HISTOIRE

ENFIN UNE ECLAIRCIE !

Assemblée nationale

 

Onze jours après les législatives, la présidente sortante de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a été réélue à son poste hier, grâce à une entente entre la macronie et la droite qui pose peut-être les bases d’une coalition gouvernementale... Le Parlement européen a validé la candidature d’Ursula von der Leyen qui a également retrouvé son poste à la tête de la Commission européenne. Certains y verront que rien ne change, moi je veux y voir une forme de stabilité bienvenue.

L'Assemblée nationale.

La présidente sortante du Palais-Bourbon a été reconduite pour un nouveau mandat, au troisième tour, avec 220 voix, contre 207 pour le candidat NFP André Chassaigne, grâce au soutien des députés Les Républicains. Il a beau dénoncer les « magouilles », la démonstration est faite que le Nouveau Front Populaire n’a rien gagné et qu’un groupe plus nombreux peut prétendre à gouverner. C’est la loi de la démocratie et il est illusoire de crier victoire quand on n’a qu’une majorité relative brinquebalante. Après la bataille du perchoir s’ouvre aujourd’hui celle des postes-clés de l’Assemblée, avec la question des places à laisser au RN. Alors que l’extrême droite avait obtenu plusieurs des postes-clefs de l’Assemblée nationale en 2022, dont deux vice-présidences, La France insoumise et une partie de la majorité sortante emmenée par Gabriel Attal s’y opposent désormais. Le Rassemblement national, premier parti en nombre de députés et en voix, serait donc ostracisé, exclu des principaux rouages de l’Assemblée. Question : peut-on ignorer le vote de plus de 10 millions de Français en excluant leurs élus des rouages de l’Assemblée, au mépris de son règlement ? Il était déjà choquant de voir hier des députés refuser de serrer la main du jeune élu RN chargé de surveiller le scrutin !

A Strasbourg, les masques sont tombés.

Marine Le Pen peut dénoncer les « alliances contre-nature » qui l’ont mise en défaut dans les urnes et à l’Assemblée nationale, de fait le « plafond de verre » auquel elle se heurte existe toujours et risque de se perpétuer tant que le RN sera incapable de nouer des alliances. Mais comment en serait-il autrement tant que son parti ne sera pas totalement clair ? Au Parlement européen les masques sont tombés. Jordan Bardella élu président du groupe fondé par Viktor Orban a pris une posture très anti européenne et pro-Poutine en votant contre les crédits accordés à l’Ukraine, positions qu’il avait soigneusement minimisées lors de la campagne électorale. Rédhibitoire pour moi !  Autant dire que les députés RN élus avec lui sont mis à l’écart et ne serviront à rien pendant cinq ans. De quoi rester méfiant encore plus dans l’avenir.

LFI continue sa stratégie du tout ou rien.

Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, mais sans majorité claire, et il s'est montré incapable jusqu'ici de proposer un candidat commun pour Matignon, sur fond de désaccord entre « insoumis » et socialistes. Mélenchon et ses acolytes continuent la surenchère verbale en qualifiant de « magouilles » ce qui n’est que l’expression du jeu démocratique. Aucune élection n’a été volée alors que le leader de la France insoumise a tenté dès le soir du 2nd tour, à 20H01, une escroquerie monumentale en faisant croire à une victoire qui n’existait pas. Le cartel baptisé NFP n’a été qu’un simulacre pour gagner des circonscriptions. En refusant de voir que le programme bricolé à la hâte ne pouvait plus tenir dès lors que le « front républicain » agglomérait d’autres formations, LFI bloque le jeu par le « tout ou rien ». Un jeu nauséabond qui prélude à une dictature si par malheur, un jour, il parvenait à s’emparer du pouvoir.

Bientôt un gouvernement de coalition.

IL n’est plus question de parler de la « Majorité ». Avec Attal, Ensemble a pris son autonomie et permet le regroupement de ses voix avec celles des LR, comme on l’a vu avec l’élection de Braun-Pivet. Dès lors, on peut considérer que la page Macron est sinon tournée, au moins en cours d’être tournée, d’autant plus que le Président ne peut plus être candidat. En conséquence, la porte est ouverte à un gouvernement d’union de « Salut public » et j’appelle de mes vœux la nomination d’un Xavier Bertrand comme premier ministre, à la tête d’un gouvernement ouvert à des personnalités de la droite, du centre et de la gauche modérée tels Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve qui ont dit leur disponibilité. Il est urgent que la France soit gouvernée. Il n’est pas impossible que les écologistes et le PS s’affranchissent de la dictature de LFI et qu’on assiste à « la rebellion des punaises de lit », ouvrant ainsi le champ des possibles. Il ne s’agit pas de continuer le « en même temps », mais de sortir par le haut de la situation inextricable dans laquelle le pays a été plongé par une décision de dissolution détestable, dictée par l’hubris d’un homme immature et pour le coup, irresponsable. Il s’agit de s’atteler à quelques sujets prioritaires : sécurité, immigration, dette, pouvoir d’achat, loi de finances, que les Français ne démentiront pas s’ils sont pris à bras le corps par des gens compétents.

Ce serait la plus belle des réponses à apporter aux populistes de tout poil, à l’imbécillité des réseaux sociaux, aux dictateurs qui se réjouissaient d’avance de nos déboires démocratiques. En France la démocratie n’a jamais dit son dernier mot !

En attendant, bons jeux olympiques !

 


ENFIN UNE ECLAIRCIE !

 

 

Onze jours après les législatives, la présidente sortante de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a été réélue à son poste hier, grâce à une entente entre la macronie et la droite qui pose peut-être les bases d’une coalition gouvernementale... Le Parlement européen a validé la candidature d’Ursula von der Leyen qui a également retrouvé son poste à la tête de la Commission européenne. Certains y verront que rien ne change, moi je veux y voir une forme de stabilité bienvenue.

L'Assemblée nationale.

La présidente sortante du Palais-Bourbon a été reconduite pour un nouveau mandat, au troisième tour, avec 220 voix, contre 207 pour le candidat NFP André Chassaigne, grâce au soutien des députés Les Républicains. Il a beau dénoncer les « magouilles », la démonstration est faite que le Nouveau Front Populaire n’a rien gagné et qu’un groupe plus nombreux peut prétendre à gouverner. C’est la loi de la démocratie et il est illusoire de crier victoire quand on n’a qu’une majorité relative brinquebalante. Après la bataille du perchoir s’ouvre aujourd’hui celle des postes-clés de l’Assemblée, avec la question des places à laisser au RN. Alors que l’extrême droite avait obtenu plusieurs des postes-clefs de l’Assemblée nationale en 2022, dont deux vice-présidences, La France insoumise et une partie de la majorité sortante emmenée par Gabriel Attal s’y opposent désormais. Le Rassemblement national, premier parti en nombre de députés et en voix, serait donc ostracisé, exclu des principaux rouages de l’Assemblée. Question : peut-on ignorer le vote de plus de 10 millions de Français en excluant leurs élus des rouages de l’Assemblée, au mépris de son règlement ? Il était déjà choquant de voir hier des députés refuser de serrer la main du jeune élu RN chargé de surveiller le scrutin !

A Strasbourg, les masques sont tombés.

Marine Le Pen peut dénoncer les « alliances contre-nature » qui l’ont mise en défaut dans les urnes et à l’Assemblée nationale, de fait le « plafond de verre » auquel elle se heurte existe toujours et risque de se perpétuer tant que le RN sera incapable de nouer des alliances. Mais comment en serait-il autrement tant que son parti ne sera pas totalement clair ? Au Parlement européen les masques sont tombés. Jordan Bardella élu président du groupe fondé par Viktor Orban a pris une posture très anti européenne et pro-Poutine en votant contre les crédits accordés à l’Ukraine, positions qu’il avait soigneusement minimisées lors de la campagne électorale. Rédhibitoire pour moi !  Autant dire que les députés RN élus avec lui sont mis à l’écart et ne serviront à rien pendant cinq ans. De quoi rester méfiant encore plus dans l’avenir.

LFI continue sa stratégie du tout ou rien.

Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête, mais sans majorité claire, et il s'est montré incapable jusqu'ici de proposer un candidat commun pour Matignon, sur fond de désaccord entre « insoumis » et socialistes. Mélenchon et ses acolytes continuent la surenchère verbale en qualifiant de « magouilles » ce qui n’est que l’expression du jeu démocratique. Aucune élection n’a été volée alors que le leader de la France insoumise a tenté dès le soir du 2nd tour, à 20H01, une escroquerie monumentale en faisant croire à une victoire qui n’existait pas. Le cartel baptisé NFP n’a été qu’un simulacre pour gagner des circonscriptions. En refusant de voir que le programme bricolé à la hâte ne pouvait plus tenir dès lors que le « front républicain » agglomérait d’autres formations, LFI bloque le jeu par le « tout ou rien ». Un jeu nauséabond qui prélude à une dictature si par malheur, un jour, il parvenait à s’emparer du pouvoir.

Bientôt un gouvernement de coalition.

IL n’est plus question de parler de la « Majorité ». Avec Attal, Ensemble a pris son autonomie et permet le regroupement de ses voix avec celles des LR, comme on l’a vu avec l’élection de Braun-Pivet. Dès lors, on peut considérer que la page Macron est sinon tournée, au moins en cours d’être tournée, d’autant plus que le Président ne peut plus être candidat. En conséquence, la porte est ouverte à un gouvernement d’union de « Salut public » et j’appelle de mes vœux la nomination d’un Xavier Bertrand comme premier ministre, à la tête d’un gouvernement ouvert à des personnalités de la droite, du centre et de la gauche modérée tels Manuel Valls ou Bernard Cazeneuve qui ont dit leur disponibilité. Il est urgent que la France soit gouvernée. Il n’est pas impossible que les écologistes et le PS s’affranchissent de la dictature de LFI et qu’on assiste à « la rebellion des punaises de lit », ouvrant ainsi le champ des possibles. Il ne s’agit pas de continuer le « en même temps », mais de sortir par le haut de la situation inextricable dans laquelle le pays a été plongé par une décision de dissolution détestable, dictée par l’hubris d’un homme immature et pour le coup, irresponsable. Il s’agit de s’atteler à quelques sujets prioritaires : sécurité, immigration, dette, pouvoir d’achat, loi de finances, que les Français ne démentiront pas s’ils sont pris à bras le corps par des gens compétents.

Ce serait la plus belle des réponses à apporter aux populistes de tout poil, à l’imbécillité des réseaux sociaux, aux dictateurs qui se réjouissaient d’avance de nos déboires démocratiques. En France la démocratie n’a jamais dit son dernier mot !

En attendant, bons jeux olympiques !

 


LES FRANÇAIS N’ONT PLUS LES YEUX EN FACE DES TROUS !

Comment on demande

 

Le résultat des élections législatives en est la démonstration criante :  le divorce est total entre ce que veulent les Français et ce dont la France a besoin. Le pire exemple est le décalage entre le programme très dépensier du Nouveau Front Populaire qui réclame le pouvoir et la situation réelle du pays, économie à l’arrêt et au bord du surendettement. La croyance persistante de nos gauchos dans la présence d’un « trésor caché » dans lequel on pourrait puiser sans limites (les riches) fait partie des fadaises idéologiques auxquelles ils s’accrochent depuis un siècle.  Blocage des prix, retraite à soixante ans, augmentation du smic, sont les constantes d’une économie dirigée par l’Etat socialo-communiste omnipotent, dont les plus démunis font régulièrement les frais et qui conduisent invariablement à la ruine.

Tout, tout de suite !

Et malgré tout, 2 Français sur 3, soit 20 millions de votants sur 33 millions, ont choisi des programmes qui privilégient les dépenses avec des relances ridicules de la consommation, financées à crédit en creusant la dette et le déficit commercial, au détriment de la compétitivité des entreprises et de l’emploi et du financement des enjeux majeurs qu’impose la conjoncture : transition écologique, défense. Jamais la préférence pour le court terme sur le long terme n’a été aussi forte qu’aujourd’hui. Les réseaux sociaux contribuent largement à cet état d’esprit qui conduit la politique au « clientélisme » et à un illusoire égoïsme national, délaissant les sujets géostratégiques et la lutte climatique, privilégiant le pouvoir d’achat (vrai faux problème mis en exergue) au détriment de l’investissement. Force est de constater que nos démocratie libérales sont mal outillées pour affronter le déluge des fake news et niaiseries qui inondent internet, aveuglent les peuples et conduisent à la défiance de ceux qui les gouvernent, leur laissant croire qu’ils sont laissés pour compte et, désemparés ceux-ci s’en remettent aux « magiciens populistes » qu’« on n’a jamais essayés ».  On peut observer le phénomène dans toute l’Europe.

Le cercle de la raison existe.

Malgré les obstacles, nos démocraties sont dirigées par des gouvernants qui tiennent la barre et répondent aux besoins réels des peuples. En Italie, Giorgia Meloni s’est appliquée à corriger ses propositions sous la férule de Mario Draghi, en Pologne, Donald Tusk le centriste démocrate a repris le pouvoir aux populistes du PIS, en Allemagne, les Chrétiens démocrates ont fait reculer l’AFD… Le pire n’est donc pas inéluctable. Chez nous, la France a besoin de consolider sa compétitivité, ses emplois, d’investir des sommes conséquentes dans la transition climatique et dans les technologies. Elle est le pays dont l’influence est déterminante en Europe pour la souveraineté de l’Union et peser pour assurer la défaite du dictateur russe. Les Français ne voient pas que la politique centriste de Macron a donné des résultats plutôt satisfaisants pour les entreprises par l’intervention de l’Etat face aux marchés. Cette politique du « en même temps », le marché et l’Etat, a été très mal expliquée au point qu’elle reste totalement incomprise, d’autant plus qu’elle est surplombée par la détestation du chef de l’Etat. C’est pourtant une politique qui ressemble à celle que mène Joe Biden aux Etats-Unis. C’est la politique vers laquelle tend Ursula Von der Leyen malgré les freins allemands. Il y aurait évidemment bien des défauts à gommer, notamment l’excès d’administration dont souffre notre pays et la « fonctionnarite » aigüe. Mais dans la classe politique, la droite classique et ses alliés restent disponibles pour revenir aux fondamentaux vertueux qui restaureraient le chemin vers la croissance et le redressement du pays.

Foin des idéologies.

Pour regagner la confiance, d’aucuns voudraient pouvoir s’appuyer sur les « experts » pour justifier les efforts à fournir et s’ancrer dans le long terme, arguments concrets et scientifiques à l’appui. Là encore, nos temps modernes ne rendent pas les choses simples. Les économistes sont très décrédibilisés, et les « plateaux en continu » où ils défilent et s’affrontent permettent rarement de se forger une opinion sereine. A l’instar de toutes les sciences sociales, l’économie est revenue à une politisation comme dans les années 60, mais renforcée par les outils modernes de l’informatique.  Certains économistes n’hésitent pas à se servir des ordinateurs pour aller chercher des « données » qui démontrent leurs thèses préconçues, privilégiant leur idéologie à la vérité, ne retenant que ce qui va dans leur sens comme au GIEC, sorte d’obscurantisme paré d’une couleur scientifique. Le programme économique du Nouveau Front Populaire n’a-t-il pas été validé par des économistes de renom, au summum du déchainement idéologique. Heureusement, il existe parmi eux encore des gens intègres, pour qui l’économie est d’abord une science du réel fondée sur des « données » objectives qui permettent d’avoir une connaissance fine de la réalité. 

Le tout est de trouver maintenant les politiques qui auront le courage de remettre les yeux des Français en face des trous. La tâche est compliquée mais pas impossible. Je suis persuadé que le personnel pour la réaliser existe. Il suffit d’ouvrir les yeux sur le cercle de la raison. En attendant, et pour commencer, ce serait bien que la droite et le centre s’entendent pour former la majorité relative la plus nombreuse (220) à l’Assemblée nationale afin d’éviter les délires du programme du Nouveau Front Populaire. 


RN : UNE VICTOIRE EN FORME DE DEFAITE.

Legislatives-2024

 

Le second tour de ces élections législatives énonce un verdict sans appel : le Rassemblement National remporte une nouvelle victoire en nombre de sièges à l’Assemblée nationale, doublant presque ses effectifs, mais c’est une victoire au goût amer car elle dote le parti de Marine Le Pen d’un nombre de députés très loin de l’objectif qu’il espérait atteindre avec la majorité absolue. Pire, avec seulement 143 sièges, il arrive en 3ème position derrière le Front populaire (182) et la Majorité présidentielle (168). Et ce pourrait bien être la défaite de trop pour Marine Le Pen.

L’analyse des résultats de ce second tour, dont le moins qu’on puisse dire est qu’il ne confirme pas le premier, permet de faire trois constats : le scrutin uninominal à deux tours présente des exigences qu’il faut absolument remplir pour l’emporter au second ; la diabolisation anti extrême-droite dite stratégie du « front républicain » fonctionne toujours ; le programme proposé doit être complètement abouti et clair pour les électeurs.

Les exigences pour gagner au second tour.

Même avec 35% au premier tour, le scrutin majoritaire, comme son nom l’indique, exige de franchir la barre des 50% pour l’emporter, en cas de duel, ou d’arriver en tête en cas de triangulaire. La règle des 12,5% des inscrits pour être qualifié rend celles-ci peu nombreuses, et les quadrangulaires très rares, sauf si la participation est très élevée. La règle la plus simple consiste donc à nouer des alliances pour trouver les voix manquantes.  Force est de constater que le Rassemblement national reste politiquement très isolé, et les voix de Reconquête ont été trop peu nombreuses pour faire l’appoint. Tant que cette situation perdurera, le RN aura peu de chances de l’emporter dans le cadre d’un scrutin majoritaire, ce qui est le cas de l’élection présidentielle.

La faiblesse de l’implantation.

