HISTOIRE

LA GREVE DE TROP

Grues portuaires

La CGT s’est lancée dans un nouveau bras de fer en relançant la grève des dockers dans les ports pour tenter d’imposer un accord sur la pénibilité qui contourne allégrement la réforme des retraites.

Ce mouvement de grève se révèle très pénalisant au Havre. Après cinq jours de grève la semaine dernière, le travail devait en principe reprendre mardi dans les ports. Mais avant même la fin de ce premier round, la Fédération nationale des ports et docks (FNPD), la CGT des dockers, à l'origine du mouvement, envisageait de revenir à d'autres formes d'action, variables selon les terminaux (pas d'heures supplémentaires, pas de vacations de nuit, arrêts de travail tournants...).

Le mécontentement du syndicat majoritaire trouve son origine dans le refus de l'Elysée et de Matignon d'entériner les négociations sur la pénibilité engagées en 2008 dans le cadre de la mise en place de la réforme portuaire et de l'élaboration d'une nouvelle convention collective. L’accord de branche arrêté entre la FNPD, l'Union des ports français (UPF) et l'Union nationale des industries de la manutention (Unim) en octobre dernier devait rendre possibles les départs en retraite anticipée jusqu'à quatre ans pour 5.000 à 6.000 agents portuaires.

Evidemment, la réforme des retraites, promulguée début novembre dernier, est venue changer le contexte. La fermeté du gouvernement provient du fait qu’il redoute les effets de contagion et entend limiter à deux ans les départs anticipés. On ne comprendrait pas que le premier accord sur la pénibilité après la réforme des retraites aboutisse à faire partir les salariés avant soixante ans alors que l'âge légal va passer à soixante-deux ans !

Les services du  secrétaire d'Etat aux Transports mettent également en avant le coût du projet qui se dessinait entre les partenaires sociaux : 140 millions d'euros, à la charge des sept ports nationaux, une charge financière très élevée pendant plusieurs dizaines d'années. A l'Unim, on accepte mal la position du gouvernement, dont l'attitude est perçue comme une « remise en cause du principe d'autonomie de la négociation collective » et met en danger le projet de convention collective des établissements portuaires, pièce maîtresse de la réforme de 2008.

L'épilogue de la réforme portuaire semble encore loin. Une réunion convoquée au secrétariat d'Etat chargé des Transports, mercredi, à laquelle participaient des représentants du gouvernement, des ports, le patronat des entreprises de manutention et les syndicats de main d'oeuvre portuaire, n'a débouché sur aucun résultat concret et la Fédération nationale des Ports et Docks CGT n’y a pas trouvé de raisons de lever ses appels à la grève pour vendredi, samedi, dimanche et lundi.

En attendant, pris entre deux feux, certains ports voient leur activité lourdement pénalisée par le conflit. Pour celui du Havre, le plus touché, ces cinq jours de grève ont conduit à l'annulation de vingt-six escales de porte-conteneurs, selon sa direction. Une situation qualifiée d’extrêmement préjudiciable à toute la communauté portuaire, y compris aux dockers et aux portiqueurs.

Comme il y a peu de chances que le gouvernement transige sur les départs anticipés de 4 ans, pierre d’achoppement, voilà un conflit qui va droit dans le mur. Une fois de plus Bernard Thibault qui souhaitait peut-être y trouver une santé, en sera pour ses frais. Le plus grave, c’est le préjudice encouru qui ruine nos ports. Les dockers se mettront alors en grève à cause du chômage qu’ils auront créé.

Pendant que les dockers sont au pied des grues, les clients font le pied de grue pour débarquer...



POURQUOI L’ALLEMAGNE NOUS A DISTANCES

écart franco allemand

Comment « Mettre un terme à la divergence de compétitivité entre la France et l'Allemagne ». C’est à cette question que se propose de répondre le rapport que vient de recevoir le ministre de l'Industrie, Eric Besson. Ses conclusions montre que«s’Il n'y a pas entre la France et l'Allemagne un décrochage permanent et structurel de compétitivité,  il y a en revanche une rupture de tendance d'ampleur sans précédent historique à partir de l'an 2000 »..

Une rupture qui s’explique par de multiples facteurs mais, « pour l'essentiel, par des politiques opposées de gestion du marché du travail et une divergence de grande ampleur des coûts et des marges des entreprises ». Autrement dit, la réduction du temps de travail côté français, comparée, outre-Rhin, à une politique de désinflation compétitive menée à travers une compression des salaires. Le résultat, c’est que « les exportations françaises représentent 40 % des exportations allemandes aujourd'hui, contre 55 % il y a dix ans ». Et « la France a perdu au cours des années récentes le seul avantage comparatif qui était le sien, celui des prix moins élevés ».

La comparaison restreinte à l'Allemagne, plus frappante que sur une moyenne de la zone euro, est délibérée et répond à une demande élyséenne, comme le précisait encore récemment Nicolas Sarkozy : « Autant je peux comprendre les différences de compétitivité entre la Chine, l'Inde et la France, autant je ne peux pas comprendre la différence de compétitivité entre l'Allemagne et la France. C'est trop grave pour nous ».

Le rapport met en évidence l'écart de compétitivité relativement récent qui « n'est pas irrémédiable » mais « les mécanismes à l'oeuvre ne se corrigeront pas spontanément ». S'il salue les pôles de compétitivité, Oséo, le crédit d'impôt recherche ou la réforme de l'université, « leurs effets ne pourront apparaître que dans des délais d'au moins cinq à dix ans ». Il faut donc un « pacte de compétitivité industrielle » entre pouvoirs publics, partenaires sociaux et citoyens, dont l'une des mesures prioritaires serait un « recalage de nos coûts industriels » : « Comme on ne peut pas dévaluer, il faut au moins stopper l'hémorragie liée au coût du travail par une nouvelle baisse des charges, de 10 à 15 milliards d'euros », juge Michel Didier, président de l'institut de conjoncture. A compenser, au choix, par une hausse de la TVA ou une baisse des dépenses publiques. Ou les deux combinées ?

Deuxième impératif : « adapter le compromis social salaire-emploi-durée du travail à la contrainte de compétitivité ». Il faudrait négocier au sein des entreprises de nouveaux accords autour du coût du travail. Des conclusions que ne partagent évidemment pas tous les économistes. Pour certains « les gains de l'Allemagne ne seront pas forcément durables, car ils ont été obtenus par les baisses de salaire. Nous serions plus inquiets s'ils avaient été obtenus par la productivité. » D’autres sont plus pessimistes : « Il n'est pas sûr que la France doive suivre la politique salariale allemande, en raison du poids devenu petit de l'industrie et donc de la faiblesse de l'effet d'amélioration de la compétitivité et des effets sur les inégalités  de revenus ». On peut comprendre que les Français ne l'accepteraient pas.

En l'absence de marges de manoeuvre budgétaires, les pistes de réforme paraissent donc limitées, au moins d'ici à 2012.

 


LE SABOTAGE DU SYSTEME EDUCATIF

 

Les principales fédérations syndicales de l'éducation, la FSU, l'Unsa et le SGEN-CFDT, ont boycotté les voeux du chef de l'Etat « au monde de la connaissance et de la culture ». La raison : «« Les mesures prises sous la responsabilité du chef de l'Etat sont, par leur ampleur et leurs conséquences, d'une telle gravité pour la très grande majorité des citoyens et pour l'avenir de notre pays que la présence de la FSU à ces voeux apparaît impossible » a expliqué la très gauchisante fédération. C’est évidemment anecdotique mais révélateur d’un état d’esprit inacceptable. On a le droit d’exprimer des désaccords avec les institutions dirigeantes, et les enseignants ne s’en privent pas, mais le geste, qui n’est pas le premier, de refuser une invitation du chef de l’Etat, est un forme de contestation de sa désignation démocratique, alors que par nature, il est le « patron » de tous les fonctionnaires. Rien que cela est déjà choquant.

On avait compris que la même posture adoptée par Bernard Thibault relevait plus de l’usage interne que d’une prise de distance avec le gouvernement, la CGT ne pouvant pas se priver de participer au dialogue social.

Le cas des syndicats de l’éducation et particulièrement de certains, c’est qu’ils en viennent à contester le fonctionnement même du système en contestant tout et en allant jusqu’à refuser d’appliquer les directives qui viennent du Ministère. Ce qui revient à contester la légitimité du gouvernement. C’est grave ! Les syndicats enseignants ne sont pas propriétaires du système éducatif et ils n’ont pas à y imposer leur loi. D’autant plus que leurs menées sont essentiellement fondées sur de l’idéologie et en ont donc le caractère à la fois discutable et insupportable. 

C’est ainsi qu’ils sont contre la décision du ministre de l'Education, Luc Chatel, d’étendre à la rentrée 2011 à quelque 200 lycées et collèges ainsi que 1.700 écoles le dispositif Clair, expérimentation engagée en septembre dernier dans 105 établissements difficiles, dans lesquels le proviseur peut recruter ses enseignants sur profil, pour cinq ans. Ce qui relève du bon sens. Les syndicats préfèrent probablement qu’on y recrute de jeunes enseignants non aguerris, contraints d’arriver là parce que tous les autres postes moins exposés sont pris, à cause des vices d’un système « paritaire » où ils ont la haute main sur les affectations.

Ils sont aussi contre les évaluations en français et en mathématiques, des 730 000 élèves de CM2, soutenus (comme il se doit par la FCPE) et appellent à bloquer la transmission des résultats. Ces derniers dénoncent le caractère trop binaire de la notation ainsi que le calendrier, certaines notions n'ayant pu encore être étudiées en janvier. Des prétextes évidemment. Car le fond du problème, c’est qu’ils sont contre des évaluations qui pourraient mesurer quelque part leur incapacité à transmettre correctement les savoirs fondamentaux. L’argumentation avancée d’une utilisation des tests pour un classement des « bons établissements » et des « mauvais » est fausse en même temps que révélatrice. Pire, Le contenu des tests pour les évaluations que les écoliers de CM2 passent cette semaine a été divulgué sur Internet. Un acte jugé « inadmissible » par le ministre de l'Education qui, je l’espère, va porter plainte. Ce qui est bizarre, c’est que ces tests existaient sous Jospin et personne ne trouvait rien à redire…

Après on s’étonnera que notre système éducatif régresse. Comme si le nombre des enseignants était le seul paramètre pour sa réussite. Ceci n’est pas corroboré par les faits, loin de là. Ce qui est sûr, c’est qu’avec leur comportement et leurs certitudes dédaigneuses, le système va droit dans le mur, les petits français avec lui, et eux, ils klaxonnent en plus, quand ce ne sont pas les parents FCPE qui appuient sur l’accélérateur. Par leur comportement, ces syndicats découragent bien des profs dévoués corps et âmes à leurs élèves en leur imposant un magistère intellectuel auquel ils doivent se soumettre sous peine d'austracisme.




LA GAUCHE LA PLUS BETE DU MONDE ?

 

Ce n’est pas moi qui pose la question. En tout cas, je ne me la pose pas parce que pour moi la réponse est évidente. Non, c’est la couverture du « Courrier international ». J’ai pensé que cela méritait le détour, curieux de connaître comment vingt journalistes étrangers décryptaient les raisons de son naufrage annoncé.

« divisée, nombriliste, impuissante, décevante… » un tableau navrant  mais tellement réaliste. On trouve dans l’argumentaire la guéguerre de ces petits partis exclusivement préoccupés de leur survie, le PS qui ne dit ni oui, ni non et est incapable de réagir sur les questions essentielles, l’absence de leader incontesté qui rend la gauche impuissante, stérile et sans imagination, quand ce n’est pas la tentation du « nombrilisme » qui la gagne.

