HISTOIRE

NOUVEAUTE !

Pour faciliter la consultation de mes articles sur le climat et le réchauffement climatique, souvent il s'agit de compte-rendu de  lectures de livres, je les ai regroupés dans la colonne de gauche ci-contre dans "MES DOSSIERS". 

Il suffit de cliquer sur le titre qui vous intéresse pour ouvrir la page. 


LA LETTRE DE LA HONTE

Cédric-un-look-denfer-

Un comportement vieux comme le monde

Le harcèlement entre enfants, qu’ils soient écoliers, collégiens ou lycéens, est vieux comme le monde. A croire qu’il fait partie de la nature humaine. Il est difficile à combattre par les enseignants car  il est généralement couvert par la loi d’airain de l’omerta. Il est rarement apparent en classe, en tout cas difficile à déceler, je peux en témoigner. Mais dès lors  qu’il est connu ou dénoncé par les parents, par exemple, il doit être combattu et sévèrement réprimé par l’ensemble de la communauté éducative.

Bouc émissaire et « tête de Turc ».

L’école est hélas une source d’angoisse pour beaucoup d’enfants isolés, incompris, écartés des « bandes ». À chaque âge, l’être social est confronté à l’hostilité du milieu et ne doit montrer aucune fragilité. Les réseaux sociaux  ajoutent une amplification néfaste et offrent un espace supplémentaire aux adeptes du harcèlement,  méthode cynique pour détourner l’attention du groupe vers un bouc émissaire ou un individu à stigmatiser sous des motifs variés, aspect physique, trait de caractère,… L’apprentissage du respect de l’autre et de la bienveillance mutuelle pour être efficace doit s’accompagner d’une grande vigilance de  la part du corps enseignant sur  les  comportements des élèves. Encore faut-il que les  personnels aient reçu une formation adéquate pour les déceler, ce qui est loin d’être le cas.  

Les carences de l’institution.

Depuis quelque temps, le nombre des suicides d’adolescents va s’accélérant. Et l’on est obligé de constater que le système éducatif ne semble pas à la hauteur. Le cas de Nicolas est emblématique et a  enfin provoqué  une réaction que l’on voudrait salutaire. En mai dernier, les parents de l’adolescent avaient adressé une lettre indignée et sévère à la direction de son établissement, inquiets de la réaction insuffisante des personnels concernés pour mettre fin à une situation qui n’évoluait  pas. Le  jeune de 15 ans, rendu profondément dépressif par le harcèlement qu’il subissait, a fini par se suicider. Le  comble a été atteint avec la lettre du Rectorat qui a été envoyée aux parents : l’administration a voulu voir dans leur requête un comportement agressif et excessif, allant jusqu’à  mettre en doute la réalité des faits. Pire, elle a dénoncé un libellé indigne et les a menacés de poursuites judiciaires graves. On reste glacé par le déni et la froideur d’un texte cautionné par le Rectorat. Ce qui en dit long sur le chemin à parcourir.

Une honte !

Le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a aussitôt déclaré que la lettre de l’Académie était une « honte ». Réflexe largement partagé par l’opinion. De toute évidence, les dirigeants de l’Académie semblent n’avoir eu qu’une préoccupation : protéger l’ordre établi et se protéger eux-mêmes,  abandonnant la victime à son triste sort. D’insensibles technocrates dans toute leur splendeur. A quelque chose, malheur est bon !  Le Ministre de l’Education  semble décidé à engager une réforme profonde pour mettre les  harceleurs hors d’état de nuire, et leurs familles face à  leurs responsabilités. Il se devait de réagir à ce qui est apparu comme l’absence de toute compassion, le refus d’enquêter sur l’affaire, la négligence répandue qui permet de masquer les différends au moyen des consignes réglementaires.

Un travail de longue haleine.

Gabriel Attal a manifesté sa volonté de créer un électrochoc en convoquant tous les Recteurs et en annonçant des sanctions, en même temps qu’il faisait des propositions qui devraient protéger les plus fragiles des écoliers, collégiens et lycéens et apporter un peu d’assurance et de répit aux parents d’élèves. Cependant, il s’agit d’un travail de longue haleine qui nécessitera un effort considérable et en profondeur, et qui ne débouchera pas toujours sur un succès, tant sont nombreuses les agressions du groupe sur un individu isolé, qu’il s’agisse du harcèlement, du bizutage ou de toute forme de mise à l’écart et de stigmatisation. On l’a vu avec le suicide récent de Marie dont les parents mettent en cause le réseau « Tik Tok » contre  lequel ils ont porté plainte. C’est une question qui mériterait un débat national, car dans la société d’aujourd’hui, les atteintes à la personne sont fréquentes et  multiples, et l’autorité trop souvent remise en cause : que penser quand des élèves convoqués  par un chef d'établissement ressortent de son bureau en se marrant ouvertement (vécu). Les réponses  doivent prendre des formes multiples : formation des personnels, de vraies punitions contre les harceleurs, interdiction de l’usage des réseaux sociaux avant 18 ans (les Chinois le font bien), port de l’uniforme qui apaiserait les relations entre adolescents car il effacerait les différences…

Il n’en reste pas moins que dans le cas de Nicolas, l’Institution s’est couverte de honte et le prix payé reste inacceptable. 

 

 

 


L’INFO EN BREF

Iran voileIl y a un an !

 

Voici quelques brèves qui auraient pu vous échapper.

BCE.  La  Banque centrale européenne vient de nouveau de relever ses taux directeurs de 0,25% ce qui les  hausse à 4,75%. C’est la  10ème consécutive.  Elle pourrait constituer un frein supplémentaire à la  croissance européenne déjà en berne. Christine perdrait-elle la main ?

OPEP+. Le  cartel  pétrolier maintient la pression sur les cours du pétrole en limitant sa production  pour atteindre les 10$ le baril.  Un serpent qui se  mord la queue puisque le prix va produire une baisse de la consommation et si on y rajoute le ralentissement chinois, le  mauvais calcul  apparaîtra très vite.

UE. Ursula a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions chinoises sur les voitures électriques. Fin de la naïveté. La Chine  accuse l’Europe de  protectionnisme et menace de représailles : gonflée !

CHINE. C’est la 4ème mois consécutif de baisse des exportations. Et  avec le ralentissement de la consommation intérieure, les importations baissent aussi.  Rien ne va pour Xi le bouffi.

PACTE. Peu d’enseignants veulent travailler plus pour gagner plus. No comment !

BHARAT. L’Inde devrait bientôt changer de nom. Le  pays qui vient de dépasser  la Chine  en peuplement  connait aussi une forte croissance économique. Modi veut-il nous signifier qu’il  entend faire son beurre ?

ABSENT. En France, en 2022, 47% des salariés ont été absents au moins une fois au travail.

SENAT. 1800 candidats pour 170 sièges sur 348. Rappelons, seuls les  « grands électeurs votent ». Si je votais, ce serait pour la liste Piednoir… Au Sénat, il faut des élus  qui bossent !

35 Teq/hab. C’est l’empreinte carbone du Katar : 35 T de CO2 par habitant. Plus du double des Etats-Unis. En France on est  à 9 tonnes !

TRANS. Un gynécologue est poursuivi par une femme « trans » parce qu’il a refusé de l’examiner. Bah, évidemment, changer de genre, ça n’est pas changer de sexe.

INOX. Michel Drucker a 81 ans. 

ET DE 11 ! Elon Musk  est père d’un onzième enfant.  Le garçon se prénomme « Techno Méchanicus » (si, si !). Le papa ne dit pas si c’est une indication sur le mode de procréation.

 

 


"G 2" GROTESQUE A VLADIVOSTOK

Kim et poutine

 

Faute de G20, Poutine aura eu son « G2 ».

Et quel G2 : la rencontre de deux parias, l’un qui ne peut plus sortir de son pays parce qu’il est  poursuivi par le TPI pour crimes de guerre et contre  l’Humanité, l’autre qui dirige la  pire dictature à la surface du globe, soumis par l’ONU à de sévères sanctions internationales ! Y a-t-il quelque chose de plus grotesque que cette rencontre à Vladivostok entre Vladimir Poutine et  Kim Jong-Un ? Elle raconte l’abaissement de la Russie qui en est réduite à pactiser avec l’ennemi international numéro un.

