HISTOIRE

POURQUOI SOUTENIR L’UKRAINE EST INDISPENSABLE

Guerre ukraine

Quand j’observe que, selon  un sondage, 57 % des Français n’approuvent pas que Macron hausse le ton face à la Russie, je trouve que c’est inquiétant. Même si on n’aime pas Macron, ce qui est mon cas, il faut reconnaître que son action face à Poutine est justifiée et nécessaire. Et je rejoins l’analyse de notre ancien Ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, connu pour sa modération, quand il déclare : « En Ukraine, nous jouons notre liberté et notre existence ». Et son analyse qu’il développe dans une interview au Figaro, est frappée au coin du bon sens.  J’en reprends quelques arguments.

Poutine a tout faux.

Le bilan à l’heure actuelle, c’est un échec de la Russie. D’abord l’Ukraine a résisté si bien que « l’opération spéciale » a capoté. Rappelons-nous cette colonne de camions de 40 km de long qui transportait personnels et matériel pour se substituer à l’administration ukrainienne alors que les soldats  russes avaient dans leur paquetage leurs uniformes  de parade pour défiler dans la capitale quelques jours plus tard. Les erreurs  d’appréciation du Kremlin se sont accumulées : sous-estimation de la résistance ukrainienne et de la force du sentiment patriotique dans le pays ; sous-estimation de l’unité des européens ; sous-estimation de la posture et du talent  de communication du Président Zélinski. Enfin Poutine a surestimé ses forces. Surtout, il n’a pas  vu que cette invasion allait faire revenir dans le jeu l’OTAN et donc les Etats-Unis. Il a subi des défaites cuisantes et même des humiliations : destruction du Croiseur Moskva, frappes contre le pont de Kerch, reflux de la flotte dans la mer Noire, poussée ukrainienne  à Kerson et à Karkiv… La prise d’Avdiivka destinée à offrir au maitre du Kremlin une victoire avant les élections n’est pas une percée  mais un grignotage au prix de milliers de soldats morts. Par ailleurs, les Russes ont un problème de  mobilisation et des lacunes technologiques en raison des sanctions occidentales.

L’Union  européenne exemplaire.

L’unité de l’Union  européenne n’a jamais été démentie dans les actes. La mobilisation fut immédiate dès le 24 février, et dans la même semaine l’UE a pris à l’unanimité les premières sanctions contre la Russie et décidé d’envoyer des armes à l’Ukraine. Aujourd’hui, tout le monde  a compris que l’Ukraine ne doit et ne peut pas perdre.  L’échec de sa contre-offensive et la possible élection  d’un Trump aussi imprévisible que jamais, oblige les européens à un renforcement de leur soutien. D’abord en passant réellement à une économie adaptée à la situation : il faut produire munitions et artillerie pour répondre à la demande, ce qui implique que  les outils de production militaire  soit en capacité d’y satisfaire. Il ne faut pas  avoir peur de l’effort financier : les  6% du PIB de la Russie  consacré à la guerre représentent en effet  bien peu face aux 2% du PIB de l’Union (27 pays). Il faut soutenir la  proposition de la première ministre estonienne de mobiliser un emprunt de 100 milliards d’euros pour relever le défi. Quand l’Europe veut,  l’Europe peut. Et il faut reconnaître que la  France, devant le défaut provisoire américain, seule puissance « dotée » de l’Union a le devoir de mettre Poutine  au pied du mur car celui-ci ne comprend que le  rapport de force. Elle seule a la capacité de le faire. Voilà pourquoi le Président a pris en main le flambeau. Il est dans  son rôle.  Et ne nous y trompons pas, il a toute l’Europe derrière lui, sauf Orban et Frico, et encore.  

Un enjeu civilisationnel.

Il faut se féliciter que l’Europe soit  sortie de sa naïveté et de sa torpeur géopolitique. Après avoir vécu sur les « dividendes de la paix », il est temps qu’elle se réveille. Je pense comme Jean-Yves Le Drian que l’Ukraine est  désormais la première ligne de défense de l’Europe et que nous jouons là-bas notre liberté et notre existence. Le prix  à payer par  l’Ukraine  est déjà élevé mais il n’est rien par rapport au prix que nous aurions à payer si elle était battue. D’autre part, il est choquant de constater que l’ONU est paralysée par le fait qu’un de ses membres au Conseil de sécurité, parce qu’il est doté de la puissance nucléaire, puisse s’affranchir de toutes les règles de droit international  et  envahir un état souverain en tentant de faire régner la loi du plus fort. Elle se ridiculise par la  modestie de  ses  protestations face aux horreurs perpétrées sur l’Ukraine et sa population par les troupes  russes. La  musique de fond de ce qu’on appelle le « Sud global » est en grande partie alimentée par la Russie, aidée par la Chine à travers des discours qui attaquent l’ordre international. Ces  attaques visent à promouvoir un ordre mondial alternatif où  les dictatures servent de modèle. Il  importe pour nos démocraties dont la  pérennité dans le monde est  menacée de combattre  ces  régimes  autoritaires dont certains veulent en profiter  pour atteindre le statut nucléaire. On voit combien laisser tomber l’Ukraine serait catastrophique pour le monde dit « libre ».

Tâchons de nous en souvenir au moment de voter pour renouveler le parlement européen.

 


CAPTEUR DE COLERES, MAIS APRES ?

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Le  discours de Marseille.

Le lancement de la campagne du RN  a  eu lieu à Marseille, l’occasion pour Jordan Bardella de faire un discours fleuve de trois quart d’heures.  Au moins, penserait-on, aura-t-il décliné  un projet dense et construit. Nenni : trois quarts d’heure de slogans creux de dénonciation de Macron, de l’Europe, de Bruxelles, mais aucune réelle proposition. Celui qu’on désigne déjà comme la droite  ultrabrite (autrefois on aurait dit « dents blanches ») et roi du selfie remplit parfaitement son rôle de « dédiabolisateur », mais sa réthorique reste creuse.

L’Europe de tous nos maux.

Une vieille rengaine consiste à dénoncer les travers technocratiques d’une institution dont les Français connaissent mal le fonctionnement.  C’est vrai qu’à 27, le fonctionnement est forcément complexe, et que la répartition des pouvoirs entre le  législatif, le Parlement, et les exécutifs qui comprennent le Conseil européen des chefs d’Etats et son bras armé la « commission européenne », ne sont pas complètement aboutis. De  fait, les  projets y avancent lentement, il faut du temps pour parvenir à l’unanimité indispensable à toute décision, mais l’Union a joué un rôle utile pour tous les  pays plus souvent qu’on ne veut bien le reconnaître, pendant la crise du Covid  et face à la guerre en Ukraine, par exemple. Mais le public est tellement peu informé sur ces réalités qu’il n’en perçoit pas souvent l’intérêt.  Il faut dire que nos médias ne font guère d’efforts  pour donner l’importance qu’elle  mérite à la politique de l’Union européenne.  Dans ces conditions, il  est très facile de mettre sur le dos de l’Europe bien des maux qui sont pourtant bien hexagonaux, la France étant la reine de la « surtransposition » des directives. L’Europe bouc-émissaire est un sport facile à pratiquer et le RN y excelle.

Le RN, quelle  Europe ?

Il  y a encore peu, le RN envisageait logiquement de quitter l’Union : le Frexit. Mais vu le désastre que cela a été pour l’Angleterre et cette perspective n’étant absolument pas  populaire, le parti a  modifié son discours. Il prône  une « alliance européenne des nations libres et souveraines » sans qu’on sache le contenu réel de ce concept qui est à l’opposé du principe de l’Union depuis 70 ans, qui repose sur des souverainetés partagées  dont l’euro est le  parfait exemple. L’Europe dont parle le RN est impossible à envisager puisqu’il faudrait l’accord  des partenaires de la France pour défaire les traités en vigueur. Elle se limiterait à des « coopérations » à la carte et renoncerait à ce qui est le cœur de l’Union, à savoir le grand marché et l’absence de frontières intérieures. Quant à imaginer que la victoire de Marine Le Pen suffirait à fléchir  les autres dirigeants, c’est pure fiction. La réalité c’est que la France se retrouverait isolée, condamnée à se plier, comme Méloni, ou à sortir.

L’immigration, cheval de bataille.

Voilà un sujet sur lequel le RN se vante de « victoires idéologiques ». On ne peut pas lui donner tort. La majorité actuelle et  la droite a repris en partie son programme : expulsion des clandestins, mise sous conditions des aides sociales, … Mais on voit bien aussi les limites concrètes de l’application de ces mesures. Nos juridictions de recours, tribunaux et Conseil d’Etat,  participent d’ailleurs à compliquer  la tâches.   Il y a en Europe une aspiration des  peuples  à  un contrôle plus strict des immigrations  et c’est au niveau de l’Union que le principal doit se jouer, sinon, nous nous perdrons dans des  procédures constamment remises en cause ou inapplicables.  Déjà les 27 ont avancé sur le sujet en durcissant les conditions d’entrée dans « Schengen » et en renforçant « Frontex ». Décisions que les élus RN n’ont pas votées. Encore faudrait-il que le vieillissement des populations ne constitue pas  un « appel d’air » pour de la main d’oeuvre immigrée indispensable pour faire tourner nos économies. Là encore, les slogans sont plus faciles que  la mise en place de politiques efficaces. Les électeurs qui croiraient aux mirages du RN seraient condamnés à une déconvenue, comme ceux de Méloni en Italie.

Economie, rien ne va plus.

En ce qui concerne l’économie, le RN reste sur une ligne démagogique  irréaliste : revenir sur la réforme des retraites, baisse de la TVA, hausse des salaires de 10%, tout en appelant (récemment) à des économies. Verbalement ça tient, mais en cohérence, c’est impossible à mettre en œuvre. On ne fait pas d’économies en dépensant plus. Aussi,  les propositions restent-elles  souvent au niveau de l’affichage comme « assurer notre indépendance énergétique », ou « garantir aux agriculteurs des prix respectueux », sans expliquer comment on s’y prendra. Il manque au parti un appareil technique qui lui fait défaut depuis toujours. Marine Le Pen est seule et Jordan Bardella appartient au sérail. Le RN n’a aucun outil  intellectuel qui lui permette d’atteindre la crédibilité. Il se contente de sa politique de communication pour sortir des vieilles lunes fachos du père, ce qui a permis de séduire les médias et une partie des Français, donc de monter dans les sondages et de gagner des élus, sans parvenir à s’implanter complètement. De fait, il attrape toutes les colères,  mais l’assemblage des colères ne donne pas  une direction. On le voit bien avec la guerre en Ukraine. D’avoir parié sur la Russie de Poutine s’avère aujourd’hui être un boulet que Marine Le Pen n’arrive pas à porter. La  position qu’elle a développée dans son discours à l’Assemblée nationale est une pantalonnade.

Il faut  à Bruxelles des élus qui comptent.

Le danger de l’avantage électoral cache un inconvénient  majeur qui risque d’enfoncer la  France dans une crise profonde : c’est l’incohérence idéologique alimentée par un jeu trouble jusqu’aux franges du socialisme avec un programme économique qui est un copié-collé de celui de Mélenchon, et qui enferme le RN dans une spirale du vide. Alors, à quoi bon envoyer des députés RN au Parlement européen où leur présence n’a aucun impact, et d’autant plus que les projections montrent que malgré la poussée des extrêmes-droites, les groupes PPE et Socialistes resteront largement dominants. Tout au plus ils auraient une minorité de  blocage : la belle affaire !  Avec seulement 8 élus, Les Républicains ont compté beaucoup plus grâce à leur influence au sein du groupe PPE.

Est-ce bien le  moment de paralyser l’Europe  dans un monde où les empires voudraient imposer la  loi du plus fort comme droit international.

 


PAS DE DEMOCRATIE SANS VOTE

La liberté guidant le  peuple bis

 

Le droit de voter : combien de morts ?

Notre système démocratique, si confortable et si rassurant en apparence, est mis en danger par la paresse des citoyens. Il a pourtant été conquis de haute lutte. Il en a fallu des combats et des révolutions pour parvenir à le mettre en place et le stabiliser. Mais voilà, voter suppose un effort intellectuel, choisir, et pour choisir il faut faire le tri entre les faits et les croyances et parce que nous sommes des millions, nous pensons que notre vote individuel ne sera pas décisif. Grave erreur. Le mal vient très  probablement d’une perception de la réalité faussée par de nombreux facteurs qui n’existaient pas autrefois, quand  s’instruire et s’informer était relativement simple. Aujourd’hui l’état  d’ignorance de  l’opinion publique sur de nombreux sujets indispensables à l’édification d’une conscience citoyenne apte à faire des choix, tels  que  l’état de l’économie ou la vérité scientifique, creuse un fossé entre les croyances et le savoir  établi. Il  peut en résulter une démotivation  ou une  polarisation partisane aveugle. Dans les deux cas, la stabilité démocratique est menacée.  Lorsque les conditions l’exigent, et ce sera bientôt le cas, il serait préférable que nous exercions notre devoir citoyen avec le plus grand sérieux.

Perceptions et réalités.

Prenons l’exemple de la Russie. Le peuple russe est appelé à voter la semaine prochaine pour élire le président de la fédération. On pourrait croire qu’il s’agit d’une démocratie. Sauf que toutes les conditions ne sont pas réunies pour que s’exerce un vrai choix : les médias sont astreints  à une propagande éhontée en guise d’information, les opposants dignes de ce nom sont en prison ou éliminés physiquement comme Navalny, le scrutin n’est pas sincère. Le candidat officiel est assuré d’un score que l’on aurait qualifié autrefois de « soviétique ». Il s’agit d’un simulacre pour masquer l’un des pires régimes dictatoriaux de la planète et lui donner une  apparence de légitimité populaire. La réalité, c’est que les vraies démocraties sont de moins en moins nombreuses dans le  monde. Et il  n’y a guère qu’en Europe où elle est établie, bien que là aussi elle soit menacée.  

L’élection présidentielle aux Etats-Unis nous offre un autre exemple. Pour comprendre l’avantage de Trump, il faut considérer la perception qu’ont les Américains de la  santé économique  du pays, car  ils accordent davantage d’importance à l’économie qu’aux questions sociétales. Et ce qui est surprenant c’est qu’un grand nombre jugent les conditions économiques très  mauvaises alors que tous  les indicateurs sont au vert et que  le bilan de Biden est  jugé très bon par les experts. Mais ils préfèrent croire les discours simplistes de Trump qui ment comme il respire et suivre un candidat cerné par une multitude de procédures. La  croyance dans la théorie du complot y a de nombreux adeptes, celle de « l’Etat profond » qui veut faire la peau à Trump, l’influence obscurantiste des évangélistes qui voient en Trump un « sauveur », la polarisation des  médias avec les chaines en continu très regardées qui penchent pour les extrêmes et le mépris pour la vérité  par certains  politiciens  forment un cocktail destructeur pour renforcer les inclinations individuelles des citoyens.

La manipulation de l’information.

L’information joue un rôle capital. Nous avons la chance de vivre dans un pays où elle est plurielle, qu’elle soit écrite ou télévisuelle. Nous ne sommes pourtant pas à l’abri : les chaines publiques en France ont une orientation très marquée définie par Mme  Ernotte :  « Nous présentons le monde tel que nous voudrions qu’il soit ! », ce qui est loin de garantir une certaine objectivité. Et la guerre faite à Cnews en dit long sur la tentation « monothéologique ». Mais la situation est encore plus compliquée quand on sait que nombreux sont ceux, surtout les  jeunes, à ne s’informer que sur les  « réseaux sociaux », ce qui est  le pire moyen tellement le faux y côtoie  le vrai. Et puis il y a tous ceux que cette  multiplicité des sources décourage. Le fossé qui se creuse entre les croyances et les faits par la polarisation partisane conduit à une faiblesse structurelle des régimes démocratiques. Ainsi, on a vu récemment en Slovaquie, comment une campagne de « trolls » en provenance des « fermes »  moscovites a inondé la campagne présidentielle et a réussi à faire élire Robert Fisco, le candidat favorable à Poutine. Récemment, j'ai été surpris par la manière dont la plupart des médias ont repris en la déformant ou en la sortant de son contexte la phrase de Macron sur la "possibilité d'envoyer des troupes sur le terrain en Ukraine". Je ne défends pas le Président, j'observe simplement qu'entre ce que j'ai compris quand il l'a dite, et je ne crois pas être idiot, et ce qui a été repris, analysé et décortiqué, il y avait une volonté d'orienter  la réflexion des Français, et plutôt dans le sens du narratif de M. Bompard (LFI).   

Montée des obscurantismes et des idéologies totalitaires.

Les dangers qu’elle doit affronter sur notre continent sont nombreux. Notre liberté est aussi notre faiblesse. Chez nous les idéologies totalitaires ont encore pignon sur rue, très voyante à l’extrême-gauche avec Mélenchon, admirateur des dictatures sud-américaines,  plus camouflée à l’extrême-droite mais pourtant bien présente dans les fondamentaux du RN. L’islamisme radical est un autre mal qui gangrène la démocratie quand il proclame la supériorité de la loi religieuse sur la  loi républicaine.  Et comment faire contre le pouvoir des  paraboles branchées sur les pays d’origine dont les télévisions crachent à longueur de journée sur la France. Même l’institution scolaire est  menacée, où, sous la  pression, de nombreux enseignants s’autocensurent sur les sujets qui « déplaisent ». Dès lors, la stabilité démocratique repose sur un pari : que lorsque les conditions l’exigent, nous exercions  notre devoir citoyen avec le plus grand sérieux. Ce sera le cas, pour nous, en juin prochain avec l’élection des députés au parlement européen.  Nous allons jouer à « Europe, stop ou encore ? ». Dans le contexte actuel, ce serait une folie d’envoyer à Strasbourg des eurosceptiques  d’extrême gauche ou d’extrême droite qui ne rêvent que de défaire ce que nous avons mis des décennies  à construire laborieusement.  On aura l’occasion d’y revenir.

 


LE PIRE N’EST JAMAIS CERTAIN

Donald TrumpPoutineMarine-Le-Pen présidentielle

Je ne résiste pas à la tentation de partager cet article d’Eric Le Boucher, paru dans Les Echos, tant il recoupe ce que j’avais envie d’écrire.  Sauf à céder à  la théorie du complot, en effet,  le pire n’est jamais écrit d’avance. Difficile aussi de ne pas mettre en parallèle les trois mauvais scénari  de cette année 2024 : les élections américaines, les élections européennes et la  guerre de  Poutine. Dans  les   trois cas, il n’est pas  difficile de discerner les inquiétudes, pour ne pas dire les dégâts, que constitueraient une victoire de Trump, de Poutine ou de Marine Le Pen. Surtout quand on y ajoute le contexte  global : le durcissement totalitaire de la Chine de Xi Jinping, la  marche vers le nucléaire de  l’Iran des mollahs, et  la  régression  démocratique globale qui parcourt le monde,  à laquelle fait écho Eric  Le Boucher. Contre la progression de l’obscurantisme nous avons  à notre disposition une arme redoutable : la  raison fondée sur une information sérieuse. C’est le seul  effort que nous ayons à faire. Les gens raisonnables sont les plus  nombreux, il  suffit  qu’ils se réveillent !

