HISTOIRE

Radioscopie d’une expérience - (4) Les rituels

Les rituels !

Il n’y a pas de bonheur sans rituels !

 

D’abord, le matériel pour travailler.

Au début de  ma carrière, il fallait se contenter de peu. L’essentiel du  matériel d’enseignement reposait sur  le tableau noir et  la craie blanche et de couleurs. Les élèves  avaient des manuels correspondant aux cours,  généralement deux en Français,  recueil de textes et grammaire, un d’Histoire et un de Géographie, pour ce qui concernait mes enseignements. Il y avait  un projecteur diapo à disposition dans la salle des  profs mais il fallait  le réserver,  si bien que les  projections prenaient des  allures de séances exceptionnelles.  Il fallait en effet transporter tout le matériel auparavant dans la classe y compris  l’écran sur enrouleur. On ne peut pas dire que l’image était intégrée dans la pédagogie. Elle était tout au plus un faire-valoir de fin de trimestre pour une leçon plus distrayante. Avec le temps, la  situation s’est améliorée, et l’audio-visuel  a fini par  faire  partie intégrante de mes  leçons même  en Français.  Ainsi il m’est  arrivé de faire  écouter « Les vieux » chanté par  Jacques Brel,  avant de lire le texte  et d’en étudier tous les aspects. J’avais fini par avoir dans ma classe  tout ce dont j’avais besoin : projecteur diapo, rétroprojecteur, magnétophone à cassettes et même lecteur de cd, puisque je possédais un « walkman » assorti de mini-enceintes que je pouvais installer rapidement. La pédagogie moderne a besoin de supports techniques. Aujourd’hui je suppose que j’aurais dans ma classe ordinateur,  vidéoprojecteur et tableau électronique interactif, et en face des  élèves munis de tablettes…

Le matériel concerne aussi les élèves. Chacun doit avoir son nécessaire pour travailler, le bon livre,  le bon classeur ou cahier, de quoi écrire, une règle pour tirer  les traits, gomme, correspondant à la liste fournie en début d’année. C’est tout un travail que de faire acquérir les bonnes habitudes et il faut y passer du temps quotidiennement, toute l’année et à tous les niveaux jusqu’en fin de troisième.

Le  premier cours d’une année qui commence.

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UN ETAT IMPREVOYANT ET IMPECUNIEUX

Dette publique

 

Mathieu Laine a beau nous vanter les mérites de la Macronie dans le Figaro d'avant-hier, lui et moi nous ne vivons pas sur la même planète. Macron serait le grand réformateur indépassable qui aurait osé faire ce que ni la droite ni la gauche n’ont jamais réussi ou voulu : en effet il a baissé l’impôt sur le revenu en en  augmentant les recettes, il a aboli la moitié de l’ISF et plafonné la taxation du capital en bon néo-libéral libertarien pour favoriser la planète financière déconnectée de l’économie réelle, il a réformé la SNCF, parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, il a assoupli le droit du travail, si peu, et arraché l’école au pédagogisme, mais pour combien de temps, avec à la clé une réforme du baccalauréat qui consacre l’affaissement du savoir. Il a supprimé la taxe d’habitation, à quoi personne n’aurait songé tant c’est une lourde  erreur qui porte atteinte à l’autonomie des collectivités locales. Quant au puissant mouvement régalien et républicain qu’il aurait lancé et que M. Laine nous annonce, à part les discours et quelques gesticulations, on se demande bien où il se niche. En matière de reniement, le macronisme empêtré entre ses députés de droite et de gauche d’accord sur rien   - une démission tous les deux mois, encore une cette semaine- n’est pas en reste : le grand « plan d’investissement » de 57 milliards d’euros est complètement enlisé, la réforme des retraites n’en finit pas d’agonir. Et le courage, face aux gilets jaunes, parlons-en : tout le monde a vu un président aux abois lâcher 17 milliards  d’euros de chèques en bois. Le pouvoir d’achat pour une fausse relance, c’est prendre aux uns, toujours aux mêmes, pour redistribuer des miettes aux autres, en aggravant au passage la situation des finances publiques, sans empêcher l'explosion du nombre des pauvres. Désolé, Monsieur Laine, vous qui vous réclamez du libéralisme, vous devriez savoir que ce n’est pas l’Etat qui crée les emplois, ce sont les entreprises qui courent avec les mêmes boulets aux pieds, que ce n’est pas l’Etat qui crée la richesse mais l’activité économique, toujours autant entravée par le carcan administratif et financier d’un Etat technocratique.

Un Etat imprévoyant.

Avec Macron, jamais l’Etat n’a été aussi imprévoyant. L’exemple des prisons est emblématique. A force de renoncer à construire les nouvelles places nécessaires pour faire face à l’afflux des condamnations, la France offre le spectacle  de prisons surpeuplées, vétustes et insalubres. Les 4 000 places sur les 15 000 promises suffiront à peine à compenser la fermeture des établissements les plus vétustes. Le gouvernement en est réduit à multiplier les « peines alternatives » ce qui n’empêche pas les maisons d’arrêt de continuer d’être submergées. Dans un autre domaine, pourtant fondamental, celui de l’énergie, le gouvernement vient de prendre une décision d’une imprévoyance rare : l’arrêt du programme ASTRID qui signifie le renoncement à construire les réacteurs de quatrième génération. L’énergie nucléaire nécessite une denrée qui n’est pas inépuisable, l’uranium, et génère des déchets à longue durée de vie. Sur ces deux questions les « réacteurs à neutrons rapides » apportent une réponse techniquement éprouvée : la surgénération, en permettant d’utiliser le plutonium issu du retraitement des combustibles usés, et l’uranium appauvri, sous-produit de l’enrichissement, diviserait par 10 le volume des déchets produits, et assurerait notre autonomie en matière de ressources en uranium et d’autonomie énergétique pour un bon millier d’années au rythme actuel de consommation. On ne dira pas merci d’avoir cédé aux écologistes.

Un Etat impécunieux.

La France a les finances publiques les plus mal tenues de toute la zone euro : déficit, dépense, impôts. L’hexagone est le champion de la dépense publique qui accapare 55,6% du PIB (10 points de plus que la moyenne de la zone). L’ensemble des recettes publiques pèsent 52,4% du PIB. Il faut y ajouter le déficit à 3,2%, le plus calamiteux des 19, même l’Italie fait mieux. Macron propose de supprimer le seuil des 3ù : casser le thermomètre permet en effet de ne pas voir la fièvre. Il n’explique pas pourquoi tous les autres partenaires sont capables de respecter les règles (1% du PIB en moyenne) ! Enfin la dette publique  atteint les 2400 milliards d’euros, pratiquement 100% du PIB. Ce qui est incroyable, c’est que le gouvernement a financé les quelques baisses d’impôts par le crédit. De la cavalerie !

La situation de l’emploi.

Cela fait des semaines qu'on nous serine que ce qui se passe en France est extraordinaire : on crée des millions d'emplois. Patatras, le chiffre du chômage est sorti ce matin : 8,6% au troisième trimestre, avec une hausse de 0,1%. Quelques chiffres pour comparer : Etats-Unis : 3,6%, Chine : 3,6%, Japon : 2,4%, Grande-Bretagne : 3,8% (malgré le Brexit), Allemagne : 3,1% (le pays qu'on est soi-disant en train d'écraser économiquement), Suisse : 2,3%. Nous avons le taux de chômage le plus dramatique de tous les grands pays développés. Et les explications techniques ne tiennent pas. La vérité, c’est que comme pour tout le reste, la réalité rattrape toujours le baratin.

Avec ça, les Français ne croient plus en rien.

Je n’ai pas noirci le tableau. Il se suffit à lui-même. J’aurais pu évoquer un plan immigration avec des quotas sans plafond, la situation de l’hôpital, des pompiers, des forces de l’ordre … Je combats le progressisme de Macron parce qu’il prospère sur la confusion des repères constitutifs de la vie politique et qu’il gouverne à la godille plus par le verbe que par l’action. Comme Jacques Julliard, je crois que la gauche et la droite, ça existe. Il suffit de constater comment la droite gère la dépense publique dans les collectivités qu’elle détient, notamment les Régions, pour s’apercevoir que le logiciel n’est pas le même. Je combats le progressisme de Macron parce qu’il détruit notre culture en introduisant le relativisme qui fait le lit du communautarisme et participe à la déconstruction de notre histoire nationale. M. Laine a encore de la chance, nous sommes encore quelques-uns à connaître le roman qu’il utilise en référence de son article : « La peau de chagrin ». Je ne suis pas certain que les « Bacheliers » que la réforme nous prépare en auront entendu parler.

 


Radioscopie d’une expérience - (3) Le "bobineau"

Le « bobineau »

 

« Tous les enfants peuvent réussir ! ». Cette phrase d’Antoine de la Garanderie fut le fil rouge d’une grande partie de ma carrière, et bien avant que je ne lise ses ouvrages. J’étais là pour « ça » ! J’étais convaincu que ma mission consistait autant à transmettre un savoir qu’à donner à chacune et chacun les moyens de réussir. Pour moi, c’était trouver le bout du fil qui permet de dérouler le « bobineau », provoquer le déclic qui change tout et qui fait que l’esprit fermé sur lui-même s’ouvre enfin. Cela se traduisait dès le premier jour de classe, au moment de l’accueil des élèves. J’aimais dire : « Ici, il n’y a que des gens intelligents et vous êtes tous pourvus de neurones. Il  suffit donc que vous les utilisiez correctement. On va s’y employer ! ». Trouver le bout du fil pour les activer : une obsession !  ...

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LA FRANCE, L’ISLAM ET LA CULTURE DU DENI

Laicite

 

Depuis quelques temps, notre pays est particulièrement exposé à la violence. Le terrorisme islamique vient en tête du palmarès, si je puis dire, avec plus de 250 morts et près de 1 000 blessés, depuis janvier 2015. Celle des groupes gauchistes ultra vient ensuite et se manifeste surtout par des dégradations et des exactions. Si la sécurité est la première des libertés, la propagation et la répétition des phénomènes violents constituent le principal moteur de l’affaiblissement des démocraties, y compris de la nôtre. La solution tellement facile serait de faire appel à des pouvoirs autoritaires qui ne manqueraient pas de s’appuyer sur la promesse du rétablissement de l’ordre pour mettre à bas ou amputer l’Etat de droit. La violence est une des causes majeures du populisme, particulièrement en France. Et avec l’Islam, la sécurité apparaît comme l’angle mort du quinquennat, ouvrant un boulevard politique au Rassemblement National. Or l’Etat préfère être dur et impitoyable envers nos concitoyens, soumis à une surveillance numérique généralisée au mépris des libertés pour vérifier leur situation fiscale, et faire preuve de mollesse quand ce n’est pas d’impuissance face aux islamistes. Evidemment, la religion en tant que telle, doit être respectée et défendue au nom de la liberté de pensée ; l’islamisme, en tant que projet politique, parce qu’il est liberticide, doit être combattu avec tous les moyens de l’Etat de droit. La manifestation d’hier, au nom de la lutte contre « l’islamophobie », en inversant les paradigmes, apporte plus de confusion que de clarté. La collusion avec la gauche communautariste, naguère aux avant-postes de la défense de la laïcité, permet tous les excès. Que penser d’un orateur qui fait crier « Allah Wakbar » à la foule en guise de conclusion, en écho à ce cri qui retentit sinistrement après les assassinats à Charlie Hebdo, sinon qu’il cherche à souffler sur les braises de la haine et de la violence.

L’incapacité de l’Etat à traiter l’islam.

Dans un livre très documenté, « Déni français, notre histoire secrète des relations franco-arabes »,  Pierre Vermeren, l’historien spécialiste de l’histoire du Maghreb et des relations de la France avec le monde arabe, expose cette incapacité de l’Etat à traiter comme il faudrait les questions que soulève l’Islam en France. Il le fait en s’appuyant sur l’étude de l’immigration sur la longue durée,  l’examen des inhibitions et des a-priori idéologiques qui ont nui à la lutte contre le terrorisme, l’observation de la politique catastrophique de Paris sur le dossier syrien … tant d’éléments qui éclairent les tours et détours d’une politique souvent illisible. Pour l’historien, il est grand temps de sortir des non-dits.

Quelques clés de compréhension.

Bataille d’influences.

Les musulmans de France et leurs divers islams sont pris en étau entre plusieurs hégémonies dont deux dominent. Ce sont les Etats étrangers qui veulent les soumettre aux normes de leur Islam pour mieux les surveiller et qui les considèrent de jure comme leurs ressortissants. L’Algérie tient une comptabilité très précise de ceux-ci, ils sont cinq millions selon ses chiffres internes. Cette allégeance est encore plus nette dans le cas du Maroc, puisque cette « filiation » repose sur la fidélité personnelle au commandeur des croyants et calife qu’est le Roi, dont nul ne peut s’abstraire en droit religieux.  A l‘ingérence de ces deux Etats, s’ajoute un ensemble d’organisations fondamentalistes, salafistes ou fréristes, paraétatiques ou privées qui exercent une influence internationale notable. La France qui s’était d’abord appuyé sur l’Algérie a accordé ensuite plus de responsabilités au Maroc. C’est qu’il faut tenter de contrôler le flux des imams et des fonds de l’Islam en France.

Course à la construction des mosquées.

Devant la confusion de la situation, Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, a voulu y remédier en dotant les pouvoirs publics français d’un interlocuteur collectif pour le culte islamique. Le CFCM n’empêchera en rien les ingérences des Etats ou des organisations islamiques, qui au contraire vont instrumentaliser la nouvelle structure pour influencer l’Islam de France.  Le ministère a aggravé la situation en établissant que les élus du CFCM correspondraient au nombre de m2 de mosquées  contrôlés par tel ou tel groupe. On a alors assisté à une course internationale à la construction de mosquées, et à une lutte de clans pour les sièges au CFCM.

Tâtonnements.

Quelles que soient les solutions ou les arrangements, dès lors que l’Etat français s’en mêle, les musulmans qui paraissent « collaborer » sont aussitôt démonétisés. Les dirigeants français pensent toujours qu’une religion, c’est un clergé et qu’un clergé ça se gouverne. Or l’Islam sunnite n’a ni clergé, ni pape et toute figure qui s’en réclame est aussitôt déligitimée si elle apparaît en relation avec une main étatique chrétienne ou laïque. L’Etat étant lui-même empêtré entre le Bureau des cultes, le médiateur de la République, l’Elysée, Matignon et sa « Dilcra », les commissions parlementaires…

Le projet des Frères musulmans.

Les Frères musulmans voient dans leur présence en terre occidentale une revanche sur la domination européenne du XIXème siècle, qui s’était emparée de terres islamiques. Ils considèrent que Dieu leur a ouvert le temps de l’offensive et de la reconquête des territoires par les berceaux et la prédication qu’elle soit salafiste ou wahhabite. Les noms donnés aux mosquées en disent long. Et ce n’est pas une vue de l’esprit : cette doctrine s’exprime ouvertement.

Lobbying et ingérence.

Il se trouve que depuis Jacques Chirac, le personnel politique et les fonctionnaires qui sont arrivés au pouvoir n’ont ni les relations ni les amitiés anciennes avec des responsables étrangers, surtout en Afrique. L’Elysée est donc en position de faiblesse face à des Etats, à des gouvernements, à des groupes de pression qui l’attendent de pied ferme. C’est ainsi que le nouveau tour des relations avec le monde arabe a versé dans une diplomatie parallèle et une périlleuse confusion des genres. Une politique d’ingérence et d’influence sur la présidentielle française est désormais menée ouvertement et sans scrupule au gré des intérêts patrimoniaux ou nationaux. L’auteur affirme même : la politique d’influence s’est transformée en ingérence directe.

Le chaudron du Maghreb.

Le bouillonnement actuel du Maghreb ne facilite pas les choses. Sentiments et frustrations hantent la relation franco-maghrébine. La France ne pourra pas l’occulter indéfiniment, pas plus qu’elle ne pourra construire dans une bulle l’Islam sur le sol national.

Quelles solutions ?

« L’Islam de France , le temps des solutions. 35 propositions pour agir maintenant », c’est le titre du dernier rapport de l’Institut Thomas More. De quoi relever le défi à travers les questions comme la laïcité, le voile, le burqini, les prêches radicaux, le financement des mosquées, les sorties scolaires, les cantines, les revendications communautaristes... ». Il est temps d’agir. Mais qui le fera ?

 

 


Radioscopie d’une expérience - (2) Profil d'emploi

Profil d’emploi.

 Que faut-il comme capacités et qualités pour être un bon prof ? Les exigences de niveau d’étude actuelles devraient largement faire l’affaire sur le plan des connaissances à transmettre : avec  bac + 5, les professeurs débutants devraient normalement être armés pour assumer leur mission de la maternelle à la fin du secondaire. Encore que ce que je perçois de la scolarité de mes petits-enfants me laissât dubitatif. c'est donc que les connaissances, si elles sont nécessaires, ne suffisent pas. Je n’aurai pas la prétention ici de faire l’inventaire de toutes les qualités qui définiraient l’enseignant parfait. Voici néanmoins, par une approche empirique, quelques certitudes tirées de mon expérience....

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QU’AVONS-NOUS FAIT DE LA VICTOIRE SUR LE COMMUNISME ?

Mur de berlin 9 nov 89

 

9 novembre 1989.

Le « Mur de Berlin » tombe. Les Berlinois de l’Est se précipitent à l’Ouest, les larmes aux yeux dans la liesse générale. Nous regardions ces images à la télé et n’en croyions pas nos yeux. Quelques années plus tôt, je m’étais rendu avec une classe du collège Jean Vilar, au cours d’un voyage d’échange scolaire, sur la frontière Oder-Neisse qui séparait la RFA de la RDA. A l’époque on l’appelait le « rideau de fer ». La frontière était fortifiée et infranchissable dans un sens comme dans l’autre : pont détruit, barbelés sur la rive en face, miradors où des ombres militaires étaient occupées à surveiller, panneaux « halt minen ! » agrémentés de têtes de mort très dissuasifs… Les élèves étaient silencieux. L’un rompit le silence : « Les habitants ne peuvent donc pas sortir de leur pays ? »  Ils touchaient  concrètement la réalité de la dictature communiste. Les habitants de l’Allemagne de l’Est étaient coupés du reste du monde, comme tous ceux qui vivaient dans les « démocraties populaires » sous la tutelle soviétique.

La fin d’un monde.

19 ans après la mort du Général De Gaulle, jour pour jour, le monde décidé à Yalta en 1945, cette conférence dont il avait été exclu et qui avait conduit au partage de l’Europe entre la partie sous influence occidentale et celle sous influence russe, voyait  s’effondrer l’un des symboles de cette coupure. Tout le monde fut surpris de la rapidité avec laquelle cet événement se produisit. On sait que les régimes communistes allaient de plus en plus mal, depuis quelques temps, de l’autre côté du « rideau de fer », en proie à une crise sociale, économique et à une soif de liberté de plus en plus affirmée exprimée par des peuples « enchaînés ». Car les dictatures mises en place après 1945, sous la férule de l’URSS, régnaient par la terreur. En témoignent le « goulag » de Soljénitsine, les milliers de morts et de torturés chimiques des asiles psychiatriques soviétiques. Dès les années 50, des peuples commencèrent à se révolter : 1956, Budapest, 1968, Prague … et chaque fois les chars du « Pacte de Varsovie » rétablissent le joug communiste, sans que les occidentaux ne bougent d’un iota. On est en pleine guerre froide et l’on craint la 3ème guerre mondiale atomique. Violence et mensonge d’Etat, espionnage de tous par tous, égalité mais dans la misère : il suffit de voir à Prague le « musée de la terreur » pour se faire une idée des méthodes employées par ces gouvernements de « démocraties dites populaires ». Tous ces jeunes qui s’apprêtent à voter Mélenchon, devraient relire l’Histoire !

Effondrement par l’intérieur.