L’abaissement de la Russie.

Le maître du Kremlin donne ainsi au monde l’image d’un chef d’Etat si contraint par son isolement qu’il en est réduit à aller chercher un allié microscopique jusque dans les profondeurs du totalitarisme et de l’indignité. Voilà la grande Russie qui rêve de faire renaître un tiers monde monté contre l’occident, avec un impérialisme qui n’est rien d’autre qu’une vaste organisation pour faire chanter les pays et forcer les plus pauvres à la payer d’une manière coercitive, acculée à s’acoquiner avec un dictateur paranoïaque pour se procurer les armes qui lui manquent et pouvoir faire face  au conflit qu’elle a déclenché avec l’Ukraine. On a vu avec quel faste Kim Jung Un a fêté les 75 ans de sa « République populaire », spectacle entièrement factice d’un  peuple de playmobiles  qui marchent au pas et à la  baguette mais qui en réalité crève de faim pour permettre à son maître de s’amuser  avec ses  missiles qu’il envoie quotidiennement en l’air. Le rendez-vous avec Poutine prend des  allures d’autant plus grotesques que le leader Nord Coréen s’y est rendu dans son train blindé extravagant, tellement lourd qu’il ne dépasse pas les soixante kilomètres à l’heure.

Le flirt de deux filous.

Poutine a attendu sagement Kim et, dès qu’ils se sont vus, ils n’ont parlé que d’ogives nucléaires, le dada de Kim, qui s’amuse à envoyer des fusées stratégiques dans le ciel du Japon et de la Corée du sud. Et voilà deux filous fiers de nous jouer la farce des retrouvailles. Poutine s’efforce de montrer sa munificence, et de ce fait Kim devient le chef d’un État  puissant. L’idéologie et la diplomatie n’ont rien à voir avec les intérêts bien compris des deux nations. Kim lâchera Poutine quand les chinois qui garantissent sa survie le lui ordonneront. Ils forment néanmoins une coalition de dictateurs particulièrement dangereux. Pendant qu’ils discutent, les conseillers de Poutine répandent des éléments d’information sur la capacité de Moscou à lancer de nouvelles agressions.  Au moins les choses sont claires : ce n’est pas Kim qui intéresse Poutine, c’est son arsenal d’armes et de munitions. Pour le dictateur nord-coréen, la lutte que mène Poutine en Ukraine est une « lutte sacrée contre l'impérialisme occidental ».  Le tout est de savoir comment ils vont contourner les interdits internationaux  pour que la Corée puisse  livrer la  Russie sans que les « gros yeux américains » ne le voient. En échange, la Russie   enverra un cosmonaute coréen dans l’espace et en remerciement, Poutine  a accepté une invitation à se rendre en Corée du Nord (pour voir son futur modèle de gouvernance ?).

Une fiction théâtrale.

Comment le vieux roublard du Kremlin et le jeune Kim qui se balade dans son train blindé pourraient-ils être crédibles ? Les images fournies par la télévision d’Etat, dont le ridicule le dispute au burlesque, sont suffisamment explicites : elles prêtent à rire tant  tout se passe comme s’ils jouaient une pièce de théâtre complètement fictive, avec des personnages dont ils campent fort bien les caractères et l’idiotie, quitte à ce que le monde se moque d’eux. Il n’empêche que les deux compères sont des gens très dangereux car ils ont la capacité de détruire le monde, y compris eux-mêmes. Ce qui les retient, c’est évidemment leur paranoïa, Poutine, physiquement lâche et tenant à une vie prospère ne donnerait sa place à personne et Kim qui n’osait même pas rêver de la reconnaissance  de son régime et des honneurs à lui accordés par la Grande Russie.

Deux pays privés d’avenir.

Il faut donc leur faire savoir que le droit international existe et que s’ils l’ignorent, ils paieront pour leurs crimes. L’idée même qu’on puisse négocier avec ces gens-là est consternante. Ils n’ont que du vent à vendre. Ils ont violé le droit pendant des décennies, le droit devra les aplatir. Et ce droit, c’est nous qui le possédons. Présidents-fantoches, dictateurs de pacotille, gangsters au pouvoir, ils tomberont, tôt ou tard, de leur piédestal. La Corée du nord n’a pas d’avenir tant qu’elle est dirigée par une marionnette, à l’ombre du dictateur chinois. La Russie n’a pas d’avenir si elle ne retourne pas au pluripartisme, maintient la détention politique et n’organise pas des élections libres. Le temps finira par faire son œuvre.

 


SI J’ETAIS MINISTRE DE L’EDUCATION…

école de la république

 

Vous allez dire : « pour qui se prend-il ? ».

Quand on voit dans quel état se trouve notre système éducatif et la tâche qu’il faudrait accomplir pour le remettre debout, je n’ai pas de scrupules à me dire que  je  pourrais faire mieux que tous ceux qui ont occupé la  place rue de Grenelle. Nul  doute que Gabriel Attal c’est mieux que Pap N’Diaye et  les quelques  mesures qu’il a prises à son arrivée  augurent  d’un début sur de meilleures bases. Mais la  tâche est immense, et le gaillard a beau être habile et savoir écouter, avoir  la  caution du « château », je parie que la machine ne tardera  pas à la broyer. L’étage des Inpecteurs généraux est redoutable …

C’est que tout est à reconstruire. 

Je ne vais  pas passer en revue tous les problèmes et toutes les insuffisances  de la machine éducative : chacun les connaît,  qu’il s’agisse des performances en lecture ou en mathématiques ou en sciences, l’augmentation du nombre des illettrés que les performances mirifiques aux bacs n’arrivent pas à cacher, sans  parler des inégalités qui vont croissant avec près de 80 000 jeunes qui sortent chaque année sans aucune qualification. Du côté des enseignants, ça n’est guère réjouissant : attractivité du métier en berne, démissions galopantes et recrutement quasi en panne. Et quand on pense que plus de 300 000 enseignants partiront en retraite d’ici 2030, c’est-à-dire demain, on mesure l’ampleur de la tâche !

Une tâche gigantesque mais  pas impossible. 

D’abord  parce que les  moyens sont là : un budget de 64,2 milliards d’€ pour  12 millions d’élèves, une dépense qui a progressé de 7% du PIB depuis les  années 80, largement au-dessus de la  moyenne de l’OCDE. Alors, que faut-il faire ? 

La première chose c’est de sortir du déni.

Se soucier d’interdire le port de l’abaya et réfléchir à l’instauration d’un uniforme pour les scolaires, c’est nécessaire, mais on n’est pas sur l’essentiel. Il ne faudrait pas que notre Ministre se contente d’agir sur ce qui est « périphérique ». Je ne suis pas  certain qu’il soit sorti du déni sur  l’amplitude de l’effondrement  du système. Tout est à reprendre de fond en comble et le plus vite sera le mieux, avec deux priorité  en tête :  exclure le  « wokisme »  de  la machine et faire barrage à l’islam politique dont l’abaya est l’arbre qui cache la  forêt,  les  deux  constituant un frein redoutable à la transmission des connaissances indispensables à la formation de citoyens libres et responsables.

Deux réformes profondes s’imposent qu’il faut  mener en parallèle. 

Débureaucratiser et dépyramidaliser un système figé au centralisme asphyxiant,  dévoreur de moyens au détriment de la qualité de l’enseignement ; entreprendre immédiatement une refonte de  la formation des   enseignants par la fin du concept unique « prof de la maternelle à l’université » qui a montré son inefficacité et son ineptie pour un coût qu’on ne retrouve pas dans les compétences.  

Le système éducatif selon mes vœux est d’abord décentralisé auprès des régions avec une large autonomie des établissements, l’Etat gardant la maîtrise des contenus et du contrôle des personnels par l’évaluation fréquente pour assurer la cohérence des carrières et des enseignements. Dans la réorganisation, un soin particulier doit  être apporté  à  la maîtrise des savoirs fondamentaux, lecture, écriture et  mathématiques, grâce au relèvement des heures qui leur sont consacrés, avec un effort ciblé sur le primaire.