Les socialistes y sont présentés comme incapables de défendre leurs réformes, agités de divisions qui sont le meilleur moyen de perdre l’élection présidentielle, dirigés par une Première Secrétaire qui voudrait se « Merkeliser » mais qui doit encore tout prouver de son aptitude à gouverner, avec dans les pattes une Ségolène Royal encore et toujours candidate, prête à tous les stratagèmes pour y parvenir. Elle incarne la « gauche à maman », avec comme concurrent son ex-mari, François Hollande, présenté comme le « brillant sans éclat ». Naturellement, le suspense « strauss-kahnien » est décortiqué avec une liste impressionnante de handicaps qu’il devra surmonter s’il se décide, à commencer par « son vrai talent à se disqualifier lui-même ». Quant à la primaire elle est présentée comme une bonne idée devenue une pantalonnade…

Mais il n’y a pas que le PS qui est habillé pour l’hiver. Et justement, il fait froid. Les Verts français ne sont pas les …Grûnen, autrement dit il leur manque encore beaucoup pour peser sur la vie politique, comme en témoigne les sondages accablants d’Eva Joly. On y souligne le talent de Cécile Duflot mais aussi son manque d’expérience, le « bellicisme » de Cohn-Bendit dépeint comme « gauche caviar bio » dans une troupe chaotique.

Le Front de gauche se voit interdit de gouverner pour cause d’incompatibilité congénitale entre un PCF encore trop dogmatique et un Parti de gauche entre les mains entreprenantes du nouveau « missionnaire » Mélanchon, qui ne conçoit pas que l’union ne puisse se faire autrement que sur son nom. Sur la gauche de la gauche, le NPA végète à cause de la masse des trostskistes rigides de Lutte Ouvrière qu’il a attiré dans ses rangs.

L’article qui conclut la série a un titre prémonitoire : « Le jour où le PS implosera ». Je précise que lorsque le journal est sorti, Manuel Valls n’avait pas encore dégoupillé sa grenade sur les 35H ! Et en cerise sur la gâteau, un dessin humoristique qui présente deux affiches : « 2012, la droite et l’extrême droite au second tour, un film catastrophe » et « 2012, la gauche et l’extrême gauche au second tour, un film de science-fiction ». …

Fermez le ban.

Si vous avez du temps, ne vous privez pas. C’est une lecture passionnante.

 



UNE HIRONDELLE AU FN, VRAIMENT ?

Marine-le-pen-le-17-janvier-2011
 
 

Non, ce n’est pas le printemps. On est bien resté en hiver : les premières déclarations de Marine ne changent guère de celles de Jean-Marie. L'élection de Marine Le Pen, ce week-end, à la tête du Front National, après un suspense « insupportable », n'est pas synonyme de changement profond pour le parti d'extrême droite présidé sans discontinuer depuis sa création, par son père, Jean-Marie, en 1972. La preuve en est que la majorité des cadres élus en même temps sont pro-Gollnisch. Au-delà de la rénovation de l'image personnelle de son chef de file, la structure des soutiens du Front national ne change pas. La crainte de voir le FN changer de visage en changeant de tête est alimentée par la poussée de popularité dont jouit Marine Le Pen qui donne de son parti une image forcément rajeunie et féminisée.

Elle reste pourtant confrontée à une impopularité massive (67 %) sans autre équivalent que celle de Ségolène Royal. Et la cote qu’elle a atteinte récemment (27%) ne prouve pas grand-chose. Son père avait flirté avec les 26% en juin 2006 dans un contexte plus clément que celui d’aujourd’hui sur le plan économique. Et il n'y a aucune raison qu'elle-même échappe à la loi de dissociation des courbes de popularité et d'intentions de vote comme le montre les scores électoraux de son père qui n’ont jamais été corrélés à sa cote de popularité.

Le discours de Marine Le Pen s'élargit à des domaines où l'argumentation est autant économique et sociale qu'idéologique. L'euro n'est plus combattu au seul nom de la souveraineté nationale mais en raison de son effet supposé sur le pouvoir d'achat des Français. Elle étend la thématique frontiste à la lutte contre le libéralisme, laquelle cohabite, avec le rejet de l'étatisme dans une confusion intellectuelle hasardeuse. Et côté «idées sociales » on flirte avec la démagogie nationale-socialiste d’avant guerre.

La progression de l'adhésion aux idées du Front national reste d’ailleurs décevante en regard des efforts déployés pour les rendre plus acceptables à un électorat de droite traditionnelle, même si les références se font plus discrètes sur la nostalgie colonialiste ou l’anti-gaullisme qui alimentaient la rhétorique paternelle. Il se voudrait plus détaché aussi des racines xénophobes et antisémites communes aux extrêmes droites européennes sans rompre avec les fondamentaux du parti (préférence nationale, politique sécuritaire...) -en atteste sa provocante comparaison entre l'Occupation et les occupations de rues par des musulmans en prière -. Une bien difficile équation. Le discours ne s’adoucit qu’en apparence.

Le pouvoir d'attraction exercé par Marine Le Pen sur l'électorat UMP reste limité comme le montre les études d’opinion sérieuses. D'ailleurs, entre deux tiers et trois quarts des Français selon les enquêtes, estiment que le parti de Marine Le Pen ne sera pas différent de celui de son père. Et en banalisant son discours elle est amenée à faire du « Sarko » en plus pâle, c’est-à-dire sans le talent. Toutefois, grâce à un certain savoir-faire, elle pourrait prétendre élargir son aire d'attraction auprès de deux catégories dans lesquelles le parti d'extrême droite connaît un fort déficit : les femmes et les jeunes. Mais le pari ne pourrait être gagné qu’en renonçant à une radicalité qui agit, on le sait, sur ces électeurs comme un repoussoir. Or c'est l'affirmation de cette identité extrémiste qui lui permet aujourd'hui de préserver, par-delà le retrait du chef charismatique, l'unité du Front National jusque dans ses composantes les plus dures.

Quant au programme, n’ayant jamais été en responsabilité de gouverner et n’ayant aucune chance de jamais y parvenir, il peut tout promettre sans jamais dire comment on ferait. On a déjà la même chose à gauche, mais là c’est plus grave parce qu’elle pourrait être amenée à gouverner.

Et si l’engouement pour la Marine n’était tout simplement qu’un « bouillonnement médiatique » de journalistes de gauche qui voudraient bien piéger le Président sortant… ?


LES REFLEXIONS D'ARCHIBALD

MAIS DANS QUEL MONDE VIVONS-NOUS ?

Drôle d’époque, oui vraiment. Il y a des moments où on se demande si un lutin malicieux ne vient pas déranger l’ordre normal des choses, de sorte que nos contemporains ne s’étonnent plus de rien et assistent passifs aux choses les plus ineptes.

Ainsi, à quoi sert un gouvernement belge ? Voilà une question que les Belges ne sont certainement pas les seuls à se poser. Probablement à rien, puisque le pays fonctionne sans depuis près d’un an et ne semble pas s’en porter plus mal. Il a même assuré la Présidence européenne, qui est passée totalement inaperçue. Enfin, on peut se demander si la Belgique existe encore. Vérification avec le dernier film de Dany Boon, au début du mois prochain.

Autre question : à quoi sert le président de l’Europe ? Le fait qu’il soit belge n’a rien à voir avec ce qui précède. Je pose la question parce que tous les six mois, un pays continue d’assurer la présidence du Conseil européen. Alors qui fait quoi ? On ne sait pas vraiment. Moi je pensais qu’Herman Von Rumpuy se substituerait au théâtre des présidences tournantes. Certes, la présidence Tchèque eurosceptique n’a pas eu beaucoup d’éclats et celle de la Hongrie qui démarre risque de ne pas en faire beaucoup plus. Au moment où la gouvernance politique de l’euro avance, il faudrait peut-être simplifier non ?

Et puis il y a le cas de la Côte d’Ivoire. Après avoir longtemps différé l’échéance en dépit des institutions, le président sortant a organisé des élections. Il pensait probablement se succéder à lui-même. Mais voilà, la communauté internationale, témoin de la consultation, a proclamé son adversaire élu. Dans la plus pure tradition guignolesque, le sortant s’est fait proclamer par « son » conseil constitutionnel, et le pays se retrouve avec deux titulaires. Abondance de biens ne nuit pas. On peut en rire si toutefois cela ne tourne pas au tragique. Et on compte déjà trop de morts.

La plaisanterie facile consiste à utiliser le principe des vases communicants. Ici, il y en a deux. Là, il y en a un qui s’est enfui. Cela devrait donc pouvoir s’arranger. Je ne suis pas certain que les Tunisiens rêvent d’un régime du type que Laurent Gbagbo avait institué dans son pays. En attendant, ils sont dans une situation qui peut connaître toutes les dérives imaginables. Il n’y a pas de quoi rire. Ils sont sauvés dès lors que notre Ségolène se met à leur service. Et si elle allait se présenter là-bas ?

Même les américains qui ont envoyé l’Homme marcher sur la Lune sont en passe d’être dirigés par des fondamentalistes arriérés qui contestent la théorie de l’évolution et persécuteront un jour les anthropologues et les scientifiques qui contrediront la Bible.

Finalement, il n’y a qu’en France où tout est en place. Le FN vient de remplacer Le Pen par Le Pen. Le fait que la fille soit blonde aux yeux bleus (je crois) c’est normal aussi. Le PS est fidèle à lui-même : il organise des primaires, mais il est interdit aux candidats d’exprimer des idées hors du programme. Le débat va être d’un passionnant (mais on est habitués). Les querelles d'égos sont bien plus drôles. Le Président reste stable dans son impopularité comme si un mauvais génie avait décidé de lui pourrir la vie. Il est vrai que les Français ont la tête dans le sac (de soldes) en ce moment. Il n’y a que la désaffection pour la vaccination qui interpelle. Si dans le pays de Pasteur, on n’y croit plus, c’est que la Terre ne tourne plus rond, ce que personne n’a encore vérifié.

Bon, on se prend un verre de Loch Lomond pour se remonter le moral.

                                                                        Mille Sabords !


UN BOUT DE PRINTEMPS EN HIVER.

  Cac 40 01 10 semaine Le CAC 40

 

L'Europe retrouve la confiance des marchés. L'Etat portugais parvient à séduire les investisseurs,  les banques reprennent des couleurs, le CAC 40, en hausse de 2,15 %, est au plus haut depuis deux mois et l'euro repart en à la hausse à 1,3083 dollar. Avec raison, au bout d'un an de crise, les marchés ont enfin compris et admis que l'Europe avance. La découverte des déficits grecs, avait été suivie d’un temps de réaction trop lent, mais même si le  cheminement est laborieux, des solutions de compromis finissent toujours par s’imposer.

Et la crise la fait avancer plus vite : non seulement le Portugal a trouvé à placer sa dette, mais le taux obtenu montre qu’il séduit les marchés. La Commission propose un nouveau « paquet » de gouvernance de la zone, le Japon, après la Chine, est venu acheter des obligations européennes et, mieux, le fonds de secours doublerait !

Les Européens sont décidés à mettre un terme au plus tôt à la crise de leur dette souveraine. Les prochaines réunions des ministres des Finances et de l'Eurogroupe pourraient accroître considérablement les moyens et la flexibilité du Fonds européen de stabilité financière. Le ministre belge des Finances s'est prononcé hier soir en faveur d'un doublement des capacités d'aide mises à disposition de la zone euro, à 1.500 milliards d'euros. De leur côté, La France et l’Allemagne ont simplement évoqué cette possibilité si elle s'avérait « nécessaire ». L'Europe entend, c’est clair, contre-attaquer sur tous les fronts où elle est menacée.

