées… ». Il n’était plus question depuis longtemps d’effectuer des achats de fournitures nécessaires à l’activité professionnelle,  mais il se réservait pour un jour ou l’autre une sortie pour « le retrait de commande ». Décidément, il y avait quelque part un rond-de-cuir assis derrière son bureau parisien dont la tâche était de tout prévoir et de tout codifier pour assurer le confort de ses concitoyens et les empêcher de se contaminer.  Ah, le brave fonctionnaire ! Justement monsieur Pichot venait de lire qu’un décret du jour annonçait l’autorisation d’aller acheter un sapin ! Quel  pays formidable non ? Voilà une occasion de  plus pour sortir. Pour le coup, il serait bien allé le chercher dans les Vosges !

De sorte que son agenda était bien rempli. Car  il avait cru comprendre que la longue  liste des cases  à cocher tenait lieu d’obligation : aussi il s’arrangea pour que chaque jour une tâche correspondant à  une case fût programmée. Il était désespéré par la première : « déplacement pour l’activité  professionnelle ».  Hélas, il était en retraite et il était trop vieux pour passer un concours ou un examen. Pour le reste il mit à l’agenda : une consultation médicale, une visite à  son centre de sécurité sociale ;  il prétexta qu’un ongle de doigt de pied le faisait souffrir pour pendre un rendez-vous chez un pédicure pour la première fois de sa vie ;  il se proposa pour accompagner un ami invalide en « mobilité réduite » chez son kinésithérapeute.  Il n’alla pas jusqu’à commettre un méfait afin de pouvoir cocher la case «  convocation judiciaire »…

Donc, ce jour-là, monsieur Pichot, le visage barré par le masque obligatoire –il n’était pas stupide-, sortit pour faire sa promenade quotidienne. Il devait rester dans son rayon d’un kilomètre. Où ses pas le  mèneraient-ils cette fois-ci ? Il s’était fait trois au quatre parcours, différents, mais les  possibilités étaient malgré tout réduites et même en inversant le sens, c’était vraiment répétitif. Il avait pourtant l’immense parc de Pignerolle à deux pas de chez lui mais seule l’entrée était dans la limite prévue par l’autorité, et comme Monsieur Manindar, le Ministre de la Sécurité, ne plaisantait pas et avait diligenté ses fonctionnaires au contrôle du bon respect des directives, il ne voulait pas prendre le risque de payer 135€ pour un bol d’air. Il ne pensait pas non plus la superficie de sa commune aussi vaste et il fut surpris quand il découvrit sur internet le périmètre auquel il avait droit. Deux kilomètres auraient mieux fait l’affaire, mais allez savoir pourquoi il avait été pensé qu’un seul suffisait à maintenir le citoyen en bonne santé. Le rond-de-cuir en question ne devait pas  aimer la marche à pied.

Au fond, cette procédure agaçait profondément notre personnage. Il trouvait ridicule cette attestation à remplir par soi-même, dont personne ne pouvait prouver la véracité de l’horaire de départ, pour s’autoriser à circuler vu que la  police peut vérifier si vous vous êtes autorisé à le faire car il est interdit de circuler sans s’autoriser : la circulaire le dit bien ! Courteline n’est pas loin. Aussi prenait-il un malin plaisir à « s’autoriser » en toutes circonstances, si bien qu’il aurait  pu passer toute sa journée à l’extérieur, en étant irréprochable, enchaînant les autorisations autorédigées, modifiables à tout instant vu qu’il utilisait un stylo effaceur très pratique. Evidemment, il prenait soin de lui et veillait à ne pas fréquenter les lieux trop populeux. Il faut dire qu’il ne fut jamais contrôlé non plus malgré ses multiples incartades. Et finalement c’est bien ça le plus ridicule !

 


RENDEZ-VOUS EN TERRITOIRE INCONNU

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Ou… CASTEX chez les réfractaires.

Le mot  a été prononcé  25 fois dans le discours de  politique générale de Jean Castex.

Territoire : 

Étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain :  le territoire de la France.

Étendue de pays sur laquelle s'exerce une autorité, une juridiction : le territoire de la  commune.

Espace défini par une particularité naturelle : territoire  montagneux.

Espace défini par une caractéristique culturelle : territoire linguistique.

Zone sur laquelle s’exerce la domination d’un animal : le chien marque son territoire en urinant. Le territoire chez les animaux est déterminé par le marquage et la défense de leur espace de vie, par un comportement parfois agressif envers les intrus. On observe alors une complémentarité entre le territoire et un comportement hiérarchique de domination. C’est  ce qui explique que les hommes pissent à côté de la cuvette.

Pour un technocrate :  le territoire est un « agencement de ressources matérielles et symboliques capables de structurer les conditions pratiques de l'existence d'un individu ou d'un collectif social et d'informer en retour cet individu ou ce collectif sur sa propre identité ».Vous n’avez pas compris ? Pas grave. Plan du gouvernement pour relancer les territoires : l’association « France Tiers-Lieux » fait plancher une dizaine de ministères sur le projet de créer 500 « manufactures de proximité » pour doper l’emploi local. Un « tiers-lieu » est « un espace collectif  hybride de travail mêlant industrie et services ». Si c’est pas un concept technocratique, ça ! Et avec ça, on va sauver la France ! Voilà où vont passer les 100 milliards pour ressouder…

La  France des territoires : la commune, la communauté de communes, l’agglomération, l’arrondissement, le canton, le département, la région, la circonscription, l’Académie, le Diocèse, l’Anpe, le bassin d’emplois, le  Pays, la Cam, la Zup, la Zad, la Zac… et l’Etat. J’en ai sûrement oublié.

Pour le géographe : le territoire est « toute portion humanisée de la surface terrestre ». Il est l’interface entre nature et culture. Le territoire est alors le décor où se déroulent les activités humaines.

Pour le politique : le territoire désigne à la fois une circonscription politique et l'espace de vie d'un groupe  qui cherche à en maîtriser l'usage à son seul avantage.

Historique : « Moi, Général De Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats  français qui se trouvent en territoire britannique… ». Un certain 18 juin.

Alimentaire : la  Sarthe c’est le territoire de la rillette !

Macronien : "il faut transformer le territoire mais sans contrarier  les procédures qui le paralysent". (en même temps).

Communautarisme : les territoires perdus de la République.

Vestimentaire : « Territoire d’homme », des griffes, des styles, des hommes… Boutiques de prêt-à-porter pour les hommes qui veulent casser la routine chemise-veste-cravate. Il n’est pas précisé si  les bi et les trans sont acceptés (pas pu résister).

Ecg : Le territoire électrique est utile pour incriminer une artère coronaire précise au cours d’une ischémie ou un infarctus. Autrement dit l’électrocardiogramme (ecg) sert à dépister les crises  cardiaques.

Vénerie : « J’aime le son du cor, le soir au fond des bois ». Un territoire de chasse est l’espace généralement assez vaste où l’on mène des chasses à courre. Chambord est un territoire de chasse présidentiel. La mauvaise interprétation serait de croire que le Président y courtise les femmes. Non, il y court après le cerf avec ses invités.

Le problème, c’est que le Premier Ministre n’a pas précisé de quel territoire il parlait. La notion de territoires vingt-cinq fois répétée comme un mantra relève d’une communication politique mal maîtrisée, voire caricaturale. Un élément de langage comme on dit aujourd’hui. Ce n’est pas en répétant machinalement un mot qu’on l’incarne, encore moins qu’on le fait exister. La notion de territoires, par ailleurs, appartient au champ politico-journalistique. La notion parle à certains élus locaux, pas aux Français. Le risque est d’être paradoxalement vu comme parisien et déconnecté à répéter machinalement un mot dont l’usage témoigne de l’inverse de sa signification.

Bref, un mot qui ne veut rien dire. Qui a dit déjà : « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ! »

 


QUE NOUS RESERVE 2020 ET APRES ?

Fin du monde tintin

 

Je ne vais pas tenter de vous faire croire que je possède une boule de cristal ou que je lis dans le marc de café. J’ai beau avoir quelques réminiscences de culture gréco-romaine, je ne sais pas pour autant jouer les augures ni interpréter les auspices, pas plus que je n’ai sous la main la Pythie de Delphes pour consulter ses oracles… Bref, tout ça pour vous dire que je m’en suis tenu benoitement à une compilation des avis parus ici et là en ce début d’année. Avec une constante quand même : alors que le pessimisme prévalait début 2019, la fête boursière avec un indice qui a bondi de 25% sur l’année, conduit aujourd’hui à l’euphorie sur les marchés.

Politique et banques centrales.

Rien ne semble avoir prise sur l’impact des politiques d’aisance monétaire menée par les banques centrales. Marc Fiorentino le constate : « Aucun événement politique majeur n’a eu d’impact durable depuis que les banques centrales ont inondé les marchés de liquidités gratuites ou à taux négatifs,  ni l’élection de Donald Trump, ni le Brexit, ni, plus récemment, les attaques sur les infrastructures pétrolières saoudiennes ou encore la procédure de destitution de Trump. Rien ne peut gâcher la fête sur les indices boursiers. » Les jours qui viennent vont constituer un test important pour les marchés en 2020. Nous allons savoir s’il faut définitivement ignorer les événements politiques et géopolitiques majeurs et si la puissance des banques centrales est telle que les « cygnes noirs », sont pulvérisés dès leur apparition. Et il ne va pas en manquer : Trump qui a endossé l’uniforme de chef de guerre a frappé au cœur du régime iranien. Il y aura des représailles qui passeront par l'intermédiaire des multiples milices financées par l’Iran dans la région. Et il faut s’attendre au pire puisque en représailles des représailles Trump a menacé de frapper 52 cibles iraniennes. « 52, comme le nombre des otages à l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979 », a-t-il dit. On aura aussi du nouveau du côté du Brexit…

Les songes d’Attali.