Le scrutin uninominal est un scrutin « incarné ». C’est bien pourquoi on parle très souvent de la « prime au sortant », parce que le personnage est connu s’il a bien « labouré » sa circonscription. C’est une donnée non négligeable. Or, force a été de constater que les candidats du Rassemblement national étaient la plupart du temps des inconnus parachutés, candidats "fantômes" absents du terrain, et dont la photo ne figurait même pas dans la propagande officielle du parti. En face, le ou les adversaires proposaient une propagande personnalisée, organisaient des réunions publiques et écumaient les marchés, tracs à la main, entouré de partisans. La médiatisation de Marine Le Pen serrant des mains sur le marché de Hénin Beaumont est un placebo insuffisant. Le profil des candidats et leur absence physique a certainement amplifié le manque d’attirance au 2nd tour. Le RN reste un parti peu implanté territorialement, ce qui reste une faiblesse quasi insurmontable. D’autant plus que la sélection a laissé à désirer : trop de jeunes inexpérimentés, notamment.

Le « front républicain » et la diabolisation.

Jordan Bardella avait presque réussi à convaincre que le RN était désormais un parti de droite classique. Depuis les Européennes, et sur la lancée d’une victoire en trompe l’œil, grossie par la proportionnelle, il avait fait un parcours quasiment sans fautes, faisant preuve même de pragmatisme.  Pourtant à la lumière des débats, il a montré quelques faiblesses sur le programme de son parti dont la diffusion a été plusieurs fois retardée, preuve qu’il n’était pas abouti. Le dérapage de Marine Le Pen sur le "rôle honorifique" du chef de l'Etat en matière de défense a quelque peu montré le bout de son nez sur les véritables intentions. Et la désignation de Jordan Bardella comme président du groupe d'Orban au parlement européen  fait tomber le masque sur la véritable position pro-poutine sur le conflit urkrainien. Ce qui n’était pas  prévu, par contre, c’est la rapidité avec laquelle la gauche qui avait passé son temps  à s’étriper jusque-là, s’est réuni pour former un bloc « Nouveau Front Populaire » avec un programme démagogique mais parlant*, et surtout avec une stratégie de désistement systématique en cas  de triangulaire. C’était signer la mort de la majorité absolue pour le RN si ça marchait, et ça a marché. Participation inattendue à la clé, en plus. Nous avons assisté alors à un déferlement contre l’extrême-droite, médias en tête, corps constitués à l’appui, faisant oublier les outrances de LFI tant à l’Assemblée nationale que pendant la campagne pro-palestinienne des européennes avec ses dérapages antisémites… Le parti de Marine Le Pen s’est retrouvé paré de tous les défauts fascisants.

La lassitude des électeurs.

La situation actuelle aura au moins le mérite de montrer que le Rassemblement national, n’est toujours pas en état de gouverner le pays malgré ses affirmations, son projet n’est toujours pas clair sur la Russie, sur l’économie, sur le respect des institutions. Il manque de l’implantation et des relais dont se nourrit une campagne électorale majeure :  trop peu d’élus locaux, trop peu de candidats formés. En 2027, il faudra aussi compter avec l’usure personnelle de Marine Le Pen, à nouveau candidate et vieillissante. La lassitude des électeurs tentés par le RN, constatant l’impossibilité de gagner, pourrait profiter à la droite classique si celle-ci présente un candidat suffisamment attractif et un programme axé sur la maîtrise de l’immigration, la sécurité, la gestion de la dette et campé sur les fondamentaux que sont la laïcité et l’universalisme qui sont les vrais sujets sur lesquels les Français souhaitent être entendus.  

Et l’on se retrouve aujourd’hui avec une gauche qui crie victoire malgré sa majorité « très » relative, parce qu’elle devance la Majorité présidentielle de 18 sièges.  Et voilà la France dont on dit qu’elle est majoritairement à droite à la veille d’être gouvernée par la gauche. On n’est plus à un paradoxe près !

*Pure démagogie : le pouvoir d’achat est un faux problème puisque l’inflation est à son plus bas niveau, Le retrait de la réforme des retraites est un faux nez puisqu’on sait qu’avec le départ à 64 ans on ne boucle déjà pas la facture, et la répartition de la richesse une tarte  à la crème dans le pays le plus imposé de la  Terre et qui redistribue le plus de toute l’Europe…

 


RADIOSCOPIE DE LA 1ère de MAINE-ET-LOIRE

Circo_4901

 

Il est toujours intéressant d’observer l’évolution des votes, non pas à partir des pourcentages qui sont toujours trompeurs, mais à partir du nombre des voix récoltées d’un scrutin à l’autre par les différents candidats.  Cela permet de mesurer les apports en voix supplémentaires que la participation plus importante produit pour chaque candidat. Ainsi, on peut apprécier dans sa réalité la progression des votes RN et Front populaire.

Entre les législatives 2022 et 2024, avec 18% de participation en plus, 16 500 électeurs supplémentaires se sont présentés devant les urnes. Evidemment, il faut comparer les scores de 1er tour.

Le principal bénéficiaire en aura été le candidat du RN avec 8515 voix supplémentaires ; déjà au scrutin des européennes la liste Bardella avait rassemblé 9636 suffrages en progression de plus de 4 000. Ainsi entre 2022 et 2024, sur la circonscription, le RN est passé de 5 480 voix à 13 995 voix. Presque triplé ! 

A gauche, le candidat de la NUPES avait obtenu 13 163 votes et un candidat divers gauche 2 748, sans que l’on sache si ces voix étaient susceptibles de se reporter intégralement. On va faire comme si.  Le total des voix de gauche était donc de 15 911 voix. Cette fois-ci, la candidate Front Populaire était seule, hormis les deux candidatures d’extrême-gauche aux scores insignifiants. Elle a réuni 20 475 suffrages, soit 7 312 voix supplémentaires, ou 4 564 si on prend en compte les voix du divers gauche de 2022.  On peut donc considérer qu’elle a fait le plein de ses voix en bénéficiant d’une dynamique moins forte que celle du RN, mais encore intéressante.

Le candidat Horizon, de la majorité macroniste, député sortant, avait réalisé un bon score avec 15 380 votes, solidement soutenu par Christophe Béchu. Malgré le surcroît de participation, il maintient quasiment le même pourcentage à 35% des exprimés avec 21 087 voix. Soit un gain de 5707 suffrages. On peut penser qu’il a bénéficié de la mobilisation des électeurs à peu près dans les mêmes proportions que la candidate du Front populaire. Avec cependant un correctif : il semble qu’il ait bénéficié pour ce 1er tour du vote « utile » d’une partie des électeurs LR qui se sont détournés du candidat qui leur était proposé puisque celui-ci perd plus de 700 voix par rapport aux deux scrutins précédents, sans qu’il bénéficie de la meilleure participation électorale.

Pronostics pour le second tour :

Le candidat RN n’a aucune réserve de voix. Il ne peut compter que sur une mobilisation supplémentaire du corps électoral. Arrivé en 3ème position, il a peu de chances de l’emporter, même avec les quelques voix supplémentaires de Reconquête. Ayant bénéficié du plus gros apport au 1er tour, on peut penser qu’il a fait le plein de ses voix.

La candidate Front Populaire a fait un bon score. Elle ne peut compter que sur les maigres apports des candidats d’extrême-gauche, largement insuffisants pour lui permettre de combler son retard. Aura-t-elle des abstentionnistes qui se mobilisent pour elle au second tour ? C’est bien improbable, la menace RN n’étant pas à l’ordre du jour sur la circonscription.

Le favori reste donc le député sortant, d’autant plus que lui peut compter sur le report des 3 700 voix de la candidate LR, la possibilité d’une victoire de l’extrême gauche servant de repoussoir. Il peut compter sur un potentiel de près de 25 000 suffrages qui lui permettra de conserver son mandat. Personnellement, j’appelle à voter pour lui.   

Evidemment, rien n’est jamais certain. Un événement peut toujours survenir qui viendrait défaire   mes calculs et mes beaux raisonnements. En la matière, il faut toujours rester modeste.

Bon vote dimanche prochain !

Le RN n’est pas pour nous, reste à évacuer le Front popu !

 


POUR QUI VOTE-T-ON ?

Assemblée nationale

 

A cette question, posée verbalement, on pourrait croire qu’on s’adresse à une candidate. Et dans le Maine-et-Loire, on est plutôt gâté. Plus sérieusement, y a comme un malaise. Nos amis sympathisants des Républicains sont perdus : je m’en aperçois au questionnement auquel j’ai droit ou à l’engueulade, c’est selon, quand j’en rencontre.

Il y a ceux qui d’entrée reprochent de faire partie de la « droite la plus bête du monde » en refusant de faire l’union avec le RN. Ceux-là ont acquis une certitude :  ils savent pour qui ils vont voter. Et ils n’en démordront pas, l’exemple de Ciotti à la clé. Merci Président !

Et puis il y a les autres : ceux-là hésitent entre voter en restant fidèle à leurs idées puisqu’il y a des candidats LR dans chaque circonscription et voter pour le député sortant Renaissance ou Horizon pour lui permettre d’être au second tour si c’est possible, afin d’avoir une échappatoire à l’affrontement Front populaire/RN.

Et je peux comprendre ces derniers : quel score nos candidat(e)s sont-ils en mesure de réaliser ? Si l’on en croit les sondages et si l’on tient compte des démêlés de nos instances avec la justice sur le cas Ciotti, l’optimisme n’est pas de rigueur. Voilà une équation cornélienne !

J’avoue qu’il m’est bien difficile de les conseiller. Pas plus qu’eux je n’ai la réponse. En temps normal, il suffisait de se pencher sur les résultats électoraux des consultations précédentes et de les actualiser en fonction de l’offre proposée. Les pronostics étaient faciles.  Mais cette fois-ci, même avec des candidats parachutés et inconnus, bien malin celui qui peut dire quel score fera le RN au premier tour dans chacune de nos circonscriptions, d’autant plus que les députés sortants n’ont eu que deux ans pour s’implanter, ce qui est peu, et qu’aucun candidat n’a eu sérieusement le temps de faire campagne. Les scores des européennes donnent une tendance, mais qui reste peu fiable.  Le mode de scrutin des législatives et le taux de participation peuvent changer la donne considérablement.  

A noter, aucun ne fait le reproche aux LR de ne pas avoir rejoint la majorité présidentielle pour lui donner une majorité absolue à l’Assemblée.  

Chacun votera donc en son âme et conscience. Première réponse dimanche soir.

Alea jacta est !

 


DESOLANT !

Cedric demande à ton père

Lecteurs fidèles du calepin, vous pensez certainement que je manque d’assiduité. Pourtant les sujets ne manquent pas, mais que dire face à une situation désolante quel que soit le côté vers lequel on se tourne. Et je ne sais pas pourquoi je suis de mauvaise humeur, en tout cas pas d’humeur à écrire ce que je pense vraiment parce que ce serait probablement excessif. Il suffit de reprendre quelques titres à travers la presse.

Tiens, la première priorité des Français est le pouvoir d’achat. C’est ce que disent les instituts de sondage. Pourtant les prix ont augmenté de 0% en mai indique l’Insee et sur un an la hausse est de  2,3% et 1,3%  pour  l’alimentation. Pendant ce temps le Ministère du Travail nous annonce que les salaires ont grimpé de 3,3% dont 3,9% pour les ouvriers. Les Français seraient-ils victimes d’une « impression » de hause ? Je crois plus au conditionnement par les médias. Désolant, non ?

Ciotti a fini de tuer les LR. Je passe sur la tragi-comédie du siège transformé en fort Chabrol et les BP désavoués par la justice. Le procédé de Ciotti est innommable :  cracher à la figure des copains, dont le Président du Sénat, ça ne se fait pas quand on est un homme honnête. Mais le cadavre bouge encore puisque Pradier, l’indiscipliné, à jugé de son intérêt de claquer la porte.  Un de plus, vous me direz… oubliant que c’est encore le plus gros parti de France par le nombre de ses élus locaux, et majoritaire au Sénat. Désolant, non ?

Au Royaume-Uni, Nigel Farage remet ça. Le responsable du Brexit dont on sait maintenant quel succès il a été pour les Anglais qui rêvent de revenir dans l’Union, a lancé sa « révolte politique » avec les mêmes procédés et les mêmes mensonges. Tenez-vous bien, il devancerait les Tories que les sondages annoncent écrasés par les travaillistes. Vous me direz, voilà un pays qui a besoin d’alternance. Mais le parti de Farage à près de 15%, ça laisse pantois surtout quand on lit son programme. Désolant, non ?

Poutine et le Coréen Kim scellent une « alliance » militaire face à l’Occident. Le néo stalinien en est rendu à quémander des obus au Nord Coréen qui affame son peuple pour pouvoir jouer avec ses missiles et envoyer des ballons d’immondices sur son voisin du sud. En voilà bien deux qu’il faudrait bien dézinguer. Le monde ne s’en porterait pas plus mal. Désolant, non ?

Aux Etats-Unis, la condamnation de Trump compte peu pour les électeurs. Pourtant l’affaire a démontré la solidité du système judiciaire. Rien n’y fait. L’ancien président continue sa campagne avec les mêmes outrances, les mêmes mensonges.  L’Amérique s’apprête à réélire un voyou assoiffé de vengeance.  Il devancerait de 4 points Biden. Désolant, non ?

Il faudrait aussi parler du nouveau Front populaire, véritable escroquerie électorale, de Glucksmann qui s’est fait rouler dans la farine, de l’éparpillement du centre avec les rats qui quittent le Titanic macronien, des faux-semblants rassurants du RN qui ne trompent que ceux qui le veulent bien ou qui ont la mémoire courte.  J’arrête là la litanie. 

Désolant, non ?

 

 


LES PROMESSES NE COUTENT RIEN PUISQUE C’EST DE L’ARGENT PUBLIC….

Bagarre_village_gaulois

 

La campagne est officiellement lancée.

Chaque camp y va de ses promesses les plus séduisantes.  La palme revient probablement au nouveau « Front Populaire » avec près de 300 milliards dé dépenses à la clé, tandis que le camp macroniste avec Attal est reparti battre le terrain, carnet de « chèques en bois » à la main. Les uns et les autres oublient tout simplement que les caisses sont vides et que les capacités d’emprunts de la France ont atteint leurs limites. La catastrophe n’arrivera pas tant que l’Europe, et surtout l’Allemagne, tiendront face au déferlement démagogique. Les résultats du 7 juillet décideront de la suite. Le Rassemblement national l’a très bien compris et surjoue la modération. Le voilà bientôt devenu le pôle rassurant, un comble, de ces élections législatives.  

Entre le Front populaire et le RN, c’est l’espace de la confusion où l’on peine à s’organiser. Il est bien difficile pour les électeurs modérés de s’y retrouver, qu’il soit de gauche, du centre ou de la droite.  L’un aura beaucoup de mal à voter pour la nouvelle coalition dans laquelle Mélenchon reste dominant et exerce ses talents staliniens, l’autre devra choisir entre deux ou trois candidats très voisins issus de l’UDI ou d’un parti macroniste, le dernier dérouté par l’explosion des Républicains aura parfois à trancher entre le candidat « institutionnel » et le dissident. Bien malin qui peut prédire ce qui sortira des urnes le soir du 30 juin.

Le  socle le plus homogène.

Il y a gros à parier que le « bloc » qui tirera son épingle du jeu est celui qui s’appuiera sur le socle le plus homogène.

Du côté du Front populaire, l’union n’est que de façade. C’est une stratégie défensive qui permet d’assurer l’unité de candidature, ce qui peut provoquer un avantage dans le cadre du scrutin majoritaire, mais « l’effet bloc » peut aussi avoir un effet dissuasif pour les électeurs qui ne votent pas LFI qui se taille la part du lion dans le partage des circonscriptions. Quel crédit apporter à un label qui réunit sous sa bannière François Hollande et Philippe Poutou !  L’électeur peut se poser la question, à juste titre, de ce qui se passerait en cas de victoire, tellement l’incapacité à gouverner ensemble est voyante.

Le Premier Ministre en campagne semble appeler de ses vœux la constitution d’un « bloc central » grâce à un sursaut des électeurs et que voudraient favoriser des accords de non agression passés ici et là.  Cette perspective repose sur des ralliements d’opposants résolus hier, de droite et de gauche et l’élargissement exigerait une cohérence programmatique qui n’existe pas, si tant est que la volonté politique de la réaliser soit là. Elle est d’autant plus difficile à imaginer que c’est la partie de l’échiquier électoral où l’équation personnelle des candidats est la plus présente, ceux-ci se moquant bien des « imprimatur » nationales.

Finalement, c’est Marine Le Pen qui bénéficie de la situation la plus confortable. L’apport de Ciotti peut lui être utile, mais n’impose pas de réorienter son projet. Elle avance dans la clarté et sa formation est la seule qui peut afficher l’identité de son premier ministre. Et plus l’extrême-gauche agite le spectre du fascisme et multiplie les manifestations et les désordres, plus elle engrange le soutien des citoyens qui aspirent au calme et à la paix. Comme le souligne Sarkozy dans son interview, il faut tenir compte du travail que le RN a fait sur lui-même pour devenir respectable, sinon on se trompe de cible. Et de fait, le diable, aujourd’hui, c’est Mélenchon ! Le RN peut même se payer le luxe d’opérer chaque jour des infléchissements pour rendre compatible son coûteux programme avec la réalité financière du pays. Il peut même se revendiquer en « pôle de stabilité » face à l’inquiétant Front Populaire et à ses dépenses « plus de beurre que de pain », et à la majorité sortante déboussolée par la dissolution dont les soubresauts font penser à l’alpiniste qui a dévissé et cherche désespérément ses points d’appui.

En ce 18 juin, je me demande bien quel appel pourrait être lancé, susceptible de sauver la France, et par qui… S’il nous regarde de là-haut, j’imagine le Général bien triste devant le spectacle que notre classe politique lui offre, ceux qui se réclament de lui en tête !

 


LES PROMESSES NE COUTENT RIEN PUISQUE C’EST DE L’ARGENT PUBLIC….

Bagarre_village_gaulois

 

La campagne est officiellement lancée.