L’Europe est un Objet Politique Non Identifié. Ce que testaient les marchés dès le début de la crise grecque est la solidarité des Etats membres de cet OPNI entre eux. Eh bien, les décisions ont été prises et avec elles, la preuve a été fournie que l'euro n'est pas seulement une monnaie, l'euro est un objet politique que ses fondateurs défendront. Les marchés semblent donc s'être convaincus que la volonté politique est là. Espérons qu’ils en resteront là et de fait, ils commencent à prendre au sérieux les intentions des Européens. L'euro s'est envolé au-dessus de 1,33 dollar après que Jean-Claude Trichet a fait part de ses craintes relatives à l'évolution de l'inflation dans les mois à venir. Les opérateurs en ont déduit que des hausses des taux allaient intervenir plus tôt que prévu. Le CAC 40 a tutoyé les 4.000 points d'indice.…

Mais attention, l’hiver n’est pas fini. Et il reste tant à faire pour que le marché unique soit relancé, que soit mis fin au dumping fiscal et social, que soit lancé des eurobonds pour financer des dépenses d'accélération de la productivité des Etats membres, à commencer par ceux du Sud… Oui, l’Europe est encore trop souvent un « processus » plus qu’un aboutissement et la « sauver » ne la construit que partiellement.



IL FAUT TRA-VA-ILLER !

Valls

C’est sur le principal échec du quinquennat de Nicolas Sarkozy que va se jouer la prochaine présidentielle : le pouvoir d’achat. La crise en est évidemment la principale cause, mais les Français n’en ont cure ; aussi bien les ouvriers et employés que ceux qui constituent ce qu’on appelle communément « la classe moyenne ».

L’équation est compliquée. Entre ceux qui bénéficient des prestations sociales, ceux qui « touchent » comme on dit, et ceux qui constituent le haut du panier et pour qui le pouvoir d’achat n’est pas un problème, il y a ceux qui gagnent trop pour « toucher » et pas assez pour être à l’aise. Ce sont les éternelles victimes des « effets de seuil ». Ce sont aussi les gros bataillons de la moyenne de la « classe moyenne ». Ce sont ceux-là qui ont le plus cru au slogan « travailler plus pour gagner plus ». Ils sont aujourd’hui les plus déçus.

 Tout le monde l’a bien compris. Qui séduira le mieux ces « classes moyennes », après qui tout le monde court désormais ?

Quelques précisions pour comprendre. En termes de revenus, on range dans cette catégorie les ménages disposant de 1.200 à 3.000 euros de revenus mensuels. Les analyses historiques montrent qu'elles ont explosé au cours des Trente Glorieuses. Mais après une période faste, leurs conditions de vie n’ont cessé de se dégrader entre les augmentations d’impôts et leurs salaires stagnants. Le déclassement qu'elles ressentent nourrit le pessimisme constaté dans les sondages. C'est le fond du problème posé aux politiques, et que la crise aggrave encore. Or plus de la moitié des Français, déclarent y appartenir. S'y retrouvent ainsi les professions intermédiaires, les enseignants, agents de maîtrise et employés, un gros tiers de retraités…

Voilà pourquoi les "Français moyens" détiennent probablement la clé de l’élection. Les socialistes y fondent de grands espoirs avec DSK, espérant y renouveler la performance de Mitterrand (56 %) et oublier la déconvenue de 2007 (37 %). Manuel Valls s'est rendu compte des effets pervers des 35 heures sur notre économie et traduit l'aspiration au travail par une abrogation qui paraît logique de  la loi, espérant s'attirer les bonnes grâces de cette partie de l'électorat. De son côté, Nicolas Sarkozy, solidement campé sur les retraités, ne désespère pas de les convaincre par sa gestion douce de la crise, sa modération fiscale, son discours sécuritaire…

La solution ? Leur redonner du pouvoir d’achat ! Et c’est là que ça coince. Augmenter les salaires en pleine reprise, c’est impensable, en tout cas d’ici 2012, et c’est prendre le risque d’accentuer les délocalisations. Il faut donc maintenir le dispositif actuel des heures supplémentaires défiscalisées qui apportent un supplément de revenu à 5 millions d’entre eux. Le débat sur les 35 heures qui remettrait en cause ce petit plus sera très mal vécu. De même, les augmentations d’impôts ne seront pas les bienvenues. La marge de manoeuvre est donc étroite, car il faut en même temps annihiler les effets dévastateurs du bouclier fiscal devenu, par l’hystérie de la gauche sur le sujet, un symbole d’injustice fiscale. On voit donc quel chemin tortueux est pris pour la reconquête de leurs voix. Car, la suppression de l’ISF pour le remplacer par un impôt sur les revenus du patrimoine pourrait bien être un remède pire que le mal. Les apparences de justice et de rationalité sont souvent trompeuses en matière d’efficacité économique.

La France ne s’en sortira que si elle produit plus de richesses. Travailler plus, si on peut, reste à l’ordre du jour.



TOUT N’EST PAS ROSE, MAIS….

  Euro

Deux ans après la crise de 2008, le monde ne va pas aussi mal qu’on pouvait le penser. L'année 2010 se termine sur une croissance record en Asie et sur une consolidation de la reprise en Amérique et en Europe, ce qui n’était pas évident avant l'été. La nouvelle année s'annonce sous les mêmes auspices avec une croissance partout stabilisée. Le navire de l'économie mondiale reste fragile, sans doute, mais aucun tsunami ne semble plus en mesure de le faire couler.

Le souci de 2011sera plutôt le découplage entre les pays développés et les émergents : « 10 % de croissance en Chine, 10 % de chômage en Occident » comme le résume l’économiste américain Nouriel Roubini, Les uns craignent la déflation tandis que les autres doivent lutter contre l'inflation et ont commencé à mettre le pied sur le frein. Alors que les pays développés sont préoccupés de voir leur croissance handicapée par des problèmes « structurels » qui seront long à se résorber. Cette grande divergence est la source d’instabilités et de menaces. La tentation protectionniste reste devant nous.

Aux Etats-Unis, la situation immobilière n'est pas encore stabilisée et les emplois tardent à revenir. La construction et l'industrie, qui ont fortement abaissé leurs effectifs durant la crise, ne s'estiment pas en mesure de réembaucher. D’ailleurs Goldman Sachs estime que la croissance potentielle américaine est aujourd'hui réduite à 2,25 %, contre 3 % dans les années 1980-2010. La première conséquence est que la moitié des chômeurs le sont pour « une longue durée » (plus de vingt- sept semaines), du jamais-vu chez des gens habitués à retrouver rapidement un emploi. Et pourtant, d'un point de vue conjoncturel, la reprise n'a pas flanché. La croissance de 2,7 % cette année s'est accélérée en fin d'année et elle devrait passer au-dessus de 3 % en 2011, notamment grâce aux baisses d'impôts négociées par Obama avec le Congrès.

En Europe, la reprise devrait aussi se solidifier : 1,7 % dans l'euroland cette année, 2 % en 2011 : la croissance repart sur des bases « autoporteuses » saines et à mi-2012, le choc de la crise pourrait même être effacé. En Allemagne, l'export n'est plus seul à tirer l'économie : la consommation pourrait croître de 2,1 % après 0,5 % cette année, et l'investissement de 2,7 % après un recul de 0,9 % en 2010. L'Allemagne est en passe de surmonter définitivement la crise des « subprimes ».

Les pays de l'Est (Pologne, République tchèque, Hongrie) et ceux du Nord foncent comme l'Allemagne : la croissance suédoise atteindra 5,4 % en 2010 en rattrapage de 2009, mais aussi 4,1 % en 2011 ! Voilà aussi des modèles qui marchent. En revanche, les pays du Sud et l'Irlande seront pénalisés par leurs dettes. L'Espagne, par exemple, maintenue en récession cette année, plafonnerait tout juste à 1 % en 2011, la moitié du rythme de la zone euro. La périphérie européenne représente « le risque principal », mais la taille de ces pays est trop faible pour remettre en cause la croissance du nord.

La France s'inscrit dans la moyenne de la zone euro. L'essentiel est que la consommation ne devrait pas trop fléchir malgré le moral négatif du pays. La croissance atteindrait 1,8 à 2 %  en 2011, après 1,6 % en 2010. Il faudra un jour expliquer que ce miracle n’est pas dû au hasard, mais tient à la gestion habile de la crise par le gouvernement.

Tout n’est pas rose, mais arrêtons de voir l’avenir en noir !

 


QUELQUES SUJETS … D’ETONNEMENT

 

COUP DE JARNAC. Ils sont venus, ils sont tous là, Y’a même Ségo la toupie maudite, … C’était pour commémorer l’anniversaire de la mort de « Miteux » (aurait dit Le Luron). Et pas tous désintéressés les copains ! Tous les candidats déclarés ou non  à la candidature se pressaient pour figurer sur la photo de famille. Il y en a qui ont du repartir avec un de ces mal de pied ! Comme d’habitude le coup de Jarnac est venu de la Daronne du Poitou avec distribution d’un petit ouvrage signé Ségo et discours vantard de 1ère bourre. Au point que Mazarine a montré sa gêne devant tant d’indécence. Passe d’arme feutrée avec l’amère de Lille, encore plus amère de s’être fait doubler une fois de plus. Décidément on va pas s’ennuyer jusqu’au mois de septembre !

CARTON JAUNE. Décidément, ils sont en forme nos compères Jacob et Copé. L’un veut aborder la modification du statut des fonctionnaires, l’autre relance la discussion sur les 35 heures.  Deux sujets hautement explosifs à deux mois des cantonales. Inconscience ? On voudrait fâcher définitivement les classes moyennes avec la majorité qu’on ne s’y prendrait pas mieux !  Et si on gardait des munitions pour 2012 ? Heureusement, François Fillon a remis les choses à leur place. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation…

BOUDIN. La CGT boude. Elle a décidé de ne pas venir assister à la cérémonie des vœux du chef de l’Etat. Au moins comme ça, on ne pourra pas accuser Thibault d’être le complice de Sarko. Mais si c’est tout ce que la centrale syndicale a trouvé comme mode d’expression après le fiasco de son entêtement sur les retraites, c’est  bien faiblard. Les absents ont toujours tort.

BONNE NOUVELLE : pour finir, un rayon de soleil. D’après une étude qui sera rendue publique lors de Vinexpo à Bordeaux, la France a repris sa 1ère place de production de potion magique, je veux dire de vin, avec 419 millions de caisses en 2010. Cétipabo ça monsieur ? Mais attention, les Français boivent moins…

 


AU CENTRE : COMBIEN DE DIVISIONS ?

 

On va finir par croire que quand on ne sait pas où héberger en politique, on dit qu’on est  « au centre » ! C’est quoi le centre ? On connaissait le centre de Lecanuet, il était démocrate et social. Il se définissait ainsi parce qu’il se trouvait à mi-chemin des sociaux-démocrates de gauche et des socio libéraux de droite… Mais aujourd’hui entre le PS et l’UMP, qui est la fusion, rappelons-le du RPR et de la plus grande partie de l’UDF, l’espace commence à être encombré.