Il ne s’agit pas de l’héroïne de Racine, mais de Jacques. Dans sa chronique hebdomadaire des Echos, il nous livre une liste de 12 événements improbables auxquels il faut néanmoins se préparer. Il appuie son raisonnement sur les événements surprises survenus depuis 2010, dont l’un des plus significatifs fut l’élection « d’un total inconnu à la présidence de la République française »… Je vous livre cet inventaire sans développer : en 1. Le plus « sympathique », l’effondrement du système financier mondial sous les coups d’une très grande crise financière (il n’est pas le seul à y penser) 2. Un tir de missile balistique nucléaire de la Corée du Nord vers Tokyo, ou Washington 3. La dislocation de l’Eglise catholique (ça c’est plus original) 4. L’invasion d’un des pays baltes par la Russie, suivie d’aucune réaction des Etats-Unis 5. La constitution d’un nouveau califat islamique de la Lybie au Nigeria 6. L’élection en France d’une présidente de la république d’extrême-droite (on n’y est pas encore) 7. La victoire à l’élection présidentielle américaine d’une femme sociale-démocrate et écologiste 8. Des découvertes majeures permettant la guérison des cancers les plus résistants 9. Une prise de conscience écologique planétaire avec un prix mondial du carbone à 100 dollars la tonne 10. Une charte contraignante édictée par les 50 plus grands fonds d’investissement du monde pour ne plus investir que dans les entreprises durables 11. Des révolutions démocratiques victorieuses en Russie, en Turquie ou en Chine 12. Des œuvres d’art et de nouveaux courants artistiques changeant notre regard sur le monde. C’est une liste à la Prévert, j’en conviens. Je vous laisse le soin d’imaginer les développements, c’est plus romanesque.

Le regard de Nicolas Baverez.

Voilà un économiste sérieux. Certes, il verse facilement dans le pessimisme, mais les temps y prédisposent. Il analyse le cycle de démondialisation auquel nous assistons sous la poussée des populismes, qui explique le contexte économique beaucoup plus dur, marqué par une diminution de la croissance et des emplois ainsi qu’une hausse des risques politiques et financiers. Pour lui, l’abandon de toute discipline monétaire et budgétaire (les deux vont ensemble), dans les grands pays développés renforce la probabilité d’un nouveau krach. Il prédit que les années 2020 seront placées sous le signe de la crise de la démocratie représentative et du regain (déjà en cours) des nationalismes. Car l’échec économique des populistes n’arrive pas à remettre en cause leur capacité à arriver au pouvoir et même à s’y maintenir, profitant de la déstabilisation des classes moyennes ou de la polarisation des territoires, des désarrois identitaires et de la montée de la violence… Triste tableau. L’antidote au national-populisme, c’est le patriotisme et la liberté. Encore faut-il le mettre en œuvre.

A vous de faire votre opinion.

Allez, une bonne nouvelle pour terminer, comme quoi rien n’est impossible : la Grèce où la bourse d'Athènes triomphe des indices boursiers mondiaux avec 52% de hausse. Et elle emprunte à des taux plus bas que l'Italie. Hé, Hé ! Et Carlos Ghosn qui s’évade du Japon, c’est pas un joli pied de nez ? Pendant ce temps-là, nous, on concocte une réforme des retraites qui se voudrait universelle et juste et qui ne sera ni universelle, ni juste…

Bah, le principal n’est-il pas d’être en bonne santé !

 

 


ASTERIX ET L’AIR DU TEMPS

Astérix  fille de Vercingétorix001

Peut-être  comme  moi, avez-vous  lu le  dernier album d’Astérix : « La fille de Vercingétorix » ? Le 38ème album de  la série a  été présenté par les médias comme  très réussi. Je crois savoir pourquoi.  Tiré  à 5 millions d’exemplaires, dont 2 rien que pour la France, l’éditeur est confiant dans le destin de cet opus qui paraît pour la soixantième année d’existence de la série. Un joli destin pour notre cher petit gaulois et son village d’irréductibles. Les deux repreneurs depuis 2013, Ferri et Conrad, continuent de s’inscrire dans la veine  Goscinny-Uderzo, sans tout-à-fait parvenir à leur hauteur, au moins pour le scénario et  les textes.  Pour  les dessins, la main de Conrad excelle à reproduire l’univers de la série.

Je ne vais pas vous raconter l’histoire, pour préserver votre découverte si vous ne l’avez pas lu. Je me contenterai de quelques commentaires. Le scénario est relativement simpliste et contingente Astérix et Obélix dans un rôle finalement assez secondaire. Ils  ne sont pas  les moteurs de l’histoire  et semblent plutôt  la subir. La  fille de Vercingétorix en est évidemment  l’héroïne,  mais campée dans une posture d’anti-héros, en adolescente récalcitrante. Quelques gags  sont bien dans la veine, notamment les références en filigrane à la seconde guerre mondiale et à la résistance, avec un « Monolitix » dont le physique fait penser irrésistiblement à De Gaulle, et la volonté de se réfugier à Londres, mais le filon s’épuise vite et se perd rapidement en chemin. On retrouve forcément des soldats romains toujours aussi peureux et aussi peu motivés,  l’espion repoussant à souhait, le bateau des pirates et son équipage toujours aussi malchanceux… Il est bien question de résistance, mais on sait depuis  le début de la saga que le village gaulois résiste mais n’a aucune intention de reconquête de la Gaule. Alors la fille de Vercingétorix en Jeanne d’Arc  de la  reconquête : c’est raté !  D’ailleurs, l’adolescente est pacifiste. De ce point de vue l’histoire tourne court, là encore.

En fait,  et c’est pour ça que ce 38éme album plait à la gent éditoriale, le véritable sujet tourne autour de la jeune fille.  C’est une caricature de féministe, fugueuse, rebelle dont les idéaux sont très contemporains  et elle coagule autour d’elle les jeunots boutonneux du village que l’on découvre au passage.  Les  Végans ne sont pas loin non plus : ainsi l’appétit d’Obélix  menace d'extinction l’espèce des sangliers, et elle rêve de vivre sur l’île de Thulée, l’île légendaire évoquée par Hérodote  - le rêve hippie ?-.  C’est plutôt  Greta Thunberg pour les leçons aux adultes. Pour rester dans les thèmes d’aujourd’hui,  n’a-t-elle pas été élevée par deux papas ? Elle ne veut pas s’habiller en fille (allusion à la guerre du genre ?) et à la fin, en guise d’épilogue, après être partie sur toutes les  mers, elle revient avec une progéniture très contemporaine… et évocatrice. Je ne vous en dis pas plus.

On hésite pourtant entre la volonté prosélyte d’inscrire cette  histoire dans l’air du temps et la caricature. D’aucuns crieront à  l’influence gauchiste. Et c’est vrai que les  auteurs y cèdent  par plusieurs traits.  Mais on peut y voir aussi une satire  des  progressistes. Quoi, De Gaulle-Monolitix  en couple homosexuel avec un Ipocalorix larmoyant, pour élever la fillette, ça ne marche pas vraiment ! On a abandonné le cliché du village concentré de l’esprit gaulois qui correspondait à la  France du milieu du 20ème siècle. Les archétypes qui le peuplent sont toujours là, Abraracourcix, Agecanonix, Bonnemine, Ordralfabétix et  Cétotomatix, mais ils deviennent subitement démodés : par les critiques de leurs enfants, par leurs réflexes qui paraissent désuets. Bref,  comme si l’alchimie identificatrice Gaule-France ne fonctionnait plus. Difficile de se référer à la France périphérique contemporaine, avec  ses ronds-points et ses zones commerciales. Pas plus qu’à sa fragmentation communautaire. Restent la pratique du décalage, l’humour et le détournement (parcimonieux) des références historiques.

On regrette néanmoins le côté potache qui animait les personnages de  l’époque Goscinny. On perd de  vue ce  qui était la substance de la série : une réelle volonté de résistance franchouillarde. La Gauloise  venant entonner l’air du féminisme ne colle pas vraiment avec le duo Astérix-Obélix et de fait il se trouve marginalisé. « Représentants d’un monde d’arriérés ! » dit même le traître Adictosérix,  partisan du ralliement aux Romains. Une manière d’illustrer le débat conservateurs-progressistes ?  Quant à la vignette du retour d’Adrénaline, dans la dernière page, je vous laisse deviner à quoi elle fait allusion. Et aussi, une bizarrerie :  si les enfants évoquent le barde, il n’apparaît pas du tout dans l’histoire et même pour le banquet final, sa silhouette n’est pas suspendue dans l’arbre. Un oubli ?

Pour moi, cet album n’est pas franchement génial bien qu’il puisse figurer honorablement dans la saga du Gaulois récalcitrant.

 


L’HUMOUR – HUMEUR DU DIMANCHE

Macron prophète

 

Que Jean-Baptiste Doat me  pardonne d’utiliser ainsi son texte, mais je ne résiste pas au plaisir de le partager avec les amis et lecteurs du bloc-notes,  car le "grand débat" n’y changera rien.  Tout est dit ! Y compris « Aurore Berger » !