Bien sûr, tous les peuples n’ont pas opposé la même résistance aux régimes mis en place par le Kremlin, souvent par des coups de force. La Pologne, rurale et catholique fut un foyer de résistance pour de nombreuses raisons sur lesquelles je ne vais pas revenir. Avec le temps les adhérents sincères au système communiste s’amenuisent au fur et à mesure que les informations percent sur les réalités de son fonctionnement. C’est l’époque où en France Georges Marchais commence à parler de « bilan globalement positif » pour contrer les témoignages des dissidents soviétiques. L’action du pape Jean-Paul II, évêque de Cracovie a pu conforter l’action de Solidarnosc, mettant à mal l’idéologie communiste. Mais l’effondrement est surtout venu de l’intérieur : pour faire simple, c’est à partir de la succession de Brejnev et de l’avènement de Gorbatchev et de sa « perestroïka » que les fragilités que Hélène Carrère d’Encausse avaient identifiées en présentant l’URSS comme un colosse aux pieds d’argile, se sont amplifiées jusqu’à l’effondrement final en 1991. Le « Mur de Berlin » n’étant qu’un épisode hautement symbolique ayant accéléré la déliquescence d’un système à bout de souffle.

La victoire du « monde libre ».

La chute du mur de Berlin consacre la victoire du monde libre sur le totalitarisme rouge.  Du jour au lendemain la réalité que l’on pressentait apparaît au grand jour : d’un côté l’opulence, de l’autre, la pauvreté, d’un côté des entreprises prospères et florissantes, de l’autre des établissements obsolètes. La victoire intervient par KO.  Plus qu’une victoire d’un système économique sur l’autre, le capitalisme contre le communisme, c’est celle de la liberté sur l’oppression. On a cru alors à la « fin de l’histoire ».  On a cru que le modèle libéral qui venait de l’emporter sur les économies étatisées, allait s’imposer dès lors partout et de lui-même. Bref, on a cru à l’avènement d’une nouvelle ère : celle de la mondialisation heureuse. La seule bonne chose qui en est résulté, c’est la « réunification de l’Allemagne ». Non la RFA n’a pas annexé la RDA. Il faut être révisionniste endoctriné comme Mélenchon pour faire croire à une pareille fable. Mais les difficultés que cette unité retrouvée après trente ans de séparation étaient énormes à surmonter : elles ont coûté des milliards d’euros aux allemands de l’ouest. Et l’on voit bien aujourd’hui, et c’est vrai pour tous les pays de l’Europe de l’Est, que le traumatisme du joug communiste est encore présent et a profondément modifié les mentalités. Nous ne pouvions pas faire autrement que de leur ouvrir généreusement les portes de l’UE, après les avoir si souvent abandonnés à leur triste sort. Il nous appartient de leur faire comprendre que Bruxelles n’est pas Moscou et que nous sommes prêts à poursuivre le processus d’intégration, de réconciliation entre ces deux Europe artificiellement séparées pendant trois décennies. Qui va à Prague voit bien qu'on est en présence d'un berceau de l'Europe.  Profitons-en aussi pour mettre en garde contre les tentatives pour mettre à bas nos démocraties libérales. Elles ne sont pas parfaites mais  face aux autres modèles, elles restent les « moins pires » comme dirait l’autre. Les tentations totalitaires perdurent : comme on sait les régimes communistes n’ont pas disparu et s’y ajoutent les idéologies vertes ou noires.

Ecoutons Angela Merkel, cette allemande de l'Est devenue chancelière : "Les valeurs qui fondent l'Europe, la liberté, la démocratie, l'égalité, l'Etat de droit et la préservation des droits de l'homme ne vont pas de soi" et "doivent toujours être défendues", a-t-elle assuré dans la chapelle de la Réconciliation, un des lieux de mémoire de la division de Berlin qui dura de 1961 au 9 novembre 1989. Paroles de bon sens ! Restons mobilisés !


Radioscopie d’une expérience (1)

« Mais si, Monsieur je la savais encore hier soir,  je l’ai récitée à mon frère, seulement c’était de la poésie hier soir, mais vous ce matin, c’est une récitation que vous attendez et moi ça me constipe cette embuscade »

                                Chagrin d’école - Daniel Pennac

 

De la pédagogie.

Je me dois de revenir sur le choix du métier d’enseignant : alors que l’actualité nous porte, comme je le remarquai dans le chapitre précédent à entendre plutôt « je ne suis pas fait pour ça ! », en ce qui me concerne, « j’ai aimé ça ! ». Comme Daniel Pennac l’explique très bien dans son livre « Chagrin d’école », il convient de mettre un contenu à ce « ça ». Est-ce que j’étais fait  pour « ça » ? Enseigner c’est se retrouver devant une classe, se confronter à des élèves tous différents, avec un but ou une mission, comme on voudra : faire en sorte qu’ils apprennent un savoir. Mais le « ça » va de pair avec d’autres paramètres qui viennent compliquer la tâche : l’éducation bonne ou mauvaise des uns, les handicaps culturels des autres, la concurrence des autres sources de savoir qui n’a fait que prospérer au cours de ma carrière. Heureusement, il y a les méthodes pour faire face. Certains s’y réfugient constamment pour être mieux armés mais on découvre rapidement qu’elles ont leurs limites puisque tous les enfants ne réussissent pas de la  même façon.

Y-a-t-il encore des profs heureux ?

Je me demandais encore récemment s’il était possible de trouver son bonheur de prof dans les classes actuelles. En lisant « Petite Poucette » de Michel Serres, je me suis surpris encore à imaginer les stratégies d’apprentissage que je mettrais en œuvre si j’étais encore en activité,  pour utiliser cette source de savoir immense qu’offre internet, mobilisant l’intérêt des élèves pour les écrans, à discerner le vrai du faux, l’utile et l’accessoire … Quelle chance pour les profs d’aujourd’hui ! Quelle opportunité pour mettre enfin en place des exercices adaptés à chaque personnalité ! La gestion mentale plus internet est peut-être le chemin efficace vers la réussite pour tous. Et ce que je lis actuellement sur la « neuro-éducation » me fait sourire. Je n’avais pas attendu les progrès de l’imagerie fonctionnelle pour m’apercevoir que le stress et l’anxiété étaient des freins pour les processus de mémorisation et qu’au contraire, les émotions positives, l’humour et le  jeu facilitaient les apprentissages. A condition de ne pas oublier que l’effort reste  indispensable.

Le naufrage de l’Education nationale est suffisamment évoqué et mesuré,  les témoignages de ce que vivent les enseignants dans les établissements des « zones sensibles » suffisamment nombreux et évocateurs des difficultés qu’ils rencontrent, que je pensais ce métier voué désormais au supplice. Les livres  qui paraissent me rassurent. Certes, le passage d’une ministre idéologue a pu contribuer à accentuer les ravages du pédagogisme et de la théorie égalitariste. Certes, la machine de la rue de Grenelle est une machine à broyer les élèves,  certains élèves, et même les enseignants...

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IMMIGRATION, TRIANGULATION, MANIPULATION

Macron planté

Triangulation.

Le procédé est connu. Aller chercher chez l’adversaire des thématiques qui lui sont propres dans le but de le déstabiliser et de tenter d’attirer une partie de son électorat. C’est ce qu’on appelle faire de la triangulation. Quand Emmanuel Macron a décidé d’intervenir sur la question de l’immigration, c’est bien évidemment sur les terres de la droite et du Rassemblement national qu’il est venu s’installer. Avec ce thème, il n’a pas résisté à la tentation d’aller chercher à droite des soutiens électoraux qui s’amenuisent sur sa gauche. Selon les théoriciens de cette stratégie, la triangulation, ce serait prendre le meilleur de la droite et de la gauche et se placer au-dessus. D’où le mot utilisé pour la définir. Encore faut-il pouvoir trianguler : en France, le clivage droite-gauche est tel, même depuis le « en même temps », que dès qu’on bascule d’un côté, on perd l’autre. C’est ce qui arrive à Macron, qui à force de vouloir dézinguer les Républicains, a perdu son électorat de gauche ce qu’atteste tous les sondages. Il faut bien comprendre que si chaque candidat, chaque parti cherche chez l’adversaire des thèmes spécifiques à lui reprendre, les effets peuvent s’avérer contre-productifs, surtout si les discours ne sont pas suivis d’effets.

Factice.

Avec le thème de l’immigration, le  Président, par son discours, fait plus que des clins d’œil à la droite, voire même à l’extrême-droite, persuadé qu’il est que l’élection de 2022 se jouera sur ces thèmes, ce en quoi il n’a pas tort. Encore fallait-il que l’opportunité d’exploiter le filon se présente. L’attentat dramatique de la Préfecture de Paris lui en a fourni l’occasion sur un plateau. Macron est un as de la communication, c’est bien la seule qualité que je lui connaisse. C’est donc une séquence politique entière qu’il nous a assénée, avec une mise en scène soignée et comme c’est un bon comédien il nous a joué les scènes successives avec brio. Scène 1 : profitant de l’émotion suscitée par le drame, le discours solennel s’est fait martial et grandiloquent pour mener le combat contre « l’hydre islamiste », appelant le peuple tout entier à la vigilance. Scène 2, changement de décor : on le retrouve à Mayotte, haut lieu de l’immigration, pour se mettre en scène sur le terrain le plus approprié et prouver ainsi son intérêt et sa volonté de prendre le problème à bras-le-corps. Scène 3 : le coup de l’interview disruptive dans Valeurs Actuelles, pour s’adresser directement à l’électorat de droite dont c’est l’hebdo favori, et y tenir des propos que n’auraient pas désavouer Eric Ciotti, voire Marine Le Pen. La boucle étant bouclée, il ne restait plus qu’à demander au « grand dadais » de Matignon de présenter le plan décidé par le gouvernement afin de légiférer : 20 mesurettes présentées comme l’alpha et l’oméga pour reprendre en main l’immigration et la maîtriser. L’extrême gauche hurle plus qu’elle n’a mal, à gauche quelques voix protestent mollement, preuve que l’on n’est pas entré dans le dur. On va voir si l’électorat de droite s’y laissera prendre. De ce côté, toutes les voix concordent pour dire que le « compte n’y est pas » ! Cette séquence nous aura permis de mesurer une fois de plus la dimension factice de l’hôte de l’Elysée.

Toxique.

Une nouvelle fois Macron a donné l’impression de vouloir écarter du jeu les Républicains, pour se concentrer sur le match face à Marine Le Pen. Une manœuvre qui revient à faire une nouvelle fois du RN la seule alternative au macronisme. C’est dire s’il joue gros. Le sondage de mi-mandat, met Marine Le Pen dans un rapport 45/55 face au Président. Un second tour qui se joue à 5 points d’écart ! Quand on sait que 64% des électeurs de Mélenchon seraient prêts à voter pour la présidente du RN (JDD du 3/11), la stratégie présidentielle frise le suicide. Car rien ne dit que la triangulation va réussir : que peuvent produire les 20 mesures présentées sinon peu de choses et plutôt une aggravation de l’immigration contrôlable, d’autant que le dispositif n’aborde pratiquement pas la lutte contre l’immigration clandestine en dehors de quelques gesticulations comme le démantèlement des camps de l’est parisien dont on sait que les interpellés seront répartis dans la nature… avant de revenir. Qu’on est loin des constats proclamés devant les députés de sa majorité. Sur l’immigration et contre l’Islam politique, les Français attendent plus que des incantations. En campant sur des postures comme le "ni de droite, ni de gauche", (alors qu'un budget typiquement de gauche est en train d'être voté), et parce que dans notre pays, le Président est doté de presque tous les pouvoirs, auxquels s’ajoutent des médias plus que complaisants, Macron joue un rôle toxique pour la respiration de notre démocratie. Il est rejeté par 2/3 des Français. Son socle est modeste. Il empêche le vrai débat qui devrait opposer la sociale-démocratie aux conservateurs libéraux. L’affrontement « progressistes-populistes » est un succédané qui ne fonctionne pas, comme on l’a vu au Parlement européen. le masque finira forcément par tomber. Macron va laisser la France plus pauvre qu’il ne l’a trouvée et, sur le plan électoral, une démocratie bien mal en point.

 


Bref regard sur une carrière...

 

Je continue la  publication de : "l'Ecole s'invente tous  les  jours" .

Voici un bref  extrait   du premier chapitre : "Bref regard sur une carrière", à lire dans "Mes cahiers  pédagogiques", colonne de gauche du bloc-notes, ci-contre. 

A Stanislas Dehaene

Je viens de finir la lecture du livre de Stanislas Dehaene, neuroscientifique qui préside le Conseil scientifique de l’Education nationale : « Apprendre, les talents du cerveau, le défi des machines ». J’y ai découvert les quatre piliers qui permettent au cerveau d’apprendre : l’attention, l’engagement  actif, l’erreur et la surprise, la consolidation. Il se trouve que,  sans le savoir, ma  pratique a peu ou prou fini par respecter ces étapes, et j’y étais parvenu par l’accumulation que procurent les expériences successives avec les élèves, les apports pédagogiques engrangés au gré de mes  lectures, la confrontation avec  ce qui marche et ce qui ne marche pas. Par exemple, Stanislas Dehaene dénonce l’échec des pédagogies de la découverte : celles du constructivisme (ou dites de la découverte), cette nébuleuse d’idées qui a débouché sur la mise en œuvre des « écoles » Decroly, Freinet ou Montessori. Pour m’être frotté aux techniques Freinet par curiosité, en tentant de laisser l’enfant découvrir par lui-même et construire son savoir, au-delà de la difficulté à installer les stratégies appropriées dans le contexte d’un établissement « standard », non seulement on perdait beaucoup de temps mais l’élève avait la  plus grande difficulté à retenir quoi que ce soit. J’en conclus que l’apprentissage de l’autonomie passait par des chemins balisés, et que le rôle de l’enseignant était de choisir avec soin les exemples qui facilitent la découverte. Par contre, j’ai su très tôt que le meilleur moyen de susciter « l’engagement actif », c’était de  piquer la  curiosité de mes élèves (le fameux « étonne-moi ») : l’attention ainsi mobilisée, leur esprit était disponible pour l’explication, ou la suite du cours. J’avais, c’est vrai, l’obsession de la stimulation de  la curiosité, que Stanislas Dehaene décrit comme l’un des moteurs essentiels de la faculté d’apprendre. Je me garderai bien d’affirmer que j’obtenais ainsi en permanence un « engagement actif » de tous les élèves, mais je le recherchais constamment par des questions, des remarques, des exemples  stimulant leur imagination, auxquels j’ajoutais une empathie réelle  à leur égard. Leur donner envie d’aller plus loin,  par des cours structurés tout en encourageant leur créativité, fut plus tard, ma préoccupation quasi permanente. J’avais aussi mis en place des dispositifs qui permettaient ce qu’on appelle « le retour sur erreur », autre étape de l’apprentissage : je ne me contentais pas de signaler la faute, j’indiquais précisément ce qu’il aurait fallu faire pour l’éviter ou pour réussir. Cette démarche s’avéra très efficace pour améliorer l’expression écrite (la rédaction) quand la correction réalisée s’accompagna de points regagnés : le retour sur erreur récompensé ! Car la note  en elle-même, si elle traduit  bien une récompense ou une sanction, n’apporte qu’un signal bien faible  dans les deux cas, car elle est totalement dénuée de précision. D’instinct,  je me suis attelé à cet écueil.  Mes « grilles d’évaluation »  en expression écrite  en furent le  résultat.

Ainsi, sans vraiment savoir que je m’appuyais sur ce que la science permet aujourd’hui de décrire en matière de fonctionnement du cerveau, mon enseignement respectait dans les grandes lignes les principales phases de l’acte d’apprendre. Les enseignants d’aujourd’hui n’auront plus d’excuses. Avec les acquis des neurosciences et des sciences cognitives, l’école peut dès maintenant ressusciter chez tous les enfants la curiosité et le bonheur d’apprendre. Encore faut-il qu’ils renoncent à leurs certitudes idéologiques et pédagogistes…

J’ai bu du petit lait en parcourant les quelques pages au long desquelles  Stanislas Dehaene résume par des idées simples les résultats de ses travaux scientifiques. Je les prends toutes et vous propose,  pour faire court, les plus éclairantes : « ne sous-estimons pas les enfants », « ne croyons pas qu’ils sont tous différents », « faisons attention à l’attention », « rendons l’enfant actif, engagé, autonome », « faisons de chaque jour d’école un  plaisir »,  « encourageons les efforts », « fixons des objectifs clairs d’apprentissage », « acceptons et corrigeons les erreurs », « révisons encore et toujours », « laissons les enfants dormir »… Même sur ce dernier conseil, j’avais aussi ma petite idée : ainsi je demandais à mes élèves d’apprendre leur « récitation » plutôt avant d’aller dormir ;  je préconisais aussi de faire le  point du travail de la journée, chaque soir, à ce moment-là, qui devait être aussi celui de la préparation du cartable du lendemain. Je m’enquerais souvent de leur temps de sommeil, de l’heure du coucher… simple pragmatisme que je suis heureux de voir confirmé par la science...

La suite ci-contre.


ASTERIX ET L’AIR DU TEMPS

Astérix  fille de Vercingétorix001

Peut-être  comme  moi, avez-vous  lu le  dernier album d’Astérix : « La fille de Vercingétorix » ? Le 38ème album de  la série a  été présenté par les médias comme  très réussi. Je crois savoir pourquoi.  Tiré  à 5 millions d’exemplaires, dont 2 rien que pour la France, l’éditeur est confiant dans le destin de cet opus qui paraît pour la soixantième année d’existence de la série. Un joli destin pour notre cher petit gaulois et son village d’irréductibles. Les deux repreneurs depuis 2013, Ferri et Conrad, continuent de s’inscrire dans la veine  Goscinny-Uderzo, sans tout-à-fait parvenir à leur hauteur, au moins pour le scénario et  les textes.  Pour  les dessins, la main de Conrad excelle à reproduire l’univers de la série.

Je ne vais pas vous raconter l’histoire, pour préserver votre découverte si vous ne l’avez pas lu. Je me contenterai de quelques commentaires. Le scénario est relativement simpliste et contingente Astérix et Obélix dans un rôle finalement assez secondaire. Ils  ne sont pas  les moteurs de l’histoire  et semblent plutôt  la subir. La  fille de Vercingétorix en est évidemment  l’héroïne,  mais campée dans une posture d’anti-héros, en adolescente récalcitrante. Quelques gags  sont bien dans la veine, notamment les références en filigrane à la seconde guerre mondiale et à la résistance, avec un « Monolitix » dont le physique fait penser irrésistiblement à De Gaulle, et la volonté de se réfugier à Londres, mais le filon s’épuise vite et se perd rapidement en chemin. On retrouve forcément des soldats romains toujours aussi peureux et aussi peu motivés,  l’espion repoussant à souhait, le bateau des pirates et son équipage toujours aussi malchanceux… Il est bien question de résistance, mais on sait depuis  le début de la saga que le village gaulois résiste mais n’a aucune intention de reconquête de la Gaule. Alors la fille de Vercingétorix en Jeanne d’Arc  de la  reconquête : c’est raté !  D’ailleurs, l’adolescente est pacifiste. De ce point de vue l’histoire tourne court, là encore.

En fait,  et c’est pour ça que ce 38éme album plait à la gent éditoriale, le véritable sujet tourne autour de la jeune fille.  C’est une caricature de féministe, fugueuse, rebelle dont les idéaux sont très contemporains  et elle coagule autour d’elle les jeunots boutonneux du village que l’on découvre au passage.  Les  Végans ne sont pas loin non plus : ainsi l’appétit d’Obélix  menace d'extinction l’espèce des sangliers, et elle rêve de vivre sur l’île de Thulée, l’île légendaire évoquée par Hérodote  - le rêve hippie ?-.  C’est plutôt  Greta Thunberg pour les leçons aux adultes. Pour rester dans les thèmes d’aujourd’hui,  n’a-t-elle pas été élevée par deux papas ? Elle ne veut pas s’habiller en fille (allusion à la guerre du genre ?) et à la fin, en guise d’épilogue, après être partie sur toutes les  mers, elle revient avec une progéniture très contemporaine… et évocatrice. Je ne vous en dis pas plus.