Voici l’article d’Eric Le  boucher. Bonne lecture. Pour moi, tout est dit.

« NI POUTINE, NI TRUMP, NI LE PEN N'ONT GAGNE.

Apocalyptique février 2024. Le dictateur Poutine a pris l'Europe et la démocratie dans ses mâchoires et on sait maintenant qu'il ne lâchera pas. Il avait piteusement perdu la première bataille il y a deux ans, mais il a refait ses forces, tué tous ses opposants et retrempé son ambition de Grande Russie. En face, l'héroïsme faiblit en Ukraine et les alliés démocrates à Washington comme à Bruxelles ergotent leur soutien.

Outre-Atlantique, Donald Trump a remporté haut la main les primaires républicaines et il devance Joe Biden dans les sondages. Fantasque président de 2016 à 2020, Trump arrive, méchant, sur une ligne protectionniste et isolationniste dont la première victime sera l'Europe.

En France, Marine Le Pen est pour la première fois en tête dans les sondages pour les élections européennes comme pour le scrutin de 2027. Sa victoire est pour beaucoup d'observateurs très possible sinon très probable.

Ces trois scénarios conjugués font trembler de terreur les esprits paisibles et raisonnables. Ajoutons une Chine de Xi à la lutte contre l'Occident, un Sud Global qui s'en détache par gros morceaux, le recul de l'Etat de droit dans 85 pays sur 173 dans le monde (institut International Idea) et voilà un février 2024 de brumes et de glaces.

L'histoire n'est pas écrite, sauf à croire qu'elle l'est et accepter le joug. Nous y sommes. Regardons Poutine. L'économie russe ne pèse pas celle réunie des Pays-Bas et de la Belgique. L'effort de guerre fait tourner les usines mais tout le reste, faute d'investissement et de technologie, s'enfonce dans l'archaïsme.

La réalité de Poutine ? Tintin chez les Soviets !

« Tintin chez les Soviets » est la réalité de Poutine. Le pétrole se vend encore, des circuits sud ont été ouverts qui conduisent - honte ! - parfois jusque chez nous. L'état financier du Kremlin apparaît sauvegardé, les sanctions ne mordent pas en apparence, Poutine peut se croire sauf. En vérité, l'économie russe détruit son avenir à court terme. L'état de l'opinion est sûrement semblable.

Penser le moujik irrémédiablement soumis au tsar depuis la nuit des temps, acceptant la guerre parce qu'il se croit « sauvé par ce vengeur qui chasse l'étranger » (Hugo), est faire un pari bien périlleux. La population russe s'appauvrit dans son silence forcé.

Croire alors que le dictateur est assez fort pour repartir encore, pendant des années, à l'assaut de l'Ukraine, jusqu'à Kiev cette fois-ci, est aussi illusoire que ça l'était il y a deux ans. Croire qu'il peut envahir un pays balte, encore plus. Il a la foudre atomique, c'est tout le problème. Mais Poutine restera en échec sur son projet impérial.

Trump ? Un baratin simpliste

Donald Trump doit son succès à un paradoxe curieusement inverse. L'économie américaine va, elle, beaucoup mieux, l'Amérique augmente les salaires et recrée des emplois ouvriers. Mais l'opinion refuse de s'en apercevoir. L'inflation rogne le pouvoir d'achat et rend sensible aux discours simplistes. Le recul actuel des indices de prix va-t-il finir par ouvrir les yeux des électeurs ? Il est beaucoup d'autres raisons qui motivent les partisans Maga (Make America Great Again) à commencer par la crainte des écologistes et des wokistes accusés de vouloir la disparition du mode de vie américain (voitures et famille).

Les  questions sur l’âge de  Biden ou bien encore ses positions sur Gaza comptent aussi. Mais la politique qu'il mène répond exactement et sérieusement à l'angoisse de la classe moyenne. Pourquoi le peuple choisirait-il la fausse solution plutôt que la bonne ? Pourquoi opterait-il pour le baratin simpliste ?

Marine Le Pen ? Une solution à rien !

La réponse est essentielle en France. Marine   Le Pen n'a solution à rien. Tout ce qu'elle propose est, sur l'économie, un copié-collé du programme de Jean-Luc Mélenchon et, sur l'immigration, un grand départ impossible à mettre en oeuvre. Sur tous les autres sujets comme l'école, la santé, le numérique : le vide.

On l'a vu au Salon de l'agriculture, Jordan Bardella ne sait faire que des selfies. Il n'y a que les médias pour croire que le RN a des choses à dire. L'électeur, lui, le voit-il ? Sans doute, mais le motif du vote Le Pen n'est pas de trouver une solution, il est d'exprimer de la colère. D'où son choix pour le propos faux mais agréable à son oreille. Cela fait-il un socle solide pour gagner une élection présidentielle ? Non. L'expression de la colère ne sauvera pas la France, pas plus que la guerre ne rétablira la grandeur russe.

D'où le nécessaire réveil des raisonnables dont les ennemis ne sont forts que de leur faiblesse. Guerre et colère, la raison n'a pas perdu. Frottez vos yeux, la sortie des ténèbres ne dépend que d'un peu de foi et d'audace. »

                                                                                                                             Eric Le Boucher


LE FLEAU TIKTOK

Logo tiktok

 

Comme si il n’y avait pas assez du comeback de Trump l’escroc et de l’obscurantisme wokiste des  universités  américaines qui menacent l’un et l’autre la démocratie  américaine et risquent de la faire sombrer, voici l’effondrement éducatif général constaté par le  classement  Pisa qui met  en évidence une baisse des résultats scolaires qui ne concerne pas que la France. Les pays asiatiques font tous mieux.  En Europe,  les  pays du nord ont en général de meilleures notes.  Cette baisse s’explique par de multiples raisons.  Mais si la  Chine, pour ne citer qu’elle, s’en tire mieux, ce n’est pas un hasard. Rappelons-nous, le Figaro Magazine publiait, il y a un an, un article intitulé : « TikTok : comment la  Chine protège ses enfants et rend les nôtres débiles. » Eh bien, depuis, le mal s’est aggravé et la baisse du niveau de nos élèves en mesure l’impact. 

Le  mal est sérieux !

Michel Desmurget démontre dans son livre « Faites-les lire », l’impact délétère que peuvent avoir les consommations internet non régulées pour nos enfants au point de les rendre débile, surtout si à côté, ils ne lisent pas.  J’y reviendrai  bientôt en détail.  Je viens de terminer son ouvrage  et vous en livrerai les grandes idées. Mais  comment, en parallèle, a-t-on pu laisser un réseau social suivi par  1,7 milliard d’utilisateurs dans le monde, se développer sans entraves alors que Pékin le contraignait à distribuer une version édulcorée et très restreinte à la population chinoise,  pendant que la version débridée a continué d’inonder le reste de la planète. Et le  monde « libre »  laisse  les  citoyens de ses  démocraties consommer sans modération  un média inféodé au Parti communiste. Le  Sénat s’était emparé de la question en lançant une commission d’enquête présidée par Mickaël Vallet (Charente-Maritime, SER) et Claude Malhuret (Allier, LIRT). Les conclusions rendues en juillet dernier sont limpides et reconnaissent des faits d’espionnages de journalistes, des transferts de données d’utilisateurs vers La Chine et des mesures avérées de censure et de désinformation au bénéfice de Pékin et de ses priorités géopolitiques. Peut-être pire encore, les travaux de la commission attestent de la capacité de TikTok à créer des bulles de filtres dangereuses (il suggère par exemple plus de contenus liés aux suicides aux personnes intéressées par la santé mentale) ; reconnaissent que les contrôles d’âge sont inefficaces (40% des 11 ans en France l’utilisent) et admettent que son pouvoir de captation de l’attention est bien plus efficace que les autres réseaux sociaux. « Les constats délivrés par certains praticiens sont préoccupants semble découvrir le législateur français. Impacts en termes de déficit de sommeil, de troubles de l’attention ou encore de sédentarité. » Enfin, les sénateurs exhortent comme « moindre prudence, à nous départir de notre naïveté envers les risques posés aux démocraties par les “guerres hybrides” des dictatures. »

Et il s’aggrave !

En 2022, record pour TikTok et sa société mère ByteDance qui ont enregistré un chiffre d’affaires de 85 milliards de dollars - soit 30% de plus qu’en 2021 - ce qui leur a permis de dépasser les autres géants de la tech chinoise Alibaba et Tencent. Démontrer que ce succès se construit sur la débilisation à grande ampleur des cerveaux n’est pas compliqué : il suffit de regarder les « tendances » qui cartonnent sur ce réseau social. Outre les sempiternels défis souvent idiots et parfois dangereux qui fleurissent régulièrement sur internet, TikTok poursuit son entreprise de déconstruction de l’attention. Comme le rapportait une journaliste, la nouvelle mode consiste à regarder sur son téléphone des films et des séries… mais découpées « à la TikTok », c’est-à-dire réduits en extraits de 90 secondes. Ultime stade de la culture du zapping : on ne regarde même plus une œuvre, on la consomme sous forme de dose comme un drogué avec son crack. Sommé par la Commission européenne de fournir certaines informations et d’instaurer de nouvelles mesures sur des points précis, TikTok n’a rien fait de sérieux pour se conformer aux demandes européennes ou françaises et il faut souligner qu’à bien des égards (modération de contenus illicites, censures), la situation «est encore pire qu’avant».

En France, la  loi dispose déjà d'une interdiction d’utiliser le smartphone à l’école, du primaire au collège - ce qui n’endigue en rien la consommation puisque, selon le Sénat, les utilisateurs de TikTok consultent l’application en moyenne 40 fois par jour et y passent 1 h 47 pour les 4 -18 ans. Des données à corréler, peut-être, avec la chute libre de la France dans le classement Pisa qui évalue le niveau des élèves. Car, au-delà du simple cas TikTok, il y a la question essentielle de la surexposition aux écrans (et aux réseaux sociaux) pour la jeunesse. Là-dessus, une "initiative d’Emmanuel Macron est censée arriver avant Noël".

Espérons que sur ce sujet, le chef de l’État parviendra à donner un cap et à se « départir de naïveté ». En attendant, évitons de mettre sous le sapin  un smartphone ou une tablette en cadeau de Noël à nos enfants. Une pile de livres vaudrait mieux !

 


COP OU FLOP 28 !!!

Cop-28-photo

 

"Inventive".

Ainsi pourrait en effet se résumer la dernière version du texte adopté à Dubaï, dont chaque mot a été négocié. Il y a nettement moins d'options et de conditionnel que dans les précédentes versions qui ont circulé ces derniers jours. L'expression «énergies fossiles» revient deux fois. Il n'est pas question d'en sortir d'ici à 2050, mais de « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». Une formulation qui frise le barbarisme proposée par la québécoise Caroline Brouillette, directrice du Réseau « Action climat Canada ».

Une pantalonnade.

On  peut dire que la Cop 28 se termine en véritable pantalonnade. Déjà,  organiser une COP en plein milieu de la région des énergies fossiles ressemblait à une blague. Mieux, donner la présidence de cette COP à un haut responsable du Golfe qui dit avoir étudié les sciences et ne pas avoir trouvé de preuves concrètes que les énergies fossiles accéléraient le réchauffement climatique était la preuve d'un sens de l'humour bien affirmé. On ne sera donc  pas étonné qu’on ait du mal à se mettre d'accord sur un communiqué final. Même si c’est habituel. L'originalité cette fois-ci est qu'on ne parle plus vraiment de l'abandon progressif des énergies fossiles. L'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe ne veulent pas qu'on y fasse référence explicitement. Il n’en reste pas moins que l’emploi du conditionnel rend  les mesures préconisées plutôt aléatoires.

"Finement calibré".

Une source proche de la présidence émiratie estime que le texte a été finement «calibré» pour tenter de réconcilier des points de vues opposés, et notamment éviter un blocage de l'Arabie saoudite. Tout en laissant volontairement un peu d'ambiguïté dans les formulations pour que chacun y trouve son compte... Dans une subtile nuance, le texte ne parle pas d’une « sortie progressive » mais d’une « transition hors » du pétrole, du gaz et du charbon afin « d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Ce texte ne fait pas la part belle aux pays africains qui doivent faire autant d'efforts que les pays riches, sans avoir de moyens adéquats ni obtenu de différenciation. Il est toutefois prévu de doubler les fonds pour l'adaptation. Le texte constate que les financements (pour l'atténuation et l'adaptation) promis à 100 milliards de dollars par an, n'ont hélas pas été atteints en 2021.

Une réalité.

Le monde n'a pas déclaré l'état d'urgence climatique. Une double hypocrisie règne sur le sujet des énergies fossiles. D’un côté,  il y a ceux qui veulent les interdire et qui font semblant de ne pas comprendre qu'elles seront nécessaires au moins pendant 20 ans encore. De  l’autre, il y a ceux qui en vivent et qui font des déclarations d'intention sans mener d'actions véritables pour la transition énergétique. Enfin, depuis la guerre en Ukraine, les pays du Golfe sont devenus maîtres du jeu. Tous les pays leur font la cour en oubliant tous les défauts de leurs gouvernements, du financement du Hamas par le Qatar au découpage en morceaux des opposants pour l'Arabie saoudite.

Alors, chacun peut crier « Victoire ». La  France se félicite de  la prise en compte du nucléaire : « Nous quittons Dubaï la tête haute… L'accord de la COP28 qui vient d'être adopté est une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique », a pour sa part réagi la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher ;  elle a ajouté que la mention de l'énergie nucléaire dans l'accord constituait une « reconnaissance historique et une victoire diplomatique pour la France ». Le texte « marque le début de l'ère post-fossiles », a déclaré de son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Chacun voit midi à sa porte. Par pudeur, on ne mesurera pas l’empreinte carbone de l’événement. Restons sérieux !

 


LE DERAISONNEMENT CLIMATIQUE

Déraisonnement climatique

En marge de la COP 28 et de ses décisions finalement anecdotiques… Ceux qui voudraient nous faire croire au consensus scientifique sur le réchauffement climatique mentent. La  preuve : ce nouveau pavé dans la mare par l’un de nos physiciens les plus capés. François Gervais, professeur émérite à l’université de Tours, spécialiste de thermodynamique, est un des experts qui ont  participé aux rapports d’évaluation 5 et 6 du GIEC. Il est aujourd’hui considéré comme climatodénialiste et complotiste. On lui reproche de  rappeler des faits et des chiffres pourtant scientifiquement établis mais qui ne vont pas dans le sens des climatocatastrophistes qui veulent imposer leur seule façon de voir.

La  dictature de l’émotion.

Par médias interposés, les accidents météorologiques nous sont présentés  comme une succession de catastrophes toujours plus graves alors qu’il n’en est rien. Le climat s’évalue sur au moins trois décennies, la météo sur quelques jours au plus, et les événements météorologiques extrêmes obéissent à des mécanismes chaotiques imprévisibles de par leur nature même. Le physicien rapporte que le CO2 n’est pas un poison, puisqu’il a contribué à un accroissement de la biomasse de 24% en 33 ans, et que sur les 36 milliards de tonnes de CO2 qui ont été émises en 2021, seule 16 ont contribué à l’augmentation du stock dans l’atmosphère, suivant la propre formule du GIEC publiée dans son 6ème rapport,  ce qui correspond à une augmentation de la température moyenne annuelle de 0,007°C. Sur la théorie du réchauffement climatique, il rappelle que la hausse des températures  depuis la fin du petit âge glaciaire (1715) a précédé de deux siècles les émissions de CO2… Comme corrélation, il y a mieux. Sans compter que  la hausse du CO2 n’a rien à voir avec la météo qui dépend notamment de la pression et des vents.

Les faux remèdes.

On  l’a compris, le carbone, voilà l’ennemi. Je ne dis pas qu’il ne faut pas faire d’effort pour diminuer les émissions bien qu’il ne soit pas, et de loin, le seul agent du réchauffement climatique. Mais il n’est  pas interdit de penser que les remèdes qu’on nous  propose sont peut-être pire que le mal. A commencer par les voitures électriques dont  les batteries sont constituées de minéraux critiques, en quantité limitée, difficilement recyclables, qui nécessiteront des quantités massives de « nouvelles énergies » et dont le coût global pour le consommateur comme pour l’Etat s’annonce  déjà exorbitant. Surtout quand on sait que le remplacement des  voitures thermiques en France permettra  de réduire de moins d’un dix millième de degré le réchauffement de la planète. L’hydrogène n’est pas non plus une bonne solution de remplacement : son mode de production émet beaucoup de CO2, il est dix fois plus inflammable que l’essence, son mode de stockage nécessite des conteneurs cryogéniques pour le maintenir à -253° et son impact en décarbonation s’avère négligeable, d’autant plus que son utilisation produit de la vapeur d’eau … qui est un gaz à effet de serre. Enfin, les  éoliennes et les panneaux photovoltaïques présentent des performances discutables à cause de leur caractère intermittent et dégradé en cas de froid excessif ou de forte chaleur,  d’absence de vent ou par grand vent, et qui s’avèrent non rentables à cause de leur retour énergétique (fraction d’énergie récupérée par rapport à celle dépensée) inférieur à 6.

Le prétendu consensus

La transition énergétique se présente donc comme une politique ruineuse. La Banque mondiale estime à 100 000 milliards de dollars le coût astronomique de la décarbonation nécessaire pour éviter que le réchauffement calculé par le GIEC excède un demi degré en 2050, c’est-à-dire 1,5°C moins le 1°C de réchauffement, pour partie naturel déjà intervenu. Face à cette dépense monstrueuse, François Gervais n’est pas le seul à s’émouvoir. On peut citer le professeur Richard Linzen du MIT, les prix Nobel de physique Ivar Giaever, Robert Laughlin, John Clauser,  la déclaration Clintel de 16 032 scientifiques, ingénieurs,  professionnels de l’environnement et de la santé pour lesquels il n’y a pas d’urgence climatique. Cela finit par faire beaucoup de complotistes. Si le grand public ne les entend pas, c’est parce que les militants de la cause  climatocatastrophique veillent et font pression sur les  médias pour qu’ils ne puissent pas s’exprimer et empêchent le débat  de se tenir comme on l’a vu récemment en Anjou où la Géographe Sylvie Brunel a dû annuler son intervention à  l’invitation des élus d’une communauté de communes  en raison de menaces diverses diligentées  par des élus EELV.