« Ça devait mal se terminer

Parce qu’il gueulait comme un goret dans ses meeting,

Parce qu’il a dit un jour « L’argent ne se mange pas, je confirme. Il ne se respire pas, il ne s’aime pas ou alors on devient très dangereux. » et que ça ne veut rien dire,

Parce qu’il était soutenu par le Béarnais,

Parce qu’il a été ministre du Correzien,

Parce qu’il a sorti Marlène Schiappa d’un anonymat pourtant mérité,

Parce qu’il a attiré les plus opportunistes de droite et les plus médiocres de gauche,

Parce qu’il s’est pris pour De Gaulle,

Parce que Cohn-Bendit en dit du bien,

Parce qu’il a humilié un chef d’Etat Major pour satisfaire une petite pulsion d’autoritarisme adolescent,

Parce qu’il se prend pour le chef du Monde Libre alors qu’il avait du mal à gérer son propre garde du corps,

Parce que Aurore Bergé,

Parce que sa femme pense que les Français l’ont choisie aussi,

Parce qu’il fait confiance à Castaner qui a autant la carrure d’un premier flic de France que Cyril Hanouna celle d’un gagnant du prix Femina,

Parce qu’il a recruté Benalla et l’a soutenu comme le fait un chef de gang,

Parce qu’il veut vendre le siège de la France au Conseil de Sécurité de l’Onu à la Commission Européenne,

Parce qu’il a cru que c’était grâce à lui que la France avait gagné la coupe du Monde,

Parce qu’il a pris les élus locaux pour des bouseux,

Parce qu’il nous impose une majorité faite de députés qui ont été livrés sur Amazon Premium,

Parce que le concept de « nouvelles mobilités » le fait plus vibrer que celui de « Nation »,

Parce qu’il gouverne depuis le début avec ses potes de promotion de l’ENA qui enferme la France dans des tableaux Excel,

Parce que Yassine Belattar le conseille,

Parce qu’il vend des mugs avec sa tronche et celle de Brigitte dans la boutique de l’Elysée,

Parce que Jean d’Ormesson avait prévenu : « Entre l’électeur de gauche et l’électeur de droite qui votent pour Macron, l’un des deux, forcément, sera cocu, mais toute l’intelligence de Macron est de faire croire à l’un que ce sera l’autre et inversement. »,

Parce qu’il a promis un renouvellement et a choisi Collomb,

Parce qu’il nous demandait de « penser Printemps » dans un pays qui compte. 9 millions de pauvres,

Parce qu’un Président ne doit pas dire « qu’ils viennent me chercher » pour se planquer derrière des milliers de CRS ensuite,

Parce qu’il a transformé l’assemblée nationale en Académie Française de l’incompétence et de la médiocrité,

Parce qu’il est le seul à croire à cette Europe bureaucratique et coupée des peuples,

Parce qu’il faisait scander «En même temps» dans ses meeting et que c’est le slogan le plus con de l’histoire,

Parce qu’il pense que tous les gens rêvent de bosser dans une start’up et de rouler en trottinette électrique,

Parce qu’il pense qu’avoir du fric est synonyme de réussite,

Parce qu’il a un discours ambigu sur l’islamisme,

Parce qu’il a donné à son parti un nom qui a les mêmes initiales que lui,

Parce qu’un soir, il a transformé l’Elysée en temple de la sous-culture,

Parce qu’il a fait comme si tous ses électeurs avaient voté pour lui en adhérant à son projet,

Parce qu’il fait le malin en insultant des chefs de gouvernements étrangers qui ont trois ou quatre fois sa cote de popularité,

et ça se terminera mal :

Parce qu’il est tout seul,

Parce qu’il ne comprend pas les Français,

Parce que Aurore Bergé. »

Vous savez de qui on parle.  Pour ce moment d’évasion, merci Jean-Baptiste !

 

 


COULIS D’ETE.

Aout geluck001

 

LA PLAGE ET LE SABLE

Une plage sans sable, c’est une plage de galets. Ce n’est pas le pied. Ou plutôt, ça fait mal aux pieds, et pas qu’aux pieds. A moins d’avoir un matelas bien épais, on peut compter ses abattis en se relevant d’une petite sieste. Donc, le mieux, c’est la plage de sable fin. Voire …

Le sable de la plage n’est jamais comme il faut. Quand il est sec, il est brûlant, on y marche malaisément, il s’insinue dans les chaussures où il nous picote. Quand il est mouillé, il colle et on ne peut plus s’en défaire. Enfiler les nu-pieds devient alors une torture. Pourtant, il ne dissuade guère les amateurs de plage qui s’agglutinent sous leur parasol, s’étalent sur leurs nattes, serviettes et autres accessoires. En fait, à la plage, quand il fait beau et chaud, il n’y a que dans l’eau qu’on est bien. A condition que des cailloux ou galets vicieux, charriés au gré du flux et du reflux, ne viennent pas meurtrir vos pieds douillets.

Je soupçonne les vacanciers d’être un brin masochistes.

En temps ordinaire, ils jugeraient cette activité insupportable s’il s’agissait de conditions de travail. Rendez-vous compte : une expédition à la plage nécessite d’emporter et transporter un parasol ou une tente pliable, autant de nattes que de personnes, les serviettes de bain, le ballon, les raquettes type Jokary, les anciens ajouteront un siège pliant et je n’oublie pas les planches de surf des enfants, sans parler des goûters et des rafraîchissements qu’il faut trimbaler dans une glacière. On y va à pied, c’est une galère. On y va en voiture, il faut charger le coffre, trouver une place pas trop loin ce qui s’avère être un pari aventureux, surtout si on en cherche une à l’ombre. Ensuite il faudra de toute façon parcourir un bout de chemin « pedibus cum jambis ».

C’est marée haute.

Les gens sont tassés, faute de place. L’océan impose ses règles : il faut tenir compte des marées. On se dit que tout-à-l’heure, il y aura un peu plus de place quand la mer commencera à redescendre. Donc, on s’adapte. Une fois installés, le parasol planté, ployant sous les coups de vent, chacun commence à s’occuper. Le plus simple c’est de s’allonger sur la serviette et de se laisser aller sous le soleil jusqu’à ce point de somnolence où tout s’estompe dans une atmosphère sirupeuse. Le cri des mouettes se fait lointain et le bruit du ressac tout proche couvre les braillements des bambins. On peut aussi reprendre la lecture du polar entamé la veille. Comment se mettre : à plat-ventre, le dos cambré ne tarde pas à protester ; sur le dos, il faut tenir le livre en l’air, à contre-jour ; allongé sur le côté, appuyé sur un coude, ça n’est pas pratique quand il faut tenir les pages à deux mains à cause du vent ; assis en tailleur alors, mais il faut changer souvent de position. Je ne vous parle pas du sudoku et des mots fléchés qui nécessitent en plus de jongler avec un crayon en main. Autant aller au bain.

Quand on est dedans, elle est bonne !

Encore faut-il entrer un corps surchauffé et gorgé de soleil dans une eau à 18-20°. L’océan est rarement plus chaud. Mieux vaut y pénétrer tout doucement. Sauf qu’une vague traîtresse va régler le problème en vous arrosant copieusement. Au moins c’est fait. Alors, c’est vrai, voilà enfin un peu de vrai plaisir. Subitement on se sent mieux dans un corps rafraîchi à se laisser porter par l’eau. Les enfants ont enfourché leur planche et surfent sur les vagues qui se forment près du rivage. Ils vont s’épuiser en allers-retours joyeux. Au moins ils dormiront bien ce soir. Le temps passe, le soleil décline. Il est temps de sortir de l’eau pour sécher un peu avant de penser à tout plier pour le retour.

Attention de ne pas exposer le corps mouillé au sable sec. Déjà, les pieds sont enveloppés d’une gangue dont il faudra se départir tout-à-l’heure. C’est tout un art que de se sécher avec la serviette, en une sorte de danse du scalp, avant de retrouver une position propice au séchage, au soleil et au vent. Mais déjà, on pense à la suite. Le petit apéro bien frais sera la récompense de tant d’efforts pour « se reposer ».

Je ne voudrais pas être grain de sable, l’été sur la plage.

 


L’ETE, LE TEMPS DES TONGS.

Chat string des pieds
 

Sous les tropiques, c’est la chaussure des pauvres, parfois taillée dans un vieux pneu. Dans nos contrées, c’est le beau temps qui les fait réapparaître. Je parle des savates qui s’enfilent entre le gros doigt de pied et l’orteil qui le jouxte, le « string du pied », comme dirait le Chat de Geluck. Les tongs vont avec le soleil comme le chandail bûcheron avec le froid. Et plus on descend vers le sud, plus leur période d’utilisation s’allonge. Les tongs sont inséparables du terrain de camping dont elles sont la composante uniforme de la tenue quotidienne, avec le short. Claude Brasseur l’a bien mis en évidence dans le film « Camping » en les enfilant dès la sortie de sa voiture à son arrivée : c’est la première chose qu’il pose par terre avant même les pieds. Les tongs, c’est les vacances ! Elles en font partie au même titre que le pastis vespéral et la serviette de bain.

Il n’y a pas d’âge pour les porter, c’est l’accessoire qui convient à tous : il suffit de regarder les présentoirs des commerçants. Toutes les tailles s’alignent, même pour les tout petits. Mais j’ai remarqué que chez les jeunes, ce sont surtout les filles qui en sont adeptes. Il y en a à tous les prix, mais attention, il y a tongs et tongs. La savate a aussi son aristocratie : les plus renommées, et aussi les plus coûteuses, portent un petit drapeau brésilien sur la lanière, pays où elles sont fabriquées, ce sont les Hawaïnas ! Elles constituent aussi un équipement toutes fonctions chez certains (ou certaines). On les porte alors toute la journée quelle que soit l’activité, aussi bien pour aller faire les courses au supermarché que pour aller à la plage, pour faire le « parcours santé » dans les bois que pour faire un tour à vélo. Avouons que cet usage n’est pas toujours rationnel. J’en ai même rencontré portés par des jeunes sur un chemin de randonnée plutôt escarpé des Cinq Terres en Italie, il faut le faire ! Il n’y a qu’un endroit où elles sont prohibées, au même titre que les talons aiguilles : au volant d’une voiture.

T’as tes tongs, les vacances peuvent commencer.

Moi, je les enfile pour aller à la plage. C’est ce qu’il y a de plus pratique pour arpenter les quelques mètres de sable mou chauffé à blanc par le soleil. Ils suffisent à protéger la plante des pieds de la brûlure désagréable avant d’atteindre le site où l’on plantera le parasol, sans avoir la sensation urticante de grains qui s’insinuent comme avec les espadrilles. Sur le dur, la semelle est plutôt souple et rend le contact avec le sol presque sensuel. Le pied se sent en liberté, au point, parfois de s’en échapper : il faut une certaine habitude pour marcher avec et la nonchalance est recommandée. Essayez de courir avec, et vous verrez !  Les orteils eux, respirent, tout heureux de prendre l’air, chose à laquelle ils ne sont guère habitués, enfermés qu’ils sont, la plupart du temps dans les chaussettes et les chaussures. Au moins, là, ils ne baignent pas dans leur jus comme c’est souvent le cas chez ceux qui portent des tennis ou des baskets à vif. Et je ne parle pas de l’odeur, disait l’autre…

Par contre, les tongs exigent une hygiène vigilante, surtout de la voûte plantaire. Le pied étant sans aucune protection, la négligence se voit tout de suite, surtout si on n’est pas au bord de la mer. En tongs, montre-moi tes pieds, je te dirai qui tu es ! Pour les adeptes du bain, évidemment, la solution est toute trouvée, encore que … On n’imagine pas ce que le sable peut être sale !

