HISTOIRE

NOUVEAUTE !

Pour faciliter la consultation de mes articles sur le climat et le réchauffement climatique, souvent il s'agit de compte-rendu de  lectures de livres, je les ai regroupés dans la colonne de gauche ci-contre dans "MES DOSSIERS". 

Il suffit de cliquer sur le titre qui vous intéresse pour ouvrir la page. 


POUR QUI SE PRENNENT-ILS ?

Comédie grecque

 

On croyait que le festival de Cannes était la fête du cinéma. Il n’en est rien. Quelques-uns des participants en ont fait une scène politique en attaquant la réforme des retraites et la politique culturelle du gouvernement.

La contestation n’épargne aucun domaine.

 On peut  comprendre que les films en compétition traitent de sujets socialement et politiquement douloureux, on ne comprendra pas que, au lieu d’apporter une pause dans le débat, ils en rajoutent à la crise. Mme Justine Tiriet, dont il ne faut peut-être pas exagérer la notoriété, a reçu la Palme d’Or pour son film « Anatomie d’une chute ». On attendait d’elle qu’elle prononçât quelques remerciements. Mais l’ingratitude est une tare insondable. Elle a fait un discours militant, de type mélenchoniste, pour dénoncer à la fois la réforme des retraites et la politique culturelle dont elle vit en grande partie. Et en quels termes… « Le gouvernement a nié de façon choquante » la mobilisation et il « veut casser l’exception culturelle ». Bonne cinéaste, mais attendons l’épreuve du grand public, elle est peu fiable sur l’exactitude des faits.

La tartine bien beurrée.

Applaudie par toute la gauche et surtout l’extrême, elle a quand même obtenu une riposte de la part de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, qui semble avoir décidé de ne pas s’en laisser conter chaque fois qu’un artiste profite d’un prix qui lui est décerné pour stigmatiser le gouvernement. La ministre a rappelé l’effort de l’exécutif pour protéger la création intellectuelle. Comme l’a souligné le maire de Cannes, le LR David Lisnard, qui juge « ingrate et injuste » Mme Tiriet, la metteuse en scène a vite oublié le plan du Ministère de la Culture de 350 millions d’euros en sept ans pour favoriser le cinéma français.  D’autres voix se sont levées, comme celle de Pierre Lescure, pour rejeter les propos à la fois fallacieux et pervers de Mme Tiriet.  Celle-ci reconnaît (un éclair de lucidité ?) qu’il lui est plus facile qu’à d’autres metteurs en scène de trouver le financement de ses films. La vérité, c’est qu’elle fait sa critique acerbe  la tartine beurrée des deux côtés en main, comme dirait Roselyne ! On peut faire, certes, beaucoup de reproches à  l’action du gouvernement, mais il vaudrait mieux éviter de s’en prendre à l’une des actions gouvernementales qui fonctionnent le mieux. Jusqu’à quand les intellectuels de gauche vont-ils faire la pire des politiques, celle du mensonge ?

Il est vrai que les artistes n’ont rien à perdre, sinon leur liberté. C’est le marché qui dit si un film est bon ou non, mais « L’anatomie d’une chute », aidé par sa Palme d’Or, fera, peut-être, une brillante carrière. C’est tout ce que nous souhaitons à Mme Tiriet en espérant néanmoins qu’elle cesse de se croire en enfer.

 


INCORRIGIBLES !

Ena

 

Nos technocrates n’apprennent vraiment rien.

La France attendait avec impatience le rapport de l'économiste Jean Pisani-Ferry sur la transition écologique. Il vient d’être remis à la Première ministre. Il va nous permettre de sauver le pays et de servir d'exemple au reste du monde. Rendez-vous compte, la France est le seul pays à avoir trouvé la solution au réchauffement climatique et le brave Béchu s’en trouve soulagé.

Le coût de la transition écologique va être gigantesque.

Cela, on le savait. Il faudra près de 70 milliards d'investissements annuels. Mais là où ça devient intéressant, c'est qu'on sait comment les financer. Le rapport n’invente rien, il  propose une méthode infaillible qui repose sur les deux mamelles de la France politique : la dette et l'impôt sur la fortune.

La dette : il faut l'augmenter.

Elle  est pourtant déjà énorme, mais comme elle sert à financer le sauvetage de la planète, elle ne doit pas nous inquiéter. Selon les  rapporteurs, mieux vaut vivre avec une dette encore plus abyssale et sauver la planète que mourir de chaleur avec une dette et des dépenses publiques sous contrôle.
Une évidence, quoi ! Cela  ne sera pourtant pas  suffisant.

Et retour de l’ISF.

Comme on ne peut pas tout financer par de la dette, et on se demande bien pourquoi  si elle est si indolore, il suffira d'augmenter les impôts pour financer le reste. Quelle surprise ! Et revoilà un impôt sur les riches. Pas sur les milliardaires et les super riches, non, un impôt sur les 10% de la population les plus aisés. Ces salauds de riches qui sont coupables de tous les maux. Il suffirait donc de taxer leur patrimoine financier qu'ils ont accumulé pendant toute leur vie. Rappelons que 74% de l'impôt sur le revenu est payé par les 10% des ménages les  plus aisés. C’est la double punition. Dans notre pays, il ne fait pas  bon de réussir. Quel manque d’imagination !

Le plan d’action du gouvernement.

Lundi dernier, la première ministre Élisabeth Borne a annoncé le « plan d'action » du Gouvernement pour réduire de 50% les émissions françaises de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990, directement inspiré de ce rapport. Ce plan implique de mobiliser 70 milliards d'euros par an, soit environ 400 milliards jusqu'en 2030, ou encore 20 fois le gain estimé de la réforme des retraites. Aura-t-il un effet mesurable sur le climat ?  Dans le même temps la Chine pollue comme jamais, sans parler de l’Allemagne qui a rouvert ses centrales au charbon … Il n'aura pas non plus un quelconque effet d'entraînement sur les autres pays, la France étant déjà, et depuis longtemps, l'un des pays les plus vertueux du monde sur le plan de l'environnement,  grâce  à son énergie nucléaire. Le  seul  effet à en attendre, c’est l’affaiblissement de la compétitivité de nos entreprises. Il pèsera évidemment aussi sur le pouvoir d’achat. 

Cela s’appelle se tirer une balle dans le pied.

 


TOUT CE QUI EST EXCESSIF…

Archibald en colère

 

Sarko, le feuilleton…

Le Tribunal en appel a tranché :  Nicolas Sarkozy est condamné  à 3 ans de prison dont un ferme ainsi que le  juge  Azibert et son avocat, Maitre Herzog, pour « trafic d’influence ».  Inutile de revenir sur l’affaire, à partir d’une écoute téléphonique très  contestable sur une autre affaire, dont le condamné n’avait pas connaissance évidemment, le  PNF a capté un  message aussitôt exploité.  Le trafic d’influence pour lequel il y a condamnation n’a donné  lieu à aucune démarche, aucune rétribution, aucune contre-partie. Inutile de commenter un jugement de justice,  sa sévérité  en regard des faits en dit tout. Ce qui est excessif est insignifiant. On comprend que les intéressés se pourvoient en cassation. Plus politiquement, il y aurait lieu de s’interroger sur l’existence de ce  PNF mis en place  par François Hollande et sur ses méthodes quasi inquisitoriales. Quel quidam ne serait pas tenté de penser à une justice orientée ?

L’arnaque de LIOT.

Dans la même veine de l’excès, la proposition de loi du groupe LIOT  à l’assemblée nationale, ultime tentative de barrage contre  l’application de la loi sur la réforme du financement des retraites. Ce groupuscule animé par deux  électrons libres  pour ne pas  dire irresponsables, Bernard Pancher et l’ineffable Charles de Courson, compte rassembler toutes les oppositions pour tenter de trouver  une majorité pour voter un texte qui devrait, en toute logique, être irrecevable puisqu’il veut abroger une  mesure qui privera l’Etat de 15 milliards d’euros de recette, sans en prévoir la  compensation, ce que le règlement de l’Assemblée nationale interdit. Sans compter sur le fait que cette proposition n’a aucune chance d’être examinée par le Sénat au moins avant l’automne et encore moins d’être votée. Alors à quoi sert cette initiative sinon à prolonger l’agitation dans le pays. Moi, j’appelle ça la dictature des  minorités et pouvoir de nuisance.