On y trouve le centre « extrême » de Bayrou. Extrême par son intransigeance. On y trouve le « Nouveau centre » d’Hervé Morin qui regroupe des exilés du Modem effarouchés par l’ayatollah et la grande prêtresse qui le gouverne. Il ne faut pas oublier « l’Alliance centriste » du Sénateur Arthuis, sorte de nébuleuse aux frontières mal définies. Et puis voilà maintenant que l’ancien Premier Ministre, Villepin, que l’on croyait gaullo-bonapartiste, se déclare lui aussi au centre. Et maintenant c’est au tour de Borloo, après avoir quitté le gouvernement, qui prétend occuper la place, avec une sensibilité de … centre gauche. Vous voyez bien que lorsque je parle de divisions, ce n’est pas des troupes que je parle !

Si l’électorat centriste existe bel et bien, il est aujourd’hui servi.  Par contre, les prétendants sont à la tête d’armées mexicaines aux effectifs fort maigres. C’est que depuis fort longtemps, le centriste, par définition est un « p’têt que oui, p’têt que non » et il est difficile de le faire militer. L’ambition, plus qu’un projet, n’est-il pas leur moteur commun et des rivalités profondes séparent tous ces « braves gens » qui nous veulent tant de bien.

Toutes les conditions sont réunies, en vérité, pour que la compétition des ambitions annule la perspective d’un rassemblement, lequel, au demeurant ne constituerait pas un électorat suffisant pour dépasser le statut de force d’appoint. Et les dîners en ville, ou en tête-à-tête ne semblent pas changer grand-chose à la donne.

Entre le centre qui se parcellise et la gauche qui tente de masquer ses divisions sans y parvenir, nous n’avons pas fini d’assister aux batailles d’égo. De quoi donner à Nicolas Sarkozy quelques occasions de se délecter, lui qui peut compter sur une UMP sanctuarisée aux troupes aguerries. Au moins personne n’ose lui contester le leadership, sinon en criant sa bonne fois de vouloir bien le servir pour 2012. Tout cela pour dire qu’il tient encore en main, en dépit des sondages, les atouts qui pourront lui permettre de remporter la mise.



LA FLUTE DE « PAN » !

  2007 ans aprs JC

 

Un quart d’heure, montre en main, c’est ce qu’a duré –paraît-il- le discours des voeux du Maire d’Angers. Un mauvais quart d’heure pour les Angevins. Car le coeur du maigre discours de l’édile en fin de parcours aura été de tout faire pour envelopper la potion amère que les contribuables vont bientôt devoir avaler.

Sous les habits de la modernité d’un projet municipal qui n’a pas grand-chose de novateur –bien des collectivités pratiquent les projets pluriannuels- il s’agit de masquer une déroute budgétaire qui oblige à trouver 25 millions par an pour boucler le budget de l’agglo. Les Angevins à l’abri jusqu’à maintenant vont devoir eux aussi payer la douloureuse : 8% de plus sur les impôts locaux et probablement autant l’année suivante…

On retiendra surtout que le Maire qui envisageait il y a encore peu d’inviter le Président de la République à l’inauguration du tramway, a choisi, allez comprendre, de faire une diatribe idéologique contre le gouvernement à coups de mensonges et d’insultes avec une mauvaise foi qui lui est coutumière. Non, M. Antonini, il n’est pas paranoïaque de contraindre les collectivités à la rigueur. Surtout quand elles sont dépensières et capables de dépenser des sommes folles pour « du pain » et « des jeux » ! comment peut-on mettre sur le dos du gouvernement des finances dans le rouge à cause d’investissements pharaoniques comme le tramway ou irresponsables comme la construction de logements qui ne repose pas sur des projections démographiques sérieuses.

Enfin, l’entendre évoquer la transparence, c’est risible : c'est plutôt "quai des brumes", quand on voit avec quel soin il cache les données techniques et financières qui présideront au budget 2011, dont le vote est reporté « courageusement » après les cantonales pour ne pas nuire aux candidats de gauche. Un pur et vrai scandale ! Sa flûte voudrait nous endormir, c’est en réalité un fusil à tirer sur les contribuables, nous ne sommes pas dupes.

Non seulement le Maire a le souffle court, mais j’ai envie de dire qu’il prend vraiment les Angevins pour des cons.  

 


MANUEL ENVOIE « VALLSER » LES 35 H …

Valls

 

« Déverrouiller les 35 heures » : le tabou est brisé. « Valls, il a free, il a tout compris ! ». Il a compris que les Français devaient se retrousser les manches et se remettre au travail. Il a compris que les 35H c’est le symbole d’une France qui pense plus à se reposer avec les RTT qu’à créer des richesses. Il a compris que la montagne idéologique a accouché d’une souris et que la 1ère secrétaire en est encore à croire que son dispositif a créé 400 000 emplois alors qu’il devait en créer 1 million quand l’INSEE arrive péniblement à en décompter … 150 000.  Les 35 H c’est un fiasco qui coûte une fortune. Là encore le candidat à la candidature n’a pas peur d’asséner les vérités : le dispositif coûte une fortune à l’Etat chaque année et pour le contourner on a mis en place une usine à gaz qui consiste à défiscaliser les heures supplémentaires censées les compenser pour permettre à ceux qui le souhaitent ou le peuvent, de travailler plus.

Et le député-maire d’Ivry n’y va pas par quatre chemins : « déverrouiller les 35 heures  pour permettre aux Français de travailler plus et travailler mieux. Il faudrait augmenter de deux ou trois heures la durée légale du travail et les salaires d'autant. Tout cela devrait évidemment se négocier avec les partenaires sociaux. Cela permettrait de se donner une marge de manoeuvre supplémentaire pour sortir du blocage très français sur les salaires et le travail. Ce serait aussi une manière d'alléger le budget de l'Etat» Valls-Copé, même combat ? C’est une affaire de génération.

En effet, quand la direction du PS regrette une « posture », il enfonce le clou. Les 35 H sont ramenées à des postures des années 70,80 ou 90. « Le rôle des responsables politiques c’est de faire preuve d’inventivité et de formuler des nouvelles propositions ». Manuel Valls entend bien profiter des primaires socialistes pour faire entendre sa petite musique. Sauf que les effets en sont dévastateurs dans un parti qu’il faudrait aussi « déverrouiller » et qui n’accepte le débat que sous la forme d’additions, personne ne voulant trancher entre les « réalistes », clan auquel appartient le député d’Ivry, et les « idéologues » retranchés derrière Benoit Hamon.

Cela dit, il rend aussi service à droite où Jean-François Copé aimerait bien remettre le sujet en avant, alors que le Président reste sur la réserve, estimant que le détricotage réalisé est suffisant. Il reste cependant coûteux, plus de 20 milliards par an, et au moment où les économies sont à la mode…

Le débat dépasse le cadre franco-français. Nombre de pays européens plaident pour l’abandon de toute durée légale du travail dans les pays de l’Union. Le dossier doit être plaidé prochainement à Bruxelles. Le fait que l’Allemagne se soit ralliée à l’idée lui donne du poids. Voilà donc qui va alimenter et faire rebondir la querelle. Les socialistes n’ont pas fini de se disputer, car ce débat est tout sauf inutile !

 


DES VŒUX AUX REALITES …

Sarko voeux 2011

Voilà un Président très « présidentiel » qui a visiblement pris le « pli » qu’impose, sous la Vème république, le poids des responsabilités sur les épaules du chef de l’Etat. La « patine » a remplacé le « trop voyant » des débuts, la « patience » s’est substituée à la hâte des premiers temps. Bref, comme beaucoup d’observateurs l’ont signalé, le Président a pris de la hauteur. On sait aussi qu’il apprend vite et qu’il sait tirer les leçons.

Voilà des vœux raisonnablement optimistes pour les Français en 2011. Vœux auxquels les éternels Cassandre opposeront comme d’habitude et sans grand risque d’être détrompés par des médias grand public le plus souvent ignards en économie, leurs sombres prévisions et leurs convictions étayées des mêmes ritournelles.

Pourtant, il y a un an, c’est le même concert de critiques hautaines et méprisantes qui avait accueilli les prévisions économiques, sociales et budgétaires que le président avait égrenées lors de son discours du jour de l’an. La France ne devait en aucune façon atteindre aucun des objectifs qu’il lui assignait. Il est facile de constater qu’à l’arrivée, sur le déficit, la croissance, l’emploi et le pouvoir d’achat, les résultats de 2010 auront été pour certains proches, pour d'autres au-delà des espérances. Qui ment, je vous le demande ?

Alors, en sera-t-il tenu compte cette fois-ci ? On n’aurait tort de tenir pour négligeable les promesses du Président. D’autant plus qu’il réitère trois engagements tirés de l’expérience de l’année écoulée : celui de faciliter la cohésion sociale en choisissant la fraternité républicaine, celui de maintenir le cap d’une rigueur budgétaire salvatrice mais aux efforts mieux répartis, celui d’améliorer l’attractivité fiscale de notre pays, qui sous couvert de convergence franco-allemande, permettra de sortir de cet impôt imbécile de solidarité sur la fortune.

Après avoir été retardé par la crise, l'assainissement de nos comptes publics se poursuivra donc à un rythme qui devrait mettre la France à l'abri de la zone des cyclones financiers. Le soutien à l'innovation et à la création d'emplois viables dans le privé viennent opportunément compléter le tableau pour faire de l’année 2011, l’année « utile » que Nicolas Sarkozy appelle de ses vœux.

Ne soyons pas béats. Rien n’est joué. Bien des données nous échappent. L’une d’elles se trouve en Allemagne dont le rôle de locomotive de la zone euro dépend pour beaucoup des politiques salariales qui se desserrent mais à un rythme trop lent. Une autre tiendra dans la capacité de l’Euroland à affronter les nouvelles attaques que ne manqueront pas de subir ses membres les plus fragiles comme le Portugal ou l’Espagne. Et puis il faudra compter aussi avec les Etats-Unis, dont la politique d'expansion monétaire est ressentie comme nécessaire pour la croissance mondiale mais est en même temps source d'inquiétude pour notre « Vieux Continent » incapable de la même audace, car elle y est potentiellement exportatrice de chômage.

En présidant le G20, la France ne sera pas à la plus mauvaise place pour agir sur ces inconnues de 2011. Ce n’est pas le moindre de ses atouts, quand on connaît la capacité de notre Président à négocier et convaincre.

 



LA BONNE ANNEE D’ARCHIBALD

  Boule de gui

 

Puisque la tradition veut que nous sacrifiions aux vœux avec le nouvel an, je me suis demandé ce qu’on pouvait bien souhaiter à la France pour 2011. Et n’étant rien d’autre qu’un citoyen lambda, je me suis permis de rêver un peu, en sachant bien que la réalité, de toute façon, saura bien nous rattraper, et plus vite qu’on ne le voudrait.

En temps que « sarkonaute » convaincu –y’en a- j’aimerais bien qu’en 2011, année préélectorale s’il en est, on ait dans notre bon pays une opposition un peu moins bête et méchante. Parce qu’il faut bien le dire, entre Ségodinde mise au pilori de l’agacement par les Français si l’on en croit le sondage d’un nouveau type, et l’amère de Lille version « je souris quand je m’pince » assortie de son factotum d’Hamon qui n’a rien d’un dieu égyptien mais qui est plutôt au commentaire politique ce que le cure-dent est au bec d’un coq, on n’est pas gâté. L’esquisse du nouveau programme socialiste n’est pas faite pour me rassurer au sens où je ne vois pas comment il va permettre d’élever le débat.