Une anecdote pour terminer.

L’épisode se passe au début des années 60 en Espagne. Nous passions quelques jours dans la famille de ma femme, chez un oncle, dans la région de Taragone. Nous étions partis faire un tour dans la campagne avec sa cousine alors âgée de six-sept ans. Le chemin était pentu et au bout de quelques centaines de mètres, elle s’arrêta et demanda qu’on la porte sur le dos : une de ses tongs était en effet hors d’usage. La languette qui traverse la semelle était sortie de son trou, en raison de l’usure, bien visible. Nous nous relayâmes pour finir le trajet en la portant à califourchon sur un dos ou l’autre. Le retour s’annonçait moins laborieux tout en descente d’un bout à l’autre. Elle retrouva alors sa capacité à marcher : vérification faite, la rusée disposait d’un petit clou qu’elle glissait en travers de la languette ce qui rendait sa savate à nouveau fonctionnelle. La paresseuse avait trouvé un moyen commode de ne pas trop se fatiguer. C’est resté un épisode familial qui lui a été longtemps rappelé ! A l’époque, on n’en portait guère en France, sauf peut-être dans le midi.

 


INFO ZAPPING

Haddock se marre bis

On hallucine !

« Pas d’bol » ! Le chômage atteint 6 613 000, toutes catégories confondues. « Atypique » s’est contentée de dire El Khomry ! 50 000 chômeurs de catégorie A de plus en août, on voudrait nous faire croire que c’est une banalité. C’est certain, le « normal casqué »  préfère baver sur Sarkozy que chercher des solutions au drame du chômage dont il est responsable.

Les emplois-formations : et pourtant, le gouvernement a mis le paquet sur les contrats emploi-formations   à grand renfort d’argent public pour les financer. Il compte atteindre les 500 000 avant la fin 2016. Les chômeurs en formation disparaissent de la catégorie A. Ah oui, il faut aussi ajouter que le dispositif n’est pas reconduit après 2017.

Le patron de la BCE, Mario Draghi a  redit au Parlement européen que les banques centrales arrivent à la limite de leur capacité d'intervention, que l'efficacité de leurs interventions est de plus en plus marginale, et qu’il faut que les gouvernements relancent la croissance et fassent des réformes structurelles. Apparemment personne n'a traduit son discours en français ?

On adore !

Hillary Clinton a été largement donnée vainqueur du premier débat face à Trump. Ouf !

L’Inde a  finalement acheté 36 Rafales, non pas à la France, mais à Dassault. Le dossier trainait depuis 15 ans !

Hollande n’a pas calé à Calais : il va démanteler complètement la jungle d’ici la fin de l’année en planquant les clandestins dans 80 départements. Si c’est comme l’inversion de la courbe…

Un avion en difficulté largue 200 tonnes de kérosène sur la forêt de Fontainebleau : comme engrais on fait mieux. Mais, fallait-il qu’il s’écrase avec ses passagers à l’atterrissage ?

La « toupie » de la mairie de Paris, jamais avare de  provoc’, en a trouvé une nouvelle : créer un espace nudiste dans la capitale. D’abord on espère qu’elle va donner l’exemple ! Le nudisme urbain pour être en communion avec la nature, il fallait  oser ! Voilà qui va faire plaisir aux barbus. D’aucuns espèrent que ce sera au Bois de Boulogne.

On s’en tape !

Les “unes” des tabloïds : « Ils » sont en campagne, et pour mieux se vendre, on nous les propose en couverture avec leur nana : Macron et sa vieille, Hollande et sa starlette…

Brad et Angelina divorcent. Pas de quoi empêcher la Terre de tourner.

Bayrou réunit ses quelques ouailles qui lui restent au fond du Morbihan : c’est l’automne aussi pour le Modem en université d’été.

Chirac est peut-être mourant mais un hebdo nous sort une  liaison cachée : indécent ! Bernie ne dit pas merci.

Le Prix de « l’homme d’état (le pire) de l’année » a été remis à François Hollande. Erreur de casting ?

Pépère va parler tous les jours cette semaine pour occuper le terrain.  Mais personne ne l’écoute plus. Alors à quoi ça sert ?

Macron, l’escroc au sourire, pendant ce temps-là, fait son tour de France, poursuivi par la meute des micros : les médias ont toujours adoré ceux qui crachent dans la soupe.

C’est gonflé !

Marisol annonce avoir rebouché le trou de la sécu : on hésite entre gros mensonge et pari douteux.

Moscovici a choisi la journée mondiale d’Alzheimer pour signer une tribune : « Ne laissons pas filer les déficits » ! Trop drôle !

Equilibrisme soviétiforme : tiens, justement, après nous avoir expliqué que les comptes de la Sécu étaient équilibrés, le gouvernement nous annonce aussi que nous atteignons l'équilibre budgétaire. En 2016, le déficit budgétaire sera aussi élevé qu'en 2015. Et on sait déjà qu'en 2017 il sera toujours au même niveau. Proche des 70 milliards d'euros. C'est de la désinformation digne des grandes heures des annonces des résultats des plans soviétiques.

Des policiers belges ont relâché des réfugiés de l’autre côté de la frontière, c’est-à-dire chez nous. Mais ils ont été vus. Forcément, ils sont Belges !

 


DETENDEZ-VOUS, ON EST DIMANCHE !

Gaulois2

NOS ANCÊTRES …LES GAULOIS !

Ah, je ne peux pas m’empêcher de mettre mon grain de sel sur cette polémique stupide qui n’en vaut vraiment pas la peine. Mais que les gens ont la mémoire courte et bon sang, où est passée notre culture  populaire ? 

Un vieux poncif !

Depuis toujours, pour les Français, leurs ancêtres sont les … Gaulois. C’est d’ailleurs ce qui a fait le  succès d’Astérix. Cette expression est directement sortie du folklore de notre enseignement  primaire avec Clovis et le vase de Soissons,  et … ce sacré Charlemagne ! C’est le récit de  notre Histoire de France en images d’Epinal, souvent repris en humour et en chansons. Qui donc chantait « Notre ancêtres, les Gaulois, habitaient des huttes en bois … » ? Henri Salvador, un noir qui plus est ! Tout est dit.

Alors vraiment ceux qui cherchent des poux à Nicolas Sarkozy n’ont vraiment rien compris, au contraire de tout le monde, je veux dire tous ceux qui n’appartiennent pas à l’élite intellectuelle bobo des médias parisiens et consorts. Que des socialistes se soient jetés dessus comme  la pauvreté tombe sur le monde (ils sont spécialistes), ça n’est pas étonnant : cela nous  a valu de découvrir les  approximations historiques de notre Ministre de l’Education et un cours d’histoire de Le Foll après évocation du sujet en Conseil des Ministres. Avec en filigrane une justification du multiculturalisme, eh oui, incorrigibles ! Jusqu’où va l’aveuglement. Mais que Alain Juppé ait cru bon de s’en mêler, je suis déçu.

Il  n’y a pas pire bêtise que de prendre l’expression au pied de la lettre.

L’art oratoire du tribun c’est de trouver les images qui parlent au peuple. Ah, c’est certain, Nicolas Sarkozy n’a pas fait l’ENA et ne possède pas vraiment le jargon technocratique. Il a la verve populaire. Bien sûr, c’est réducteur, bien sûr on a le droit de ne pas  aimer, mais au moins il sait se faire comprendre. En réutilisant  l’expression : « Nos ancêtres les Gaulois », il n’a fait que dire à sa manière qu’en devenant Français, on épouse l’Histoire de France et que ça ne se réduit pas à une formalité administrative. Rien d’autre ! J’ai interrogé autour de moi, je n’ai rencontré que des gens qui ont bien compris ce sens-là… et qui sont d’accord. Mais madame Vallaud Belkacem ne sait peut-être pas ce qu’est une métaphore.

Alors après, on peut faire un débat sur les mérites de l’assimilation par rapport à l’intégration,  mais c’est une autre histoire.

Cette polémique est risible et justement, « Faut rigoler… avant que le ciel nous tombe sur la tête » !

 


L’ENIGME DU 1er AVRIL

Apero

 

Cette année on n’a pas eu vraiment le cœur à faire des blagues ni à accrocher des poissons dans le dos des copains. On n’a donc pas eu droit aux fausses nouvelles en « une » ni aux invraisemblables canulars qui circulaient habituellement. Et même si on nous avait dit que Hollande s’était rendu nuitamment à scooter à la « Nuit debout », on n’aurait encore eu peu de chance d’être cru.

Un peu de sourire.

Pourtant, la RATP a fait preuve d'humour. En ce vendredi 1er avril, la Régie Autonome des Transports Parisiens a décidé de jouer un tour à ses clients en rebaptisant - de façon éphémère - 13 stations de son réseau. C’est ainsi que la station « Opéra » est devenue « Apéro », « Parmentier » s’est transformée en « Pomme de Terre » et sur la ligne 11, « Pyrénées » a été renommée « Alpes ». Le plus drôle aura été de rebaptiser la station « Quatre-septembre » sur la ligne 3, tout simplement... « Premier avril ».

Mais d’où vient cette tradition du « poisson d’avril » ?

En fait, malgré les recherches des savants du monde entier, personne n’a vraiment trouvé l’origine.  Personne ne sait ce qui a motivé cette coutume à cette date et quel sens exact donner au « poisson ». Parmi les traditions populaires, il semble que ce soit la plus obscure et la plus controversée. On a dit que le « poisson » c’était une déformation de la « passion » du Christ ou qu’il reprenait le symbole des premiers chrétiens, en relation avec le rituel de Pâques qui tombe à peu près au même moment. On a expliqué aussi que la tradition des bobards était liée au changement de calendrier décidé par le pape Grégoire XIII qui faisait commencer l’année le 1er janvier au lieu du 1er avril. Les farces étaient donc destinées à se moquer des retardataires qui n’avaient pas pris en compte le changement.