Le  dogme climatique.

Les résumés alarmistes publiés par le GIEC et largement relayés par les médias, des politiques idéologues ou couards, des enseignants sans vergogne, ne relèvent pas de la science, mais de la politique. Ils en ont fait une idéologie. Pour la France, qui a déjà un bilan d’émission très satisfaisant grâce à  son parc nucléaire, la politique coûteuse de décarbonation ne contribuerait qu’à un millième de degré à valoir sur le demi-degré cité plus haut…  et cela en dépit d’un endettement massif qui a fait d’elle une puissance pauvre. Le dogme climatique s’en prend, au-delà du  carbone, aux autres gaz à effet de serre, dont la concentration dans l’atmosphère est extrêmement faible ce qui rend aussi indigne qu’absurde de vilipender les éleveurs. Il confond le nucléaire civil inoffensif avec  le nucléaire militaire, la radioactivité naturelle et l’artificielle.  Il veut s’appuyer sur la  peur et véhicule l’idée que ce  que l’Homme produit est mauvais.  Il préfère le mensonge assumé (pour le bien de l’Humanité) au savoir académique.

Voilà quelques-uns des points développés dans son livre par François Gervais. A bien des égards, ses constats recoupent ceux faits  par Steven E. Koonin dans son ouvrage « la part d’incertitude ». Je ne dis pas qu’ils ont forcément raison,  mais au moins qu’un vrai débat scientifique (et non idéologique) s’ouvre sur le sujet.

Le Déraisonnement climatique, Editions de l'Artilleur.


QUI VA ECOPER ?

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Ah, la Cop 28 !

La Cop 28 démarre aujourd'hui  et réunit 196 États et l'Union européenne. Le paradoxe, signe probable de l'hypocrisie ambiante sur le sujet, elle a lieu à Dubaï, au coeur de la région des énergies fossiles. Au moins, le contraste entre les discours et la réalité sera d’autant plus frappant. Et le contexte ne contribue pas à clarifier les objectifs : l’illusion que la transition climatique produirait un boom de croissance qui permettrait de la financer a fait long feu. La transition climatique va, peut-être, générer de la « croissance verte », mais cette croissance ne sera pas suffisante. Et pourtant, il faut financer la transition,  il n'y a pas le choix. Bien sûr, tout le monde est d’accord sur la nécessité d'un changement de modèle. Mais aucun pays n'a encore fait le choix de déclarer « l'état d'urgence climatique » comme on avait déclaré « l'état d'urgence sanitaire" »avec le Covid. Et personne ne déclare que nous sommes « en guerre » contre le réchauffement climatique comme l'avait fait notre cher Président lors de l'apparition du Covid... Bref, le greenwashing et l'hypocrisie sont de mise. La vérité, c’est qu’au-delà des discours et des belles intentions ou préconisations, il serait étonnant qu’il sorte quelque chose de concret  de ce grand déballage , pour une raison simple : personne ne veut payer.

C’est que la transition a un coût !

Et même un coût majeur. Elle pourra certes générer de la croissance à moyen terme mais cette croissance est insuffisante pour couvrir les coûts de la transition qui, eux, sont des coûts à court terme : il faut investir massivement pour sortir des énergies fossiles, et comme l'explique Pisani-Ferry, les investissements dans la transition boostent la demande mais cette hausse de la demande ne crée pas de valeur. Car le consommateur ne veut pas payer, même s'il se déclare sensible au sujet de la crise climatique, il doit gérer son budget au quotidien et, on l'a vu avec l'explosion de l'inflation, il a tendance à toujours privilégier ce qui coûte le moins cher. De leur côté, les entreprises vont subir des coûts supplémentaires, c'est déjà le cas avec la hausse fulgurante des contraintes énergétiques.

Alors, que faire ?

Comme d'habitude on va se tourner vers l’État. Sauf qu’il y a un petit problème : les États sont, pour une large majorité, surendettés et la crise du Covid leur a fait franchir la ligne rouge en matière de déficits et de dettes publiques. A commencer par la France. Evidemment, ils vont quand même investir mais cet investissement sera d'abord un coût pur avant de générer réellement de la croissance, et sera forcément limité. Finalement, la seule réelle façon de lutter contre la crise climatique serait de réduire notre consommation. Mais cela aussi a, aussi, un coût majeur sur la croissance et personne ne veut prendre la responsabilité de la décroissance.

Toujours aucun signe de rebond en Chine.

La production industrielle s'est contractée en novembre (c'est bon pour la planète...) et l'activité dans les services s'est elle aussi contractée pour la première fois de l'année. Et les entreprises appellent l’État à l'aide. Mais la Chine est dans une spirale déflationniste, comme le Japon de 1990 à 2020 et, comme le Japon, elle pourrait multiplier les plans de soutien et faire exploser sa dette mais cela ne permettrait pas de rebond durable de la croissance. A quelque chose malheur est bon. Au moins la planète peut souffler.

Les sujets en marge.

Le rassemblement des chefs d’Etat est l’occasion de tête-à-tête bilatéraux sur les  affaires du monde, et forcément le lieu idoine pour traiter du conflit entre Israël et le Hamas.  Et bien d’autres conflits ou événements nécessitant des  palabres. Si la trêve  est rétablie à Gaza, au moins, il  en sera sorti quelque chose de positif.

Cela n’empêchera pas la Cop 28 qui se tient au milieu des puits de pétrole d’être encore une énième réunion de bonnes intentions, même si  on nous présentera quelques bricoles comme des « avancées  majeures ». L'hypocrisie verte a encore de bons jours devant elle, et des jours chauds.

Bah,  vivement le « petit âge glaciaire » annoncé par la Nasa vers 2035… Au moins ça calmerait les ardeurs des écolos radicaux.

 


POUSSEE DE L’EXTREME-DROITE AUX PAYS-BAS

Geert wilders

 

La poussée d’extrême-droite se confirme dans l’Union européenne, élections après élections. La  Pologne fait exception et l’Espagne a gardé son gouvernement de gauche après un accord très controversé avec les indépendantistes catalans. Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV), formation d’extrême droite, est arrivé en tête aux élections législatives en obtenant 35 sièges sur 150. Pour autant le chef du parti, le célèbre Geert Wilders, n’est pas assuré de devenir Premier ministre.

Une poussée européenne.

La Hollande est un pays éminemment démocratique qui, pendant 13 ans, a été dirigé par un  centriste, Mark Rutte. On assiste à la montée des extrêmes droites en France (au moins dans les sondages), en Italie, en Allemagne, dans un contexte dominé par le problème de l’immigration et l'islamisme politique. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne pour cette raison et l’Italie a mis l’extrême droite au pouvoir. Mais les pourfendeurs de l’UE n’ont rien changé à la crise migratoire. Il est navrant de constater qu’un quart des Hollandais ait préféré l’aventure proposée par Gert Wilders au sérieux de Rutte. Si celui-ci arrivait à constituer un  gouvernement, ils s’en repentiraient aussi sûrement que les Britanniques.

D’autres coalitions sont possibles.

Le triomphe de Wilders est relatif. Les autres partis, dans cette représentation nationale très morcelée par la proportionnelle, ne sont pas pressés de faire alliance avec lui. Les écologistes obtiennent 25 sièges, le centre droit 24. Comme on le voit, d’autres coalitions sont possibles. La victoire de Wilders, qui s’est agité comme un beau diable pour être enfin reconnu, risque de retomber comme un soufflé. Les grandes démocraties se gouvernent au centre. Mieux : quand l’extrême droite arrive au pouvoir, comme en Italie, elle fait des choix centristes.

De l’eau dans le vin extrémiste.

La réalité, c’est l’invasion lente mais sûre de l’Europe occidentale par les extrêmes qui inquiète  une part croissante des électeurs européens. L’immigration mal contrôlée, exaspère  et fait craindre une perte d’identité. Mais que faire, alors que Georgia Meloni, présidente du conseil des ministres italien démontre tous les jours qu’elle n’est pas plus efficace dans la crise migratoire que ses prédécesseurs.  L’autre réalité, c’est que,  quand ils accèdent au pouvoir, les gouvernements dominés par l’extrême-droite, se plient à la discipline européenne et restent liés à l’OTAN. 

À quoi sert-elle alors ?

C’est vrai pour la France, même si le raisonnement semble traduire l’illusion d’une continuité. Marine Le Pen a déjà renoncé à la récupération des instruments de la souveraineté française. Elle  espère  ainsi augmenter ses chances de conquérir le pouvoir en 2027. Evidemment,  elle nie complètement être rentrée dans le rang. Ce qui ne l’empêchera pas d’appliquer les directives européennes. Dans ce cas, on sera en droit de se demander en quoi elle est différente de la droite classique. On risque d’assister au scénario classique : elle peut conquérir le pouvoir pour, ensuite, trahir son propre discours. Elle ne serait pas la première à annoncer une politique pour en faire une autre, une fois qu’elle aura été élue.

Un signal à prendre en compte.

Le résultat hollandais arrive à quelques mois du renouvellement du parlement européen. Il est grand temps pour les droites modérées de prendre en compte le message envoyé par les électeurs dans les pays de l’Union : elles ont le devoir de s’organiser et de se rassembler  pour  aller à l’élection, d’autant plus que le scrutin est proportionnel, et d’ici là, promouvoir une réponse crédible pour endiguer la crise migratoire.  Ce travail est déjà commencé, mais une réponse commune forte est attendue. Il n’y a plus de temps à perdre !

 


GUERRE DE CIVILISATIONS ?

Chine_japon

 

Dominique de Villepin, avec sa  véhémence habituelle, a fait l’autre soir à la télé une brillante démonstration, voulant voir dans le déchainement au Moyen Orient une guerre  de civilisations : en gros  l’Islam contre l’Occident chrétien. Séduisant, car le conflit en a toutes les apparences.  A bien y regarder, ce n’est peut-être pas la bonne grille de lecture. Ne serait-on pas plutôt dans des conflits qui opposent le monde  démocratique aux anciens empires tombés entre les mains de régimes totalitaires  et prédateurs ?

Le  recul des démocraties.

C’est un fait : le nombre des démocraties  dans le monde ne cesse de diminuer, sans compter celles dites « illibérales », qui en gardent l’apparence mais sont en fait entre les  mains de régimes autoritaires qui « trichent » savamment pour garder  le pouvoir comme en Hongrie.

Les dangers qui les menacent sont nombreux, à commencer par les réseaux sociaux.  On a vu comment des « fermes à trolls », pilotées par exemple par la Russie, sont intervenues à coups de « fake news » dans  des élections  en Europe pour favoriser le candidat qui convenait au Kremlin, comme en Slovaquie dernièrement. La  toxicité des réseaux sociaux pour les démocraties libérales n’est plus à démontrer : ils dissolvent la vérité dans un flot de fausses allégations et contribuent à discréditer l’action des élus au profit des thèses complotistes. Le système démocratique est sapé de l’intérieur.

Ce n’est pas  la  seule menace. Il faut prendre  en compte l’idéologie wokiste, importée des  Etats-Unis, qui pénètre les rouages intellectuels de nos sociétés occidentales avec les thèses obscurantistes, héritées du gauchisme soixante-huitard, qui visent à détruire  la  pensée des Lumières au profit d’une analyse toxique qui mélange toutes les oppressions dont le  « méchant blanc » serait à l’origine et l’auteur. L’intersectionnalité des luttes remplace alors l’universalisme républicain qui sert de socle à la République et cherche à détruire la laïcité  qui garantit la cohésion nationale. 

Le terrain est ainsi préparé pour l’islamisme politique et toutes ses exigences en contradiction avec les  lois de notre pays. Ailleurs en occident on a choisi la voie du communautarisme, ce qui, d’évidence, conduit  au déni d’intégration et augmente le péril démocratique libéral. L’immigration devient donc un enjeu  majeur : si nous n’arrivons pas à la contrôler, c’est le régime politique des pays européens et leur manière de vivre qui sont directement appelés à disparaître.

Enfin, dernier danger et pas le moindre, le populisme, cette version avilie du débat démocratique, prospère sur cette situation d’affaiblissement, profitant de toutes les  causes précédentes auxquelles s’ajoutent les erreurs de gestion avec un endettement massif, et  de l’effondrement des partis traditionnels qui en résulte.

Cette situation de recul  se mesure à l’ONU où les démocraties libérales sont  minoritaires dans l’assemblée générale et mises en échec par les droits de veto au Conseil de Sécurité. C’est ainsi que le « machin »  a fait preuve d’une relative discrétion quant aux exactions des Russes  en Ukraine (veto russe) et s’est déchaîné contre Israël en faveur du Hamas … Cherchez l’erreur.

Un colonialisme peut en cacher d’autres.

Pour concrétiser le rejet de l’Occident « dominateur », les pays qui veulent imposer leur domination ou étendre leur empire ont constitué une sorte d’auberge espagnole qu’ils ont nommé  « Sud global ». Loin d’être une coalition, il s’agit plutôt d’un conglomérat de puissances plus ou  moins grosses qui jouent chacune leur partition, n’étant d’ accord que sur un point : le rejet de l’Occident à qui elles reprochent son colonialisme passé et de qui elles dénoncent son « néocolonialisme » même quand ce sont elles  qui appellent leurs anciens tuteurs à la rescousse.

Le  « Sud global » est une expression commode derrière laquelle  se cachent des régimes prédateurs qui s’appuient sur toutes les formes d’obscurantisme, et au moins deux colonialismes avérés : celui  de la Russie avec la déstabilisation des pays de l’Afrique francophone avec l’aide de Wagner dont l’aide pour se débarrasser de l’ancien colonisateur est assortie du pillage de leurs richesses en or et diamant  et la tentative de reconquête des anciennes marges européennes de l’URSS qui explique la guerre en Ukraine ;  celui de la Chine avec les fameuses « routes  de la soie » qui ne sont autres qu’un assujettissement pour s’emparer des ressources convoitées pour son propre développement en Afrique et partout dans le monde. Les deux régimes ont en commun la  dictature totalitaire, d’une clique cleptocrate pour l’une, du parti communiste pour l’autre. Ces deux pays prétendent au leadership mondial.

Pour compléter le tableau, il faut ajouter la Turquie d’Erdogan qui rêve de reconstituer l’empire ottoman, et qui a quasiment mis fin à la  République d’Ataturk en s’appuyant sur l’obscurantisme religieux, l’Iran Chiite qui rêve de dominer le monde  musulman, l’Inde qui joue sa  propre partition mais qui glisse vers un totalitarisme hindouiste. Chacun entraîne dans son sillage des pays plus ou moins  vassaux  tenus à la gorge financièrement. Tous ces pays ont en commun  des régimes qui s’accaparent les richesses sur le dos de leurs peuples en les maintenant dans l’obscurantisme et la suppression de la  liberté de penser, qu’il soit communiste ou religieux. Ils sont animés  par la nostalgie d’un passé révolu depuis  longtemps.

Quant aux pays arabes, particulièrement ceux du golfe, ils ont trop besoin de l’Occident pour écouler leur pétrole  et maintenir leurs  ressources pour s’en séparer franchement, ils jouent donc sur tous  les tableaux au gré de leurs intérêts bien compris.

Le mythe de l’occident faible.

Si on y regarde de plus près, le Sud global rassemble des  économies disparates et fragiles. La  Russie est en train de se détruire. Elle présente au monde le visage d’un pays sous-développé si on excepte Moscou et Saint-Pétersbourg, avec le PIB de l’Espagne. Elle a pour elle d’être une puissance nucléaire ce qui est suffisant pour asseoir sa capacité de nuisance. L’autre grand de ce conglomérat, c’est la  Chine. Son développement est cassé depuis l’arrivée au pouvoir de XI Jinping  qui a remis au goût du jour la  dictature économique du PC avec tous les inconvénients que l’on connaît bien depuis la chute de l’URSS. Si on prend en compte la gestion catastrophique du Covid et sa pyramide des âges, il est désormais certain qu’elle ne sera jamais la première puissance  mondiale. La Turquie d’Erdogan connaît une déroute financière, seule peut-être l’Inde semble avoir un avenir plus prometteur,  bien que le pays soit plombé par sa croissance démographique. L’amérique latine est loin d’être tirée d’affaire…

Etats-Unis, Europe, d’un côté, Australie, Japon, Corée du Sud, Taïwan de l’autre, ce que l’on appelle l’Occident assez improprement présente certes des faiblesses,  mais peut mettre sur la table encore de solides atouts. La puissance financière du dollar  n’est  pas près d’être détrônée, la recherche, la technologie, la qualification des  populations, les infrastructures sont autant de points d’appuis qui permettent de rebondir et compensent largement les faiblesses. Leur PIB cumulé reste  solide,  même s’il passe par des périodes de moindre croissance. Cette partie du monde là n’a pas dit son dernier  mot. Et il faudra compter  encore avec pendant quelques décennies. Merci Poutine : la guerre en Ukraine l’a sortie de sa torpeur.

Plus qu’une guerre de civilisations, c’est une guerre des pays oppresseurs contre les régimes démocratiques qui les gênent, car avec la mondialisation de l’information par internet, il est de plus en plus difficile de  maintenir comme autrefois des barrières étanches pour maintenir le conditionnement du cerveau.

 


NON A L’ANTISEMITISME !

Braun pivet  Larcher

C’est un appel hautement symbolique et solennel à la hauteur de l’enjeu.

Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, et  Gérard Larcher, Président du Sénat convient la population à une grande marche qui aura lieu dimanche entre le siège de l’Assemblée et celui du Sénat. La  vague d’antisémitisme qui déferle sur notre pays ne correspond pas au visage de la France. Tous  les  partis s’associent à l’appel sauf LFI, comme par hasard. Il faut que   les  Français répondent massivement par leur présence.

Le niveau d’antisémitisme n’a jamais été aussi élevé depuis la Seconde Guerre mondiale, ce qui devient intolérable. L’initiative des deux présidents est donc la bienvenue. Elle participe à une prise de conscience de ce qui s’est passé le 7 octobre dernier en Israël et qui reste perçu par l’opinion publique comme un épisode de plus dans le conflit israélo-palestinien. Ce n’est pas un épisode, mais un tournant historique dans la vie d’Israël qui doit obtenir la libération des quelque 240 otages et rassurer les Israéliens sur leur sécurité, largement compromise depuis l’assaut du Hamas, et éradiquer de Gaza, si c’est possible, le terrorisme .

