J.O. : C’EST PARTI !
29 juillet 2024
Une cérémonie d’ouverture décousue. J’ai pris le temps avant de réagir : j’ai regardé la cérémonie d’ouverture des JO sans grand enthousiasme. J’ai cependant voulu interroger autour de moi pour vérifier que mon mauvais esprit habituel à l’égard de ce qui émane du pouvoir et des médias n’était pas en train de tourner à la mauvaise foi. Mais non, je ne suis pas seul à avoir constaté les dérapages grotesques et le détournement de l’Histoire de France. Il faut déplorer le mauvais temps pour les milliers de spectateurs entassés à pris d’or dans les gradins et douchés pendant des heures. Pas de chance. D’autant plus qu’ils n’ont pas pu voir tout ce qui était proposé par la retransmission télé qui scindait en séquences décousues le défilé des bateaux transportant les délégations, mal commenté par des journalistes préoccupés par leurs petites histoires. Difficile à suivre le parcours de la flamme du stade de France au podium devant le Trocadéro, perdant Zidane dans le métro, passant par les catacombes puis le canal souterrain (St Martin ?) pour réapparaître sur la Seine et enchaîner avec un parcours compliqué sur les toits de Paris… pour enfin retomber dans les mains du footballeur.
J’ai aimé la Marseillaise chantée depuis le toit du grand palais, les danseurs devant le palais d’Orsay, les vues du ciel de Paris trop rares, l’embrasement du pont aux couleurs nationales, le spectacle de lady Gaga pas trop mal en Zizi Jeanmaire, la chevauchée féérique du cheval mécanique sur la Seine.
Je n’ai vraiment pas aimé la séquence sur Marie-Antoinette décapitée, sur fond de musique hard rock déchaînée, et grotesques les séquences de la passerelle avec ses défilés de drag-queens et sa parodie du buffet de Dionysos trop proche d’une évocation de la Cène, à la limite du ridicule l’association d'Aya Nakamura et des musiciens de la Garde républicaine… Je n’ai pas aimé non plus les séquences de danses-contorsions interminables sur les barges, accompagnées de bruit plus que de musique. Je me suis ennuyé devant les longues minutes de lumière électronique bleue à travers la Tour Eiffel. Je n’ai pas fait le tour, ce serait trop long. Que retiendront les millions de téléspectateurs étrangers de ce globi-boulga plus indigeste que spectaculaire ?
Mais que pouvait-on attendre d’autre de la part des promoteurs de cette production, Patrick Boucheron, acquis au wokisme, et Thomas Jolly dont on vante le génie où je vois de l’immaturité. De la chorégraphie d’Aya Nakamura au pénible exhibitionnisme de Philippe Katerine, où étaient le bon goût, la grâce, la légèreté, la délicatesse, l’élégance, la beauté même ? Les auteurs s’applaudissent de leur audace transgressive alors qu’ils sont les serviteurs zélés de tous les stéréotypes de notre époque aculturée. Si vous me trouvez trop sévère et rabat-joie, les réactions de nos gauchistes préférés de Marine Tondelier à Jean-Luc Mélenchon, sans parler de la une dithyrambique de Libé, achèveront de vous convaincre.
Heureusement, il y a eu les derniers relais de la flamme avec son cortège d’athlètes paralympiques avant la surprise de voir le ballon s’élever…. Un moment de grâce. Sans oublier la prestation magnifique de Céline Dion de la Tour Eiffel.
Enfin, place au sport : le réconfort des larmes de Pauline Ferrand-Prévot, la joie d’Antoine Dupont et la chorégraphie avec ses comparses, la sérénité souveraine de Léon Marchand, entre autres, voilà qui réchauffe le cœur et fait vibrer la fibre patriotique… et fait oublier que la Seine est trop polluée pour que s’y déroulent les épreuves de triathlon, ce qui était prévisible après les pluies tombées pendant le week-end.
Mais où est donc passée Anne Hidalgo ?