Des personnels bien formés.

Qualité de  l’enseignement et primat de la connaissance nécessitent des personnels bien formés et bien encadrés grâce  à une formation continue tout au long de la carrière. Ces deux exigences  passent par  une réhabilitation  matérielle et  morale du métier.  L’effort financier qui vient d’être engagé sur les rémunérations devra  être  poursuivi et s’accompagner d’une gestion dynamisée des carrières rendue possible par la déconcentration et la débureaucratisation. Pendant plus d’un siècle, les « élèves-maîtres » ont appris, dans les écoles normales  d’instituteurs à servir  la nation.  Il faut renouer avec  cet esprit-là. Pour l’avoir vécu, j’atteste aujourd’hui qu’il est  légitime d’en avoir la nostalgie. Dans chaque département, les  écoles normales  de filles et  de garçons  fournissaient un corps d’élite sorti du peuple par son recrutement au service du peuple  dans sa mission.  Au début, on a parlé des « hussards noirs » à cause de  leur costume uniforme, gage de sérieux,  sur  l’ensemble  du territoire. 

Les  écoles  des  « arts  pédagogiques »

Aujourd’hui, il faut réintroduire cette dimension dans la formation des professeurs en mettant en place  dans chaque département, des  « écoles des arts pédagogiques », recrutant à  bac +2 pour les écoles primaires et les collèges, et la licence pour les lycées, des élèves-professeurs à qui on  proposera l’étude des disciplines nécessaires pour enseigner :  conduite de projet, animation d’équipe, gestion des situations conflictuelles, connaissances sur le fonctionnement du cerveau établi par les neurosciences, épistémologie des sciences éducatives, sociologie, sensibilisation aux différentes sortes de handicaps, utilisation et place de l’intelligence artificielle… en plus des  connaissances indispensables dans chaque discipline ou spécialité garanties par le diplôme  de départ. La formation s’étalerait sur deux ans. La première année consacrée à l’étude théoriques des savoirs et techniques, la seconde à des stages en classes d’application,  le tout étant validé  par un certificat final d’aptitude et de compétences pédagogiques. A notre  époque, nous avons besoin de professionnels hybrides autant enseignants que « développeurs sociaux ». L’encadrement dans ces « écoles des  arts pédagogiques » devra faire appel à un personnel trié sur le volet  et reconnu pour ses compétences : l’idéal serait qu’il sorte lui-même d’une « école nationale supérieure des arts pédagogiques » centrée sur les valeurs de la République laïque, une et indivisible, comme  les professeurs des écoles normales sortaient eux-mêmes de «  l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud ». On évitera ainsi les discordances qui existent aujourd’hui entre les Inspe selon l’université à laquelle ils sont rattachés.

Les méthodes du futur.

On ne redessinera pas l’école du futur  en l’appuyant sur les méthodes et inspirations de l’éducation (dite) nouvelle, issues du siècle dernier, type Freinet, Montessori et Cie , d’ailleurs condamnées par les  neurosciences comme improductives en matière d’apprentissage par  le cerveau. Cette école,  centrée sur la réussite scolaire devra  mettre l’accent sur le développement de  la personnalité de chaque élèves et sa capacité à donner du sens à ses apprentissages, à développer sa confiance en lui en même temps qu’elle lui donne les enseignements fondamentaux et lui transmets les  concepts de vie en société fondé sur la citoyenneté et le civisme.

De ce point de vue, l’enseignement professionnel, que le gouvernement souhaite revaloriser, ne saurait se limiter aux incantations habituelles, et se focaliser sur l’exigence d’une meilleure articulation entre la théorie et l’expérience, entre l’esprit et la main, en irriguant l’ensemble du système éducatif parce qu’en fait, cela concerne l’ensemble des enfants, quels que soient leur milieu social et leurs ambitions. De même, il faudra revoir le fonctionnement du collège qui perpétue de fait l’école à deux vitesses faute de pouvoir pratiquer la pédagogie différenciée.

On aura alors une chance de construire un système éducatif  de  l’épanouissement de la  personne et de la démocratie locale, partant de la démocratie tout court.

 


L’ABAYA, UNE VOLONTE DE SUBVERSION

Laicite

 

La France « une et indivisible ».

La  France n’est pas un  pays comme les  autres.  Depuis la révolution de 1789, elle est une « République une et indivisible », ce qui veut dire qu’elle ne reconnait  qu’une communauté : la  communauté  nationale faite de l’ensemble  de ses citoyennes et citoyens.  Pour éviter les tentations communautaristes, d’origine religieuse notamment, elle a ajouté  à sa définition le  principe  de laïcité, défini  par la loi de 1905 qui séparait à l’époque l’église et l’état, plus généralement les religions de l’état. Ce principe s’applique à  tous les lieux publics  et  a été reprécisé par la loi contre les signes  ostentatoires  d’appartenance, notamment  dans les établissements scolaires.  Quand j’étais   gamin, j’avais un insigne « cœur vaillant » cousu sur mon béret que j’étais obligé  de retourner afin qu’il ne se voie pas pour entrer  à l’école. Ce n’est  donc pas  nouveau. Ce qui valait pour mon écusson notoirement chrétien vaut aujourd’hui pour l’abaya !

Pourquoi l’abaya ?

Les  motivations de celles qui veulent porter l’abaya sont nombreuses et variées : il y a les filles musulmanes qui cèdent à la pression du foyer, dominé par le père et les fils. Il y a celles qui croient obéir à une règle imposée « par Dieu » au nom de la pudeur, alors qu’il s’agit d’une lecture rigoriste du Coran.  Comme pour le « foulard », il  y a  débat entre les musulmans.  Mais il y a aussi celles qui estiment faire leur devoir, c’est-à-dire défier la République et en finir avec l’unité laïque à l’école. Ce n’est pas anecdotique ; ce qui est en jeu, c’est l’unité de la République au sein de laquelle seraient créées des enclaves où les convictions religieuses l’emporteraient sur le principe de laïcité  et où s’appliqueraient d’autres lois que celles de la République. Ne soyons  pas naïfs, on sait bien qu’il existe des activistes qui veulent se servir de leur religion comme d’un outil  politique pour marquer leur influence.   

La  religion n’est pas  en cause.

Il y a  mille moyens pour les jeunes musulmanes de s’habiller en préservant leur pudeur sans avoir recours à une tunique qui est ostensiblement un marqueur communautaire. En France, la religion appartient à la sphère privée et se pratique dans les lieux appropriés qui ne sont pas remis en cause, sauf quand ils sont le lieu de discours politiques subversifs. Gabriel Attal a interdit l’abaya et son correspondant masculin, le kami, purement et simplement, ce qui a pour effet de clarifier le débat. Il est combattu par un concert de critiques, de la France insoumise et d’EELV, qui retournent contre lui sa propre argumentation : l’abaya serait en conséquence un signe, certes religieux, mais qui démontrerait l’aspiration à la liberté des jeunes musulmanes. L’interdire reviendrait à supprimer la liberté de cacher leur corps. Raisonnement qui relève du sophisme car elles brandissent leur liberté au nom d’un autre  logiciel qui n’est pas  celui de la République, ce que nos bonnes âmes islamogauchistes  se gardent bien de voir, par hypocrisie, obscurantisme idéologique et calcul électoral  démagogique.

Un phénomène minoritaire.

Rappelons tout de même que le phénomène reste  largement minoritaire : le Ministre de l’Education estime à 513 le nombre des établissements scolaires concernés. Le jour de la rentrée, environ 300 élèves ont  voulu enfreindre la consigne et seulement 67 ont refusé de se soumettre à la règle. Il n’empêche que la religion, affaire privée, tend à devenir publique et prosélyte. Les pouvoirs publics doivent combattre ces dérives avant qu’elles ne s’étendent – ce qui était en train de se produire - en s’appuyant sur la loi. Quand on chasse les promoteurs de la laïcité, on met en péril l’éducation des enfants, les principes d’égalité et de fraternité. Ces facteurs de division doivent être détruits de manière impitoyable avec les moyens qu’offrent les institutions. Ce qui n’empêche par de respecter les musulmans, de loin les plus nombreux, qui jouent le jeu républicain.