Il est  inutile de rappeler ici l’horreur vécue par les Israéliens le 7 octobre. Il  n’est pas question non plus d’ignorer la souffrance de la population gazaouie. Simplement, la France ne peut pas tolérer le racisme quel qu’il soit.  Il est essentiel que s’unissent les forces démocratiques. Tous les partis politiques, sauf LFI, ont répondu « oui » à l’appel des deux présidents. La position inspirée par l’islamo-gauchisme est une mauvaise farce qui inverse les principes sur lesquels notre société est organisée. C’est  aussi insupportable.

Au-delà, comme en atteste les sondages, les Français doivent montrer qu’ils sont unanimes, au moment où l’Etat juif vit une tragédie,  pour condamner les trop nombreuses manifestations d’antisémitisme, parfois organisées de très loin, qui s’expriment sur les  murs  et sur les réseaux sociaux. La  meilleure réponse  à apporter au machiavélique Mélenchon et  à tous ceux qui voudraient alimenter  un antagonisme communautaire en France,  c’est  la foule qui répondra à l’appel de Braun-Pivet  et de Larcher !  

Vive  la République !


LA POLOGNE MONTRE LA VOIE…

Proportionnelle 3

 

Le  pire n’est jamais inéluctable. 

La  victoire de  la droite libérale  en Pologne face  aux extrémistes du PiS nous montre qu’il est toujours  possible de conjurer le mauvais sort.  A condition de s’organiser convenablement.

La dernière enquête IPSOS nous  apporte  des éléments de réflexion qui devraient inviter  les partis de la droite et du centre à gamberger. Elle nous montre  une évolution du regard des Français  sur les forces politiques. Jusqu’à il y a peu, En dépit de sa progression électorale constante, le Rassemblement national gardait une mauvaise image. Il restait perçu comme un parti inquiétant, distant et peu compétent. Cette nouvelle enquête témoigne d’une évolution nette le concernant, tandis qu’une évolution inverse s’effectue concernant la France Insoumise. Ainsi, pour la première fois, LFI est considérée comme plus «dangereuse pour la démocratie» que le RN (57 % contre 52 % alors qu’il y a trois ans, c’était nettement l’inverse (61 % pour le parti lepéniste, 51 % pour le parti mélenchoniste). De même LFI «attise la violence» pour 60 % des sondés contre «seulement» 52 % pour le RN. Le Rassemblement national est jugé de moins en moins d’extrême-droite (12 points de moins qu’il y a sept ans) ou xénophobe (11 points de moins). En positif il est regardé comme étant plus proche des préoccupations des Français (29 % en 2020, 40 % aujourd’hui), et surtout « capable de gouverner le pays » (25 % en 2017, 34 % en 2021, 44 % en 2023). Ce dernier « item » est capital pour Marine Le Pen. Car si, en dix ans, elle a gagné la bataille de la « dédiabolisation » , elle gardait un très fort déficit de crédibilité. Elle est en train de le combler. Plus encore, de toutes les forces politiques d’opposition représentées à l’Assemblée nationale, le RN est celui dont le « comportement à l’Assemblée nationale » est le plus approuvé : 37 %,  loin devant LR (28 %), les Verts ou le PS (27 %) et le PC et LFI (23 %).

Le RN comme alternative.

Cette enquête a été effectuée avant les événements qui ont embrasé le Proche Orient et l’assassinat de Dominique Bernard à Arras. Inutile de dire que c’est de nature à renforcer encore un  peu  plus l’avenir électoral du RN. Il convient donc de prendre au sérieux la  possibilité de Marine Le Pen de gagner à la Présidentielle. Il s’agit  d’abord de bien comprendre la  stratégie qui l’amène à ce statut de présidentiable qui lui échappait jusqu’alors.

Elle le doit :

. à sont travail propre, sur son discours, son image, ses élus. Dix ans dans de «dédiabolisation» produisent des fruits.

. à la comparaison avec LFI, car, notamment depuis les débuts de cette législature, les mélenchonistes se sont fait remarquer par leurs outrances, leurs dérapages, leurs injures. Le mistigri de la radicalité et d’une forme d’incompatibilité avec les règles de la vie démocratique a changé de camp et le RN en profite.

. enfin à l’usure du macronisme au pouvoir. En 2017, et même encore en 2022, Emmanuel Macron a terrassé Marine Le Pen sur le sérieux et sa capacité présumée à gérer le pays. Les échecs ou les limites du bilan présidentiel rendent moins dirimantes celles du projet lepéniste. La déception suscitée par ceux qui gouvernent offre au RN le bénéfice du doute.

La séquence, dans laquelle nous sommes encore, a achevé de faire tomber les masques mélenchonistes. Même une partie de leurs alliés décrètent l’impossibilité de travailler avec eux. La Nupes est  en train de voler  en éclat. De l’avis quasi unanime Les « Insoumis » sont sortis de ce fameux « champ républicain », expression bien commode qui n’avait jusqu’alors d’autre visée que d’en exclure le Rassemblement national.  Lequel RN s’est montré à l’inverse irréprochable et inattaquable. Ce qui s’est passé cette semaine est comme l’amplification de ce que l’on constate depuis dix-huit mois.

Mais en politique,  rien n’est jamais irréversible.

Et les résultats des élections polonaises nous le montrent. Il convient donc de regarder de près comment les partis modérés  s’y sont pris pour battre l’extrême-droite.

La Coalition civique, dirigée par Donald Tusk, l’ancien président du Conseil européen, a obtenu un score honorable de 31%. Le parti centriste dispose de solides alliés pour former un gouvernement pro-UE dans les prochaines semaines. En effet, avec 14% de soutien, la « Troisième Voie », une alliance entre démocrates chrétiens et agrariens, obtient un score remarquable. Elle a séduit les électeurs modérés, épuisés du duopole entre centristes et nationalistes conservateurs. Enfin, la gauche, a été suivie par 8,6 % des Polonais.  Elle espérait sans doute un meilleur score, mais elle entend porter sa voix progressiste, laïque et sociale dans un pays où le droit des femmes a été mis à mal. Selon les projections, ces trois formations devraient obtenir ensemble 239 députés sur 460 possibles, synonyme de majorité à la Diète. D’après la Constitution, le président de la République, Andrzej Duda, est dans un premier temps chargé de désigner le parti qui va tenter de former un gouvernement. Issu du PiS, le président Duda devrait logiquement assigner son camp à la tâche. Avec 196 députés sur 460  dans la nouvelle Diète, le parti Droit et Justice doit persuader 35 autres parlementaires de collaborer pour former une majorité. Un scénario impensable car aucun parti ne souhaite mener un dialogue avec les nationalistes conservateurs. Certes, on peut estimer que le PiS paie son usure depuis 8 ans qu’il est au pouvoir, ce qui ne serait pas du RN en France. Il est difficile de comparer les contextes des deux pays, évidemment, mais la chose certaine qui ressort, c’est que si un barrage  peut être construit pour empêcher le parti de Marine Le Pen d’arriver au pouvoir, c’est autour de la droite modérée (LR)  et des partis centristes qu’il peut s’organiser. Reste à trouver le Donald Tusk, susceptible de redonner le moral aux Français et de les mobiliser.

A bon entendeur, salut !

 


LA CHINE EN PANNE

Chine xi-jinping

 

Le déclin est bien  là.

N’en déplaise à Xi le bouffi, l’économie chinoise est aujourd’hui confrontée à une vague de fermetures d’entreprises et de retraits de sociétés étrangères ? Les investissements se contractent, les exportations, comme les  importations sont à la baisse.  La  consommation des  ménages est nettement insuffisante, les problèmes de surendettement explosent, le chômage s’envole et les recettes  publiques connaissent une hémorragie inquiétante. Les trois  moteurs de  l’économie que  sont les  investissements, les exportations et la  consommation sont tous en berne sinon au point mort.  Ne cherchez pas à qui la faute ! Les trois moteurs d’aujourd’hui sont le bureau national des statistiques, le  département central de la propagande et l’agence de presse officielle Xinhua ! Désormais c’est l’idéologie et  la  main de fer du PCC qui pilotent, donc pas de surprise. L’idéologie ne se trompe  jamais, la  liberté n’a plus le droit de cité, et la corruption fait le reste.

La fin de la libéralisation.

La Chine qui est devenue la deuxième économie du monde a connu une période  faste après le lancement de la  politique dite « de réforme  et d’ouverture »  avec Deng Xiaoping. Les Etats-Unis sont devenus l’une des principales forces motrices du développement de la Chine, en lui accordant la  clause de la nation la  plus favorisée et en soutenant son adhésion à l’OMC, surtout en ouvrant leur marché à de nombreuses marchandises chinoises. Les  entreprises américaines ont investi massivement en Chine en transférant des technologies de pointe.  Mais ces dernières  années, « l’Empire  du Milieu »  s’enfonce dans une spirale  descendante  et le fond du problème est avant tout d’ordre politique.

Le retour du communisme stalinien.

En effet, l’ère de Xi Jinping est marquée par un retour du parti qui dirige tout dans tous les domaines. La création de comités et de cellules du parti dans les entreprises,  y compris les sociétés étrangères, réduit à néant leur autonomie. Les exécutifs locaux considèrent les entreprises privées comme  des vaches à lait en utilisant les procédés les  plus vils, arrêtant leurs dirigeants ou confisquant leurs  marchandises sans raison … Le retour du culte de la  personnalité, avec la  censure qui l’accompagne, fait le reste. Cela  laisse  le champ libre à tous ceux qui font abstraction des  lois du marché, des sciences, de  la nature et  même de la  géopolitique, avec de lourdes  conséquences sur le  plan économique. La politique « zéo covid »  en est un bon exemple. La nouvelle orientation diplomatique, marquée par l’arrogance : « la Chine montre la direction à suivre au reste de l’humanité ! » a conduit à des relations sino-américaines à leur  plus bas niveau depuis des décennies ; celles  avec l’Union européenne, le Royaume-Uni,  le Japon, la  Corée du sud, l’Australie et le Canada connaissent un creux jamais atteint depuis des dizaines d’années.  A cela s’ajoutent l’accent  mis sur les valeurs fondamentales du marxisme, le rapprochement avec Moscou, le reniement des engagements sur Hong Kong  et les manœuvres en vue d’une réunification par la force de Taïwan. Le résultat, c’est que la Chine se coupe  peu à peu des capitaux, des technologies et des  marchés américains et occidentaux,  provoquant logiquement et inévitablement une forte contraction de l’économie chinoise, accompagnée par  une explosion du chômage et faisant replonger dans la  pauvreté une grande partie de la population.  Mais le régime  proclame : « Le  marxisme, ça fonctionne ! »  .

Le but poursuivi est simple. 

Il est le même que du temps de Mao : le seul but est de préserver la pouvoir du parti communiste, ce qui ne peut qu’amplifier les tensions sociales générées  par un système politique stalinien qui se sclérose.  Et de fait la corruption se retrouve à tous les niveaux et dans tous les domaines, encouragée par un pouvoir absolu sans supervision, sans encadrement ni contrepoids. Elle  touche l’administration, l’armée, le système judiciaire, l’industrie médico-pharmaceutique, l’éducation, l’ingénierie… et accompagnée par son cortège de purges et de boucs émissaires. En Chine il arrive qu’on disparaisse, qu’on passe à la trappe. Avec les mêmes erreurs que du temps du « gosplan soviétique » : la  crise immobilière avec ses villes fantômes et  ses centaines d’immeubles vides est à cet égard emblématique de ce  que la  « centralisation démocratique peut produire » !  Et un résultat inattendu : déboussolés par ces difficultés économiques les jeunes affluent vers les temples  bouddistes et taoïstes au grand dam de  Xi le bouffi qui ne comprend pas  ce qui les motive ! Aussi faut-il craindre un regain d’agressivité du gouvernement chinois qui pourrait être tenté de cacher ses déboires économiques par une exacerbation nationaliste.

Le seul remède à cette descente aux enfers serait une réforme  politique avec la mise en place d’une véritable démocratie.  Mais c’est une autre histoire. Néanmoins, une  chose est certaine : aux difficultés économiques, s'ajoute le déclin démographique, et la Chine ne sera jamais la première puissance  mondiale comme  d'aucuns l'annonçaient !

 

 


L’IMPUISSANCE DE L’EXTRÊME DROITE !

Migrants Lampedusa

 

Avec  l’affaire de Lampedusa, l’idée  m’était venue d’écrire un article sur le thème.  Mais je  lis dans le Figaro l’excellent texte de Vincent  Jeanbrun, Maire de l’Hay-les-Roses. Comme je ne ferai pas mieux, je vous  le livre.

 

« Nul besoin d’aller jusqu’en Italie pour constater l’impuissance de l’extrême droite »

« Six mille vies échouées sur le sable d’une petite île au sud de l’Italie. En quelques jours, Lampedusa est (re)devenue le cœur symbolique d’une Europe divisée, cristallisant les tensions mais aussi et surtout les postures, des effets de manches autoritaires aux proclamations des éternels tartufes transis d’humanité, pour peu que la cause soit loin de chez eux. Car, après l'afflux de migrants, s’est bousculé derrière eux le traditionnel cortège de journalistes en quête de l’image choc, de politiques aux formules qui claquent et de leurs traditionnels commentateurs relayant abondamment les informations, vraies ou pas (pour peu qu’elles soient marquantes…) Le tout devant les yeux résignés des 6000 habitants de cette île jadis calme et dont le nom résonne désormais comme le symbole de l’immigration incontrôlée, des vies dévastées et d’une Europe à la dérive, plus divisée que jamais.

Dans mon village familial, perché dans les montagnes du Frioul, les discussions vont bon train. On y craint la « submersion », on y prononce désormais l’expression de « grande sostituzione », directement importée des vocables de l’extrême droite française ; preuve malheureuse que notre influence culturelle n’a pas tout à fait disparu, même en matière de théories déclinistes. Au téléphone, mon cousin me raconte que ce midi, un voisin attablé au café du village s’exclamait : « Si même Meloni n’arrive pas à les repousser, qui va le faire ? » Et, au fond, ils sont nombreux à penser comme lui, en Italie comme en France.

Le  constat de l’impuissance.

Car plus que la compassion, l’inquiétude, la peur de disparaître ou de se compromettre, le sentiment qui domine, c’est l’impuissance. L’impuissance d’une politique : celle De Giorgia Meloni, élue présidente du Conseil italien il y a un an, instantanément devenue l’égérie de l’extrême droite européenne, prônant une fermeté sans faille sur l’immigration et qui apparaît aujourd’hui dépassée, prise au piège de sa propre rhétorique incendiaire. Comme tous les candidats d’extrême droite, elle s’appuyait sur des diagnostics lucides, proposait des solutions simples et désignait un ennemi consensuel : l’Europe. Celle qui déclarait il y a quelques mois encore avec une éclatante confiance « si je gagne, pour l’Europe, la belle vie, c’est terminé » se voit aujourd’hui contrainte d'appeler au secours  l'Union européenne, affirmant être soumise à une pression migratoire « insoutenable », et appelant à « affronter le problème de manière pragmatique ». Pire, la  voilà qui accueille sur place la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, scellant ainsi la « normalisation » de ses relations avec les institutions européennes.

Des solutions qui n’en sont pas.

La promesse, pourtant projet phare de sa campagne, d’instaurer un « blocus maritime » contre les migrants et de « briser le trafic d’êtres humains en Méditerranée » semble bien lointaine. Pas plus que Donald Trump n’aura construit son « mur » à la frontière mexicaine, pas plus que Viktor Orban n’aura fait adopter son « référendum anti-immigration » en Hongrie, les déclarations martiales de la candidate Meloni n’auront pas suffi à protéger les Italiens d’une immigration devenue incontrôlable. Pire, si les Italiens ont appris à ne pas croire aux promesses trop « belles » pour être vraies, l’extrême droite comptait au moins sur l’effet symbolique de l’élection d’une candidate si radicalement hostile aux migrants pour créer un effet dissuasif. Résultat : depuis le 1er janvier 2023, plus de 100.000 migrants ont franchi illégalement les frontières italiennes. C’est deux fois plus que sur la même période en 2022.

Marion l’opportuniste.

En débarquant par le premier avion sur l’île de Lampedusa, Marion Maréchal – qui est à un bateau de migrants ce qu’un papillon de nuit est à une lanterne un soir d’été – avait sans doute à cœur de fanfaronner devant une si belle occasion de démontrer combien l’immigration illégale qu’elle dénonce – à raison – était le péril de notre civilisation. Elle en aurait presque oublié ses propres déclarations, jugeant que « la victoire de Meloni protéger(ait) les Français de l’immigration ». Clairvoyant. Accordons-lui de ne pas avoir été seule au club des admirateurs de Giorgia Meloni. Jordan Bardella, des étoiles dans les yeux, déclarait après son élection : « Les peuples d’Europe relèvent la tête et reprennent leur destin en main. »

Les Dalton de la  droite dure.

Bardella, Zemmour, Le Pen, Maréchal : les « Dalton » de la droite dure voyaient en elle l’espoir de prouver au monde et surtout aux Français qu’au-delà des discours, l’extrême droite était une solution fiable pour les protéger face aux crises migratoires. Pourtant, il n’est point besoin d’aller jusqu’en Italie pour constater quotidiennement l’impuissance de l’extrême droite au pouvoir. Pour ne prendre qu’un exemple, dans la commune du Luc, dans le Var, le maire RN a fait voter une charte par son conseil municipal en octobre 2017 : « Ma commune sans migrant. » À l’élégance s’est ajoutée l’impuissance lorsque, quelques moins plus tard, il accueillit une trentaine de migrants, dans un centre pour réfugiés. Nous sommes donc prévenus. Monsieur Bardella et Madame Maréchal, c’est Madame Meloni en pire. Jordan Bardella, c’est un colosse aux pieds d’argile. Marion Maréchal, c’est un tigre de papier. Ils ont un point commun : la parole sans les actes. Car comme souvent, l’extrême droite se nourrit des problèmes, pourvu qu’elle n’ait pas à les résoudre. »

Vincent Jeanbrun est maire de L’Hay-les-Roses, président du groupe Île-de-France Rassemblée à la région Île-de-France et porte-parole des Républicains.

En dehors du sujet de l’immigration, j’ajouterai que notre extrême-droite n’est pas crédible sur bien d’autres points de son programme, comme la proposition de remettre la retraite  à 60 ans. Alors braves citoyennes et citoyens, avant d’aller voter, comme par  exemple aux européennes, lisez bien ce qui est proposé, car rien ne pourra être tenu. Car bien évidemment , la  crise migratoire  ne  pourra être  contenue que pas  une politique européenne cohérente de l’ensemble des Etats de l’Union, et qui est en train d’être mise en  place.


L’INFO EN BREF

Iran voileIl y a un an !

 

Voici quelques brèves qui auraient pu vous échapper.