Une coutume liée au redémarrage du cycle de vie ?

On a cependant retrouvé des témoignages irréfutables qui établissent les farces du 1er avril bien avant. Dans les pays celtes et germaniques, la coutume existait de mystifier le 1er avril les plus naïfs, les enfants notamment, en leur demandant de réaliser des choses infaisables, comme rapporter un seau de vapeur d’eau ou un flacon d’huile de coude…. Certains ont proposé de lier cette tradition au début du printemps et d’y voir une sorte de rite de passage, inversant réalité et fiction, consistant à faire prendre le faux pour le vrai. Soit ! La farce la plus savoureuse fut organisée en 1864 par un journal londonien qui annonçait que se tiendrait le 1er avril une grande exposition d’ânes rares à l’Agricultural Hall d’Irlington : le lendemain on n’y trouvait pas  trace du moindre âne, par contre la foule était au rendez-vous ! Il y avait bien quantité d’ânes exposés !

Du bon usage du 1er avril.

Ne pas croire tout ce qu’on nous raconte. Et avec les médias qu’on a aujourd’hui, les rumeurs qui circulent sur internet, ce vecteur d’informations sans filtres, cesser de gober, sans réflexion ni sens critique, toutes les histoires invraisemblables, est non seulement salutaire mais indispensable. Rester vigilant et lucide face aux fables que charrient les médias, si le 1er avril servait à nous tenir éveillé, ce serait déjà bien. Une manière de nous aider à prendre conscience de notre propre naïveté pour mieux s’exercer à en sortir !

 


C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !

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« VENDRE SON ÂME AU DIABLE »

Voilà une bien vieille expression qui trouve son origine dans la bible. Qu’est-ce qui m’y fait penser aujourd’hui ? Vous connaissez la réponse : c’est l’actualité qui me fournit le prétexte : avec sa gauche en déliquescence et son PS en mort clinique, comment « Pépère » peut-il imaginer gagner en 2017 sinon en « vendant son âme au diable » !

Le sens de cette expression.

Vendre son âme au diable, cela consiste à renier ses valeurs, sa dignité, dans l’espoir d’obtenir un bénéfice quelconque en contrepartie. J’ajoute qu’à la fin, c’est toujours le diable qui gagne.

L’incarnation du mal.

Dans la Bible, le mal est représenté sous diverses formes, incarnation de la tentation ou anges déchus. C’est dans le livre de Job qu’il est personnifié sous le nom de Satan. Dans le texte biblique, ce vocable désigne ordinairement un adversaire. Devenu nom propre, c’est un ange, chargé de faire respecter la justice divine sur Terre, mais qui fait preuve d’hostilité envers les hommes pour les empêcher d’arriver près du Seigneur. Par la ruse, il s’ingénie à les faire douter de l’amour et de la confiance divine.

Si le démon n’inquiète pas l’Eglise jusqu’au XIVème siècle, une bulle du pape Jean XXII dénonce tout commerce avec le diable. Le pacte avec ce dernier devient le modèle d’association entre les humains et Satan, dans une société médiévale qui repose sur le pacte féodal. Parmi ses mauvais tours, celui-ci offre à ses victimes consentantes des pouvoirs ou la réalisation de vœux en échange de leur âme, vouée alors à l’enfer.

Diable et littérature.

Ces pactes font trembler l’Eglise au XVème siècle et provoquent la chasse aux sorciers, sorcières, mages nécromanciens. Ils offrent à la littérature un sujet fécond : le « miracle de Théophile » de Ruteboeuf, roman dans lequel Théophile, miséreux, renie sa foi en échange de richesses, en est le modèle, tout comme le « Faust » de Goethe, ce vieux savant qui vend son âme à Méphistophélès pour pouvoir vivre une deuxième jeunesse de débauche.

Mais pour que ça marche, encore faut-il avoir une âme. Ce dont je doute pour le pseudo Faust dont nous parlons !

 


C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !

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L’expression du jour.

AVALER DES COULEUVRES

 

Elle me paraît très adaptée à l’arrivée de trois verts au gouvernement. Un vert, ça va, trois verts, bonjour les dégâts. Comment en est-on arrivé là ? Pour Placé et Pompili, ce n’est qu’une demi-surprise, tant ils envoyaient de signaux faisant connaître leur « disponibilité ». L’expression du jour peut s’appliquer à leur cas. C’est un des sens qu’on lui attribue : crever d’envie, tout faire pour parvenir à ses fins. En ce qui concerne l’ex-patronne d’EELV, la Coste (en deux mots, pas le crocodile), il s’agit plutôt du sens plus habituel : renoncer à ses convictions pour obtenir un poste en échange d’une promesse inepte.

Revenons à l’histoire de l’expression : avaler des couleuvres.

Bien qu’elle soit une espèce non venimeuse, la couleuvre n’en demeure pas moins un serpent. Comment peut-on en venir à en avaler ?

Une première explication de la locution la fait naître à une époque où les anguilles étaient de grande consommation. En jouant sur la ressemblance de ce poisson avec le serpent, on pouvait servir une couleuvre à un convive de qui on voulait se venger. Le malheureux invité ne se rendant compte de rien avalait donc des couleuvres à son insu. Faire « avaler des couleuvres », c’est donc chercher à tromper quelqu’un soit pour assouvir une rancune, soit pour parvenir à ses fins.

Une autre origine indique que l’expression doit sa naissance à une ancienne signification de « couleuvre » qui désignait une allusion dissimulée, tortueuse, ayant les sinuosités du serpent. Au cours de la période de fixation de la langue française, le terme « couleur » signifiait  avoir une apparence trompeuse. Cette similitude de forme et de sens entre les deux termes, couleur et couleuvre, a pu contribuer à la création de la locution « avaler des couleuvres ».

C’est pourquoi la locution verbale « avaler des couleuvres » possède aujourd’hui une double signification. On l’utilise pour caractériser le comportement d’une personne qui supporte toutes sortes d’affronts sans se plaindre. Elle s’emploie également pour dire que quelqu’un accepte comme des vérités des propos qu’elle ne devrait pas croire.

Un exemple tiré de Balzac :

Il s’agit d’une phrase tirée des Splendeurs et misères des courtisanes : « Lucien eut le courage des parvenus : il vint là cinq jours sur sept de la semaine, avala gracieusement les couleuvres de l’envie, il soutint les regards impertinents… ». L’essentiel pour Lucien de Rubempré était d’atteindre ses objectifs, peu importaient les couleuvres qu’il lui fallait avaler. N’est-ce pas là une bonne définition du parvenu ?

Voilà un adjectif qui s’applique bien à nos trois compères verts. Les deux premiers croient-ils vraiment pouvoir infléchir la politique du gouvernement en étant à des postes subalternes, et ne sont-ils pas plutôt satisfaits d’avoir enfin un poste ministériel pour quelques mois, sachant qu’après 2017, il leur faudrait probablement attendre bien longtemps. La troisième aura été bien crédule d’accepter la place en échange d’un vrai-faux referendum sur NDDL, qui s’avère être une promesse de Gascon. Car de deux choses l’une : ou le chef de l’Etat savait qu’il proposait quelque chose d’infaisable, ou il ne connaissait pas la loi, ce qui serait un peu gros, bien qu’avec lui, tout soit possible. Mais le résultat recherché est là : les Verts sont en miettes et Duflot … à poil !

 


C’EST UNE CHOSE ETRANGE A LA FIN QUE CETTE EPOQUE !

Haddock se marre bis

 

Oui, je sais, c’est facile de parodier Jean d’Ormesson. Mais enfin … on marche sur la tête :

Placer en perdant de l’argent !

Nouveaux records à la baisse des taux d'intérêt. Mais jusqu'où peuvent-ils baisser ? On croyait que zéro était le plancher,  puis on a découvert les taux d'intérêt négatifs. L'Allemagne vient de battre encore des nouveaux records. Elle peut emprunter à 5 ans en recevant 0.32% : des investisseurs paient 0.32% par an pour que l'État allemand daigne leur prendre leur argent. Incroyable non ? Mieux, aujourd'hui un quart des emprunts d'état traités dans le monde ont des taux négatifs et malgré ces taux défavorables, la demande est toujours aussi forte. Il y a trop d'argent dans le circuit, les banques centrales continuent d’inonder le monde de liquidités pour relancer l'économie, mais les investisseurs qui en bénéficient ne les investissent pas dans l'économie réelle. Ils préfèrent les stocker à taux négatifs. C'est une aberration économique et financière totale. Manifestement ce traitement n'est pas le bon. Ça finira mal !

Cohn Bendit votera Juppé !

C’est tellement le « bordel » à gauche et chez les écolos que le moins pire est encore de participer à la primaire de la droite en votant Juppé ! On aura tout vu. Que 1968 est loin !

Une réforme constitutionnelle vidée de son sens.

Finalement on va inscrire dans la constitution un principe qui ne servira à rien puisque la « déchéance de nationalité » devra être prononcée par … un juge.

Hulot à la présidentielle.

Il ne manquait plus que lui dans le paysage. Un peu comme une marionnette que l’on ressort pour faire trois tours… Il faut dire que c’est tellement le cirque chez les Verts. Tiens, Hollande pourrait bien lui proposer un maroquin histoire de neutraliser des velléités concurrentielles encombrantes. On parie ?

La France et le cannabis

Ce n’est pas souvent que la France est au premier rang. Elle l’est souvent pour la production de vin. Son palmarès s’enrichit : elle est le premier pays consommateur de cannabis en Europe. 17 millions de Français l’ont déjà essayé et 1.4 million fument régulièrement. Plus inquiétant, 63% des jeunes de 15 à 24 ans disent qu'ils peuvent s'en procurer facilement. Vous croyez qu’il faut que je m'y mette ?

Gaulois incorrigible.