Alerte sur la démographie.

La France  va se retrouver en première ligne. C’est une alerte lancée par les agences de notation. Elles s’inquiètent des finances publiques des pays développés, du fait de la démographie et du poids des retraites. Avec la chute des naissances, et donc de la population active, et l’allongement de la durée de la vie, la charge des retraites va mener les dépenses publiques dans le mur. Inévitablement les déficits vont déraper et donc les dettes vont suivre. Et un dérapage des dettes avec des taux élevés provoquera inexorablement une dégradation des notations des pays, avec  à la clé  la hausse des taux d’intérêts. Sans compter le coût de la santé :  une population beaucoup plus âgée est plus consommatrice de santé publique. Si  bien que les agences de notation prévoient que la combinaison du poids des retraites, du coût de la santé et des taux d’intérêt élevés va provoquer un cocktail explosif pour les finances publiques. La part de la population des plus de 65 ans dans les pays développés, mais aussi en Chine, va passer de 20% aujourd’hui à plus de 30% en 2050. Et selon S&P, la dette de la moitié des pays développés sera considérée comme pourrie d’ici 2060, du fait du poids de la charge. La France, pire élève, est très mal placée évidemment. Et le déficit des États les plus dépensiers pourrait dépasser les 9% du PIB dans le même temps, du simple fait du vieillissement de la population. Pour les agences de notation, il faut des réformes urgentes sur le financement de la retraite et sur la durée de cotisation. Tiens donc ! Quand on voit ce qui s’est passé en France, on a du mal à imaginer qu’on va pouvoir passer l’âge de la retraite à 70 ans… Ou qu’on va s’attaquer, enfin, aux régimes spéciaux. Et pourtant, plus on attendra pour agir, plus ce sera douloureux. Il va falloir travailler plus longtemps, il va falloir cotiser plus, et les retraites seront encore moins élevées qu’aujourd’hui. Une seule solution, le recours à la capitalisation. Encore un gros mot ! Nous voilà prévenus.

Pour terminer, le gros mensonge de Laurent Berger dans le JDD : il considère toujours que la réforme n’a pas été votée  par  l’Assemblée nationale, avec  le 49-3. Il oublie que la motion de censure qui a suivi a valeur de vote  favorable  en étant repoussée !

 

 


MACRON, TRUMP, ERDOGAN, ZELINSKI ET Cie …

 

Comédie grecque

Macron à la manœuvre .

La bataille de la réforme des retraites n’en finit pas de se prolonger à travers les scories que les opposants continuent laborieusement de déverser. La première Ministre est méritante : elle accomplit une besogne qui lui répugne, mais elle le fait au nom de ce qu’elle considère comme l’intérêt général. Elle sait qu’un succès au sujet de la réforme des retraites passe par le sacrifice de sa personne. Elle reçoit cette semaine les syndicats un à un et espère leur « vendre » la réforme en l’enrobant dans une vaste concertation sur le travail. Pendant ce temps le groupe dénommé LIOT a déposé une proposition de loi destinée à abroger la loi sur la réforme. Ses promoteurs sont gonflés d’espoir. Ils croient dur comme fer qu’ils vont réussir, mais il demeure peu probable qu’ils réussissent, même s’ils obtiennent à la fois les voix de la France insoumise et celles du Rassemblement national. Cette guérilla parlementaire peut paraître fatigante mais il n’est pas sûr qu’à terme elle produise des résultats. Même si l’Assemblée nationale adopte le texte de LIOT, il s’écrasera contre le mur érigé par le Sénat, dominé par les Républicains (LR). Dans ce contexte, le Président Macron est bien décidé à reprendre la main et se déploie pour saturer l’espace médiatique qu’il avait pourtant largement abandonné. Prolixe et satisfait d’intervenir tous les jours, il a donné un interview-fleuve au journal « L’Opinion » et s’est exprimé sur TF1. On a peu de raisons de croire qu’il va faire basculer l’opinion publique en sa faveur, mais on ne pourra pas dire qu’il n’a pas essayé. Clairement, il est à la contre-offensive. Et comme il n’a rien à  perdre  …

Trump dans la tourmente.

L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a été condamné à verser cinq millions de dollars à une femme qu’il aurait violée. Il a fait appel de ce jugement mais ses démêlés avec la justice constituent un énorme obstacle à ses ambitions politiques. La partie de l’opinion américiane qui continue à vénérer Trump est massive. On ne saurait exclure qu’il gagne la prochaine présidentielle si toutefois il se débarrasse de la justice américaine. Or ses déboires ne font que commencer. Il devra un jour rendre des comptes sur le sac du Capitole, le 6 janvier 2021, qui a fait des morts et des blessés et n’a pu se produire que parce qu’il a incité ses partisans à pénétrer dans le vénérable bâtiment. Comme d’habitude, les Républicains sont dans la plus grande confusion. Ron DeSantis, gouverneur de la Floride a perdu de sa popularité dans les sondages d’opinion. Les élus républicains ont monté une opération vaste, mais traditionnelle, pour refuser à Biden son budget pour l’année prochaine et la hausse du plafond de la dette américaine, qui est colossale mais ne gêne personne aux États-Unis, le dollar étant une valeur refuge. D’une certaine manière, Biden a recentré l’électorat grâce à ses succès économiques. Même si l’inflation continue de galoper, les Américains constatent que les salaires augmentent, que le pouvoir d’achat grimpe et que l’emploi est à son zénith. D’un côté, Biden tient mieux sa gauche et la contient en se présentant comme son unique leader ; de l’autre, il rassure les possédants en conduisant une politique économique extrêmement libérale. Le « vieux » n’a  pas dit son dernier mot.

Erdogan tient bon.

Erdogan avec 49,5% des voix au premier  tour est en bonne position pour se maintenir au pouvoir. Pourtant son bilan est lourd  à porter pour le peuple turc : marasme économique,  inflation galopante, gestion désastreuse du séisme qui a mis au jour corruption et favoritisme,  mais rien n’y fait, le néo sultan jette en prison tous ceux qui  le gênent  et peut  compter sur des  médias à ses ordres et à ses pieds, ne laissant qu’une portion congrue à l’opposition pour s’exprimer. Malgré  les  efforts des citoyens pour  surveiller les urnes et une participation record, le résultat  s’avère  décevant pour  le candidat de l’opposition. Erdogan peut s’appuyer sur un nationalisme exacerbé et la religion pour mobiliser les électeurs. Certains n’hésitent pas  à dénoncer la manipulation du scrutin, le mauvais décompte des  bulletins, de nombreux problèmes de personnes qui n’ont pas pu voter, tout un système qui a été mis en place. Ainsi, une victoire le 28 mai de Kemal  Kiriçdaroglu serait une énorme surprise. 

Zelinski se démultiplie.

A quoi pouvait donc servir la tournée des capitales européennes par le Président ukrainien sinon a bine mettre en place le scénario et le décor de la contre-offensive de ses armées pour reconquérir les territoires occupés  indûment par les Russes. Désormais, il a le matériel et les  munitions nécessaires pour la mener à bien, même l’aviation  qu’il réclame va finalement lui être accordée. Pour faire patienter, ses soldats mènent quelques actions de diversion du côté de Bakhmout où elles rencontrent quelque  succès. Face à ce qui ressemble à une offensive médiatique, le Kremlin semble bien pâlot et les propagandistes poutiniens bien moroses. Il faut dire que Prigogine s’agite beaucoup et ne manque pas chaque jour de faire  parler de lui. En attendant, les  « patriots » américains font le  boulot et les drones de Jaloujni frappent où ça fait mal dans le  dispositif russe. Vivement  l’offensive  et qu’on en finisse. 