Chaque camp y va de ses promesses les plus séduisantes.  La palme revient probablement au nouveau « Front Populaire » avec près de 300 milliards dé dépenses à la clé, tandis que le camp macroniste avec Attal est reparti battre le terrain, carnet de « chèques en bois » à la main. Les uns et les autres oublient tout simplement que les caisses sont vides et que les capacités d’emprunts de la France ont atteint leurs limites. La catastrophe n’arrivera pas tant que l’Europe, et surtout l’Allemagne, tiendront face au déferlement démagogique. Les résultats du 7 juillet décideront de la suite. Le Rassemblement national l’a très bien compris et surjoue la modération. Le voilà bientôt devenu le pôle rassurant, un comble, de ces élections législatives.  

Entre le Front populaire et le RN, c’est l’espace de la confusion où l’on peine à s’organiser. Il est bien difficile pour les électeurs modérés de s’y retrouver, qu’il soit de gauche, du centre ou de la droite.  L’un aura beaucoup de mal à voter pour la nouvelle coalition dans laquelle Mélenchon reste dominant et exerce ses talents staliniens, l’autre devra choisir entre deux ou trois candidats très voisins issus de l’UDI ou d’un parti macroniste, le dernier dérouté par l’explosion des Républicains aura parfois à trancher entre le candidat « institutionnel » et le dissident. Bien malin qui peut prédire ce qui sortira des urnes le soir du 30 juin.

Le  socle le plus homogène.

Il y a gros à parier que le « bloc » qui tirera son épingle du jeu est celui qui s’appuiera sur le socle le plus homogène.

Du côté du Front populaire, l’union n’est que de façade. C’est une stratégie défensive qui permet d’assurer l’unité de candidature, ce qui peut provoque un avantage dans le cadre du scrutin majoritaire, mais « l’effet bloc » peut aussi avoir un effet dissuasif pour les électeurs qui ne votent pas LFI qui se taille la part du lion dans le partage des circonscriptions. Quel crédit apporter à un label qui réunit sous sa bannière François Hollande et Philippe Poutou !  L’électeur peut se poser la question, à juste titre, de ce qui se passerait en cas de victoire, tellement l’incapacité à gouverner ensemble est voyante.

Le Premier Ministre en campagne semble appeler de ses vœux la constitution d’un « bloc central » grâce à un sursaut des électeurs et que voudraient favoriser des accords de non agression passés ici et là.  Cette perspective repose sur des ralliements d’opposants résolus hier, de droite et de gauche et l’élargissement exigerait une cohérence programmatique qui n’existe pas, si tant est que la volonté politique de la réaliser existe. Elle est d’autant plus difficile à imaginer que c’est la partie de l’échiquier électoral où l’équation personnelle des candidats est la plus présente, ceux-ci se moquant bien des « imprimatur » nationales.

Finalement, c’est Marine Le Pen qui bénéficie de la situation la plus confortable. L’apport de Ciotti peut lui être utile, mais n’impose pas de réorienter son projet. Elle avance dans la clarté et sa formation est la seule qui peut afficher l’identité de son premier ministre. Et plus l’extrême-gauche agite le spectre du fascisme et multiplie les manifestations et les désordres, plus elle engrange le soutien des citoyens qui aspirent au calme et à la paix. Comme le souligne Sarkozy dans son interview, il faut tenir compte du travail que le RN a fait sur lui-même pour devenir respectable, sinon on se trompe de cible. Et de fait, le diable, aujourd’hui, c’est Mélenchon ! Le RN peut même se payer le luxe d’opérer chaque jour des infléchissements pour rendre compatible son coûteux programme avec la réalité financière du pays. Il peut même se revendiquer en « pôle de stabilité » face à l’inquiétant Front Populaire et à ses dépenses « plus de beurre que de pain », et à la majorité sortante déboussolée par la dissolution dont les soubresauts font penser à l’alpiniste qui a dévissé et cherche désespérément ses points d’appui.

En ce 18 juin, je me demande bien quel appel pourrait être lancé, susceptible de sauver la France, et par qui… S’il nous regarde de là-haut, j’imagine le Général bien triste devant le spectacle que notre classe politique lui offre, ceux qui se réclament de lui en tête !

 


RIEN N’EST JOUE !?

Assemblée nationale

Il ne sert à tien d’épiloguer sur la décision inepte du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, sous le coup de ce qu’il faut bien appeler une gifle électorale, pourtant annoncée avec constance depuis des semaines par les sondages. S’il avait un peu de culture électorale historique, il aurait dû savoir que chercher à désavouer le suffrage universel par une autre consultation dans des délais aussi rapprochés a toujours conduit à une confirmation, voire une amplification, du premier verdict. C’est donc s’exposer à la probabilité d’une catastrophe pour son camp et à une nouvelle victoire du Rassemblement national.

Pourtant rien n’est joué.

Quelques politologues s’aventurent à l’affirmer. De fait la démonstration repose sur de nombreux arguments largement gommés par le tam-tam médiatique.  D’abord, rappelons-nous qu’il faut toujours comparer ce qui est comparable. Ainsi, les projections réalisées   par Le Figaro à partir du scrutin des européennes, s’appuient sur un scrutin particulier : national avec des listes à la proportionnelle quasi intégrale. Le vote se fait largement sur l’étiquette partisane. Or, le scrutin des législatives est un scrutin uninominal à deux tours, qui se joue dans 577 circonscriptions qui sont autant de particularismes où l’implantation des candidats peut jouer autant sinon plus que l’étiquette, surtout s’ils sont sortants.

Un autre paramètre sera le taux de la participation. Les élections législatives drainent généralement plus d’électeurs que les Européennes. Compte tenu de l’enjeu, on peut même envisager un sursaut civique. La confrontation entre un Front populaire, véritable « front de la honte » avec la présence dominante de LFI, et le Rassemblement national qui reste une droite plus ou moins extrême, n’est pas banale et peut sortir de sa somnolence un électorat désabusé mais pas prêt à l’aventure. C’est alors que 60 à 65% de votants peuvent changer la physionomie du scrutin.

Le  mode de scrutin peut changer les choses. La proportionnelle pour laquelle il suffit d’arriver en tête pour gagner provoque toujours un « effet loupe » qui fausse la perception. Avec le scrutin majoritaire, on ne gagne pas avec 30%, il faut passer la barre des 50% et c’est une autre affaire. Au soir du 30 juin, il ne serait pas surprenant d’avoir des triangulaires, voire des quadrangulaires pour départager les candidats au 2nd tour. Voilà pourquoi chaque camp s’attache à constituer des coalitions les plus larges possibles, l’éparpillement étant rédhibitoire avec la règle de la barre des 12,5% des inscrits pour être qualifié.  Une barrière bien infranchissable pour nos LR isolés s’ils ne sont pas implantés.

Il faudra donc être indulgent avec ceux qui connaissent la musique et qui passent des accords locaux pour se partager un territoire avec des concurrents qui défendent des idées voisines.

Néanmoins, il faut compter avec l’effet spectaculaire du score du Rassemblement national qui cherche à infuser l’idée d’une « convergence des droites » face à une gauche qui rêve de prendre le pouvoir en jouant sur le réflexe éculé de la menace fasciste. La partie n’est pas facile pour les tenants du « bloc central », tant le rejet de Macron est fort dans le pays.

Il ne reste plus qu’à bien voter, autant que possible, pour conjurer le mauvais sort. Il y aura bien des dilemmes…. 40% des électeurs sont restés chez eux le 9 juin. Ils détiennent, probablement sans le savoir, les clés du destin de la France.

 

 


UNE BELLE CAMPAGNE QUI MERITE RECOMPENSE !

Bellamy Canet

 

Cet homme est vraiment étonnant et dénote par les temps qui courent.  Dans les débats, François-Xavier Bellamy est poli, bien élevé et respecte la parole des autres, il a des convictions, et cerise sur le gâteau, du tempérament. Non seulement il a réussi à accroître sa notoriété, mais il a démontré en plus qu’il avait de l’endurance.  Bref, il a réussi sa campagne électorale.  Reste plus qu’à transformer l’essai dans les urnes dimanche prochain.

Les électrices et électeurs de droite et des Républicains ne sont plus orphelins.  Ils auraient tort de faire la fine bouche. Pour une fois qu’on a un candidat qui a du coffre, qui est honnête et qui a démontré sa fidélité à nos convictions, ce serait dommage de ne pas lui donner la chance d’offrir  à la France une autre perspective que Le Pen ou Zemmour.

Quelques arguments qui plaident pour un vote Bellamy :

Les élections européennes doivent permettre de bâtir un « vrai contre-pouvoir ». Il y a une relève à droite qui a la détermination nécessaire pour redresser le pays. Pour le défendre en Europe, d’abord : dans quelques jours, le parti de la droite européenne (PPE) auquel les LR appartiennent deviendra la première force politique en Europe. Ce sont les élus Républicains qui auront les leviers pour agir, pour que l’Europe retrouve un cap clair. 

L’autre enjeu de cette élection, c’est bien sûr de sortir la France de la crise. L’élection du 9 juin est l’occasion de tourner une page. Avec Bellamy, on peut repartir pour écrire l’avenir d’une droite renouvelée, sérieuse, cohérente. Votre vote peut donner l’élan dont la droite a besoin pour reconstruire.

Le moment est venu pour électeurs de droite de reconstruire leur maison. Ils n’ont aucune raison de taire leurs convictions, de renoncer à défendre leurs idées. C’est le moment de refonder cette famille politique qui peut seule répondre aux aspirations du pays.

Au Parlement européen, le clivage oppose les deux forces politiques majeures que sont les socialistes et la droite, le PPE, auquel LR appartient. Le vrai sujet est de savoir si nous parviendrons à sortir enfin de la majorité de gauche, à laquelle les élus macronistes et les écologistes ont participé pendant cinq ans. La France ne peut pas être condamnée à vivre ce perpétuel deuxième tour de l’élection présidentielle.

Oui, il faut un nouveau départ. Il y a une relève à droite, qui a refusé le cynisme des débauchages et des reniements, qui veut la clarté dont la France a besoin, et qui sait gagner des batailles. Nous ne pouvons plus vivre à l’ombre d’un bilan qui n’est pas le nôtre. 

La mission essentielle de l’Europe, c’est de montrer que la liberté est le seul choix qui soit à la fois fidèle à la dignité humaine et efficace sur le long terme. Nous sommes face à des modèles autoritaires, voire totalitaires, comme la Chine, ou l’islamisme international. Comme dans les années 1930, certains sont tentés de croire que l’efficacité est du côté de la centralisation autoritaire, de la suppression des droits de la personne et de la conscience. Notre défi est de montrer, une nouvelle fois dans notre histoire, que seule la liberté peut faire vivre une société.

Le 9  juin, confiance à la liste de FX Bellamy !

 


BELLAMI, WHAT ELSE ?

Bellamy europe

 

Avec les deux dernières semaines de campagne, dite officielle à partir de lundi, nous entrons dans le vif du sujet. La grande confrontation a eu lieu et le verdict est tombé des « experts » de LCI qui ont commenté le débat : c’est Bellami qui a été le meilleur, avec en outsider le communiste Leon Deffontaines. Que faut-il de plus aux électeurs de la droite ? Ils ont une tête de liste pugnace, qui connait ses dossiers, qui peut se targuer d’une influence hors-norme au sein du groupe européen du PPE, qui ne s’est pas contenté de paroles.  Enfin, un leader de droite qui agit, qui fait ce qu’il a dit et qui présente un vrai programme de droite ancré sur des convictions. Il a à ses côtés une agricultrice du cru et un général talentueux…

Alors quand les sondages disent que rien n’y fait, même creux comme un radis trop arrosé, Bardella garde la préférence des anciens électeurs de Sarkozy et de Fillon, les bras m’en tombent. Pour eux c’est la droite. Ils n’en démordent pas. Pourtant au-delà des apparences du gendre idéal et de la dédiabolisation, Bardella charrie avec lui bien des éléments qui n’ont rien à voir avec la droite modérée et libérale.  Il suffit de gratter un peu pour voir ce que cache le discours rassurant qui voudrait qu’on l’assimile à une sorte de RPR rénové.  C’est une escroquerie intellectuelle. Bardella c’est l’extrême-droite. Le programme du RN, dont la publication a été opportunément reportée à après le 9 juin, est un savant amalgame de discours identitaire et de propositions qui rappellent celles du PC des années 80 : nationaliste d’un côté, socialiste de l’autre.  Cela ne vous rappelle rien, le national-socialisme ? Evidemment les jeunes qui suivent Bardella sur Tik-tok ne peuvent pas savoir, on ne leur a rien appris, mais les anciens, eux n’ont pas d’excuses.  Et je passe sur tous les nazillons qu’il a dans ses bagages, bien planqués et attendant leur heure.

Le RN à plus de 30%, voilà où nous a conduits la stratégie de Macron du « en même temps ». La ficelle a fonctionné jusqu’à maintenant, sauf que cette fois-ci la mise en scène ne fonctionne plus : ni l’entrée en campagne du Président, ni le débat Attal-Bardella, scandaleux dans son principe, n’ont permis à la liste macroniste de gagner des points, elle en aurait même perdu. Un débat Macron-Le Pen ne ferait qu’aggraver les choses. Au moins dans ce théâtre qui paraissait figé, une partie des citoyens semble avoir retrouver un peu de lucidité :  à gauche la liste « Place Publique » de Raphaël Glucksmann est partie pour bousculer un peu le scénario pré-établi. Pourquoi n’en est-il pas de même à droite.  Ses électeurs voudraient-ils illustrer l’adage selon lequel elle serait la plus bête du monde ? Par chance, nous avons Bellamy ! Il est encore possible de garder l’espoir qu’ils se réveillent.

Surtout, ne perdons pas de vue que l’enjeu est européen et pas franco-français. Bellamy, c’est le vote utile par l’influence que nos élus auront au sein du PPE, principal groupe en nombre au Parlement de Strasbourg.  Il importe que la France ait une voix de droite qui porte au sein de l’assemblée de l’Union. Ce ne sera pas le cas de Bardella qui siègera dans un groupuscule minoritaire inaudible, en scission avec l’AFD et qui a peu de chance de rejoindre celui de Méloni très pro-Ukraine et Otan. Eh, oui, voter Bardella c’est apporter un soutien à Poutine. Alors, pour moi, c’est rédhibitoire.

Bellamy,  quoi d’autre ???

 


EUROPEENNES : DENI DE REALITES… ET POURTANT !

Européennes 2024

 

Bardella est-il l’arbre qui cache la forêt ?

Le « monsieur selfie » occupe largement l’espace médiatique en cultivant son face-à-face superficiel avec Macron. Alors, nos compatriotes peu enclins à se documenter perdent de vue l’enjeu fondamental du scrutin du 9 juin prochain. A un mois de l’échéance, le climat est morose et le contexte multiplie les causes qui l’alimentent : le voisinage immédiat de l’Union nous inquiète avec les avancées russes en Ukraine, le Moyen-Orient nous offre le spectacle désolant d’un affrontement sanglant, en Géorgie, pays auquel les 27 ont accordé le statut de candidat à l’adhésion, le pouvoir fait voter une loi incompatible avec les valeurs européennes. L’économie patine et la reprise se fait attendre, creusant l’écart du Pib avec celui des Etats-Unis, tandis que la Chine reprend sa  politique commerciale agressive. Une réaction s’impose pour adapter le fonctionnement du vieux continent aux nouvelles conditions que les pays autoritaires imposent en s‘affranchissant de toutes les règles. Mais cela ne doit pas nous empêcher de voir la réalité : L’Union est tout simplement la meilleure combinaison de liberté politique, de prospérité économique et de cohésion sociale jamais produite par l’humanité. Cette affirmation n’est pas exagérée : même en cherchant bien, vous ne trouverez pas un autre espace dans le monde réunissant ces critères. 

Les classements internationaux attestent les réussites de l’Europe.

On ne le sait pas assez, mais l’Union place dans la plupart des secteurs 5 à 10 pays en tête des classements.  Quelques exemples : 8 dans le top 20 de l’indice de développement humain de l’ONU (niveau de vie, santé, éducation), 10 dans le top 20 de l’indice de bonheur autodéclaré, 8 dans le top 10 de la liberté de la presse, 5 dans le top 10 de la capacité d’innovation … Ces performances des différents pays concernés doivent beaucoup à l’appartenance à l’UE, mais qui en a conscience ? L’Européen moyen de notre époque, rendu myope par son comportement de consommateur final d’un confort dont il n’a plus la moindre idée des conditions qui le produisent, préfère se vautrer dans l’ingratitude, tel le passager du Titanic qui n’avait pas conscience du naufrage tant celui-ci lui paraissait impossible. 

Ne vous laissez pas avoir par les discours simplistes. 

De nombreux électeurs semblent vouloir donner leur voix à des partis politiques eurosceptiques, eurocritiques ou nationalistes. En France, le RN et Reconquête pourraient séduire 38% des électeurs, en Allemagne l’Afd un électeur sur cinq, en Italie La Lega et les Fratelli d’Italia promettent de faire autant … Certes, même les plus sévères contre l’Union ne promettent pas d'en sortir, mais leur programme prévoit de nombreuses dispositions de rapatriements de compétences à l’échelon national : donc un affaiblissement qui ne permettrait pas d’entamer les réformes nécessaires  pour rester dans la course mondiale. Ne leur donnons pas le pouvoir d’obstruction dont ils rêvent. Car, ne nous leurrons pas, seul chacun des pays d’Europe se retrouverait impuissant et perdrait son indépendance au profit de l’ogre chinois ou de « l’ami » américain.  Et les domaines sont nombreux pour lesquels c’est l’Union qui permettra de rivaliser : défense, intelligence artificielle, transition climatique, sans parler de notre protection sociale et de nos libertés.

Nous pouvons éviter le déclin.

C’est en unissant les compétences et les moyens de nos pays que nous parviendrons à enrayer le déclin qui nous menace. Il faut plus d’Europe dans la défense, les telecoms, l’énergie,  la  lutte  contre l'immigration ; il faut améliorer la capacité de décision en sortant de l’unanimité ; il faut de nouveaux partages de souveraineté qui valent mieux que pas de souveraineté du tout ; il faut donner à l’Europe sa force de frappe financière en unissant les marchés de capitaux, complément indispensable de notre Euro … La redéfinition de l’Union ne doit pas être moins ambitieuse que l’élan donné par les pères fondateurs. Ces choix sont à faire maintenant.