J’aimerais aussi une majorité moins désarmante. Non pas qu’elle n’ait pas fait un travail immense en votant les réformes aussi indispensables à la France que la dialyse l’est à l’insuffisant rénal. Simplement on aimerait qu’elle évite ce genre d’amendement à la noix, comme celui sur le patrimoine des députés, qui jette bêtement la suspicion et qui nous empêche de voir clairement le travail accompli. Un président de groupe tout neuf qui se retrouve en short au premier virage, ça fait un peu désordre !

Et puis, là je délire vraiment, je voudrais bien qu’en 2011 nos édiles de tout poil pris d’un accès de lucidité, décident de diminuer les dépenses publiques en taillant dans tout ce qui est superflus et pas franchement indispensable. Qu’on puisse seulement envisager dépenser 400 000 € pour inaugurer un tramway et présenter la délibération nous montre que certains n’ont plus les pieds sur terre. Le problème c’est que le « syndrome du siège » en atteint beaucoup. Et il y a de quoi faire, de l’Etat à la plus petite mairie, en passant par tous les syndicats mixtes et autres structures gonflables pour ne pas dire gonflantes. Tout le monde est concerné. Aux économies, citoyens !  Liberté, égalité, sobriété !

Comment ne pas finir par les Français ?  Que leur souhaiter d’autres qu’une bonne prise de conscience que l’Etat ne peut plus rien pour eux, que les caisses sont vides, et pis, que le pays est en état de surendettement. Eux qui font du chômage –pourquoi pas- leur priorité, avant la sécurité –on peut le comprendre aussi- devraient mettre en exergue et avant tout, l’équilibre des comptes publics et le désendettement de la France sans lesquels nous irons tout droit à la ruine et à l’accentuation du cycle décadent dans lequel nous sommes entrés. Français, ne te demande plus ce que l’Etat peut faire pour toi, mais demande toi plutôt ce que tu peux faire pour lui. Réduire les dépenses et botter le cul à tous ceux qui te propose de les élire en promettant de dépenser plus !

Voilà le programme. Il m’aura fallu à peine trois minutes pour "réaliser" que rien de tout cela n’est ... "réalisable". Quoique…

 

                                                                                    Bonne année !

 

 


JOYEUX NOEL !

 


Père noel traineau
 
 

Je vous souhaite un joyeux Noël. Passez d'excellentes fêtes de fin d'années.

Que pour tous Noël soit un moment de paix et de partage, avec une mention spéciale pour Roselyne (qui sait bien pourquoi ses amis proches penseront tout spécialement à elle).

En attendant 2011 et de vous retrouver sur le calepin.

                         Daniel


Fantaisie d’hiver

Bonhomme_de_neige

Le nez rouge, la face blême,
Sur un pupitre de glaçons,
L'Hiver exécute son thème
Dans le quatuor des saisons.

Il chante d'une voix peu sûre
Des airs vieillots et chevrotants;
Son pied glacé bat la mesure
Et la semelle en même temps;

Et comme Haendel, dont la perruque
Perdait sa farine en tremblant,
Il fait envoler de sa nuque
La neige qui la poudre à blanc.

Théophile Gautier

 



LES COUPS D’PROJO D’ARCHIBALD

  Projecteur

 

Après cette première interruption du bloc-notes « pré-vacances de Noël » et la pause de la « trêve des confiseurs » qui commence dès demain et jusqu’au 3 janvier, voici une série de « points d’actualités » tirés de cette semaine.

CURIEUX ! Le juge du tribunal de simple police de Nantes qui a eu à connaître de l’affaire de la contravention sanctionnant la conduite en tchador, et qui avait défrayé la chronique, a rendu une drôle de décision en « estimant que l’amende n’était pas justifiée ». Certes, la contrevenante pouvait voir, mais elle avait le visage complètement masqué. Est-ce acceptable quand on est sur la voie publique et susceptible, par exemple, d’être « flashée » par un radar ? Au regard de l’application stricte du code de la route, il semble bien qu’elle était en faute. Evidemment, le problème ne se posera plus dès le mois d’avril avec l’entrée en vigueur de la loi qui interdit le port du voile intégral. On aurait pu se passer de cette décision vraiment inopportune.

RECRUTEMENT. Le Parti Radical, qui fait toujours partie de l’UMP, n’en finit pas de recruter des « colonels », à défaut de troupes. C’est Rama Yade qui vient de décider d’adhérer au Parti de Jean-Louis Borloo, sans laisser de temps à Jean-François Copé ni prévenir quiconque de sa décision. Il y a des carrières qui se sont plantées pour moins que ça. Trop impulsive en ce moment la donzelle ! Et c’est dommage. Et puis on parle de l’arrivée de Fadela. Là, c’est une bonne nouvelle, si c’est le cas. Fadela la laïque arriverait dans le « small old party » au moment où, avec les provocations de Marine Le Pen, le débat sur la laïcité va rebondir.

EXTRA-TERRESTRE. Nicolas Hulot a dit qu’il réfléchissait à une candidature à la Présidentielle. On peut comprendre que ça le démange, mais passer d’une cote de popularité médiatique à un combat politique ce n’est pas aussi simple. Surtout quand on doit s’appuyer sur la « pétaudière des Verts » et alors  que celui qui était le plus proche de lui vient d’en claquer la porte. Nicolas abandonnant son « kit-surf » pour la campagne électorale, je n’y crois pas beaucoup.

TANDEM. Le tandem franco-allemand n’a jamais abordé les sommets européens aussi soudé que cette fois-ci. Depuis l’été dernier, pas un nuage entre Angela et Nicolas. Objet majeur de cette entente : sauver l’Europe et la monnaie unique. Il est vrai que l’affichage d’une union forte entre la France et l’Allemagne est le meilleur moyen de voir les rangs se resserrer, ainsi que dissuader la spéculation. L’Allemagne avec 3% de croissance est aujourd’hui le pays le plus puissant sur le vieux continent. Rien ne peut se faire sans elle.

CROISSANCE. L’Insee annonce à nouveau 1,6% de croissance pour la France en 2011. Je fais le pari qu’elle sera plus importante et proche de 2%. Les prévisions ne peuvent prendre en compte statistiquement l’effet de levier des dépenses du « grand emprunt » qui vont passer dans la phase « effective ». Cette injection de plus de 30 milliards d’euros devrait provoquer ½ point de plus pour notre économie. Reste à faire en sorte que la consommation se maintienne, bien que l’important soit plutôt le développement de nos exportations et le rétablissement de notre balance commerciale.

RETHORIQUE IMBECILE. On peut avoir envie de surfer sur la « nostalgie » du Franc, surtout quand on est « souverainiste ». Mais ce qui dépasse l’entendement, c’est la campagne que mène l’autre Nicolas, Dupont-Aignan, au nom de « Debout la République », pour l’abandon de l’euro, avec des formules aussi folles que fausses comme quoi la monnaie unique serait cause de tous nos malheurs et que sortir de son carcan nous donnerait l’oxygène dont notre économie a besoin. D’abord, il oublie de dire que les modalités seraient très compliquées tant sur la plan pratique que juridique et aussi très coûteuses. Ensuite, quel crédit donnerait-on à une monnaie plombée par une dette de 10 500 milliards de Francs ? Les spéculateurs ne tarderaient pas à en aggraver la faiblesse provoquant dévaluation et faillite de l’Etat… Moi, je crois que l’Union fait la Force, tout bêtement.  

 

                                                                               Tonnerre de Brest !

 


ET LA REPONSE ALORS ?

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Dans son édition de jeudi dernier, L’Ouest-France, dans la rubrique « Le Maine-et-Loire en bref », publiait un communiqué signé de M. François Benoiton, représentant du Parti socialiste à Tiercé, qui dénonçait le cumul des mandats de Paul Jeanneteau en lui conseillant de suivre l’exemple de Frédéric Béatse qui vient de démissionner de son mandat de Conseiller Général. Celui-ci en effet est Vice-président du Conseil Régional depuis 2010, en plus de ses fonctions locales à Angers.

Il est évident que Paul Jeanneteau ne pouvait laisser cette « agression » sans réponse. J’ai eu beau scruter le journal depuis jeudi dernier, j’attends toujours que son article soit publié. Comme il semble qu’à Ouest-France on ne connaisse pas le droit de réponse, je me suis procuré le texte du député et je suis heureux de vous le proposer :

« Je tiens à rassurer M. Benoiton : j’ai le sentiment de remplir pleinement les trois mandats qui m’ont été confiés, sans le moindre signe de surmenage. Je lui indique au passage que j’ai été réélu Maire de Champigné en 2008 avec 80% des voix par mes électeurs qui connaissaient parfaitement ma situation. De même pour le Conseil Général mandat pour lequel 76% des voix m’ont apporté leur confiance. J’y vois le signe de la reconnaissance du travail accompli. Quant à mon activité à l’Assemblée nationale, je fais en sorte qu’elle soit active et efficace. Plus sérieusement, je m’interroge sur la mesquinerie de ce genre d’attaque. S’agit-il de cacher la réalité de M. Béatse qui cumule encore les mandats de Vice-Président de l’agglo, de Maire-Adjoint d’Angers et de Vice-président du Conseil Régional ? Il me paraît pour le moins exagéré de mettre sur le même plan l’exercice du mandat de Maire d’une commune rurale de 2 100 habitants et celui de vice-président d’une agglo de 250 000 habitants. J’ai donc envie de dire à François Benoiton qu’il ferait mieux d’abord de balayer devant sa porte et aussi de s’intéresser au cumul des mandats dans son propre parti en prenant comme exemple M. Jean-Marc Ayrault, Maire de Nantes, président de l’agglo, Député et président du groupe PS à l’Assemblée nationale.. »

J’ajouterai que le législateur a souhaité que ne soient pas pris en compte dans le cumul, les mandats des maires de petites communes, afin de ne pas couper les élus nationaux des réalités du terrain. Le fait que les responsabilités à la tête des agglos ne soient pas comptées est beaucoup moins logique. Mais surtout, je crois à la limitation du nombre des mandats par la simplification des étages administratifs de notre pays. A cet égard, il faudrait que le responsable du PS de Tiercé, au lieu de se répandre en accusations aussi fausses que partisanes sur les intentions qu’il prête à la politique gouvernementale, explique pourquoi son parti a voté contre la réforme territoriale qui unifie en un seul mandat le Conseiller Général et le Conseiller Régional., ce qui est le meilleur moyen de limiter les cumuls.

 


COUPS DE PROJO… AVEC ARCHIBALD

Projecteur

 

TOUCHE PAS A MON POTE.  En grande pompe et sous le signe fédérateur de la laïcité et de la République Jean-Louis Borloo a fait son retour sur la scène publique à Paris, devant plusieurs centaines de personnes conviées à un « dîner républicain » en l'honneur du 105ème  anniversaire de la loi de 1905 sur la laïcité. Radicalisme oblige. Et tout ce que la France compte de gratin laïc était venu, presque toutes tendances confondues. Se déclarant « ému », il s'est présenté à l'aube d'un nouveau départ, mais les piques à l'égard de l'exécutif étaient trop lisibles pour masquer son dépit. Celui de ne pas avoir été choisi comme Premier Ministre. L’occasion de faire un portrait du locataire de Matignon, classé dans les « conservateurs à l’air sérieux et bien coiffé ». On lui pardonne ce propos superficiel à condition qu’il ne recommence pas. Jean-Louis Borloo nous a habitués à mieux. Au passage, je ne partage pas sa présentation de la loi de 1905 comme « une loi de réconciliation entre deux France », au moment ou le « Radicalisme » se situait … à l’extrême gauche !