BCE.  La  Banque centrale européenne vient de nouveau de relever ses taux directeurs de 0,25% ce qui les  hausse à 4,75%. C’est la  10ème consécutive.  Elle pourrait constituer un frein supplémentaire à la  croissance européenne déjà en berne. Christine perdrait-elle la main ?

OPEP+. Le  cartel  pétrolier maintient la pression sur les cours du pétrole en limitant sa production  pour atteindre les 10$ le baril.  Un serpent qui se  mord la queue puisque le prix va produire une baisse de la consommation et si on y rajoute le ralentissement chinois, le  mauvais calcul  apparaîtra très vite.

UE. Ursula a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions chinoises sur les voitures électriques. Fin de la naïveté. La Chine  accuse l’Europe de  protectionnisme et menace de représailles : gonflée !

CHINE. C’est la 4ème mois consécutif de baisse des exportations. Et  avec le ralentissement de la consommation intérieure, les importations baissent aussi.  Rien ne va pour Xi le bouffi.

PACTE. Peu d’enseignants veulent travailler plus pour gagner plus. No comment !

BHARAT. L’Inde devrait bientôt changer de nom. Le  pays qui vient de dépasser  la Chine  en peuplement  connait aussi une forte croissance économique. Modi veut-il nous signifier qu’il  entend faire son beurre ?

ABSENT. En France, en 2022, 47% des salariés ont été absents au moins une fois au travail.

SENAT. 1800 candidats pour 170 sièges sur 348. Rappelons, seuls les  « grands électeurs votent ». Si je votais, ce serait pour la liste Piednoir… Au Sénat, il faut des élus  qui bossent !

35 Teq/hab. C’est l’empreinte carbone du Katar : 35 T de CO2 par habitant. Plus du double des Etats-Unis. En France on est  à 9 tonnes !

TRANS. Un gynécologue est poursuivi par une femme « trans » parce qu’il a refusé de l’examiner. Bah, évidemment, changer de genre, ça n’est pas changer de sexe.

INOX. Michel Drucker a 81 ans. 

ET DE 11 ! Elon Musk  est père d’un onzième enfant.  Le garçon se prénomme « Techno Méchanicus » (si, si !). Le papa ne dit pas si c’est une indication sur le mode de procréation.

 

 


"G 2" GROTESQUE A VLADIVOSTOK

Kim et poutine

 

Faute de G20, Poutine aura eu son « G2 ».

Et quel G2 : la rencontre de deux parias, l’un qui ne peut plus sortir de son pays parce qu’il est  poursuivi par le TPI pour crimes de guerre et contre  l’Humanité, l’autre qui dirige la  pire dictature à la surface du globe, soumis par l’ONU à de sévères sanctions internationales ! Y a-t-il quelque chose de plus grotesque que cette rencontre à Vladivostok entre Vladimir Poutine et  Kim Jong-Un ? Elle raconte l’abaissement de la Russie qui en est réduite à pactiser avec l’ennemi international numéro un.

L’abaissement de la Russie.

Le maître du Kremlin donne ainsi au monde l’image d’un chef d’Etat si contraint par son isolement qu’il en est réduit à aller chercher un allié microscopique jusque dans les profondeurs du totalitarisme et de l’indignité. Voilà la grande Russie qui rêve de faire renaître un tiers monde monté contre l’occident, avec un impérialisme qui n’est rien d’autre qu’une vaste organisation pour faire chanter les pays et forcer les plus pauvres à la payer d’une manière coercitive, acculée à s’acoquiner avec un dictateur paranoïaque pour se procurer les armes qui lui manquent et pouvoir faire face  au conflit qu’elle a déclenché avec l’Ukraine. On a vu avec quel faste Kim Jung Un a fêté les 75 ans de sa « République populaire », spectacle entièrement factice d’un  peuple de playmobiles  qui marchent au pas et à la  baguette mais qui en réalité crève de faim pour permettre à son maître de s’amuser  avec ses  missiles qu’il envoie quotidiennement en l’air. Le rendez-vous avec Poutine prend des  allures d’autant plus grotesques que le leader Nord Coréen s’y est rendu dans son train blindé extravagant, tellement lourd qu’il ne dépasse pas les soixante kilomètres à l’heure.

Le flirt de deux filous.

Poutine a attendu sagement Kim et, dès qu’ils se sont vus, ils n’ont parlé que d’ogives nucléaires, le dada de Kim, qui s’amuse à envoyer des fusées stratégiques dans le ciel du Japon et de la Corée du sud. Et voilà deux filous fiers de nous jouer la farce des retrouvailles. Poutine s’efforce de montrer sa munificence, et de ce fait Kim devient le chef d’un État  puissant. L’idéologie et la diplomatie n’ont rien à voir avec les intérêts bien compris des deux nations. Kim lâchera Poutine quand les chinois qui garantissent sa survie le lui ordonneront. Ils forment néanmoins une coalition de dictateurs particulièrement dangereux. Pendant qu’ils discutent, les conseillers de Poutine répandent des éléments d’information sur la capacité de Moscou à lancer de nouvelles agressions.  Au moins les choses sont claires : ce n’est pas Kim qui intéresse Poutine, c’est son arsenal d’armes et de munitions. Pour le dictateur nord-coréen, la lutte que mène Poutine en Ukraine est une « lutte sacrée contre l'impérialisme occidental ».  Le tout est de savoir comment ils vont contourner les interdits internationaux  pour que la Corée puisse  livrer la  Russie sans que les « gros yeux américains » ne le voient. En échange, la Russie   enverra un cosmonaute coréen dans l’espace et en remerciement, Poutine  a accepté une invitation à se rendre en Corée du Nord (pour voir son futur modèle de gouvernance ?).

Une fiction théâtrale.

Comment le vieux roublard du Kremlin et le jeune Kim qui se balade dans son train blindé pourraient-ils être crédibles ? Les images fournies par la télévision d’Etat, dont le ridicule le dispute au burlesque, sont suffisamment explicites : elles prêtent à rire tant  tout se passe comme s’ils jouaient une pièce de théâtre complètement fictive, avec des personnages dont ils campent fort bien les caractères et l’idiotie, quitte à ce que le monde se moque d’eux. Il n’empêche que les deux compères sont des gens très dangereux car ils ont la capacité de détruire le monde, y compris eux-mêmes. Ce qui les retient, c’est évidemment leur paranoïa, Poutine, physiquement lâche et tenant à une vie prospère ne donnerait sa place à personne et Kim qui n’osait même pas rêver de la reconnaissance  de son régime et des honneurs à lui accordés par la Grande Russie.

Deux pays privés d’avenir.

Il faut donc leur faire savoir que le droit international existe et que s’ils l’ignorent, ils paieront pour leurs crimes. L’idée même qu’on puisse négocier avec ces gens-là est consternante. Ils n’ont que du vent à vendre. Ils ont violé le droit pendant des décennies, le droit devra les aplatir. Et ce droit, c’est nous qui le possédons. Présidents-fantoches, dictateurs de pacotille, gangsters au pouvoir, ils tomberont, tôt ou tard, de leur piédestal. La Corée du nord n’a pas d’avenir tant qu’elle est dirigée par une marionnette, à l’ombre du dictateur chinois. La Russie n’a pas d’avenir si elle ne retourne pas au pluripartisme, maintient la détention politique et n’organise pas des élections libres. Le temps finira par faire son œuvre.

 


L’ACTU DE LA RENTREE EN BREF

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88% des Français sont partis en France, cet été.  Ils ont bien raison, puisque c’est, paraît-il, le plus beau pays du monde !

1 355 milliards d’€ dorment sur les comptes bancaires des Français… qui ne rapportent rien. Quand on y pense, c’est du gâchis : placés ne serait-ce qu’à 3%, ils rapporteraient 40 milliards !

C’est la rentrée :

Pour les enseignants, pas un ne percevra  désormais  moins de 2 000 € par mois, sans compter   les  apports supplémentaires s’ils adhèrent au « pacte » … bon, avec des heures sup, évidemment. Ce  qui n’empêche pas les  études sur  le niveau scolaire d’être déprimantes.

12 millions d’élèves reprennent aujourd’hui le chemin de leur établissement : 6,4 millions dans les écoles, 3,4 millions dans les  collèges, 2,2 dans les lycées dont 620 000 en lycées professionnels.

C’est aussi aujourd’hui qu’entre en application l’interdiction de l’abaya.

Le  tarif réglementé du gaz d’Engie va augmenter de 8,7% ce mois-ci.

Et l’inflation repart à la hausse à 4,8%

C’est aussi la rentrée pour les syndicats : ils appellent à la mobilisation le 13 octobre. La  solution c’est la manif’…  (On connait le refrain)

Ailleurs dans le  monde :

La  Chine reste en panne avec 0,8% de croissance au 2nd trimestre.  Et  ça risque de se prolonger. Le chômage des jeunes a explosé.  Tous les moteurs sont grippés et la   crise financière du bâtiment ne rend pas  la situation plus aisée. Deux raisons principales : la reprise en main de l’économie par le PC et la  réorientation vers  le marché intérieur. Avec  les effets  inévitables : paralysie des initiatives et corruption.  A cela s’ajoute la chute de la population active due au vieillissement. Résultat : fuite massive des capitaux (plus de  11 milliards de dollars au cours de la 1ère quinzaine d’août).

La dette de  la Chine s’élève à 18 000 milliards de dollars (300%  de  son  pib).  Heureusement elle est détenue par  la  Chine. Ce qui ne la met pas à  l’abri d’une crise financière par la faillite des banques. XI Jinping a  méthodiquement détruit les fondements des « 40 glorieuses ». Et comme l’idéologie ne peut pas  avoir  tort  …

La Russie peut remercier la Chine. Les banques chinoises sont venues à la rescousse des banques russes après la mise en place des sanctions post-invasion en Ukraine. Leurs prêts ont été multipliés par 4 en seulement 14 mois. Parallèlement, le commerce entre les deux pays a explosé pour atteindre un record de 185 milliards de $. Xi Jinping attendra probablement la fin du conflit pour présenter la note à son nouveau vassal, et compte  tenu de la situation de son pays, il ne fera pas de cadeau. C’est beau les économies contrôlées  par  les dictatures.

Aux Etats-Unis, les réserves d'épargne qui ont permis aux salariés américains de rechigner à revenir au travail et d'être plus exigeants en matière de rémunération se sont épuisées. Et les crédits à la consommation ont atteint des records. Plus le choix donc, il faut revenir travailler. Mais parallèlement à cela, la situation économique se dégrade : les entreprises de la tech licencient massivement et depuis quelques mois toutes les entreprises sont sous pression du fait d'une demande qui commence à s'étioler et elles recrutent beaucoup moins. Résultat : le  taux de chômage remonte à 3,8%,  et les créations d'emplois continuent à baisser sous la barre des 200 000 par mois alors que les créations d'emplois des mois précédents sont revues à la baisse. A suivre.

Ah, j'oubliais, c'est  aujourd'hui l'anniversaire de la création de  la IIIème République, le 4 septembre 1870  !


CE QUE LA MORT DE PRIGOGINE NOUS DIT DE POUTINE

Prigogine

 

Avec la Russie, on ne s’ennuie jamais.

Le chef de la milice russe Wagner, Evguéni Prigojine, est mort dans le crash de son avion privé. Prigojine a fait de son parcours sanglant une saga pleine d’effets extraordinaires et de rebondissements. Ce qu’il reste de sa tentative de putsch, du « pardon » de Poutine, de l’indifférence au danger du maître de Wagner, c’est l’image d’un avion qui a soudainement piqué du nez pour  s’écraser au nord-est  de  Moscou. C’est comme si, au cœur de la mafia russe, se déroulait un scénario implacable. Il aurait pu fuir, s’installer en Afrique, où il avait une armée et de l’or. Il a préféré s’exposer, par gloriole, pour ne pas quitter la scène, si bien qu’il n’a pas échappé à son destin. La Russie est un monde si particulier que non seulement la mort violente de Prigojine était attendue mais qu’en plus il n’existe pas d’autre moyen, pour les dirigeants de ce pays, de survivre après en avoir exécuté tant d’autres.

La vengeance est un plat qui se mange froid.

Sa mort brutale a des conséquences sur plusieurs continents. Ses mercenaires se sont battus sur le front ukrainien, avaient livré bataille en Syrie et en Libye et font le coup de feu en Afrique sahélienne. Ses fermes à trolls, des désinformateurs sur les réseaux sociaux, inondaient non seulement le continent noir mais aussi l’Europe et les États-Unis de leurs fausses informations. Il n’y a guère de doutes sur le fait que sa mort ait été une exécution froidement décidée, par Vladimir Poutine, évidemment. Prigojine invectivait et insultait publiquement l’état-major russe pour obtenir plus de munitions, avait lancé une compétition entre ses troupes et l’armée régulière. Mais il pensait que la victoire qu’il avait obtenue à Bakhmout, et à quel prix !, sa popularité dans les rangs due à sa gouaille et ses activités en Afrique, le rendaient intouchable. Il signa son arrêt de mort en lançant une colonne de blindés en direction de Moscou pour renverser, disait-il, l’état-major russe. L’humiliation fut mondiale pour Vladimir Poutine. Ses  condoléances hypocrites sonnent faux et ne trompent personne.

Wagner décapité.

Dans le crash sont également morts notamment Dmitri ­Outkine, le chef des mercenaires Wagner, ainsi que Valeri ­Chekalov, cerveau des opérations « civiles » du groupe. C'est toute la direction de la multinationale mafieuse qui a été décapitée d'un coup. Voilà  ce  qui justifiait la patience du tsar : il fallait un peu de temps pour monter le traquenard. Mais le délai a surtout permis d'anticiper les conséquences : recycler les mercenaires, rassurer la clientèle africaine, reprendre le contrôle des activités lucratives sous d'autres faux nez… Sauf que la façon dont Wagner et Prigojine se sont jetés sur une partie du continent africain ne peut pas être reproduite. Il faudrait remplacer la présence illégale d’une armée par un protocole d’accord diplomatique. En procédant à l’exécution de Prigojine, Poutine s’est tiré une balle dans le pied.

Le feuilleton russe n’est pas terminé.

La disparition de Prigogine et de ses principaux adjoints invite ceux qui se croient forts dans l'orbite du pouvoir à raser les murs. Mais que dit-elle d'un pays où un chef de milice est plus connu que le premier ministre et d'un régime qui en est réduit à dévorer ses propres membres ? La disparition anormale de ceux de l’élite russe qui  contestent les méthodes du Kremlin font une publicité négative à la Russie. Et c’est  un calvaire qui attend le maître du Kremlin : la réorganisation des Wagner, la guerre déplacée sur le territoire russe qui alarme la population, la chute du rouble, l’affaiblissement de l’économie... Et on peut avoir la certitude qu’il  va continuer de s’enfoncer dans l’erreur stratégique qui fait de la Russie un pays exsangue. Pire, les miliciens de Wagner, équipés militairement, peuvent se révolter et alors il faudra les décimer pour venir à bout du désordre pendant que la Russie continue à perdre son âme dans son atroce mésaventure ukrainienne. On peut même imaginer que si le FSB de Poutine est à l’origine du crash, le GRU dont Prigogine est issu voudra peut-être régler ses comptes. Tout semble sous contrôle, mais ce n’est qu’une apparence, car plus Poutine perd, plus il est menacé, plus il est féroce. De  sorte qu’il est condamné à mort, non par une Cour de justice, mais par son propre caractère. En toute logique, on peut donc prévoir que Poutine, un jour, sera assassiné à son tour.

En attendant, les Ukrainiens, eux, se réjouissent de la disparition d’un de leurs principaux bourreaux russes.


FOCUS SUR LES BRICS

BRICS

 

Les BRICS vont tenir leur sommet annuel du 22 au 24 août à Durban. Il est peut-être  utile de  rappeler de qui on parle.  Le terme BRIC a été inventé en 2001 par… la banque américaine Goldman Sachs, pour désigner les principaux pays émergents : Brésil, Russie, Inde et Chine.  Le  S de  South Africa  a  été ajouté  plus récemment. En 2009, ce nom devient officiel avec le premier sommet.  L’objectif  alors est de  concurrencer le G7, l’hégémonie du dollar, et peser davantage dans les institutions internationales. Il faut bien comprendre que malgré leur poids démographique (41 % de la population mondiale), les BRICS ne disposent actuellement que de 15 % des droits de vote à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI). Le  sommet de Durban a commencé  à faire parler de  lui en raison de l’impossibilité de Poutine d’y représenter es-qualité la  Russie  en raison du  mandat d’arrêt international lancé contre lui par  la CPI dont l’Afrique du Sud a ratifié  l’existence. .. et serait donc dans  l’obligation de l’arrêter !                   

Bric… à brac.

Mais si les BRICS peinent à se faire entendre, s’ils n’ont jamais réussi à bouleverser l’ordre international jusqu’à aujourd’hui  et si les analyses utilisent de moins en moins ce terme, c’est parce que les dissensions sont importantes entre les pays qui composent le regroupement. Ils ont du mal à montrer un front uni et à peser d'un seul bloc car les tensions sont notamment très fortes entre la Chine et l’Inde, des tensions économiques mais aussi territoriales. Et la Russie a reçu peu de soutien du groupe dans sa guerre contre l’Ukraine et les sanctions de l’Occident. On observe aussi que le Brésil et l’Afrique du Sud pèsent peu dans les échanges. Ajoutez à cela des économies divergentes, qui ont vécu de manière assez différente les derniers chocs tels que Covid, crise énergétique, inflation alimentaire, …  et vous obtenez un vrai bric…. à brac.

Un sommet pour relancer.

Aussi le prochain sommet annuel des BRICS sera peut-être l’occasion de les  remettre au centre de l’échiquier. Tout d’abord parce que, pour la première fois de l’histoire, la part des BRICS dans le PIB mondial dépasse de peu celle du G7 (31,5% contre 30,7%). Ensuite parce que seront discutés lors de ce sommet deux projets cruciaux pour les pays émergents : l’élargissement du groupe à d’autres pays, et la création d’une monnaie unique.

L’élargissement.

Selon un porte-parole du groupe, treize pays ont présenté des demandes officielles d’adhésion au groupe des BRICS, et six autres l’ont fait de manière informelle. Parmi les candidats l’Iran, l’Arabie saoudite, le Venezuela, l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Mexique, ou encore l’Argentine.
La question de l’élargissement des pays membres des BRICS y sera prioritaire, mais les 5 pays fondateurs semblent déjà en désaccord. L’Inde s’y oppose et prône plutôt un dialogue, au contraire de la Chine pour qui cela renforcerait la stratégie des nouvelles routes de la soie. La Russie est également pour l’élargissement, d’autant qu’un des critères d’adhésion est le « non-alignement des candidats à la politique des sanctions contre un membre des BRICS ». De son côté le Brésil est contre et craint que le groupe ne perde de sa « stature », si d’autres pays y accèdent.