Alors pour qui voter ?

37 listes, c’est de la folie. Il y en a pour le moins 30 de trop qui ne sont là que pour attirer quelques milliers de voix qui leur permettent de faire vivre leur micro parti sur le dos des électeurs. N’oubliez pas que lors des précédentes élections de 2019, ce sont les Verts et le RN qui sont arrivés en tête :  qu’ont-ils fait de leur mandat ? Les Verts sont à l’origine de toutes les directives outrancières en matière de transition climatique, dont nos agriculteurs ont fait les frais, et le RN a été absent chaque fois qu’on aurait eu besoin de lui, comme pour renforcer Frontex, par exemple.  Il faut dire que la présence à Strasbourg n’était pas la priorité de Jordan « pas très là ». Parmi les listes qui ont leur place, il n’y en a que deux qui ont une utilité :  les deux qui siègent à Strasbourg dans les deux grandes formations traditionnellement hégémoniques au sein du parlement : le PSD pour les socialistes, le PPE pour la droite modérée, dont les projections annoncent une représentation à peu près stable.  Donc, chez nous, « Place publique » de Glucksmann et LR de Bellamy qui fait  une campagne brillante et démontre la qualité de ses propositions. 

 


L’ETONNANTE MODERNITE DE POMPIDOU

Les-Lecons-de-Pompidou

 

Emporté le 2 avril 1974 par la maladie, Georges Pompidou n’eut pas le temps de terminer son mandat. 50 ans après, son œuvre au pouvoir reste largement méconnue. Et pourtant, elle aura été une des plus belles périodes de la Vème République. L’action de Georges Pompidou ne se limite pas à son mandat présidentiel. Entré très tôt au cabinet du Général de Gaulle, il a été son premier Ministre de 1962 à 1968 avant d’être élu Président de la République en 1969, à la suite de la démission du Général.

La France de la croissance.

La décennie pompidolienne, dans l’ombre de de Gaulle d’abord puis sous sa gouvernance, est celle d’une France heureuse, même si les Français n’en ont pas forcément eu conscience au quotidien. Elle est marquée par une croissance continue du PIB de 6 à 7% l’an, ce qui ferait rêver aujourd’hui, et se traduit par un doublement du pouvoir d’achat entre 1960 et 1970. C’est l’époque où chaque foyer accède au frigo, à la machine à laver et à la voiture. Pompidou à l’obsession de l’industrialisation et fait sortir le pays de l’âge agricole. Mais il veille aussi au bonheur des Français, son autre obsession. Ce qui pourrait paraître surprenant, c’est qu’encore aujourd’hui, on vit sur de nombreux acquis résultant de la politique de Georges Pompidou, à commencer par le nucléaire.

Un personnage aux multiples facettes.

Normalien brillant, à l’intelligence vive, Pompon ou Pompi, comme on aimait l’appeler à l’époque, commence sa carrière comme professeur à Marseille, avant de devenir un haut fonctionnaire dont le parcours passe par la banque Rothschild.  Il garde de ses origines paysannes de Montboudif, dans le Cantal, un solide bon sens paysan et sa vision politique est un mélange de pragmatisme et de volontarisme, le tout empreint d’une fibre humaniste. Féru d’art moderne, il est néanmoins attaché au patrimoine de la France. Avec sa femme Claude, il fréquente les milieux branchés mais aime à se retrouver dans sa maison d’Orvilliers, le week-end, où ils mènent une vie simple. Le Provincial veillera aussi à ce que l’Etat reste à sa place et craignait par-dessus tout l’administration et sa paperasse.

Les leçons pour notre époque.

Le mérite de David Lisnard et de Christophe Tardieu, grâce à un découpage thématique efficace, est de nous proposer un ouvrage qui s’appuie à la fois sur les bases historiques, comprenant les relations avec Charles de Gaulle, les Institutions et le rôle de l’Etat, les politiques étrangères, industrielle et sociale avant de jeter les ponts avec le présent : l’aménagement du territoire et l’écologie, l’instruction et l’éducation, la culture, l’homme et la civilisation … Les nombreuses citations et anecdotes agrémentent la lecture. Mais, il ne s’agit pas pour les auteurs de se comporter en thuriféraires béats. Ils dressent le portrait d’un homme d’Etat décidé, et moderne, construisant l’avenir, soucieux des équilibres sociaux, réfléchissant sur le progrès technique et attaché à un équilibre entre métropolisation et ruralité. On en tire une leçon générale qui résume assez bien le pompidolisme : « il y a un besoin urgent de bon sens politique contre l’impuissance publique. »

"50 ans après, Pompidou un modèle" : il faut évidemment s’abstraire du contexte socio-économique qui est très différent.  C’est davantage à travers une pratique du pouvoir et de la volonté politique au service d’une vision de l’avenir que l’exemple de Georges Pompidou peut avoir un intérêt. Le mérite de l’ouvrage est de nous le faire toucher du doigt.

 


MAIS Où SONT PASSES LES ELECTEURS DE DROITE ?

Européennes 2024

 

Depuis 2012 et la défaite de Nicolas Sarkozy, les électeurs des Républicains se sont réfugiés dans l’abstention ou éparpillés entre Macron, le RN et le parti de Zemmour, au motif que la droite n’avait pas fait ce qu’elle avait qu’elle ferait. Depuis l’eau a coulé sous les ponts.  Pourtant, le même reproche continue d’être prononcé alors qu’elle n’est plus au pouvoir depuis 12 ans. A la veille du scrutin européen, on peut même affirmer qu’il est largement injustifié.

Un candidat fiable.

Avec François-Xavier Bellamy, nous avons un candidat qui affirme clairement nos convictions et à qui on ne peut pas faire ce reproche. Du plus loin que je puisse remonter, je n'ai pas le souvenir d'autant d'intelligence, de compétence et de clairvoyance concentrées sur une seule personne.  Elu il y a cinq ans, son bilan d’action au Parlement européen parle pour lui : il a rempli tous les engagements qu’il avait pris et porté haut les couleurs de notre parti au sein du PPE.  Quelques exemples des décisions auxquelles il a fortement contribué avec nos élus : pour le pouvoir d'achat, ils ont obtenu que le prix de l'électricité ne soit plus lié à celui du gaz, et notre pays retrouve ainsi l'atout du nucléaire malgré le choix du gouvernement d'augmenter les taxes sur l'électricité ; sur l’immigration et  la protection de nos frontières, ils ont obtenu l’augmentation du budget de Frontex, le financement de murs aux frontières de l’Europe, que la commission européenne renonce à la délocalisation obligatoire des migrants et défendu une solidarité européenne réaliste via un soutien financier ou logistique, et qu'un individu qui fait une demande d'asile, s'il en est débouté, ne pourra demander l'asile dans un autre pays européen ; pour l’agriculture ils ont apporté un soutien sans faille à nos agriculteurs en garantissant les fonds de la politique agricole commune, en empêchant le gel de 10% de la surface agricole, et défendu les éleveurs en votant de nouvelles règles sur les émissions industrielles ;  ils sont aussi à l’origine d’une importante victoire pour l’énergie nucléaire : ce sont eux qui ont  obtenu que la filière nucléaire bénéficie des 210 milliards d'euros du plan de relance européen, et défendu l'idée que l'énergie nucléaire, en tant qu'énergie décarbonée, peut aider à atteindre les objectifs en matière de climat ;  Enfin, ils se sont  opposés à la création de tout nouvel impôt européen et opposé vigoureusement à la promotion du voile islamique. Ils ont participé à la décision de créer une barrière écologique pour taxer les importations des pays les plus pollueurs et en matière de défense à la création du premier fonds européen de défense pour soutenir nos forces armées.

La gauche se reconstruit avec Glucksmann, pourquoi pas la droite ?

À quelques semaines du scrutin, la liste LR est toujours estimée entre 7% et 8% des intentions de votes. Mais se disant pleinement engagé dans la « bataille », nos candidats veulent croire que les choix des électeurs de droite ne sont pas cristallisés et qu'ils finiront par être sensibles aux « principes » défendus par LR. Des signaux positifs remontent du terrain où les militants manifestent un appétit pour les qualités de Bellamy et la densité de son discours. Nos électeurs ont la chance de pouvoir voter pour des candidats qui joindront les actes à la parole et qui en ont fait la preuve. Et le moment est venu de renouer avec les valeurs de la droite républicaine modérée. On ne règlera pas le problème de l’immigration par la xénophobie que propose Reconquête ni par l’affaiblissement de l’Union que propose le RN. 

Ce n’est pas le moment d’affaiblir l’Union européenne.

Le contexte géostratégique nécessite au contraire le renforcement de son action, notamment en matière de défense.  Avec le Général Gomart au sein de la liste, LR propose une ligne d’action compatible avec le respect de notre souveraineté nationale. Le projet européen du RN a gommé ses aspects les plus radicaux, mais continue de remettre en cause des piliers essentiels du fonctionnement de l'Union européenne. Priorité nationale, primauté du droit français, droit de véto : Jordan Bardella, la tête de liste du RN, défend des mesures perçues comme revenant à défaire la construction communautaire de l'intérieur. Sous ses aspects plus policés que par le passé, le programme du RN en vue du scrutin européen continue d'égrener des mesures perçues comme clairement contraires aux règles de fonctionnement actuel de l'Union européenne, et qui auraient pour effet d'amener à son délitement. Sa victoire réjouira surtout M. Poutine. 

Le 9 juin, il faut donc aller voter, c’est très important.

Le 9 mai, c’est la « journée de l’Europe ». A la veille de cette commémoration,  et à un mois du scrutin, je voudrais inviter tous nos électeurs à voter pour François-Xavier Bellamy. Comme le dit Catherine Nay, c’est « de loin, le meilleur candidat ».  Il s’agit d’élire nos députés au Parlement européen et pas d’un referendum contre Macron.

Pour conclure, donnons la parole à la tête de liste LR : « C'est de nous-mêmes que vient notre propre fragilité. L'intensité du contrôle, de la défiance, de la surveillance, de l'asphyxie généralisée de notre société… Nous voulons sortir d'une Europe de la norme et rentrer dans une Europe des stratégies collectives ». Voilà une belle ligne de conduite !

 


ASSEZ DE LA CHIENLIT GAUCHISTE !

Blocage science po


 

L’extrême-gauche s’est toujours trompée : pendant des décennies le PC avec les lendemains qui chantent de l’URSS en restant dans le déni des crimes staliniens et des goulags, puis les maoïstes ont pris le relais avec l’agit’prop dans les universités et les exaltés de mai 68. On sait aujourd’hui l’escroquerie intellectuelle que ça a été. Mélenchon procède de la même démarche avec son islamogauchisme et sa solidarité avec le peuple palestinien qui cache en réalité un soutien aux terroristes du Hamas.  Tout est bon pour peu que l’on pourfende Israël au nom de la lutte contre le sionisme qui cache mal un racisme antisémite, et devenu le symbole de l’impérialisme blanc, occidental qu’il faut « déconstruire ». 

Il suffit d’une poignée d’étudiants, largement minoritaires mais déterminés, pour faire le ramdam. Bloquer une fac, une grande école, c’est tellement facile. Mais quand le mal touche un établissement comme Science-Po Paris, sensé former les élites qui gouverneront demain, on s’interroge sur l’intelligence et les compétences de ces excités. Que penser devant le spectacle de cette salle d’université remplie de jeunes dont beaucoup de petits citadins plutôt des beaux quartiers, chauffés par des conférenciers contre « l’Etat colonial génocidaire et raciste d’Israël », à coup de formules en novlangue « intersectionnelle ». Ils n’ont que faire de la vérité historique ou géographique, connaissent-ils seulement le nom du Jourdain, mais ces défenseurs des opprimés ne sont jamais soumis à l’évaluation des connaissances et pratiquent encore moins le débat contradictoire.

A leur décharge, ces étudiants sont le fruit des deux dernières décennies qui ont vu sombrer le système éducatif, munis d’un baccalauréat au rabais. On est loin de l’objectif visé :  faire d’eux une génération de citoyens éclairés, capables de penser par eux-mêmes, forts d’une raison critique charpentée. Ils nous offrent le spectacle affligeant d’amphithéâtres transformés en tribunes de l’ignorance, du négationisme et du complotisme.  Université française et tes traditions universalistes où es-tu ? Faute de culture historique, ces jeunes militants sont perméables aux manipulations et aux mensonges politico-historiques dont LFI s’est fait la spécialité, Mélenchon reproduisant le modèle de ses prédécesseurs.

Le plus grave c’est que ces jeunes activistes adhèrent à l’idéologie gaucho-frériste et font le jeu des ennemis du monde occidental, de nos démocraties et de nos libertés.  Il n’est peut-être pas inutile de leur rappeler que la révolution en Iran est née de la jonction entre communistes et islamistes. Et Mélenchon aveuglé par son délire électoral, devrait pourtant savoir que Khomeyni s’est empressé d’emprisonner et exécuter ses alliés communistes sans l’ombre d’une hésitation, une fois au pouvoir.

Ce triste spectacle devrait inciter nos gouvernants et nos intellectuels à réagir fermement pour rétablir la vérité : mettre fin à l’amalgame entre musulmans et islamistes voulu par les islamistes au nom de « l’islamophobie » dont nous serions coupables alors que nous sommes face à une laïcitophobie exacerbée de leur part, muselant les citoyens français musulmans dans une illusion communautaire qui dessert tout le monde.

La laïcité c’est la promesse républicaine incarnée. Comme le proclame Abnousse Shalmani, « quelles que soient nos différences de naissance, de sexe, d’ethnie, de religion, nous sommes frères et sœurs en humanité.  C’est révolutionnaire et puissant ». Elle réunit sous le même drapeau et sans discrimination tous les citoyens qui signent le pacte républicain, rassemblant dans un même mouvement universalisme et humanisme, ouvrant sur la possibilité de choix, donc la liberté individuelle. Il est urgent de retrouver le chemin de l’universalisme : cessons d’abandonner nos concitoyens à la pression communautaire des islamistes, soutenons les efforts de nos intellectuels qui défendent encore ses valeurs, soyons fermes face aux dérives qui empêchent leur transmission à l’école ou ailleurs. La laïcité, plus que jamais reste le rempart de la République.

C’est au nom de la laïcité et de la liberté individuelle contre l’embrigadement qu’il faut combattre LFI, Mélenchon et ses sbires mal éduqués qui dégradent l’image de la démocratie par leur comportement à l’Assemblée nationale et en instrumentalisant des jeunes en mal de causes à défendre. La laïcité, c’est le point faible de Mélenchon.  

 


EUROPEENNES : LES VOTES DE L’IMPUISSANCE.

Europa

 

La liste RN caracole en tête des sondages avec 30% des intentions de vote. Beaucoup d’électeurs qui se disent de droite vont semble-t-il contribuer à ce succès. Ce constat me navre tellement je suis persuadé qu’ils sont en train de faire une grosse bêtise dont ils constateront trop tard les effets délétères. Au moins les électeurs   de gauche sont-ils moins bêtes en fuyant les outrances de Mélenchon et en reportant leurs voix sur le candidat socialiste Raphaël Glucksmann. A droite, ils n’ont pas l’excuse de l’absence d’alternative, car  ils ont à  leur disposition la liste de  François-Xavier  Bellamy  qui présente toutes les  garanties de sérieux et d’efficacité comme  en témoigne le bilan des actions  menées au cours du mandat sortant et de renouveau avec l’arrivée de Céline Imart et du Général Gomart.

Voter Bardella est une escroquerie.

Bardella, épargné à force de ne rien dire, fait campagne contre Macron : hors sujet. Après le 9 juin, il sera toujours là. Il réclamera la dissolution de l’Assemblée nationale : nouveau hors sujet et aucune chance de l’obtenir, car c’est Macron qui détient la décision. Une campagne sur un double mensonge, donc. Mais surtout, comment ne pas voir ce qui attend la France si le RN devient l’ambassadeur de ses intérêts à Bruxelles. Rappelons qu’il avait déjà gagné il y a cinq ans et qu’a-t-il fait de sa victoire ? :  Rien ! La réponse est simple :  l’Europe n’intéresse pas le RN.  Il brille par son absentéisme au Parlement européen où le parti est faible et isolé. Il n’y dispose d’aucun allié sinon l’Afd néonazie et l’encombrante Ligue italienne, soutien de la Russie. Pointé régulièrement pour son manque de travail, le RN ne dispose d’aucun relais à la Commission européenne et au Conseil. C’est un nain politique qui affaiblira l’influence française. De  plus, l’escroquerie continue avec les votes à Strasbourg, à rebours des principes  qu’il affiche  à Paris :  jamais il  n’a approuvé la moindre mesure de soutien économique ou militaire à l’Ukraine, de peur de  froisser ses « alliés » russes ; partisan d’un contrôle musclé aux frontières, il s’est constamment opposé au renforcement des moyens de Frontex. Plus grave, prônant une Eruope à la carte et  le rétablissement des frontières nationales, il continue de défendre un « Frexit » qui ne dit pas son nom, au mépris de tous les accords et traités signés par notre pays.Ce qu’il préconise n’est soutenu que par Orban (Hongrie) et Frisco (Slovaquie), alliés notoires de  Moscou au sein des 27.  Avec son beau sourire et à coups de selfies, Jordan Bardella conduit la France dans l’impasse. De Moscou à Pekin, on voit bien qui peut s’en réjouir. Les électeurs de droite sensés, ne peuvent être complices d’une telle aventure !

Marine, la ruine !