Pourquoi pas l'uniforme...

Autrefois, l'uniforme, c'était la blouse grise... Mais  pourquoi pas instaurer dans les écoles et collèges  le  port d'un uniforme, le même pour tous, dans toute la France  ! Cela réglerait le problème de l'abaya et aussi celui  de nos Perettes contemporaines  qui vont "légères et court vêtues", short minimal, seins moulés et ventre à l'air, souvent à la limite de l'outrage  à la pudeur. Un peu de bienséance ne nuirait pas !

 


L’ACTU DE LA RENTREE EN BREF

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88% des Français sont partis en France, cet été.  Ils ont bien raison, puisque c’est, paraît-il, le plus beau pays du monde !

1 355 milliards d’€ dorment sur les comptes bancaires des Français… qui ne rapportent rien. Quand on y pense, c’est du gâchis : placés ne serait-ce qu’à 3%, ils rapporteraient 40 milliards !

C’est la rentrée :

Pour les enseignants, pas un ne percevra  désormais  moins de 2 000 € par mois, sans compter   les  apports supplémentaires s’ils adhèrent au « pacte » … bon, avec des heures sup, évidemment. Ce  qui n’empêche pas les  études sur  le niveau scolaire d’être déprimantes.

12 millions d’élèves reprennent aujourd’hui le chemin de leur établissement : 6,4 millions dans les écoles, 3,4 millions dans les  collèges, 2,2 dans les lycées dont 620 000 en lycées professionnels.

C’est aussi aujourd’hui qu’entre en application l’interdiction de l’abaya.

Le  tarif réglementé du gaz d’Engie va augmenter de 8,7% ce mois-ci.

Et l’inflation repart à la hausse à 4,8%

C’est aussi la rentrée pour les syndicats : ils appellent à la mobilisation le 13 octobre. La  solution c’est la manif’…  (On connait le refrain)

Ailleurs dans le  monde :

La  Chine reste en panne avec 0,8% de croissance au 2nd trimestre.  Et  ça risque de se prolonger. Le chômage des jeunes a explosé.  Tous les moteurs sont grippés et la   crise financière du bâtiment ne rend pas  la situation plus aisée. Deux raisons principales : la reprise en main de l’économie par le PC et la  réorientation vers  le marché intérieur. Avec  les effets  inévitables : paralysie des initiatives et corruption.  A cela s’ajoute la chute de la population active due au vieillissement. Résultat : fuite massive des capitaux (plus de  11 milliards de dollars au cours de la 1ère quinzaine d’août).

La dette de  la Chine s’élève à 18 000 milliards de dollars (300%  de  son  pib).  Heureusement elle est détenue par  la  Chine. Ce qui ne la met pas à  l’abri d’une crise financière par la faillite des banques. XI Jinping a  méthodiquement détruit les fondements des « 40 glorieuses ». Et comme l’idéologie ne peut pas  avoir  tort  …

La Russie peut remercier la Chine. Les banques chinoises sont venues à la rescousse des banques russes après la mise en place des sanctions post-invasion en Ukraine. Leurs prêts ont été multipliés par 4 en seulement 14 mois. Parallèlement, le commerce entre les deux pays a explosé pour atteindre un record de 185 milliards de $. Xi Jinping attendra probablement la fin du conflit pour présenter la note à son nouveau vassal, et compte  tenu de la situation de son pays, il ne fera pas de cadeau. C’est beau les économies contrôlées  par  les dictatures.

Aux Etats-Unis, les réserves d'épargne qui ont permis aux salariés américains de rechigner à revenir au travail et d'être plus exigeants en matière de rémunération se sont épuisées. Et les crédits à la consommation ont atteint des records. Plus le choix donc, il faut revenir travailler. Mais parallèlement à cela, la situation économique se dégrade : les entreprises de la tech licencient massivement et depuis quelques mois toutes les entreprises sont sous pression du fait d'une demande qui commence à s'étioler et elles recrutent beaucoup moins. Résultat : le  taux de chômage remonte à 3,8%,  et les créations d'emplois continuent à baisser sous la barre des 200 000 par mois alors que les créations d'emplois des mois précédents sont revues à la baisse. A suivre.

Ah, j'oubliais, c'est  aujourd'hui l'anniversaire de la création de  la IIIème République, le 4 septembre 1870  !


LES 12 HEURES DE L’ELYSEE

Macron partis

 

Je ne sais pas si l’expression deviendra  aussi emblématique que les « 24 heures  du Mans », mais l’exercice inventé par Emmanuel Macron fera quand même date, car c’est tout de même une double performance qui a été réalisée  à l’occasion de son grand « raoût »  avec les responsables  des partis politiques : évidemment la durée du rendez-vous, douze heures chrono, et le fait qu’ils soient tous restés. La réunion de Saint-Denis reçoit logiquement deux interprétations opposées, selon qu’on est au pouvoir ou qu’on n’y est pas. On peut  reprocher au président de la République de compter sur sa force de persuasion, mais au fond il a quand même réussi, comme le dit son porte-parole, Olivier Véran, à ouvrir un dialogue entre des gens qui ne se parlent jamais et ne se voient jamais.  C’est déjà une réussite en soi. Même  si le face-à-face a été strictement à huis clos, même les  téléphones étaient exclus, commencent à filtrer les infos  sur son contenu : des élus se sont parlés et se sont adressés au gouvernement avec un minimum de sincérité. Ils ont cru de leur devoir d’exprimer leur scepticisme sur une méthodologie qui n’appartient qu’au président, mais cette fois, ils ont collaboré. Et  de  son côté, Macron a joué le grand jeu : pas de conseillers, pas de dossiers, seul un bristol  en main.

A  la sortie, les postures.

Tard  dans la nuit, on a  pu entendre les délégations  commenter l’épisode à leur sortie : les  LFI  n’ont rien vu d’intéressant, le RN a  surtout exposé  son point de vue sur les dossiers qui le préoccupent, … Bref  l’opposition ne cache pas sa déception, mais alors  pourquoi sont-ils restés ? La durée de la séquence rend leur jugement peu crédible. L’objectif de ce rassemblement d’élus était de mettre en exergue les dossiers autour desquels un consensus est possible. Trois thèmes ont été abordés : l’ international, la réforme des institutions et « comment faire Nation ? ».  Et  manifestement, le  Président, en jouant la carte du confidentiel et de la confiance, a ouvert quelques brèches dans les certitudes de ses  oppositions et les soutiens de la macronie s’émerveillent de ce que la conférence se soit produite et ait tenu ses objectifs au-delà de ce qui était espéré. Aussi profonds que soient les clivages entre le gouvernement et  l’opposition, un dialogue de douze heures ne pouvait pas ne pas porter quelques fruits.

Mais au-delà, la vraie politique…

Les chefs de parti auraient pu sécher l’invitation ; ils sont venus. Ils auraient pu mettre en scène une sortie anticipée ; ils sont restés jusqu’à 3h15, même ceux qui avaient juré ne pas rester au dîner. Ils auraient pu prévenir qu’on ne les y reprendrait plus ; ils ont tous accepté l’idée de renouveler l’exercice. Si l’exercice a fonctionné, c’est aussi parce que chacun y trouve son compte et qu’Emmanuel  Macron s’est  montré habile. Il  savait qu’il avait autour de la table, Bardella, Ciotti et Bompard, des seconds couteaux avec qui le président de la République a échangé sur un pied d’égalité, allant jusqu’à partager avec eux, sur la crise en Ukraine par exemple, des documents devant rester confidentiels. Un signe de confiance qui est une preuve de considération. Et qui se sait considéré se sent forcément flatté. Une manière de les aider à sortir par  le haut de la séquence :  La Nupes a pu se  montrer plus respectueuse de  la démocratie, ce qui change de son spectacle habituel, le RN y a  validé son label définitif d’appartenance au camp républicain.