On hésite pourtant entre la volonté prosélyte d’inscrire cette  histoire dans l’air du temps et la caricature. D’aucuns crieront à  l’influence gauchiste. Et c’est vrai que les  auteurs y cèdent  par plusieurs traits.  Mais on peut y voir aussi une satire  des  progressistes. Quoi, De Gaulle-Monolitix  en couple homosexuel avec un Ipocalorix larmoyant, pour élever la fillette, ça ne marche pas vraiment ! On a abandonné le cliché du village concentré de l’esprit gaulois qui correspondait à la  France du milieu du 20ème siècle. Les archétypes qui le peuplent sont toujours là, Abraracourcix, Agecanonix, Bonnemine, Ordralfabétix et  Cétotomatix, mais ils deviennent subitement démodés : par les critiques de leurs enfants, par leurs réflexes qui paraissent désuets. Bref,  comme si l’alchimie identificatrice Gaule-France ne fonctionnait plus. Difficile de se référer à la France périphérique contemporaine, avec  ses ronds-points et ses zones commerciales. Pas plus qu’à sa fragmentation communautaire. Restent la pratique du décalage, l’humour et le détournement (parcimonieux) des références historiques.

On regrette néanmoins le côté potache qui animait les personnages de  l’époque Goscinny. On perd de  vue ce  qui était la substance de la série : une réelle volonté de résistance franchouillarde. La Gauloise  venant entonner l’air du féminisme ne colle pas vraiment avec le duo Astérix-Obélix et de fait il se trouve marginalisé. « Représentants d’un monde d’arriérés ! » dit même le traître Adictosérix,  partisan du ralliement aux Romains. Une manière d’illustrer le débat conservateurs-progressistes ?  Quant à la vignette du retour d’Adrénaline, dans la dernière page, je vous laisse deviner à quoi elle fait allusion. Et aussi, une bizarrerie :  si les enfants évoquent le barde, il n’apparaît pas du tout dans l’histoire et même pour le banquet final, sa silhouette n’est pas suspendue dans l’arbre. Un oubli ?

Pour moi, cet album n’est pas franchement génial bien qu’il puisse figurer honorablement dans la saga du Gaulois récalcitrant.

 


L'ECOLE S'INVENTE TOUS LES JOURS !

Je lance aujourd'hui une nouvelle  page que vous pourrez consulter à partir de la colonne gauche du bloc-notes.  Elle s'intitule : " l'Ecole s'invente tous les jours ".  Je compte y publier régulièrement mes souvenirs, mes réflexions,  faire-part de mon expérience, proposer méthodes et travaux... en référence à ma carrière dans l'Education nationale. 

 

Des « bonheurs de prof » du passé qui éclairent l’avenir.

Depuis quelques temps, on me dit de plus en plus souvent, autour de moi, que je devrais raconter ma carrière d’enseignant ou écrire mes mémoires. J’ai beaucoup hésité avant d’envisager cette aventure. D’abord parce que l’expérience que j’ai vécue risque de n’intéresser que moi et quelques proches et puis écrire des mémoires, pour quoi faire ? J’avais dit à mes collègues, le jour de mon départ : « Je partirai sans me retourner ».

Ce qui m’a décidé, c’est le spectacle de désolation auquel j’assiste, que ce soit à travers les témoignages récurrents  dont la presse se fait l’écho ou tout simplement à travers l’expérience de la vie scolaire de mes petits-enfants.  Il est désolant, en effet, de consacrer autant de moyens financiers au système éducatif  pour d’aussi piètres résultats. Des milliers de jeunes livrés  à la  vie active sans aucun diplôme en sont la  partie émergée de l’iceberg d’un échec monumental. Il y aurait beaucoup à dire sur les conservatismes multiples qui sclérosent  l’institution, hantée par une idéologie égalitaire  inappropriée, ceux des syndicats comme ceux d’une hiérarchie désuète, ou encore les dégâts causés par la caste des docteurs en pédagogie et  leur langage et préconisations absconses.

J’ai passé quarante ans à enseigner au sein de l’Education nationale, de 1964 à 2003. Dieu sait  qu’on nous pondait déjà des  « circulaires  inapplicables »  comme celle des « itinéraires pédagogiques » d’un ex-ministre de la  Culture recyclé à l’Education. On s’est  toujours arrangé pour « faire avec », ou plutôt sans, avec un  peu d’habillage des emplois  du temps. Et pourtant, j’imagine encore tout ce que je pourrais inventer de moyens pour faire apprendre avec les technologies nouvelles de l’informatique. Pas  besoin de la rue d’Ulm ! J’ai peut-être été passionné par la pédagogie, toujours à l’affût d’un procédé nouveau pour étonner mes élèves et leur donner envie d’aller de l’avant. Ce n’était que l’amour du métier.  Cela n’a pas  toujours été évident, la « grande maison » étant toujours en retard d’une guerre quant aux outils modernes : il aurait fallu se contenter du tableau noir et de la craie, certes en couleur pour la géographie, mais tout de  même ! Quelle bataille pour obtenir un projecteur diapo, et les diapos en question, il valait mieux les faire soi-même, ce qui fait que très tôt j’ai passé  mes vacances à prendre des clichés « utiles ». De même, il valait mieux  avoir ses propres documents et je fus longtemps  abonné à la « Documentation photographique » du Secrétariat au gouvernement, tant les fonds  documentaires des établissements étaient pauvres.

Malgré tout, j’ai été un professeur heureux, et la  plupart du temps, mes élèves me l’ont bien rendu, par  les résultats obtenus, par les projets menés à bien, par les voyages ou sorties réussis… Que de souvenirs ! Et plus de quinze ans après, il m’arrive encore de croiser tel ou tel, toujours si heureux de me revoir (et moi aussi) et de me redire combien il me devait… Eux, ne savent pas ce que je leur dois. Mais tout de  même, de quoi rosir de plaisir !

Je n’ai donc pas été, probablement, un si mauvais prof que ça. Je sais les points forts mais aussi les faiblesses de mon parcours et de mon enseignement. Mais ce bonheur d’enseigner, irremplaçable, a-t-il un secret ? Je le cherche encore. Et si je vous disais qu’il m’arrive encore, après une quinzaine d'années de retraite, de rêver la nuit que je suis en classe …

Je ne sais pas si j’aimerais encore enseigner dans le contexte actuel du service public. Mais je sais qu’il y a encore des profs heureux quelque part. En tout cas, moi je l’ai été tout au long de ma longue carrière.

Je vais vous livrer dans cette page du blog, jour après jour, quelques analyses et recettes qui ont souvent contribué à mes bonheurs de prof et  que je vais  évoquer à travers quelques thèmes  qui les mettent en scène, tels qu’ils me reviennent, découvrant au passage quelques-unes de mes  pratiques de la classe, certaines orthodoxes, d’autres moins. Et je n’ai pas pu m’empêcher de les assortir de réflexions sur le système éducatif, nourries de mon expérience.

Puissent-ils redonner envie d’enseigner, puisqu’on me dit qu’aujourd’hui l’Education nationale peine à recruter. Je suis persuadé qu’avec les outils numériques et les  apports des neurosciences, il y a une formidable source d’espoir pour un enseignement plus efficace et plus individualisé, pour peu qu’on laisse l’imagination de chacun s’exprimer et aussi qu’on mette à  l’épreuve le savoir-faire des élèves en la matière. « Petite Poucette » de Michel Serres pourrait donner des idées à ceux qui en manqueraient. Enseigner a encore un sens, d’autant plus que l’accès au savoir s’est  diversifié au point de mêler trop souvent le faux au vrai, et que l’obscurantisme tente d’imposer sa loi dans certains établissements. Dans ce contexte le professeur a un rôle majeur à  jouer de médiateur et de consolidateur. Il faut faire en sorte que le « plus beau métier du monde » attire à nouveau les meilleurs.

En attendant, je dédie ces lignes à tous les élèves qui ont eu affaire à mes enseignements. Sans eux, je n’aurais pas pu être cet enseignant heureux qui poussait chaque matin la porte du collège  avec plaisir et qui en parcourait les couloirs jusqu’à sa classe,  en chantonnant.

à suivre  ...


LA FIN DE L’INDIVIDU !

Gaspard Koenig001

 

J’ai enfin terminé le livre de Gaspard Koenig. Passionnant, fouillé, foisonnant ! Voilà une enquête complète et planétaire auprès des acteurs  de la révolution numérique. Difficile de faire plus exhaustif : le philosophe s’est entretenu avec tous ceux qui comptent sur la planète en matière d’Intelligence Artificielle, de la Californie à la Chine en passant par Israël et ailleurs, pour confronter leurs analyses et projets à son expérience personnelle, de Spinoza (entre autres) auquel il se réfère à René Descartes avec qui il nous propose un entretien surréaliste et délicieux, dans un grenier d’Amsterdam.  

Un ouvrage remarquable qui a conduit Luc Ferry à se fendre de deux tribunes dans Le Figaro, une sur la théorie du « nudge », pour démonter l’argumentation de l’auteur, l’autre sur « la fin de l’individu », dans lesquelles il exprime son scepticisme pour ne pas dire sa dérision à l’égard des thèses développées par le philosophe libéral. Je ne voudrais pas être prétentieux, mais il m’a semblé à leur lecture que notre chroniqueur régulier du Figaro n’avait pas complètement lu le livre, ou alors très rapidement et d’un œil distrait. Pour tout dire, le second article de Luc Ferry semble faire totalement l’impasse sur le dernier chapitre du livre de Gaspard Koenig dont les conclusions réduisent à néant les critiques qui lui sont faites. Ce qui a conduit ce dernier à répondre dans les mêmes colonnes : « Face à l’intelligence artificielle, l’optimisme de principe ne suffit pas ». Point de vue que je partage, d’une part, parce que tout le monde n’a pas la culture et la capacité de libre arbitre d’un Luc Ferry, et d’autre part, parce que les constats faits par Gaspard Koenig sont d’une brûlante actualité pour un grand nombre. Explications.

Les algorithmes : des crétins performants.

Du « Turc mécanique », ce joueur d’échec hongrois automatique du Baron Von Kempelen inventé en  1769, aux supercalculateurs de Google,  l’IA, qui se résume en fait à la somme de nos connaissances compilées en informatique, est une illusion seulement capable de reproduire un résultat et non un processus.  Mais c’est une illusion convaincante. Pour faire simple, la dernière génération d’algorithmes est capable de fouiller dans une masse de données, de manière plus ou moins autonome, pour en extraire des régularités et des prédictions. Mais sans données, pas d’IA, qu’elle soit « machine learning », « reinforcement learning » ou « deep learning ». Les technologies d’IA sont maintenant capables d’anticiper et d’orienter les comportements individuels grâce à la puissance de personnalisation et d’optimisation fournie par le traitement des « data ». La collecte de ces « data » est donc essentielle. Ce sont des milliers de personnes qui s’y emploient mais aussi chacun d’entre nous grâce à tous les « cookies » et « conditions d’utilisation »  que nous téléchargeons quotidiennement. Pourtant, la « super intelligence » est un mythe, car le bon sens est la chose du monde la moins partagée par les robots. Aucun algorithme ne peut concevoir une interprétation globale du monde et des hommes qui le peuplent : comme  l’affirmait Spinoza, « le  cerveau et le corps sont dans le  même bain  et  produisent l’esprit de  manière conjointe », ce  que Antonio Damasio, neuroscientifique de renommée mondiale, explique par  « l’homéostasie » : on pense autant avec ses doigts de pieds qu’avec son cerveau ! Et aucune IA n’est capable  d’imiter nos doigts de pied.  Avec en plus nos « sentiments », au coeur du processus homéostatique, qui sont seuls à produire du sens. Sans corps,  pas  de sens commun, mais  pas d’humour non plus. Cela n’empêche pas  l’IA de menacer l’humain.

Le « nudge » : une nounou souterraine.

Commençons par le mot lui-même, qui, en anglais, signifie «coup de pouce». C’est en 2008 que la théorie du Nudge a été popularisée par deux américains : Richard Thaler, un économiste et théoricien de la finance comportementale et Cass Sunstein, professeur à l’Université de droit d’Harvard. Son principe est simple: influencer nos comportements dans notre propre intérêt. Elle part du principe que les individus ne sont pas des êtres rationnels et que leurs prises de décisions sont sous l’influence de l’environnement, des émotions et des instincts, les biais cognitifs. Ainsi, ce « coup de pouce » serait ce qu’il y a de plus efficace pour aider les individus à faire des choix : par exemple, une grande surface avait augmenté de 30% en 3 mois ses ventes de poissons frais en diffusant des bruits de mouettes et des odeurs de marée. Issu de la  psychologie comportementale, le  principe du "nudge" a été intégré dans  les algorithmes. Pour aller à l’essentiel, l’idée qu’avancent l'auteur, c’est que nous vivons dans un monde où nos libertés seraient de toute part menacées notamment par les Gafa, mais aussi par des entreprises, par des gourous et des partis politiques qui tentent de nous faire aller dans telle ou telle direction, non par une méthode autoritaire, mais en nous incitant doucement, par micro-messages publicitaires ou autres, à choisir telle option d’achat, de vote, de spectacle, etc… Influencer sans contraindre, et pour le bien. Autant de formes de soumission aux algorithmes. Avec  le danger évident, celui d’agir pas seulement pour notre bien mais surtout pour la communauté,  variable selon le développeur de l’appli. Derrière le « nudge », il y a toujours une forme d’allégeance à un communautarisme qui se profile,  soit par utilitarisme (cas américain) soit par idéologie collectiviste (cas chinois). L’individu perd  alors sa liberté de jugement.

Le libre arbitre en danger.

Les stratégies  développées par  les créateurs d’applications mettent en effet nos facultés de choix personnel « libre et par soi-même » à rude épreuve par le confort qu’elles nous apportent. Et les  exemples dans notre vie quotidienne ne manquent pas : « Waze » qui nous guide en nous promettant  le meilleur temps de parcours, c’est tellement plus facile  que de déplier une carte routière ; nos messageries nous proposent des réponses toutes faites sans que nous ayons à  faire  l’effort de rédiger ou de chercher un mot  plus précis… Des petits riens qui font de nous, petit à petit des zombies décérébrés : interrogez un chauffeur parisien d’Uber sur la ville qu’il traverse chaque jour, et vous serez surpris du vide ;  et ne cherchez pas pourquoi vos enfants, sinon vous-mêmes, avez  perdu votre vocabulaire  et votre syntaxe !  A force d’économiser nos fonctions cérébrales,  Gaspard Koenig explique que l’humain perd pour de bon l’habitude de prendre ses propres décisions et sa liberté de choisir.  Les algorithmes agissent comme une drogue. Grâce aux délibérations « tellement logiques » servies sur un plateau, chacun acceptera d’être accompagné par une IA dans les choix les plus importants de son existence. C’est déjà ce qui se passe avec les sites de « rencontres ». C’est la fin de l’individu autonome et responsable par le triomphe du « bien-être » !

L’individu n’a pas dit son dernier mot.

On observe déjà  les nombreuses transformations  dans la société, générées  par la fin du libre arbitre. Ce sont les ordinateurs qui échappent au monde financier, c’est  l’art sans artiste, la science sans causalité, la théorie, fruit de la réflexion humaine rendue obsolète par les data, et sans libre arbitre,  fini le marché : la prédiction de nos comportements suffit déjà à ajuster l’offre à la demande dans bien des  cas.  Pour échapper à tous ces dérèglements, c’est à  l’individu de reprendre la main  en commençant par ne plus fournir gratuitement  ses données,  en définissant ses  propres normes  pour les imposer aux algorithmes et tant pis  si elles ne sont pas « optimales » pour  le  groupe.  Chacun doit  imposer  son propre nudge, de manière consciente et volontaire.  C’est le  principe de  la  « Prime Directive », que Gaspard Koenig sort  de la  série Star Trek, pour en faire  une règle supérieure d’ordre moral.  Cela remettrait de l’humain dans l’IA et surtout lui redonnerait du sens.

L’Etat français à la manœuvre.

Notre  pays présente des prédispositions pour exploiter  le  filon du « nudge » et utiliser les algorithmes à son profit. Il est centralisé et hypertechnocratisé, deux caractères facilitateurs. Le système fiscal  mis en place  avec  le  prélèvement à la source en est un bon exemple : le  « nudge » ici consiste à soulager le contribuable  de toutes les démarches déclaratives, il n’a plu qu’à  payer, et encore, le prélèvement  a lieu sans même son consentement. Une autre application est en train de se mettre en place : Bercy a glissé dans le  projet de loi de finances une disposition qui lui donnerait  le droit de collecter et d’exploiter, au moyen de traitements informatisés,  les contenus librement accessibles publiés sur internet.  Un « ciblage de  la fraude et valorisations des requêtes », pour définir un traitement automatisé des données collectées consistant à appliquer des  « méthodes statistiques innovantes ». En clair  il  s’agit de conjecturer qui va frauder dans le futur en fonction de  données personnelles (vraies ou fausses)  publiées par soi-même  ou  par des tiers…  Le  « data mining »  est  en plein dans le sujet puisqu’il est  censé permettre de prédire les  comportements et de prévenir le délit. Et on envisage maintenant d’utiliser la « reconnaissance faciale » pour la sécurité. Espérons qu’on ne suivra pas le modèle chinois. Big Brother est  déjà  là !

Il  ne s’agit  pas pour autant de devenir technophobe. Le particularisme de l’Europe, par rapport au reste du monde, c’est sa culture spécifique à l’origine de l’individu libre et responsable.  L’Europe  a  tout son rôle à  jouer pour proposer des régulations intelligentes conciliant prospérité et libertés. L’important est que, là  aussi, les  algorithmes n’enterrent pas nos "Lumières". Comme le dit Gasparov dans le livre, à  propos de « Deep blue » qui l'a battu aux échecs : «  il n’est  pas plus intelligent qu’un réveil-matin programmable ! »

Je pense n’avoir fait qu’effleurer le sujet, tant le livre  est dense. Plongez dans sa lecture si vous vous en sentez l’envie, vous serez étonné.

La fin de l’individu. Voyage d’un philosophe au pays de l’intelligence  artificielle.  Gaspard KOENIG. Editions : L’Observatoire /  Le Point.

 


LA CRETINISATION EN MARCHE.

Crétin

 

« Mort aux cons » s’était écrié un quidam au passage du Général De Gaulle. Celui-ci lui avait répondu : « Vaste programme » ! Cette anecdote m’est revenue à l’esprit en lisant il y a quelques jours l’éditorial de Vincent Trémollet de Villers dans Le Figaro. Celui-ci y dénonçait les actions agressives contre les éleveurs des animalistes, portés par la philosophie de l’antispécisme.  Il voulait y voir surtout le symptôme « d’une crétinisation qui depuis quelques temps prend des proportions insensées ». Il n’a pas tort. En fait l’éditorialiste a mis le doigt sur un sujet qui ne se limite pas, malheureusement aux seuls antispécistes. La crétinisation, c’est le thème qui est repris par d’autres journalistes, écrivains ou essayistes, constatant l’étendue de ses dégâts dans bien d’autres domaines. Et de fait, notre époque semble favoriser tout ce qui peut concourir à la crétinisation de la population.

L’Ecole, d’abord.

Je ne reviens pas sur l’ouvrage de Jean-Paul Brighelli, « la fabrique du crétin », écrit dans les années 80, où il dénonçait déjà tout ce qui conduisait à l’affaiblissement de la connaissance et de l’esprit critique. On en mesure aujourd’hui la pertinence. Nos hautes instances, affolées par les inégalités que l’abdication de la récompense de l’effort et du mérite a provoquée, en sont à distribuer les places en fonction de l’appartenance ethnique ou du genre, décisions nourries par un discours de victimisation. Ainsi, par exemple, on supprime à Sciences-Po l’épreuve de culture générale ce qui évite de mesurer l’inculture. Avec la disparition des notes, l’histoire en miettes, on fabrique, faute d’exigences, des générations d’incultes qui vont se trouver fort démunies face à l’Intelligence artificielle.

