J’INSTRUIS PAISIBLEMENT LE PROCES DE LA PMA SANS PERE
06 septembre 2019
Navrant !
Hervé Morin vient de tomber dans le piège du progressisme au nom de la « modernité ». Il cède à la dictature de la pensée libertaire que les macronistes imposent aussi bien à l’intérieur par l’exclusion, qu’à l’extérieur via tous les médias qu’ils contrôlent. Eh bien non, être « moderne » ce n’est pas forcément sacrifier la « dignité humaine » à toutes les modes. Le gouvernement va rendre possible la PMA pour les couples d’homosexuelles et les femmes seules en profitant de la révision des lois de bioéthique. Cette possibilité va bouleverser notre conception de la filiation et doit nous amener à réfléchir justement au regard de la dignité humaine.
Rupture avec l’écologie humaine.
On nous rebat suffisamment les oreilles avec l’importance du respect de la nature qui a engendré naguère l’inscription du principe de précaution dans la Constitution, au nom de la protection des générations futures. Ces préoccupations ont été balayées d’un revers de main par la ministre en charge du dossier de la révision des lois de bioéthique. Or, nos normes bioéthiques sont aussi importantes, sinon plus que celles qui touchent à l’environnement. D’ailleurs c’est bien pour cela que José Bové s’en est ému en dénonçant la manipulation du vivant que représente la PMA. Voilà un sujet que les médias abordent peu : envisager l’accès à la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes ou les femmes seules c’est nier complètement l’écologie humaine intégrale. Personne ne prend vraiment en compte le devenir des enfants ainsi conçus bien que l'on sache combien les "racines" comptent pour eux. On perd de vue totalement la préservation d’une vie digne pour l’homme. Et les dérives d’une telle décision nous concernent tous.
La négation de l’altérité.
Vouloir nous faire croire qu’un enfant peut naître de deux femmes, ou d’une femme seule est grotesque, comme l’est tout autant l’inscription « mère et mère » sur le livret de famille. Sylviane Agacinski nous met en garde à ce sujet : « la procréation n’a que faire des orientations sexuelles et a en revanche tout à voir avec l’asymétrie des deux sexes, qui ne sont en la matière, ni équivalents, ni égaux. » Avec la légalisation de la conception d’orphelins de père, c’est la négation de l’altérité que nous consacrons, sans parler des autres aspects comme l’absence d’un référent masculin dans la construction de la personnalité de l’enfant et l’impossibilité de s’inscrire dans une filiation. Car la disparition du père dans la procréation est un bouleversement de la filiation : le rattachement d’un enfant à deux lignées parentales non équivalentes lui signifie sa propre inscription dans le genre humain, universellement mixte. Evidemment la nature dément ici la norme que l’on veut instituer, car il y a forcément un « père » caché quelque part. Et ce que la loi permet en matière d’accès aux origines se révélera rapidement comme un leurre… sans parler de toutes les dérives possibles de « marchandisation ».
La médecine est détournée de son objectif.
« La généralisation d’une pratique jusque-là réservée aux seules personnes souffrant d’infertilité fait passer la médecine du paradigme thérapeutique au paradigme anthropo-technique avec des conséquences vertigineuse sur le plan éthique, car parler de l’infertilité d’une personne seule ou d’un couple de même sexe, est un pur non-sens », tranche Sylviane Agacinski. Il est regrettable que le gouvernement considère qu’il n’y a pas de problème éthique car la médecine n’est pas faite pour répondre au désir d’enfant. Dans la PMA sans père, il n’y a pas d’acte thérapeutique, donc il ne devrait pas y avoir de remboursement par la Sécu. Un autre scandale ! Et qui peut nous empêcher de penser que des couples sans difficultés de procréation n’utilisent la loi pour avoir accès à la PMA afin de pouvoir trier les embryons avec comme but « un bébé comme je veux » ! Le risque du dévoiement vers des pratiques eugénistes est à prendre en compte, dans un monde matérialiste où tout se monnaie.