Une monnaie commune.

C’est un serpent de mer : une monnaie des pays émergents pour concurrencer le dollar. La Chine en rêve en proposant la sienne comme support. On en entend parler depuis des années, sans voir d’avancées concrètes. Mais il semble que les BRICS soient décidés à étudier sérieusement le dossier cet été. Cette nouvelle monnaie de réserve pourrait être basée sur l’or. Un choix loin d’être anodin puisque depuis plusieurs années la plupart des banques centrales achètent de l’or pour diminuer leur exposition au dollar. Toutefois, le choix de l’or ne fait pas vraiment l’unanimité au sein des BRICS, certains préféreraient une monnaie adossée sur un panier de leurs monnaies nationales. Pour réussir leur projet, les principaux pays émergents vont donc devoir s’accorder et mettre leurs divergences de côté, pour montrer un mur de « BRICS… » sans aucune fissure !

A suivre avec intérêt, donc !

 


LE CAS TRUMP

Donald Trump

 

Sidérant.

C’est quelque chose qui me sidère et reste incompréhensible à mon entendement. Donald Trump a rebondi dans les sondages de façon fulgurante : il devance son principal rival, Ron DeSantis, gouverneur de Floride, de 35 points. Cette formidable position devrait, en bonne logique, lui assurer une nouvelle candidature républicaine en 2024. Pourtant il est poursuivi par la justice américaine dans trois cas graves : le recel de documents classifiés, la mise à sac du Capitole le 6 janvier 2021 qu’il a appelé publiquement de ses vœux et une affaire de corruption, celle où il a demandé que les dirigeants de la Géorgie lui trouvent quelque 20 000 suffrages qui lui manquaient. Paradoxalement, ses démêlés avec la justice ne l’empêchent pas d’être éligible. Les États-Unis se dirigent en conséquence vers une crise de régime, les Américains courant le risque d’être gouvernés par un président en prison. Mais comment ne voient-ils pas qu’ils ont affaire à un personnage sans foi ni loi !

Ailleurs, il aurait déjà perdu.

Le procureur, qui se concentre sur l’assaut contre le Congrès, Jack Smith, a déclaré qu’il voulait aller vite pour que Trump ne tire pas profit des manœuvres de diversion inventées par ses avocats. Une façon de dire que le calendrier de la justice épousera celui des élections. À tort ou à raison, Trump est convaincu que ses partisans ne cèderont pas aux procédures judiciaires et qu’ils lui resteront fidèles même s’il est condamné. Dans n’importe quel autre  pays, Trump aurait déjà perdu la partie politique. Le seul espoir que peuvent nourrir les démocrates est que l’électorat trumpiste finisse par se lasser non seulement d’une condamnation mais aussi d’un agenda judiciaire interminable qui l’empêcherait de facto de gouverner après son élection. Et pourtant, du côté républicain, la machine s’essouffle. Les élus ont peur de se dresser contre Trump et la partie de l’électorat conservateur qui n’est pas séduite par Trump se crispe à chaque fois qu’un nouveau chef d’accusation fait surface, mais au fond elle n’aime pas l’homme qu’elle doit défendre.  Le parti républicain, en réalité, aimerait ardemment tourner la page sur laquelle Trump écrit sa ridicule histoire. Ce marasme de droite laissera des traces profondes et conduira sans doute à une redéfinition des valeurs conservatrices, une fois Trump condamné et la dérive droitière qui sévit depuis le « Tea Party » des années 90, sera remise en question.

Une nouvelle élection serait une catastrophe.

On tremble à l’énoncé des catastrophes économiques, environnementales et diplomatiques qu’entraînerait l’élection de Trump. On pense notamment à l’abandon de l’Ukraine par un président isolationniste qui trouve des vertus à Poutine comme il en trouvait naguère au roitelet de Pyong-Yang, Kim-Jong-un, qui envoie des missiles intercontinentaux au-dessus de la tête des Japonais pendant que son peuple est éreinté par les privations et parfois par la famine. Ce diable d’homme se croit tout permis parce que les faits qui l’accablent n’ont jamais diminué la popularité dont il bénéficie auprès de la moitié des Américains séduits par le cynisme et le mensonge. Il n’y pas de tare qui freine son ascension et même son absence de morale semble un atout. Il s’appuie sur un populisme complotiste qu’il ne cesse d’alimenter. Cette évolution de la démocratie américaine serait impossible si l’électorat avait compris que la carte Trump est celle de la mort. Partout où se soulèvent des foules enthousiasmées non par un homme mais par ses vices, le danger est d’autant plus grave qu’il est contagieux.

Le  problème de  la démocratie américaine c’est que le parti démocrate ferait bien de procéder au même degré d’introspection, car il traverse la même crise d’identité. Elle est simplement moins visible. Son handicap c’est de présenter à nouveau Biden, qui n’a certes pas démérité mais qui reste aux yeux de nombreux électeurs un vieillard.

 


JOUR DU DEPASSEMENT …

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... LA GRANDE IMPOSTURE !

                                           Par Luc Ferry.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture. Je ne résiste  pas au plaisir de vous  livrer  cette chronique de Luc Ferry dont je ne retrancherais pas un mot.

« Le jour du dépassement va tomber, cette année, pour l’ensemble de la planète (pour la France c’était en mai dernier), début août. Inventé par l’ONG américaine Global Footprint Network, ce jour est celui à partir duquel l’humanité est censée avoir consommé toutes les ressources non renouvelables que la terre est capable de produire en un an pour régénérer nos consommations ou absorber nos déchets. Passé ce jour, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables tout en accumulant les déchets. Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre que cette échéance n’a aucun sens. S’agissant de la capacité des surfaces terrestres ou maritimes à produire les ressources que nous consommons sur une année, tout dépend évidemment de l’état des sciences et des techniques utilisées. Un hectare de terre ne produit pas la même quantité de biens selon qu’il est cultivé avec des instruments agraires du Moyen Âge ou avec des biotechnologies modernes.

Comme le note la géographe Sylvie Brunel dans son excellent petit livre Le Développement durable (PUF, 2004), le concept d’empreinte écologique, qui repose sur la conversion des activités humaines en « hectares bioproductifs », est totalement fantaisiste: « Son calcul, qui méconnaît tous les acquis du progrès technique, repose sur des bases hautement discutables dont la caractéristique est de pénaliser systématiquement toutes les activités liées à la modernité. Quand une donnée n’entre pas dans son mode de calcul, l’empreinte écologique ne la comptabilise tout simplement pas, comme c’est le cas pour l’énergie nucléaire : impossible de calculer le nombre d’hectares bioproductifs nécessaires pour compenser l’énergie nucléaire. Donc, on n’en tient pas compte! Cela n’empêche pas ce référentiel farfelu de faire autorité. » 

De fait, les calculs de Global Footprint Network font chaque année la une des médias alors qu’ils mélangent tout et n’importe quoi.

Le concept d’empreinte écologique prétend en effet prendre en compte six indices: champs cultivés, zones de pêche, pâturages, forêts pour le bois, zones urbanisées et forêts pour la séquestration du carbone ( l’empreinte carbone ). Ce calcul suscite immédiatement deux objections.

Premier biais méthodologique : ces référents sont tous fondus en un seul au sein d’une nouvelle entité appelée « hectare global de planète » alors qu’il s’agit de sujets totalement différents : la surpêche, par exemple, n’a aucun lien avec la déforestation et les problèmes que posent ces deux sujets peuvent et doivent recevoir des solutions qui n’ont rien à voir entre elles. Les mélanger dans une seule unité n’a en réalité qu’un seul but : fabriquer une machine de guerre simpliste destinée à stigmatiser les pays développés afin de valoriser la décroissance, alors qu’à l’évidence, pardon d’y insister, tout dépend de l’état des techniques utilisées pour tirer parti de ces surfaces.

Mais le second biais est plus malhonnête encore : selon une étude publiée dans la revue Plos Biology, en novembre 2013, par six chercheurs dont l’éco-moderniste Michael Shellenberger, sur les six critères choisis, cinq sont à l’équilibre, voire en excédent, mais qui plus est, s’agissant du sixième ( l’empreinte carbone ), il est insensé de la mesurer à partir du nombre d’hectares d’arbres que la planète devrait compter pour absorber nos émissions de CO puisque tout dépend bien évidemment des modes de production d’énergie utilisés !

Si l’électricité produite par le nucléaire, qui n’émet pas de gaz à effet de serre et ne contribue donc pas au réchauffement climatique, était généralisée, le problème de l’empreinte carbone ne se poserait pas dans les mêmes termes que dans les pays où on utilise des centrales au charbon. Pas de malentendu: personne ne nie qu’il y ait une empreinte sur l’environnement due aux activités humaines, mais prétendre qu’on peut la calculer de manière globalisante à partir de ces six critères relève d’une imposture dont les arrière-pensées sont cousues de fil blanc.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture et de renoncer aux technologies sophistiquées afin d’organiser la décroissance. C’est ainsi que les pays plongés dans la misère, comme Cuba, l’Irak et le Nicaragua, où, comme chacun sait, il fait si bon vivre, sont présentés sans rire comme des modèles au nom d’une haine pathologique et irrationnelle du progrès.

Consternant ! »

 


RUSSIE : PUTSCH OU PANTALONNADE ?

Char russe

 

Quelle que soit la manière d’analyser le putsch avorté en Russie, il est impossible d’imaginer des conséquences positives pour le maître du Kremlin..

Humiliation.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Vladimir Poutine a été humilié par l’avancée de la milice Wagner jusqu’aux portes de Moscou et quasiment sous les acclamations des civils russes. Même s’il était difficile de l’atteindre physiquement, il aurait été probablement obligé de s’enfuir hors de Moscou.

Les Russes enfin face à la vérité.

Les inconnues restent nombreuses : Poutine peut-il faire confiance à ses propres troupes qui, pratiquement n’ont pas tenté de ralentir la percée de Wagner ? Doit-il réorganiser son état-major depuis que son général en chef, Valeri Gerassimov, a disparu ? Ses soldats, déjà peu désireux de livrer cette guerre, auront-ils un moral assez fort pour reprendre les combats ? Les Russes ne sont-ils pas déçus et inquiets, n’ont-ils pas le sentiment aujourd’hui que Poutine leur a menti ? Le ministre de la Défense, Choïgou, est réapparu sans qu’on puisse savoir exactement où il était, mais est-il capable d’assurer la défense russe contre les progrès militaires de l’Ukraine ?

Un tombeau politique.

Le chef de Wagner n’attendra pas que des commandos russes viennent le chercher là où il se trouve. La  version des faits qu’il livre est sensiblement différente de celle que  le  Kremlin voulait faire accréditer depuis hier. Dans son  message on ne trouve pas  vraiment de référence  à un accord  pour un exil en Biélorussie et la  fin de  Wagner n’est  pas vraiment actée. L’explication de sa volte-face aux portes de Moscou est confuse et donne d’impression d’une pantalonnade. Il n’est pas interdit de penser qu’il continuera le mouvement qui contribue à son audience personnelle et pourrait lui permettre de lancer une nouvelle opération. D’autant plus qu’il a été acclamé à Rostov-sur-le-Don où il est arrivé en authentique héros russe et que sa courte odyssée lui a permis  de constater la quasi absence d’opposition sur 800km.

Un sombre avenir.

C’est par la comparaison entre les résultats de la guerre et les intentions russes du début de cette guerre que l’on mesure la décrépitude des moyens russes et surtout la baisse du moral des soldats de Poutine. L’Ukraine, peu à peu, se transforme, pour lui, en tombeau politique. Jamais l’avenir n’a paru aussi sombre au chef d’État que Poutine est encore. L’épisode Prigogine noircit un peu plus le tableau, venant de la part d’un de ses plus fidèles qui lui doit tout. On le savait paranoïaque, mais il a assez de bonnes raisons d’exprimer son désarroi. Prigojine l’a trahi, a trahi son maître, et le  mot « trahison » revient en leit-motiv de  son intervention télévisée. Dès lors il ne devrait avoir de cesse que disparaisse le traître, une tâche de plus que la férocité russe devra accomplir. Car, si Prigojine revient, lui, Poutine, devra songer à s’enfuir car cette fois, il ne jouera pas seulement son pouvoir, il jouera sa peau.

La solitude de Poutine.

Le Tsar est nu. Et cela se sent à Moscou, où la peur ressentie par Poutine flotte comme un nuage toxique au-dessus du Kremlin, et où, pendant la percée de Wagner, on n’a jamais vendu autant de billets d’avion pour l’étranger. Depuis le premier jour, Vladimir Poutine est le seul à faire la guerre. Il a contraint ses généraux à accepter son agenda. Il a mobilisé les jeunes et des détenus de droit commun. Il s’est fait aider par les Tchétchènes et par Wagner. Mais, comme Gribouille, il s’est jeté à l’eau pour échapper à la pluie. Combien de temps encore pourra-t-il tenir dans son palais ? Comment remporter une victoire avec des armes vieillissantes, des soldats désabusés et eux-mêmes gagnés par la panique, et un adversaire rendu implacable par son sens de la liberté ?

La suite risque d’être passionnante, car le  mélodrame n’est certainement pas terminé. Prigogine n’a probablement pas dit son dernier mot. On risque aussi d’assister à une énorme purge dans la tradition  de la dictature russe, car tous ceux qui n’ont pas accouru pour crier leur soutien au dictateur vont devoir rendre des comptes. 

 


MACRON, TRUMP, ERDOGAN, ZELINSKI ET Cie …

 

Comédie grecque

Macron à la manœuvre .

La bataille de la réforme des retraites n’en finit pas de se prolonger à travers les scories que les opposants continuent laborieusement de déverser. La première Ministre est méritante : elle accomplit une besogne qui lui répugne, mais elle le fait au nom de ce qu’elle considère comme l’intérêt général. Elle sait qu’un succès au sujet de la réforme des retraites passe par le sacrifice de sa personne. Elle reçoit cette semaine les syndicats un à un et espère leur « vendre » la réforme en l’enrobant dans une vaste concertation sur le travail. Pendant ce temps le groupe dénommé LIOT a déposé une proposition de loi destinée à abroger la loi sur la réforme. Ses promoteurs sont gonflés d’espoir. Ils croient dur comme fer qu’ils vont réussir, mais il demeure peu probable qu’ils réussissent, même s’ils obtiennent à la fois les voix de la France insoumise et celles du Rassemblement national. Cette guérilla parlementaire peut paraître fatigante mais il n’est pas sûr qu’à terme elle produise des résultats. Même si l’Assemblée nationale adopte le texte de LIOT, il s’écrasera contre le mur érigé par le Sénat, dominé par les Républicains (LR). Dans ce contexte, le Président Macron est bien décidé à reprendre la main et se déploie pour saturer l’espace médiatique qu’il avait pourtant largement abandonné. Prolixe et satisfait d’intervenir tous les jours, il a donné un interview-fleuve au journal « L’Opinion » et s’est exprimé sur TF1. On a peu de raisons de croire qu’il va faire basculer l’opinion publique en sa faveur, mais on ne pourra pas dire qu’il n’a pas essayé. Clairement, il est à la contre-offensive. Et comme il n’a rien à  perdre  …

Trump dans la tourmente.

L’ancien président des États-Unis, Donald Trump, a été condamné à verser cinq millions de dollars à une femme qu’il aurait violée. Il a fait appel de ce jugement mais ses démêlés avec la justice constituent un énorme obstacle à ses ambitions politiques. La partie de l’opinion américiane qui continue à vénérer Trump est massive. On ne saurait exclure qu’il gagne la prochaine présidentielle si toutefois il se débarrasse de la justice américaine. Or ses déboires ne font que commencer. Il devra un jour rendre des comptes sur le sac du Capitole, le 6 janvier 2021, qui a fait des morts et des blessés et n’a pu se produire que parce qu’il a incité ses partisans à pénétrer dans le vénérable bâtiment. Comme d’habitude, les Républicains sont dans la plus grande confusion. Ron DeSantis, gouverneur de la Floride a perdu de sa popularité dans les sondages d’opinion. Les élus républicains ont monté une opération vaste, mais traditionnelle, pour refuser à Biden son budget pour l’année prochaine et la hausse du plafond de la dette américaine, qui est colossale mais ne gêne personne aux États-Unis, le dollar étant une valeur refuge. D’une certaine manière, Biden a recentré l’électorat grâce à ses succès économiques. Même si l’inflation continue de galoper, les Américains constatent que les salaires augmentent, que le pouvoir d’achat grimpe et que l’emploi est à son zénith. D’un côté, Biden tient mieux sa gauche et la contient en se présentant comme son unique leader ; de l’autre, il rassure les possédants en conduisant une politique économique extrêmement libérale. Le « vieux » n’a  pas dit son dernier mot.

Erdogan tient bon.

Erdogan avec 49,5% des voix au premier  tour est en bonne position pour se maintenir au pouvoir. Pourtant son bilan est lourd  à porter pour le peuple turc : marasme économique,  inflation galopante, gestion désastreuse du séisme qui a mis au jour corruption et favoritisme,  mais rien n’y fait, le néo sultan jette en prison tous ceux qui  le gênent  et peut  compter sur des  médias à ses ordres et à ses pieds, ne laissant qu’une portion congrue à l’opposition pour s’exprimer. Malgré  les  efforts des citoyens pour  surveiller les urnes et une participation record, le résultat  s’avère  décevant pour  le candidat de l’opposition. Erdogan peut s’appuyer sur un nationalisme exacerbé et la religion pour mobiliser les électeurs. Certains n’hésitent pas  à dénoncer la manipulation du scrutin, le mauvais décompte des  bulletins, de nombreux problèmes de personnes qui n’ont pas pu voter, tout un système qui a été mis en place. Ainsi, une victoire le 28 mai de Kemal  Kiriçdaroglu serait une énorme surprise. 

Zelinski se démultiplie.

A quoi pouvait donc servir la tournée des capitales européennes par le Président ukrainien sinon a bine mettre en place le scénario et le décor de la contre-offensive de ses armées pour reconquérir les territoires occupés  indûment par les Russes. Désormais, il a le matériel et les  munitions nécessaires pour la mener à bien, même l’aviation  qu’il réclame va finalement lui être accordée. Pour faire patienter, ses soldats mènent quelques actions de diversion du côté de Bakhmout où elles rencontrent quelque  succès. Face à ce qui ressemble à une offensive médiatique, le Kremlin semble bien pâlot et les propagandistes poutiniens bien moroses. Il faut dire que Prigogine s’agite beaucoup et ne manque pas chaque jour de faire  parler de lui. En attendant, les  « patriots » américains font le  boulot et les drones de Jaloujni frappent où ça fait mal dans le  dispositif russe. Vivement  l’offensive  et qu’on en finisse. 