DEBALLAGE VERT. Il n’y va pas de main morte Jean-Paul Besset. Il démissionne de la présidence du conseil fédéral, le parlement du parti, dont Cécile Duflot assure la « direction exécutive ». Dans une lettre rendue publique intitulée « pourquoi j’abandonne », il dénonce un « climat délétère de guerre froide et de paix armée ». Et avec des mots particulièrement forts, il lance : « que les couteaux sortent s’ils doivent sortir ou que les convictions l’emportent enfin sur les ambitions, mais au moins, qu’il se passe quelque chose ». Comme si céder aux vieux démons des querelles de chapelles n’était pas une habitude chez les écolos. Autrement dit, la mayonnaise n’a pas pris. Pour reprendre les termes de la lettre de Jean-Paul Besset, on a vu le retour du « scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le Monopoly des territoires, les délices du déchirement les obsessions purificatrices et les procès en sorcellerie ». Bonjour les lendemains verts qui chantent !

LE SPHINX. Ségolène Royal, qui était mardi 30 novembre au 20 heures de France 2, a justifié sa candidature par un syllogisme d’une navrante simplicité : on « attendait que DSK s’exprime en premier. Or, il vient de dire qu’il n’était pas candidat puisqu’il restait au FMI jusqu’en 2012. Donc je suis candidate. C’est aussi simple que ça. N’allez chercher ni rupture de pacte, ni initiative solitaire. » Comme le sphinx est interdit de parole sous peine de démission, elle ne risque pas d’être démentie. Diabolique !

REJET D’AVENIR. Cache-cache en banlieue. Le marché du pauvre est très convoité. Martine Aubry et Ségolène Royal se sont toutes les deux déplacées dans la banlieue parisienne mais séparément et sans qu'il y ait eu communication et donc coordination entre elles. De son côté, Blanche de Poitiers,  s'est rendue à Cergy pour rencontrer de jeunes chefs d'entreprise et visiter le marché de la ville. Pour « donner sa voix à ceux qui sont sans voix », a-t-elle affirmé, toujours en verve de formules « ségoliennes ». Tandis que l’amère de Lille s'est, elle, rendue en Seine-Saint-Denis à la mi-journée pour un déplacement organisé dans la plus grande discrétion. La presse a finalement été prévenue par des membres de l'entourage de… Ségolène Royal, toujours prête à rendre service.

OCCUPATION. Dans un ou une Le Pen, il y a toujours un Jean-Marie qui sommeille. On vient de le constater avec la sortie de Marine sur les rues « occupées » par les musulmans en prière. Sur le fond, il y a matière à s’interroger en effet. Mais la comparaison avec l’occupation nazie est volontairement choquante parce que dénuée de sens. Mais l’effet est réussi. Naturellement, on peut penser que c’est à usage interne. Sauf que les raisonnements de la fille, tant sur l’Europe qu’en matière d’économie, rappellent les beaux jours de « l’autarcie » … C’était dans les années 30, et les tenants en étaient Mussolini et Hitler.

LA BOULETTE. Il ne suffit pas de s’appeler Hortefeux pour faire fondre la neige. Le Ministre de l’Intérieur aurait mieux fait de se mordre la langue en affirmant qu’il n’y avait pas de pagaille sur les routes de l’Ile-de-France, alors que des milliers de citadins ramaient sous les épais flocons. La neige, c’est propice aux boulettes, et c’est glissant !

ON NE S’ENGUEULE PLUS… à ce qu’il paraît, au PS. C’est ce qu’a affirmé Martine Aubry à la convention sur « l’égalité réelle dans un monde virtuel ». Elle n’est pas rancunière. D’autant plus que « la candidate de dans 18 mois » est venue parler d’Union à la tribune et aussitôt après s’asseoir auprès d’elle, en virant le porte-parole sur une autre chaise par la même occasion. Une version inédite des chaises musicales… grinçantes. On ne s’engueule plus, mais qu’est-ce qu’on se met comme coups de pieds sous la table !

UNE CLOCHE, DEUX SONS. C’est bien les conventions du PS, parce que ça me donne beaucoup à dire. Ainsi, toujours la Première Secrétaire : elle s’est émue de ce que Brice Hortefeux à oser critiquer le jugement du tribunal de Bobigny (Il soutient ses flics). « Laissons les juges faire leur travail » a-t-elle proclamé,sous-entendant que le pouvoir fait pression sur la justice. Pourtant, Effrayés par l’éventualité d’une inégibilité de Jean-Paul Huchon, le PS exerce une forte pression sur le Conseil d’Etat. Martine Aubry en tête déclare « vouloir savoir ce qui se trame au Conseil d’Etat. » Autant l’accuser de complot ! Mais selon les socialistes, il ne s’agit pas de pression

QUELLE SURPRISE ! Bayrou a été réélu Président du MODEM. Il faut dire que ce n’était pas bien difficile, il était le seul candidat et son parti n’est plus qu’une coquille vide. Que dire de plus ? Ah si, Il y a encore Marielle De Sarnez…

CORIACE. L’animateur de C/Politique n’était pas à la fête ce soir. Il avait en face de lui une Roselyne Bachelot à qui il n’a pas réussi à faire dire ce qu’il aurait aimé lui entendre dire. C’est que la Ministre n’a pas sa langue dans sa poche, est rompue à ce genre d’interview musclée, et joue de la lucidité, du sourire et de l’argumentation avec un brio déstabilisant pour son interlocuteur qui s’est retrouvé plus d’une fois dans les cordes : sur sa nomination, sur le débat national sur la dépendance que d’aucun voudrait cousu de fil blanc, sur le coût de la vaccination contre la grippe, sur le « virage social » pour lequel exemples concrets à l’appui elle lui montre que c’est… tout droit, ou encore sur François Bayrou qu’elle dénonce comme le « fossoyeur du centre » ce que Demorand prend pour de la haine, alors que ce n’est qu’un jugement sévère. J'allais oublier la belle démonstration en réponse aux protestations de Mme Cantona. Du cousu main !

 


HUMEUR D’HIVER

Neige

 

Voilà à quoi on a réduit les Français : un troupeau de « cons assistés » même pas foutus de se renseigner avant de prendre la route et donc se prendre en charge. Ils attendent tout de l’Etat. Et voilà qu’il se met à neiger abondamment. Comme si c’était surprenant en hiver. Même si cela n’arrive pas tous les jours, il faut bien admettre que la nature n’est pas franchement déréglée parce qu’il tombe 10 cm de neige. Dans mon enfance j’ai connu des hivers dans les années 50 bien plus froids avec des épisodes neigeux de 30 à 50 cm sur la région parisienne. Oui, il arrive qu’il neige, qu’il grêle, qu’il vente, qu’il tempête, qu’il pleuve trop ou pas assez, même qu’il canicule et qu’il « gèle à pierre fendre » comme disait ma grand-mère.

Mais voilà, nos sociétés modernes nous font croire que l’Homme peut tout en oubliant que face aux éléments, il est vite dépassé et… tout petit. Et nous n’admettons pas d’être gênés dans nos déplacements. Voilà : y’a qu’à ! Et puis qu’est-ce qu’il fout Sarko, s’il n’est même pas capable d’empêcher de neiger ?

On s’émeut jusqu’au plus haut niveau du Gouvernement, et de Moscou, oh abomination, le Premier Ministre a eu l’audace d’affirmer que Météo France n’avait pas suffisamment estimé dans ses prévisions, l’intensité des précipitations. Au lieu de 3 à 7 cm annoncés, il en est tombé entre 7 et 15 selon les endroits. Pas de quoi en faire un drame et surtout pas une accusation : on sait bien que ce genre de chose est très aléatoire. Non, un constat ! Mais que n’a-t-il pas commis là : oser suspecter les personnels d’incompétence.  Et c’est vrai que les services de voirie ne sont pas intervenus à temps. Voire… Faire passer un chasse-neige sur la 118 à 17H, alors qu’elle est pleine sur deux files à ras bord, c’est comme vouloir faire entrer un éléphant par le chas d’une aiguille.

On pouvait espérer que la polémique, Victor (ouais, je sais) en reste là. C’était oublier Zorro, la Ségo qui s’en mêle : elle est à l’affût de tout, elle est en campagne. En Joséphine Ange Gardien des Français qui souffrent, si elle avait été présidente (oublions tout de suite le cauchemar), avec sa baguette magique, elle aurait réglé le problème. J’ai envie de chanter, sur l’air de Zorro :

"Ségo est arrivéééée,

Empresséééééee

La vraie Ségo,

La peau d’chameau,

Avec ses grands mots

Et ses gros sabots."

Tout ça, parce que sur Chaville, il tombait un peu de neige…

 


NIVEAU « CAFE DU COMMERCE » !

Marché

Hier soir, j’ai suivi par hasard pendant quelques minutes sur la « Trois », dans l’émission  «  Ce soir ou jamais » la discussion animée autour du « fameux appel de Cantona » dont on apprend qu’il émanait en fait d’un certain Sarfaty « comédien réalisateur » de son état. En Monsieur je-sais-tout, plein de ses certitudes, il nous a joué son numéro d’intermittent du spectacle et asséné en un long discours intarissable ses fadaises et contre-vérités sur le système bancaire, le capitalisme, l’Euro et l’Europe qui vont dans le mur… tout en chantant les mérites de cet espace de liberté d’expression incomparable qu’est internet. Son savoir économique était aussi maigre que notre taux de croissance.

C’est sûr, comme « café du commerce » planétaire où l’on refait le monde, où tous les ignards viennent étaler leur fausse science, où tous les lobbyes idéologiques propagent leurs fausses nouvelles et leurs intox à coups de mensonges, où tous les obscurantistes prêchent leur vérité rance, oui c’est sûr, internet est un espace d’expression. Mais il est le reflet de notre décadence, tant dans l’expression approximative que dans les savoirs auxquels il nous expose.

Encore heureux, on croyait qu’il y aurait des moutons de Panurge pour suivre la consigne : même pas. Le bon sens l’a sûrement emporté sur l’appréciation appuyée sur des connaissances économiques. C’est une bonne nouvelle, car le pouvoir des cons est terrifiant.

Mais comment peut-on nier à ce point le chemin parcouru depuis l’âge des cavernes par l’Homme, comment ignorer à ce point l’apport de la monnaie, des banques et de la bourse dans le développement des industries et de l’économie en général ? On peut convenir que le système n’est pas parfait, j’admets que l’on débatte de la nécessité de régulation de certaines pratiques, mais de grâce, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Si encore, l’entourage de ce quidam avait été à la hauteur : mais même pas. Quelques timides protestations, et surtout le degré zéro de la connaissance du fonctionnement de l’économie.

D’aillleurs, ce n’est pas étonnant. Selon un sondage TNS Sofres, deux tiers des Français disent n'avoir pas eu de formation économique durant leur scolarité et seul un sur dix avoue lire la presse économique. Les connaissances en la matière sont donc lacunaires : les Français obtiennent une note médiocre de 8,3/20 au petit quizz mis en place par le Conseil pour la diffusion économique (Codice).

Pourtant la crise a placé l'économie au coeur du débat.  Peu de disciplines procurent des sentiments aussi mêlés avec un paradoxe : les Français jugent leurs concitoyens mauvais en économie, mais éprouvent eux-mêmes, paraît-il, une grande curiosité pour cette matière : ça c’est plus difficile à croire. L'économie procure également une grande irritation car elle est souvent perçue comme un savoir détenu par un groupe d'experts parlant d'en haut à une France d'en bas. Du coup, cette discipline génère de la méfiance et le sentiment que toutes les réformes mises en oeuvre nous seront forcément défavorables.