L’argument de l’égalité.
C’est peut-être le plus fallacieux. Il est régulièrement mis en avant par tous les partisans de la PMA. Quoi de plus juste que de mettre fin à la discrimination dont sont l’objet les couples d’homosexuelles par rapport aux couples hétéro. Pur sophisme que l’invocation lapidaire et systématique de l’égalité pour mettre fin à toute possibilité de débat. Dans ce domaine, un couple de même sexe n’est pas équivalent à un couple sexuellement mixte, et le principe d’égalité devant la loi n’empêche pas le législateur de régler différemment des situations différentes. D’ailleurs le Conseil d’Etat a tranché : il ne peut être question de discrimination. Cela conduit aussi à présenter comme une évidence la prise en charge de la PMA par la Sécurité sociale. Or on est devant un désir et non un soin ! Je vais prendre un exemple caricatural en forçant le trait : « J’ai une envie de Mercédès. Mon voisin en a une et pas moi. Cela provoque en moi une souffrance psychique insupportable. Ce désir, je demande qu’il soit pris en compte au nom de l’égalité et je ne vois pas pourquoi la Sécurité sociale ne me rembourserait pas mon achat ! » Cela ressemble beaucoup aux arguments avancés sur le désir d’enfant, non ? Je vais au garage au lieu de la clinique, je choisis dans un catalogue avec des options… Qui ne voit, avec cet exemple trivial, le parallélisme des démarches.
Les dérives potentielles.
Une fois la PMA enclenchée, la porte sera ouverte pour l’étape suivante. La technique aujourd’hui permet à peu près tout en matière de reproduction. Demain, au nom de l’égalité, le lobby LGBT voudra nous imposer la GPA pour les couples d'hommes avec son cortège de « mères porteuses » si bien vulgarisé par Marc-Olivier Fogiel, et la « location de ventres » sera légalisée dans la même logique. On assistera alors, inexorablement à toutes les formes de marchandisation et d’eugénisme déjà pratiquées en Californie.
Une évolution sociétale.
Elle est imposée par un lobby minoritaire, LGBT pour ne pas le nommer. Affirmant cela, je vais évidemment être catalogué comme homophobe. C’est le côté totalitaire de ce groupe d’influence. Il argue du fait que les mentalités ont évolué et qu’aujourd’hui les Français sont majoritairement pour ce qu’ils présentent comme un progrès pour toutes les femmes. Certes, le conditionnement auquel la population est soumise à travers tous les médias et même les séries télévisées qui ne peuvent plus se passer de leurs couples homosexuels et de leurs soucis de maternité, a pu jouer un rôle, mais si on est si certain de ce fait majoritaire, alors faisons un referendum, car le sujet en vaut bien la peine. Cet argument est en fait contestable. Car si la PMA est un progrès pour les femmes, ce qui reste à démontrer, c’est surtout une régression pour le genre humain. Sans la technique, leur infertilité de fait ne leur permettrait pas d’enfanter. Et tout ce qui est techniquement possible, n’est pas forcément souhaitable.
Nous sommes aux antipodes d’une écologie respectueuse de l’Homme.
Comme l’affirme François-Xavier Bellamy, avec le projet de loi d’Agnès Buzyn, nous entrons dans l’ère de « l’Homme augmenté », du « transhumanisme », de l’Homme manipulé, soumis aux lois des désirs individuels et du marché. Et je reprends Sylviane Agacinski pour conclure : « Nous sommes avant tout des êtres vivants marqués par la naissance, la reproduction et la mort ; renoncer à ces limites signifie notre déshumanisation. » C’est une défaite de la raison, car ce projet de loi qui introduit une double révolution, de la filiation et de la finalité de la médecine, déporte la question de l’égalité des droits du domaine de l’anthropologie vers celui de l’émotion, terrain sur lequel aucune hiérarchie n’est possible.
Si l’éthique s’effondre, le droit est perdu. Puissent les Français en prendre conscience !
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