POUR RENOUER AVEC L’ACTUALITE
18 février 2019
Il fallait bien une semaine d’air pur à la montagne pour réoxygéner les neurones. Et ça fait du bien. Le problème, c’est que pendant ce temps-là, l’actualité court. Je ne vais pas essayer de la rattraper, vous vous contenterez d’une petite sélection… aux petits oignons.
Dictature de minorité.
Le militantisme peut rendre franchement con. On en a vu un échantillon avec l’épisode de la loi pour imposer « parent 1 » et « parent 2 » au lieu de « père » et « mère ». Y aurait-il une majorité de couples homos dans notre pays pour qu’on impose un tel chambardement ? Evidemment non. Cette dénomination est le fait de minoritaires sans cortex cérébral dont le savoir-faire principal est la provocation. Comment peut-on oser à ce point nier l’anthropologie et renommer l’origine de la vie ? On ne sait si l’inculture le cède à l’intolérance ou l’inverse. L’immense majorité des enfants, de parents unis ou divorcés, peu importe, ont un père et une mère qui les élèvent et la plupart du temps les protègent, les aiment. Où est la République dans cette affaire ? Bien sûr l’intérêt général veut qu’on respecte les situations d’homoparentalité, même si elles sont largement minoritaires. Cela ne justifie pas que le cas majoritaire soit obligé de disparaître au point de ne plus se nommer. Au nom de quoi on m’interdirait d’être nommé «père » de mes enfants ! Si cette loi devait perdurer, ce qui semble ne pas être le cas, elle serait une loi d’exclusion de la majorité sur un sujet fondamental. Un déni de démocratie doublé d'un déni de réalité : nier la réalité au nom d’une abstraction agressive, pur produit de l’idéologie et du militantisme. La bêtise militante dans sa plénitude ! En disant cela, je serais, parait-il, un demeuré ou un arriéré : l’arriéré vous salue bien !
Une satisfaction et trois réserves.
La nomination d’Alain Juppé au Conseil Constitutionnel est une jolie surprise. J’en ai d’abord ressenti une satisfaction : ponctuer son parcours par une telle porte de sortie était inespéré, lui qui a tant donné, a accepté de payer pour un autre, avait réussi à rassembler la droite et la plus grande partie du centre, et perdu une primaire pour une présidence qui lui était pourtant promise. Il y aurait beaucoup à dire sur les responsabilités de ses proches dans cette défaite, mais ils sont justement au pouvoir. Juste retour des choses donc. Cela va l’obliger au devoir de réserve en ce qui concerne les élections européennes et de mon point de vue, c’est une chance supplémentaire : au moins il n’aura pas à trahir son camp. J’ai cependant trois réserves à émettre au sujet de cette nomination. Trois réserves qui la ternissent quelque peu. D’abord le fait qu’elle soit advenue par la décision de Richard Ferrand. Inutile de préciser pourquoi. Ensuite, le moment qui fait qu'on ne peut s'empêcher d’y voir une manœuvre politique de l’Elysée avec l’espoir de fractionner un peu plus l’électorat du centre en lui envoyant un signal de complicité. Enfin, le manque de courage du Maire de Bordeaux qui n’a pas su imposer celle qu’il était allé chercher à fin de lui succéder, Virginie Calmels, cédant aux luttes intestines du Palais Rohan. On ne sera pas surpris si le clan juppéiste s’entre-déchire pour le siège convoité. Une partie d'entre eux ayant franchi le Rubicon macronien sans aucune retenue. Celtte dernière préfère partir en même temps que son mentor et retourner à ses premières amours, l’entreprise privée, et elle a bien raison.
Touche pas à mon « Fink » !
Dans Le Figaro de samedi dernier, mon Académicien préféré, maintenant que Jean d’O est parti, Alain Finkielkraut, nous livre une magnifique analyse du mouvement des « Gilet Jaunes », dénonçant avec sa verve habituelle et des arguments imparables à l’appui, ce « produit du nouveau monde » où « les inhibitions sont levées, chacun se lâche et vient pêcher, en guise de vérité, le mensonge qui comble son attente. A l’ère de l’écran interactif, tous les grands partages du vrai et du faux, du beau et du laid, du haut et du bas, de la barbarie et de la civilisation sont abolis ». Il ne croyait pas si bien dire. Ce même jour, rentrant paisiblement chez lui, il s’est fait copieusement insulter par des excités à la bêtise épaisse, que le port du « gilet jaune » n’exonérait pas de leurs propos bassement racistes et injurieux. S’attaquer ainsi au philosophe qui a dû à la présence policière de ne pas se faire écharper, est une insulte non seulement à sa personne admirable, mais à la France tout entière, tant il est porteur et défenseur des valeurs universelles qui fondent notre nation. Il est le rempart de ce que ces crétins veulent justement déconstruire. Il est le symbole d’une intégration et d’une assimilation complètement réussie. On comprend alors les commentaires gênés de certains biens pensants de la gauche communautariste ou de l’extrême gauche internationaliste. Pour dénoncer ce racisme immonde, il ne suffira pas de manifester mardi, en solidarité, encore que ce soit un moment d’ardente obligation.
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