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FINANCES : LES ROBOTS ECHAPPENT-ILS AUX HOMMES ?

Economie  bourse

 

C’est Marc Fiorentino, dans sa lettre hebdomadaire qui émet cette hypothèse. Cela expliquerait  la déconnection des marchés financiers de l’économie réelle. 

Les machines ont pris le pouvoir à Wall Street.

C’est suffisamment sérieux pour que « The Economist » consacre un dossier au sujet. Pour la première fois dans l'histoire de Wall Street, l'encours des fonds indiciels et des trackers (ETF), la gestion passive, a dépassé la gestion active, les fonds gérés par des humains. Les chiffres sont frappants : les fonds gérés par des systèmes informatiques représentent 35% de l'intégralité de la Bourse américaine, mais 60% de la gestion institutionnelle et 60% de l'activité de trading. Si la grande majorité des modèles informatiques est conçue par un esprit humain, de plus en plus de programmes sont autonomes grâce à l'intelligence artificielle. Et les ordinateurs deviennent de plus en plus autonomes. C'est particulièrement sensible dans le trading à haute fréquence qui représente une très large partie des 7 milliards d'actions traités quotidiennement sur les marchés américains pour un montant de 320 milliards de $. De plus en plus de « hedge funds », ces fonds spéculatifs que les Soros et autres avaient rendus célèbres, ont opté pour la gestion algorithmique.

L’amplification des mouvements.

Les conséquences, on ne les connaît pas encore, on n'a pas encore vécu de grand krach, ni de vraie panique sur les marchés. Mais ces nouveaux maîtres de l'univers ont tendance à amplifier les mouvements, à pousser les valorisations de certaines entreprises à des niveaux spectaculaires sans « état d'âme », et pour cause ! Et ça explique peut-être aussi leur insensibilité aux aléas géopolitiques qui secouent le monde : un ordinateur n’a pas d’émotions. Pour The Economist, cette prise de pouvoir des machines présente plusieurs dangers : la stabilité financière, la concentration de la richesse entre les mains de ceux qui détiennent le pouvoir des machines et possèdent les données -on imagine ce qui se produirait si un jour Amazon entrait dans le trading en se servant de toutes les données sur ses clients...- et, enfin, la « corporate governance », le gouvernement d'entreprise.  Finies, les salles de marchés, et les « corbeilles » des Bourses où les traders et les brokers passaient leurs journées à hurler leurs ordres,  tout se passe désormais dans  les salles de trading où  les robots ronronnent 24H sur 24,  réagissant au moindre mouvement à la micro-seconde.

Un chamboulement numérique.

Laurent Alexandre, l’un de nos spécialistes de l’IA, s’inquiète de l’impact de l’intelligence artificielle sur nos institutions. Il juge le  danger immense et déplore que ni la France ni l’Europe n’aient pris la mesure de l’impact de cette révolution. Et si l’on recoupe les préoccupations qu’il développe  dans un livre qu’il a écrit avec  Jean-François Coppé (« L’IA va-t-elle tuer aussi la démocratie ») avec  les  constats que fait Gaspard Keonig  dans son enquête planétaire sur l’IA (« La fin de l’individu »), on peut penser que la situation pourrait échapper aux hommes  et déboucher sur une immense crise dans laquelle on n’est même pas capable  d’imaginer comment les machines réagiraient, certaines étant capables de « s’améliorer » d’elles-mêmes de leurs propres échecs. Comme nous acceptons sans nous poser de questions de nous laisser guider par Waze pour nos déplacements en voiture, les  financiers s’en remettent à leurs logiciels de trading haute-fréquence pour gérer leurs portefeuilles d’actions. Pourquoi s’inquiéter ? Sauf que dans certains cas, il serait peut-être mieux que ce soit l’humain qui prenne les décisions. Car  l’ordinateur est aujourd’hui capable de toutes les manipulations et même si  le programmateur a prévu des réactions «  bienveillantes » de ses algorithmes, qui sait comment il se comporterait en face d’une crise qui multiplierait des milliers de cas qui l’obligeraient à trancher entre l’intérêt des individus (leur gain) et celui de la communauté, selon le parti pris choisi par les créateurs du logiciel, ceux-ci oeuvrant généralement pour la  communauté en recherchant le bonheur du plus grand nombre. Et alors là, la théorie, fruit de la réflexion humaine est rendue obsolète par le déluge des data et la puissance des corrélations.

Reste qu’une chose est sûre : les marchés sont déconnectés de la macroéconomie. Il y a bien sûr les taux d'intérêt négatifs et le réflexe « TINA », (There Is No Alternative) : pas d'autre choix que d'investir en Bourse avec des taux si bas. Ce sont cependant deux éléments qui n’expliquent pas tout ! Mais peut-être qu’à cause des ordinateurs, la  crise n’arrivera pas.  Finalement, personne n’en sait rien, et c’est bien ça le problème.

Et pourtant, tous les indicateurs montrent qu’elle vient !

 

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