On attend la suite.

Alors  forcément, il devra  y avoir une suite.  Car rien n’est réglé. On a dessiné  les  contours d’une vague conférence sociale, entrevu quelques avancées de  réforme  des rouages démocratiques. Il faut désormais passer d’un coup réussi à une démarche utile. Cette nuit de la Légion d’Honneur créera-t-elle une émulation et des solutions concrètes? C’est un autre pari. Mais tous les partis en sont désormais coresponsables. C’est ce que voulait Macron. 

Est-il  pour autant moins seul ?

 


EPICURE A LA PLAGE

épicure à la plage 2

 

Une présentation de la vie et de la pensée d'Epicure.

L'auteure retrace son parcours, dans une Grèce antique sur le déclin, de sa naissance sur l'île de Samos à ses enseignements à Mytilène puis à Lampsaque, en Asie Mineure. Elle décrit les grandes lignes de sa doctrine, basée sur une recherche des plaisirs immédiats, ainsi que sa conception du monde dans la lignée du penseur Démocrite.

Incroyable modernité.

L’ouvrage  d’Hélène Soumet a le  mérite de mettre la  philosophie à la portée  de tous. Elle met en lumière la pensée d’Epicure à travers les étapes de sa vie. On découvre surtout que la plupart d’entre nous a gardé une idée fausse faite de clichés : un épicurien ce serait un bon vivant, un gourmet avide  de bonne chère, voire un débauché. Grave erreur.  Le  sage épicurien est invité à jouir de tous  les  moments heureux qu’offre la vie s’il sait savourer chaque instant. En caricaturant, c’est le principe de la « première gorgée de bière » décrit par Philippe Delerm. Mais Epicure  va beaucoup  plus loin, il  milite pour  l’égalité des femmes avec les hommes, il condamne l’esclavage et dénonce  toutes  les superstitions et les religions au profit de la liberté intérieure du sage qui n’est esclave de personne. C'était  il y a ... 2 300 ans ! Un enseignement d’une incroyable modernité qui prône, dans la recherche du plaisir, une frugalité qui pourrait inspirer bien des écolos de notre époque.

Un penseur irrévérencieux et rebelle.

L'auteure nous propose dans son ouvrage de revisiter la vie et l'oeuvre d'Epicure en insistant sur l'importance de son oeuvre en son temps mais également dans la philosophie contemporaine. Michel Onfray s’en inspire.  Dans un monde chaotique, lors de la fin de l'hégémonie grecque, Epicure propose une conception scientifique du monde, conception atomiste suivant la pensée de Démocrite qui permet à l'homme de se débarrasser de tout obscurantisme. Délié de toute crainte et de toute croyance infondée, l'homme se recentre sur lui-même, mais pas au sens narcissique. Conscient d'être un condensé d'atomes perdu dans l'infini, d'être né par un hasard extraordinaire, conscient que la vie est quasi miraculeuse, l'Epicurien refuse l'hypothétique bonheur futur, évite l'ajournement de la joie, se réjouit de cette vie-là, de l'instant présent « ici et maintenant » et vit tel un dieu parmi les hommes.

Le parcours d’une vie.

Hélène Soumet commence par resituer le contexte historique avant de s'attaquer à la philosophie d'Épicure qui se construit à travers les étapes de sa vie de l’enfance à la vieillesse. Un cheminement qui permet de comprendre comment se construit la pensée du philosophe qui ne tarde pas à ouvrir, dans la tradition de l’époque, une « école ». On passe en revue la naissance d'Epicure,  le malheur des esclaves, les mortelles superstitions, on voit naître une folle théorie, avant qu’Epicure ne découvre  l’épreuve de la guerre. Puis ce sont les  écoles successives : Colophon, Lesbos, Lampsaque et le jardin d’Epicure. Un chapitre pour faire la part de l’Amour et de l’amitié et enfin la joie qui l'emporte sur la mort.

L’auteure  propose en fin de livre, une liste des personnages, un tableau des philosophes et une petite bibliographie bien utile pour ceux qui veulent aller plus loin.

Voilà un livre sans prétention, qui, comme le propose la collection promet « du plaisir dans un transat », et quand on est  face  à la mer, on rejoint Epicure … à la plage !

 


CE QUE LA MORT DE PRIGOGINE NOUS DIT DE POUTINE

Prigogine

 

Avec la Russie, on ne s’ennuie jamais.

Le chef de la milice russe Wagner, Evguéni Prigojine, est mort dans le crash de son avion privé. Prigojine a fait de son parcours sanglant une saga pleine d’effets extraordinaires et de rebondissements. Ce qu’il reste de sa tentative de putsch, du « pardon » de Poutine, de l’indifférence au danger du maître de Wagner, c’est l’image d’un avion qui a soudainement piqué du nez pour  s’écraser au nord-est  de  Moscou. C’est comme si, au cœur de la mafia russe, se déroulait un scénario implacable. Il aurait pu fuir, s’installer en Afrique, où il avait une armée et de l’or. Il a préféré s’exposer, par gloriole, pour ne pas quitter la scène, si bien qu’il n’a pas échappé à son destin. La Russie est un monde si particulier que non seulement la mort violente de Prigojine était attendue mais qu’en plus il n’existe pas d’autre moyen, pour les dirigeants de ce pays, de survivre après en avoir exécuté tant d’autres.

La vengeance est un plat qui se mange froid.

Sa mort brutale a des conséquences sur plusieurs continents. Ses mercenaires se sont battus sur le front ukrainien, avaient livré bataille en Syrie et en Libye et font le coup de feu en Afrique sahélienne. Ses fermes à trolls, des désinformateurs sur les réseaux sociaux, inondaient non seulement le continent noir mais aussi l’Europe et les États-Unis de leurs fausses informations. Il n’y a guère de doutes sur le fait que sa mort ait été une exécution froidement décidée, par Vladimir Poutine, évidemment. Prigojine invectivait et insultait publiquement l’état-major russe pour obtenir plus de munitions, avait lancé une compétition entre ses troupes et l’armée régulière. Mais il pensait que la victoire qu’il avait obtenue à Bakhmout, et à quel prix !, sa popularité dans les rangs due à sa gouaille et ses activités en Afrique, le rendaient intouchable. Il signa son arrêt de mort en lançant une colonne de blindés en direction de Moscou pour renverser, disait-il, l’état-major russe. L’humiliation fut mondiale pour Vladimir Poutine. Ses  condoléances hypocrites sonnent faux et ne trompent personne.

Wagner décapité.

Dans le crash sont également morts notamment Dmitri ­Outkine, le chef des mercenaires Wagner, ainsi que Valeri ­Chekalov, cerveau des opérations « civiles » du groupe. C'est toute la direction de la multinationale mafieuse qui a été décapitée d'un coup. Voilà  ce  qui justifiait la patience du tsar : il fallait un peu de temps pour monter le traquenard. Mais le délai a surtout permis d'anticiper les conséquences : recycler les mercenaires, rassurer la clientèle africaine, reprendre le contrôle des activités lucratives sous d'autres faux nez… Sauf que la façon dont Wagner et Prigojine se sont jetés sur une partie du continent africain ne peut pas être reproduite. Il faudrait remplacer la présence illégale d’une armée par un protocole d’accord diplomatique. En procédant à l’exécution de Prigojine, Poutine s’est tiré une balle dans le pied.

Le feuilleton russe n’est pas terminé.