En proposant de baisser la TVA, de ramener l’âge légal de la retraite à 60 ans et d’exonérer d’impôt sur le revenu les moins de 30ans, Marine Le Pen entend ratisser « large ». Mais avec ces mesures aussi ruineuses qu’injustes, elle fait courir au pays le risque de la faillite.  En réalité, ces promesses ont un coût :  c’est 100 milliards d’euros de déficit chaque année en plus. Ses propositions sont révélatrices de l’absence de programme économique d’un parti qui se présente comme un parti de gouvernement. La seule proposition vaguement chiffrée (16 milliards d’euros) concerne l’immigration comme source de coût pour les finances publiques, calcul largement contestable qui méconnaît la réalité. Cette obsession sur le lien supposé entre immigration et emplois peu qualifiés révèle un biais et un angle mort qui caractérise la vacuité de la réflexion économique du RN qui ne va jamais au fond des choses. D’ailleurs, en conclusion de sa chronique dans les Echos, elle invite elle-même les experts et les économistes « de bonne volonté » à chiffrer et à compléter ses propositions.  Si ça n’est pas une preuve d’indigence en matière de programme, j’en perds mon latin. Marine Le Pen est seule. Sa politique de communication de dédiabolisation pour sortir des vieilles images fachos de son père a fonctionné et permis de séduire les médias. Elle n’a plus besoin de communiquer sur l’immigration, l’actualité s’en charge pour elle. Le RN attrape toutes les colères.  Mais au-delà de la démagogie et de ses beaux discours, on tombe sur une incohérence idéologique totale qui enferme son parti dans une spirale du vide : le programme est pauvre, manque de sérieux.  Collectionner les colères donne du bruit, pas une direction. Le discours de Bardella à Marseille nous donne un bon résumé : trois quarts d’heure de dénonciations de Macron, des disparitions de la France, de libertés confisquées… et aucune réelle proposition.

Ouvrons les yeux.

L’immense majorité des européens pensent que l’Europe est nécessaire. Les populistes donnent de fausses réponses   à de bonnes questions. Cherchons donc ceux qui dans cette campagne tentent de nous donner les bonnes réponses à ces questions simples : face aux empires autoritaires, faut-il renforcer l’Union européenne ? Face à l’agressivité économique de la Chine, faut-il renforcer les réponses de l’Union ? Pour contrer la Russie, L’Union européenne est-elle le bon niveau pour faire face ? …  Les sujets ne manquent pas.  Une dernière chose :  pour avoir de l’influence au Parlement européen, il faut siéger dans l’un des  deux puissants groupes qui le dominent :  le PSD, à gauche et  le  PPE à droite. 

Voter Bardella ou Reconquête, ce sont des voix perdues.

 


COMMENT TROUVER 20 MILLIARDS D’ECONOMIES…

Pluis de billets

Le glissement du déficit budgétaire de 2023 à 5,5% du PIB au lieu des 4,8% attendus a mis  le  gouvernement au défi de trouver 10 milliards d’économies supplémentaires au 10 milliards déjà prévus, et déjà… difficiles à trouver. C’est que le contexte général ne permet plus les fantaisies : la charge de la dette va en effet mécaniquement passer de 46,3 milliards en 2024 à 54 milliards en 2025 puis 62,7 en 2026 pour atteindre 72,3 milliards en 2027. Et encore, si les taux ne s’affolent pas. Et dans le même temps, l’exécutif programme (sérieusement) le retour dans les clous des 3% de déficit à la même échéance.

A la recherche de la recette magique.

Le Ministère des Finances mobilise tous les outils à sa disposition : Direction du Trésor, Inspection générale, Direction du Budget… et les réunions s’enchainent avec les différents agents, conseillers et ministres tandis que   les « notes » s’empilent. C’est la quête de coupes tous azimuts avec à la clé 5 milliards d’euros à trouver d’ci la fin de l’année en plus des 10 milliards déjà actés, sans parler des 20 milliards pour l’an prochain nécessaires pour respecter les objectifs. Le problème c’est qu’on voit ressortir les mêmes recettes qui sortent toujours des mêmes tiroirs pour proposer toujours les mêmes économies qu’on sait inopérantes. Au point où on en est, on comprend bien qu’un « pilotage fin » des dépenses ne sera pas suffisant. Et comme il n’est pas question d’augmenter les impôts, il va bien falloir tailler dans les dépenses. Les endroits ne manquent pas  entre l’administration centrale, les collectivités  territoriales, les dépenses sociales  et  d’une manière générale la « suradministration » ….

Et toujours plus de fonctionnaires.

Mais comment faire des économies avec toujours plus de fonctionnaires supplémentaires. Macron avait promis d’ne supprimer 120 000, Pécresse 150 000, Fillon 500 000.  En 2022, les effectifs de la fonction publique ont augmenté de 17 300 et pour 2023 ce serait 60 000 de plus selon l’Insee. On constate dans le même temps que la qualité des services publics se dégrade. La question de la productivité des 5, 7 millions d’agents publics se pose plus que jamais d’autant plus que l’état des lieux est accablant : 30% des agents de l’hôpital ne sont jamais devant les patients et 250 000 agents de l’Education nationale sur 1,2 million ne sont jamais devant les élèves et 200 000 fonctionnaires ne font pas les 35 heures légales.  Bureaucratie, absentéisme, suradministration embolisent le système.  De quoi mettre à mal le principe de « la nécessité de renforcer l’efficacité du service public par une augmentation des effectifs ». C’est d’une réforme dont la fonction publique a besoin. La comparaison avec nos voisins de l’Union européenne est à cet égard édifiante : nous avons trop d’administratifs peu performants.  

Mais le problème de fond reste posé : il ne sera pas possible de baisser les dépenses si on ne diminue pas le nombre des fonctionnaires. C’est aussi simple que cela ! Avec la bureautique moderne et l’Intelligence artificielle, les opportunités ne devraient pas manquer. Il suffit d’un peu (beaucoup) de volonté politique.


L’homme qui valait 1000 milliards

Cette fois,  je laisse la place à notre ami, le Sénateur Stéphane PIEDNOIR qui s'exprime sur l'état de la dette de la France.

Stephane-piednoir

"Concernant l’état des finances publiques de notre pays, tous les signaux d’alerte sont désormais dans le rouge écarlate.  Même s’il ne s’agit sans doute pas du tout premier sujet de discussion des déjeuners de famille, cela relève de la plus haute importance et la situation s’aggrave considérablement depuis dix ans.

La dette de la France culmine en effet à plus de 3100 milliards d’euros de dette, soit 110 % de notre PIB contre 96% en 2016. L’écart se creuse avec tous nos voisins européens (65 % en Allemagne, 82 % en UE), et seuls l’Italie et la Grèce font pire. Ainsi, chaque nouveau-né français vient au monde avec un solde débiteur de 45 000 € !

Chaque année depuis 1974, l’exécutif national présente un budget structurellement en déficit et s’endette toujours plus, non pas pour engager les dépenses d’investissement nécessaires à son développement, mais pour payer des charges de fonctionnement qui sont hors de contrôle.

La France vit largement, et de plus en plus, au-dessus de ses moyens, sans consentir aux efforts nécessaires pour redresser ses comptes. Tout cela engage le pays sur une pente bien glissante qui condamne les générations futures à des horizons bien sombres.

Et il y a plus grave : l’insincérité. Avec cynisme, le Gouvernement a fait adopter en décembre dernier (à l’aide de l’article 49-3 !) un Projet loi de finances qui misait sur une croissance nettement supérieure aux prévisions de tous les instituts.  Résultat, deux mois plus tard : le Ministre le Maire s’est vu contraint, dans la précipitation, de passer un coût de rabot de 10 milliards d’euros touchant quasiment tous les postes budgétaires, sans concertation ni débat parlementaire.

Mais il y a encore pire : le déni. Alors que l’INSEE annonce un nouvel écart conséquent sur le déficit de l’année 2024, le Président de la République affirme que « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives mais un problème de moindre recettes ». De toute évidence, l’homme qui valait 1000 milliards (de dette !) est frappé d’une cécité et d’une paralysie politiques qui l’empêchent de mener les réformes profondes dont notre pays a besoin. En revanche, il ne s’interdit pas de piocher dans la poche des Français et des collectivités locales pour résorber un trou budgétaire qu’il a lui-même contribué à créer depuis dix années au cœur de l’exécutif !"

 

 


ZERO IMPUNITE…

Bagarre_village_gaulois

 

« Plus le monde s’enlaidit, plus la société s’ensauvage et plus le regret du passé suscite la méfiance voire la colère… » remarque Alain Finkielkraut dans « Pêcheur de perles ». Sans sous-estimer les innombrables bienfaits de la modernité, on a le droit de garder la mémoire intacte et d’affirmer que bien des choses étaient mieux avant. Et il poursuit : « Quand être absolument moderne est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l’honnête esclave craint plus que tout, c’est qu’on puisse le soupçonner d’être passéiste ». Et c’est bien ce qui se passe. En nous acharnant contre notre passé, par la déconstruction systématique des anciens repères, nous avons anéanti les murs porteurs de la société. Ne nous étonnons pas alors de voir surgir le chaos. Le triomphe de l’individualisme exacerbé efface toute référence collective et conduit à méconnaitre les piliers de l’autorité : ni souverain, ni maître, ni père…

Alors, vient le règne de la violence ordinaire qui se banalise. 

Pas un jour sans son fait divers criminel :  hier soir encore, attaque au couteau à Bordeaux avec un mort et un blessé grave ; pas un jour sans qu’un ado tombe sous les coups d‘une meute vengeresse… Une litanie insoutenable de crimes où l’inhumanité se fait fille de l’impunité, concrétisant le grand renversement qui donne la primauté à la force sur le droit, à la cruauté sur la civilité, à la horde sur l’autorité. Les causes sont multiples et s’y ajoutent l’expansion des obscurantismes religieux et autres, les méfaits amplificateurs des « réseaux sociaux », les pulsions les plus brutales que désormais aucune retenue fondée sur la raison n’empêche, une justice trop souvent défaillante par l’incapacité à sanctionner. Il s’agit bien d’un mouvement de « décivilisation ».

Le remède, c’est l’école.

Malheureusement elle est en déroute. Elle, qui devrait être le sanctuaire de la transmission, le temple de l’instruction, le refuge de l’émancipation, est frappée au cœur par l’entreprise de décivilisation qui ne se donne aucune limite. Les nouveaux maîtres de la doxa préfèrent s’intéresser aux « violences symboliques » que d’ouvrir les yeux sur la jeune fille battue à mort sur le trottoir à la sortie de son collège. Et le proviseur est obligé de démissionner, menacé de mort pour avoir osé demander à une lycéenne de retirer son voile. C’est là qu’on voit l’inversion des valeurs :  on veut voir de « l’islamophobie » dans ce qui est en réalité de la « laïcitophobie ».

Pourtant, rien n’est perdu.

Des professeurs, des policiers, des infirmières, des parents, dans la tempête, ne baissent pas les bras et tiennent ce qu’ils peuvent. Le génie universaliste qui fonde notre République n’est pas mort. On surmontera la sauvagerie par le retour de l’autorité intangible, la maîtrise des pulsions et l’élévation des sentiments et de la pensée. La science et le savoir doivent en être le socle. La juste répression et le « zéro impunité » la règle.  On le voit bien, l’institution scolaire est au cœur du problème. Elle a besoin d’une rénovation de fond en comble : formation des maîtres, contenus des savoirs, primauté des valeurs républicaines. Tout le pays attend une discipline fondée démocratiquement, capable de protéger nos libertés fondamentales et la vie de nos enfants.

 


AH OUI, LA DETTE !

Dette publique

 

Près de 50 milliards d’euros d’intérêts par  an, c’est le « service »  de la   dette qui dépasse  les 3000 milliards d’euros. Le premier budget de l’Etat.  Mais dormez en paix, le gouvernement, promis, juré,  n’augmentera  pas les impôts  pour commencer à la rembourser.  D’ailleurs le déficit public a explosé tous les pronostics en 2023 avec 5,5%. On devrait être sur la pente du retour à 3%.  Cherchez l’erreur. « La séquence est tout bonnement sidérante. Nous avons les meilleurs technos à Bercy, qu’ils soient ministres ou dans nos grandes directions, ils ont fait les meilleures écoles, ils savent tout sur tout et ils n’auraient pas vu arriver l’iceberg du déficit 2023 ? » s’interroge Agnès Verdier-Molinié.

Comment, plus de déficit !?

A-t-on affaire à des Diafoirus ? Personne ne semble prêt à endosser la responsabilité des gigantesques 154 milliards de déficit public. Ce qui a péché est avant tout la dépense. 20 milliards de plus. Quant aux prélèvements obligatoires, ils sont 10 milliards en dessous de la prévision. Par rapport à 2022, les prélèvements augmentent de 36 milliards et les dépenses de… 70 milliards. On a voulu nous faire croire que les recettes étaient moins importantes que prévues. Mais la vérité c’est que les moindres recettes sont moins importantes que les dépenses supplémentaires. Cela ne nous enlève pas notre statut de champion des prélèvements obligatoires. Ceux qui veulent encore augmenter les prélèvements obligatoires (les impôts) n’ont rien compris. Le levier fiscal est mort :  ce  n’est pas avec la taxation des « superprofits » ou la  suppression de « niches fiscales » qu’on trouvera les revenus suffisants, quelques centaines de millions tout au plus, pour combler le gouffre des 150 milliards.

Pas d’impôts mais des taxes  …

Pour rétablir le déficit public mais pour donner aussi un gage de bonne foi à son aile gauche courroucée par la réforme annoncée de l'assurance chômage, le gouvernement a eu une idée brillante : Gabriel Attal a annoncé des propositions pour la « taxation des rentes » d'ici juin. Les rentes ! Il fallait y penser. Mais de quelles rentes parle-t-on et quels sont les rentiers visés ? Il ne s'agit pas évidemment d'une catégorie de fonctionnaires qui bénéficient d'une « rente » de situation. Alors s’agit-il des « personnes qui s'enrichissent en dormant » que visait par Mitterrand ? Là encore, si on s'en tient à la définition d'une personne qui tire des revenus d'un capital, tous les Français ou presque sont concernés : le livret A est une rente, l'assurance-vie est une rente, l'immobilier locatif est une rente, les dividendes des actions sont des rentes… En fait ce qui est visé, c'est l'épargne. Et n'oublions pas l'autre définition d'une rente : « emprunt de l’État, représenté par un titre qui donne droit à un intérêt ». En fait, le plus gros marché de la « rente », c'est la dette publique !!! Si on veut donc s'attaquer réellement à la « rente », il faudrait interdire de prêter de l'argent à l’État pour financer son déficit !!! En réalité, c’est un message clair pour l'Europe, à qui on dit : « ne vous inquiétez pas pour nos 3300 milliards d'€ de dettes, nous avons en garantie 12 000€ milliards d'€ d'épargne des ménages dont nous pouvons piquer une partie dès qu'on le décide. »

Nous sommes au pied du mur.

Le levier fiscal est mort. Enterrons-le et activons enfin le levier dépenses. Il n’est plus temps de faire les poches des Français et de leurs entreprises. Il est temps de couper l’herbe sous le pied à ceux qui voient toujours l’augmentation des impôts comme premier recours alors que le consentement à l’impôt s’effrite, la croissance potentielle aussi et la capacité de création de richesses marchandes dans notre pays avec. La baisse de la dépense demande que l’État, les collectivités locales et la Sécurité sociale marchent main dans la main pour faire les efforts au lieu de se refiler la patate chaude.

Mais pour cela, il faudrait du courage et de la détermination.



FAIRE AVANCER L’EUROPE DANS LE RESPECT DES NATIONS

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D’abord, aller voter.

Une récente enquête IPSOS publiée à mi-mars met les intentions d’aller voter entre 42% et 46%, au-dessous des 50% de participation enregistrés en 2019. L’élection des députés au Parlement européen ne passionne pas les foules et c’est bien dommage. Les Français ne mesurent pas suffisant ce qu’ils doivent à l’Union dans leur vie quotidienne ou alors seulement quand les politiques se défaussent sur Bruxelles ce qui est d’une grande commodité mais rarement à juste titre. Normalement le niveau d’intérêt devrait être plus fort qu’en 2019 parce que l’action de L’Europe a gagné en visibilité au gré des crises et des menaces, comme la pandémie ou la guerre en Ukraine. Mais ce scrutin à la proportionnelle peine à intéresser les Français qui se détournent de plus en plus des urnes. Et pourtant…

Le Parlement européen.

Son rôle est malheureusement trop mal connu. Les groupes qui le composent échappent la plupart du temps à l’idée que l’on se fait de la politique dans l’hexagone. Il a longtemps été dominé par les  deux grandes familles politiques qui traversent les 27 :  les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates (PPE), dans lesquelles se fondent les partis nationaux. Lors des dernières élections, l’équilibre a été bousculé par une poussée des écolos (en France avec EELV) et une première percée populiste. Même si le rôle du Parlement n’est pas extraordinaire, il n’en est pas moins mesurable, comme on l’a vu avec les décisions prises sous l’influence des Verts. Cette fois-ci les projections donnent les populistes encore plus nombreux au point d’atteindre une possible minorité de blocage. Dans le contexte géopolitique actuel, ce serait dramatique. Vous voyez Orban Président de la Commission, moi  pas.  Les démocraties n’ont vraiment pas intérêt à offrir le spectacle de la paralysie face aux empires autoritaires tels que Russie et Chine qui se frotteraient les mains. Il est donc primordial de mobiliser les modérés de droite et de gauche vers les votes utiles à la fois pour l’Europe et pour la France.

Mobiliser les électorats.

Les partis le savent : il s’agit davantage de mobiliser ses propres électeurs que d’aller chercher ceux des autres partis. Les sièges se gagnent avec la participation. Ensuite ne pas se tromper d’élection : plus de la moitié des électeurs disent qu’ils voteront avant tout pour manifester leur soutien ou leur opposition au président ou à son gouvernement. Certains comme le RN ou LFI, faute de vrai programme pour l’Europe, cherchent à surfer sur cette vague. L’essentiel de l’enjeu repose sur le parti présidentiel qui du coup veut surjouer le face-à-face avec la liste Bardella en cherchant à remobiliser son électorat ne serait-ce qu’en dramatisant les complaisances du parti lepéniste avec Poutine, ce qui est réel. Les Républicains et le PS doivent d’abord conserver leur socle électoral.  Il a été rétréci par les précédentes élections mais ce sont des partis qui sont mieux armés que d’autres grâce à un maillage dense d’élus locaux et à des électeurs plus âgés qui votent davantage. François-Xavier Bellamy comme Raphaël Glucksmann, parce que leur formation fait partie des deux grands partis du Parlement européen peuvent faire état d’une action concrète au cours des 5 dernières années et parient sur la force de leur bilan pour convaincre leurs électeurs. Ils peuvent aussi lorgner sur les déçus du macronisme souvent issus de leur électorat. Un bon moyen aussi de dissuader de voter pour les petites listes qui ne sont là que pour recueillir des votes qui financeront leur activité microscopique ou des listes parasites qui n’ont aucune chance d’avoir de l’influence à Strasbourg, comme  « Reconquête » ou  « Debout  la  France » …

Renforcer l’Union face aux défis géopolitiques.