Gilles Bourdouleix, l’excellent maire de Cholet menace de quitter son parti (le CNI, je crois), dont il n’est plus président. Il ne s’entend pas avec le nouveau. Il envisage de créer son propre parti. Un petit chez soi… Quand on le connait, on sait qu’il est capable de mettre sa menace à exécution. C’est d’ailleurs pour ça qu’on l’aime bien !

Allocations dégressives 

Révolution : la gauche va mettre en place des allocations chômage plus dégressives pour favoriser l’emploi. Incroyable, non ? Allez, pas de panique : Macron va nous faire deux ou trois sorties, Manolito deux coups de menton bien sentis et … il ne se passera rien.

NDDL (Notre Dame des Landes)

Les électeurs ont pourtant tranché et bien ! En votant Retailleau, ils ont validé démocratiquement le projet aux 250 recours (au moins)… Manolito, martial, annonce l’évacuation. Mais Royal derrière est à la manœuvre. Elle a, parait-il pris la main. Le pire est donc à craindre pour le projet. En attendant, les opposants peuvent mettre le feu aux engins de chantier et racketter les citoyens. C’est « l’Etat de droit » version Royal. Car tel est mon bon plaisir !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

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OUVERTURE FACILE !

Un dernier billet d’humour pour marquer la rentrée.

Nous sommes envahis par les emballages. Notre société de consommation, à force de standardisation et de procédures pour faciliter les ventes en grand nombre, invente sans cesse des emballages censés nous garantir l’intégrité physique d’un produit en même temps que son utilisation facile. Et c’est là que le bât blesse.

Vous avez entre les mains un achat sous « blister », et c’est monnaie courante avec la rentrée des classes. Entre parenthèses, essayez donc de trouver un stylo vendu à l’unité … C’est qu’il en faut un certain nombre pour amortir le prix du support transparent qui l’entoure et qui permet sa mise en rayon facile. Tout bêtement. Bon ! Ben maintenant, vous êtes à la maison et vous avez besoin de votre stylo tout neuf : comment ouvrir ce satané « package ». C’est que la bête est solide et ne présente pas de point faible. Heureusement, vous avez une bonne paire de ciseaux bien robustes à portée de mains. Vous allez dire que j’exagère. C’est vrai, il n’y avait pas marqué sur l’emballage que je pourrai l’ouvrir facilement.

Mais dans bien des cas, la mention « ouverture facile » figure à côté d’une petite encoche qui signale l’endroit où vous pouvez « attaquer » l’emballage. Alors tentez votre chance avec un sachet de râpé ! A moins de posséder une force herculéenne dans les doigts, bonjour ! Là encore, une paire de ciseaux salvatrice est la bienvenue. Je me demande bien quel genre de personnes ils utilisent pour leurs essais !

Il y a aussi ces emballages qui sont censés vous faciliter la tâche : c’est le cas des boites de conserves. Autrefois, au moins c’était clair, il fallait un « ouvre-boite ». Soit vous interveniez en « roulant » le couvercle à partir d’une languette, soit vous utilisiez la force tranchante d’un engin conçu pour. De nos jours, le couvercle vous propose un joli petit anneau qui vous fait supposer qu’il suffit de tirer dessus pour ouvrir. Premier cas : vous passez le doigt dedans et vous tirez… et il vous reste dans les doigts. Deuxième cas, le couvercle vient. Vous vous dites : « c’est gagné ». En effet, mais il y a un lot en sus : arrivé en bout de course, le couvercle métallique a fait ressort et la sauce bien huileuse a giclé en fines gouttelettes sur votre sweet tout propre. Je ne parle pas du cas où il s’agit de maquereaux à la tomate …

Et les couvercles de bocaux : voilà les gros méchants ! Inutile de vous escrimer à vouloir ouvrir en force : sans « plop » salvateur, vous n’arriverez à rien. Alors, si vous n’avez pas un couteau solide à portée de main, du genre couteau à ouvrir les huitres, pour insérer sa pointe dans un recoin du couvercle et faire levier, il y a gros à parier que vous mangerez vos nouilles sans la sauce que vous aviez prévue. Encore faut-il éviter de se blesser, car l’instrument peut ripper…

Tout cela va encore quand on est jeune et dans la force de l’âge, mais quand vous prenez de la bouteille et que vous avez les mains confites d’arthrose, chaque ouverture est une épreuve de niveau olympique. A moins d’être organisé. Voilà pourquoi, chez nous, il y a toujours à disposition, dans la cuisine, des ciseaux pour venir à bout des sachets récalcitrants, un engin spécial type baleine à bosse pour ouvrir les boites de conserves, un « tourne-couvercle » qui s’adapte à tous les diamètres et permet de démultiplier la force de rotation, et même une prince multiprise pour dévisser les bouchons des bouteilles de lait ou d’eau minérale, souvent très retors. Ah mais !

 


BILLET D'HUMEUR

Archibald en colère

Je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ce billet de Yannick CHAUVIN, docteur en droit, qu'une amie m'a fait parvenir...

"L’arrogance est l’arme des incompétents ; les autres cherchent à convaincre.

Arrogante, la péronnelle qui s’occupe de l’Éducation nationale : tenue en laisse par les pédagos cinglés, elle a raison contre tout le monde, y compris 80 % des profs.
 
Arrogante, la Taubira, incapable d’essuyer la moindre critique, toute raidie dans sa victimisation permanente et ses certitudes laxistes dont personne ne veut.
 
Arrogante, l’extatique ministre de la Santé, qui nationalise la médecine, comme au bon vieux temps de l’URSS, contre l’avis de la majorité des médecins généralistes.
 
Arrogant, le Sapin, le seul à voir la France se redresser là où tout le monde regarde, effaré, le gouffre s’ouvrir.
 
Arrogant, le rondouillard de l’Intérieur, qui chasse les Français d’une plage pour l’offrir, toute bassesse bue, au roi du pétrole arabe.
 
Arrogant, ce Premier ministre qui pioche dans nos impôts pour aller à Berlin, avec ses enfants et en avion officiel, voir un match de football.
 
Arrogant, ce minable conseiller qui se fait cirer les chaussures à l’Élysée.
 
Arrogants, ces ministres qui croient en leur impunité absolue malgré leurs comptes en Suisse, leur défaut de paiement auprès du fisc ou leurs mensonges sur leurs diplômes.
 
Arrogante, la Bricq, qui se plaint de la « bouffe dégueulasse » de l’Élysée alors que des millions de Français n’ont pas de quoi s’acheter un steak haché par semaine.
 
Arrogante, la Saal, qui ose présenter une note de taxi équivalant à deux ans et demi de SMIC, alors qu’elle dispose d’une voiture avec chauffeur.
 
Arrogant, Le Foll, qui voit la campagne s’embraser et fait répondre sottement qu’il attend un rapport pour s’intéresser à la question et rencontrer les paysans.
 
Arrogante, l’inculte ministre de la Culture – n’est-ce pas, Patrick Modiano ? -, qui créé des conseils et des comités Théodule dans tous les sens pour masquer le vide de son action.
 
Arrogante, l’Hidalgo qui fête la fin du ramadan à grands coups d’argent public tout en attaquant en justice un caricaturiste qui la représente en lécheuse de babouches.
 
Arrogant, enfin, le maître de tout ceci, l’occupant temporaire de l’Élysée, qui nomme ses copains partout, y compris ceux qui ont ouvertement démérité – n’est-ce pas, Harlem Désir ? -, qui se prend les pieds dans ses contradictions, ses changements de cap, ses volte-face, ses palinodies, qui tente ingénument de nous vendre son incapacité pour de l’audace, qui passe son temps à se tromper de politique – c’est idiot de se mettre la Russie à dos, n’est-ce pas, Messieurs les agriculteurs ? -, qui répudie sa concubine comme ne le ferait pas un petit marquis d’avant la Révolution, qui, casqué, rejoint sa maîtresse dans la chambre de bonne voisine, qui sait, en fin de compte, qu’il n’a pas l’étoffe d’un président mais, incapable de la moindre décision – n’est-ce pas, Ségolène ? -, refuse d’en tirer la conséquence.
 
La Bruyère, traitant des hommes, dans Les Caractères, a ce mot crucifiant : « À quelques-uns l’arrogance tient lieu de grandeur. » Jamais, peut-être, parole n’a été autant justifiée que sous la république de Hollande."
 
 

TU COMPRENDRAS QUAND TU SERAS GRAND !

 

C'est pas de ton âge

Et voilà encore une réponse de parents ou d’adultes qui se défaussent.

C’est que les temps modernes, peut-être plus que ceux plus anciens, foisonnent de questions embarrassantes qui viennent à l’idée de nos chères têtes blondes … ou brunes. La télévision, l’accès à quantités de vidéos via internet et les portables ouvrent sur des horizons pas toujours recommandés pour les yeux et les oreilles des enfants. Enfin, quand je dis « horizons », je suis prudent, voire prude. On n’imagine pas ce qu’un ado de 11-12 ans peut visionner sur son portable.

De notre temps, les questions gênantes venaient de situations observées souvent dans la vie de tous les jours : une dame qui donnait le sein avec les précautions d’usage quant à la décence pouvait amener une question du style : « Qu’est-ce qu’elle fait avec son bébé ? », surtout si l’univers du bambin avait été encombré de biberons. Ou encore des amoureux qui s’embrassaient sur la bouche en public -ce qui était moins courant qu’aujourd’hui comme le chantait Brassens- alors que dans beaucoup de familles les mœurs restaient assez pudiques sur les témoignages amoureux, provoquaient de la part d’un enfant un peu curieux le même type de question : « pourquoi t’embrasses pas maman comme ça ? »… Evidemment, « tu comprendras quand tu seras grand !» c’était la solution facile pour esquiver une réponse qui aurait été par nature très alambiquée, compte tenu des tabous qui régnaient alors sur toutes les questions touchant à l’amour et au sexe. Mais bien d’autres domaines n’échappaient pas à la sagacité de la progéniture : « Pourquoi vous vous disputez tout le temps ? », « Pourquoi il y a des toilettes pour les dames et pour les hommes ? », « Pourquoi il y a des films interdits aux moins de 16 ans ? », et plus compliqué : « Pourquoi il y en a qui disent que Dieu existe et d’autres qu’il n’existe pas ? »… 

Aujourd’hui, on a le droit de penser que l’éducation des enfants n’est pas une sinécure, notamment en raison de l’accélération de leur maturation intellectuelle et de la facilité d’accès à toutes les informations, y compris celles qui ne sont pas forcément adaptées à leur âge. Progrès ? Internet sans filtre, certainement pas. Je continue de penser que l’enfance doit être préservée, et qu’à chaque âge doit correspondre un niveau de préoccupations. C’est bien de vouloir tout expliquer, mais peut-être y a-t-il des réponses qui peuvent attendre. Et manifestement, on a changé de registre et l’on ne doit pas s’étonner que les grands débats de notre société arrivent jusqu’aux oreilles de nos garnements. « C’est quoi un homosexuel ?» est une question à laquelle il est relativement simple de répondre aujourd’hui, plus facilement qu’hier. Les mots « avortements », « vagins » ou « inceste » peuvent encore gêner dans certaines familles, et on peut le comprendre. Au gamin qui rentre de l’école et qui demande  tout de go : «  C’est quoi une fellation ? », je ne vous dis pas la tête de la mère !

