HISTOIRE
LES RAVAGES DES PEDAGOGISTES
LA TARTE A LA CREME DU GRAND DEBAT

ACCABLANT … ET AFFLIGEANT !

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Surréalisme.

Le Premier Ministre qui vient sur le perron de Matignon affirmer que « la séparation des pouvoirs n’ a pas été respectée » à propos du rapport de la commission parlementaire du Sénat, sombre dans le ridicule et confirme qu’il n’est pas à la hauteur de sa fonction. Les contre-feux organisés pour détourner l’attention de ce que ce rapport contient, sont à la fois pénibles et affligeants.  Que ce soit Mme Belloubet, M. Griveaux ou les députés LRem avec les mêmes éléments de langage pour minorer des dysfontionnements graves et des parjures, tous interviennent  pour dénoncer la forme et se gardent bien d’aborder le fond. Il est clair que ça n’est pas comme ça qu’on va réconcilier les Français avec le monde politique. La fébrilité qui règne dans la majorité et à l’Elysée est symptomatique d’un exécutif qui perd les pédales, jusqu’au plus haut niveau. Des réactions à mettre en relation avec le « Qu’ils viennent me chercher ! ». L’affaire Benalla est tout sauf la dérive d’un homme seul, ce qu’on voudrait nous faire croire. Oui, le déni est surréaliste !

Un rapport accablant.

Le Sénat a poursuivi jusqu’au bout son enquête sur l’ancien conseiller de l’Elysée qui a  commis des voies de faits  en usurpant une fonction policière qu’il n’avait pas, était muni d’un port d’arme bizarrement obtenu, avait voyagé avec des passeports diplomatiques qu’il n’aurait jamais dû garder, pris des contacts avec des gouvernements africains alors qu’il n’était chargé d’aucune mission officielle et évolué dans des milieux russes qui ne sont pas tout à fait bienveillants pour la France. Les abus de pouvoir, manipulations et mensonges dont est truffé ce feuilleton ne sont pas du côté de la Haute Assemblée, mais bien le fait de ce curieux garde du corps qui n’en était parait-il pas un, mais qui ne semble guère s'embarrasser de scrupules et des manquements du cabinet présidentiel. Et on ne peut que se féliciter de la persévérance des sénateurs, dont le travail a révélé les pratiques pour le moins curieuses de l’Elysée. Sauf que cette comédie où on semble avoir menti jusqu’au plus haut niveau pouvait aussi mettre en danger la sécurité nationale, à travers les dysfonctionnements du sommet de l'État.

Le déni n’est pas une solution.

Le camp macronien voudrait nous faire croire que le comportement de Benalla et l’influence qu’il avait acquise au cœur du pouvoir, est facile à comprendre et donc faire un procès est inutile. Emmanuel Macron et son entourage se seraient laissé conquérir par le « bagout » d’Alexandre Benalla. Tout ce qui est établi : que cet homme avait des passeports diplomatiques officiels et un téléphone crypté, qu’il a effectué des missions à l’étranger, qu’il avait des relations avec un oligarque russe, tout cela ne serait que dérive personnelle et débrouillardise. C’est tout juste si on reconnait que son cas a été traité avec laxisme (le mot est faible) par ses supérieurs.  Cet étalage de faiblesses ne suffirait pas à constituer un dossier à charge contre les collaborateurs du président de la République, si ce n’est lui-même ! Ce sont les mensonges que Benalla a pu faire pendant ses auditions, ceux concertés de ses supérieurs hiérarchiques et les invraisemblances de certaines dépositions qui rendent ce rapport inquiétant. Car l'entourage du chef de l'État n'a jamais réussi à justifier l'injustifiable.

Le Sénat est dans son rôle.

Le Sénat ne se juxtapose pas à celui des juges, dans sa mission de contrôle du fonctionnement de l’exécutif, et "la commission d'enquête ne constitue pas un précédent dangereux", comme l'affirme Aurore Berger, qui n'en est pas à une sottise près. Ce qui est dangereux c'est bien qu'il y ait une affaire Benalla ! Bien entendu, rien de ce qui se passe à l’Elysée ne peut être exclu du champ politique. Donc on va assister à des affrontements entre la majorité et les Républicains (LR) sur l’importance et le rôle des commissions parlementaires, c’est de bonne guerre. Quand on se souvient de la mascarade de la commission d’enquête de l’Assemblée, on se dit qu’heureusement il y a les gens sérieux du Sénat. Mais quoi qu’elle fasse, la République en Marche, en tout cas, ne peut échapper à l’affaire Benalla en la repoussant d’une chiquenaude. Les sénateurs ont raison: cette affaire ne révèle pas que la dérive d'un homme. Ils montrent que l’ancien garde du corps  a menti sous serment, et que des « dysfonctionnements graves » se sont produits à l’Elysée. Il est grand temps de mettre fin aux graves tribulations élyséennes et de remettre à plat le fonctionnement du Palais.

Et les mots, s’ils viennent, ne suffiront pas. C’est que pour gouverner, il ne suffit pas de bavarder.

 

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