LA MAISON BRÛLE ET MACRON REGARDE AILLEURS !
02 octobre 2019
La dette française explose.
Vous allez penser que c’est une obsession de ma part. La dette française, tout le monde s’en fout ! Et pourtant… La maison brûle, et Macron regarde ailleurs (parodie de circonstance) !
La solution de facilité.
Le gouvernement achète du pouvoir d’achat à crédit. Il paraît que ça ne coûte rien puisque les taux sont négatifs. Au contraire, emprunter rapporterait même ! C’est une vision laxiste et lâche qui, à un moment ou un autre, impactera l’avenir du pays. Qu’on en juge : le budget 2020 ne propose aucun effort de réduction des dépenses de l’Etat, en transfère même sur les budgets sociaux comme le montre le retour du déficit de la Sécu à 5 milliards d’euros, et prévoit d’emprunter l’an prochain plus de 200 milliards d’euros, soit le double de ce qu’il empruntait en moyenne jusqu’à maintenant. Un record historique : on était à moins de 100 milliards en 2007, avant la crise. Le budget 2020 est un budget de campagne électorale, au mépris de la bonne gestion des comptes de l’État. Il prévoit des cadeaux fiscaux avec des baisses d'impôts. Le signe le plus inquiétant, c’est qu’aucune, vraiment aucune, réduction du nombre de fonctionnaires n'a été faite et n’est prévue.
La machine s’emballe.
La dette française a dépassé la barrière « symbolique » des 100% du PIB, à 2 400 milliards d'euros, malgré tous les artifices mis en place pour masquer le fait. Elle était à 1830 milliards fin 2012. La France rejoint le club des cancres avec la Grèce, le Zimbabwe et le Japon dont la dette est à 230% du PIB. Le problème c’est que malgré cet endettement qui devient massif, la croissance stagne parce que la relance budgétaire initiée par la politique des banques centrales est à bout de souffle. Combien de fois faudra-t-il dire que le pouvoir d’achat n’est pas le bon moteur de la croissance économique. C’est au contraire un gouffre qui nécessitera toujours plus d’emprunts puisque la faculté contributive des Français ne peut plus être augmentée. De fait la machine s’emballe et chaque jour qui passe le niveau d'endettement excède un peu plus ce que notre potentiel fiscal peut absorber. Plus les taux d'intérêt sont bas, moins la capacité de prêter des banques est établie. Il suffit de voir le nombre d'établissements qui, en zone euro, sont valorisés à environ la moitié de leurs fonds propres. Or la création de monnaie via les banques est un vecteur fondamental de la croissance d'une économie. La configuration actuelle va donc à l'opposé de l'expansion.
Le grand ralentissement.
Une série d'indicateurs économiques viennent de tomber. Ils portent sur la production industrielle. L’indice ISM (Institute for Supply Management) pour l'activité manufacturière aux États-Unis est à son niveau le plus bas depuis la crise de 2008 et du côté de l'Europe, c'est le PMI, l'indice des directeurs d'achat, qui est à son niveau le plus bas depuis 2012. L'Organisation Mondiale du Commerce a revu à la baisse ses prévisions de croissance des échanges pour l'année, de 2,6 % à 1,2% seulement. Et c’est du jamais vu depuis 2008. L'OMC envisage même la possibilité que cette croissance ne soit que de 0,5% ! Pour ceux qui en doutaient encore, l'économie mondiale ralentit. On y est ! Croire que l’économie française, qui vit sur la lancée des mesures « gilets jaunes » financées à crédit par l’Etat, pourrait se maintenir est une gageure. Vous verrez chaque mois qui passe, les objectifs « optimistes » revus à la baisse, comme nous venons de le vivre en 2019 pour ceux de 2018. Avec les taux négatifs, la valorisation des actifs, en Bourse, dans l'immobilier, ou encore dans le private equity, n'a été autant déconnectée de l'économie réelle. Cette valorisation masque la réalité. Il faut savoir que ce ralentissement mondial n'est pas conjoncturel, il est structurel, et présente deux points de faiblesse : le commerce mondial et la production industrielle. En cause, une tendance à la « déconsommation » et à la « décroissance ».
Creuser la dette en jetant l’argent par les fenêtres.
Le choix assumé de nos argentiers de donner la priorité au pouvoir d’achat des ménages au détriment des entreprises, en renonçant à diminuer le déficit de l’Etat et en s’accommodant d’un déficit commercial qui avoisine toujours les 60 milliards d’euros, c’est se comporter en piètres gestionnaires. Bruno Le Maire a beau préciser qu'il n'est pas pour une relance keynésienne, c'est pourtant ce qu'il fait via le soutien à la consommation, avec 17 milliards de mesures. Il devrait pourtant savoir que la relance budgétaire a tendance à aggraver les problèmes qu'elle devait soigner et grève singulièrement les capacités d'investissement de l'Etat. C’est oublier tout simplement que ce sont les entreprises qui créent la richesse et que les ménages sont aussi leurs salariés ! Les baisses d’impôts devraient d’abord cibler les entreprises. Ce sont elles qui contribuent plus sûrement au PIB. Quant au « verdissement » du budget avec une fiscalité punitive, c’est encore une autre tarte à la crème. On verra au bout du chemin que le compte n’y est pas. La vérité, c’est ce que disent les chiffres : les 5 milliards de baisse annoncés n’empêchent pas la recette de l’impôt sur le revenu de progresser de 72,6 milliards d’euros à 75,5 milliards d’euros. La France reste bien un enfer fiscal et comme ça n’est pas encore suffisant, elle emprunte plus que jamais. Sauf que passé 100 % du PIB, la dette publique reste silencieuse comme le diabète jusqu'au jour où les vraies complications surgissent. Quant aux générations qui viennent, elles écrivent déjà le mot impôt avec leurs futures larmes de travailleurs.
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