La disparition de Prigogine et de ses principaux adjoints invite ceux qui se croient forts dans l'orbite du pouvoir à raser les murs. Mais que dit-elle d'un pays où un chef de milice est plus connu que le premier ministre et d'un régime qui en est réduit à dévorer ses propres membres ? La disparition anormale de ceux de l’élite russe qui  contestent les méthodes du Kremlin font une publicité négative à la Russie. Et c’est  un calvaire qui attend le maître du Kremlin : la réorganisation des Wagner, la guerre déplacée sur le territoire russe qui alarme la population, la chute du rouble, l’affaiblissement de l’économie... Et on peut avoir la certitude qu’il  va continuer de s’enfoncer dans l’erreur stratégique qui fait de la Russie un pays exsangue. Pire, les miliciens de Wagner, équipés militairement, peuvent se révolter et alors il faudra les décimer pour venir à bout du désordre pendant que la Russie continue à perdre son âme dans son atroce mésaventure ukrainienne. On peut même imaginer que si le FSB de Poutine est à l’origine du crash, le GRU dont Prigogine est issu voudra peut-être régler ses comptes. Tout semble sous contrôle, mais ce n’est qu’une apparence, car plus Poutine perd, plus il est menacé, plus il est féroce. De  sorte qu’il est condamné à mort, non par une Cour de justice, mais par son propre caractère. En toute logique, on peut donc prévoir que Poutine, un jour, sera assassiné à son tour.

En attendant, les Ukrainiens, eux, se réjouissent de la disparition d’un de leurs principaux bourreaux russes.


LA NUPES EN DIGUEDILLE

Mélenchon Bastille 2013

 

Au cœur de la canicule, la Nupes est  en train de fondre, comme si la chaleur servait de catalyseur à ses divisions. L’unité de la gauche que l’on croyait implacable depuis qu’Emmanuel Macron n’a plus qu’une majorité relative, est en train de se perdre  dans des querelles intestines  qui n’en finissent plus. Mais officiellement tout va bien. Il y a des mois que le parti communiste a pris le large et des semaines que EELV et le PS se demandent s’ils doivent continuer à accepter l’hégémonie de la France insoumise. On ne sait pas si leurs querelles affectent l’électorat et les sondages montrent que, unis ou pas, les quatre partis de la gauche feraient le même score minoritaire.

Les sénatoriales et les européennes n’arrangent rien.

En effet, les sénatoriales, qui ont lieu à la fin du mois prochain et les européennes de 2024 apparaissent comme des facteurs supplémentaires de division pour la gauche. LFI n’a aucun sénateur et tout a été fait à gauche pour qu’elle ne présente aucun candidat aux élections sénatoriales qui ne se font pas au suffrage universel mais des élections au second degré qui concernent seulement les grands électeurs. Mélenchon n’est un candide parmi les leaders politiques, mais il n’a pas tout à fait tort quand il affirme que, pour les européennes, les Verts, le PS et le PCF ont conclu un accord qui exclut LFI. Et ce  n’est pas un hasard si la querelle entre Mélenchon et Faure se passe sur Twitter. Le chef du PS déclare dans un tweet que le soutien apporté par Sarkozy à Darmanin montre que la campagne électorale a déjà commencé. « À la gauche et aux écologistes, poursuit M. Faure, de ne pas tomber dans la spirale mortifère de la division ». M. Mélenchon riposte en jurant que les socialistes tiennent un « double langage » et « Ils veulent faire l’union en divisant aux sénatoriales ». C’est l’idée même d’une unité renforçant la force numérique de la Nupes qui est battue en brèche. Plus le temps passe, plus Mélenchon s’exprime dans son langage singulier et plus l’isolement de LFI s’accroît. Le constat est sévère : zéro sénateur pour LFI, 64 sénateurs pour le PS.

Une gauche minoritaire.

Ce déballage de contradictions et de polémiques aura des conséquences négatives pour la gauche dont tous les sondages montrent qu’elle reste minoritaire. Et d’une manière qui semble irrémédiable. Cependant, Olivier Faure ne peut pas prétendre qu’il représente la totalité du PS. Il est vivement concurrencé par Bernard Cazeneuve, l’ancien Premier ministre, qui s’efforce de constituer un courant différent du sien. La polémique autour de Médine vient se  greffer  sur ce terrible engrenage et en dit long sur l’état de la gauche française aujourd’hui. Ce rappeur de 40 ans est invité à s’exprimer aux universités d’été des écologistes, puis à celles de La France insoumise et il est attendu en concert à la Fête de l’Humanité, début septembre. Accusé d’antisémitisme, d’homophobie, de prosélytisme islamique et antilaïque, ce proche de Dieudonné et de Tariq Ramadan est loin de faire l’unanimité dans les rangs de la gauche.

La gauche islamo-gauchiste montre un peu plus son vrai visage.

Avec ce rappeur, on est bien loin de la gauche de Jean Ferrat chantant Aragon, Nuit et brouillard en mémoire des victimes des camps de concentration ou la révolte de Prague contre le stalinisme. Médine, c’est le révélateur d’une autre gauche, celle du communautarisme, de l’islamo-gauchisme, des revendications identitaires et du wokisme. C’est la gauche qui a relégué le monde du travail au second rang au profit de la défense des « minorités opprimées » et dans laquelle ne se reconnaissent pas nombre de sympathisants. Celle que Jean-Luc Mélenchon, inventeur de la Nupes, veut imposer à tous, mais qui commence à être désavouée par beaucoup. À mille lieues des valeurs de la République universelle, une et indivisible, cette gauche sectaire montre un peu plus son vrai visage avec Médine. Alors les affidés de Mélenchon peuvent dénoncer une « cabale ignoble menée par l’extrême droite », c’est la  misérable ritournelle qui sert de cache-sexe idéologique qu’ils nous sortent à n’en plus finir!

Il faut tenir compte de la toile de fond : la gauche est structurellement minoritaire. On devine que les résultats électoraux à venir mettront la gauche en pièces et que ces pièces seront soumises à un mouvement centrifuge. Les effectifs d’élus risquent de diminuer et donc une majorité présidentielle ne peut être trouvée que dans une alliance du centre et de la droite républicaine.

 


REVUE EXPRESS

Dossiers de l'été

 

36 morts à Marseille en 8 mois, depuis le début de l’année. La guerre des gangs narcotrafiquants fait rage. La « CRS 8 » est envoyée pour y mettre fin. En une semaine ?

Sarkozy choisit Darmanin pour 2027. Personne ne lui demande son avis. Et il n’a pas vu non plus que son « expertise » sur la Crimée et Poutine avait une date de péremption : 24 février 2022. Dommage pour lui !

65 milliards d’euros d’excédents budgétaires. Ben non, ce n’est pas la France, on s’en doute, c’est l’Irlande qui ne sait plus comment dépenser son argent. Macron et Le Maire en auraient rêvé…

La Chine s’enrhume et c’est tout le monde qui tremble. Cette fois c’est la crise immobilière qui plombe l’empire du milieu : le secteur menace de s’effondrer. Et quand on sait qu’il représente 70% de l’économie chinoise, on comprend que Xi Jinping se fasse du mouron. Le groupe Chinois « Evergrande » vient de se déclarer en faillite aux Etats-Unis : un signal ?

« Forest city » de Country Garden qui comme son nom ne l’indique pas est le mega projet chinois de ville du futur en Malaisie est un fiasco à 100 millions de dollars. Décidément le Chinois va mal.

La France se classe au 3ème rang des pays pour le nombre de millionnaires en dollars. Mélenchon en fait une jaunisse. Mais c’est un trompe l’œil, il suffit de posséder un patrimoine de 900 000 euros ce qui avec la plus value de l’immobilier ancien ne fait pas vraiment des riches. Cela n’empêche pas les classes moyennes d’en payer le prix. Mais c’est une bonne nouvelle quand même.

De gauche, mais pas trop. Ils passent leurs vacances au très coté Cap Ferret (Bassin d’Arcachon) les Cotillards, Delahousse and C°… Autrefois, on l’appelait la « gauche caviar » !

Test de natation dans la Seine en vue des JO : le second « test-event » de triathlon est encore annulé… en raison de la pollution de l’eau de la Seine.  De quoi être « d’égoutés ».

Malgré un léger recul, le nombre d’emplois vacants tutoie toujours les sommets en France. Pourtant,  il y a encore au moins 7% de chômeurs …

Les vaccins Pfizer et Moderna  devraient être efficaces contre le variant Eris de la Covid. Faudra-t-il une nouvelle campagne de vaccination ?

Trump en est à sa quatrième inculpation, la plus grave, celle pour tentative de fraude électorale, avec à la clé un enregistrement de son coup de téléphone au secrétaire d’Etat de Géorgie. Un « trucage » dit-il … Cet homme n’a peur de rien !

