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Make Europe Great Again !

L’offensive tous azimuts de Donald Trump s’en est prise aussi à l’Union européenne, accusée d’avoir été créée pour « emmerder » les Etats-Unis. Il lance une salve douanière à son encontre mais cible aussi l’Otan, ce qui inquiète nombre de nos partenaires dépendant de l’alliance pour le parapluie nucléaire. Un séisme qui réveille le vieux continent et provoque une prise de conscience. L’union européenne entend s’organiser pour faire face à la nouvelle donne. L’occasion pour elle de s’affirmer comme puissance économique et financière et comme puissance militaire pour assurer sa défense. « Make Europe Great Again » prend une tout autre signification que celle que voulaient lui donner les partis nationalistes réunis à Madrid dernièrement.

L’Europe, une puissance économique.

Donald Trump cible l’Union européenne, qu’il perçoit comme un rival économique majeur, et lance contre ses membres de lourdes taxes douanières. Or, en misant sur la croissance plutôt que la seule réglementation, l’Europe pourrait transformer cette confrontation en opportunité économique et financière. L'Union européenne est une puissance économique majeure : c'est un excédent commercial de 150 milliards d'euros en 2024 et une balance des paiements courants qui sera excédentaire de près de 600 milliards de dollars ; son PIB global nous met dans le trio de tête mondial ; c’est un espace où les taux d'intérêt sont nettement moins élevés que les taux américains avec un euro stable et protecteur. Le Président américain lui offre l’occasion de pivoter vers un modèle tourné vers la croissance, le point faible, plutôt que vers la réglementation, son péché mignon. C’est le moment de terminer l’union des marchés de capitaux pour faciliter les mouvements entre les partenaires de l’union, chantier entrepris et jamais terminé mais qu’il devient urgent de faire aboutir, notamment parce qu’il permettrait de drainer plus facilement l’énorme épargne des européens pour financer les projets collectifs et vers des investissements en faveur des pme-pmi, et enrayer l’hémorragie : l’Europe a beau détenir l’un des plus grands réservoirs d’épargne privée au monde, 300 milliards d’euros quittent le continent chaque année, principalement en direction des Etats-Unis, ce qu’oublie l’ineffable Donald. C’est aussi l’occasion pour elle d’accentuer ses échanges avec le reste du monde pour compenser la fermeture du marché américain. Le rapprochement avec l’Inde va dans ce sens, l’accord de libre-échange avec le Mercosur devient une nécessité et peut se révéler aussi bénéfique que celui avec le Canada.

L’Europe de la défense.

Il s’agit, dans l’urgence de la nouvelle donne géopolitique, de combler les dépendances et les lacunes du Vieux Continent. Celui-ci importe 78 % de ses achats de matériels militaires, dont les deux tiers des États-Unis, et la tendance s’est aggravée depuis la guerre en Ukraine. « Nous devons acheter davantage européen », plaidait la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, mardi, lors d’un discours à Copenhague. Cette préconisation se retrouve au cœur de l’instrument financier Safe, doté de 150 milliards d’euros, pour aider les États membres à accroître leurs investissements dans la défense. Ce dispositif, fondé sur des prêts de la Commission, financera des projets conjoints d’équipements réunissant plusieurs États membres (trois États au minimum) afin de dégager des économies d’échelle et de promouvoir l’interopérabilité, qui fait souvent défaut. Pour pouvoir en bénéficier, la Commission a retenu un seuil minimum de 65 % de composants d’origine européenne (y compris la Norvège et l’Ukraine). Les 35 % restants devraient venir d’un pays avec lequel l’UE a un accord de défense, comme le Japon ou la Corée du Sud, mais pas le Royaume-Uni pour l’instant. Dans cette même logique d’accélération, Ursula von der Leyen a proposé que la Commission passe elle-même des commandes groupées au nom des États membres, comme elle l’avait fait pour les achats de vaccins contre le Covid. Elle suggère d’établir pour ce faire un « mécanisme européen de ventes militaires », sur le modèle de ce qui existe aux États-Unis, où l’État constitue des stocks de matériels pour les revendre à l’exportation. La problématique est simple : 450 millions d’Européens ne devraient pas dépendre de 340 millions d’Américains pour les défendre contre 140 millions de Russes qui n’ont pas pu vaincre 38 millions d’Ukrainiens. Mais il faudra à nouveau faire un emprunt commun. Outre l’Italie, l’Espagne, la Pologne ou les pays Baltes, deux anciens membres du clan des pays « frugaux » s’y sont ralliés récemment en raison de la menace croissante de la Russie : le Danemark et la Finlande. Les Pays-Bas et la Suède, eux, y restent opposés. La balance pourrait basculer en fonction de la position du futur chancelier allemand, Friedrich Merz qui, avant même son arrivée à la Chancellerie, a converti son pays à la dépense publique d’autant plus que, avec les sociaux-démocrates et les centristes, les trois partis qui composent la majorité au Parlement européen sont désormais favorables à un nouvel emprunt mutualisé.

En parallèle, la France mène une action pour organiser, avec une trentaine d’états volontaires, une force susceptible de garantir un cessez-le-feu en Ukraine. Quand les Européens veulent, les Européens peuvent.

Plus Donald Trump s'attaque à l'Europe, et plus il la rend « great again ».

Les craintes de récession ou de stagflation aux États-Unis, les perspectives sur la Bourse, les actions à acheter ou vendre, ont conduit les membres de la Fed à revoir à la baisse leurs projections de croissance et d’inflation, accentuant ainsi l’incertitude sur les perspectives économiques des Etats-Unis. Cette incertitude est renforcée par la politique commerciale de Donald Trump. Dans ce contexte, FedEx a lancé un signal d’alerte en révisant à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires, évoquant une demande affaiblie et un environnement économique incertain. Un signal inquiétant de la part d’un acteur souvent vu comme le thermomètre de l’activité économique aux États-Unis. Une perspective qui favoriserait encore plus L’Union européenne qui multiplie ses efforts pour relancer sa croissance.   

 

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