Nous avons plus que jamais besoin d’Europe. La question est de savoir si l’on veut continuer à donner à l’Ukraine les moyens de se défendre contre Vladimir Poutine. Le jour où  Zelinski et Poutine décideront de négocier, ce dernier devra comprendre que derrière l’Ukraine il y a une puissance de défense prête à s’engager pour que sa tentation impérialiste ne s’étende pas à d’autres pays. L’enjeu c’est la façon dont l’Europe sera capable d’être encore plus forte et plus autonome face à cette nouvelle donne géopolitique. En matière de défense en Europe, on sait tout faire, nous avons toutes les compétences technologiques.  L’Europe a fourni plus de 28 milliards d’euros d’aide à l’Ukraine à quoi vont s’ajouter 21 milliards en 2024 :  c’est plus que les Etats-Unis. On dépense en matière de défense au niveau européen 250 milliards d’euros par an, ce sera 140 milliards d’euros de plus avec l’effort qui est engagé. La Russie a dépensé 60 milliards pour sa guerre avec son PIB  qui se situe au niveau de l’Espagne. Alors oui, avec ses 450 millions d’habitants, l’Europe peut peser dans les rapports de force continentaux.

Faire évoluer l’Europe.

C’est vrai que les institutions sont complexes. C’est vrai qu’à 27, les décisions sont longues à prendre. Forcément c’est plus difficile que quand on est tout seul. N’étant ni fédéraliste, ni eurosceptique, je pense qu’on peut faire évoluer les institutions au gré des besoins des nations qui la composent.  Chaque fois qu’unis, nous sommes plus forts. Ne laissons pas le discours de la rupture aux extrêmes.  Utilisons ces élections pour favoriser les changements qui s’imposent.  Non que le Parlement ait une influence considérable, mais c’est le seul moment où l’on peut s’interroger sur le fonctionnement de l’Union. Faisons de la puissance de la démocratie un atout majeur. L’Europe est une machine à fabriquer du consensus et il faut s’en réjouir. Elle s’est un peu enrayée mais elle peut être encore décisive face aux idéologies rigides des pays autoritaires. De quels élus avons-nous besoin ? Il s’agit   d’envoyer à Strasbourg les femmes et les hommes qui sauront créer des consensus et coalitions pour répondre aux enjeux des années à venir. Choisissons des élus moins dans le discours et plus dans l’action, de fins connaisseurs des pays européens comme de nos terroirs, plus stratégiques et compétents scientifiquement, capables de rassembler en traçant une voie claire et expliquer les enjeux et les chemins pour y parvenir. Une liste comme celle des Républicains, quoi !

Pour l’Europe, il est peut-être minuit moins cinq. Regardons les dégâts occasionnés aux Anglais par le Brexit alors qu’on leur avait promis monts et merveilles, que le Royaume-Uni allait redevenir une puissance planétaire. Tout était faux !  Comme dirait l’autre, au fond, l’Union c’est pas si moche.


CAPTEUR DE COLERES, MAIS APRES ?

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Le  discours de Marseille.

Le lancement de la campagne du RN  a  eu lieu à Marseille, l’occasion pour Jordan Bardella de faire un discours fleuve de trois quart d’heures.  Au moins, penserait-on, aura-t-il décliné  un projet dense et construit. Nenni : trois quarts d’heure de slogans creux de dénonciation de Macron, de l’Europe, de Bruxelles, mais aucune réelle proposition. Celui qu’on désigne déjà comme la droite  ultrabrite (autrefois on aurait dit « dents blanches ») et roi du selfie remplit parfaitement son rôle de « dédiabolisateur », mais sa réthorique reste creuse.

L’Europe de tous nos maux.

Une vieille rengaine consiste à dénoncer les travers technocratiques d’une institution dont les Français connaissent mal le fonctionnement.  C’est vrai qu’à 27, le fonctionnement est forcément complexe, et que la répartition des pouvoirs entre le  législatif, le Parlement, et les exécutifs qui comprennent le Conseil européen des chefs d’Etats et son bras armé la « commission européenne », ne sont pas complètement aboutis. De  fait, les  projets y avancent lentement, il faut du temps pour parvenir à l’unanimité indispensable à toute décision, mais l’Union a joué un rôle utile pour tous les  pays plus souvent qu’on ne veut bien le reconnaître, pendant la crise du Covid  et face à la guerre en Ukraine, par exemple. Mais le public est tellement peu informé sur ces réalités qu’il n’en perçoit pas souvent l’intérêt.  Il faut dire que nos médias ne font guère d’efforts  pour donner l’importance qu’elle  mérite à la politique de l’Union européenne.  Dans ces conditions, il  est très facile de mettre sur le dos de l’Europe bien des maux qui sont pourtant bien hexagonaux, la France étant la reine de la « surtransposition » des directives. L’Europe bouc-émissaire est un sport facile à pratiquer et le RN y excelle.

Le RN, quelle  Europe ?

Il  y a encore peu, le RN envisageait logiquement de quitter l’Union : le Frexit. Mais vu le désastre que cela a été pour l’Angleterre et cette perspective n’étant absolument pas  populaire, le parti a  modifié son discours. Il prône  une « alliance européenne des nations libres et souveraines » sans qu’on sache le contenu réel de ce concept qui est à l’opposé du principe de l’Union depuis 70 ans, qui repose sur des souverainetés partagées  dont l’euro est le  parfait exemple. L’Europe dont parle le RN est impossible à envisager puisqu’il faudrait l’accord  des partenaires de la France pour défaire les traités en vigueur. Elle se limiterait à des « coopérations » à la carte et renoncerait à ce qui est le cœur de l’Union, à savoir le grand marché et l’absence de frontières intérieures. Quant à imaginer que la victoire de Marine Le Pen suffirait à fléchir  les autres dirigeants, c’est pure fiction. La réalité c’est que la France se retrouverait isolée, condamnée à se plier, comme Méloni, ou à sortir.

L’immigration, cheval de bataille.

Voilà un sujet sur lequel le RN se vante de « victoires idéologiques ». On ne peut pas lui donner tort. La majorité actuelle et  la droite a repris en partie son programme : expulsion des clandestins, mise sous conditions des aides sociales, … Mais on voit bien aussi les limites concrètes de l’application de ces mesures. Nos juridictions de recours, tribunaux et Conseil d’Etat,  participent d’ailleurs à compliquer  la tâches.   Il y a en Europe une aspiration des  peuples  à  un contrôle plus strict des immigrations  et c’est au niveau de l’Union que le principal doit se jouer, sinon, nous nous perdrons dans des  procédures constamment remises en cause ou inapplicables.  Déjà les 27 ont avancé sur le sujet en durcissant les conditions d’entrée dans « Schengen » et en renforçant « Frontex ». Décisions que les élus RN n’ont pas votées. Encore faudrait-il que le vieillissement des populations ne constitue pas  un « appel d’air » pour de la main d’oeuvre immigrée indispensable pour faire tourner nos économies. Là encore, les slogans sont plus faciles que  la mise en place de politiques efficaces. Les électeurs qui croiraient aux mirages du RN seraient condamnés à une déconvenue, comme ceux de Méloni en Italie.

Economie, rien ne va plus.

En ce qui concerne l’économie, le RN reste sur une ligne démagogique  irréaliste : revenir sur la réforme des retraites, baisse de la TVA, hausse des salaires de 10%, tout en appelant (récemment) à des économies. Verbalement ça tient, mais en cohérence, c’est impossible à mettre en œuvre. On ne fait pas d’économies en dépensant plus. Aussi,  les propositions restent-elles  souvent au niveau de l’affichage comme « assurer notre indépendance énergétique », ou « garantir aux agriculteurs des prix respectueux », sans expliquer comment on s’y prendra. Il manque au parti un appareil technique qui lui fait défaut depuis toujours. Marine Le Pen est seule et Jordan Bardella appartient au sérail. Le RN n’a aucun outil  intellectuel qui lui permette d’atteindre la crédibilité. Il se contente de sa politique de communication pour sortir des vieilles lunes fachos du père, ce qui a permis de séduire les médias et une partie des Français, donc de monter dans les sondages et de gagner des élus, sans parvenir à s’implanter complètement. De fait, il attrape toutes les colères,  mais l’assemblage des colères ne donne pas  une direction. On le voit bien avec la guerre en Ukraine. D’avoir parié sur la Russie de Poutine s’avère aujourd’hui être un boulet que Marine Le Pen n’arrive pas à porter. La  position qu’elle a développée dans son discours à l’Assemblée nationale est une pantalonnade.

Il faut  à Bruxelles des élus qui comptent.

Le danger de l’avantage électoral cache un inconvénient  majeur qui risque d’enfoncer la  France dans une crise profonde : c’est l’incohérence idéologique alimentée par un jeu trouble jusqu’aux franges du socialisme avec un programme économique qui est un copié-collé de celui de Mélenchon, et qui enferme le RN dans une spirale du vide. Alors, à quoi bon envoyer des députés RN au Parlement européen où leur présence n’a aucun impact, et d’autant plus que les projections montrent que malgré la poussée des extrêmes-droites, les groupes PPE et Socialistes resteront largement dominants. Tout au plus ils auraient une minorité de  blocage : la belle affaire !  Avec seulement 8 élus, Les Républicains ont compté beaucoup plus grâce à leur influence au sein du groupe PPE.

Est-ce bien le  moment de paralyser l’Europe  dans un monde où les empires voudraient imposer la  loi du plus fort comme droit international.

 


PAS DE DEMOCRATIE SANS VOTE

La liberté guidant le  peuple bis

 

Le droit de voter : combien de morts ?

Notre système démocratique, si confortable et si rassurant en apparence, est mis en danger par la paresse des citoyens. Il a pourtant été conquis de haute lutte. Il en a fallu des combats et des révolutions pour parvenir à le mettre en place et le stabiliser. Mais voilà, voter suppose un effort intellectuel, choisir, et pour choisir il faut faire le tri entre les faits et les croyances et parce que nous sommes des millions, nous pensons que notre vote individuel ne sera pas décisif. Grave erreur. Le mal vient très  probablement d’une perception de la réalité faussée par de nombreux facteurs qui n’existaient pas autrefois, quand  s’instruire et s’informer était relativement simple. Aujourd’hui l’état  d’ignorance de  l’opinion publique sur de nombreux sujets indispensables à l’édification d’une conscience citoyenne apte à faire des choix, tels  que  l’état de l’économie ou la vérité scientifique, creuse un fossé entre les croyances et le savoir  établi. Il  peut en résulter une démotivation  ou une  polarisation partisane aveugle. Dans les deux cas, la stabilité démocratique est menacée.  Lorsque les conditions l’exigent, et ce sera bientôt le cas, il serait préférable que nous exercions notre devoir citoyen avec le plus grand sérieux.

Perceptions et réalités.

Prenons l’exemple de la Russie. Le peuple russe est appelé à voter la semaine prochaine pour élire le président de la fédération. On pourrait croire qu’il s’agit d’une démocratie. Sauf que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que s’exerce un vrai choix : les médias sont astreints  à une propagande éhontée en guise d’information, les opposants dignes de ce nom sont en prison ou éliminés physiquement comme Navalny, le scrutin n’est pas sincère. Le candidat officiel est assuré d’un score que l’on aurait qualifié autrefois de « soviétique ». Il s’agit d’un simulacre pour masquer l’un des pires régimes dictatoriaux de la planète et lui donner une  apparence de légitimité populaire. La réalité, c’est que les vraies démocraties sont de moins en moins nombreuses dans le  monde. Et il  n’y a guère qu’en Europe où elle est établie, bien que là aussi elle soit menacée.  

L’élection présidentielle aux Etats-Unis nous offre un autre exemple. Pour comprendre l’avantage de Trump, il faut considérer la perception qu’ont les Américains de la  santé économique  du pays, car  ils accordent davantage d’importance à l’économie qu’aux questions sociétales. Et ce qui est surprenant c’est qu’un grand nombre jugent les conditions économiques très  mauvaises alors que tous  les indicateurs sont au vert et que  le bilan de Biden est  jugé très bon par les experts. Mais ils préfèrent croire les discours simplistes de Trump qui ment comme il respire et suivre un candidat cerné par une multitude de procédures. La  croyance dans la théorie du complot y a de nombreux adeptes, celle de « l’Etat profond » qui veut faire la peau à Trump, l’influence obscurantiste des évangélistes qui voient en Trump un « sauveur », la polarisation des  médias avec les chaines en continu très regardées qui penchent pour les extrêmes et le mépris pour la vérité  par certains  politiciens  forment un cocktail destructeur pour renforcer les inclinations individuelles des citoyens.

La manipulation de l’information.

L’information joue un rôle capital. Nous avons la chance de vivre dans un pays où elle est plurielle, qu’elle soit écrite ou télévisuelle. Nous ne sommes pourtant pas à l’abri : les chaines publiques en France ont une orientation très marquée définie par Mme  Ernotte :  « Nous présentons le monde tel que nous voudrions qu’il soit ! », ce qui est loin de garantir une certaine objectivité. Et la guerre faite à Cnews en dit long sur la tentation « monothéologique ». Mais la situation est encore plus compliquée quand on sait que nombreux sont ceux, surtout les  jeunes, à ne s’informer que sur les  « réseaux sociaux », ce qui est  le pire moyen tellement le faux y côtoie  le vrai. Et puis il y a tous ceux que cette  multiplicité des sources décourage. Le fossé qui se creuse entre les croyances et les faits par la polarisation partisane conduit à une faiblesse structurelle des régimes démocratiques. Ainsi, on a vu récemment en Slovaquie, comment une campagne de « trolls » en provenance des « fermes »  moscovites a inondé la campagne présidentielle et a réussi à faire élire Robert Fisco, le candidat favorable à Poutine. Récemment, j'ai été surpris par la manière dont la plupart des médias ont repris en la déformant ou en la sortant de son contexte la phrase de Macron sur la "possibilité d'envoyer des troupes sur le terrain en Ukraine". Je ne défends pas le Président, j'observe simplement qu'entre ce que j'ai compris quand il l'a dite, et je ne crois pas être idiot, et ce qui a été repris, analysé et décortiqué, il y avait une volonté d'orienter  la réflexion des Français, et plutôt dans le sens du narratif de M. Bompard (LFI).   

Montée des obscurantismes et des idéologies totalitaires.

Les dangers qu’elle doit affronter sur notre continent sont nombreux. Notre liberté est aussi notre faiblesse. Chez nous les idéologies totalitaires ont encore pignon sur rue, très voyante à l’extrême-gauche avec Mélenchon, admirateur des dictatures sud-américaines,  plus camouflée à l’extrême-droite mais pourtant bien présente dans les fondamentaux du RN. L’islamisme radical est un autre mal qui gangrène la démocratie quand il proclame la supériorité de la loi religieuse sur la  loi républicaine.  Et comment faire contre le pouvoir des  paraboles branchées sur les pays d’origine dont les télévisions crachent à longueur de journée sur la France. Même l’institution scolaire est  menacée, où, sous la  pression, de nombreux enseignants s’autocensurent sur les sujets qui « déplaisent ». Dès lors, la stabilité démocratique repose sur un pari : que lorsque les conditions l’exigent, nous exercions  notre devoir citoyen avec le plus grand sérieux. Ce sera le cas, pour nous, en juin prochain avec l’élection des députés au parlement européen.  Nous allons jouer à « Europe, stop ou encore ? ». Dans le contexte actuel, ce serait une folie d’envoyer à Strasbourg des eurosceptiques  d’extrême gauche ou d’extrême droite qui ne rêvent que de défaire ce que nous avons mis des décennies  à construire laborieusement.  On aura l’occasion d’y revenir.

 


QUAND LA COLERE REMPLACE LE BON SENS…

Colere

 

Qui n’est pas en colère, en France ?

Avant-hier c’était les agriculteurs, hier les infirmiers, aujourd’hui les chauffeurs de taxi, et demain… les professionnels du bâtiment et les artistes subventionnés. On n’en finirait pas de faire la liste des mécontentements qui s’expriment désormais en dehors de tous les cadres que la  a mis en place pour les canaliser. Le même refrain est scandé  jusqu’à plus soif : « on ne veut pas nous  entendre ! ». On, il s’agit évidemment des « élites » responsables de tous nos maux. Un  peu facile.  En fait, la colère n’est que le versant opposé de l’assistanat  quand celui-ci ne donne plus satisfaction dans un pays où l’on a habitué le bon peuple à vivre aux crochets d’un Etat-nounou  qui  doit se faire parcimonieux en raison de la dette qu’il a accumulée mais dont la plupart des citoyens ne veulent pas entendre parler.

La colère, banalisation de la violence.

Pas un jour où une profession, un groupe social, une communauté ou une catégorie,  parfois des  individus, ne fassent connaître leur colère.  « J’ai pété un cable », entend-on à la suite  d’un coup  de couteau porté au hasard dans la rue ou pour justifier un féminicide ;  on justifie à peu  près de la même façon le saccage d’une bibliothèque ou une école brûlée ; l’inauguration du salon de l’agriculture a servi de prétexte à une poignée d’agriculteurs pour des violences inacceptables au moment où le Président de la République s’est présenté. Dorénavant, « la  colère » est le moyen légitime, un droit fondamental pour exprimer  une  doléance, ou faire connaître  une revendication. Je n’oublie pas les quartiers communautarisés où la colère est alimentée par un communautarisme obscurantiste et gangrénés par les trafics en tous genres avec leur cortège de violences.