Ainsi va le 21ème siècle.  Passionnant, déconcertant, inquiétant,…  

 


C’EST CELUI QUI LE DIT QUI L’EST !

Poutine

 

Poutine a ce  merveilleux pouvoir de nous replonger 70 ans en arrière chaque fois qu’il fait un discours. Cela me rappelle la cour de récréation quand j’avis dix ans et qu’on répondait à une insulte : « c’est celui qui le dit qui l’est ! »

En effet  que nous raconte Poutine ?

Nous serions devenus des nazis.

Dans son discours du 9 mai, il a livré une charge violente contre  les « occidentaux » et l’Otan, devenus des repères de fascistes. Qui plus est, dépravés et décadents. L’Ukraine serait infestée de nazis depuis le coup d’état qui a mis Zélinski au pouvoir, par un vote démocratique. Mais quel régime a-t-il mis en place en Russie : une démocratie de façade qui ne cache même pas une dictature féroce et sans partage, un régime corrompu jusqu'à la moelle et policier dans lequel le FSB est au cœur, les opposants jetés en prisons où on tente de les empoisonner, l’information transformée en outil de propagande et de lavage de cerveau sans possibilité d’y échapper sauf par les réseaux sociaux pour ceux qui en ont la pratique. Des caractéristiques qui correspondent en tous points aux dictatures fascistes. Le nazi c’est bien lui !

Nous voulons détruire  la  Russie.

Et évidemment tout ce beau monde veut détruire  la grande et sainte Russie. C’est vrai, l’Otan et 50 pays démocratiques aident l’Ukraine en lui fournissant des armes et des munitions. Aucun pays n’a déclaré la guerre  à Poutine. Pourtant c’est  lui qui a envahi l’Ukraine après avoir mis la main sur le Donbass et la Crimée en 2014, et après avoir tenté la même chose contre la Géorgie en 2008.  La  Russie se dit encerclée : c’est une farce si on considère sa dimension territoriale. Mais si les  Pays baltes, et récemment la Finlande et la Suède ont décidé de rejoindre  l’Otan, c’est en raison des menaces d’invasion que leur voisin fait peser sur eux pour les mêmes raisons qu’il a envahi l’Ukraine : le délire impérial d’un dictateur qui se prend pour Pierre Le Grand, au mépris du droit des peuples  à disposer d’eux-mêmes. Le même raisonnement vaut pour la Pologne qui a de bonnes raisons de se méfier quand on considère son Histoire.

On l’a bien compris, tout ce dont Poutine accuse l’occident, c’est ce qu’il pratique à son encontre. Il  suffit d’inverser les rôles. Rien de nouveau, c’est  la  pratique habituelle de la rhétorique poutinienne à usage interne.  Car ce discours est fait  uniquement pour abuser le peuple russe. Nous, il nous ferait rire si ce n’était triste à pleurer. Condamné à rester dans son vase clos  en raison de sa  mise en accusation par la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’Humanité et crimes de  guerre, Il ne  peut que soliloquer, incapable de s’en prendre  à lui-même. La  Russie, c’est lui qui la détruit !

 


UN AN APRES …

Guerre ukraine

 

Les délires d’une invasion.

Difficile de laisser  passer la date du 24 février sans évoquer le drame effroyable qui accable l’Ukraine depuis l’invasion russe déclenchée il y a un an. Comme beaucoup de nos concitoyens, elle nous a fait prendre conscience des délires et des inversions de valeurs qui ont accaparé le cerveau de Vladimir Poutine et des Russes abreuvés par une intense propagande qui ne laisse aucune place à la controverse. Nous découvrons avec stupéfaction la réécriture et la réinterprétation de l’Histoire instrumentalisée pour la circonstance. Ainsi la Russie serait encerclée par  l’occident maléfique qui rêve de la détruire depuis toujours. Encerclée : un bien grand mot pour un territoire qui s’étend jusqu’aux confins du Pacifique à l’Est. Ainsi elle ferait la guerre à des « nazis » qui auraient pris le pouvoir en Ukraine à la suite d’un coup d’état : les nazis en l’occurrence sont des gens normaux, et le coup d’état, une élection démocratique.  Quand à la nazification, il serait plus juste d’accabler de  cet attribut le régime poutinien. Certes, les Etats baltes, la Pologne et les démocraties d’Europe de l’Est ont voulu appartenir à l’Otan et à l’Union européenne,  mais c’est  pour se protéger et tenter de se mettre à l’abri du parapluie atomique pour dissuader l’ogre russe de venir s’en emparer. Nullement pour l’agresser.  C’est pour la même raison que la Finlande et  la Suède, effrayées par l’agression russe, font la même démarche aujourd’hui, comme l’Ukraine.

Une année de carnage et de destructions.

C’est aussi une année de carnage et de destructions, d’exil pour des millions d’Ukrainiens, de séparation des familles. Pendant ces douze mois, la pensée occidentale a évolué. Tout projet de paix est rangé dans un  tiroir, un consensus s’est créé autour de la nécessité, pour l’Ukraine, de gagner cette guerre infâme. Contre toute attente, Volodomyr Zelensky est très vite apparu comme un président contrôlant ses actes, déterminé, insensible aux sacrifices. Son plus grand succès est la résistance de son armée, pourtant inférieure en nombre et en armes, à celle de la Russie. Vladimir Poutine s’est durci sous l’effet des échecs stratégiques. Or, plus les Russes reculent, plus Poutine se fait menaçant. Mais c’est un bluff qui ne fait plus frémir personne en Europe ou aux États-Unis. Poutine ne peut pas utiliser une quelconque arme nucléaire qui détruirait non seulement des Ukrainiens mais aussi des Russes et surtout conduirait à l’anéantissement presque immédiat de son armée.

Un pays martyrisé qui résiste.

On ne peut que saluer la résistance de l’Ukraine. Voilà un peuple qui, confronté à son destin, a choisi l’honneur et l’a payé, le paie encore, à un prix effroyable. Un peuple uni dans sa détresse, son désarroi, son malheur. Un peuple soudé par son président. Un peuple que le monde admire. Dès lors que les Ukrainiens ont décidé de rester libres, ils se battent dans l’enfer d’une guerre qui n’est soumise à aucune règle. Le responsable de ce massacre, c’est Poutine. C’est lui et lui seul qui a décidé de créer en Europe cet abcès de fixation purulent,  parce qu’il rêve de reconstituer l’empire russe jusque dans ses anciennes marges. Il ne se rend pas  compte que nous avons  changé d’époque. Notre soutien ne doit pas faiblir.

L’Ukraine déterminée.

Nous devons respecter et encourager la détermination ukrainienne. Alors que nous manifestons contre la réforme des retraites, d’autres, pas loin de chez nous, jouent leur vie et leur destin face à une armée composée de sauvages Tchétchènes et d’anciens criminels sortis de prison, utilisant tous les ressorts de la barbarie. Ce qui implique des efforts de notre part. Pour commencer, notre soutien ne doit pas faiblir. L’idée que la guerre est trop longue est fantaisiste. Elle n’est longue que pour l’Ukraine martyre. L’idée qu’il faut ménager Poutine est produite par la pire des analyses. Il est absolument nécessaire d’arrêter Poutine, car sinon, il poursuivra son projet : après l’Ukraine, la Pologne ? Les pays lettons ? la Moldavie … ? Nous ne devons pas avoir de faiblesse parce que c’est le droit international qui garantit les frontières qui est mis à bas par la Russie, et parce qu’aucun état ne peut s’arroger le droit de s’emparer par la force de territoires qui ne lui appartiennent plus, sous couvert de consultations fantaisistes, au prix de déportations, de captations d’enfants et au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Incroyable inversion des rôles et des valeurs.

Libertés, égalité sont les valeurs que Kiev défend contre vents et marées. La défaite de Zelensky serait la nôtre, une bonne raison pour ne pas l’abandonner à son sort. Il y a mille raisons de soutenir l’Ukraine, mais la meilleure, c’est que les démocrates sont décents. Deux camps divisent le monde : d’un côté, les régimes autoritaires qui permettent les actes les plus insensés et de l’autre, les régimes parlementaires qui, inlassablement, recherchent la paix. L’agression de  Poutine aura eu le mérite de nous faire prendre conscience que les Ukrainiens sont des européens qui méritent pleinement leur place parmi nous, de nous ouvrir les yeux sur la réalité du pouvoir « kgbiste » qui règne en Russie, respectable en rien. Il voudrait nous faire croire que c’est lui l’agressé, que c’est  lui qui est porteur du nouvel ordre mondial juste ! Là où nous ne voyons que totalitarisme, corruption et terreur. Pour l’instant, le tsar russe a perdu tous ses paris : il n’a pas pris Kiev, l’Otan est renforcée,  les Etats-Unis sont revenus dans le jeu, l’Union européenne est unie comme jamais.  Il ne manque que la défaite militaire : elle ne saurait tarder. Et il vaudrait mieux que ce soit le plus tôt possible pour la paix du monde.

 


ZELINSKI L’INFLEXIBLE

Zelensky europe

 

L’histrion devenu homme d’Etat.

Les Américains lui avaient proposé de fuir. Il avait répondu : « Ce n’est  pas d’un taxi dont j’ai besoin, mais d’armes ! ». Depuis il a fait la preuve de son courage, bravant la mort, le mot n’est pas  trop fort, et soudant son peuple autour de lui. Et son action a fini par payer. Volodomyr Zelensky est  aujourd’hui l’objet de tous les soins et gestes d’affection de l’Europe. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Seul, Orban le proto-oligarque hongrois continue de faire  la gueule, coincé entre son soutien à Poutine et les subventions européennes dont son pays a besoin. Après une visite triomphale menée de main de maître à Londres, un dîner à l’Elysée avec Macron et Scholz, il a été reçu à Bruxelles par le Parlement européen qui lui a fait une « standing ovation » après un discours centré sur les valeurs occidentales. Et voila l’Union, au-delà des différences de tempérament et d’objectifs, qui s’empare du sort de l’Ukraine et reconnaît comme valables, et non excessives, ses demandes toujours croissantes en armements. Il n’a pas plus tôt obtenu les chars Léopard, qu’il réclamait des avions que le Premier ministre britannique lui a aussitôt accordés. Et nul doute que d’autres pays suivront.

Zelensky connaît ses dossiers.

Chaque fois que Volodymyr Zelensky s’adresse à un public national, on s’aperçoit qu’il a pioché le dossier : il a un langage adapté pour chaque peuple. Et il sait que si la gravité des faits, c’est-à-dire les difficultés militaires rencontrées par l’Ukraine, ne suffit pas à rallier l’Europe autour des intérêts ukrainiens, l’émotion qu’il sait susciter participe efficacement aux efforts de persuasion. Il sait aussi que, si la résistance et les succès militaires de son pays ont sidéré les Européens éblouis, en même temps qu’ils confondaient les Russes, le danger de mort qu’il affronte toujours et encore a accru la solidarité des 27 et le désir de partager la résistance de l’Ukraine. Le leadership volodomyrien sert maintenant de panache à l’Union et a d’ailleurs fait sauter quelques verrous de frilosité : le chancelier allemand ne compte plus les chars sur ses doigts, l’Europe, dans son ensemble, s’est enfermée dans l’amitié pour Zelensky et l’hostilité à Poutine pendant que, dans un entretien paru dans « le Figaro », le président ukrainien déclarait qu’Emmanuel Macron avait changé.

Une course de vitesse.

Notre président voulait laisser ses chances à la diplomatie mais s’est heurté à la folie meurtrière qui tient lieu de politique à Vladimir Poutine. Il n’a donc pas tardé à rejoindre l’Ukraine corps et âme, car Poutine ne comprend que la force. Et quand le maître du Kremlin redouble de menaces, cela signifie que, de nouveau, il craint de perdre. Nous assistons à une course de vitesse. La Russie nous a promis une offensive fondée sur la masse humaine des conscrits et voués à périr sous les balles ukrainiennes. Des armes nouvelles empêcheront peut-être l’armée ukrainienne de se briser sous le choc. Mais Zelensky ne peut attendre indéfiniment. Face à la  masse des munitions et des hommes que l’Ukraine doit affronter, il lui faut les moyens de faire face et la qualité technologique supérieure du matériel occidental qui lui est livré n’est pas déterminante, les soldats ukrainiens ont besoin aussi d’une quantité suffisante de munitions.

L’Ukraine a bien gagné de faire partie de l’Union.

Si l’on veut que le chemin de croix de l’Ukraine ne soit que temporaire et que, à terme, les Ukrainiens défassent l’armée russe, les Européens ne sont pas pour autant parvenus au terme de leurs sacrifices. Il reste du chemin à parcourir et le plus dur reste à faire. Car il n’y aura pas de paix sans faire triompher le droit : le retour de l’Ukraine dans ses frontières, la condamnation des crimes de guerre et la réparation des dommages commis. Mais, en attendant, il est bon qu’ils fassent preuve d’unité ; de même que le consensus pro-ukrainien est aussi une bonne chose et il vaut mieux recevoir un ami blessé avec tout le protocole dont l’Europe est capable que de réserver notre pompe à un dictateur. Si Poutine veut déconstruire l’Histoire en la réécrivant à sa manière il doit désormais compter avec un Zélensky qui y est entré de  plein pied pour la faire dans le droit fil du passé, sans inverser les rôles, car à l’épreuve des  faits on voit bien où sont aujourd’hui les « nazis » ! L’Ukraine mérite désormais de faire partie de l’Union.

Le monde à l’endroit.

L’exemple de Zelensky et du peuple ukrainien nous oblige, nous occidentaux à sortir de notre confort où trop souvent nous sombrons dans la relativité généralisée nous amenant à croire qu’il n’y a pas de vérité, mais une culture de la post vérité. Les Ukrainiens nous montrent que le bien et le mal ça existe. Il y a la vérité et il y a les mensonges. Et pour cette vérité, le « je suis prêt à donner ma vie », est  un défi lancé à la dictature du relativisme  qui sévit dans certains milieux intellectuels. C’est aussi un non à la  déconstruction.  C’est affirmer qu’au-delà de mon petit « moi » il y a quelque chose de plus grand qui mérite d’être défendu au nom de l'Histoire et des valeurs universelles. Voilà qui permet  à nombre d’entre nous d’ouvrir enfin les  yeux : notre  société mérite-t-elle d’être défendue ? Question qu’on ne se posait même  plus !  

Oui, la démocratie c’est mieux que la dictature, n’est-ce pas Monsieur Mélenchon !

 


ZOOM SUR LA CHINE

 

Chine grande muraille

Le déclin démographique.

Entre la fin 2021 et la fin 2022, la Chine a compté 850 000 habitants en moins : c’est  une baisse massive. Cela n'était jamais arrivé depuis la Grande Famine en 1961 sous Mao. La population dépasse encore les 1,4 milliard d'habitants, mais plus pour longtemps. Avec « seulement » 9,56 millions de naissances contre 10,62 millions l'année dernière, le  pays  enregistre le chiffre le plus bas depuis 1950. Et avec 10.41 millions de décès, le solde négatif est plus important que celui qui était anticipé. En 2023 avec la vague de décès COVID, cela ne risque pas de s'améliorer. Il était prévu que la Chine atteindrait son pic de population en 2030. C'est venu beaucoup plus tôt. Le Bureau national chinois des statistiques avance les explications suivantes : les couples veulent moins faire d'enfants pour des raisons matérielles, les mariages et les premières grossesses ont lieu de plus en plus tard, et le nombre de femmes en âge d'avoir un enfant est en baisse. Ces raisons ne sont pas spécifiques à la Chine mais elles y sont amplifiées. L’empire du milieu suit, en accéléré, la voie du Japon et de la Corée du Sud qui détient le taux de fécondité le plus bas du monde, en dessous de 0,80 alors que le taux nécessaire au renouvellement d'une population doit être supérieur à 2, comme l’on sait.

Les conséquences.

Pour la Chine, c’est évidemment moins de chance de devenir la première puissance économique mondiale. Le déclin démographique, nous sommes bien placés pour le savoir,  c’est une pression à la baisse sur la croissance et l'inflation (exemple, le Japon), et un déséquilibre massif du système des retraites (mais les Chinois n'auront pas de grève quand ils vont mettre l'âge de départ à la retraite à 75 ans). D’autre part, c’est l'Inde cette année qui devient le pays le plus peuplé. C’est un séisme our la Chine et de façon générale, l'évolution de la démographie dans le monde est un séisme pour l'économie mondiale.

Chute de la croissance.

C’est l’autre mauvaise nouvelle pour la Chine : seulement 3% de croissance en 2022, contre 8,1% en 2021. Si on met à part l'année 2020 et sa croissance de 2,2% du fait du Covid, il faut remonter à 1976, année de la mort de Mao, pour retrouver un taux de croissance aussi bas. Toutes les questions portent maintenant sur la reprise de la croissance avec la levée des restrictions Covid. A ce sujet, les prévisionnistes sont dans le brouillard. On  peut néanmoins espérer une reprise très massive une fois passée la vague actuelle de décès et d'infections. Pour les raisons habituelles : le confinement a conduit à une accumulation de l’épargne qui va faire exploser la consommation et, l’immunité collective étant atteinte, la machine économique chinoise va se remettre à tourner à  plein régime. A  titre d’exemple, La Chine est en train d'écraser le marché automobile. Son avance sur les véhicules électriques et la naïveté de l'Europe dans ce domaine vont lui permettre d'accélérer sa conquête. Elle vient de dépasser l'Allemagne et est devenue le deuxième exportateur mondial de voitures. Le Japon, premier exportateur encore, est dans sa ligne de mire. La Chine va déferler sur une Europe qui veut se convertir à marche forcée à l'électrique sans laisser le temps à ses constructeurs européens de s'adapter. L'Europe est une passoire automobile et la Chine va en profiter. Voilà un dossier qui donne du grain à  moudre à Thierry Breton, notre  Commissaire européen, qui a déjà tiré la sonnette d’alarme.

 


BREXIT : LE MAUVAIS CHOIX DU ROYAUME-UNI

Brexit_scenario_catastrophe

 

Voilà deux ans que le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne.

La pandémie du Covid et sa gestion erratique par Bojo a brouillé les cartes pendant ces deux années, ne permettant pas de faire la part des choses de l’impact économique dû à l’une ou à l’autre. Aujourd’hui c’est clair : notre voisin d’outre Manche est loin de récolter les bénéfices escomptés de la liberté britannique retrouvée et  les mécomptes s’accumulent. Le  Brexit a un réel impact économique qui vient s’ajouter aux difficultés engendrées par les séquelles de la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine. Le rapport récent des chambres de commerce britanniques vient le  confirmer.