L’augmentation de la taxe foncière, c’est maintenant. Evidemment, les communes et l’Etat se renvoient la responsabilité. Mais personne n’obligeait ce dernier à supprimer la taxe d’habitation par méconnaissance de son utilité et par démagogie. A n’en pas douter, la compensation promise n’est pas au rendez-vous et les maires doivent bien trouver l’argent quelque part.

570 millions de dollars, ce sont les recettes générées par la Coupe du Monde de football féminin en Australie et en Nouvelle Zélande. La rentabilité est atteinte. Cette neuvième édition a donc été un succès. Merci les filles !


FOCUS SUR LES BRICS

BRICS

 

Les BRICS vont tenir leur sommet annuel du 22 au 24 août à Durban. Il est peut-être  utile de  rappeler de qui on parle.  Le terme BRIC a été inventé en 2001 par… la banque américaine Goldman Sachs, pour désigner les principaux pays émergents : Brésil, Russie, Inde et Chine.  Le  S de  South Africa  a  été ajouté  plus récemment. En 2009, ce nom devient officiel avec le premier sommet.  L’objectif  alors est de  concurrencer le G7, l’hégémonie du dollar, et peser davantage dans les institutions internationales. Il faut bien comprendre que malgré leur poids démographique (41 % de la population mondiale), les BRICS ne disposent actuellement que de 15 % des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI). Le  sommet de Durban a commencé  à faire parler de  lui en raison de l’impossibilité de Poutine d’y représenter es-qualité la  Russie  en raison du  mandat d’arrêt international lancé contre lui par  la CPI dont l’Afrique du Sud a ratifié  l’existence. .. et serait donc dans  l’obligation de l’arrêter !                   

Bric… à brac.

Mais si les BRICS peinent à se faire entendre, s’ils n’ont jamais réussi à bouleverser l’ordre international jusqu’à aujourd’hui  et si les analyses utilisent de moins en moins ce terme, c’est parce que les dissensions sont importantes entre les pays qui composent le regroupement. Ils ont du mal à montrer un front uni et à peser d'un seul bloc car les tensions sont notamment très fortes entre la Chine et l’Inde, des tensions économiques mais aussi territoriales. Et la Russie a reçu peu de soutien du groupe dans sa guerre contre l’Ukraine et les sanctions de l’Occident. On observe aussi que le Brésil et l’Afrique du Sud pèsent peu dans les échanges. Ajoutez à cela des économies divergentes, qui ont vécu de manière assez différente les derniers chocs tels que Covid, crise énergétique, inflation alimentaire, …  et vous obtenez un vrai bric…. à brac.

Un sommet pour relancer.

Aussi le prochain sommet annuel des BRICS sera peut-être l’occasion de les  remettre au centre de l’échiquier. Tout d’abord parce que, pour la première fois de l’histoire, la part des BRICS dans le PIB mondial dépasse de peu celle du G7 (31,5% contre 30,7%). Ensuite parce que seront discutés lors de ce sommet deux projets cruciaux pour les pays émergents : l’élargissement du groupe à d’autres pays, et la création d’une monnaie unique.

L’élargissement.

Selon un porte-parole du groupe, treize pays ont présenté des demandes officielles d’adhésion au groupe des BRICS, et six autres l’ont fait de manière informelle. Parmi les candidats l’Iran, l’Arabie saoudite, le Venezuela, l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Mexique, ou encore l’Argentine.
La question de l’élargissement des pays membres des BRICS y sera prioritaire, mais les 5 pays fondateurs semblent déjà en désaccord. L’Inde s’y oppose et prône plutôt un dialogue, au contraire de la Chine pour qui cela renforcerait la stratégie des nouvelles routes de la soie. La Russie est également pour l’élargissement, d’autant qu’un des critères d’adhésion est le « non-alignement des candidats à la politique des sanctions contre un membre des BRICS ». De son côté le Brésil est contre et craint que le groupe ne perde de sa « stature », si d’autres pays y accèdent.

Une monnaie commune.

C’est un serpent de mer : une monnaie des pays émergents pour concurrencer le dollar. La Chine en rêve en proposant la sienne comme support. On en entend parler depuis des années, sans voir d’avancées concrètes. Mais il semble que les BRICS soient décidés à étudier sérieusement le dossier cet été. Cette nouvelle monnaie de réserve pourrait être basée sur l’or. Un choix loin d’être anodin puisque depuis plusieurs années la plupart des banques centrales achètent de l’or pour diminuer leur exposition au dollar. Toutefois, le choix de l’or ne fait pas vraiment l’unanimité au sein des BRICS, certains préféreraient une monnaie adossée sur un panier de leurs monnaies nationales. Pour réussir leur projet, les principaux pays émergents vont donc devoir s’accorder et mettre leurs divergences de côté, pour montrer un mur de « BRICS… » sans aucune fissure !

A suivre avec intérêt, donc !

 


LE CAS TRUMP

Donald Trump

 

Sidérant.

C’est quelque chose qui me sidère et reste incompréhensible à mon entendement. Donald Trump a rebondi dans les sondages de façon fulgurante : il devance son principal rival, Ron DeSantis, gouverneur de Floride, de 35 points. Cette formidable position devrait, en bonne logique, lui assurer une nouvelle candidature républicaine en 2024. Pourtant il est poursuivi par la justice américaine dans trois cas graves : le recel de documents classifiés, la mise à sac du Capitole le 6 janvier 2021 qu’il a appelé publiquement de ses vœux et une affaire de corruption, celle où il a demandé que les dirigeants de la Géorgie lui trouvent quelque 20 000 suffrages qui lui manquaient. Paradoxalement, ses démêlés avec la justice ne l’empêchent pas d’être éligible. Les États-Unis se dirigent en conséquence vers une crise de régime, les Américains courant le risque d’être gouvernés par un président en prison. Mais comment ne voient-ils pas qu’ils ont affaire à un personnage sans foi ni loi !

Ailleurs, il aurait déjà perdu.

Le procureur, qui se concentre sur l’assaut contre le Congrès, Jack Smith, a déclaré qu’il voulait aller vite pour que Trump ne tire pas profit des manœuvres de diversion inventées par ses avocats. Une façon de dire que le calendrier de la justice épousera celui des élections. À tort ou à raison, Trump est convaincu que ses partisans ne cèderont pas aux procédures judiciaires et qu’ils lui resteront fidèles même s’il est condamné. Dans n’importe quel autre  pays, Trump aurait déjà perdu la partie politique. Le seul espoir que peuvent nourrir les démocrates est que l’électorat trumpiste finisse par se lasser non seulement d’une condamnation mais aussi d’un agenda judiciaire interminable qui l’empêcherait de facto de gouverner après son élection. Et pourtant, du côté républicain, la machine s’essouffle. Les élus ont peur de se dresser contre Trump et la partie de l’électorat conservateur qui n’est pas séduite par Trump se crispe à chaque fois qu’un nouveau chef d’accusation fait surface, mais au fond elle n’aime pas l’homme qu’elle doit défendre.  Le parti républicain, en réalité, aimerait ardemment tourner la page sur laquelle Trump écrit sa ridicule histoire. Ce marasme de droite laissera des traces profondes et conduira sans doute à une redéfinition des valeurs conservatrices, une fois Trump condamné et la dérive droitière qui sévit depuis le « Tea Party » des années 90, sera remise en question.

Une nouvelle élection serait une catastrophe.

On tremble à l’énoncé des catastrophes économiques, environnementales et diplomatiques qu’entraînerait l’élection de Trump. On pense notamment à l’abandon de l’Ukraine par un président isolationniste qui trouve des vertus à Poutine comme il en trouvait naguère au roitelet de Pyong-Yang, Kim-Jong-un, qui envoie des missiles intercontinentaux au-dessus de la tête des Japonais pendant que son peuple est éreinté par les privations et parfois par la famine. Ce diable d’homme se croit tout permis parce que les faits qui l’accablent n’ont jamais diminué la popularité dont il bénéficie auprès de la moitié des Américains séduits par le cynisme et le mensonge. Il n’y pas de tare qui freine son ascension et même son absence de morale semble un atout. Il s’appuie sur un populisme complotiste qu’il ne cesse d’alimenter. Cette évolution de la démocratie américaine serait impossible si l’électorat avait compris que la carte Trump est celle de la mort. Partout où se soulèvent des foules enthousiasmées non par un homme mais par ses vices, le danger est d’autant plus grave qu’il est contagieux.