Comment expliquer sans traumatiser ?

« Tu comprendras quand tu seras plus grand ! » est une manière de différer la réponse. Tant pis si les enfants pensent que si les parents disent ça, c’est qu’ils ne veulent pas répondre. C’est aussi leur faire comprendre quelque part le sens de la vie : il y a un âge pour tout, plus tard tu pourras le faire ou le comprendre… On prend aussi le risque que d’autres donnent des réponses sans s’encombrer de fioritures. C’est le risque. Le temps de l’enfance est décidément de plus en plus court !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Cedric demande à ton père

 

« DEMANDE A TON PERE ! »

« Dis, maman, est-ce que je peux aller au cinéma avec … ». La sentence tombe : «  Demande à ton père ! ». L’enfant est là et reste béat, les yeux écarquillés, le visage animé d’une moue perplexe. Evidemment ça n’est pas une réponse. Combien de gamins se sont retrouvés confrontés à cette situation bizarre qui peut intervenir à tous âges de l’enfance et surtout de l’adolescence.  Mais que peut vouloir dire cette défausse ?

Le plus souvent, c’est d’abord pour éviter de répondre à une demande embarrassante. Bien évidemment, ce : « demande à l’autre » (car l’inverse  « demande à ta mère » se pratique aussi), est un « non » déguisé dont on ne veut pas assumer la charge. Histoire de répartition des rôles : la mère « coucoune » et papa est le « gros méchant » qui interdit. Cette distribution des partitions, probablement trop académique, est de plus en plus battue en brèche par les mœurs contemporaines où l’autorité parentale est de plus en plus partagée… enfin, quand elle existe.

C’est aussi une fuite qui diffère le moment de dire « oui », un moyen dilatoire utilisé pour se donner le temps de se concerter avec le conjoint. Un moment mis à profit pour peser le pour et le contre d’une autorisation pour laquelle on peut avoir une hésitation : par exemple la première sortie en « soirée ». Ensuite, inexorablement, viendront les conditions qui traduisent l’anxiété rentrée devant ce-besoin-d’autonomie-qui-arrive-toujours-trop-tôt : avec qui, chez qui, présence des parents, heure de retour… Puis suivront, si c’est finalement « oui », les conseils ou les interdits : faire attention à ne pas fumer des « joints », de ne pas boire d’alcool (ou pas trop), et bien entendu les conditions du retour au bercail. Souvent la première fois l’autorisation est assortie d’un « on ira te chercher à telle heure ».  « La honte ! » protestera l’ado, cependant encore trop content d’avoir obtenu le feu vert.

C’est parfois une véritable incapacité à répondre à la question, quand on ne veut pas dire ce qu’on pense vraiment à son enfant. Une manière un peu vicieuse de déporter le débat vers le conjoint pour voir comment il va se débarrasser du problème. Ce n’est pas glorieux, mais ça peut être efficace surtout si celui-ci n’est pas encore rentré de son boulot. Un moment de répit gagné sur un peu d’hypocrisie. Il ne faut pas trop en abuser, parce que les enfants sont suffisamment futés pour faire le tri et s’adresser malicieusement  au bon interlocuteur suivant les situations : celui qui sera susceptible de dire « oui » plus facilement. 

C’est enfin la manifestation d’une impuissance à résoudre la question posée. La plupart du temps il s’agit d’un cas posé dans un travail scolaire. Il faut donc renvoyer à la personne compétente pour éviter d’apparaître trop nul. Un problème de math avec robinets et fuite ou de coureurs qui partent à la rencontre l’un de l’autre à des vitesses différentes (forcément, ça existe encore) … c’est papa qui s’y collera. Une question de vocabulaire ou de sens d’une phrase au style un peu alambiqué, à moins qu’il ne s’agisse de sciences de la vie, alors c’est plutôt maman qui sera présupposée détenir la clé. Ceci dit, cette répartition des compétences est purement subjective et ne s’appuie que sur une expérimentation très restreinte. Je sais que certains y liront une conception sociétale rétrograde pour ne pas dire franchement « réac ». J’assume !

« Téléphone donc à ton grand père, il doit savoir ça ! ». Je reçus donc un coup de fil d’un de mes petits fils qui voulaient des tuyaux pour un exposé sur le règne de Louis XV et les guerres qu’il a menées en Europe. Ah les exposés ! C’est le supplice des parents. Heureusement, « dnj il y a Wiki ! » (je traduis : de nos jours, il y a Wikipedia et ses imprécisions). J’avais ce qu’il lui fallait. Pas de mérite à cela, j’ai deux bouquins de Pierre Gaxotte sur le dit roi et sa mère savait qu’il frappait à la bonne porte. Je me souviens aussi d’une demande  d’une de mes petites filles pour un cas de grammaire pour lequel je lui ai fait part de mes lumières de grammairien sourcilleux.

Il y a donc une version à laquelle je n’avais pas pensé : « demande à ton grand-père », qui n’existait pas pour ma génération qui n’a guère connu ses grands-parents … Aujourd’hui, elle est peut-être beaucoup plus courante qu’on ne l’imagine avec toutes ces familles  décomposées ! Avec l’avantage d’avoir plusieurs grands-pères.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

« MAIS QU’EST-CE QUE TU FABRIQUES ? »

C’est la question qui survient quand la maison est bien trop calme. Des enfants, ça vit : ça se chamaille, ça joue, ça va, ça vient d’une pièce à l’autre, ça crie ou ça chante. On est ainsi renseigné sur leur activité pendant que chacun vaque aux occupations domestiques. Evidemment tout cela est très variable en fonction de la progression en âge. C’est entre trois et six ans que l’on a en général les « usines à conneries ». Et alors là, il faut toujours avoir un œil sur ce qui se passe  comme quand on a du lait sur le feu, et craindre par-dessus tout le silence s’il se prolonge et qu’on n’y a prêté attention tout de suite. En général, c’est le signe d’une occupation intense  qui réclame de la concentration, et rarement sans « effets collatéraux ». Alors le tableau est facile à décrire : une mère ou un père, les mains sur les hanches dans l’embrasure d’une porte, en train de découvrir l’activité qui absorbe le gamin et surtout de constater les dégâts qu’elle occasionne : décoration murale inédite, découpage intempestif d’une revue à laquelle on tient, collage approximatif d’un objet endommagé… « Mais qu’est-ce que tu fabriques ! »

Ce n’est évidemment plus une question. L’enfant a bien senti dans l’intonation, comme un reproche de ce qu’il considérait comme une attitude noble : l’expression de son talent ou tentative de réparation d’un bris commis par inadvertance. Tout cela part d’un bon sentiment d’où l’intense décalage entre l’admonestation et sa bonne volonté : incompréhension qui se lit dans des yeux grands écarquillés par l’étonnement. Et là, de deux choses l’une, ou l’adulte pique une colère noire, ou il éclate de rire. Tout dépend de la gravité des dégâts et surtout de la répétitivité des actions considérées comme « délictueuses ».

Nous avons tous des souvenirs de bêtises faites par nos enfants. Il y en a un qui me revient à la mémoire en écrivant ces quelques lignes. Notre fille aînée devait avoir sept ou huit ans et avait invité une copine à jouer avec elle. Elle n’était pas du genre à collectionner les bêtises et nous lui faisions plutôt confiance. Ce jour-là, les deux filles jouaient dans la chambre à l’étage avec leurs poupées Barbie, alors très à la mode, avec toute la panoplie des vêtements à mettre et à retirer. D’habitude cela suffisait pleinement à les occuper un bon moment. Nous étions au rez-de-chaussée en train de bavarder. Toutefois, nous trouvions que l’animation à l’étage avait pris un tour bizarre. D’abord les voix nous parvenaient de la salle de bain et nous entendions l’eau couler puis cela s’arrêtait, puis recommençait. Prise d’un doute Paulette décida d’aller jeter un coup d’œil sur ce qui se passait. Elle ne fut pas déçue du voyage : les filles avaient  décidé –qui en eut l’idée ?- de teindre les cheveux de leur poupée et n’avaient trouvé rien d’autre pour cela que … l’éosine !

« Mais qu’est-que-vous fabriquez ? » : le spectacle en valait la peine. Le bidet exprimait son émotion avec un rose uniforme que les deux dégourdies essayaient de faire disparaître à force de rinçages successifs. On comprend qu’elles l’aient utilisé pour faire une couleur, la parenté avec le bac du coiffeur est évidente et surtout, le bassin était bien commode par sa hauteur. Mais on les suivait à la trace dans toute la pièce : le formica blanc des meubles arborait les empreintes des délinquantes en de multiples endroits, sans parler des malheureuses poupées dont les cheveux rouge vif refusaient de reprendre une couleur plus convenable. Le lavabo et la baignoire n’avait pas échappé non plus à leur coupable activité. Bref, un désastre. On en rit encore aujourd’hui, même si récurer la salle de bain ne fut pas de tout repos.