Ainsi va le 21ème siècle.  Passionnant, déconcertant, inquiétant,…  

 


C’EST CELUI QUI LE DIT QUI L’EST !

Poutine

 

Poutine a ce  merveilleux pouvoir de nous replonger 70 ans en arrière chaque fois qu’il fait un discours. Cela me rappelle la cour de récréation quand j’avis dix ans et qu’on répondait à une insulte : « c’est celui qui le dit qui l’est ! »

En effet  que nous raconte Poutine ?

Nous serions devenus des nazis.

Dans son discours du 9 mai, il a livré une charge violente contre  les « occidentaux » et l’Otan, devenus des repères de fascistes. Qui plus est, dépravés et décadents. L’Ukraine serait infestée de nazis depuis le coup d’état qui a mis Zélinski au pouvoir, par un vote démocratique. Mais quel régime a-t-il mis en place en Russie : une démocratie de façade qui ne cache même pas une dictature féroce et sans partage, un régime corrompu jusqu'à la moelle et policier dans lequel le FSB est au cœur, les opposants jetés en prisons où on tente de les empoisonner, l’information transformée en outil de propagande et de lavage de cerveau sans possibilité d’y échapper sauf par les réseaux sociaux pour ceux qui en ont la pratique. Des caractéristiques qui correspondent en tous points aux dictatures fascistes. Le nazi c’est bien lui !

Nous voulons détruire  la  Russie.

Et évidemment tout ce beau monde veut détruire  la grande et sainte Russie. C’est vrai, l’Otan et 50 pays démocratiques aident l’Ukraine en lui fournissant des armes et des munitions. Aucun pays n’a déclaré la guerre  à Poutine. Pourtant c’est  lui qui a envahi l’Ukraine après avoir mis la main sur le Donbass et la Crimée en 2014, et après avoir tenté la même chose contre la Géorgie en 2008.  La  Russie se dit encerclée : c’est une farce si on considère sa dimension territoriale. Mais si les  Pays baltes, et récemment la Finlande et la Suède ont décidé de rejoindre  l’Otan, c’est en raison des menaces d’invasion que leur voisin fait peser sur eux pour les mêmes raisons qu’il a envahi l’Ukraine : le délire impérial d’un dictateur qui se prend pour Pierre Le Grand, au mépris du droit des peuples  à disposer d’eux-mêmes. Le même raisonnement vaut pour la Pologne qui a de bonnes raisons de se méfier quand on considère son Histoire.

On l’a bien compris, tout ce dont Poutine accuse l’occident, c’est ce qu’il pratique à son encontre. Il  suffit d’inverser les rôles. Rien de nouveau, c’est  la  pratique habituelle de la rhétorique poutinienne à usage interne.  Car ce discours est fait  uniquement pour abuser le peuple russe. Nous, il nous ferait rire si ce n’était triste à pleurer. Condamné à rester dans son vase clos  en raison de sa  mise en accusation par la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’Humanité et crimes de  guerre, Il ne  peut que soliloquer, incapable de s’en prendre  à lui-même. La  Russie, c’est lui qui la détruit !

 


ON NE TOUCHE PAS A LA CINQUIEME !

Constitution

 

Mauvaise République ou mauvais génie ?

« C’est une mauvaise République », a déclaré récemment Jean-Luc Mélenchon en parlant de la Cinquième. « Il n’y a  pas de crise démocratique, les institutions fonctionnent », lui répond Gérard  Larcher, Président du Sénat et deuxième  personnage de l’Etat. Ce seul qualificatif de « mauvaise » correspond à une erreur d’analyse politique. Le chef de la France insoumise dispose d’un lot d’arguments tous superficiels : une République gouvernée au 49/3, article de la Constitution honni par le peuple, qui impose à une immense majorité de Français une réforme des retraites qu’ils abhorrent, qui donne à l’exécutif des pouvoirs d’exception. Mais, en réalité, cette crise ne vient pas du 49/3. Elle vient de l’incapacité des partis extrêmes à trouver une majorité absolue. La question ne porte pas sur un abus de pouvoir de nos dirigeants, elle concerne le respect des institutions et de la démocratie. L’opposition syndicale et politique a créé un vacarme énorme autour de son aversion pour la réforme, mais elle n’a pas son compte de suffrages, même si l’on ajoute les frontistes aux insoumis et qu’on leur cède en plus quelques républicains désireux d’éliminer Emmanuel Macron avant l’heure.

La sixième, c’est la quatrième !

La sixième République à laquelle rêve M. Mélenchon n’est pas une innovation. Elle a existé et en privant Emmanuel Macron d’une majorité absolue, le peuple a tenté d’accorder au Parlement les atouts qu’il avait déjà au temps de la Quatrième. Si un événement s’est produit en 2023, c’est bien ce tropisme presque irrésistible vers le régime des partis qui nous apporterait la bonne République. Encore faut-il que les partis soient encore debout. La France n’a pas besoin d’un retour en arrière. Rappelons-nous : changement de gouvernement tous les six mois, instabilité structurelle où les groupuscules  font la loi comme on le voit aujourd’hui avec  le  minuscule groupe LIOT, avec  comme conséquence l’affaiblissement des institutions et le danger d’explosion sociale ou de tentative de coup d’État. D’ailleurs Mélenchon n’est-il pas un admirateur des « duce » sud américains ?

Jean-Luc fait le lit de Marine.

La Cinquième est « mauvaise » parce que la gauche est structurellement minoritaire et cela ne date pas d’aujourd’hui. Elle s’est rassemblée au sein de la Nupes ce qui a conduit à donner un blanc-seing à la France insoumise, laquelle n’a pas le moindre espoir, même si, en 2022, le chef de LFI a obtenu 22 % des suffrages, de conquérir l’Élysée. En revanche, Marine Le Pen a acquis durablement la deuxième place au premier tour. Plus LFI hurle, plus le RN se tait. Plus LFI conteste, plus les électeurs se convertissent à l’extrême droite. Plus le désordre augmente avec son cortège de manifestations et de violences (460 policiers blessés lors du 1er mai), plus le RN se renforce. Il serait étrange que Jean-Luc Mélenchon soit distrait au point de ne pas se rendre compte qu’il fait le lit du RN. S’il fait son cirque, c’est parce qu’au fond de sa pensée, une victoire de l’extrême droite offrirait aux forces qu’il contrôle l’occasion d’une révolte voire de tenter une révolution. J’exagère ? À peine.

Mauvais républicains.

On ne remerciera jamais assez  le Général De  Gaulle d'avoir doté le pays de la Cinquième République qui a une constitution démocratique qui donne sa chance à chaque parti et qui a prévu tous les cas de figure de gouvernance. Elle est bonne parce qu’elle protège les institutions. Elle est utile parce qu’elle est en béton et peut résister à toute tentative frauduleuse de s’emparer du pouvoir. Par contre, il existe des mauvais républicains. C’est le cas de Mélenchon et de ses comparses de la France insoumise et aussi de certains ultras de la CGT. Les appels incessants du « leader minimo » de  la France insoumise à l’émeute, voire  à la sédition, en sont l’expression la  plus visible. Peu importe que Mélenchon se prenne pour la République à lui tout seul, mais quand il affirme que « la police tue » et se réjouit de la  violence qui accompagne désormais les manifestations, c’est la généralisation du désordre qu’il recherche pensant prospérer dessus. Il souhaite aussi plonger la Cinquième République dans l’opprobre  par le comportement vulgaire de ses représentants au Parlement : pauvreté de l’expression, dérapages verbaux, insultes, grossièreté  gestuelle des bras d’honneur ou « doigts » dont ils n’ont pas l’exclusivité mais dont ils sont les fervents utilisateurs. Plus grave, ils n’ont pas compris le sens de leur intervention quand on leur accorde la parole. La plupart du temps, ils oublient de se tourner vers  le président, le propos étant censé avoir une valeur générale, pour s’adresser à un collègue, l’apostropher  ce  qui conduit à de multiples rappels à l’ordre.  Et l’arrivée des caméras de télévision dans l’hémicycle n’arrange rien et a un effet dévastateur dans le grand public. Ces mauvais républicains ne respectent rien, pas même la mémoire, comme en témoigne les appels à « casserolades » lors du déplacement du Président de la République aux commémorations du 8 mai ou  pour honorer Jean Moulin. Alors  on imagine bien quelle République ils nous offriraient s’ils parvenaient à s’en saisir ! 