Seuls 35 % des Français déclarent avoir suivi des cours d'économie durant leurs études. Nous sommes extrêmement en retard là-dessus par rapport aux pays anglo-saxons et scandinaves. On le constate dès que l'on parle de réformes, où le débat se situe immédiatement sur le terrain politique, tant sur une question économique, il est toujours plus facile d'avoir une opinion qu'un raisonnement.

Dire que le système éducatif ne joue pas suffisamment son rôle est un doux euphémisme. L’économie est pourtant enseignée à travers la géographie dès la sixième et même avant, et aussi en tant que discipline autonome. Et tout comme l’Education civique, on nous dit ne l’avoir jamais étudiée. Ce n’est malheureusement pas le seul maillon faible de la transmission des connaissances. Mais au-delà, une pédagogie sérieuse doit être possible tout au long de la vie. Elle est nécessaire pour comprendre les réformes douloureuses qui nous attendent. Les faits sont parfois plus têtus que les idées… surtout quand elles sont fausses !

 


PISA : C’EST BIEN TRISTE !

  Collège

La France est devenue la championne de l’échec scolaire. Après le constat accablant de la Cour des Comptes, et le constat catastrophique du HCE (haut Conseil de l’Education) sur le collège, c’est le dernier test « Pisa » qui évalue le niveau des élèves de 15 ans qui vient attacher sa pierre au cou du noyé. La France, tout en restant dans la moyenne, chute de la 12ème à la 18ème place en compréhension de l'écrit et du 13ème au 16ème rang en mathématiques. En cause, un système profondément inégalitaire qui engendre toujours plus d'échec scolaire. En 10 ans, il ya eu un creusement des inégalités scolaires d’origine sociale.

Ce dernier test Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) réalisé en 2009 dans 65 pays (les 34 membres de l'OCDE ainsi que 31 pays ou économies partenaires) auprès de 470.000 élèves, dresse le tableau d'un système éducatif français très inégalitaire et produisant toujours plus d'échec scolaire. Avec son corollaire, une baisse de la France dans le classement, dont la tête est toujours tenue, pour les pays de l'OCDE, par la Corée du Sud, la Finlande et le Canada. Hors OCDE, Shanghai arrive à la première place devant Hong Kong et Singapour.

Pour les mathématiques, la situation devient alarmante : dans cette matière souvent mise en avant pour l'excellence de sa recherche et le nombre de ses médaillés Fields, l'Hexagone tombe, en six ans, du groupe des pays les plus performants à ceux situés dans la moyenne, avec une chute de 14 points des résultats des élèves.

Certes tout n’est pas noir mais la France combine un nombre de bons élèves supérieur à la moyenne de l'OCDE (32 % contre 28 %), mais qui a peu progressé entre 2000 et 2009, avec une proportion d'élèves en très grande difficulté, passée, elle, de 15 % à 20 % en neuf ans et elle aussi supérieure à la moyenne. L'origine sociale et ethnique des élèves est plus déterminante dans leur réussite scolaire en France que pour la moyenne des pays de l'OCDE. Le milieu socioéconomique explique dans l'Hexagone 28 % de la variation dans les performances (22 % pour l'OCDE). Quant aux élèves issus de la première génération de l'immigration, ils ont au moins deux fois plus de risques de faire partie des élèves les plus en difficultés. Ce sont les points noirs du système qui stigmatisent notre difficulté à intégrer et faire réussir convenablement les enfants à handicap, qu’il s’agisse de ceux issus de milieux défavorisés ou de l’immigration.

La discipline est aussi en cause. Comme dans tous les pays de l’OCDE, elle s’est dégradée et touche d’abord les garçons. . « Il n'est pas besoin de faire un arbitrage entre qualité et équité. Les pays les plus performants allient à la fois la plus haute qualité de l'enseignement et la plus grande équité, c'est la principale leçon », indique Bernard Hugonnier, directeur adjoint de l'éducation à l'OCDE.  Le système français est de plus en plus dichotomique avec une augmentation des élèves en échec scolaire, qui ont peu de chance d'obtenir le bac. Il est « sauvé » grâce à son élite, mais pour combien de temps.

Le réflexe facile sera de faire porter le chapeau à la politique du gouvernement. Comme si le mal n’était pas ailleurs, au plus profond du système et de l’idéologie qui sert de filtre pédagogique à la majorité des enseignants. A force d’égalitarisme on arrive à ce résultat surprenant d’un nivellement par le bas auquel échappe une élite sauvée par des stratégies individuelles et parmi laquelle on compte curieusement pour 50% de ses effectifs les enfants …des enseignants.

Voici les clefs de la réussite démontrées selon l'OCDE par Pisa : un solide système de soutien scolaire individualisé, un collège unique, sans redoublement, une forte autonomie des établissements encadrée au plan national et régulièrement évaluée, la scolarisation plusieurs années en maternelle, sans oublier la formation initiale et continue des enseignants comme des chefs d'établissement, la nécessité d'évaluations externes régulières, ainsi qu'une meilleure allocation des ressources, en privilégiant par exemple une rémunération supérieure pour les enseignants, plus efficace qu'un nombre restreint d'élèves en classe. En tête du classement, Shanghai place dans ses écoles les plus difficiles les chefs d'établissement et les enseignants les plus expérimentés, contrairement à ce qui se fait en France. A l'inverse, la Suède, qui a assoupli sa carte scolaire et introduit une sélection plus précoce au collège, a reculé dans le classement... Voilà de quoi méditer.

Mais nos syndicats ont trop de certitudes pour se lancer dans une remise en cause.

C’est bien là le drame !

 


MADRID NE RIGOLE PAS

  Controle_aerien2

Avec une rémunération annuelle moyenne de 200 000 euros, les 2400 contrôleurs aériens espagnols sont dix fois mieux payés que le salaire moyen espagnol. Bénéficiant de privilèges jugés exorbitants, le gouvernement espagnol a déjà abaissé leur salaire de plus de 40% grâce à une limitation du nombre d’heures supplémentaires décidée au mois de février dernier. L’adoption par le gouvernement d’un plafonnement de leur temps de travail à 1670 heures (partage oblige) et d’une loi qui autorise l’armée à les remplacer en cas d’urgence ont mis le feu au poudre. Les aiguilleurs du ciel, furieux, ont quitté leur poste de travail.

Pour contrer cette grève sauvage commencée vendredi soir dernier, à la veille d’un pont de cinq jours, le Premier Ministre n’a pas molli, il a décrété l’état d’urgence pour quinze jours et fait appel à l’armée. 4300 vols ont été annulés mais l’espace aérien a rouvert progressivement au cours de la journée de samedi.

Du jamais vu en Espagne depuis le retour de la démocratie. Il s’appelle comment déjà, le premier Ministre ? José Sapatero et il est socialiste ! Cela surprend, un gouvernement socialiste briseur de grève ! Cela rappelle aussi les beaux jours de la SFIO en France quand les CRS chargeaient contre les viticulteurs du midi. Mais c’était il y a très longtemps. Depuis notre gauche est contestataire et violente, seulement dans l’opposition, faut pas pousser.

« Cette fermeté est dictée par les marchés » dira probablement notre Hamon-guignol de service. Sauf peut-être que « vérité en-deçà des Pyrénées » ne l’est pas au-delà … On aura droit alors à un silence retentissant.

Moi je trouve que c’est plutôt drôle.  Mais j’approuve !

 


COUPS DE PROJO … AVEC ARCHIBALD

Projecteur

 

ABONDANCE… de biens ne nuit pas. La Côte d’Ivoire se retrouve avec deux présidents intronisés. Cela fait beaucoup pour un petit pays. Gbagbo a trouvé un moyen pour gagner : annuler le vote des bureaux où son adversaire a fait le plus de voix. Mais il n’a pas vu la fraude dans ceux où il est majoritaire, normal, ivoirien (facile). Pour le coup son concurrent Ouattary n’a pas ri (facile aussi). Pourvu que le sang ne coule pas, ça ce serait moins drôle.

FAUX SCOOPS. Le fameux « WikiLeaks » nous livre des secrets de Polichinelle et a surtout comme cible la déstabilisation des USA. Le présumé violeur en cavale qui manage le site prend le risque de trouver un « Lucky Luke » sur son chemin qui pourrait bien lui être fatal…

OH, PARDON ! Cinq trafiquants de drogue présumés ont été remis en liberté par erreur à cause d’une anomalie de date de convocation. Une de plus. Pauvre justice ou vraie provoc’ ? Ce sont les policiers qui sont contents…

CROISSANCE. Nicolas Sarkozy a dit qu’il irait chercher la croissance avec les dents. Après les chinois qu’il a reçus en grande pompe à Paris, le voilà en Inde avec une soixantaine de chefs d’entreprises pour négocier un maximum d’accords commerciaux avec ce grand pays émergent.  Mercredi c’est François Fillon qui file à Moscou pour un séminaire intergouvernemental et vendredi, un conseil des Ministres franco-allemand se tiendra avec comme objectif la convergence des politiques des deux pays.

RETOUR A LA CASE MARX. Le projet pour « l’égalité réelle » a été approuvé par les militants socialistes. La nouvelle « vitrine magique » renoue avec la vieille posture sortie du 19ème siècle qui consiste à promettre « plus de beurre que de pain » au nom des « lendemains qui chantent. » Extrait du catalogue à la Prévert : « paiement au forfait des médecins généralistes, maternelle obligatoire à partir de trois ans, semaine de cinq jours à l'école, vacances scolaires d'été raccourcies, statut social pour les jeunes (allocation d'autonomie pour les étudiants, aide à la recherche du premier emploi, aide au départ en vacances), mariage et droit à l'adoption pour les couples homosexuels, congé parental partagé à égalité entre le père et la mère, interdiction du crédit revolving et un grand service public de l'eau. » Manque plus que le raton laveur.

LITTLE BROTHER. Non, nous ne sommes pas sous la coupe d’un « « Big Brother » qui organiserait les cambriolages pour s’emparer de dossiers compromettants ou faire pression sur ses adversaires. Les tentatives pour le faire croire et les mises en scène de dramatisation, dont la dernière est revenue à la Blanche de Poitiers dans son meilleur rôle de « persécutée », tombent à l’eau au fur et à mesure des élucidations de la police.

Le bonnet d’âne de la semaine : on le décerne au Président bolivien qui applique dans son pays une dictature marxiste qui garantit à son peuple la paupérisation à long terme (sous-emploi et petits salaires). Il vient d’abaisser l’âge de la retraite de 65 à 58 ans et de nationaliser les caisses de retraite. Encore un qui croit que le travail se partage. Idéologie quand tu nous tiens ! A défaut d'avoir le moral, ils ont le Moralès.

Ça ne s’invente pas : Huchon, le Président socialiste de l’Ile-de-France est sur la sellette. L’annulation de l’élection est recommandée au Conseil d’Etat. Les motifs semblent réels et sérieux qui touchent à une campagne d'information jugée  "litigieuse". A l'époque l'UMP dénonçait l'utilisation des fonds publics dans le financement des campagnes dites à caractère "général"...

Un sourire pour terminer : Après hier soir, l’élection de Miss France « Endemol », nous avons, ce soir, l’élection de « Miss patate ». Mais si, la « Belle de Fontenay » !

 

 


L'APPEL DU 2 DECEMBRE

                        De Jean-François COPE            

Copé 2 dec

 

Chers amis,
 
Depuis trois ans et demi, avec Nicolas Sarkozy, la majorité est mobilisée pour tenir les engagements pris devant les Français en 2007. Nous avons évidemment à cœur de poursuivre notre action réformatrice au service de la France. Au cœur de la crise, le statu quo serait la pire des solutions.
 