La fin de l’individu.

La crétinisation nous guette aussi avec tous les services que nous rendent déjà les nombreuses applications sur nos portables ou tablettes, qui, certes nous apportent du confort, mais surtout nous évitent de réfléchir et de penser. Le « nudge » nous prend déjà en charge, comme l’explique Gaspard Koening, au détriment de notre « libre arbitre ». En nous procurant un service toujours plus irrésistible, en nous promettant une information quasi exhaustive, les technologies nouvelles nous dissuadent de décider et de délibérer par nous-mêmes. Pourtant l’intelligence humaine est si complexe qu’il faudrait pour la copier, fabriquer un système auto-organisateur ayant la capacité d’apprendre par lui-même, par l’expérience, et rien ne permet pour l’instant d’envisager une intelligence artificielle dotée du « sens commun » polyvalent et généraliste dont disposent les humains. Encore faut-il que ces derniers continuent d’exploiter leur cerveau, ce à quoi l’Ecole semble renoncer. Car, face aux multiples faisceaux du « nudge », seuls les esprits munis d’un solide sens critique et d’une culture approfondie pourront se défendre, et préserver leur libre arbitre.

Les réseaux sociaux et  les chaines d’info en continu.

L’individu du 21ème siècle est en plus soumis à un pilonnage en règle qui le soumet à un torrent d’informations et d’avis en tous genres sans qu’il ait tous les repères pour forger son propre jugement. Les réseaux sociaux sont redoutables : il s’y côtoie le vrai et le faux en toute impunité, la vérité scientifique y exposée au feu roulant des théories obscurantistes, les injures remplacent les arguments, la bêtise s’y étale plus facilement que la culture et l’intelligence. Les chaines d’info contribuent  aussi à la crétinisation. 24H sur 24, elles débitent leur flux d’information sur tous les sujets d’actualités, experts plus ou moins avérés, commentateurs plus bavards que compétents, débats débouchant le plus souvent sur la confusion. Seul le citoyen éclairé et muni d’une solide culture ne s’en laissera pas compter. Je crains que ce soit devenu une denrée rare. Il s’en suit alors des effets de mode, les médias étant entre les mains d’une intelligentsia orientée et de lobbys fortement installés. La cabale contre Zemmour en témoigne.

La confusion politique.

Depuis la pratique du « en même temps » qui veut nous faire croire que toutes les idées se valent et qu’il suffit de faire confiance à la technique pour gouverner (entendez technocrate), les gens ont de moins en moins des convictions.  Et ceux qui en ont sont soumis au feu des censures les plus violentes dès lors que leurs convictions déplaisent : c’est un séminaire sur la radicalisation qui est suspendu à la Sorbonne, sous la pression de groupuscules islamogauchistes, c’est la philosophe Sylviane Agacinsky qui a vu déprogrammée sa conférence prévue de longue date sur « la procréation à l’heure de la technique », à l’université de Bordeaux sous la pression des LGBT, en raison de son opposition connue à la PMA. L’avachissement de nos instances gouvernantes à tous niveaux est patent et est de nature à créer la confusion. Le règne de l’intimidation prévaut, qu’il s’agisse de sujets graves comme la bioéthique qui mériteraient des débats approfondis, ou de la place de l’Islam dans la République qui devrait compter avec des positions claires au plus haut niveau. Mais que dire d’un Président qui ajoute à la confusion pour ne pas créer la confusion ! Un président plus acteur de théâtre que décideur politique.

 


« EN MÊME TEMPS », LA POLITIQUE DES COCUS ALTERNATIFS !

Haddock cons

 

Le regretté Jean d’Ormesson.

« Macron, c’est le grand flou ! Entre l’électeur de droite et l’électeur de gauche qui votent pour Macron, l’un des deux, forcément, sera cocu, mais toute l’intelligence de Macron est de faire croire à l’un que ce sera l’autre et inversement. » Il l’avait prédit : avec Macron les électeurs de droite et les électeurs de gauche sont cocus. Il n’avait pas prévu que ce serait alternativement.

Un coup  à droite, un coup à gauche…

En simple illustration,  prenons deux exemples récents. Sur la politique d’immigration, Manu a délivré subitement un discours que n’aurait pas désavoué Marine Le Pen. Il faut dire qu’il fallait exploiter l’émotion suscitée par le massacre de la préfecture de Paris.  Et de quoi satisfaire les électeurs de droite  sensibles aux arguments pourtant mille fois développés par Eric Ciotti. Enflure du vocabulaire (l’hydre islamique) et véhémence (vigilance de chacun). Cela n’a pas manqué d’inquiéter le  clan des « dénislamiques » au sein de LRem. Presque en même temps, le  même a fait voter à  l’Assemblée l’autorisation de PMA pour les couples femmes homosexuelles et  pour les femmes  seules.  De  quoi satisfaire la gauche libertaire  et  plus généralement tous les progressistes qui ont voté comme un seul « homme » si je puis dire, de  la  France  insoumise au PS en passant par les inévitables transfuges d’un certain centre. Nul doute qu’un certain  électorat centriste qui aura voté Macron ne s’y est pas retrouvé. On a encore revu le clivage se  manifester à propos de la polémique déclenchée sur le port du voile par  les  accompagnatrices de sorties scolaires. Au sein même de  LRem, la querelle entre Aurore Bergé et Aurélien Taché en est l’exemple  emblématique.  Un coup à droite, un coup à gauche et quand ça ne marche pas, le sphinx se tait.

La politique macronienne.

Cette situation ne durera pas éternellement. Le moment approche où l’électorat de la droite capté et abusé par Macron  va  inévitablement ouvrir les yeux. Comment peut-il cautionner plus longtemps une politique dont l’essentiel des idées est puisé à gauche, et mis en œuvre par une caste de technocrates qui n’a jamais été aussi puissante. En résumé, la  politique de Macron, c’est  « Terra Nova » pour l’inspiration et les technocrates de « France Stratégie » pour la mise en œuvre.  Cela nous vaut des attaques récurrentes contre la famille, contre les  successions et l’héritage, une fiscalité  qui ne faiblit pas, une Etat redistributeur qui pompe les uns pour donner des  miettes aux autres,  une atonie économique et les finances les plus mal tenues des pays développés. Le peuple est toujours aussi incandescent au point que le  pouvoir met le pied sur le frein pour toutes les réformes, à commencer par celle des retraites qui est pourtant de plus en plus urgente.

Les félons de la droite : Philippe, Le Maire, Darmanin…

Il faut faire tomber les masques : depuis qu’ils sont au gouvernement, Les Philippe, Le Maire, Darmanin & C° n’ont cessé de trahir leurs propres idéaux : où est la  politique de l’offre tant vantée par Bruno Le Maire contraint de faire de la  relance keynésienne sans le dire ;  où est la rigueur budgétaire qui fonde toutes les politiques de droite et l’équité fiscale quand Gérald Darmanin met en place le prélèvement à la source qui déresponsabilise totalement le  contribuable,  comme la généralisation du tiers  payant de Hollande pour les patients, et matraque systématiquement toujours les mêmes,  les aisés, par ses prélèvements abusifs ; où est  la décentralisation chère au centre droit de Raffarin et Bussereau,  quand l’Etat continue de supprimer des ressources aux collectivités pour  les remplacer par des dotations… Au point que Jacqueline Goureau a fait son discours devant une salle vidée de son assistance au congrès des départements de France. On n’en finit pas de lister tous leurs renoncements.   

Les vigiles de la gauche.

Au sein de la majorité gouvernementale, il existe bel et bien une gauche qui ne cède rien de ses certitudes au point que près d’une centaine de députés étaient prêts à exprimer  publiquement leur mécontentement après le discours présidentiel sur l’immigration. L’Elysée a dû lâcher du lest. La  conséquence en a été un débat à l’Assemblée débouchant sur… le vide ! Cette pression existe sur tous les sujets sensibles. Si bien qu’il n’est pas exagéré d’affirmer que globalement, la politique actuelle  est une politique classique de gauche : le symbole en est le budget en discussion actuellement au Parlement. Un budget que François Hollande aurait pu présenter et même valider.

En attendant, la France va chaque jour un peu plus mal. Elle n’a pas mis à profit la conjoncture qui permettait d’améliorer sa situation financière et budgétaire et n’aura donc aucune marge de manoeuvre quand la  crise surviendra, car elle surviendra. 

 


CE QUE J’ATTENDS DU NOUVEAU PRESIDENT DES REPUBLICAINS.

Christian-jacob

 

Les Français ne croient plus à rien. 

Les  Républicains ont rétréci comme peau de chagrin et vieilli sur place. Les jeunes n’ont aucunes convictions, ils se contentent de suivre des modes. Les  partis politiques sont discrédités et au fond du trou. Je suis pourtant persuadé qu’ils restent nécessaires pour organiser  la vie démocratique. Dans ces conditions,  comment se faire entendre ? Comment redevenir à la mode ? C’est une tâche difficile à laquelle s’attelle Christian Jacob  qui a  été désigné pour relever le défi de la reconstruction,  pour ne pas dire de la résurrection.

Personnellement, pour la refondation des Républicains, je ne crois pas à une résurgence de l’UMP.  Ce n’est pas d’un retour vers le passé dont nous avons besoin. Et je suis persuadé qu’il faut s’occuper moins de notre positionnement à droite, plus ou moins,  peu importe, que de proposer  des solutions aux problèmes des Français qui ne sont pas traités. D’ailleurs la majorité des Français ne croit plus au clivage gauche-droite.

Cela n’empêche pas de nous définir.

Nos valeurs.

Par nos valeurs d’abord : nous croyons au primat de la personne sur  le collectif, nous accordons de l’importance aux liens face  à  l’individualisme, et nous sommes attachés à la nécessité de mettre des limites à toutes choses, notamment pour les projets sociétaux et l’immigration. Cela suppose de mettre fin aux privilèges des corporations, d’affirmer nos valeurs culturelles face au multiculturalisme, et nos convictions anthropologiques.

Nos fondamentaux.

Rappeler nos fondamentaux n’est donc pas inutile : nous sommes pour la liberté économique,  la rigueur de la gestion budgétaire, l’ordre social assorti de l’égalité des chances et de l’ascenseur social, une République une et indivisible qui affirme son identité nationale et assure la sécurité de  nos concitoyens. Nous croyons nécessaire de franchir une nouvelle étape de la décentralisation, de défendre notre culture  et de combattre les outrances libertariennes comme  la  PMA et la GPA.

Deux champs primordiaux.

Enfin,  les Républicains doivent investir deux champs primordiaux pour l’avenir :  celui de l’écologie, en s’attachant à promouvoir des solutions  positives pour la transition énergétique, et celui de l’Intelligence Artificielle qui menace déjà le libre arbitre des individus.

Ce que nous devons faire.

Les sujets d’application ne manquent pas pour occuper le champ politique du quotidien : traiter  le chômage, s’attaquer aux déficits et à la dette tout en réformant une fiscalité confiscatoire et inéquitable, rétablir la compétitivité des entreprises, résorber les déséquilibres entre les territoires, promouvoir le retour d’une éducation qui « transmette », relever le défi migratoire, attaquer vigoureusement toutes les tentations communautaristes, assurer la sécurité des Français sur tout le  territoire. Et enfin, il faudrait peut-être s’interroger sur le lien entre l’abstention électorale et l’exemption fiscale : les  deux taux se superposant !

Une équipe large mais soudée.

Pour réussir tous ces chantiers, le nouveau président doit constituer l’équipe la plus solide et la plus  large possible.  Il aurait grand tort de répéter l’erreur de  Laurent Wauquiez qui avait écarté ses concurrents.  Beaucoup de nos adhérents, et notamment ceux qui ont voté attendent que l’esprit d’union prévale sur les  rancunes ou les divisions, et donc que Julien Aubert et Guillaume Larrivé aient des postes de responsabilité près du nouveau président. Si d’autres  personnalités, comme François Baroin acceptent de s’engager, tant mieux. Mais avant toute chose, c’est de cohérence dont nous avons besoin. S’il ne faut pas être contre une organisation « horizontale » qui consulte  le  plus grand nombre,  la verticalité  est nécessaire, notamment pour que le groupe ne parle  que d’une seule voix .

Il  ne me  reste  plus qu’à souhaiter bon courage à Christian Jacob.

 


LE VOILE ISLAMIQUE SUR LES LUMIERES

Laicite

Je viens de lire l’interview d’Aurélien Taché dans Le Point, réagissant à  l’incident intervenu au Conseil Régional de  Franche Comté : j’y ai retrouvé les arguments développés déjà il y a trente ans au moment de l’affaire de Creil. Ces « islamocollabos » inconscients,  dont font partie la  Présidente de ce conseil Régional et  les cadres de la FCPE avec leur affiche, n’ont toujours rien compris, à commencer par le fait que l’Islam est une "religion intégriste".  A savoir seulement s’ils savent ce que cela signifie.  Je leur livre  l’article ci-dessous, écrit à la  même époque et  paru dans la presse. Depuis trente ans, il n’a  pas pris une ride. Mais l’Islam a  continué son grignotage de nos valeurs, souvent en défiant la loi.

Avec  le  port du voile ou du foulard (comme on voudra) islamique,  ce n’est pas la question du simple port d’un vêtement qui est posée, mais bien celle des rapports entre notre civilisation occidentale et l’utilisation politique ou identitaire de l’Islam.

Le débat ne se situe pas sur le plan vestimentaire.

Il y a une trentaine d’années, les chefs d’établissement interdisaient la mini-jupe ou le pantalon pour les filles, au nom des usages en vigueur à l’époque. L’évolution des mentalités permet  aujourd’hui ce qui ne l’était pas hier.

L’usage impose encore aujourd’hui quelques règles de politesse comme se découvrir pour saluer (de moins en moins) ou entrer dans certains lieux, dont l’école fait partie. Sur le plan strictement vestimentaire, si l’on accepte une exception pour le « foulard », rien ne permettra plus alors de s’opposer à la casquette sur l’oreille ou d’autres accessoires moins anodins. Et de ce point de vue, l’école reste un des rares endroits où se fait l’apprentissage de la politesse et des usages. Le voile islamique, dans la rue, personne ne songe à l’interdire ; à l’école, et encore plus en classe, il est contraire aux usages.

Mais le voile n’est pas la mini-jupe ou le blue jean en raison de la symbolique forte dont il est porteur.

Le débat ne peut se situer que sur le terrain des valeurs.

Ce qu’on essaie de nous imposer par le voile islamique c’est une pratique religieuse associée à une morale et une pratique sociale toutes deux incompatibles avec nos valeurs.

Rappelons que le voile islamique est le symbole ostentatoire d’une condition féminine inacceptable pour nous, instituant l’inégalité avec l’homme par la soumission de la femme : la femme stérile répudiée, la femme adultère punie de mort, le témoignage de l’homme qui vaut celui de deux femmes, la soeur qui n’obtient que la moitié de la succession dévolue à son frère, le mariage mixte interdit, la polygamie autorisée… Nous ne pouvons pas l’ignorer. C’est la vraie signification du port du voile.

L’affirmation de leur « islamité » par les jeunes filles ne s’arrête pas à cet accessoire vestimentaire. Elle s’accompagne généralement de contraintes supplémentaires telles que l’interdiction de suivre les cours de sciences naturelles, d’éducation physique ou de musique, voire même de s’adresser au professeur si celui-ci est de sexe masculin. D’où le mutisme de certaines filles en classe  que les professeurs ne comprennent pas toujours.

Tolérer le voile, c’est renier le « siècle des lumières ».

Depuis le XVIIIème siècle, l’individu européen a conquis une à une toutes ses libertés. Cette remise en cause devenue permanente, à laquelle l’église catholique s’est elle-même adaptée, a permis la proclamation puis l’application progressive des « Droits de l’Homme ». C’est au nom des Droits conquis que nous avons le devoir de lutter contre toutes les atteintes aux droits élémentaires de la personne. Comme le dit Finkielkraut : « ou le hommes ont des droits, ou ils ont une livrée… ». De peur de paraître intolérants avec les musulmanes « on les confond avec la livrée que leur a taillée l’Histoire ». Voilà le piège : sous prétexte de droit à la différence, on voudrait imposer sur notre sol un apartheid. Ces jeunes musulmanes, et leurs parents avec, devraient savoir que les lois de la République s’imposent à tous et qu’elles ne sont pas toujours compatibles avec celles édictées par le Coran. Les respecter est un devoir pour chaque citoyen et impose des comportements : il n’est pas possible de remettre en cause ce qui touche aux fondements de notre Constitution, même au nom de dieu. La France est d’abord un état laïc.

Le cas particulier de l’Ecole Publique.

L’école publique est faite pour transmettre les valeurs de la République qui constituent le Consensus National, c’est-à-dire notre patrimoine commun, que traduit la notion de citoyenneté. Y entrer, c’est nécessairement les respecter et notre esprit de tolérance doit s’arrêter à toute remise en cause de celles-ci, avec d’autant plus d’exigence que l’établissement accueillera des élèves mineurs. Elle offre en échange, le respect de l’enfant, de sa conscience et de sa personnalité.

Accepter des jeunes filles portant le voile, avec l’espoir qu’elles rejetteront ainsi leur foi, ce serait assigner à l’Ecole publique la mission de laminer les consciences, ce qui n’est pas plus concevable. Mais si les islamistes insistent et acceptent ce risque c’est justement parce qu’il n’est pas grand et que le plus important pour eux c’est l’affirmation de leur prosélytisme religieux.

Céder serait catastrophique : ce serait donner aux partisans d’une certaine pratique de l’Islam les moyens de renforcer leur oppression intellectuelle sur la communauté musulmane. Comme me disait une jeune « beur » récemment : « n’oubliez jamais qu’une jeune fille musulmane vit sous le regard permanent de sa communauté et que cela suffit à la persuader de faire autrement qu’elle le souhaiterait ». Et de fait, depuis quelques années, le port du voile islamique se fait de plus en plus fréquent et de plus en plus jeune.

La liberté de conscience est inscrite dans nos institutions et il n’appartient pas à l’école publique de se substituer aux choix éducatifs des parents. Si les parents des jeunes filles souhaitent leur donner une éducation coranique, c’est leur droit. Mais encore faut-il leur donner la possibilité de faire d’autres choix une fois devenues adultes. C’est donc aux parents que notre société doit chercher à faire adopter ses valeurs. En acceptant que les jeunes filles portent le voile, nous faisons le contraire.

C’est au nom des mêmes valeurs qu’il faudrait y regarder à deux fois avant d’accepter l’ouverture d’écoles coraniques dont l’enseignement reposerait sur des contenus incompatibles avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et les lois de la République et les pratiques répétitives assimilables à celles de sectes.

Il ne s’agit pas d’intolérance, mais de respect de la personne et de protection des mineurs. Dans son livre « Bas les voiles » Chahdortt Djavann assimile à une maltraitance l’obligation du port du voile faite aux filles mineures, et elle n’a pas tort, dans la mesure où cette obligation enferme l’enfant dans une démarche mutilante de sa féminité.

l’Islam n’est sûrement pas incompatible avec la laïcité. Il reste à en rechercher les modalités et à aider ceux, parmi les musulmans français qui souhaitent se situer dans cette perspective-là.

LIBERTE, EGALITE…

Cependant, la pratique de S’il ne faut pas obliger toute personne d’origine étrangère à calquer sa conduite sur notre façon d’être, il est possible tout de même de dénoncer cet aspect de la tradition islamique, sans pour autant vouloir détruire sa culture. D’autant plus qu’il s’agit d’une interprétation la plus étroite de l’Islam, issue du Wahabisme, contre laquelle les femmes luttent dans beaucoup de pays musulmans.