La République et la France ont besoin de  gens qui les aiment, ont besoin de stabilité, ont  besoin de respect. Demander un  peu d’espoir, en ces jours  troubles ne serait pas de trop ! Mais de grâce, ne touchons pas à la Constitution.

 


L’EPINEUX PROBLEME DE LA DETTE

Dette publique

 

Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour faire le constat.

Plus nous payons d’impôts, plus les dépenses publiques augmentent et plus la qualité des services publics baisse. Le scandale est sous nos yeux et nous en faisons l’expérience presque chaque jour. Mais  si l’environnement financier  mondial a été jusque là très clément, les évolutions actuelles  devraient nous inquiéter fortement. Avec 3 000 milliards de dette publique, la France doit désormais et absolument se hâter de commencer à la  réduire. Dans ce contexte, la dette devient un problème de plus en plus épineux : c’est logique quand on distribue les chèques à tout-va parce que « Quoi qu'il en coûte » et qu'on ne fait aucune réduction des dépenses publiques.

Le début du parcours  d’obstacles.

L'agence Fitch a dégradé la note de la France de AA à AA-. Pour l'instant, cette dégradation n'aura que peu d'effet car AA- reste un double A ce qui signifie une dette de « haute qualité » selon Fitch. Une excellente note donc surtout pour un pays dont la dette dépasse 100% du PIB, très loin de l'objectif européen de 60%. Mais en cas de nouvelle dégradation, la dette passerait à « Qualité moyenne supérieure » et l'effet sur les taux d'emprunt se ferait alors ressentir. Aïe !

L’inflation va baisser. Cela prend un peu plus de temps que prévu du fait du rebond des prix de l’énergie et des hausses de salaires. Mais elle va rebaisser, c’est inéluctable, notamment parce qu’elle est en train de provoquer un ralentissement de la consommation. Mais il y aura donc encore deux hausses des taux d'ici septembre, voire trois avant une pause au moins jusqu’à la fin de l’année. De quoi, néanmoins, renchérir un peu  plus le service de  notre dette. Re-aïe !

Tenir bon sur la réforme.

La tâche semble insurmontable, mais contrairement aux prédictions des Cassandre, des moyens existent pour la ramener à un niveau supportable. Le  gouvernement subit depuis le début de l’année un tir nourri contre sa politique financière. Mais il n’est pas privé de quelques instruments susceptibles de lui faciliter le travail. L’inflation, si décriée partout, a déjà eu un effet positif sur nos emprunts dévalués par la hausse des prix. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a tenté de démontrer, face à des interlocuteurs plutôt sceptiques, comment il allait procéder.

La réforme des retraites joue un rôle essentiel dans la tâche qu’il s’est assignée. À terme, elle rapportera de l’argent qui permettra de ne pas augmenter les cotisations et de ne pas réduire les pensions. Des torrents de critiques ont noyé l’exécutif auquel on reproche son « quoi qu’il en coûte »  suivi par une politique d’austérité. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Grâce au maintien du pouvoir d’achat des Français pendant la période de la pandémie, les structures économiques sont restées indemnes. Malheureusement, la gratitude populaire n’existe pas, surtout avec des Insoumis à la  manoeuvre. Certains voudraient que les pouvoirs publics réitèrent le programme appliqué au Covid. Cependant, il ne s’agit pas de la même maladie. Le pouvoir d’achat a  été épargné en distribuant quelque 400 milliards d’euros. Un exploit qui ne peut pas être renouvelé sauf à aller à la  catastrophe.

Désormais, il faut agir vite.

Beaucoup de prédateurs attendent que notre pays fasse défaut. Si Ficht a déjà abaissé la note  de la France, d’autres agences de notation suivront bientôt. Pour revenir à une note plus favorable, il faut abaisser le taux de la dette par rapport au PIB. Et il n’y a pas trente six solutions. Nous devons puiser dans notre dynamisme économique les ressources qui nous permettront de figurer un jour parmi les nations européennes qui sont sorties de la nasse. S’il est vrai que cela passe par des efforts gigantesques, il faut néanmoins agir vite. Ceux qui entretiennent la crise sociale scie la branche sur laquelle ils sont assis, d’autant  plus, on le voit bien, qu’il est impossible  pour  le pouvoir de faire  marche arrière sur la réforme.  

Une manœuvre délicate.

Pour nécessaire qu’elle soit, La manœuvre de désendettement se révèle délicate et  l’effort doit être soigneusement élaboré. Il ne doit pas casser la croissance et ne doit pas augmenter les inégalités. L’inflation peut jouer un rôle bref, mais utile, mais elle aussi représente un danger qui doit disparaître. Le seul moyen du redressement, c’est une réduction des dépenses publiques : la France est le pays européen qui consacre la partie la plus imposante de son PIB à la dépense sociale. Il y a des records qu’il est préférable de ne pas battre. Le refus du gouvernement de céder aux injonctions syndicales ne correspond nullement à un entêtement ou à un caprice du président de la République, il s’inscrit dans une logique financière qui ne laisse plus aucune marge.

Les autres remèdes relèvent de l’aventure pure et simple. La réforme a provoqué une sorte de soulèvement populaire ; la baisse des pensions, la hausse des cotisations ou les deux à la fois entraîneraient une révolution. Avant de s’en tenir à la majorité hostile à la réforme et qui éructe de rage, on devrait se demander qui défend le mieux l’intérêt général. Cette remarque  est valable pour la poignée de LR qui veulent l’abrogation de la réforme par pure démagogie, ce qui est  pour moi, le pire en politique !

 

 

 


LA REFORME EN BREF

Retraites 3

 

La loi réformant le financement des retraites a été promulguée. Les critiques ont fusé depuis  et certains pensent déjà à l’abroger. Les contestations se poursuivent mais elle va entrer en application.
Même si elle a été allégée du fait des concessions du gouvernement ou des censures du Conseil constitutionnel, elle aura un impact immédiat.

Elle vous concerne si vous êtes nés à partir du 1er septembre 1961. La mesure principale et la plus discutée : le report de l'âge de départ de 62 ans à 64 ans. Mais en 2030 seulement. D'ici là, le report se fera par trois mois par année de naissance. La durée de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein va passer à 43 ans, contre 42 ans actuellement, soit 172 trimestres, d'ici à 2035. Mais personne ne devra travailler plus de 44 ans. Et l'âge de la fin des décotes reste 67 ans. Les fonctionnaires sont concernés aussi. Les régimes spéciaux sont maintenus mais le décalage de deux ans leur sera appliqué aussi. Et, heureusement, ils disparaissent pour les personnes qui vont être embauchées dès le mois de septembre.

Le volet social prévoit la revalorisation du minimum de retraite à 85% du SMIC net pour les personnes ayant tous leurs trimestres. Pour ceux qui ont cotisé au moins 120 trimestres, la revalorisation ira jusqu'à 100 euros. Ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans pourront partir à 63 ans. Les femmes ayant au moins un trimestre de majoration pour la maternité ou l'éducation et ayant cotisé les trimestres nécessaires pourront bénéficier d'une surcote allant jusqu'à 5%. Ce volet social de la réforme des retraites vient atténuer largement l'impact de la réforme. Et les droits des professions qui s'exercent dans des conditions pénibles seront renforcés.