Dès à présent, nous devons aussi préparer avec détermination les prochaines élections présidentielle et législatives : 2012 est déjà en ligne de mire ! Dans les 17 mois à venir, l’UMP sera au cœur de tous les combats pour assurer le succès de Nicolas Sarkozy et faire gagner à nouveau notre famille politique. Avec la confiance du Président de la République, j’ai besoin de vous pour dynamiser notre parti.
 
Ensemble, nous avons deux défis prioritaires : d’une part, il faut renouer avec l’élan militant qui a toujours fait la force de notre mouvement. Il est temps d’organiser la « levée en masse » de tous ceux qui refusent un retour de la gauche au pouvoir, avec son cortège de taxes supplémentaires et de propositions archaïques. Tous ceux qui, à droite et au centre, partagent nos valeurs et veulent les promouvoir sont les bienvenus : L’UMP a besoin de chacun ! Notre diversité est une richesse parce que nous savons nous rassembler quand l’essentiel est en jeu.
 
D’autre part, il faut construire avec tous les Français un projet ambitieux, fidèle à nos valeurs et ouvert sur le monde. C’est sur le terrain des idées que se gagnent les grandes batailles électorales. Voilà pourquoi je compte mettre en place un conseil des clubs politiques et des think tanks associant à notre réflexion tous ceux qui veulent contribuer à dessiner la France de demain. De même, nous organiserons dans vos circonscriptions des réunions publiques de dialogue pour bâtir avec les Français notre projet pour la France.
 
Notre mouvement grandit lorsqu’il fait preuve d’audace et de courage. Notre mouvement grandit lorsqu’il est au cœur des débats majeurs pour notre pays. A nous de porter des réponses crédibles aux grands défis des années qui viennent afin de redonner confiance à nos concitoyens.
 
Notre mission est exigeante mais elle est aussi enthousiasmante. Parce qu’il en va de l’avenir de la France !
 
Ensemble, soyons les premiers artisans des victoires à venir.

 

 


C’EST GRAVE, DOCTEUR ?

Stethoscope

T6-IMG_7389_1291217536 Le Président de la République était avant-hier en Normandie pour se pencher sur le problème de la médecine en milieu rural. Au programme : visite d’une maison médicale regroupant plusieurs praticiens (C’est l’une des mesures préconisées par le rapport Hubert) et table ronde. Pourtant l'idée n'est pas toute neuve.

Effectivement, si vous interrogez un quidam dans la rue pour lui demander si la France a assez de médecins, il vous répondra que non et qu’on n’en forme pas assez… Voilà ce que produisent tous les reportages dont on nous abreuve à longueur de JT, sur les déserts médicaux de notre pauvre pays, sur ces malheureuses communes qui ont perdu leur généraliste malgré tous leurs efforts…

Et pourtant si on se documente un peu sérieusement, il est facile de connaître la réalité et elle est plutôt étonnante ! Non seulement le nombre des médecins en activité n’a pas baissé, mais il a progressé de près de 100% dans les trente dernières années (93% exactement). Ils sont plus de 215 000 au 1er janvier 2010 et dans les cinq dernières années, leur nombre n’a cessé de progresser.  Comme la population a progressé beaucoup moins rapidement dans le même temps, il est facile de comprendre que la densité médicale a considérablement augmenté : elle est passée de 206 à 324 pour 100 000 hab. Aucun pays au monde ne connaît un tel confort. La densité médicale en France est la plus élevée du monde et c’est un rapport de l’ONU qui le dit. Il vaut mieux le préciser sinon les mauvais esprits m’accuseraient de propagande sarkozyste.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème.  L’atlas de l’ordre des médecins qui est capable de nous donner le nombre exact de praticiens est aussi capable de faire l’état des lieux de la densité médicale dans notre hexagone et de fait il existe un écart de 50% entre les régions les mieux dotées (Ile de France ou Paca)  et les plus pauvrement pourvues (Picardie, Centre). Le souci majeur est donc celui de la répartition.  Voilà pourquoi le « politique » est requis pour remédier à ce déséquilibre.

Comment en est-on arrivé là ? D’abord, les médecins sont vent debout pour défendre leur liberté d’installation. Et ils ont un lobby parfaitement bien relayé par les « députés docteurs » toutes tendances confondues qui veillent au grain législatif. C’est ainsi qu’on a vu leurs syndicats protester contre les mesures bien timides contenues dans la loi Bachelot pour tenter de corriger ces inégalités. Pour ménager un électorat, on préfère manier la carotte plutôt que le bâton. Il faudra bien pourtant en arriver à des pratiques plus coercitives car les « déserts médicaux », bien réels, eux, ne sont pas acceptables dès lors qu’on a un système de santé appuyé sur la solidarité nationale à travers la Sécurité Sociale. C’est une question de justice et d’accès égal aux soins.

Le travail est à faire aussi sur les esprits. Il est tout de même surprenant de constater que sur plus de 5 000 nouveaux médecins de 2010, plus de 1 000 choisissent le statut de remplaçants (près de 1 sur 5) parce qu’ils peuvent plus facilement échapper aux gardes de nuit et de week-end (50%) ou éviter la paperasse (70%). On veut bien le statut et la rémunération, mais mettre la main dans le cambouis, non, merci !

Le serment d’Hippocrate ne serait-il pas devenu un engagement d’hypocrites ? Ils ne savent pas ce qu’ils perdent, parce que, notre France profonde, elle vaut le détour, autant par ses habitants que par la qualité de vie qu’elle peut offrir.

 


VERBATIM

 

Parmi les penseurs de notre époque, Alain Finkielkraut est peut-être celui dont je me sens intellectuellement le plus proche. Son verbe résonne en moi. J’aime et je partage sa façon d’aborder les problèmes de notre société. Son regard sur le monde dans lequel nous vivons me parle. Voici quelques réflexions glanées dans l’interview qu’il a donnée au JDD.

Il lui était demandé de réagir à des mots qui traversent tous ses écrits.

Extraits.

«  Courage. Une seule forme de courage. J’ai grandi comme tous les enfants de ma génération, dans l’obsession de la résistance et de l’insurrection du ghetto de Varsovie. Qu’aurais-je fait dans de semblables circonstances ? Telle est ma question. Question vouée et c’est une chance, à rester sans réponse… Il y a pour moi une seule forme de courage, le courage physique. Cette épreuve m’ayant été épargnée, je me contente de tenir bon, de ne pas céder à la pression du politiquement correct… L’honneur des intellectuels est de ne pas succomber à cette tentation… Les grandes figures contemporaines du courage sont, pour moi, les intellectuels de la dissidence en Pologne, en Russie, en Tchécoslovaquie, en Hongrie. »

« Humilité. Etre chrétiens et païens. L’humilité est une forme de civilité… In ne revient pas au héros de faire son propre éloge, mais il nous revient à nous de faire l’éloge des héros. »

« Chose publique. Les progrès de l’incivilité. Autrefois je m’intéressais à la chose publique avec l’idée de changer le monde et puis j’ai vu le monde changer à toute allure pour le pire. L’école est un champ de ruines, la classe cultivée disparaît, la langue française n’est plus aimée. On ne parle désormais que pour se faire comprendre, le silence tend à devenir un luxe inabordable, le progrès le plus tangible est celui de l’incivilité. Peut-on sauver le monde ? Telle est pour moi, maintenant, la question politique par excellence. Ce n’est pas du conservatisme. C’est de l’écologie, une écologie qui ne se réduit pas à la défense de l’environnement, mais qui inclut la beauté et la culture. »

« Amitié. Scier les barreaux de la cellule. L’amitié est une conversation ininterrompue, un va-et-vient entre le potin, la confidence et la réflexion partagée sur le monde…L’ami, c’est celle ou celui qui vous éclaire sur vous-même, vous libère de vous-même, qui vous fait cadeau de pensées, de formulations, dont vous seriez incapable…Sans l’amitié on serait emprisonné dans la prison de son moi. L’ami scie les barreaux de la cellule. Les copains peuvent être légion, mais l’amitié est rare. »

 


HARO SUR L’EURO

  Euro

Après la fièvre, la baisse. L’euro, la zone euro devrait-on dire, connaît des turbulences. Que la monnaie commune baisse, on ne s’en plaindra pas au moment où les Etats-Unis font marcher la planche à billets verts pour favoriser leurs exportations et soutenir leur économie.

Les fonds spéculatifs attaquent les pays endettés pratiquement depuis un an. Après la Grèce et maintenant l’Irlande, nul doute qu’ils vont accentuer la pression sur le Portugal, puis ce sera la Belgique, l’Espagne, l’Italie…et peut-être aussi la France. De là à crier contre l’euro qui serait la source de tous nos maux ! De quoi en tout cas faire vendre du papier en utilisant les titres tapageurs comme celui du dernier JDD, pourtant sans aucun fondement.

Deux réflexions : l’une concerne la monnaie commune, l’autre la situation de la France.

Les mesures qui ont été prises depuis deux ans sur le plan international ont permis de ne pas aggraver la crise, mais cela ne veut pas dire que nous en sommes sortis, et il faudra encore du temps avant que nous retrouvions un équilibre mondial. Il n’est donc pas étonnant  que les grandes monnaies souffrent, mais reconnaissons que depuis le début de la crise, l’euro nous a davantage protégés qu’affaiblis. Il serait pourtant illusoire de croire que la monnaie à elle toute seule puisse nous tirer d’affaires.

La situation de la France n’est certes pas brillante. On ne peut guère reprocher au gouvernement d’avoir privilégié les amortisseurs sociaux au moment où les recettes baissaient dramatiquement avec la crise, creusant le déficit. Par contre, on peut lui faire le reproche de ne pas avoir réduit sa dette lorsqu’elle en a eu les moyens au début des années 2000. En comparaison, que dire de la Grèce qui avait triché sur les chiffres pour avoir l’euro, de l’Irlande qui avait laissé ses banques distribuer des crédits à des emprunteurs non solvables ou de l’Espagne qui a laissé gonfler la bulle immobilière qui la plombe aujourd’hui. L’Italie croule sous une énorme dette de près de 120% de son PIB et avec la crise politique qu’elle connaît, elle fait à son tour les frais de la contagion. Les taux avec lesquels le trésor italiens lèvent des fonds s’envolent… Comme on le voit notre pays n’est pas en première ligne, loin s’en faut.

Le vrai gros problème est celui de la dette américaine et il va forcément se poser à un moment ou un autre, tout comme celui de la dette anglaise. La restructuration des dettes devrait être une priorité. Cela passe par des mesures drastiques au niveau international pour empêcher les banques de spéculer et réglementer les marchés et surtout s’attaquer vraiment aux fonds spéculatifs. Autant on peut comprendre qu’on ait aidé les banques à se redresser, autant il est choquant qu’elles n’aient pratiquement rien fait pour l’économie. La preuve en est la reprise de la spéculation sur les matières premières…

Face à cette situation, la recherche d’une convergence franco-allemande est utile. Elle n’est pas suffisante. Le bon signal serait de donner à la monnaie commune un territoire politique qui lui corresponde : un état fédéral. Convenons que la crise est un accélérateur de cette prise de conscience. Encore faut-il que nos dirigeants aient la volonté politique et la capacité de convaincre les opinions publiques. A contrario, un éclatement de la zone euro nous rendrait à notre destin étriqué  avec une guerre des dévaluations compétitives et la ruine assurée de tous nos rentiers.

Heureusement, on n’en est pas là !