DES VŒUX AUX REALITES …
03 janvier 2011
Voilà un Président très « présidentiel » qui a visiblement pris le « pli » qu’impose, sous la Vème république, le poids des responsabilités sur les épaules du chef de l’Etat. La « patine » a remplacé le « trop voyant » des débuts, la « patience » s’est substituée à la hâte des premiers temps. Bref, comme beaucoup d’observateurs l’ont signalé, le Président a pris de la hauteur. On sait aussi qu’il apprend vite et qu’il sait tirer les leçons.
Voilà des vœux raisonnablement optimistes pour les Français en 2011. Vœux auxquels les éternels Cassandre opposeront comme d’habitude et sans grand risque d’être détrompés par des médias grand public le plus souvent ignards en économie, leurs sombres prévisions et leurs convictions étayées des mêmes ritournelles.
Pourtant, il y a un an, c’est le même concert de critiques hautaines et méprisantes qui avait accueilli les prévisions économiques, sociales et budgétaires que le président avait égrenées lors de son discours du jour de l’an. La France ne devait en aucune façon atteindre aucun des objectifs qu’il lui assignait. Il est facile de constater qu’à l’arrivée, sur le déficit, la croissance, l’emploi et le pouvoir d’achat, les résultats de 2010 auront été pour certains proches, pour d'autres au-delà des espérances. Qui ment, je vous le demande ?
Alors, en sera-t-il tenu compte cette fois-ci ? On n’aurait tort de tenir pour négligeable les promesses du Président. D’autant plus qu’il réitère trois engagements tirés de l’expérience de l’année écoulée : celui de faciliter la cohésion sociale en choisissant la fraternité républicaine, celui de maintenir le cap d’une rigueur budgétaire salvatrice mais aux efforts mieux répartis, celui d’améliorer l’attractivité fiscale de notre pays, qui sous couvert de convergence franco-allemande, permettra de sortir de cet impôt imbécile de solidarité sur la fortune.
Après avoir été retardé par la crise, l'assainissement de nos comptes publics se poursuivra donc à un rythme qui devrait mettre la France à l'abri de la zone des cyclones financiers. Le soutien à l'innovation et à la création d'emplois viables dans le privé viennent opportunément compléter le tableau pour faire de l’année 2011, l’année « utile » que Nicolas Sarkozy appelle de ses vœux.
Ne soyons pas béats. Rien n’est joué. Bien des données nous échappent. L’une d’elles se trouve en Allemagne dont le rôle de locomotive de la zone euro dépend pour beaucoup des politiques salariales qui se desserrent mais à un rythme trop lent. Une autre tiendra dans la capacité de l’Euroland à affronter les nouvelles attaques que ne manqueront pas de subir ses membres les plus fragiles comme le Portugal ou l’Espagne. Et puis il faudra compter aussi avec les Etats-Unis, dont la politique d'expansion monétaire est ressentie comme nécessaire pour la croissance mondiale mais est en même temps source d'inquiétude pour notre « Vieux Continent » incapable de la même audace, car elle y est potentiellement exportatrice de chômage.
En présidant le G20, la France ne sera pas à la plus mauvaise place pour agir sur ces inconnues de 2011. Ce n’est pas le moindre de ses atouts, quand on connaît la capacité de notre Président à négocier et convaincre.
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