On n’a pas  résolu tous les problèmes de retraites avec cette réforme mais elle va dans le bon sens. Elle nous ramène dans le peloton, en fin de peloton certes mais dans le peloton tout de même, des autres pays développés. Mais compte tenu de l'évolution de la démographie et du déséquilibre grandissant entre les actifs et les inactifs, d'autres réformes seront nécessaires à l'avenir. Un des  sujets qui restent en suspens est l'emploi des seniors. Pour pouvoir bénéficier d'une retraite à taux plein, il faudra travailler plus longtemps. Le problème  devrait être traité dans la future  loi travail.

Il faudra trouver le moyen de financer les retraites autrement que par la répartition compte tenu de l’évolution de notre  pyramide des âges. La solution (complémentaire) c’est la retraite par capitalisation. Elle existe déjà, et on la pratique sans le savoir : quand vous souscrivez à un contrat d'assurance vie, quand vous achetez votre résidence principale, quand vous souscrivez, et, à partir de 40 ans vous devez le faire, à un PER… La vraie réforme des retraites, c’est à chacun de se la faire en épargnant un peu chaque mois !

Comme  on le voit, pas de quoi en faire tout un pataquès, sauf à avoir d’autres visées ou  être de  mauvaise foi. La  violence qui s’est installée et qui sème les déprédations aux frais du contribuable doit cesser. 

 


COLERE CHEMINOTE : IL Y A DE QUOI !

Greves-sncf 2

 

La CGT des cheminots nous promet un jeudi noir à la SNCF pour exprimer la colère de ses employés face à  la réforme du financement des retraites. Il y a en effet de quoi être en colère, mais ce sont  des usagers dont je parle.

Quel enfer !

En 2019, les grèves à la SNCF ont coûté 850 millions ce qui représente une perte pour l’économie du pays de 300 millions. Les agents de la SNCF sont, en moyenne, plus augmentés que  l’inflation. En 2022, ils ont bénéficié d’une hausse de 5,8% contre une inflation de 5,2%. Il bénéficie d’un régime spécial de retraite. Ces agents qui   manifestent ne partiront jamais à la retraite à 64 ans, mais bien entre 54 et 59 ans, puisque dans leur entreprise, seuls les nouveaux recrutés seront concernés par le recul de l’âge légal de départ. C’est ce qu’on appelle « la  clause du grand-père ». Les régimes spéciaux ne disparaîtront qu’à partir de 2066.

Et c’est qui qui paie ?

Le  contribuable français a donc encore de longues années devant lui à compenser le déficit de ce régime très avantageux : tous les ans, la subvention d’équilibre du régime de la SNCF et de 3,3 milliards d’euros, soit 13 675 € par retraité. Autrement dit, c’est nous qui payons.  Et les pensions sont loin d’être minables. En 2021, le montant mensuel moyen d’une pension était de 2 442 €, avec un taux de remplacement de 73%.

On espère tout de  même que leur jour de grève sera décompté de leur salaire…

En résumé, moi j’appelle ça du « foutage de gueule » !

(Merci à Agnès Verdier-Molinié pour les  données chiffrées.)

 


POUR RAISON GARDER…

Qu'est-ce qu'on dit

 

Eric Ciotti a raison d’appeler toutes les forces  politiques à respecter la loi dès lors qu’elle a été validée par le Conseil constitutionnel. Par cet appel, il redore le blason quelque  peu terni par la division du groupe parlementaire qui a obligé à appliquer l’article 49-3.  Les  magistrats ont censuré six dispositions dont « l’index seniors », mais il a validé l’essentiel, soit le prolongement des carrières à 64 ans, applicable en septembre prochain. Et il sera facile de réintroduire dans la prochaine loi sur le travail les articles  censurés. Mais que de mensonges ont été proférés par les opposants à la loi sur  la réforme du financement des retraites autant par le RN que par les composantes de  la NUPES.

Inutile et injuste, ont-ils repris en chœur.

Rien de plus faux. La loi permet de garantir les pensions et de combler le déficit annoncé et creusé par la  pyramide des âges. C’est une loi comptable disent-ils avec mépris, mais dans un  pays surendetté la « comptabilité » ça « compte » justement. Quant au caractère injuste, c’est refuser  de voir   toutes les  avancées qu’elle contient notamment en faveur des  femmes et des petites  pensions.

La borne d’âge à 64 ans est inutile et va aggraver le  chômage des séniors. 

Encore faux, doublement faux. C’est le recul de l’âge de départ qui assure l’essentiel du gain financier pour équilibrer  les régimes. Et la borne d’âge, loin de fragiliser les séniors, les conforte dans l’emploi.  Toutes les statistiques montrent la  progression du taux d’emploi des 55-59 ans (75%) au fur et à mesure que l’âge de départ recule.

A 64 ans, les travailleurs sont cassés.

Pauvres  petits Français fragiles. Regardons autour de nous :  pratiquement tous nos voisins ont mis en place des âges de départ compris entre 65 et 69 ans. Evidemment, cela n’empêche pas de réfléchir aux reconversions nécessaires en fin de carrière pour certains métiers. N’oublions pas que de nombreuses dispositions sont applicables aux carrières longues et aux métiers à la pénibilité reconnue.

La  contestation est portée par plus des 2/3 des Français.

C’est répété à l’envi par  tous les gauchos de service et  les représentants du RN. Mais cette affirmation repose sur la base de sondages contestables par  la question posée. La preuve  en est : jamais le pays n’a été bloqué par le nombre des grévistes resté très bas sinon par des  blocages ciblés provoqués par des commandos  cégétistes ou autres. Et aujourd’hui, 62% des 200 000 votants du sondage du Figaro approuvent la validation de la loi… Comme quoi il faut se méfier des sondages. En dehors des manifestants interrogés, qui crient une colère surfaite, on sent davantage de résignation dans le pays que de révolte.

La loi n’a pas été votée.

Encore un gros mensonge. La procédure du 49-3, avec le gouvernement qui engage sa responsabilité, est  un vote. Le  constat est qu’il y a eu une majorité pour repousser la motion de censure qui aurait invalidée la loi. La loi est donc approuvée par une procédure démocratique. Et le recours à l’avis du Conseil constitutionnel en garantit toute la légitimité. Peut-on en vouloir au gouvernement d’avoir eu recours à des procédures peu usitées mais conformes, quant on a constaté le comportement anarchique et antidémocratique de la NUPES et des Insoumis en particulier, pour empêcher tout débat au fond sur la loi, lors de sa discussion à l’Assemblée nationale ?  De plus, c’est oublier le rôle du Sénat, où elle a fait l’objet d’un examen approfondi et plus approprié et où elle a été votée largement ! Je conseille  donc à tous ces  gamins imberbes qui crient au déni de démocratie dans la rue  en allumant des « feux de joie »  et en brisant des vitrines, de retourner à leurs études afin d’acquérir un  peu plus de discernement civique.

Les syndicats ne peuvent plus croire que la réforme va disparaître subitement.

Sur ce plan, ils sont en échec. Ils devront l’accompagner et s’ils préfèrent accroître la mobilisation et continuer à mettre le pouvoir au défi, ils finiront par perdre une partie du soutien de la population. En s’entêtant dans le refus de discuter de la clause de report de l’âge, ils ont perdu la légitimité qu’ils avaient acquise en construisant leur cause. Il  faudra bien qu’ils reviennent au dialogue avec le  pouvoir qui ne compte pas s’arrêter dans ses réformes.