Les minorités religieuses doivent pouvoir exister à condition que celles-ci soient constituées d’individus libres et égaux. Il nous appartient de faire en sorte que cette dernière condition soit toujours remplie.

De ce point de vue, il est important de signifier que la loi républicaine est au-dessus de toute autre, y compris la Charia des musulmans.

 


LE RECHAUFFEMENT A LE DOS LARGE !

Changement-climatique

 

De Greta aux ultras d’Extinction-Rebellion, ce sont les rouges repeints en vert pour nous faire marron !

Les idéologies ont la vie dure.

Des  communistes, il ne reste pas grand-chose.  Les gauchistes survivent à travers des gens comme Mélenchon, mais la France insoumise fait du surplace.  Il ne restait plus qu’aux éternels partisans de « la lutte finale » à enfourcher la cause du dérèglement climatique avec  pour cible l’éternel ennemi :  le « capitalisme » cause de tous nos maux et de s’attaquer à sa soeur la « démocratie libérale » qui en fait le lit. Voilà donc Marx repeint en vert, pour en faire un « Hulk » prêt à instaurer la dictature totalitaire  pour le  plus grand bien de la planète et de ses habitants.  Les anciens comme moi ont déjà connu : l’URSS et ses camps de rééducation en Sibérie. Mais nos jeunes, eux, sont des gogos disponibles prêts à avaler toutes les instrumentations de l’écologie contre la démocratie, pour en faire une arme contre le  libéralisme et imposer toujours plus de fiscalité, de réglementations contraignantes grâce  à une sphère publique à l’emprise toujours plus forte.

Un totalitarisme vert.

Ces cavaliers de l’apocalypse, on les appelle aussi les « colapsologues », prônent un écologisme mortifère à vocation totalitaire. Derrière ces pseudos défenseurs de la planète, on trouve en fait d’anciens maoïstes, heureux de pouvoir se refaire une santé avec  la destruction de la civilisation occidentale. Le rapport du GIEC sert de nouveau livre rouge, librement interprété en « catastrophisme », avec à la clé une hausse des températures de 5° qui entraînerait des milliards de morts.  Ce qui est une pure invention. Mais comme au bon vieux temps  de la  « lutte des classes », un bon slogan vaut mieux qu’un raisonnement.  Un bon  prétexte pour promouvoir la décroissance, la  misère,  le chômage et le déclin irréversible qui sont les  conditions de la prise du pouvoir. Ce combat titanesque exige une mobilisation générale qui passe par la confiscation des ressources des individus, donc un Etat qui peut tout et qui dirige sans partage. Un nouveau démiurge, résurgence de la pensée collectiviste avec un avantage inestimable : ses résultats ne seraient connus que par  les générations à venir ce qui évite de rendre des comptes.

Un raisonnement caricatural.

Ils ont trouvé en Greta Thunberg une égérie pour porter auprès de la  jeunesse ce message mortifère élevé en tâche messianique. En fait, celle-ci est le  jouet de la  manipulation d’une extrême gauche en mal de crédibilité qui y a vu le moyen de justifier son combat  contre la liberté et l’économie de marché. Mais derrière elle se cache aussi un  lobby d’industriels souhaitant vendre leurs solutions vertes. Ils ne reculent devant aucune manipulation pour nous faire  peur et assurer que la fin du monde est imminente. On va se servir des enfants, masse malléable  et facilement disponible, et fanatiser des jeunes influençables par une propagande incessante,  avec une idée  toute simple :  le  libre-échange, la consommation, le  confort  pour  le  plus grand nombre ne sont tout bonnement pas  compatibles  avec l’écologie. Le but de ces discours alarmistes est tout simplement de  justifier la dictature. Donc, il ne nous reste  plus qu’à réduire drastiquement notre consommation énergétique, vivre comme Robinson et revenir à une économie de subsistance fondée sur les circuits courts. Economie vivrière comme au Moyen-Age ! Avec un corollaire : la décroissance ne pourra que réprimer l’innovation et la  recherche scientifique qui pourraient proposer d’autres solutions. En France la tâche va être facilitée par la désignation de 250 000 « échos-délégués », soit autant de Greta Thunberg ! qui se feront vite un devoir de relayer les thèses « effondristes » et l’injonction de la jeune scandinave comme quoi il est inutile de  poursuivre ses études attendu l’imminence de la fin du monde.

L’obscurantisme comme  toujours.

Tous ces raisonnements sont bâtis sur l’ignorance, par commodité, aussi. De la  même façon qu’on tient à l’écart le  bilan carbone catastrophique des éoliennes, on produit des  scénarios sur des projections simplistes. Tous ces ignorants feraient bien d’abord de retourner à l’école. La fonte  de  la  glace des pôles  est effrayante. Et  alors ? Le  climat change. Il  a toujours changé. Les  Vikings se sont installés au Groenland (pays vert) entre  le VIIIème et le  XIIème siècle,  lors de « l’optimum médiéval » au cours duquel  tout  l’hémisphère nord a  connu une longue série d’étés chauds et secs. Dans l’Antiquité, c’est l’Afrique du Nord et la Sicile qui étaient les  greniers à blé des Romains… Et la Méditerranée était plus basse de dix ou vingt mètres comme  en témoignent les  ports antiques noyés. L’homme s’est toujours adapté.  C’est là l’erreur fatale de ces nouveaux chevaliers de  la fin  du monde : ils méconnaissent la capacité  de l’homme  à innover sans cesse pour tirer le meilleur parti des  moyens que la nature   met à sa disposition ou pour en trouver de nouveaux. Il ne s’agit pas de nier le réchauffement climatique, ni la part de  l’homme qui y contribue. Notre histoire est faite d’adaptations permanentes : chaque étape de la croissance des pays développés a été marquée par l’apparition de nouvelles  pollutions et en même temps par la mise en place de moyens pour les  combattre. L’erreur des climatocatastrophistes tient dans l’interprétation erronée des courbes issues  des données passées : il ne suffit pas de les prolonger,  ce qui n’a  aucune chance de se produire.  Car la réactivité  de  l’homme, sa capacité à réagir, amender, transformer sans cesse le monde dans lequel  nous vivons,  invalideront rapidement leurs  conclusions.  C’est ce qui s’est   produit déjà maintes fois dans le  passé, des  thèses  de  Malthus à celles  de Paul Ehrlich qui n’avait pas prévu que  le sort   de l’humanité se soit amélioré de manière continue au point que le revenu moyen des habitants du monde a augmenté de 7 à 8 fois.  Bien évidemment,  les solutions,  ce sont les démocraties libres et le libéralisme, grâce à  l’innovation et à la recherche scientifique, qui les  détiennent. C’est un autre sujet que j’aurai bientôt l’occasion de développer.  En attendant, nous n’avons pas besoin d’un nouveau culte de Gaïa.  Je ne suis pas  certain que Macron l’ait bien compris.

 

 

 


FINANCES : LES ROBOTS ECHAPPENT-ILS AUX HOMMES ?

Economie  bourse

 

C’est Marc Fiorentino, dans sa lettre hebdomadaire qui émet cette hypothèse. Cela expliquerait  la déconnection des marchés financiers de l’économie réelle. 

Les machines ont pris le pouvoir à Wall Street.

C’est suffisamment sérieux pour que « The Economist » consacre un dossier au sujet. Pour la première fois dans l'histoire de Wall Street, l'encours des fonds indiciels et des trackers (ETF), la gestion passive, a dépassé la gestion active, les fonds gérés par des humains. Les chiffres sont frappants : les fonds gérés par des systèmes informatiques représentent 35% de l'intégralité de la Bourse américaine, mais 60% de la gestion institutionnelle et 60% de l'activité de trading. Si la grande majorité des modèles informatiques est conçue par un esprit humain, de plus en plus de programmes sont autonomes grâce à l'intelligence artificielle. Et les ordinateurs deviennent de plus en plus autonomes. C'est particulièrement sensible dans le trading à haute fréquence qui représente une très large partie des 7 milliards d'actions traités quotidiennement sur les marchés américains pour un montant de 320 milliards de $. De plus en plus de « hedge funds », ces fonds spéculatifs que les Soros et autres avaient rendus célèbres, ont opté pour la gestion algorithmique.

L’amplification des mouvements.

Les conséquences, on ne les connaît pas encore, on n'a pas encore vécu de grand krach, ni de vraie panique sur les marchés. Mais ces nouveaux maîtres de l'univers ont tendance à amplifier les mouvements, à pousser les valorisations de certaines entreprises à des niveaux spectaculaires sans « état d'âme », et pour cause ! Et ça explique peut-être aussi leur insensibilité aux aléas géopolitiques qui secouent le monde : un ordinateur n’a pas d’émotions. Pour The Economist, cette prise de pouvoir des machines présente plusieurs dangers : la stabilité financière, la concentration de la richesse entre les mains de ceux qui détiennent le pouvoir des machines et possèdent les données -on imagine ce qui se produirait si un jour Amazon entrait dans le trading en se servant de toutes les données sur ses clients...- et, enfin, la « corporate governance », le gouvernement d'entreprise.  Finies, les salles de marchés, et les « corbeilles » des Bourses où les traders et les brokers passaient leurs journées à hurler leurs ordres,  tout se passe désormais dans  les salles de trading où  les robots ronronnent 24H sur 24,  réagissant au moindre mouvement à la micro-seconde.

Un chamboulement numérique.

Laurent Alexandre, l’un de nos spécialistes de l’IA, s’inquiète de l’impact de l’intelligence artificielle sur nos institutions. Il juge le  danger immense et déplore que ni la France ni l’Europe n’aient pris la mesure de l’impact de cette révolution. Et si l’on recoupe les préoccupations qu’il développe  dans un livre qu’il a écrit avec  Jean-François Coppé (« L’IA va-t-elle tuer aussi la démocratie ») avec  les  constats que fait Gaspard Keonig  dans son enquête planétaire sur l’IA (« La fin de l’individu »), on peut penser que la situation pourrait échapper aux hommes  et déboucher sur une immense crise dans laquelle on n’est même pas capable  d’imaginer comment les machines réagiraient, certaines étant capables de « s’améliorer » d’elles-mêmes de leurs propres échecs. Comme nous acceptons sans nous poser de questions de nous laisser guider par Waze pour nos déplacements en voiture, les  financiers s’en remettent à leurs logiciels de trading haute-fréquence pour gérer leurs portefeuilles d’actions. Pourquoi s’inquiéter ? Sauf que dans certains cas, il serait peut-être mieux que ce soit l’humain qui prenne les décisions. Car  l’ordinateur est aujourd’hui capable de toutes les manipulations et même si  le programmateur a prévu des réactions «  bienveillantes » de ses algorithmes, qui sait comment il se comporterait en face d’une crise qui multiplierait des milliers de cas qui l’obligeraient à trancher entre l’intérêt des individus (leur gain) et celui de la communauté, selon le parti pris choisi par les créateurs du logiciel, ceux-ci oeuvrant généralement pour la  communauté en recherchant le bonheur du plus grand nombre. Et alors là, la théorie, fruit de la réflexion humaine est rendue obsolète par le déluge des data et la puissance des corrélations.

Reste qu’une chose est sûre : les marchés sont déconnectés de la macroéconomie. Il y a bien sûr les taux d'intérêt négatifs et le réflexe « TINA », (There Is No Alternative) : pas d'autre choix que d'investir en Bourse avec des taux si bas. Ce sont cependant deux éléments qui n’expliquent pas tout ! Mais peut-être qu’à cause des ordinateurs, la  crise n’arrivera pas.  Finalement, personne n’en sait rien, et c’est bien ça le problème.

Et pourtant, tous les indicateurs montrent qu’elle vient !

 


BIENVENUE DANS LE MONDE D’AGNES ET DE MARLENE !

Manif-6-octobre-pma

 

Je pensais être présent à Paris pour manifester contre la PMA. 

Cela n’a pas pu se faire, mais je vais tout de même apporter ma contribution au débat,  ce sera ma  manière de soutenir les centaines de  milliers de Français  qui ont voulu exprimer leur désaccord  aujourd’hui.  C’est que le débat qui s’est ouvert  à l’Assemblée nationale nous aura permis d’en entendre des  particulièrement gratinées  comme  ce  propos  de la Ministre de la santé : «  le fait d’accoucher ne fait pas automatiquement une mère ! ». Ben non, dans le cas de la procréation pour autrui…. Tout est dit.  Cette volonté de remplacer la parentalité naturelle par la parentalité d’intention  se situe dans le droit fil des délires des libertariens californiens. Est-ce bien cela que l’on veut  pour notre société européenne ? Si nous nous mettons au diapason des autres  pays qui ont suivi ce chemin, alors c’est que la France renonce à son héritage millénaire et n’a plus rien à dire au  Monde. 

Je ne reviens pas sur les nombreux arguments que j’ai déjà développés, notamment dans ma notre du 6 septembre : « J’instruis paisiblement le procès de la  PMA » : rupture avec l’écologie humaine, négation de l’altérité, médecine détournée de son objectif, faux argument de l’égalité, dérives potentielles… Aujourd’hui je voudrais attirer l’attention sur deux sujets dont je m’étonne qu’ils ne soient jamais traités : le devenir de l’enfant né de PMA et  l’hérédité.

Le  devenir de l’enfant né de PMA.

On  parle beaucoup de la souffrance des couples de femmes homosexuelles face au désir d’enfant. Il ne s’agit pas de le nier.  Mais vous remarquerez qu’on prend bien soin de ne jamais abordé le thème de la souffrance des enfants adoptés ou nés de couples de femmes homosexuelles face à la question de leurs origines. Malgré les dénégations des associations pro PMA et leurs études « bidonnées », cette souffrance existe : il suffit de  voir le nombre d’enfants à la recherche de leur géniteur pour s’en convaincre. France 5 a présenté le 24 septembre dernier une émission fort bien faite et très documentée sur le sujet :  « ADN,  la quête des origines », qui retrace le parcours de  plusieurs témoins qui ont fait le choix d’avoir recours  à l’ADN pour retrouver un père, un donneur de sperme, ou encore une mère qui a accouché sous X. Avec une motivation incontournable : ils veulent savoir pourquoi ils sont nés et à qui ils ressemblent. Une remarque : la recherche d’ADN est interdite en France, sauf sur injonction médicale ou judiciaire.  Un obstacle facile à contourner puisqu’un clic sur internet suffit pour se  procurer un test dit « récréatif » contre une cinquantaine d’euros. Sans entrer dans le détail, même en cas d’anonymat, par l’ADN on peut  presque toujours retrouver la trace de ses géniteurs. Un couple hétérosexuel qui a recouru à une PMA peut très bien ne jamais dire à l’enfant qui en est issu, comment il a été conçu. Mais s’il vient à le savoir, il y a gros à parier qu’il voudra savoir d’où  il vient. Alors en cas de couples de femmes, avec  un acte de naissance « mère et mère », inutile de dire  que dès qu’ils  en auront l’âge, de nombreux enfants chercheront le fournisseur du sperme qui aura permis leur conception. Impossible de  cacher qu’un mâle se trouve quelque part, n’en déplaise à  Marlène, sauf à ce que l’on interdise à l’école d’enseigner la procréation chez l’Homme. Je veux dénoncer ici, l’extrême violence sociale que représente  cette volonté de contourner l’anthropologie en niant juridiquement, par idéologie, la part de l’homme dans la procréation,  pour satisfaire une pratique sexuelle. Le législateur devrait prendre en compte cette conséquence avant d’autoriser la  PMA pour les couples de femmes ou pour les  femmes seules : combien d’enfants névrosés, en mal de parent non identifié, va-t-on fabriquer, et avec quelles conséquences pour la société ?

Et j’en viens à l’hérédité.

L’hérédité, c’est important. Nos gènes ont une histoire qui se transmet.  On la retrouve dans les ressemblances physiques ou les aptitudes. Ils peuvent aussi, dans certains cas, être porteurs  de carences, et dans ce cas, une hérédité connue est préférable ! Mais l’hérédité, c’est quelque chose qui va bien au-delà de la simple réflexion d’Arthur : « les chiens ne font pas des chats »,  dans le reportage de France 5, quand il constate que son donneur est quelqu’un qui aime, comme  lui, l’ordre et l’organisation ; c’est ce sentiment d’appartenance et de vide comblé que ressent la jeune femme blonde qui retrouve son père à New York, dans le couloir d’un hôtel sans l’avoir jamais vu, au moment où  il la prend dans ses  bras. L’hérédité, je pense que nous  en avons tous besoin.  Et  d’ailleurs ça vaut mieux, ne serait-ce que pour éviter la consanguinité dont on sait qu’elle doit être évitée chez les humains. Je comprends bien qu’en cas d’adoption, des parents doivent se contenter de l’acquis qu’ils apportent, en se passant de l’inné. Mais construire une famille avec les deux, c’est mieux. Arthur le dit très bien : « j’ai ses yeux, mais j’ai le regard de mon père ! ».  J’ai besoin de savoir qu’un peu de  mon sang circule dans les veines de mes enfants et petits-enfants, c’est ma part d’éternité !  On est très loin du triste monde sans pères rêvé par Agnès et Marlène !

Entre 74 000 et 600 000 manifestants... Faites votre choix, mais de toutes façons, ça fait beaucoup  et  Macron aurait tort de ne pas en tenir compte  !

 


DOUCE FRANCE… OU ES-TU ?

Douce  France

 

Le visage offert par notre pays aujourd’hui est bien loin de celui chanté par Charles Trenet. Les jours se suivent et se ressemblent avec leur lot de méfaits au point qu’on a l’impression que « tout fout le camp » !  Qu’arrive-t-il à la France ? Comme Sardou ou Delon, vais-je moi aussi me mettre à haïr cette époque ? Il faut dire qu’en cette rentrée, le tableau est chargé : violences, incivilités, drames… Partout le  barbare empiète sur le civilisé.  Toutes les  institutions semblent touchées par le désastre.

Je pense d’abord à ces policiers sauvagement assassinés hier dans la cour même de la Préfecture de Police de Paris, par l’un des leurs, pris de folie ou de fureur extrémiste, puisque la piste du motif  religieux semble prendre consistance. Voilà  un corps d’Etat mis à rude épreuve.  Nos forces de sécurité sont soumises à  une usure jamais vue tant elles ont été sollicitées depuis de nombreux  mois, ayant à faire face, quasiment chaque semaine, à la violence forcenée de manifestants anti-système. Le plus grave, c’est que l’Etat semble dépassé et à court de moyens pour  soutenir les efforts qui leur sont demandés. Le nombre des suicides, plus de cinquante depuis le début de l’année, et leur ras-le-bol  qui s’est traduit par une manifestation  massive, sont les symptômes d’une désespérance qui ne rencontre pas suffisamment l’empathie d’un pouvoir qui, pourtant, a grand besoin d’elles pour sa propre survie.

Ce sont aussi les pompiers, qui sont en grève depuis de nombreux mois sans qu’on s’intéresse vraiment à leurs problèmes, et cela passe relativement inaperçu  puisqu’ils continuent d’assurer le service public de sauvegarde qui leur incombe. Eux aussi en ont assez d’être la cible des voyous qui ne respectent rien et qui entravent leurs interventions.

Ce sont les services des urgences dont la grève  continue de s’étendre devant l’incapacité de la  Ministre de la  Santé à apporter des réponses satisfaisantes à une  corporation elle aussi gravement submergée par la demande se soins qui lui tombe dessus. C’est en fait la partie visible d’un iceberg. C’est le  système de prise en charge global qui ne fonctionne plus  correctement. Notre médecine est en crise, ça n’est  pas nouveau,  mais  le moins qu’on puisse dire, c’est que le mal s’aggrave.

Le suicide la semaine dernière, d’une directrice d’école devrait nous inciter à prendre aussi en considération les difficultés que rencontrent les enseignants. Eux aussi sont exposés à cette société malade et sont en première ligne, face à des parents plus prompts à défendre leur progéniture qu’à lui « botter le cul ».