Les Français sont par nature des rouspéteurs, mais  ce  tempérament est aujourd’hui exacerbé par un contexte, qui n’est pas  propre qu’à notre pays.  Le monde entier est entré dans une  ère où la violence devient la règle au mépris du droit et des lois. En même temps, la démocratie décline. Comme  si les deux phénomènes allaient de paire. La pandémie colérique s’appuie aussi sur internet et les réseaux sociaux, qui sont déjà en soi, des vecteurs de banalisation de la violence, et alimentent le populisme. Et il faut compter aussi avec les « fakes » produites par les fermes à troll de puissances bien intentionnées pour aggraver les crises quand elles se produisent. On a ainsi vu des messages détournés et multipliés  des milliers de fois, en provenance de sites russes pendant les  manifestations des agriculteurs. Toutes  les manipulations deviennent possibles.

Colère légitime ?

Le  pire, c’est que l’opinion publique  manifeste son empathie  vis-à-vis du moindre colérique  en action : « il a raison ! ».  Les revendications collectives échappent désormais à ceux qui sont patentés pour les présenter et l’on a vu les contrôleurs SNCF « en colère » organiser leur grève à partir d’une plate-forme sur « facebook » au mépris de  leurs syndicats et des usagers, mais avec la « compréhension » de ces derniers  (pour ceux qui n’avaient pas à voyager ce jour-là). Voilà donc le peuple souverain en capacité de faire entendre sa voix haut et fort, avec les réseaux sociaux qui servent de porte-voix. Le juron et l’insulte,  qui constituent le langage immédiat de la colère, ne sont-ils pas  monnaie courante sur les réseaux sociaux.

Mais qui ne voit que ce que l’on considère comme légitime  n’est qu’un moyen de facilité qui met en péril  notre démocratie et ses institutions  faites justement pour apporter à la colère l’apaisement de la raison.  Les  partis populistes sont les champions  de la colère et les rentiers du ressentiment, mais  pour les raisons exposées ci-dessus, ne comptez pas sur eux pour apporter des réponses et des solutions.  

La colère est mauvaise conseillère.

L’adage est toujours d’actualité. Le  contrôle de soi est passé de mode et c’est bien dommage. Les colères individuelles ou collectives qui s’expriment sans ambages renouent avec « l’anarchisme spontané » du siècle dernier qui prônait la révolution violente.  Mais la lutte des ego a remplacé la lutte des classes, avec les mêmes dégâts en perspective. Or, il n’y a pas de société sans sociabilité ni des formes d’encadrement par les corps intermédiaires. Les émotions doivent laisser la place  à la raison, l’ignorance de laquelle se nourrit la colère être remplacée par  l’information et la connaissance, et les docteurs populistes  et leurs solutions simplistes renvoyés à leurs études.  C’est au citoyen de se réveiller et de se prendre en main. Notre paysage politique présente encore à leur choix  des candidats sensés. Ecouter et comparer, ça n’est pas si difficile. Il  ne faut  pas céder à la théorie du complot. Il suffit d’un peu de discernement  pour sortir de la pente fatale.

Il est encore temps. 

 

 


BARDELLA LES APPARENCES …

Salon-de-l-agriculture-2024

 

Un personnage lisse et bien élevé.

La colère orchestrée par la « coordination rurale » et les erreurs de Macron lui ont ouvert un boulevard. Un dimanche de selfies : en contraste du président de la République, Jordan Bardella réplique aux attaques de Macron à coups de selfies, de sourires et de répliques  polies et dilatoires.  Il a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. Il est   venu pour les caresser dans le sens du poil, et pas que le bétail ! Le  physique est là, mêlant prestance  et séduction.  Mais, comme à son  habitude, on reste  sur sa faim quant aux propositions. Le patron du RN se contente de surfer sur les questions en répondant par des lieux  communs qui peuvent passer pour du bon sens. Plaire d’abord. Un peu court, jeune homme…

Des propositions simplistes

Dans sa récente lettre ouverte aux agriculteurs de France, Jordan Bardella pousse la logique en demandant une loi « mangeons français ! ». Si le RN séduit cet électorat, c'est avec un discours qui vante les mérites des « circuits courts » et du « localisme ». Le concept se veut habile. Il prétend concilier écologie et préférence nationale et procurer à celle-ci légitimité politique et force morale puisqu'il s'agit de sauver la planète…Le marché mondial est oublié, le RN ne jure plus que par le « local ». Mais le fait est qu'il séduit en dépit de ses faiblesses évidentes. Pourtant, on n'a jamais vu nulle part que favoriser un nombre limité de producteurs nationaux les rendait plus productifs, plus efficaces et moins chers. C'est même tout le contraire et l'histoire de la deuxième moitié du XXe siècle montre que les pays qui se sont essayés à cette forme d'autarcie se sont effondrés économiquement. Bardella, c'est « Martine à la ferme » ! Pour un pays qui compte 145.000 entreprises exportatrices, a vendu plus de 84 milliards d'euros de produits agroalimentaires à l'étranger l'an dernier et affiche dans ce domaine un rare excédent, le localisme est une impasse. De plus, alors que l'inflation alimentaire a atteint 20 % sur les deux dernières années, le RN n'explique pas comment acheter local améliorerait le pouvoir d'achat dont il se veut le défenseur. Voilà un parti qui a plutôt choisi de repousser le moment de tester la validité de ses propositions. Il est plus facile de flatter que de convaincre.

Un projet mortifère pour l’agriculture française.

Jordan Bardella a martelé au long de sa visite au Salon de l’agriculture la vision du Rassemblement national au sujet des règles européennes et des accords de libre-échange, qu’il accuse de tuer les agriculteurs. « Moi je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange », a déclaré le président du Rassemblement national. Car si en théorie « des accords commerciaux peuvent être bénéfiques à l'agriculture française »« à chaque fois (...) c'est à notre désavantage », a ajouté le député européen. Il a tout faux !

Localisme et protectionnisme sont les  pires remèdes pour notre agriculture. La crise agricole est d'abord le résultat de la fin d'un modèle, celui de l'exploitation familiale de petite taille. Si notre souveraineté alimentaire est en danger, c'est en grande partie parce que le modèle hexagonal de l'exploitation familiale a fait son temps. Un changement de paradigmes s'impose, certes. Pour que nos agriculteurs puissent vivre décemment du travail de la terre, d'abord. Mais aussi, maintenant que le mirage du tout-bio s'est dissipé, pour rendre possible le virage de la transition écologique. Et ce n'est pas la fermeture des frontières dont il rêve qui sera la solution. Elle provoquerait une inflation des prix alimentaires que personne ne souhaite sans apporter de solution  à l’exploitant  dont l’outil trop  petit ne permet pas un revenu suffisant.

Pour impulser un changement salvateur, il va falloir en réalité faire sauter plusieurs verrous. Celui de la surréglementation, que plus personne n'ignore, évidemment. Celui de la répartition de la marge dans la chaîne agroalimentaire, ensuite( pas nouveau). L'inscription de clauses miroirs, imposant une réciprocité des obligations environnementales notamment, dans les accords de libre-échange négociés par l'Europe, enfin (et obtenues par les élus LR). Dommage que sur tous ces sujets, les  élus du  RN aient été  totalement absents au Parlement européen.

Mais il faudra aussi, et peut-être surtout, s'attaquer à la question de la taille moyenne de nos exploitations, devenue insuffisante pour survivre dans un marché agricole largement mondialisé. Et ce n’est pas avec la vision passéiste qu’ils  proposent pour plaire que l’on pourra avancer. Nous devons nous débarrasser des représentations romantiques qui figent le monde paysan dans un passé largement fantasmé. Une nostalgie qui freine la constitution de grandes exploitations. L'Etat a évidemment un rôle clé à jouer dans cette recomposition de la carte agricole. Il dispose déjà des outils pour le faire, à travers notamment les Safer qui maillent le territoire. Ne manque plus qu'une volonté politique pour créer les conditions de l'émergence d'une nouvelle génération d'agriculteurs à la tête d'exploitations à la taille critique, d'autant que la démographie agricole nous y aidera. Dans les dix ans, plus de 40 % des exploitants vont partir à la retraite. Des repreneurs qu'il faudra accompagner pour leur permettre de produire aux meilleurs standards environnementaux, des investissements pour l'avenir et non plus des subventions à fonds perdu dans des entreprises condamnées.

Allié objectif de Poutine.

La  position des élus du RN sur le  soutien à l’Ukraine est inquiétante. La réticence affichée, s’appuyant sur les problèmes de concurrence  agricole, cache en réalité et malgré le discours officiel, un penchant pour le narratif poutinien sur l’évolution du conflit. Il est bien évident que l’Ukraine entrera un jour dans l’Union européenne,  mais cela se fera  une  fois toutes les étapes franchies de  mise à  jour aux normes de l’Union.  Les problèmes actuels  comme sur  les « poulets », sont conjoncturels et circonstanciels.  Il est inutile de s’alarmer à l’avance. D’ici là, tout le monde aura eu le temps de s’adapter, comme  il  en a été  pour l’arrivée de l’Espagne ou de la Grèce… N’oublions pas toutefois le tropisme de Marine  Le Pen  en faveur du maître du Kremlin. D'ailleurs Jordan Bardella n'a pas voter les sanctions contre la Russie  au Parlement européen. Et ce  n’est  pas un hasard si les réseaux d’influence pro-russes s’appuient sur  les partis d’extrême-droite en Europe pour tenter de déstabiliser l’Union.  Leur victoire  à l’élection européenne, serait une victoire pour Poutine.

 


CES « NEWS » QUI GÊNENT !

Cnews-partage

Haro sur CNEWS.

La chaîne privée est désormais la cible : il faut l’abattre. En cause : une ligne éditoriale qui ne respecterait  pas le pluralisme des opinions.  Curieux procès fait à une chaîne  privée, alors que le PAF ne manque pas d’émetteurs divers et pour beaucoup bien monocolores. Il est surprenant que le Conseil d’Etat fasse peser les contraintes du pluralisme justement sur un opérateur privé, alors  que cette exigence devrait exclusivement concerner le service  public financé  par  nos impôts.

C’est l’association « Reporters sans frontières » qui est  à l’origine de l’arrêt du Conseil d’Etat. Ayant demandé à l’autorité de Régulation de la Communication audiovisuelle (Arcom) de mettre en demeure  Cnews de « respecter le pluralisme et l’indépendance de l’information » parce qu’elle jugeait insuffisante la diversité des points de vue exprimés à l’antenne, celle-ci a estimé qu’elle ne devait comptabiliser que les temps de parole des personnalités politiques.  Mécontente de cette décision, l’associations RSF a saisi le Conseil d’Etat qui a rendu son arrêt le 13 février dernier. Celui-ci juge que l’Arcom ne doit pas se limiter au décompte du temps de parole des politiques, et demande  que soit  tenu compte des interventions de l’ensemble des participants aux programmes diffusés… L’autorité de contrôle est sommée de rééxaminer dans les six mois la plainte de l’association requérante.  On croit rêver.

Arrêt inepte.

L’arrêt du Conseil d’Etat est inapplicable. Il contrevient à la loi de 1986 qui distingue pluralisme interne et pluralisme externe. S’agissant des chaînes  privées, la  loi considère que le pluralisme de l’information s’apprécie globalement et doit être assuré par l’offre audiovisuelle dans son ensemble de manière que les auditeurs et téléspectateurs disposent d’un choix suffisant et libre. C’est le pluralisme externe et la situation actuelle y souscrit. Quant aux obligations des opérateurs en matière de pluralisme interne, elles sont circonscrites à l’honnêteté de l’information et à l’équilibre des temps de parole entre personnalités politiques. Mais chaque antenne privée est libre d’avoir sa ligne éditoriale et il n’a jamais été question d’exiger que les animateurs, journalistes, chroniqueurs et invités divers représentent eux-mêmes la diversité des points de vue politique. Ce pluralisme interne-là concerne essentiellement, en termes d’obligations, le service public. Si les  décisions du Conseil d’Etat étaient appliquées par l’Arcom, elles entraveraient la liberté d’expression et la liberté d’entreprise dans le domaine audiovisuel. Elles compromettent la diversité de l’information audiovisuelle et nuisent au pluralisme. Voilà un paradoxe bien curieux pour un arrêt rendu au nom du  pluralisme.

Mission impossible.

Surtout, on ne voit pas comment l’Arcom va s’y prendre pour établir le « catalogue » des « étiquettes » de chaque intervenant. Le Conseil d’Etat impose à cette autorité administrative indépendante une forme de contrôle qui, non seulement contredit sa pratique éprouvée, mais encore dépasse ses ressources humaines et ses moyens techniques. Une chose est en effet de comptabiliser les temps de parole des personnalités politiques ; autre chose serait de mesurer l’équilibre des sensibilités entre toutes les personnes participant aux émissions des chaînes d’information. Ce serait infiniment plus lourd et plus coûteux, pour ne pas dire hors d’atteinte. Comment, en effet, apprécier la sensibilité de chacun ? Par ses attaches politiques, associatives et philosophiques ? Par ses déclarations ? Par ses fréquentations ? C’est à une véritable inquisition que l’Arcom devrait ainsi se livrer, à un fichage impraticable tant pratiquement que moralement. Et aussi, on ne voit pas pourquoi il n’y aurait que Cnews de concerné. Il est également curieux que le Conseil d’État fasse peser les contraintes du pluralisme interne sur un opérateur privé, alors que cette exigence doit exclusivement être la règle pour le service public de l’audiovisuel, financé par nos impôts. Or, celui-ci mériterait bien d’être interpelé sur les « biais » affectant ses antennes, et pourtant, il n’a jamais été juridiquement inquiété. On comprend bien pourquoi Reporters sans frontières  n’a pas engagé le même recours contre France info ou autres… Ce qui a mis  en colère Robert Ménard, créateur de l’association, qui a réglé son compte au dénommé Christophe Deloire, en constatant : « Aujourd’hui, Reporters sans frontières est contre le pluralisme ! »

La liberté en cause.

Il n’est pas  acceptable que se trouve ainsi placé sur la sellette et potentiellement menacé d’un retrait de fréquence un opérateur fédérant une audience substantielle et croissante, mais regardé par certains comme politiquement incorrect. Alors, à quand le tour d’Europe 1, qui partage avec CNews heures d’antenne et animateurs ? Faudra-t-il bâillonner la voix différente, et parfois dissonante, que le groupe Bolloré a permis de faire entendre ? Qu’y gagnerait la diversité des courants de pensée et d’opinion ? On est en droit de s’interroger sur les motivations du Conseil d’Etat voire  sur l’idéologie sous-jacente qui animent ses juges. Non, ils n’auront pas notre liberté de penser.

C’est en faisant monter l’audience de Cnews que nous devons nous manifester !

 


POUR UNE EUROPE « REMPART »

Europe324

 

L’Union Européenne va jouer sa survie à la  prochaine échéance électorale. Il faut s’attendre à une nouvelle poussée populiste qui risque de paralyser l’Union au moment critique où elle doit faire face à  l’offensive économique américaine, à l’agressivité de la Russie, au dumping des produits chinois en mal de reconquête et à la nécessité de resserrer les rangs face à la vague  migratoire.

La  survie passe par une Union plus étroite.

Dès lors que les états européens ne sont plus de taille à répondre isolément aux menaces des empires autoritaires et même aux enjeux globaux du XXIème siècle tels que pandémies, guerre de haute intensité, dérèglement climatique, migrations, le  défi consiste à réinventer l’Union autour de la sécurité et de la souveraineté partagée. La  guerre d’Ukraine constitue un moment de vérité : jusqu’à maintenant L’UE a choisi tant bien que mal la liberté plutôt que  la servitude, en faisant bloc pour aider à repousser l’agresseur russe. Sur le  plan militaire elle aurait tout à perdre en permettant à Putin de l’emporter, et  en même temps elle doit livrer une guerre hybride à Moscou qui tente de déstabiliser nos démocraties. La  conséquence, c’est le  constat que le commerce n’achète pas la paix et que le grand marché doit dès maintenant intégrer l’impératif de sécurité ainsi que les formes d’économie de guerre aux nombreuses implications telles que le contrôle des investissements étrangers ou la prévention des opérations de désinformation.

La concurrence américaine.

La  politique menée par Biden est redoutable d’efficacité avec l’IRA qui permet à son économie une croissance record alors que celle de l’Europe est anémique. L’écart se creuse  inexorablement. Les  vingt-sept ont compris qu’ils avaient du mal à faire face et identifié l’une de leurs faiblesses  pour attirer les investissements du monde entier : la fragmentation de leur marché. L’ancien Premier ministre italien, Enrico Letta, a été chargé d’une mission pour tenter de rendre plus simple  un système qui comprend  vingt-sept dispositifs normatifs nationaux. Mais comment réaliser un aplatissement des frontières au moment où les opinons publiques demandent l’inverse ?  

Le réarmement face à  la Russie.

L’attaque de l’Ukraine par la Russie a mis fin à trente années  de « dividendes de la paix ». Le réveil est plutôt brutal, et la menace du retour de Trump à la Maison blanche n’arrange rien, lui qui menaçait déjà : « Si l’Europe est attaquée, nous ne viendrons pas vous aider et vous soutenir ». L’Union doit d’urgence rattraper trois décennies de sous-investissement dans la défense par un effort commun pour assurer l’interopérabilité des forces armées des vingt-sept.  Déjà elle cofinance les projets  communs portés par les industriels d’au moins quatre pays. Elle a déjà accéléré  pour assurer la production de 1 million de munitions par an, engagement qui sera atteint cette année. Mais ce n’est pas suffisant. Thierry Breton, le  Commissaire européen en charge du développement industriel préconise que tous les états atteignent le seuil de 2% du PIB (exigé par l’OTAN) de leurs enveloppes consacrées à la  défense ce qui  permettrait d’ajouter 143 milliards d’euros aux 200 milliards actuels. Pour accélérer le mouvement, il avance l’idée d’un nouveau fonds de 100 milliards d’euros pour la défense commune. En attendant le sommet des chefs d’Etat a validé début février un plan d’aide à l’Ukraine de 50 milliards d’euros. Dans le même temps, l’Allemagne prévoit le même montant de 100 milliards d’euros pour moderniser sa propre armée. Le problème, c’est que les  poches de l’UE sont vides et  que les états membres sont réticents à trouver de l’argent frais. L’effort de réarmement européen doit être coordonné et la mutualisation des capacités militaires accélérée, y compris avec le Royaume-Uni qui reste un partenaire  majeur pour la sécurité du continent.

