COUPS DE PROJO… AVEC ARCHIBALD
12 décembre 2010
TOUCHE PAS A MON POTE. En grande pompe et sous le signe fédérateur de la laïcité et de la République Jean-Louis Borloo a fait son retour sur la scène publique à Paris, devant plusieurs centaines de personnes conviées à un « dîner républicain » en l'honneur du 105ème anniversaire de la loi de 1905 sur la laïcité. Radicalisme oblige. Et tout ce que la France compte de gratin laïc était venu, presque toutes tendances confondues. Se déclarant « ému », il s'est présenté à l'aube d'un nouveau départ, mais les piques à l'égard de l'exécutif étaient trop lisibles pour masquer son dépit. Celui de ne pas avoir été choisi comme Premier Ministre. L’occasion de faire un portrait du locataire de Matignon, classé dans les « conservateurs à l’air sérieux et bien coiffé ». On lui pardonne ce propos superficiel à condition qu’il ne recommence pas. Jean-Louis Borloo nous a habitués à mieux. Au passage, je ne partage pas sa présentation de la loi de 1905 comme « une loi de réconciliation entre deux France », au moment ou le « Radicalisme » se situait … à l’extrême gauche !
DEBALLAGE VERT. Il n’y va pas de main morte Jean-Paul Besset. Il démissionne de la présidence du conseil fédéral, le parlement du parti, dont Cécile Duflot assure la « direction exécutive ». Dans une lettre rendue publique intitulée « pourquoi j’abandonne », il dénonce un « climat délétère de guerre froide et de paix armée ». Et avec des mots particulièrement forts, il lance : « que les couteaux sortent s’ils doivent sortir ou que les convictions l’emportent enfin sur les ambitions, mais au moins, qu’il se passe quelque chose ». Comme si céder aux vieux démons des querelles de chapelles n’était pas une habitude chez les écolos. Autrement dit, la mayonnaise n’a pas pris. Pour reprendre les termes de la lettre de Jean-Paul Besset, on a vu le retour du « scénario des crispations et des jeux claniques, la comédie du pouvoir, le Monopoly des territoires, les délices du déchirement les obsessions purificatrices et les procès en sorcellerie ». Bonjour les lendemains verts qui chantent !
LE SPHINX. Ségolène Royal, qui était mardi 30 novembre au 20 heures de France 2, a justifié sa candidature par un syllogisme d’une navrante simplicité : on « attendait que DSK s’exprime en premier. Or, il vient de dire qu’il n’était pas candidat puisqu’il restait au FMI jusqu’en 2012. Donc je suis candidate. C’est aussi simple que ça. N’allez chercher ni rupture de pacte, ni initiative solitaire. » Comme le sphinx est interdit de parole sous peine de démission, elle ne risque pas d’être démentie. Diabolique !
REJET D’AVENIR. Cache-cache en banlieue. Le marché du pauvre est très convoité. Martine Aubry et Ségolène Royal se sont toutes les deux déplacées dans la banlieue parisienne mais séparément et sans qu'il y ait eu communication et donc coordination entre elles. De son côté, Blanche de Poitiers, s'est rendue à Cergy pour rencontrer de jeunes chefs d'entreprise et visiter le marché de la ville. Pour « donner sa voix à ceux qui sont sans voix », a-t-elle affirmé, toujours en verve de formules « ségoliennes ». Tandis que l’amère de Lille s'est, elle, rendue en Seine-Saint-Denis à la mi-journée pour un déplacement organisé dans la plus grande discrétion. La presse a finalement été prévenue par des membres de l'entourage de… Ségolène Royal, toujours prête à rendre service.
OCCUPATION. Dans un ou une Le Pen, il y a toujours un Jean-Marie qui sommeille. On vient de le constater avec la sortie de Marine sur les rues « occupées » par les musulmans en prière. Sur le fond, il y a matière à s’interroger en effet. Mais la comparaison avec l’occupation nazie est volontairement choquante parce que dénuée de sens. Mais l’effet est réussi. Naturellement, on peut penser que c’est à usage interne. Sauf que les raisonnements de la fille, tant sur l’Europe qu’en matière d’économie, rappellent les beaux jours de « l’autarcie » … C’était dans les années 30, et les tenants en étaient Mussolini et Hitler.
LA BOULETTE. Il ne suffit pas de s’appeler Hortefeux pour faire fondre la neige. Le Ministre de l’Intérieur aurait mieux fait de se mordre la langue en affirmant qu’il n’y avait pas de pagaille sur les routes de l’Ile-de-France, alors que des milliers de citadins ramaient sous les épais flocons. La neige, c’est propice aux boulettes, et c’est glissant !
ON NE S’ENGUEULE PLUS… à ce qu’il paraît, au PS. C’est ce qu’a affirmé Martine Aubry à la convention sur « l’égalité réelle dans un monde virtuel ». Elle n’est pas rancunière. D’autant plus que « la candidate de dans 18 mois » est venue parler d’Union à la tribune et aussitôt après s’asseoir auprès d’elle, en virant le porte-parole sur une autre chaise par la même occasion. Une version inédite des chaises musicales… grinçantes. On ne s’engueule plus, mais qu’est-ce qu’on se met comme coups de pieds sous la table !
UNE CLOCHE, DEUX SONS. C’est bien les conventions du PS, parce que ça me donne beaucoup à dire. Ainsi, toujours la Première Secrétaire : elle s’est émue de ce que Brice Hortefeux à oser critiquer le jugement du tribunal de Bobigny (Il soutient ses flics). « Laissons les juges faire leur travail » a-t-elle proclamé,sous-entendant que le pouvoir fait pression sur la justice. Pourtant, Effrayés par l’éventualité d’une inégibilité de Jean-Paul Huchon, le PS exerce une forte pression sur le Conseil d’Etat. Martine Aubry en tête déclare « vouloir savoir ce qui se trame au Conseil d’Etat. » Autant l’accuser de complot ! Mais selon les socialistes, il ne s’agit pas de pression
QUELLE SURPRISE ! Bayrou a été réélu Président du MODEM. Il faut dire que ce n’était pas bien difficile, il était le seul candidat et son parti n’est plus qu’une coquille vide. Que dire de plus ? Ah si, Il y a encore Marielle De Sarnez…
CORIACE. L’animateur de C/Politique n’était pas à la fête ce soir. Il avait en face de lui une Roselyne Bachelot à qui il n’a pas réussi à faire dire ce qu’il aurait aimé lui entendre dire. C’est que la Ministre n’a pas sa langue dans sa poche, est rompue à ce genre d’interview musclée, et joue de la lucidité, du sourire et de l’argumentation avec un brio déstabilisant pour son interlocuteur qui s’est retrouvé plus d’une fois dans les cordes : sur sa nomination, sur le débat national sur la dépendance que d’aucun voudrait cousu de fil blanc, sur le coût de la vaccination contre la grippe, sur le « virage social » pour lequel exemples concrets à l’appui elle lui montre que c’est… tout droit, ou encore sur François Bayrou qu’elle dénonce comme le « fossoyeur du centre » ce que Demorand prend pour de la haine, alors que ce n’est qu’un jugement sévère. J'allais oublier la belle démonstration en réponse aux protestations de Mme Cantona. Du cousu main !
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