Inutile de préciser que dans les petits enfants on a eu, et on a encore, quelques occasions de poser la question.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT …

 Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

« T’AS QU’A TE RETENIR ! »

Traditionnellement, le mois d’août, c’était le mois des vacances, des grandes vacances. En ce temps-là, on partait pratiquement tout le mois, dans une location à la montagne ou au bord de la mer. Cela se préparait plusieurs jours à l’avance de façon à fourrer dans les bagages tout le nécessaire en prenant soin qu’il prenne le moins de place possible. Le jour du départ, il fallait se lever tôt. On démarrait aux aurores, afin de faire la distance sans trop souffrir le plus longtemps possible de la chaleur, les climatisations ça n’existait pas, et pour arriver suffisamment de bonne heure en soirée afin de prendre le temps de découvrir les lieux de notre villégiature et s’installer.

Comme la route était généralement longue, il était demandé à chacun de prendre ses « précautions » avant le départ, car il fallait limiter les arrêts au maximum et si possible coordonner ravitaillement en carburant avec les « besoins » des uns et des autres. Quand on est cinq, c’est mission impossible. C’est que les « précautions » en question, à des heures inhabituelles, ce n’est pas une sinécure. Bref, il en est qui ne se décrètent pas !

Et voilà ! On n’a pas fait trente kilomètres que déjà une petite voix retentit à l’arrière : « J’ai envie de faire pipi ! ». Un court dialogue s’instaure : «  T’as pas fait avant partir ? tonne le conducteur – si, mais j’ai encore envie, ment l’intéressée … ». Alors la sentence tombe, prévisible, implacable, désespérante pour la gamine : «  T’as qu’à te retenir ! ». Derrière personne ne bronche.  Le silence pèse pendant quelques kilomètres. On suspecte que les deux garçons sont concernés mais préfèrent ne rien dire. En tout cas, pas question de s’arrêter déjà. On est en retard sur l’horaire programmé et déjà la circulation se densifie.

Mais une envie pressante, c’est une envie pressante. En général, elle porte bien son nom. Donc la petite voix reprend, avec un ton plus gémissant : «  papa, j’ai envie de faire pipi ». On a abordé l’autoroute et nous filons à vive allure dans une circulation encore fluide. Pas le moment de lambiner. La limitation à 130 n’était pas encore en vigueur. Alors il faut ruser pour faire patienter … « l’envie pressante ». Le prétexte est tout trouvé : on ne peut pas s’arrêter sur les bandes d’arrêt d’urgence, il faut attendre une aire de service. « T’as qu’à te retenir jusqu’à la prochaine aire de repos ». Sauf que des aires de repos, le chauffeur va vicieusement ne louper deux ou trois.

Un ton suppliant a remplacé le gémissement : « je ne peux plus tenir, je vais faire dans la voiture !». Du coup c’est maman qui s’en mêle : « mais enfin, arrête-toi, c’est ridicule, il y en a pour cinq minutes ! ». Justement, une magnifique aire de service se profile à quelques kilomètres nous indique un grand panneau. Et comme les inconvénients d’un nettoyage de l’arrière dépassent largement le temps d’une pause-pipi qui sera mise à profit pour tout le monde, la voiture emprunte enfin la voie latérale qui conduit aux bâtiments de la station-service. Soulagement à l’arrière… mais il était grand temps ! Plus d’une heure s’est écoulée depuis la première requête. L’essentiel c’est d’avoir fait un bout de chemin.

Quel père impitoyable n’a pas fait subir à sa progéniture le « supplice de l’envie de pisser », sur le trajet qui emporte la famille vers les horizons rêvés du temps consacré au farniente ? Il arrive même que la torture concerne l’intéressé. Mais comment céder pour soi-même ce qu’on n’ a pas consenti aux autres ? Néanmoins, il vaut mieux s’arrêter. Parce que conduire avec une envie pressante, ça n’est pas vraiment agréable ni confortable, quand ce n’est pas dangereux !

 

 


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Doigts dans le nez

 « TU VEUX MON DOIGT ? »

La morphologie humaine est bien faite : ainsi la taille des doigts et des narines est calculée pour que les uns puissent entrer dans les autres. On n’y peut rien, c’est comme ça. En effet, il arrive que ceux-ci soient indispensables pour nettoyer l’intérieur de l’appendice nasal afin de le débarrasser des impuretés qui s’y accrochent jusqu’à rendre la respiration moins aisée. La bienséance exige par contre qu’on évite d’avoir recours à ce procédé. Là encore, l’éducation doit commencer tôt pour enrayer le recours à un geste que la nature semble avoir programmé comme un réflexe. Je n’entrerai pas dans le détail d’une description anatomique scabreuse pour me contenter d’observer les humains qui nous entourent.

Donc il arrive souvent qu’on admoneste un gamin surpris en train de se fourrer les doigts dans le nez : « Tu veux mon doigt ? ». Combien de fois ai-je entendu cette formule rituelle ? Et combien de fois l’ai-je prononcé pour morigéner l’un de mes enfants ou petits-enfants. C’est dire si le reflexe est bien là et difficile à corriger.

D’ailleurs, observez bien les adultes autour de vous. Je me souviens de situations vécues autrefois dans le métro. C’est incroyable ce qu’au milieu de la foule, certains se croient tout seul ! Vous connaissez tous l’histoire du type qui se met à crier : «  ma boulette, ma boulette ! » et tout le monde de la chercher partout en regardant le sol. Et comme on ne la retrouve pas, il ajoute, en se fourrant le doigt dans le nez : « Bon, bah je vais en refaire une autre ! ». Il y a un lieu aussi  très propice à ce même exercice : à l’intérieur des voitures, dans les embouteillages. Regardez autour de vous, c’est bien rare si vous n’en verrez pas un (et non une, car le geste est surtout masculin), en train de se décrocher consciencieusement les « tableaux ». En voiture on est chez soi et on oublie qu’on peut être vu, surtout si on est absorbé à écouter la radio. Je vous passe la suite de ce qu’il peut faire de sa collecte qui finira probablement collée au côté du siège… dans le meilleur des cas.

C’est dit, on ne se met pas les doigts dans le nez, même si c’est une prédisposition naturelle. La civilisation moderne met suffisamment d’outils à notre disposition pour éviter d’y avoir recours : mouchoirs en papiers, spray, solutions acqueuses voire cotons-tiges. Mais … et le plaisir ! m’a rétorqué une fois un ami. Ce point ne se discute pas, j’en conviens. J’en reste désarmé. C’est peut-être de là que vient l’expression : «  Les doigts dans le nez ! » pour exprimer la joie d’avoir réussi et dire que c’était facile.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

Comment on demande

« DIS BONJOUR A LA DAME ! »

Quand j’étais petit, c’était chaque fois une épreuve. Comme beaucoup de gamins j’avais horreur de dire bonjour aux personnes que ma mère rencontrait en faisant les courses, voisins pourtant familiers ou connaissances, et tout autant de quitter mes occupations pour répondre au comminatoire : « Viens dire bonjour ! » qui ne manquait pas de suivre l’entrée de quelqu’un à la maison. Mais impossible de se soustraire au devoir imposé par les bonnes manières sous peine de représailles qui suivraient inévitablement une mauvaise volonté. C’est donc avec une mine renfrognée, les sourcils froncés et le regard peu amène que je me présentais devant le visiteur ou la visiteuse. Dans ce dernier cas, il fallait se confronter à un visage badigeonné de poudre de riz et subir la marque infamante de transports non sollicités et qui se traduisait par une tartine de rouge à lèvre sur les joues assortie de bave, que j’essuyais aussitôt du revers de ma manche sous l’œil courroucé de ma mère.

C’est probablement comme cela que je suis devenu un garçon poli. La force de l’habitude, prise sans aucune possibilité de dérogation ! Vient ensuite l’âge de raison où les civilités vont de soi et participent à la convivialité des relations humaines. Dire « bonjour », c’est comme savoir dire « merci » : c’est gratuit et ça participe au « lien social » comme on dit aujourd’hui chez les « bobos ». Aussi, transmission oblige, c’est avec le même soin pointilleux auquel notre enfance fut confronté, que nous veillons à la politesse de nos petits-enfants. Non pas qu’ils soient mal éduqués, parce que leurs parents font le nécessaire. Mais nous vivons dans un monde où les contraintes ne sont pas les mêmes partout. Alors, nous aimons bien que lorsqu’ils arrivent, ils viennent « dire bonjour ». Excepté vers deux ou trois ans où cela a été parfois laborieux, encore que « Mamy Paulette » ait joui d’un privilège particulier qui rendait à certain les autres transparents, nous avons toujours eu droit à des manifestations d’affection à ce moment privilégié de l’arrivée, preuve que la maison ne doit pas être trop repoussante.

Sauf que chez nous aussi, il arrive qu’il y ait des visiteurs, parfois inconnus de nos pensionnaires, auxquels il faut malgré tout venir dire « bonjour ». C’est une règle intangible. Honnêtement, il faut avouer que, si nous n’avons pas de refus d’obstacle, les comportements sont divers en fonction des caractères. De l’extraverti qui ne fait aucune difficulté et qui vient lancer son tonitruant « bonjour monsieur ! » (ou madame), au timide qui s’annonce à reculons et murmure entre ses dents son « bonjour » à peine audible, nous avons connu toute la gamme. L’essentiel est que le devoir soit accompli. Ainsi demain ils seront (peut-être) des citoyens polis. L’apprentissage ne s’arrête pas là. L’exercice continue quand ils nous accompagnent : on dit bonjour en entrant dans un commerce et au revoir quand on en sort… Et j’en connais pour qui cela devient vite un jeu, histoire de se faire bien voir avec l’espoir d’une douceur à la clé, ou tout simplement envie de se montrer. Les egos se manifestent parfois plus tôt qu’on ne le souhaiterait.

Avec les ados, c’est un peu plus compliqué. J’ai eu du mal à me faire au « Salut Papy ! », mais il est prononcé avec tellement de chaleur que j’ai renoncé (après quelques tentatives tout de même) à rétorquer cet impitoyable « on dit bonjour, d’abord ! » qui casse l’ambiance, comme ils disent. Rien n’est parfait en ce bas monde.