Les populistes n’ont pas les solutions.

Le scrutin de juin prochain sera influencé  par la double protestation contre l’absence de régulation de l’immigration et contre l’excès de dirigisme en matière d’écologie. Les  correctifs récents apportés  par la commission sur les deux sujets ne seront pas  suffisants  pour calmer le mécontentement. Pourtant l’expérience Méloni en Italie montre clairement qu’au-delà des discours, les populistes  aux affaires ne sont pas  capables  de faire mieux et de  satisfaire leurs promesses. Sauf surprise, le PPE - parti de centre droit - et les sociaux-démocrates - S&D - resteront les deux premières forces du Parlement européen, perdant quelques sièges. Pourtant, en France, le Rassemblement national fait la course en tête, en Italie Fratelli d’Italia  devance largement le Parti démocrate, en Autriche, le FPO dépasse largement les  autres partis, aux Pays-bas, le PVV de Geert Wilders  devrait faire bien mieux que lors des élections générales de 2023, et en Belgique, le Vlaams belang est donné en tête en Flandre, la région la plus peuplée du pays. Ailleurs, les droites conservatrices et nationalistes arrivent à la deuxième ou à la troisième place. Sur fond d’inquiétudes multiples - immigration en hausse, coût de la vie exorbitant, règles environnementales écrasantes, instabilité géopolitique croissante -, la poussée pourrait être cette fois suffisamment forte pour que l’équilibre des pouvoirs s’en trouve modifié à Strasbourg, où les chrétiens-démocrates du PPE, les sociaux-démocrates et les centristes et libéraux de Renew formaient depuis 2019 une coalition suffisamment solide pour être en mesure de faire passer la quasi-totalité des textes. La donne pourrait donc changer. C’est pourquoi les manœuvres ont déjà commencé à l’extrême-droite et dans les rangs des Conservateurs et réformistes européens, où l’on assume vouloir devenir la troisième force du Parlement de Strasbourg. Ce qui est loin d’être fait compte-tenu du panier de crabes que constituent les multiples groupes répartis à travers les 27. Néanmoins, si on a près de 200 élus à l’extrême droite, on arrivera rapidement à des situations de blocage parce qu’on a toujours des groupes qui votent contre et des voix qui se perdent, jeu dans  lequel ils excellent. Or, l’Union ne peut pas se permettre la paralysie au moment où va  se  jouer la guerre en Ukraine.

En France, les macronistes et la droite en première ligne.

Sauf surprise, le PPE - parti de centre droit - et les sociaux-démocrates - S&D - resteront les deux premières forces du Parlement européen, perdant quelques sièges. La campagne à venir pourrait permettre de contenir la lame de fond. Les macronistes ne croient pas que les partis conservateurs soient en mesure de les submerger. Et François-Xavier Bellamy, à la tête de la liste LR, malgré un travail  exceptionnel  réalisé  pendant son  mandat, peine à se faire entendre bien qu’il  propose un solide programme à la fois responsable et cohérent. Seront-ils capables d’endiguer la convergence des colères ? Loin de refluer, sécurité, immigration, excès de réglementation, écologisme autoritaire, sont devenus des questions non négociables pour les citoyens. On risque d’assister  à une surmobilisation des campagnes. La faiblesse de  la gauche  modérée est un facteur supplémentaire de faiblesse pour le camp des démocrates : le refus de prendre en charge des thématiques dites de droite la conduit systématiquement à la défaite. Or son apport est indispensable au Parlement européen pour maintenir l’équilibre au centre.

Une chose est sûre, les performances économiques du populisme au pouvoir ne sont pas bonnes. Ce n’est pas étonnant, ces partis ne sont pas principalement reconnus pour leurs solutions économiques. Le désir de sanctionner les sortants, les partis traditionnels, les instances nationales et européennes, les élites intellectuelles, peut se satisfaire d’une victoire tout en acceptant de faire le deuil de grands espoirs pour la suite. Néanmoins, il est très risqué de penser que le déclin des populistes pourrait se faire au bénéfice des partis modérés. La dislocation du système partisan, voire de l’organisation politique sur le plan national comme sur le plan européen rend difficile toute reconstruction. Il ne faut pourtant pas désespérer : la coalition des « raisonnables »  comme l’appelle de ses vœux Claude Malhuret, si elle se réalisait  pour les Européennes, ce qui est bien improbable, en réunissant les  modérés du centre gauche de Manuel Valls à la droite républicaine d’Eric Ciotti,  en passant par Renaissance et Horizons, obtiendrait probablement une majorité bienvenue.  Mais je rêve. L’Europe en aurait pourtant bien besoin.

 


LA FRANCE A LA GODILLE

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Des nominations qui inquiètent.

Le gouvernement est enfin au complet.  L’accouchement aura été laborieux. Le pays est-il dans de  bonnes mains ? : j’en doute. Je me contenterai d’évoquer le  psychodrame de l’attribution du ministère de l’Education.  Après le feuilleton improbable Oudéa-Castera  le voilà confié à une gaucho sur le retour d’âge,  Nicole Belloubet, dont la sympathie pour les  thèses  « pédagogistes » sont bien connues. La ligne Attal risque bien de connaître un  mauvais  sort.  Déjà que malgré ce nouveau cap, le système éducatif avait peu de chances de se relever, compte tenu de la mauvaise volonté manifestée par les syndicats professionnels, avec ce nouveau coup de barre en sens inverse, l’effondrement va  continuer.  Autrement dit, c’est une nomination à but thérapeutique. Macron cherche avant tout à calmer la grogne chez les  enseignants.

Le  procès des groupes de niveaux.

On aura eu droit, au passage, à la litanie des leaders syndicaux contre la  mise en place des  groupes de niveaux. Toujours le même discours depuis 50 ans.  Ils ont  beau camper  sur un tas de  ruines, il ne faut rien changer. Péremptoires, ils affirment que c’est une procédure pédagogique qui ne marche pas et qui ne peut  qu’accroître les inégalités entre les élèves. L’égalitarisme a ses exigences, non mais ! D’abord,  ils ont tort, ça marche. Ensuite,  pour les inégalités, tout dépend du point de vue selon lequel on se place.

Les groupes de niveaux, je  les ai expérimentés dans les  années  1975-80 au Collège Jean Vilar à Angers. L’établissement  bénéficiait d’un statut  particulier qui permettait de mettre en place  un fonctionnement  atypique.  Les classes étaient réparties par niveau en « groupes d’ancrage » et à certaines  heures, les alignements de l’emploi  du temps  permettaient de modifier la répartition des   élèves entre les  profs d’une même discipline. Nous pouvions donc mettre en place des groupes de niveaux matière, comme en Français. L’équipe avait dans son emploi du temps, une heure de concertation par semaine, absolument indispensable pour répartir les tâches, fixer les objectifs communs et procéder au tri des élèves. Le principe : fournir à chaque élève un  contenu accessible susceptible de le faire progresser. Il fallait donc définir les contenus par niveau, évaluer  les compétences des élèves pour les répartir correctement, se mettre d’accord sur les  objectifs à atteindre et les contrôles de connaissances en fin de séquence. Pas de groupes  de niveaux sans travail d’équipe et concertation. A  ces conditions, les  groupes  de niveaux produisent de bons résultats. Mais voilà,  les  bons sont toujours  meilleurs et les  plus modestes progressent, mais à leur rythme plus modeste. Conclusion : les écarts s’accroissaient, ce qui était insupportable à nos égalitaristes. Il a fallu abandonner sous la pression des syndicats. Il faut reconnaître que ça demandait  un énorme travail de préparation à toute l’équipe. Le prétexte a donc été : il faut  plus d’heures de concertation dans le temps de travail (les 18 heures de cours) ce que l’établissement était bien incapable de fournir. Attal s’est donc avancé un  peu vite  en lançant l’idée des groupes de niveaux. Je vois deux obstacles  à leur mise en place : la  mauvaise volonté  des enseignants qui sont idéologiquement contre, le manque de moyens en personnels. J’ajouterai en outre qu’il faudrait leur dispenser auparavant une formation pédagogique appropriée.

Le  Français menacé.

Autre problème que l’actualité met sous les projecteurs et qui a lui aussi, son importance : la primauté du Français  en France. « Comment peut-on vouloir être un grand pays exportateursi on n'est même pas capable de vendre notre propre langue, une grande langue internationale ? » s’émeut l'Association Francophonie Avenir (Afrav). « Choose France » , « French Tech », « Next 40 » : les mots anglais « choose », « french » et « next » étant parfaitement traduisibles en français, « ces marques » contreviennent à la loi linguistique de notre pays, dite loi Toubon. Les défenseurs de la langue française ont donc poursuivi le gouvernement. Si l’Afrav vient de perdre, en appel, trois procès qui l’opposaient à l'État au sujet de ces marques en anglais dont il est le créateur et le propriétaire, un comble, elle ne baisse pas les bras : l’association a décidé de faire un recours devant le Conseil d'État, et son avocat travaille à une QPC (question prioritaire de constitutionnalité). Car, apparemment, les juges se sont contentés de chercher parmi les 9 000 termes présents dans le registre terminologique de la « Commission d'enrichissement de la langue française », souligne Régis Ravat, président de l’Afrav. « Choose », « french » et « next » n'ayant pas d'équivalents en français dans ce registre, ils en ont conclu qu’ils ne contrevenaient pas à la loi Toubon. La langue de la République est le Français (article 2 de la Constitution) et l’article 14 de la loi Toubon est très clair, qui dispose que « l'emploi d'une marque de fabrique, de commerce ou de service constituée d'une expression ou d'un terme étrangers est interdit aux personnes morales de droit public dès lors qu'il existe une expression ou un terme français de même sens approuvés dans les conditions prévues par les dispositions réglementaires relatives à l'enrichissement de la langue française ». Les  juges n’ont pas fait correctement leur travail.  Il leur appartenait de prendre   en compte la mission de la Commission qui est, comme son nom l'indique, d'enrichir la langue française en créant des mots pour nommer de nouveaux concepts, qui ne sont pas encore désignés en français. Cela a été le cas, par exemple, pour le mot « e-mail » :lorsqu'il est apparu en France, la Commission a proposé« courriel » comme équivalent.

C’est pour que l’esprit de la loi Toubon soit respecté que les associations sont prêtes à aller  jusqu’au bout. Organisme fédérant 120 associations francophones dans le monde, l'AFAL va dans le même sens : « Pourquoi l'État n'utilise-t-il pas des expressions françaises ?, s'offusque son président, l'ancien ministre Jacques Godfrain. Quitte à les traduire quand on s'adresse à un public étranger ! Cette décision de la cour d’Appel révèle clairement les lacunes de la loi sur l'emploi de la langue française, trente ans après son adoption. Et montre bien la nécessité de revoir cette législation. Nous allons d'ailleurs rendre prochainement un rapport sur le sujet aux pouvoirs publics, pour les inciter à une réforme d'ensemble rapide. »

On a fait une loi  pour protéger la langue française, ce serait bien que l'Etat donne l'exemple  en la respectant scrupuleusement. Il est temps que Macron arrête de se complaire dans  le "globish" pour  illustrer son concept  avorté de "Start-up Nation". Sa navigation à la godille et l'anglomanie ne font pas illusion.  En matière de  modernité, l'habit ne fait  pas le moine. 

 

 


REARMEMENT DEMOGRAPHIQUE

Nouveau-ne

 

Cri d’alarme.

Dans sa dernière prestation, le Président de la République  s’est ému de la  chute de la natalité en France. 2023 a, en effet, marqué un tournant. Avec 678 000 naissances, le chiffre le plus bas depuis 1946, elle a baissé de 6,6% en un an et de 20% par rapport à 2010. Plus grave, l’indicateur de fécondité chute à 1,68 enfant par femme, qui s’éloigne du seuil de remplacement des  générations, au-dessus de 2. Le mal ne concerne pas que la France.  Il est même bien pire en Italie, en Espagne et au Japon. Normalement chez les mammifères, l’instinct de préservation de l’espèce pousse à activer la reproduction quand elle se sent menacée. D’où, des rebonds  démographiques souvent inexpliqués. Alors comment en est-on arrivé là ? La question se pose d’autant plus que la chute démographique ne concerne pas tous les peuples sur la Terre. Loin de là. Et ses conséquences en seront dramatiques pour notre  pays si cette pente se poursuit, tant au point de vue socio-économique que sur le devenir même de la nation.

Un domaine très prévisible.

S’il existe en politique trop de sujets dont élus et responsables ne maîtrisent pas les données et les perspectives,  les obligeant à naviguer à vue, ce n’est pas le cas de la démographie. C’est un domaine dont les indicateurs sont sûrs et les projections bien établies. Et surtout dont les implications avec l’avenir sont déterminantes, car nul observateur ne peut en ignorer l’impact sur les comptes publics, l’avenir des retraites, le vieillissement de la population et les déséquilibres sociétaux qui vont avec. On sait que la proportion croissante de personnes âgées engendre une société qui voit régresser la prise de risque et les cotisations sociales quand les  dépenses liées à la vieillesse et à la dépendance sont à la hausse.

Natalité et politique familiale.

La  mise à mal par François Hollande et poursuivie sous Macron de la politique de la famille et de la natalité qui faisait  la singularité de la France, porte une responsabilité tragique. La cellule  familiale a été sévèrement mise en cause par le démembrement du code civil napoléonien et  par toute une série de réformes qui ont attaqué les fondements  de la  politique familiale telle qu’elle a été instituée après la dernière guerre : altération du principe d’universalité des allocations familiales au détriment de plusieurs millions de familles, baisse du quotient familial décidé en 2013 au détriment de 800 000 foyers de la  classe moyenne, réforme pénalisante du congé  parental. Il faudrait y ajouter un facteur idéologique véhiculé par les écolos et plus généralement par une certaine intelligentsia de gauche qui considère l’accroissement de la population comme un danger pour la  planète faisant de l’enfant une menace et non  plus une chance pour  l’avenir. Perspective millénariste teintée d’obscurantisme. La résonance de ce discours sur les jeunes par les déclinistes de tout poil qui croient sauver la planète en la vidant, n’est hélas pas négligeable.

Pour un vrai réarmement  démographique.

Emmanuel Macron a raison de s’émouvoir. Il propose  un plan de lutte contre l’infertilité et un futur congé de naissance plus  court et  mieux indemnisé. Ce sera  loin d’être suffisant. Ces annonces posent la question de l’alchimie délicate qui permet la  réalisation du désir d’enfant :  modes de garde, situation économique des familles, évolution des moeurs… En fait, les leviers de la natalité sont multiples. Déjà, on sait que c’est l’offre d’accueil des enfants de 0 à 3 ans qui a le plus d’impact sur  la  fécondité. Il  faut donc renouer avec une vraie politique de la famille et commencer par réparer ce qui a été détruit et qui ne marchait pas  si  mal. Il faut néanmoins  aller plus loin et  adapter le  dispositif à notre époque.  Car le combat est loin d’être perdu : si l’on en croit l’Unaf, le désir d’enfant reste fort, évalué à 2,39 enfants en  moyenne par  couple. L’enjeu mérite une  volonté  politique forte à la hauteur du besoin.  Commençons par quatre mesures fortes qui rétablissent intégralement le quotient familial,  les  allocations familiales  découplées  de toutes conditions de ressources et considérées  comme une politique volontariste de la natalité, un effort concentré sur le  2ème et le 3ème  enfant, une lutte impitoyable contre la décohabitation dans le logement social. Il faudra adjoindre une panoplie de mesures visant à concilier vie professionnelle et vie familiale,  à commencer par la  prise en compte du sous-équipement en maternités de proximité,  du manque criant  de solutions de garde du jeune enfant, en crèches et à domicile, estimé à 200 000, et qui pèse lourdement sur les choix entre carrière et rôle parental.

Un devoir politique.

Promouvoir une renaissance démographique constitue un investissement dans l’avenir du pays qui devra être  prioritaire. Une politique ambitieuse de  la  famille, telle que décrite ci-dessus, réclame des  moyens et doit s’appuyer sur un volontarisme sans faille dans la durée. Ce n’est  pas  avec du « en même temps » qu’on y arrivera.  Car il  ne s’agit pas que d’une affaire de dispositifs, il y faut aussi la volonté de promouvoir un monde capable  d’accueil et d’espérance. Le plus difficile sera d’agir sur les  mentalités, de braver les  vitupérations des néo-féministes et de leurs suppôts wokistes, avec leur litanie de droits individuels tournés sur eux-mêmes, de passer outre les  invectives alarmantes des écolos déclinistes qui annoncent la fin du  monde à chaque tournant… La garantie pour les femmes que devenir mère ne les empêchera  pas de travailler est une des clés  de la fécondité. Oui, il faut démontrer qu’il vaut  mieux avoir un enfant qu’un chien, et non l’inverse comme le  proclament les  Espagnols. Les défis sont multiples  tels  que  l’allongement des études, l’émergence (et c’est heureux) des femmes cadres, la répartition des tâches dans  le couple qui doit encore  progresser, la montée en puissance du célibat et le zapping des partenaires… Aucun n’est insurmontable.  Le fait que 60% des enfants naissent hors-mariage et que les décohabitations se fassent généralement au détriment des femmes en les plongeant souvent dans la pauvreté et la précarité, doit être combattu vigoureusement, quitte  à faire hurler les adeptes du mouvement Ginks et des écolos féministes qui refusent que « leurs utérus ne soient une affaire d’Etat ».

Ben si ! Désolé !