 


IL EXISTE UN CHEMIN POUR EN SORTIR

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Vous l’avez compris, depuis  la défection de la petite vingtaine de députés LR sur le vote de la réforme des retraites, je ne crois  plus guère à la capacité du parti à se maintenir et à se redresser  sans changer les paradigmes du débat politique actuel.  Nous voyons bien que nous allons tout droit vers l’intronisation de Marine Le Pen, tant le message des Républicains est inaudible et brouillé. Comme pour beaucoup de nos amis, le malaise me conduit à ne plus croire en rien. Et ça, ce n’est pas possible. Le malaise, tout le monde le ressent confusément, tient dans la situation politique perçue  comme trop instable dans une époque où justement, à cause de la dégradation à l’extérieur comme à l’intérieur, il faudrait un gouvernement en capacité d’agir avec des lignes claires dans la durée et non au coup  par coup. Le teasing sur la décision du Conseil constitutionnel ne change rien. Dès le 15 avril,  quelle que soit la décision prise, la vie politique devra suivre son cours.  Autrement dit,  cette situation  d’instabilité digne de la IVème, aggravée  par le comportement de saboteurs des députés  LFI,  ne va pas pouvoir perdurer jusqu’à la fin du quinquennat. Il faut un électrochoc. Il faut en sortir.

Le rassemblement.

N’en doutons pas, la situation institutionnelle et politique est grave. Car il n’y a guère d’alternative : la dissolution, il ne vaut mieux pas y penser ; le referendum, pas mieux ;  un changement de gouvernement : en gardant les conditions actuelles, ce sera un cautère sur une jambe de bois. La  navigation à vue a ses limites. On ne va pas recommencer à chercher une majorité temporaire de projet de loi en projet de loi, se  contenter de mesures techniques qui ne fâchent pas trop. A  ce  compte-là, c’est ouvrir les portes de l’Elysée au RN, faute d’avoir pu apporter des réponses crédibles aux sujets importants. C’est Emmanuel Macron, Président de la République qui est le premier responsable  de cette situation.  Et lui seul détient la clé qui débloquerait la situation. Mais il doit délaisser ses réflexes partisans au vestiaire et jouer pleinement son rôle de garant des institutions. En s’élevant au-dessus des partis, en rassemblant au-delà de son camp, il  montrerait qu’il  est capable d’agir en prenant en considération l’intérêt supérieur du pays avant tout. Alors, il peut demander à chacun de prendre ses responsabilités et les républicains (au sens premier) de tous bords devront prendre conscience de leur responsabilité historique pour enfin s’unir. Le sursaut  passe  par le rassemblement, mot cher aux gaullistes.  Une majorité politique  est possible,  elle doit d’abord passer par un accord de gouvernement avec la droite LR. C’est réalisable s’il ne s’agit pas de se rallier, mais de rassembler, s’il ne s’agit pas de se soumettre mais de négocier, s’il ne s’agit  pas de débauchage,  mais de projet.

Elargir la Majorité de la droite à la gauche réformiste.

La tribune de Manuel Valls  d’il y a quelques jours ouvre des perspectives en montrant qu’il est possible d’associer une partie de la gauche politique à ce rassemblement,  car  il existe  encore des réformistes qui ont refusé de se fourvoyer dans l’aventure gauchiste de la NUPES. La Constitution offre le cadre adequat. Il  s’agit de sauver la République afin qu’elle ne tombe pas  dans des mains qui  la saborderaient. Il  ne sera pas difficile de trouver quelques-uns de ces républicains  de gauche, dont Manuel  Valls, pour participer à cette entreprise de redressement. Et manuel Valls fait la même analyse, le point de départ ne peut-être que la nomination d’un Premier Ministre issu des Républicains, seul moyen d’arriver de façon organisée à une majorité absolue de députés.

L’union nationale de  salut public.

C’est pourquoi l’appel des parlementaires LR publiés dans Le Figaro, me semble frappé au coin du bon sens. De quoi s’agit-il ? Pour faire court : un contrat de législature et un premier Ministre LR.  Ce serait le moyen de sortir l’action politique du discrédit dont elle souffre aujourd’hui et de rejeter dans leurs cordes  RN et NUPES en les réduisant véritablement à l’impuissance. Les  sujets pour redresser le pays ne manquent pas : rétablissement des comptes publics, défi climatique, transition et indépendance énergétique, immigration irrégulière, santé, école, sécurité … Le  bénéfice à en tirer  viendra du constat des Français du retour au fonctionnement normal de la démocratie. Alors, le  Président ne pouvant se représenter, Les Républicains retrouveront  une chance de garder le pouvoir, car  la première condition pour qu’un Républicain soit élu, c’est d’abord de restaurer la République. Le retour de  la prospérité qu’on peut espérer fera alors le reste, avec  le rétablissement de la confiance liée à la sortie de l’impasse politique.

Non, il n’y a pas besoin de big bang pour répondre aux inquiétudes légitimes des Français. Juste un  peu de volonté et de discernement. Encore faut-il qu’ils soient partagés…

 


RECHERCHE HOMME (OU FEMME) PROVIDENTIEL(LE) DESESPEREMENT !

Gaulois2

 

Triste France.

C’est la 11ème journée de mobilisation contre la  loi réformant  le  financement des retraites. Les  consultations entreprises par la Première  Ministre  n’ont évidemment rien donné de tangible hier. Aujourd’hui, Le  nombre des grévistes s’étiole un  peu plus et le nombre des  manifestants dans la rue continue de s’affaisser.  Reste la  capacité de nuisance des  plus durs, comme la  CGT et les gauchistes avec blocages  ponctuels ici et là, de quoi juste emmerder la vie quotidienne de ceux qui bossent. Espérons que nous n’aurons pas une fois de plus le spectacle  affligeant de la violence ultra-gauchiste qui défigure notre démocratie et obligent les forces de l’ordre à répliquer. Les contestataires ne  mollissent pas en verbe, mais ils sont dans une seringue. Que feront-ils  quand le Conseil Constitutionnel aura validé  la loi ?  Car il va bien falloir en sortir. Une certitude :  face à l’obstination des opposants, le pouvoir exécutif ne peut reculer. Et si je donne raison à Macron plutôt qu’à Berger, c’est  parce que des deux, celui qui se préoccupe le plus de l’avenir de la France, c’est le Président de la République.

Un vrai cauchemar.

La réforme du financement des retraites et l’agitation qu’elle génère nous cache une réalité bien triste. L’état du pays c’est quoi ? Une désindustrialisation massive qui, depuis le début  de ce siècle a diminué de  près de moitié notre potentiel et nous a laissé distancés par l’Allemagne, une dette  publique de 3 000 milliards d’euros, véritable  poudrière qui nous met à la merci de la hausse des  taux d’intérêt, le  sabotage de notre nucléaire civil dont le rapport qui vient d’être rendu souligne les incohérences des politiques menées, l’aggravation de la pauvreté qui touche 9 à 10 millions d’individus selon l’Insee, la perte du contrôle de  l’immigration si tant est qu’il ait jamais eu lieu, l’effondrement scolaire qui nous  met  à l’arrière-garde de l’Europe, la crise hospitalière,… L’Etat-nounou, pour amortir les chocs avec l’augmentation de 50% de la prime d’activité en réponse à  la crise des « gilets jaunes », le  « quoi qu’il  en coûte » qui n’est autre que  la  prise en charge des conséquences du Covid, les  boucliers tarifaires pour compenser la hausse du prix de l’énergie,  n’ont eu d’autre effet que de creuser le déficit de l’Etat porté à plus de 120 milliards d’euros en 2022.  Dans un monde où le socialisme a disparu,  sinon sous la  forme de la dictature et de la guerre, la France le pratique à crédit sans le dire,  camouflé derrière l’individualisme ravageur et irresponsable que « l’argent magique » encourage. Cette litanie  n’est en fait que  le constat de notre déclin, gros mot qu’il est interdit de prononcer, pour éviter de le  combattre.

On n’a que ce qu’on mérite.