Au-delà, on n’en finit plus d’énumérer les incivilités et les dysfonctionnements d’une société livrée au libre-arbitre individuel. 

Ce sont les dépôts d’ordures sauvages qui se multiplient et récemment un maire dans le Var est mort pour avoir voulu s’interposer. C’est une véritable gangrène. Il n’y a pas  de bordure de route, de chemin, parfois même de recoin en ville,  qui ne fassent l’objet de ce genre de « facilité » alors que nos communes sont généralement équipées de déchetteries où il suffit de se rendre pour se débarrasser.

Ce sont les bagages volés dans les trains, délit qui tend à se généraliser : désormais, vous devez garder l’œil sur votre valise si vous voulez la récupérer à la fin de votre parcours,  ce qui n’est pas toujours possible, l’aménagement des wagons n’ayant pas été prévu pour tenir compte de ce type d’aléa.

Ce sont les comportements insupportables.  Exemple, cet été, sur la côte vendéenne.  Les estivants ont dû supporter le tapage nocturne de bandes de jeunes,  souvent alcoolisées, jusqu’à des heures avancées de  la nuit. Du jamais vu.  Peut-être est-ce à mettre en relation avec la chaleur d’un été exceptionnel, mais quel spectacle désolant de voir des filles d’une quinzaine d’années se rouler par terre, complètement ivres…  A se demander où sont les parents, ou s’il  y en a !  Inutile  d’appeler la gendarmerie, elle dispose de  trop peu de  moyens pour intervenir : une patrouille pour trente kilomètres de côte  à ce qu’on dit… Seuls les pompiers répondent présents pour ramasser les … comas éthyliques.

A ce tableau déjà peu réjouissant, il faudrait ajouter  les églises qui brûlent ou qui sont vandalisées, les châteaux pillés comme récemment celui de Vaux-le-Vicomte, les exploitations agricoles incendiées par des antispécistes extrémistes, les prisons attaquées, les  maires insultés ou violentés, et plus significatif de l’individualisme forcené, ces  plaintes  portées  par des citadins déracinés qui ne supportent pas le coq de la ferme voisine, les odeurs de la campagne ou  les cloches de l’église du village. Au point que certains députés pensent à légiférer pour protéger le monde rural de ces  bobos exigeants.

Pendant ce temps-là, Jupiter discourt à la cantonade,  croyant que le «péremptoire»  dispense de l’action. C’est l’autorité de l’Etat, dans tous les domaines qui est  en panne.  Est-on  capable  de la restaurer,  là est la question.  Depuis Notre-Dame-des-Landes, rien ne va plus…

 

 


LA MAISON BRÛLE ET MACRON REGARDE AILLEURS !

Dette publique

La dette française explose.

Vous allez penser que c’est une obsession de ma  part.  La dette française, tout le monde s’en fout ! Et pourtant… La maison brûle, et Macron regarde ailleurs (parodie de  circonstance) !

La solution de facilité.

Le gouvernement achète du pouvoir d’achat à crédit. Il paraît que ça ne coûte rien puisque les taux sont négatifs. Au contraire, emprunter rapporterait  même !  C’est une vision laxiste et lâche qui,  à un moment ou un autre, impactera l’avenir du pays. Qu’on en juge : le  budget 2020 ne propose aucun effort de réduction des dépenses de l’Etat, en transfère même sur les budgets sociaux comme le montre le retour du déficit de la Sécu à 5 milliards d’euros, et prévoit d’emprunter l’an prochain plus de 200 milliards d’euros, soit le double de ce qu’il empruntait en moyenne jusqu’à maintenant. Un record historique : on était à moins de 100 milliards en 2007, avant la crise. Le budget 2020 est un budget de campagne électorale, au mépris de la bonne gestion des comptes de l’État. Il prévoit des cadeaux fiscaux avec des baisses d'impôts. Le signe le  plus inquiétant, c’est qu’aucune, vraiment aucune, réduction du nombre de fonctionnaires n'a été faite et n’est prévue.

La machine s’emballe.

La dette française a dépassé la barrière « symbolique » des 100% du PIB, à 2 400 milliards d'euros, malgré tous les artifices mis en place pour masquer le fait. Elle était à 1830 milliards fin 2012. La France rejoint le club des cancres avec la Grèce, le Zimbabwe et le Japon dont la dette est à 230% du PIB. Le  problème c’est que  malgré cet endettement qui devient massif, la  croissance stagne parce que la relance budgétaire initiée par la politique des banques centrales est à bout de souffle. Combien de  fois faudra-t-il dire que le pouvoir d’achat n’est pas le  bon moteur de la croissance économique. C’est au contraire un gouffre qui nécessitera toujours plus d’emprunts puisque la faculté contributive des Français ne peut plus être augmentée. De fait la  machine s’emballe et chaque jour qui passe le niveau d'endettement excède un peu plus ce que notre potentiel fiscal peut absorber. Plus les taux d'intérêt sont bas, moins la capacité de prêter des banques est établie. Il suffit de voir le nombre d'établissements qui, en zone euro, sont valorisés à environ la moitié de leurs fonds propres. Or la création de monnaie via les banques est un vecteur fondamental de la croissance d'une économie. La configuration actuelle va donc à l'opposé de l'expansion.

Le grand ralentissement.

Une série d'indicateurs économiques viennent de tomber. Ils portent sur la production industrielle. L’indice ISM (Institute for Supply Management) pour l'activité manufacturière aux États-Unis est à son niveau le plus bas depuis la crise de 2008 et du côté de l'Europe, c'est le PMI, l'indice des directeurs d'achat, qui est à son niveau le plus bas depuis 2012. L'Organisation Mondiale du Commerce a revu à la baisse ses prévisions de croissance des échanges pour l'année, de 2,6 % à 1,2% seulement. Et c’est du jamais vu depuis 2008. L'OMC envisage même la possibilité que cette croissance ne soit que de  0,5% ! Pour ceux qui en doutaient encore, l'économie mondiale ralentit. On y est !  Croire que l’économie française, qui vit sur la lancée des mesures « gilets jaunes »  financées  à crédit  par l’Etat, pourrait se maintenir est une gageure. Vous verrez chaque  mois qui passe, les objectifs « optimistes » revus à la baisse, comme nous venons de le vivre en 2019 pour ceux de 2018.  Avec les taux négatifs, la valorisation des actifs, en Bourse, dans l'immobilier, ou encore dans le private equity, n'a été autant déconnectée de l'économie réelle. Cette valorisation masque la réalité.  Il faut savoir que ce ralentissement mondial n'est pas conjoncturel, il est structurel, et présente deux points de faiblesse : le commerce mondial et la production industrielle. En cause, une tendance à la  « déconsommation » et à la « décroissance ».

Creuser la dette en jetant l’argent par les fenêtres.

Le choix assumé de nos argentiers de donner la priorité au pouvoir d’achat des ménages au détriment  des entreprises, en renonçant à diminuer le  déficit de l’Etat et en s’accommodant d’un déficit  commercial qui avoisine toujours les 60 milliards d’euros, c’est se comporter  en piètres  gestionnaires. Bruno Le Maire a beau préciser qu'il n'est pas pour une relance keynésienne, c'est  pourtant ce qu'il fait via le soutien à la consommation, avec 17 milliards de mesures.  Il devrait pourtant savoir que la relance budgétaire a tendance à aggraver les problèmes qu'elle devait soigner et grève singulièrement les capacités d'investissement de l'Etat. C’est oublier tout simplement que ce sont les entreprises  qui créent  la  richesse et que  les ménages sont aussi leurs  salariés !  Les baisses d’impôts devraient d’abord  cibler les entreprises. Ce sont elles qui contribuent plus sûrement au PIB. Quant au « verdissement » du budget avec une fiscalité punitive, c’est encore une autre tarte à la crème. On verra au bout du chemin que le compte n’y est pas. La vérité, c’est ce que disent les chiffres : les 5 milliards de baisse annoncés n’empêchent pas la recette de l’impôt sur le revenu de progresser de 72,6 milliards d’euros à 75,5 milliards d’euros. La  France reste bien un enfer fiscal et comme ça n’est pas encore suffisant, elle emprunte plus que jamais.  Sauf que passé 100 % du PIB, la dette publique reste silencieuse comme le diabète jusqu'au jour où les vraies complications surgissent. Quant aux générations qui viennent, elles écrivent déjà le mot impôt avec leurs futures larmes de travailleurs.

 


LE MOMENT CHIRAC.

Chirac

 

Depuis hier midi, toute la France est à l’unisson, tous les médias n’ont qu’un sujet  qu’ils explorent dans le détail, en long, en large et en travers : Jacques Chirac nous a quittés ! Pour une fois, l’ancien président fait l’unanimité que  les Français lui ont refusée du temps de son mandat de Président de  la République. Et il aura été « Chirac » jusqu’au bout : il a trouvé le moyen de mourir pendant les « French days » !

Comme chaque fois en la circonstance, quand une personnalité importante décède, on assiste à un florilège laudatif,  comme si beaucoup de vivants avaient quelque chose à se faire pardonner. Mais là, c’est vraiment le super-bal des hypocrites auquel on assiste dans les médias. Tous ceux qui ont combattu Chirac, qui l’ont traité de « super-menteur », qui l'ont attaqué pour les « affaires » et qui, souvent, ont jugé sa présidence inutile, rivalisent de louanges devant les caméras ou sur les  plateaux. Quand c’est Roselyne Bachelot, il n’y a rien à dire, on est dans l’affection bien compréhensible. Quand c’est  Serge July ou Jean-François Kahn, pour ne prendre que ces deux-là, il suffirait de rechercher quelques « unes » de leur hebdo pour comprendre qu’on est à cent lieues de ce qu’ils en disaient alors. Je sais que c'est la règle du genre mais je ne m'y habituerai jamais. A moins que ce ne soit un exercice d’exorcisme pour eux. La palme d'or revient à Anne Hidalgo: « Il sera à jamais notre maire » a-t-elle déclaré. On en tomberait sur le cul ! Campagne électorale oblige.

Donc Chirac n’est plus. Emotion évidemment ! Je ne vais pas en rajouter ici sur les détours de sa vie publique depuis près d’un  demi-siècle. Vous saurez tout pendant 48 heures, et bien plus que ce que je pourrais vous rappeler. Dire qu’il aura marqué son temps est un euphémisme. Néanmoins, mes sentiments  à son égard restent ambivalents. Je lui en ai longtemps voulu d’avoir fait perdre Giscard en 1981 et puis avec le temps, il a bien fallu jeter la rancune à la rivière. Mais pardonner, ce n’est pas oublier. Et  évidemment j’ai eu à soutenir sa candidature en 1988 puis dès le premier tour en 1995, . La dissolution de 1997 fut un autre accident de parcours qui m’a laissé amer : obligés à une nouvelle cohabitation, nous dûmes subir cinq ans de Jospin. Le centre-droit partait en déliquescence et en 2002,  je me suis donc retrouvé à fonder l’UMP avec Roselyne Bachelot dans notre département.

La volonté chiraquienne de rassembler toute la droite et le centre relevait à la fois du bon sens et de la nécessité. Force est de reconnaître que le quinquennat ne fut pas une partie de plaisir. Sur le terrain, avec des résultats décevants à toutes les élections, malgré les campagnes actives que nous menions, et au national, avec un Président sur la défensive, obligé de reculer sur toutes les réformes qu’il entreprenait. Il eut en plus la malencontreuse idée de vouloir passer par la voir référendaire pour faire approuver la constitution de  l’Europe et le « non » l’emporta à l’issue d’une campagne où la démagogie triompha des arguments rationnels, alors qu’il  existait une large majorité au parlement pour  l’approuver. C’est en président désavoué qu’il termina son mandat. Heureusement Sarkozy perçait  … Mais c’est une autre histoire.

Comme toujours, c’est une fois qu’il a été éloigné du pouvoir,  que les Français se sont mis à l’apprécier. On peut être, en effet, admiratif de l’homme à bien des égards. Bernadette y a contribué pour beaucoup, forçant le respect par son soutien et son attachement. Les Français sont comme ça. L’émotion populaire  est à  l’aune de sa puissante stature qui a marqué près d’un demi-siècle de notre vie politique. Qu'il repose en paix.

 


BERTRAND-LEFEBVRE : DEUX DESTINS NOMBRILISTES .

 

Bertrand europeXavier Bertrand : l’ambition sans la carrure.

Seulement un peu plus d’un million de téléspectateurs  pour suivre la nouvelle émission « Vous avez la parole » qu’inaugurait Xavier Bertrand.  Un score très faible pour un prétendant  à la magistrature suprême, intention qu’il  a dévoilée avec beaucoup de « si » mais  qui ne constituait  en rien un scoop. Peut-on d’ailleurs y prétendre en jouant « solo » : étrange démarche.  Pour le reste, le parcours d’ici l’échéance semble bien encombré d’embuches.  Il doit résoudre une équation à deux entrées contradictoires. Première donnée : le calendrier. Il met comme condition à sa candidature de réussir d’abord à se faire réélire à la tête de la Région Hauts-de-France, avec comme argument son attachement exclusif à sa région et à ses six millions d’habitants, avec  un engagement de fidélité à la clé. Comment convaincre alors ses électeurs qu’il pourrait les abandonner pour l’Elysée, une fois réélu ? Deuxième donnée : le « front républicain ».  Celui-ci existe-t-il encore ?  Xavier Bertrand a, en effet, été élu contre Marine Le Pen avec l’aide des voix de la gauche…  qui, depuis, s’est évaporée ! Comment le reconstituer sinon avec les macronistes pour ensuite leur tourner le dos pour imposer une alternative au face-à-face Macron-Le Pen ? Car, pour être crédible il devra se montrer très critique contre le chef de l’Etat,  ce qu’il a commencé  à faire avec la réforme des retraites. On imagine mal dans ces conditions « En Marche ! » se ranger sous sa bannière aux régionales. Enfin, dernier os, et de taille : il ne veut  pas entendre parler, à juste titre, de primaire, donc  il faudrait,  pour l’emporter qu’il soit le candidat naturel et unique de la droite.  Or, on sait qu’il y a d’autres prétendants,  notamment Valérie Pécresse qui en veut une (primaire), sans parler des autres… Toute configuration de concurrence entre des candidats issus de la droite fera le jeu de Macron et Le Pen. Et pour finir, une petite mise en garde : la bonne renommée ne fait pas les bulletins dans l’urne.  Car son jeu solitaire, même  avec sa petite « Manufacture » pour élaborer  un programme, ne fait pas la pelote. Ce serait bien qu’il ne contribue pas à disperser un peu plus les voix de la droite, s’il veut sincèrement qu’on évite le péril Le Pen, qui n’est  plus une hypothèse d’école.

 

 

Lefebvre Frédéric Lefèbvre : trois outrances et trois mensonges.

Il a quitté les Républicains parce qu’il les trouve trop « Identitaire, eurosceptique, ultraconservateur ». Les Républicains ne sont pas identitaires, mais anti-communautaristes au nom du principe sacré  de la nation « une et indivisible ».  Principe auquel  la droite se réfère depuis des lustres, garanti notamment par la laïcité.  Les Républicains ne sont pas eurosceptiques.  Le contenu du programme qu’ils ont défendu aux dernières élections européennes en est  la  preuve, encore faut-il l’avoir lu. Mais c’est vrai, l’Europe dont nous avions rêvé au temps de  Giscard est  morte  avec  l’échec du referendum constitutionnel  en 2005.  Il est aujourd’hui nécessaire de repenser l’Europe. Enfin, les Républicains ne sont pas ultraconservateurs, ils réfutent le « progressisme » inspiré  par les  théories fumeuses  venues d’outre-atlantique, qui promeut la « société liquide », la création de valeur sans la dimension humaine et le « no-limit » du progrès, et qui constituent le socle de la politique de  Macron. La « droite  européenne,  libérale  et sociale », c’est nous ! Nous voulons défendre la conception européenne du progrès fondée sur notre identité culturelle grecque, romaine et judéo-chrétienne. Si nous rejetons le libertarisme, nous sommes avant tout des libéraux tant pour la vie en société que pour la conception de l’économie.  Libre à Frédéric Lefebvre d’adopter  le néolibéralisme  macronien. Il  se prétend toujours de droite mais il part cautionner une politique pire que celle de François Hollande, un dirigisme étatique exacerbé, et un laxisme budgétaire  qui fait de la France la championne du monde des dépenses publiques.  Contrairement à  lui, nous pensons que  « En Marche ! » n’a pas réussi à dépasser le clivage gauche-droite, qui est structurel de la pensée et de la conception de la société. Il a le droit de tourner le dos à tout ce qu’il a défendu naguère. Nous lui reconnaissons le droit de se fourvoyer, pas celui d’abuser nos concitoyens avec des mensonges.

 


LA DROITE GOGO

Mouton_panurge_democratie_loup

Macron est très habile, sans scrupule et capable de tout, pour peu qu’il ait un intérêt dans la manoeuvre. On le sait depuis qu’il a trahi Hollande et qu’il a rendu visite à Philippe De Villiers… Le voilà qui s’empare des thèmes  de la sécurité et de l’immigration. Il  peut y aller sans grand risque n’ayant pas grand-chose à craindre  de la gauche en complète déliquescence. A  quelques encablures des  municipales, il faut encore donner  du grain à  moudre à droite pour finir de déstabiliser ces gêneurs de  Républicains qui peuvent encore compter sur un  puissant réseau d’élus locaux. Et « en même temps », en forçant le  trait, occuper  les  médias pour faire passer  au second plan le débat sur la bioéthique et la PMA. Machiavélisme pur. Les électeurs de droite vont-ils tomber dans  le  panneau ?

C’est du pipeau !

Les propos prononcés devant ses propres troupes n’étaient pas censé que s’adresser à elles et le Manu savait très bien qu’ils allaient se répercuter à l’infini sur les plateaux en un écho rebondissant de l’un à l’autre.  Il n’a rien dit  de sensationnel : Eric Ciotti le dénonce tous les jours,  il n’a donc rien inventé. Oui  les  bourgeois des beaux quartiers peuvent ignorer  l’immigration qu’ils ne voient pas,  alors que le peuple vit avec elle au quotidien.  Un peu schématique, mais c’est enfoncer une porte ouverte. Mais voilà, dit par Macron c’est un événement. Voilà des mots que les électeurs de droite ont envie  d’entendre.  65% des Français  ne considèrent-ils pas qu’ils ont le sentiment de ne plus être chez eux ? Alors prendre enfin à bras-le-corps  le  problème de l’immigration clandestine, du droit d’asile et de l’AME, ça ne peut que  les  attirer ou au moins les intéresser. Mais où sont les  actes. Il ne suffit pas de dire,  il faut faire. Et Macron,  en la matière, nous a plutôt habitués à « faire semblant ». Le bilan des  deux années précédentes est éloquent : le nombre de demandes d’asile a augmenté de 22% en 2018 en France, alors qu’il baissait de 10% en Europe et jamais nous n’avons autant « régularisé ». Sa visite en Italie le confirme, puisqu’il veut  obtenir une répartition européenne des immigrés, politique qui existe déjà et ne fonctionne pas, ce qu’il sait très bien. Il nous joue du pipeau, comme d’habitude !

Une manipulation de plus.

