BECHU SE FAIT TRIMBALLER !
10 septembre 2019
Président…
Angers a son président de la République… des Maires. Oh, un président lilliputien ! 36 maires pour 36 000 dans la France réelle, ça fait un Président au 1/1000ème. On l’aurait rêvé plus grand que ça ! Heureusement ça ne l’empêche pas d’être un maire efficace et il présentera devant les Angevins un bilan en béton, au sens propre comme au figuré, avec, à la différence de son mentor, des finances plutôt bien tenues. Mais que continue-t-il de faire dans la galère macronienne ? Son discours limité à : « Il faut aider Macron à réussir son mandat », avec en creux l’idée qu’il faut faire barrage à Marine Le Pen, a pris du plomb dans l’aile aux Européennes, puisque Marine Le Pen est arrivée en tête. Réussir quoi ? Les réformes qui ont été réalisées jusqu’à maintenant sont ou mauvaises ou insuffisantes. Alors Béchu a réuni à Angers 36 comparses du centre-droit, étiquetage non garanti, LR en rupture, UDI, Agir voire Modem … en vue de préparer les prochains municipales. On a fait dans l’échange d’expériences pour meubler le séminaire. Utile, mais pas de quoi faire émerger un « nouveau monde ».
LREM clanique.
C’est que le partenaire principal n’est pas commode. Le parti de Macron n’est pas tendre avec les « compatibles ». Ce parti qui n’a aucun réseau local a des ambitions sur quelques grandes villes pour faire illusion et bien entendu vise au plus facile en marchant sur les plates-bandes des copains. Le « nouveau monde » qu’il prétend représenter a tous les traits du vieux monde : sectaire et sans nuances comme au bon vieux temps du PCF ! Il se prétend ouvert, mais c’est une machine à exclure ceux qui ne suivent pas la ligne et n’hésite pas, sous la houlette de ses pieds–nickelés que sont Gilles Legendre, Stanislas Guérini et Pierre Person, à exclure les dissidents et imposer des candidats face aux sortants « macron-compatibles », tandis que le Premier Ministre, chantre de la droite macroniste (un oxymore) se sent obligé de flatter l’aile gauche du parti majoritaire. Ce sont les maires de Bordeaux, Nicolas Florian et de Vannes, David Robo, pour ne prendre que ces deux exemples emblématiques, qui sont visés par LREM en mal d’implantation locale et en butte à des rivalités.
Un président qui reste très impopulaire.
Dans ces conditions, la volonté de « jouer les utilités » peine à se faire entendre, et deux ans et demi après, Christophe Béchu en est encore à y croire, alors qu’il se heurte la plupart du temps au mépris jupitérien. Il a beau penser « qu’une majorité gagne toujours à s’ouvrir », le simple fait qu’il en soit encore à ce constat montre bien l’impasse de sa démarche. La présence de Delphine Bürkli a ses côtés, qui a rejoint Benjamin Griveaux à Paris, où la situation est kafkaïenne, contribue à semer la confusion. Comment ne voient-ils pas l’impopularité de l’exécutif et la manipulation dont ils sont l’objet ? Ils veulent « aider le Président à réussir », mais réussir quoi ? Quel que soit le côté où je me tourne, au-delà des paillettes, je ne vois que désastre : crise de confiance majeure avec les « gilets jaunes », urgences en grève, pompiers en grève, policiers au bout du rouleau et suicides en cascade, provocations des communautaristes sans réaction du pouvoir, dette abyssale qui n’en finit pas de croître et embellir avec les finances les plus mal tenues du monde développé, économie déconnectée qui se traîne, sans parler du projet de démolition de notre Constitution … Le Maire d’Angers n’a certes pas besoin de LREM pour exister, même si la mue de son ancien adjoint aux finances devenu sénateur LREM est impardonnable. Qu’il le veuille ou non, il est encore Républicain, bien qu’il s’en défende, car il ne suffit pas de retirer une étiquette sur une bouteille ou d’en changer pour en modifier le contenu. Tout cela n’est que jeu politicien. Nous ne perdrons pas une occasion de lui rappeler son origine et à qui il a dû d’être devenu maire. Simplement, je le mets en garde : il arrive que l’impopularité au sommet rejaillisse sur la base. Et ça, on n‘en sera pas comptable ni responsable !
Une stratégie risquée.
J’aurais mieux compris qu’il adopte la stratégie de Christian Estrosi. Ce dernier est resté fidèle à Sarkozy et à son parti, ce qui fait une différence notoire. Il soutient Christian Jacob pour la présidence. Au moins, son positionnement est plus lisible et s’inscrit dans l’esprit d’ouverture qui a toujours animé le parti Les Républicains, qui, comme on le sait, est traversé par plusieurs courants. Les procès qui ont été faits à Laurent Wauquiez n’étaient que des prétextes à postures. La preuve en est que la liste aux européennes rassemblait des candidats de toutes les sensibilités et avant de connaître le résultat, nombre de ceux qui se sentaient des velléités macronistes s’étaient rendus au Palais des congrès à Paris pour célébrer avant l’heure « la résurrection ». L’échec n’est pas venu de la ligne suivie pendant la campagne, mais du martèlement médiatique et du « moi ou le chaos » présidentiel. On a vu le résultat : Marine Le Pen est arrivée première. Ce que je reproche à tous ces élus, Edouard Philippe en tête, c’est d’empêcher Les Républicains de jouer pleinement leur rôle de force d’alternance en semant la confusion dans l’esprit des électrices et des électeurs de centre droit. Avec le risque énorme de nous retrouver un matin de 2ème tour avec Marine Le Pen élue ! Ne croyez pas que ce soit impossible quand 60% des électeurs de la France insoumise se disent prêts à voter pour elle. Alors, il ne faudra pas que Christophe Béchu vienne encore accuser Les Républicains. Rien ne pourra l’exonérer de sa responsabilité !
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