MADRID NE RIGOLE PAS
06 décembre 2010
Avec une rémunération annuelle moyenne de 200 000 euros, les 2400 contrôleurs aériens espagnols sont dix fois mieux payés que le salaire moyen espagnol. Bénéficiant de privilèges jugés exorbitants, le gouvernement espagnol a déjà abaissé leur salaire de plus de 40% grâce à une limitation du nombre d’heures supplémentaires décidée au mois de février dernier. L’adoption par le gouvernement d’un plafonnement de leur temps de travail à 1670 heures (partage oblige) et d’une loi qui autorise l’armée à les remplacer en cas d’urgence ont mis le feu au poudre. Les aiguilleurs du ciel, furieux, ont quitté leur poste de travail.
Pour contrer cette grève sauvage commencée vendredi soir dernier, à la veille d’un pont de cinq jours, le Premier Ministre n’a pas molli, il a décrété l’état d’urgence pour quinze jours et fait appel à l’armée. 4300 vols ont été annulés mais l’espace aérien a rouvert progressivement au cours de la journée de samedi.
Du jamais vu en Espagne depuis le retour de la démocratie. Il s’appelle comment déjà, le premier Ministre ? José Sapatero et il est socialiste ! Cela surprend, un gouvernement socialiste briseur de grève ! Cela rappelle aussi les beaux jours de la SFIO en France quand les CRS chargeaient contre les viticulteurs du midi. Mais c’était il y a très longtemps. Depuis notre gauche est contestataire et violente, seulement dans l’opposition, faut pas pousser.
« Cette fermeté est dictée par les marchés » dira probablement notre Hamon-guignol de service. Sauf peut-être que « vérité en-deçà des Pyrénées » ne l’est pas au-delà … On aura droit alors à un silence retentissant.
Moi je trouve que c’est plutôt drôle. Mais j’approuve !
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