C’est  de l’électoralisme pur.  Macron ne croit à rien. Il a pourtant une ligne conductrice de fond : c’est un néo-libéral  « Baumanien » sur le  plan économique, ce qui explique la fuite en avant sur la dette et son penchant pour la théorie financière du « ruissellement », et libertarien progressiste sur le plan sociétal, comme on le voit  avec la réforme de la loi sur la bioéthique.  Le progrès « no-limit » ! Il faut donc s’attendre à quelques gestes spectaculaires pour étayer son nouveau discours comme le démantèlement du site de Grand Synthe. Il n’en reste pas  moins qu’il restera communautariste sur le fond et son attitude vis-à-vis de l’Islam restera ambiguë. Les adeptes de LREM, soutiens et députés ont tous reçus leurs « éléments de langage » distribués par le château, et tels des automates vont parcourir tous les lieux médiatiques pour expliciter  la  nouvelle parabole. Si protestation il y a, elle sera vite balayée, car c’est  le sort des majorités introuvables que d’être faible face à  l’exécutif. Mais qu’en pensent nos « bien-pensants » d’Agir ? Eux  qui n’avaient pas  de mots assez durs en quittant Les Républicains, ne se reconnaissant plus dans les valeurs d’un parti qu’ils jugeaient trop à droite, notamment à cause de ses  positions sur l’immigration et l’identité nationale.  Nous n’avions donc pas tort de dénoncer l’immigration clandestine, le communautarisme qui gouverne de nombreux quartiers et l’islamisme sectaire qui les gangrène… Les  voilà obligés  de gober ce qu’ils combattaient hier,  mais avaler des couleuvres, ils en ont l’habitude, c’est  même un métier chez eux. De la poudre de  perlimpinpin pour amadouer un Frédéric Lefèbvre…  Raffarin, lui, a les chemins de Compostelle  pour méditer sur le revirement droitier de Macron et la PMA…. On attend qu’ils fassent au Président le procès que d’aucuns faisaient naguère aux Républicains, eux et la gauche, à savoir de rendre crédible le discours du RN  avec,  sous-entendu, un rapprochement politique  qui n’a jamais eu lieu.

Le piège du RN.

Macron part sur les terres du RN parce qu’il veut définitivement installer  l’affrontement avec  Marine Le Pen comme  le seul possible pour la  présidentielle de  2022. Il compte  couper l’herbe sous le  pied à la  droite traditionnelle qui pourrait jouer les troublions. Il ne veut rien entre lui et Le Pen. Il nous a déjà joué l’air du « Moi ou le chaos » à l’occasion des  Européennes, et avec quel résultat ? Il n’a pas  pu empêcher le RN d’arriver en tête. Une réalité que les médias  ont tenté d’escamoter en la minimisant.  Les mêmes causes entraînant généralement les mêmes effets, c’est donc jouer avec le  feu pour la présidentielle. Il veut reconquérir un électorat populaire  qui lui manque et pêcher dans l’électorat de la droite qui lui résiste pour s’assurer  de la victoire en 2022. Il  oublie tout simplement que c’est Le Pen que ça valorise inéluctablement.  Et elle n’en demandait pas tant. Je crains que ça ne soit un signal  envoyé à tous ceux qui n’avaient pas encore franchi le Rubicon vers la droite populiste. Ce qui va se passer en cas d’absence de la droite au second tour est  assez simple : la  moitié de son électorat n’ira pas voter, et sur l’autre moitié, pour un qui ira chez Macron, deux iront chez Le Pen. Je ne plaisante pas, je sais ce que j’entends autour de moi. Faites le  calcul.  Désormais, une victoire de Marine Le Pen en 2022, sauf accident toujours  possible, est non seulement envisageable,  mais plausible, surtout,  si dans un second tour, elle recevait le renfort d’électeurs de Mélenchon, aujourd’hui très désemparés.

Voilà où conduira le bluff de Macron.

Le grand illusionniste cherche des gogos supplémentaires à droite. Mais le populo est plus difficile à capter que le bobo.  Car il n’est pas question de débattre du droit du sol,  ni de l’immigration familiale ou d’ouvrir le chapitre des  mineurs isolés… Il va falloir qu’il dépasse  les  paroles et concrétise par des actes comment il entend corriger les constats qu’il a faits lundi soir devant les parlementaires En Marche !  Et il faudra des résultats ! On peut toujours rêver …

 


NOUS VIVONS UNE EPOQUE EPIQUE !

Planche à billets

 

Notre siècle marche sur la tête. On s’apprête à fabriquer des enfants sans pères avec des parents de papier et en économie, il vaut  mieux avoir des dettes que de l’argent de côté…. Mais où va-t-on ?

Plus personne n’y comprend rien du fonctionnement de l’économie. 

Les  banques prêtent  à des taux négatifs,  ce qui veut dire qu’elles ne gagnent pas d’argent et que si vous placez  vos économies, il faudra bientôt payer pour qu’elles vous les prennent. Aujourd’hui l’argent est « gratuit » !  C’est donc le  moment d’emprunter. Ce  que font les entreprises fautes de trouver d’autres financements. Conclusion : partout la dette enfle ! Il y a deux secteurs qui prospèrent sur cette  opportunité : la bourse,  que plus rien n’effraie et l’immobilier. 

Le revers de la médaille.

Dans un monde qui tourne à l’envers,  il y a forcément un loup quelque part. Les épargnants ne sont pas les bienvenus dans le  monde de l’économie liquide, et ils subissent une sorte de hausse des taxes via les taux d'intérêts négatifs (-0.5% depuis quelques jours) qui ne sont ni plus ni moins qu'un nouvel impôt qui est considéré comme « nécessaire » pour relancer l'inflation. Mais voilà, la recette  n’a  pas  marché  jusqu’à maintenant et aurait  plutôt  contribué à accélérer le  ralentissement économique mondial. Rappelez-vous mon article  sur la  « baignoire ».  Eh bien,  ça ne marche pas, raison de  plus pour continuer ! L'argent coule à flots mais il alimente les bulles, sur les marchés et sur l'immobilier, mais il n'atteint pas ou peu l'économie réelle. Les banques centrales vont continuer à déverser des milliers de milliards mais cela ne sert plus à grand-chose. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler que le Japon a des taux zéros depuis près de 30 ans et fait tourner à fond sa planche à billets mais que sa croissance et son inflation n'ont jamais décollé.

La récession se rapproche.

Depuis cet été, plus personne ne nie que la croissance économique mondiale ralentit et que ce ralentissement risque de s'accentuer. Les  derniers chiffres de la Chine le confirment. Il y a encore un débat entre les optimistes qui pensent que ce ralentissement est purement conjoncturel, et en partie dû à la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, et les réalistes, qui pensent que nous sommes entrés dans une phase de décroissance structurelle pour les raisons déjà exposées : vieillissement démographique, révolution technologique et numérique, révolution sociétale avec changement du mode  de consommation des  « Milleniums ». L'Allemagne est entrée dans un cycle baissier et frôle la récession et l’Europe suit. Pour tenter d’enrayer le mouvement, la BCE s’est lancée à nouveau dans un programme massif de baisse de taux et de quantitative easing sans avoir l’assurance que cela ait un impact sur l'économie européenne. Car il est  apparu que les banquiers centraux ne peuvent pas tout faire, et que la baisse des taux et la planche à billets ne peuvent pas, à elles seules, relancer l'économie. Cette arme est même devenue inutile, elle ne sert plus qu'à alimenter la hausse des marchés (CAC à 5 600).

La relance !

Les gouvernements doivent faire de la « relance ». C’est la « nouvelle recette-miracle » pour relancer la croissance économique. Il fallait une nouvelle histoire à raconter pour faire à nouveau rêver les investisseurs et les marchés. La future patronne de la BCE, Christine Lagarde a appelé les « pays riches » à faire plus pour relancer la croissance, et en temps normal, cela ne devrait concerner que les pays qui ont les moyens de le faire. Une manière aussi de mettre la pression sur l’Allemagne. Le raisonnement est simple : l'Allemagne a des surplus budgétaires massifs,  un surplus commercial et une dette en chute libre. Il faut donc qu’elle lance un programme ambitieux de relance de l'économie. C'est évidemment ce que lui demandent les Français qui eux n'ont rien fait pour réduire ni leurs dépenses ni leurs dettes mais donnent tout de même des leçons. Tout le monde, Macron en tête, incite donc l'Allemagne à faire de la relance. Mais ceux qui n’ont pas les moyens s’y mettent aussi. C'est la musique qu'on entend en Italie et même chez nous. Là encore le raisonnement est simple : lâchons les vannes, ça on a l’habitude, augmentons les dépenses, ça aussi on en a l’habitude, lançons des grands programmes d'infrastructure… Tant pis si cela coûte de l'argent. Tant pis si cela fera déraper des déficits et les dettes. Cela n'a aucune importance puisque les taux d'intérêt sont négatifs et qu'aujourd'hui, plus vous dépensez et plus ça vous RAPPORTE de l'argent. Un bon déficit français, à l'ancienne, rapporte aujourd'hui  0,40% par an sur 10 ans... Pourquoi se priver, nous disent les cigales, alors que les fourmis triment pour mettre de l'argent de côté qui leur COÛTE de l'argent. Bref, on tourne en rond.

L’arme fatale.

L’imagination n’ayant pas de limite, au lieu de revenir aux fondamentaux  de discipline budgétaire, de désendettement et de financement de l’économie réelle, si la relance ne marchait  pas, on nous a inventé l'arme ultime, l'arme fatale contre la déconsommation et contre la décroissance : « l'Helicopter money ». Non, ça n’est pas une plaisanterie ! C’est  la dénomination qu’on donne  au projet des banques centrales de distribuer l'argent directement aux consommateurs pour qu'ils consomment, sans transiter par les banques et les circuits financiers. Non, vous ne rêvez  pas !  Bref : les banques centrales, directement, sans passer par les gouvernements ou le système financier, distribueraient des bons de consommation aux ménages, de 500 € à 1 000 € par mois, gratis : la seule obligation que vous aurez c'est... de les dépenser. Avec ça, allez récompenser « l’effort » ? C’est qu’il faut échapper à la grande récession qui nous menace par tous les moyens, quitte à dynamiter Les règles de « gestion » classiques et les principes économiques. En attendant, le gouvernement français procède donc aux derniers arbitrages sur le budget et le déficit.  On abandonne les réductions des dépenses publiques : pourquoi se fatiguer à faire des efforts alors qu'on peut financer les déficits à « MOINS 0,40% » ? Nous aurons donc un déficit de 2,1 ou 2,2% au lieu des 1,4%... Pourquoi s’inquiéter, de toute façon, on doit bien mourir un jour !

A court terme, cela recule l'heure fatidique de la récession, peut-être de une ou deux années, et cela rend les investisseurs euphoriques.

À long terme, c'est évidemment destructeur. Car un monde sans différentiel entre les zones et pays, cela n'a jamais existé, vu qu'il y a des différences majeures entre les peuples au niveau de la production. Bon, on ne sait pas à ce stade quel différentiel va mettre à mort l'euro. On sait juste que c'est inévitable. Rien que ça !





C’EST DU BRUT !

Archibald en colère

 

Petit tour d’horizon de l’actualité, sans fard et sans concessions.

PMA, nouvelle défaite de la pensée pour la  droite… ?

Il suffit de  voir les « ralliements » à la « modernité » pour comprendre que  le projet de  loi sur la généralisation de la PMA ne fera  pas l’unanimité contre elle à droite. Loin de moi  l’idée de  vouloir imposer une sorte de  police de la pensée.  Pourtant s’il  y a bien un sujet sur lequel l’unanimité serait bienvenue, c’est bien celui-là,  car il s’agit non seulement d’un choix fondateur de notre société mais il engage aussi l’avenir de l’être humain. Et  je ne me place  nullement dans un  point de vue dicté  par la religion où la pensée unique voudrait « cornériser » les opposants. Comme José Bové ou Sylviane Agacinsky, c’est du point de vue de  l’écologie du vivant que je me place. Dommage  pour les valeurs ! On imagine assez bien comment la droite dispersée va être traitée médiatiquement… Crédible ?

Père biologique…

Dans la  même  veine, un père biologique se voit refuser la garde de son enfant né d’une GPA illégale ! Et ça n’est que le début !

Propagande.

On avait déjà remarqué  l’engagement de la télé publique, aux  mains du lobby « moderniste », pour faire la « pédagogie » de l’homosexualité, de la  PMA et  même de la GPA,  à travers les séries policières ou autres. Maintenant,  c’est le « délit identitaire » qui est dans le collimateur. Ainsi on a vu les méchants fachos anti-clandestins renoncer à faire la chasse aux gentils passeurs dans le dernier épisode d’Alex Hugo.  Excellente série par ailleurs.  Si on arrêtait de nous prendre pour des « bûches ».

Retraites.

L’inégalable  Ed. Philippe est monté au créneau pour expliciter le pourquoi du comment de  la réforme des retraites. On a surtout compris que la réforme des retraites bat  en retraite. Ce sera  un vaste  enfumage pour une réforme qui n’aura pas lieu. Il vaudrait  mieux d’ailleurs, si l’on en croit le constat « sanglant » qu’en fait Christian Saint-Etienne qui n’a pas de mots assez durs pour dénoncer les effets pervers à en attendre.

Justice électorale…

Vous noterez bien le calendrier du procès Fillon : juste avant les municipales. Comme par hasard. Et  puis, il y a ces  rebondissements sans fin des affaires Sarkozy, comme à plaisir,  dès que sa cote de popularité remonte… Et puis, et puis, et puis,  cette condamnation de Patrick Balkany qui scandalise son avocat Dupont-Moretti, et nous avec, par une sévérité jamais vue…  J’entendais autour de  moi certains parler de  « justice malsaine »…

FERRAND bis !

On croyait l’affaire classée sans suite. Mais Anticor en a remis une couche et voilà le Président de l’Assemblée  Nationale « mis en examen » pour prise illégale  d’intérêts… Mais il a décidé qu’il ne démissionnerait pas, accroché au perchoir comme un perroquet englué. En voilà un qui est sévère avec les autres mais indulgent avec lui-même. Rattrapé pourtant par ses tweets… Bah, de gauche, quoi ! Soutenu parait-il par le Président… au mépris de la séparation des pouvoirs (si elle existe).

Budget élastique.

La semaine dernière la France  a emprunté plus de  dix  milliards d’euros en une journée, à taux négatif (-0,33). Pourquoi se priver ! Cela justifie une nouvelle reculade sur le déficit qui sera à 2,2% du Pib. De quoi faire hurler Eric Woerth et Gilles  Carrez sur la montagne de dettes qui s’accumulent…. « En même temps »,  Le Maire révise  à la baisse la croissance pour 2020.

Violence.

Rixe de  migrants porte de la Villette ; bastons à Angers qui fait la « une » de TF1 ; un quartier de Quimper qui s’embrase… A Nantes, 2 000 personnes ont manifesté samedi à l’appel des  Gilets  Jaunes  avec les inévitables échauffourées contre  les forces de l’ordre.  Cet été, les stations balnéaires ont dû se contenter de quelques gendarmes en renfort pour tenir des dizaines de kilomètres le long des côtes,  avec des « incivilités »  et des tapages nocturnes à la  pelle. Où est l’Etat régalien ? Le  pays est-il tenu ? On paie cher le pantalon baissé à Notre-Dame des Landes !

Conséquence logique…

Selon  un sondage, 30%  des Français se disent prêts à voter  Marine Le Pen à la présidentielle. On se demande pourquoi ? Et en plus 60% des électeurs « insoumis » voteraient  pour elle en cas de face à face avec Macron…

Commission.

La nouvelle commission européenne est née.  On en reparlera.  Mais ce qui agite les bien-pensants c’est la création du poste de « Commissaire chargé de la protection du mode de vie européen ». Ils y voient une provocation contre les migrants.  Ah oui,  c’est un Grec qui a le poste ! Moi je trouve ça logique.

 

 


BECHU SE FAIT TRIMBALLER !

Béchu municipales

Président…

Angers a son président de la République… des Maires.  Oh, un président lilliputien !  36 maires  pour 36 000 dans la France réelle, ça fait un Président au 1/1000ème.  On  l’aurait rêvé  plus grand que ça ! Heureusement ça ne l’empêche pas d’être un maire efficace et il présentera devant les Angevins un bilan en béton, au sens propre comme au figuré, avec, à la différence de son mentor, des finances plutôt bien tenues. Mais que continue-t-il de faire dans la galère macronienne ?   Son discours limité à : « Il faut aider Macron à réussir son mandat »,  avec en creux  l’idée qu’il faut faire barrage à Marine Le Pen, a  pris du plomb dans l’aile aux Européennes, puisque Marine Le Pen est arrivée  en tête. Réussir quoi ? Les réformes qui ont été réalisées jusqu’à maintenant sont ou mauvaises ou insuffisantes. Alors Béchu a réuni à Angers 36 comparses du centre-droit,  étiquetage non garanti, LR  en rupture, UDI,  Agir voire Modem … en vue de préparer les  prochains municipales.  On a fait dans l’échange d’expériences pour meubler  le séminaire. Utile, mais  pas de quoi faire émerger un « nouveau monde ». 

LREM clanique.

C’est que le  partenaire principal n’est  pas commode. Le parti de Macron n’est pas tendre avec les « compatibles ». Ce parti qui n’a aucun réseau local a des ambitions sur quelques grandes villes pour faire illusion et bien entendu vise au plus facile en marchant sur les plates-bandes des copains. Le  « nouveau monde »  qu’il prétend représenter a tous les traits du vieux monde : sectaire et sans nuances comme au bon  vieux temps du PCF ! Il se prétend ouvert, mais c’est une machine à exclure ceux qui ne suivent pas la ligne et  n’hésite pas, sous la houlette de ses pieds–nickelés que sont Gilles Legendre, Stanislas Guérini et Pierre Person, à exclure les dissidents et imposer des candidats face aux sortants  « macron-compatibles », tandis que le Premier Ministre, chantre de  la  droite macroniste (un oxymore)  se sent obligé de  flatter l’aile gauche du parti majoritaire.  Ce  sont les maires de  Bordeaux, Nicolas Florian et de Vannes, David Robo, pour ne prendre que ces deux exemples emblématiques, qui sont visés par LREM en mal d’implantation locale et en butte à des rivalités.

Un président qui reste très impopulaire.

Dans ces conditions, la volonté de « jouer les utilités » peine à se faire entendre, et deux ans et demi   après, Christophe Béchu en est encore à y croire, alors qu’il se heurte la plupart du temps au mépris jupitérien.  Il a beau penser « qu’une majorité gagne toujours à s’ouvrir »,  le  simple fait  qu’il en soit encore à ce constat montre bien l’impasse de sa démarche. La présence de Delphine Bürkli a ses  côtés, qui a rejoint Benjamin Griveaux à Paris, où la situation est  kafkaïenne, contribue  à semer la confusion. Comment ne voient-ils pas l’impopularité de l’exécutif et la manipulation dont ils sont l’objet ? Ils veulent « aider le Président à réussir »,  mais réussir quoi ? Quel que soit le côté où je me tourne, au-delà des paillettes, je ne vois que désastre : crise de confiance majeure avec les  « gilets jaunes », urgences en grève, pompiers en grève, policiers au bout du rouleau et suicides en cascade, provocations des communautaristes sans réaction du pouvoir, dette abyssale qui n’en finit pas de croître et embellir avec les  finances les plus  mal tenues du monde développé, économie déconnectée qui se traîne, sans parler du projet de démolition de notre Constitution … Le  Maire d’Angers n’a certes pas besoin de LREM pour exister, même si la mue de son ancien adjoint aux finances devenu sénateur LREM est impardonnable. Qu’il le veuille ou non, il est encore Républicain, bien qu’il s’en défende, car il  ne suffit pas de retirer une étiquette sur une bouteille ou d’en changer pour en modifier le contenu. Tout cela n’est que jeu politicien. Nous ne perdrons pas une occasion de lui rappeler son origine et à qui il a dû d’être devenu maire. Simplement, je le mets en garde : il arrive que l’impopularité au sommet rejaillisse sur la base. Et ça, on n‘en sera pas comptable ni responsable !

Une stratégie risquée.