Le  problème de  la démocratie américaine c’est que le parti démocrate ferait bien de procéder au même degré d’introspection, car il traverse la même crise d’identité. Elle est simplement moins visible. Son handicap c’est de présenter à nouveau Biden, qui n’a certes pas démérité mais qui reste aux yeux de nombreux électeurs un vieillard.

 


JOUR DU DEPASSEMENT …

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... LA GRANDE IMPOSTURE !

                                           Par Luc Ferry.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture. Je ne résiste  pas au plaisir de vous  livrer  cette chronique de Luc Ferry dont je ne retrancherais pas un mot.

« Le jour du dépassement va tomber, cette année, pour l’ensemble de la planète (pour la France c’était en mai dernier), début août. Inventé par l’ONG américaine Global Footprint Network, ce jour est celui à partir duquel l’humanité est censée avoir consommé toutes les ressources non renouvelables que la terre est capable de produire en un an pour régénérer nos consommations ou absorber nos déchets. Passé ce jour, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables tout en accumulant les déchets. Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre que cette échéance n’a aucun sens. S’agissant de la capacité des surfaces terrestres ou maritimes à produire les ressources que nous consommons sur une année, tout dépend évidemment de l’état des sciences et des techniques utilisées. Un hectare de terre ne produit pas la même quantité de biens selon qu’il est cultivé avec des instruments agraires du Moyen Âge ou avec des biotechnologies modernes.

Comme le note la géographe Sylvie Brunel dans son excellent petit livre Le Développement durable (PUF, 2004), le concept d’empreinte écologique, qui repose sur la conversion des activités humaines en « hectares bioproductifs », est totalement fantaisiste: « Son calcul, qui méconnaît tous les acquis du progrès technique, repose sur des bases hautement discutables dont la caractéristique est de pénaliser systématiquement toutes les activités liées à la modernité. Quand une donnée n’entre pas dans son mode de calcul, l’empreinte écologique ne la comptabilise tout simplement pas, comme c’est le cas pour l’énergie nucléaire : impossible de calculer le nombre d’hectares bioproductifs nécessaires pour compenser l’énergie nucléaire. Donc, on n’en tient pas compte! Cela n’empêche pas ce référentiel farfelu de faire autorité. » 

De fait, les calculs de Global Footprint Network font chaque année la une des médias alors qu’ils mélangent tout et n’importe quoi.

Le concept d’empreinte écologique prétend en effet prendre en compte six indices: champs cultivés, zones de pêche, pâturages, forêts pour le bois, zones urbanisées et forêts pour la séquestration du carbone ( l’empreinte carbone ). Ce calcul suscite immédiatement deux objections.

Premier biais méthodologique : ces référents sont tous fondus en un seul au sein d’une nouvelle entité appelée « hectare global de planète » alors qu’il s’agit de sujets totalement différents : la surpêche, par exemple, n’a aucun lien avec la déforestation et les problèmes que posent ces deux sujets peuvent et doivent recevoir des solutions qui n’ont rien à voir entre elles. Les mélanger dans une seule unité n’a en réalité qu’un seul but : fabriquer une machine de guerre simpliste destinée à stigmatiser les pays développés afin de valoriser la décroissance, alors qu’à l’évidence, pardon d’y insister, tout dépend de l’état des techniques utilisées pour tirer parti de ces surfaces.

Mais le second biais est plus malhonnête encore : selon une étude publiée dans la revue Plos Biology, en novembre 2013, par six chercheurs dont l’éco-moderniste Michael Shellenberger, sur les six critères choisis, cinq sont à l’équilibre, voire en excédent, mais qui plus est, s’agissant du sixième ( l’empreinte carbone ), il est insensé de la mesurer à partir du nombre d’hectares d’arbres que la planète devrait compter pour absorber nos émissions de CO puisque tout dépend bien évidemment des modes de production d’énergie utilisés !

Si l’électricité produite par le nucléaire, qui n’émet pas de gaz à effet de serre et ne contribue donc pas au réchauffement climatique, était généralisée, le problème de l’empreinte carbone ne se poserait pas dans les mêmes termes que dans les pays où on utilise des centrales au charbon. Pas de malentendu: personne ne nie qu’il y ait une empreinte sur l’environnement due aux activités humaines, mais prétendre qu’on peut la calculer de manière globalisante à partir de ces six critères relève d’une imposture dont les arrière-pensées sont cousues de fil blanc.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture et de renoncer aux technologies sophistiquées afin d’organiser la décroissance. C’est ainsi que les pays plongés dans la misère, comme Cuba, l’Irak et le Nicaragua, où, comme chacun sait, il fait si bon vivre, sont présentés sans rire comme des modèles au nom d’une haine pathologique et irrationnelle du progrès.

Consternant ! »

 


LES CHIFFRES DE L’ETE…

Croissance économique

 

27 milliards d’euros :

Portées par la vente de 80 Rafale aux Emirats Arabes Unis, les exportations françaises d’armement ont battu leur record historique en 2022. La France est désormais numéro deux mondial, derrière les Etats-Unis.

62 milliards d’euros :

C’est l’argent qui a été engagé par l’Agence de rénovation urbaine en vingt ans dans les  banlieues. Après la gauche nous dit que l’Etat les a abandonnées.

15 000 :

C’est le  nombre de point de  deal démantelés  en 2022 et 157 tonnes de cannabis et de cocaïne ont été saisis.

137 225 :

C’est le nombre de vols commerciaux aériens qui ont été relevés le 13 juillet dernier. Un record. Un secteur en croissance continue. On relativise l’impact climatique quand on compare aux  milliards de trajets effectués par les voitures quotidiennement sur toutes les routes du globe. Et c’est encore beaucoup moins que la pollution numérique des datas centers.

7,1% de la population active :

C’est le taux de chômage enregistré au 1er trimestre de cette  année.  Le taux le plus bas  depuis… 1982. Mais on décompte aussi, paraît-il, 2millions de sans-emploi qui ne sont pas comptabilisés.

465 :

C’est le nombre des niches fiscales qui ouvrent droit à « crédit d’impôt ». Ces  dispositions fiscales dérogatoires  « coûteraient » 94 milliards d’euros. Dépense ou moindre  prélèvement. Dans le pays des plus hauts prélèvements fiscaux, certains veulent y voir  des leviers pour alléger la pression fiscale et un bon moyen pour cibler des politiques dont on veut renforcer l’efficacité. Limite : 73 dispositifs concerneraient moins de 100 contribuables, dont 35 qui n’ont aucun bénéficiaire…

9,5 milliards d’euros :

C’est le trou du système des retraites à l’horizon 2070, calculé  par le CSR (Comité de Suivi des Retraites) doublon matignonesque du COR. Un constat qui ne présente aucun intérêt et n’a aucune crédibilité. Et d’ici là, il y aura encore combien d’ajustements ? Mais il faut  bien justifier l’existence du machin.

60 milliards d’euros :

C’est le montant des économies que notre grand argentier va devoir trouver pour tenir les objectifs budgétaires et ramener le déficit en-dessous des 3% du PIB, ce qui n’empêchera pas la France de rester à la remorque de ses  partenaires européens.Et ça commence avec 10 à 15 milliards à trouver pour la prochaine loi de finances pour 2024.  On nentre dans le dur avec  à la clé des taux d’intérêts  pas vraiment aidants. Et encore, il faudra que la croissance tienne …

1 057 heures en 288 séances sur 134 jours :

C’est le temps passé par les députés au Palais Bourbon  cette année, pour examiner 66 projets de loi, voter  55 textes et rejeter 17 motions de censure. La  session a vu passer 11  fois la  procédure du 49.3.  Député : un travail de chien !