Le populisme, large produit des réseaux sociaux, a permis à la démagogie la plus vulgaire de s’emparer des esprits du plus grand nombre. Les partis politiques dits de gouvernement ont été dépassés : la sociale-démocratie s’est effondrée, débordée  par l’obscurantisme vert et la véhémence institutionnelle des Insoumis, la droite et le centre pris au piège de leur manque de résultats sur la plupart des dossiers,  ont été débordé par l’OPA macroniste du « en même temps » et le « dégagisme ». L’absence de majorité absolue lors de la dernière élection législative a fini d’affaiblir l’exécutif et re-parlementarisé la France. Le retour des démons aurait dit le Grand Charles. Et le résultat dépasse les espérances : L’Assemblée nationale transformée en champ de foire  quand ce n’est pas en cour de récré, où le débraillé du langage le dispute à celui du vêtement, soigneusement mis en scène par les Insoumises et Insoumis : les gueux sont là, mais est-on sauvé pour autant ?  Et voilà l’impuissance érigée en norme constitutionnelle, le Président de la République transformé en « dictateur » et comparé à « Caligula » par l’inénarrable  Mathilde Panot (ne tombez pas dedans) ; les  socialistes sous la houlette du piètre Faure,  se révèlent incapables de se dissocier de cette bouffonnerie, tandis que Les Républicains, au lieu de faire la démonstration de leur capacité à gouverner par leur cohésion, étalent le spectacle indigne de leurs divisions et de leurs  ambitions  personnelles ; manque au tableau les « marinistes »  qui font profil bas, soigneusement cravatés et clean sur eux comme dans leur comportement, embusqués comme le matou prêt à bondir sur sa proie. Et pour couronner le tout, la France humiliée, obligeant le Président de la République à devoir annuler la visite officielle du roi d’Angleterre,  Charles III.  Comme remède à la  crise, voilà qu’on nous propose  de changer nos institutions,  pour plus de démocratie !  Merci, on est  en train de donner. Surtout ne touchons pas  à la Constitution qui permet encore au pays de tenir debout et nous met à l’abri des derniers malheurs. 

Reconstruire l’alternance.

Nous ne verrons le bout du tunnel que si nous sommes capables de reconstruire les conditions d’un débat démocratique entre une gauche sociale-démocrate et la droite républicaine libérale et sociale. Cette gauche existe et peut se reconstituer autour de personnes comme  Bernard Cazeneuve, Carole Delga et Manuel Valls : qu’attendent-elles pour passer à l’action et  lancer leur « manifeste pour une vraie gauche démocratique ». A droite, il faut faire converger tous les groupuscules éparpillés occupés à faire leur petite cuisine dans leur coin : qu’attend-on pour provoquer la « convention nationale de la refondation » du Modem à LR, en passant par Horizon, nouvelle énergie, et autres comités Théodule, avec autour de la table Edouard Philippe, Laurent Waucquiez, Bruno Retailleau, David Lisnard, Eric Ciotti. Mettre fin à la « balkanisation » des partis de la  gauche et de la droite modérées est une priorité.  Ensuite, reste à espérer qu’une « pointure » émergera dans un camp ou l’autre.  Prendre le risque d’exister, c’est tout ! Car la tâche peut paraître immense, mais elle n’est pas insurmontable si on sait utiliser les institutions et les outils dont elles disposent sans chercher l’illusionnisme, et si on sait jouer collectif. Notre pays  a  besoin d’un nouveau contrat social et économique.  Social par l’élaboration d’une nouvelle philosophie du travail pour faire droit aux aspirations nouvelles liées à notre époque ; économique, par un vrai plan de réindustrialisation auquel François Bayrou ne s’est pas vraiment attelé et qui est la pierre d’achoppement de tout redressement économique, seul moyen de relever nos défis financiers.

Maintenant qu’on touche le fond, quel héraut osera relever le défi.  La France l’attend, au fond d’elle-même avec impatience. Le temps presse !

 


ET SI L’INDEPENDANCE ETAIT UNE IMPASSE ?

Gaulois 2ème tour

Un parti de gouvernement, vraiment ?

Les Républicains défendent une ligne d’indépendance et entendent cultiver leur opposition au macronisme. On  peut comprendre le raisonnement : c’est vrai, la soixantaine d’élus qu’ils ont réussi à conserver l’ont été sur un discours et un projet d’opposition à Macron. Vouloir honorer ce contrat est tout à leur honneur.  Mais à l’usage et à bien y regarder,  cette  ligne d’opposition ressemble  de plus en plus à un oxymore. Le  contexte  du moment, les projets  qui arrivent à  l’examen de l’Assemblée nationale,  conduisent de plus  en plus à mettre leurs pas dans ceux de la majorité. Vouloir  le  faire sans se renier  est  compliqué à  expliquer  au plus grand nombre et devient même illisible. Le risque est grand de voir le  RN récupérer les dividendes de cette rigueur qui consiste à respecter ses convictions en soutenant les  projets gouvernementaux qui les recoupent. Encore faudrait-il que cette cohérence soit accompagnée de la cohésion  du groupe parlementaire et la dissidence de 19 députés au moment de voter la censure a créé une confusion regrettable et donné l’image du désordre plus que de la respectabilité sur un  projet aussi emblématique que celui de  la réforme du financement des retraites. Ce qui aurait dû être une démonstration de puissance s’est perdu dans  les méandres de petits calculs politiciens. Dans ces conditions, la volonté d’incarner un parti de gouvernement est partie en fumée.

L’indépendance, planche de salut.

Le parti et ses principaux responsables, Gérard Larcher en tête,  défendent le maintien de leur autonomie comme garantie d’un espace politique qu’ils refusent de voir réduit à une dualité mortifère entre les partis radicaux Nupes et RN. Le  fait qu’il existe de profondes divergences avec le  Président de la République est réel  et pousse à camper sur la ligne de l’indépendance, tout en négociant des accords texte par texte quand il s’agit de l’intérêt général du pays selon la  vision qu’ils en ont. Ils ne voient pas non plus comment dans la crise actuelle, ils pourraient s’associer  à un pouvoir qu’ils jugent responsable des désordres  dans toutes leurs dimensions, politique, économique et sociale ; et ils  pensent  que les partis associés  au pouvoir paieront la facture à la fin du quinquennat, Edouard Philippe en tête. Aussi Bruno Retailleau martèle-t-il qu’il n’est pas macroniste, Olivier Marleix reste persuadé que le chef de l’Etat cherche plus les débauchages individuels qu’une véritable alliance qui l’obligerait à gouverner avec la droite, et Eric Ciotti fort  d’avoir fait trancher la  question par les instances du parti à plusieurs reprises continue d’estimer que rien ne peut modifier l’équation d’une droite qui s’est définie et qui a résisté au séisme des législatives en cultivant sa spécificité. Mais la solidité de cette ligne n’est-elle pas qu’une apparence ?  Car, avec les frondeurs du 49-3, les partisans certes minoritaires d’un contrat de gouvernement, le  parti donne l’image d’une machine fragile avançant sur une ligne de crête d’autant plus étroite  que la société est en ébullition. Le risque grandit chaque jour que la planche de salut ne devienne un radeau de la méduse.

La  coalition peut être une bonne solution.

Le sentiment général est que le pays ne pourra pas tenir comme ça jusqu’à la fin du quinquennat. Le  gouvernement est constamment fragilisé par  les troubles,  les actions violentes de groupes organisés, les discours incendiaires des Insoumis, les divisions perceptibles à l’intérieur d’une majorité paralysée par ses divergences. Une clarification est nécessaire. Face au spectre d’une explosion sociale qui enfoncerait le pays un peu plus dans la crise, le scénario de la dissolution s’impose chaque jour un  peu  plus. Je ne donne pas cher, alors, de la peau de nos candidats républicains si cela arrivait. Nul doute  que le RN se taillerait la part du lion dans des législatives sur fond de guerre civile. Je suis persuadé que le peuple de droite, au sens large du terme, aspire à un gouvernement stable.  Je ne suis toujours pas devenu macroniste, loin de là, mais force est de constater que cela ne pourrait advenir qu’avec le renfort des députés du groupe LR à l’Assemblée nationale. Au nom  du salut public et de l’intérêt national. C’est ce que défendent déjà Nicolas Sarkozy, Rachida Dati, Jean-François Copé et à l’intérieur du parti Alexandre Vincendet. Ils soutiennent l’idée qu’un accord politique avec la  majorité serait le meilleur moyen de redresser le pays. Comme le pratique Nicolas Forissier, député de l’Indre, qui se rallie à la collaboration républicaine chaque fois qu’il considère que l’intérêt supérieur de la France l’exige, il ne s’agit pas, évidemment, d’effacer la singularité LR. Mais pour cela, il faudrait une véritable négociation au fond,  avec des garanties et des contre-parties concrètes  sur le programme et  la composition du gouvernement.