J’aurais mieux compris qu’il adopte la stratégie de Christian Estrosi. Ce dernier est resté fidèle à Sarkozy et à son parti, ce qui fait une différence notoire. Il soutient Christian Jacob pour la présidence. Au moins, son positionnement est plus lisible et s’inscrit dans l’esprit d’ouverture qui a toujours animé le parti Les Républicains, qui,  comme on le sait, est traversé par plusieurs courants. Les procès qui ont été faits à Laurent Wauquiez n’étaient que des prétextes à postures. La preuve en est que la liste aux européennes rassemblait des candidats de toutes les sensibilités et avant de connaître le résultat, nombre de ceux qui se sentaient des velléités macronistes s’étaient rendus au Palais des  congrès à Paris pour célébrer avant l’heure « la résurrection ». L’échec n’est pas venu de la ligne suivie pendant la  campagne,  mais du martèlement médiatique et du « moi ou le chaos » présidentiel. On a vu le résultat : Marine Le Pen est arrivée première. Ce que je reproche à tous ces élus, Edouard Philippe en tête, c’est d’empêcher Les Républicains de jouer pleinement leur rôle de force d’alternance  en semant la confusion dans l’esprit des électrices et des électeurs de centre droit. Avec le risque énorme de nous retrouver un matin de 2ème tour avec Marine Le Pen élue ! Ne croyez  pas que ce soit impossible quand 60% des électeurs de la France insoumise se disent prêts à voter pour elle. Alors, il ne faudra pas que Christophe Béchu vienne encore accuser Les Républicains. Rien ne pourra l’exonérer de sa responsabilité ! 

 


J’INSTRUIS PAISIBLEMENT LE PROCES DE LA PMA SANS PERE

Insemination

 

Navrant !

Hervé Morin vient de tomber dans le piège du progressisme au nom de  la « modernité ». Il cède à la dictature de la pensée  libertaire que  les macronistes imposent  aussi bien à l’intérieur par l’exclusion, qu’à l’extérieur via tous les  médias qu’ils contrôlent. Eh bien non, être  « moderne » ce n’est pas forcément sacrifier la « dignité humaine » à toutes les modes. Le gouvernement va rendre possible la PMA pour les couples d’homosexuelles et les femmes seules en profitant de la révision des lois de bioéthique. Cette possibilité va bouleverser notre conception de la filiation et  doit nous amener à réfléchir  justement  au regard de la dignité humaine.

Rupture  avec l’écologie humaine.

On nous rebat suffisamment les  oreilles  avec l’importance du respect de la nature qui a engendré naguère l’inscription du principe de précaution dans la Constitution, au nom  de la protection des générations futures.  Ces préoccupations  ont été balayées d’un revers  de main par la ministre en charge du dossier de la révision des lois de bioéthique. Or, nos normes bioéthiques sont aussi importantes, sinon plus que celles qui touchent à l’environnement. D’ailleurs  c’est bien pour cela que José Bové s’en est ému en dénonçant la manipulation du vivant que représente la PMA. Voilà un sujet que les  médias abordent peu : envisager l’accès  à la procréation médicalement assistée pour les  couples de femmes ou les femmes seules c’est nier complètement l’écologie humaine intégrale. Personne ne prend vraiment en compte le devenir des enfants ainsi conçus bien que  l'on sache combien les "racines"  comptent pour eux. On perd de vue totalement la préservation d’une vie digne pour l’homme. Et les dérives d’une telle décision nous concernent tous. 

La négation de l’altérité.

Vouloir nous faire croire qu’un enfant peut  naître de deux femmes, ou d’une femme seule est grotesque, comme l’est tout autant l’inscription « mère et mère » sur le livret de famille. Sylviane Agacinski nous met en garde à ce sujet : « la procréation n’a  que faire des orientations sexuelles  et a  en revanche tout à voir avec l’asymétrie des deux sexes, qui ne sont en la matière, ni équivalents, ni égaux. » Avec la légalisation de la conception d’orphelins de père, c’est la négation de l’altérité que nous consacrons, sans parler des autres aspects comme l’absence d’un référent masculin dans la construction de la personnalité de l’enfant et l’impossibilité de s’inscrire dans une filiation. Car la disparition du père dans la procréation est un bouleversement de la filiation : le rattachement  d’un enfant à deux lignées parentales non équivalentes lui signifie sa propre  inscription dans le genre humain, universellement mixte. Evidemment la nature dément ici la norme que l’on veut instituer, car il y a forcément un « père » caché quelque part.  Et ce que la loi permet en matière d’accès aux origines se révélera rapidement  comme un leurre… sans parler de toutes les dérives  possibles de « marchandisation ».

La médecine est détournée de son objectif.

« La généralisation d’une pratique jusque-là réservée aux seules personnes souffrant d’infertilité fait  passer la médecine du paradigme thérapeutique au paradigme anthropo-technique avec des conséquences vertigineuse sur le plan éthique, car  parler de l’infertilité d’une personne seule ou d’un couple de même sexe, est un pur non-sens », tranche Sylviane Agacinski. Il est regrettable que le gouvernement considère qu’il n’y a pas de problème éthique car la médecine n’est pas faite pour répondre au désir d’enfant. Dans la PMA sans père, il n’y a pas d’acte thérapeutique, donc il ne devrait pas y avoir de remboursement par la Sécu. Un autre scandale !  Et  qui peut nous empêcher de penser que des couples sans difficultés  de procréation n’utilisent la  loi  pour avoir accès à la PMA afin de pouvoir trier les embryons avec comme but « un bébé comme  je veux » ! Le risque du dévoiement vers des pratiques eugénistes est à prendre en compte, dans un monde  matérialiste où tout se monnaie.

L’argument de l’égalité.

C’est peut-être le plus fallacieux.  Il est régulièrement mis en avant par tous les  partisans de la PMA. Quoi de plus juste que de mettre fin à la discrimination dont sont l’objet les  couples d’homosexuelles  par  rapport aux couples hétéro. Pur sophisme  que l’invocation lapidaire et systématique de l’égalité pour mettre fin à toute possibilité de débat. Dans ce domaine, un couple  de même sexe n’est pas équivalent à un couple sexuellement mixte, et le principe d’égalité devant la loi n’empêche pas le législateur de régler différemment des situations différentes.  D’ailleurs le Conseil d’Etat a tranché : il ne peut être question de discrimination. Cela  conduit aussi à  présenter comme une évidence la prise en charge de la PMA par la Sécurité sociale. Or on est devant un désir et non un soin ! Je vais prendre un exemple caricatural en forçant le trait : « J’ai une envie de Mercédès.  Mon voisin en a une  et pas  moi. Cela provoque en moi une souffrance psychique insupportable. Ce désir,  je demande qu’il  soit pris en compte  au nom de l’égalité et je ne vois pas  pourquoi la  Sécurité sociale ne me rembourserait pas mon achat ! »  Cela ressemble beaucoup aux arguments avancés sur le désir d’enfant, non ? Je vais au garage au lieu de la clinique,  je choisis dans un catalogue avec  des  options… Qui ne voit, avec cet exemple trivial,  le parallélisme des démarches.

Les dérives potentielles.

Une fois la PMA enclenchée, la porte sera  ouverte pour l’étape suivante. La technique aujourd’hui permet à peu près tout en matière de reproduction. Demain, au nom de l’égalité, le lobby LGBT voudra nous imposer la GPA pour les couples d'hommes avec son cortège de « mères porteuses » si bien vulgarisé par Marc-Olivier Fogiel, et la  « location de ventres » sera légalisée dans la même  logique.  On assistera alors, inexorablement à toutes les formes de  marchandisation et d’eugénisme déjà pratiquées en Californie.

Une évolution sociétale.

Elle est imposée  par un lobby minoritaire,  LGBT pour ne pas le nommer.  Affirmant cela, je vais évidemment être catalogué comme homophobe. C’est le côté totalitaire  de ce  groupe  d’influence. Il argue du fait que les mentalités ont évolué et qu’aujourd’hui les Français sont majoritairement pour ce qu’ils présentent comme un  progrès pour toutes les femmes. Certes, le conditionnement auquel la population est soumise à travers  tous les médias et même  les séries télévisées qui ne peuvent plus se passer de leurs couples homosexuels et de leurs soucis de maternité, a pu jouer un rôle, mais si on est si certain de ce fait  majoritaire, alors faisons un referendum, car le sujet en vaut bien la  peine. Cet argument est en fait contestable. Car si la PMA est un progrès pour les  femmes,  ce qui reste  à démontrer, c’est surtout une régression pour le genre humain. Sans la technique, leur infertilité de fait ne leur permettrait pas d’enfanter. Et tout ce qui est techniquement possible, n’est pas forcément souhaitable.

Nous sommes  aux antipodes d’une écologie respectueuse de l’Homme. 

Comme l’affirme François-Xavier Bellamy, avec le  projet de loi d’Agnès Buzyn, nous entrons dans l’ère de « l’Homme augmenté », du « transhumanisme »,  de l’Homme manipulé,  soumis aux lois des désirs individuels et du marché. Et je reprends Sylviane Agacinski pour conclure : « Nous sommes  avant tout des êtres vivants marqués par la naissance, la reproduction et la mort ; renoncer à ces limites signifie notre déshumanisation. » C’est une défaite de la raison, car ce projet de loi qui introduit une double révolution, de la filiation et de la finalité de la médecine, déporte la question de l’égalité des droits du domaine de l’anthropologie vers celui de l’émotion, terrain sur lequel aucune hiérarchie n’est possible. 

Si l’éthique s’effondre, le droit est perdu. Puissent les Français en prendre conscience !

 


DE PLUS EN PLUS BREXITANT !

Boris Johnson au Parlement

 

31  octobre or not 31 octobre ?

Bojo s’est mis dans de sales draps. Il devait tout régler, deal ou non-deal : le 31 octobre serait la date buttoir pour le Brexit. Il avait même prévu de suspendre le Parlement jusqu’au 14 octobre afin de bloquer toutes velléités de blocage. Ce faisant, il a déclenché la  machine à baffes. Le spectacle donné hier par le Parlement britannique a été chaotique. Il a commencé d’abord par la défection d’un député conservateur passé chez les Libéraux-démocrates, faisant perdre au 1er  Ministre, son unique voix de majorité. Les Communes ont ensuite voté largement pour empêcher un « no deal Brexit » et par la même occasion pour demander un report, encore un, de la date du Brexit au 31 janvier. Puis, les députés ont voté contre des élections anticipées le 15 octobre que réclamait logiquement le leader conservateur. Selon les règles en vigueur au Royaume-Uni, la motion portant sur la convocation d’un nouveau scrutin législatif aurait dû être approuvée par les deux tiers de l’assemblée, soit 434 voix, mais seuls 298 députés s’y sont déclarés favorables. Corbyn et les travaillistes s'y opposent pour l’instant. Ils ne proposent pas d'alternative pour autant. A noter que 21 députés du parti Conservateur ont voté contre Boris Johnson et ont été immédiatement exclus du parti.

Boris Johnson vient de subir deux défaites majeures.

Tout, ou presque, repose maintenant sur la position de Jeremy Corbyn.  Celui-ci s'est fait copieusement insulter hier par un Boris Johnson furieux, qui s'est adressé à lui par son nom, ce qui constitue un crime de lèse-majesté au Parlement. Mais le  grand blond n’est plus à ça prêt. Un report au 31 janvier, si l'Union Européenne l'accepte, semble inéluctable. Le 1er Ministre sort de l’épreuve très affaibli. Et dans ce contexte, on voit mal comment il pourrait se maintenir à son poste bien longtemps. Le plan qu’il avait imaginé s’est retourné totalement contre lui.  Les travaillistes avaient prévenu qu’ils n’approuveraient pas la proposition de Boris Johnson d’élections anticipées à moins qu’il ne s’engage à écarter l’hypothèse d’une sortie de l’UE sans accord avec Bruxelles. Le Labour et d’autres formations de l’opposition ne sont pas hostiles par principe à la tenue de nouvelles élections législatives mais ils redoutaient que le calendrier électoral proposé par Boris Johnson soit un « piège » visant à torpiller leur propre initiative. En cas  de blocage, l’alternative ne pourrait  venir que d’une curieuse alliance entre les  « Lib-dem » et les Travaillistes ; mais tout est  possible dans ce  monde fou,  fou, fou :  en Italie Matteo Renzi s’est bien allié à Luigi di Maio du M5S  pour faire barrage à Salvini !

Elections ou pas élections ?

Boris Johnson a aussi affirmé haut et fort qu'en « aucune circonstance » il ne demanderait un report du Brexit, et il compte toujours sur des élections anticipées pour le sortir de ce mauvais pas. Même après le rejet de  son projet, elles apparaissent comme une option possible pour sortir de l'impasse. Vous suivez ? En fait, l'opposition travailliste ne voulait pas de la date du 15 octobre car elle craignait que le Premier ministre, usant de ses prérogatives, ne les repousse après le 31 octobre, ouvrant ainsi la possibilité d'une sortie de l'UE sans accord. Mais les travaillistes sont en faveur de la tenue d'élections une fois leur loi sur un report du Brexit entérinée par la chambre des Lords. Elles sont aussi dans l'intérêt de Boris Johnson, qui a perdu sa majorité. Le scrutin sera dans tous les cas un pari risqué pour les deux grands partis de gouvernement, qui ne sont pas assurés d'une majorité absolue, dans un paysage politique bouleversé par les clivages sur le Brexit. Alors qu’il reste moins de deux mois avant la nouvelle date théorique du divorce, l’issue possible des initiatives en cours va d’une sortie brutale à un abandon pur et simple du projet approuvé le 23 juin 2016 par un peu moins de 52% des électeurs.

Récession en marche !

Les perturbations en cas de sortie sans accord de l'UE feront basculer l'économie britannique dans le rouge, prévient un think tank britannique. Le ministre chargé des préparatifs du « no deal », Michael Gove, doit présenter son plan d'urgence dans les prochains jours. Les discussions engagées entre Londres et Bruxelles n'aboutissent pas et l’UE, à bout de patience, refuse de reporter une troisième fois le Brexit. Le Royaume-Uni doit quitter l'Union européenne sans accord de retrait le 31 octobre. Ce scénario est particulièrement redouté par les milieux économiques, qui craignent une dégringolade de la livre, une envolée de l'inflation, voire une récession, avec le rétablissement de droits de douane et le spectre de pénuries de produits alimentaires, d'essence et de médicaments. L'UE a d'ailleurs souligné mercredi que le « risque » d'un « no deal » s'était accru et qu'elle ne croyait pas à un accord avec Londres d'ici le 31 octobre. Ce qui fait plonger la Livre sterling.

On est en plein brouillard. Le fog est précoce cette année!

 


LA REPUBLIQUE DU 4 SEPTEMBRE

Une page d’histoire en ce jour anniversaire.

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Le 4 septembre 1870, les Parisiens proclament la République.

En souvenir de ce jour, de nombreuses rues de France portent le nom du « Quatre Septembre ». Mais cette journée recèle une grande part d’équivoque. C’est une des raisons qui font que sa mémoire, tout de suite, a été très atténuée... Car il faudra attendre 1875 pour qu’une constitution scelle définitivement le retour de  la République.

La guerre fatale à l'Empire.

Quelques mois plus tôt, le 8 mai, Napoléon III était sorti renforcé d'un plébiscite qui lui avait donné 7 336 000 oui contre 1 560 000 non en confirmant l'orientation libérale de l'empire. À Paris, toutefois, à la différence du reste du pays, une majorité républicaine s'était prononcée contre le régime. L’empereur se  voyait encore  pour longtemps à la tête de la France. La déclaration de guerre à la Prusse, le 19 juillet 1870, allait détruire ses illusions. Car, c'est après avoir appris la capture de Napoléon III par les Prussiens à Sedan que les républicains de la capitale ont pris le pouvoir. Dans la nuit du 3 au 4 septembre, dès l'annonce de la défaite, les députés du Corps législatif se réunissent au Palais-Bourbon. Ils dédaignent de confier la régence à l'impératrice Eugénie, confinée au palais des Tuileries, et s'interrogent sur la conduite à suivre. Dans le petit groupe républicain, plusieurs députés se préparent à un illustre destin. Parmi eux, Jules Favre, Jules Grévy, Jules Simon et Jules Ferry, qui fonderont la « République des Jules ». Il y a aussi Adolphe Crémieux et surtout Léon Gambetta, superbe orateur de 32 ans. Les Parisiens envahissent bientôt le Palais-Bourbon et exigent l'instauration de la République. Comme les députés craignent d'être débordés par l'insurrection, Jules Favre leur suggère alors de proclamer eux-mêmes la République à l'Hôtel de ville de Paris. Pour séduire et rassurer la foule, Jules Ferry a l'idée de constituer un gouvernement composé de députés républicains de Paris. Léon Gambetta et Jules Favre proclament alors la République au milieu d'une liesse générale quelque peu surréaliste en regard de la situation militaire du pays.

Une République sans statuts.

Le 4 septembre 1870, la République est donc proclamée par Gambetta au nom du peuple.

Les Républicains, partisans de la guerre à outrance forment sans attendre un gouvernement de Défense nationale, présidé par le général Trochu. L’objectif est de poursuivre la guerre. À cette fin, Gambetta, ministre de la Guerre et de l’Intérieur, quitte Paris en ballon, le 7 octobre 1870, pour organiser la délivrance de Paris encerclé. Mais de nouvelles défaites militaires amènent le gouvernement à signer un armistice avec Bismarck, le 28 janvier 1871. La convention d’armistice permet néanmoins au gouvernement de Défense nationale de convoquer une Assemblée librement  élue, le 8 février 1871, pour savoir si la guerre doit être continuée ou à quelles conditions la paix doit être négociée. La droite monarchiste, partisane de préliminaires de paix reconnaissant la capitulation de Paris, l’emporte alors largement sur les républicains, partisans de la poursuite de la guerre. Réunie à Bordeaux, la nouvelle assemblée nomme Adolphe Thiers « chef de l'exécutif ». Un immense sentiment d’humiliation s’empare des Parisiens. Le 28 mars, ils proclament la Commune de Paris, impitoyablement réprimée par Thiers. Le 24 mai 1873, l'assemblée nationale retire sa confiance à Adolphe Thiers. Elle rêve d'une restauration de la monarchie mais, en rejetant le drapeau tricolore, le comte de Chambord, prétendant au trône, ruine ses espoirs. Faute de mieux, dans l'attente d'un compromis, l'assemblée confie le 20 novembre 1873 la présidence de la République au maréchal Mac-Mahon pour sept ans. Peu à peu cependant, les députés et les citoyens s'accoutument à l'absence de monarque.

Un simple mot au milieu d'un texte.

C'est ainsi que le 30 janvier 1875, l'amendement Wallon introduit subrepticement le mot République dans les lois constitutionnelles. L'amendement est adopté par 353 voix contre 352 : le mot « République » entre donc dans la loi constitutionnelle. Par la même occasion, l'amendement Wallon consacre le retour au bicamérisme, avec deux assemblées : le Sénat et la Chambre des députés. La IIIème république est officiellement née ! A une voix près  !

Le 16 mai 1877, le régime est confronté à une grave crise institutionnelle. Ce jour-là, le président Mac-Mahon renvoie le président du Conseil Jules Simon. Quelques jours plus tard, il dissout la Chambre des députés qui a eu le front de protester. La nouvelle Chambre, qui est à majorité républicaine et non plus monarchiste, récuse le ministère choisi par le président. Celui-ci n'a pas d'autre choix que de s'incliner : il démissionne enfin le 30 janvier 1879. Après lui, aucun président de la IIIe République n'osera plus dissoudre la Chambre des députés.

Et pourtant une durée exceptionnelle : 1870-1940.

Née d'une défaite, la IIIe République (1870-1940), installée au détour d’un simple amendement après cinq années de tergiversations, a traversé la Grande Guerre et supporté de violentes crises. Fondée en réaction contre le second Empire, la IIIème République, à bien des égards, continue l'Empire de Napoléon III. Comme ce dernier, elle est portée par la vague du progrès scientifique et technique, par l'avènement d'une civilisation industrielle dont les expositions universelles de Paris (1878, 1895, 1900) illustrent la croissance. 

Elle est morte comme elle est née : la défaite de 1940 lui sera fatale !