Les  inconvénients s’accumulent.

Ainsi, les PME britanniques sont confrontées à des  problèmes structurels et  non plus temporaires, causés par la rupture  avec l’UE. Plus de trois quarts des entreprises commerçant avec le continent (77%) estiment que l’accord actuel ne les aide pas du tout à augmenter leurs ventes ou à développer leurs activités. Au contraire, plus de la moitié d’entre elles peinent à s’y retrouver dans les nouvelles règles. Le marché unique avait bien des avantages aujourd’hui perdus. Aujourd’hui, la frontière est un frein réel aux échanges. Le refus de Bojo d’un accord à la Suisse et son comportement de « flibustier » à l’époque, se paie aujourd’hui. Les chefs d’entreprises aimeraient en effet éliminer les contrôles sur les produits végétaux et animaux. Ils voudraient aussi un nouveau deal à la norvégienne pour réduire les complexités liées à la TVA sur les importations de faible valeur, et une reconnaissance unilatérale des normes européennes en matière de produits industriels et électroniques.

Les  échanges souffrent.

D’autre part, de l’autre côté de la Manche, on constate que la sortie de l’UE a fait grimper le prix des produits importés, a freiné les investissements des entreprises et nui au commerce. Selon le Centre for European Reform, le  Brexit aurait réduit le PIB de la Grande-Bretagne de 5,5%. Les investissements ont baissé de 11% et le commerce des marchandises de 7%. Sur un an, ce seraient 40 milliards de livres de recettes fiscales perdues pour le gouvernement. Evidemment,  ce trou a dû être comblé par une hausse des impôts : un budget de rigueur concocté en urgence par le chancelier de l’Échiquier Jeremy Hunt avec 30 milliards de  livres de baisse de dépenses et 25 milliards de hausses d’impôts. Le Brexit a bien créé un choc économique qui devrait se traduire sur le long terme par une baisse de 4% du PIB.

Une liberté vide.

Des inconvénients qui sont loin d’être compensés par la liberté retrouvée. Pour l’instant c’est l’impact négatif sur les échanges commerciaux du pays qui l’emporte, en les ralentissant bien plus rapidement que dans le reste du monde. Si Rishi Sunak, le Premier Ministre s’entête à répéter que le Brexit «peut apporter et apporte déjà d’importants bénéfices et opportunités pour le pays», ses déclarations cachent mal les fortes déceptions sur le plan international. La réalité c’est que la moisson d’accords de libre-échange que les Britanniques étaient censés faire à travers le monde est pour le moment plutôt maigre. Même le grand accord rêvé avec les États-Unis ne semble pas devoir aboutir dans un avenir proche. Alors, il reste une maigre victoire dont les députés conservateurs font grand cas : l’augmentation des quotas des pêcheurs - 30.000 tonnes - grâce à la souveraineté retrouvée sur les eaux britanniques.

Le doute et le bon sens.

Et logiquement, le doute s’est installé dans l’opinion et ne cesse de grandir. 56% des Britanniques estiment désormais que le Brexit était une erreur, contre 32% seulement pensant que c’était le bon choix. Une évolution qui complique l’action du Premier Ministre, partisan convaincu du divorce,  face aux tentations séparatrices de l’Ecosse et au moment où son gouver­nement travaille « d’arrache-pied » pour trouver une issue aux négociations avec l’UE à propos des dispositions commerciales post-Brexit en Irlande du Nord, évidemment intenables en l’état. Rishi Sunak semble avoir la volonté d’améliorer la relation avec les Européens, en se montrant plus pragmatique. Mais malgré le temps qui a passé, les esprits continuent à vite s’enflammer sur le sujet. Suspecté de vouloir adoucir la rupture avec l’UE, un article du Sunday Times a mis le feu aux poudres, en affirmant que des membres du gouvernement projetaient de « mettre la Grande-Bretagne sur la voie d’une relation similaire à celle de la Suisse avec l’Union européenne ». Les Brexiters durs ont immédiatement crié à la trahison, et le Premier Ministre a dû démentir et répéter sa foi dans le Brexit. Pour simplifier la situation, l’Administration Biden accentue sa pression qu’un accord soit trouvé avec l’UE à propos des dispositions commerciales post-Brexit en Irlande du Nord. A cet effet, un descendant de la dynastie Kennedy a été nommé comme émissaire spécial pour l’Irlande du Nord. Washington aimerait qu’un accord sur le « protocole nord-irlandais » intervienne avant le printemps et le 25e anniversaire de l’accord du Vendredi saint, qui, en 1998, a mis fin à trois décennies de conflit.

Nos voisins grands bretons devront bien s’y résoudre : il faudra bien qu’ils trouvent le moyen de rétablir des relations assouplies avec l’Union. C’est une question de bon sens. On ne tourne pas le dos impunément à un marché de 400 millions de consommateurs situé, qui plus est, à quelques encablures de ses côtes. A  moins qu’ils préfèrent continuer à végéter… Finalement être dans l’Union n’est pas si inconfortable que ça et offre bien des avantages !

 

 


LE POISON DU BREXIT

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Depuis le  Brexit, rien ne va plus pour le Royaume-Uni.

La  Grande Bretagne s’enfonce  dans la récession et la pauvreté à  l’ombre « glorieuse » de son drapeau. Depuis le Brexit, rien ne va  plus. Les rivalités internes des Conservateurs ont d’abord sapé la tâche de Theresa May jusqu’à la faire démissionner pour laisser la place à Boris Johnson afin de négocier fermement avec l’Union européenne le  Brexit. Il ne savait pas qu’il quitterait le  10 Downing Street piteusement, remplacé par une Lizz Truss plus éphémère que jamais  et finalement mettre en place Rishi Sunak pour sauver ce qui pouvait l’être. De quoi donner le tournis. Sans pour autant que le Royaume-Uni soit sorti d’affaire. En cause, la crise sanitaire et la  conjoncture internationale que tous les pays ont dû ou doivent affronter, et en plus le Brexit dont la classe dirigeante au pouvoir ne veut toujours pas admettre les effets venimeux.

Tout ce qu’il ne faut pas faire.

Et, en la matière, nos voisins d’outre Manche sont devenus un laboratoire expérimental de tout ce qu’il ne faut pas faire. Leur principale qualité étant le pragmatisme, ils reculent avec méthode, en se vantant d’avancer. La  recette est  simple :  un discours interne complètement décalé  digne de  la méthode Coué,  affirmant que le Royaume n’aurait plus jamais à accepter une relation avec l’Europe et des paiements inutiles à lui faire au profit des avantages que procurent les accords commerciaux dans le monde entier… Un pays financiarisé dont l’économie a  été dépouillée consciencieusement de son appareil productif sur lequel on applique une politique sociale d’un système très libéral. De quoi provoquer un sourd  mécontentement dont Lizz Truss fera d’ailleurs les frais avec sa provocante baisse des impôts. Bref, tout va aller mieux : il suffit de plaquer sur ce  paysage un discours populiste : « si des pauvres gens atteints de cancers  devaient attendre six mois pour avoir un rendez-vous, c’était à cause de l’Europe qui pompait terriblement la pauvre Albion au point qu’elle  n’avait plus les moyens de se payer des hôpitaux. » 

Une autre histoire que celle des  Brexiters.

Les  milieux d’affaires, eux, sont  plus que dubitatifs, s’appuyant sur la réalité des chiffres qui racontent  une autre histoire. D’abord l’investissement des entreprises qui a incontestablement encaissé le choc de la sortie de l’Union européenne, à 9,2% en dessous de ce qu’il était fin 2019.  Une faiblesse  attribuable au Brexit. A cet égard, la courbe de l’investissement des dix dernières années est éloquente : elle grimpe jusqu’au referendum de juin 2016, stagne sur plusieurs années avant de connaître un trou d’air avant la pandémie, avec un manque à gagner de 58 milliards de livres. L’accord commercial signé fin décembre avec l’UE aurait dû clarifier l’horizon  pour les industriels mais la crise du Covid,  particulièrement mal gérée par Bojo, est venu s’ajouter aux difficultés. Les perturbations logistiques liées à la fois au Brexit et au Covid ont conduit nombre d’entreprises à reporter  leurs investissements, malgré l’amortissement exceptionnel sur deux ans mis en place  par le gouvernement.

Les dégâts du populisme.

Le  décor était planté pour la montée en première ligne d’un populiste. Le  cas  Johnson est exemplaire ! Malgré son bagou et ses coups d’éclat, l’interminable litanie des scandales et des  mensonges qui lui sont propres, la  cause profonde de son échec tient dans le fait qu’il laisse son pays durablement affaibli et divisé. Et s’il a été l’homme du Brexit, il est aussi celui qui n’a jamais cessé de chercher à en occulter les conséquences désastreuses. Avec une gestion à son image : erratique et imprévisible, alternant lourdes erreurs et improvisations brillantes, prisant les coups médiatiques sans souci de cohérence ou de responsabilité. Michel Barnier avait parlé de méthodes de « flibustier ». Le même militant sans complexe pour l’adhésion rapide  de l’Ukraine à l’Union européenne alors qu’il n’a eu de cesse de voir le Royaume-Uni la quitter.  Loin des mirages du projet Global Britain qui devait concurrencer victorieusement l’Union, Johnson laisse en héritage une économie dans la tourmente. Et le comble : la place financière de Paris arrive désormais devant celle de Londres !

Une récession de  deux  ans menace le Royaume-Uni. 

La montée des risques qui pèsent sur les britanniques est indissociable de son incapacité à surmonter  le choc du Brexit. Faute de volonté et de préparation, ils  ne tiennent aucun de leurs engagements vis-à-vis de l’Union, ce qui empoissonne les relations avec son  premier partenaire. Les contentieux se multiplient sans fin, des vaccins au statut douanier de l’Irlande du Nord, les  droits de pêches, les flux de migrants, la régulation financière avec à la clé le risque d’une guerre commerciale destructrice. L’augmentation des prix et la spirale inflationniste des salaires ont débuté avec la chute des importations et la pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs de l’agriculture, de la construction, de la santé et des services, résultat du départ de plus d’un million de travailleurs européens. Donc, il ne faut pas  s’étonner  si le  royaume est entré en récession et n’en sortira pas avant la mi-2024, ce qui pourrait amputer le  PIB de près de 3%  selon la Banque d’Angleterre. Avec  un inflation à 10% et un moindre soutien du pouvoir d’achat que ses voisins, le  Royaume-Uni se trouve dans une situation économique difficile, et doit faire face à des taux d’intérêts qui grimpent, augmentant les craintes de récession. D’ailleurs la  Cour des comptes a  estimé que la  dette publique britannique suivait « une trajectoire  insoutenable ». Qu’il s’agisse de la hausse des prix et de la pénurie  de main d’œuvre, nombre d’économistes conviennent désormais que le Brexit est en cause.

Le déni n’arrange rien.

Si Rishi Sunak reste dans le déni en affirmant : « le Brexit peut apporter et apporte déjà d’importants bénéfices et opportunités  pour le pays »,  l’organisme officiel  des prévisions économiques (OBR)  a estimé que « le Brexit  a eu un impact négatif important » sur les échanges commerciaux du pays.  L’OCDE a enfoncé le clou, avançant que l’économie britannique devrait être la moins performante des pays du G20  au cours des deux  prochaines années, estimant que l’ajustement économique en cours (le Brexit) avait aggravé les  problèmes vus ailleurs en Europe., et les  préoccupations de longue date concernant la faible croissance de la productivité du pays. D’ailleurs  dans les sphères politiques et économiques, on ne masque plus le désappointement et l’inquiétude. Selon un sondage Yougov 56% des britanniques estiment maintenant que le Brexit était une erreur contre 32% pensant que c’était le  bon choix. Pas étonnant alors que le ministre des Finances, Jeremy Hunt présente un budget avec un tour de vis de 54 milliards de Livres, dont 24 milliards de hausses d’impôts, un coup de massue justifié par la dégradation des perspectives budgétaires.

La situation n’est donc pas près de s’arranger dans une Grande-Bretagne qui  pourrait devenir petite en perdant à terme l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, sans pouvoir se raccrocher à un  Commonwealth de moins en moins « Common » et de moins en moins « wealth » ! Et on ne nous fera pas croire qu'il est facile de prospérer en tournant le dos à un marché de 400 millions d'individus, qui plus est, situé à sa porte   !

Global but "Small" Britain !

En corollaire, doit-on s’attendre à une vague migratoire d’Anglais encore un  peu fortunés vers les campagnes françaises qui restent toujours deux fois moins chères que la Cornouaille… C’est aussi une sacrée leçon pour nos populistes locaux. Il va falloir qu’ils remisent au placard leurs vieux thèmes antieuropéens. A moins qu’ils ne fassent comme Méloni, qu’ils oublient leur programme une fois élus  …

 


LA DEMOCRATIE N’A PAS DIT SON DERNIER MOT !

Gaulois2

 

Dans ce siècle initialement salué comme celui porteur d’une ferveur pour la démocratisation impossible à endiguer, le désenchantement à l’égard de la démocratie et la dévalorisation de la politique semblent prévaloir. Le constat est sans appel, le moins mauvais de tous les systèmes montre des signes de faiblesses puisque seulement la moitié de la population mondiale a vécu en démocratie en 2021. Les coups d’État ou encore les prises de pouvoir anticonstitutionnel se sont accrus significativement tandis que certains bastions de ce modèle, à l’instar des Etats-Unis et de la France, sont devenus des démocraties défaillantes ou affaiblies. Dans le même temps, le modèle illibéral et les régimes autoritaires semblent avoir le vent en poupe. Pourtant, la victoire de Lula au Brésil, les élections de mi-mandat aux États-Unis, l’évolution de la guerre en Ukraine, défavorable pour les Russes, apportent une bouffée d’oxygène aux démocraties, mises à mal par le populisme.

Le populisme battu en brèche.

Au Brésil, la page  est tournée, après quatre années de chaos et de fureur, Jair bolsonaro quittera  la scène dans deux mois avec devant lui un avenir incertain, qui se jouera peut-être dans les tribunaux avec des juges en embuscade. Certain de sa victoire, il  s’est d’abord muré dans le silence, ne voulant ni reconnaître clairement sa défaite, ni désavouer ses partisans, prêts à un  putsch. La  victoire de son adversaire est à vrai dire étriquée avec 50,9%,  mais bien réelle. Lula n’est pas la meilleure référence démocratique, mais de toute évidence la moins  mauvaise face à une extrême-droite conspirationniste et antidémocratique. Le  leader populiste de la droite radicale va  mettre  une semaine pour, du bout des lèvres, reconnaître sa défaite. Le  Brésil sort de l’expérience épuisé, mais il a montré la résilience de  son système démocratique qui sort renforcé  de cette  épreuve électorale.

Biden bel et bien conforté.

Joe Biden n’a pas eu tort de célébrer les avancées de son parti, les démocrates. Lesquels ont sans doute perdu la majorité à la Chambre des représentants mais se sont défendus âprement sur d’autres fronts, de manière à garder la majorité au Sénat. Biden au moins, ne met-il pas en danger la démocratie américaine, même s’il doit composer avec son aile  gauche wokiste et sa composante extrémiste. De leur côté, les Républicains avaient juré de ne pas reconnaître les résultats des élections législatives si elles ne leur apportaient pas la victoire. Ils ont mis une sourdine à leurs proclamations, insistant sur leurs gains mais taisant leurs pertes. Comme Bolsonaro, celui qui était certain de déclencher une vague insurmontable, doit  se rendre à  l’évidence : sa prophétie autoréalisatrice n’a  pas fonctionné. Si les Républicains auront une petite majorité à la Chambre des Représentants,  ce sera sans les poulains de Trump presque tous battus. Tout un électorat modéré, dans lequel  on compte des électrices et électeurs Républicains, a fait le choix de  la démocratie  contre le pouvoir personnel et  les   formes maladives de communication. Les  modérés semblent avoir imposé leur loi.

Deux perdants : Trump et Poutine.

Biden trouvera sans effort une majorité mixte au Congrès pour continuer à apporter à l’Ukraine l’aide militaire et humanitaire sans laquelle elle serait déjà conquise par les Russes. Il y a deux perdants dans cette élection : Donald Trump dont l’espoir d’être réélu pour un second mandat est en cours de disparition et Vladimir Poutine, qui a déjà perdu la bataille de Kherson, et ne sait comment expliquer aux mères russes pourquoi tant de leurs enfants ont été sacrifiés dans un conflit artificiel que le maître du Kremlin a monté de toutes pièces. Même les dictateurs doivent rendre compte au peuple.

On ne peut pas régner par la peur, indéfiniment.

Coïncidence ou pied de nez de l’Histoire, au même moment, le régime dictatorial des  mollahs iraniens doit faire face à une révolte violente de sa jeunesse qui ne supporte plus la chape de plomb islamiste  qui lui est imposée. Et les manifestations  perdurent malgré le black-out instauré par l’Etat et une répression féroce et sanguinaire. Deux mois après, son déclenchement, le feu perdure. De la même façon, les  déboires de l’armée russe en Ukraine pourraient bien sonner la dernière heure du régime de Poutine. Les Russes se moquent de lui tant qu’il leur fiche la paix, mais quand il envoie de la chair à canon en Ukraine, sa présence au Kremlin commence à être discutée même si toute contestation est gravement punie. En même temps, l’ours des glaces ne fait plus peur. On croyait que, en cas de conflit, les chars russes débouleraient rapidement dans les plaines d’Europe centrale. Il n’en est rien.  Pas de logistique, pas d’approvisionnement, pas vraiment de stratégie, seulement des stratagèmes et du chantage.

Un autre ordre mondial.

Poutine voulait montrer à la face du monde  que le  modèle  démocratique dont nous nous réclamons était une cause de faiblesse et de déclin, que les temps   nouveaux étaient aux pouvoirs forts, et il travaillait à la constitution d’un nouvel ordre  mondial, avec la Chine  et l’empire ottoman, entre autres, capable  de  s’opposer au monde occidental. La débâcle de son armée, les erreurs stratégiques imputables à lui-même, la  corruption généralisée de son régime de cleptocrates, les  exactions et les  crimes de guerre que l’ONU instruit, ruinent son entreprise. La presque totalité de l’activité russe a été consacrée à une communication mensongère. Mais la vérité finit toujours par montrer le bout de son nez. Alors, le système russe est toujours meilleur que celui des démocraties ?

Décidément, même quand elle est menacée, la démocratie libérale n’est pas si facile à abattre.  A cet égard, l’expérience italienne nous offre un joli sujet d’observation.