Les Républicains auraient tout à y gagner : appliquer une partie de leurs projets qui leur tient le plus à cœur, apparaître comme les sauveurs de la démocratie par le retour à un fonctionnement normal de l’Assemblée nationale, participer au redressement de la France qui ne manquerait pas de se produire, renouer avec la partie des électeurs qui les ont déjà quittés. Avec, en plus, pour les nombreux talents qu’il recèle,  l’opportunité d’accroître leur audience et faire valoir leur efficacité. Car  les  places sont  à prendre et les prétendants sont presque tous dans leurs rangs.  Et je suis certain que notre électorat  du centre et de la droite  modérée, leur manifesterait sa gratitude dans les urnes, le moment venu.

Encore faudrait-il que Macron joue le jeu. La  consigne confiée à la Première Ministre "d'élargir la majorité" n'est pas suffisante. Pour l’instant, des deux côtés,  c’est  « je t’aime, moi non  plus »  et ce n’est pas raisonnable.

 

 


AILLEURS DANS LE MONDE

Poutine Donald Trump


La France  serait, paraît-il, sujette à moquerie de  pays  qui  pourtant devraient plutôt nous envier. Notre  pays traverse une série de convulsions comme elle sait en  produire dès que les  gauchos décident  de s’agiter. Ils n’ont pas  toujours le bon prétexte, mais avec la réforme des retraites  ils trouvent toujours  le moyen de mettre en action leurs pouvoirs de nuisance, au mépris du respect des  autres et  même, souvent, des lois.  Il paraît  que Poutine trouverait là un  exutoire  à ses malheurs,  le  pauvre. A  l’opposé, son rival et comparse Trump n’est  pas  mieux loti.

Les mécomptes de Poutine.

Contrairement à ce que le régime du Kremlin voudrait faire  croire avec sa  propagande cousue de mensonges, la Russie a perdu la guerre économique.  L'écran de fumée des revenus du pétrole et du gaz cachait la réalité économique : la Russie traverse une crise économique majeure qui ne peut que s'amplifier. Les revenus de l’État sont en chute libre, l'inflation est en hausse et la population active décimée. Tant que le pétrole et le gaz flambaient, les finances publiques russes bénéficiaient d'une source de revenus majeure qui compensait et masquait les difficultés. Et certains commentateurs s'étonnaient de la « résilience » de l'économie russe, et en venaient à conclure qu'elle pouvait résister à la guerre. C'était déjà faux avec les cours du pétrole et du gaz au plus haut, c'est encore plus faux avec l'effondrement du prix du gaz, qui est revenu à son niveau d'avant invasion de l’Ukraine, et des cours de pétrole en forte baisse comme les exportations du fait de la baisse des cours. Et du fait aussi des sanctions qui l'obligent à vendre moins de pétrole et de gaz, et à le faire  à un prix largement discounté. Les revenus de l’État sont donc en baisse alors que ses dépenses explosent du fait des dépenses militaires, mais aussi du coût de la protection sociale d'une population en difficulté. En plus, la Russie a perdu une large partie de son marché européen avec les sanctions. Elle devient de plus en plus dépendante de la Chine pour ses exportations, ce qui crée une situation complexe. Sur les deux premiers mois de l'année, les revenus de l'énergie ont chuté de 50%, et le déficit public a atteint sur la même période 34 milliards de $.

Mais, c’est vrai, le pays a encore des réserves de cash, car Poutine avait préparé son offensive en faisant d’énormes  économies. Selon le Wall Street Journal, son fonds souverain aurait encore 147 milliards de $, entamé de 28 milliards de $ depuis l'invasion. Le Kremlin doit compter avec une inflation à 11% en février. Il est  aussi confronté à un  manque de bras du fait de la  mobilisation et les entreprises sont en manque d'effectifs. 300 000 hommes ont été mobilisés dont  beaucoup sont morts et on parle d’une nouvelle vague de 400 000.  Sans compter, et les chiffres varient selon les sources, qu’entre 500 000 et 1 million d'hommes en âge de travailler ont quitté le pays. Ce manque d'effectifs affecte évidemment aussi l'industrie militaire. Enfin, les sanctions affectent tous les secteurs de l'économie. Une large partie des pièces détachées utilisées par l'industrie russe viennent de l'étranger. Le secteur de l'aéronautique est en difficulté faute de pièces et celui de la tech est en difficulté faute de logiciels et d'équipement. Résultat : les ménages se serrent la ceinture, les ventes au détail ont chuté de 6.7% en 2022, les ventes de voitures neuves ont chuté de 62% en février et la croissance devrait rester proche de zéro en 2023, un score honorable qui masque une crise profonde.
Oui, la Russie a déjà perdu la guerre économique.

Trump dans la spirale judiciaire.

La séquence de l’élection présidentielle aux Etats-Unis risque d’être passionnante, vue d’Europe. Le retour du guignol à la Maison blanche n’est pas  assuré du tout,  malgré  la furie de ses  partisans inconditionnels et ses rodomontades grandiloquentes. Le tonnerre  a commencé de lui tomber sur la tête avec la  décision du grand jury de New York : l’ancien président américain Donald Trump sera déféré devant lui mardi prochain pour être inculpé. Il n’en est pas surpris puisqu’il s’attendait à une visite du procureur et de la police le mardi 17 mars. Dans cette affaire, il n’a pas à répondre de son action politique, qui fut très contestée, notamment la mise à sac du Capitole pour laquelle il risque aussi d’avoir à en répondre devant la justice. Pour l’heure, il est accusé d’avoir payé 135 000 dollars à une femme, Stormy Daniels, pour l’empêcher de révéler qu’elle avait eu une liaison tarifée avec lui. La dame et l’avocat de Trump, qui a été condamné à de la prison pour cette affaire, ont reconnu la transaction lors de l’enquête de la police. Difficile de clamer l’innocence : Trump est dans la nasse et doit rendre des comptes, d’autant plus que la somme avait été prélevée sur l’argent de sa campagne, à l’époque. Il peut craindre d’être trainé devant le tribunal, menottes aux poignets, sous les projecteurs des caméras du monde entier.

Evidemment, l’intéressé veut en faire une affaire politique. Et le Parti Républicain a pris la défense du prévenu, Mike Pence, ancien vice-président, en tête. Ce  pourrait être un bien mauvais calcul,  car ce n’est que le début d’un parcours qui risque d’être tumultueux : le 24 avril, le même Trump est convoqué devant un tribunal, cette fois-ci, pour répondre du viol d’une journaliste, et ce n'est pas fini, des poursuites pourraient être engagées aussi pour sa tentative de fraude électorale en Géorgie aux dernières élections, sans parler de son rôle dans l’invasion du Capitole et des dossiers classés « secrets »  retrouvés chez lui. Les Républicains estiment, sans se référer au moindre texte, qu’un président n’a de comptes à rendre à personne, ce qui est faux puisqu’ils ont voté, sans l’obtenir, l’empêchement de Bill Clinton. De leur côté, les démocrates se contentent d’appliquer les lois sans se préoccuper de ce qu’il y a autour d’une consultation électorale. Pour le président le plus exotique de l’histoire des États-Unis, la route va être longue, étant mêlé à des affaires diverses qui remontent à son passé de roi de l’immobilier et de président. Au moins échappera-t-on à la réélection d’un individu pour le moins détestable. Encore faut-il que ses partisans ne mettent pas à feu et à sang les Etats-Unis.