LA GAUCHE LA PLUS BETE DU MONDE ?
18 janvier 2011
Ce n’est pas moi qui pose la question. En tout cas, je ne me la pose pas parce que pour moi la réponse est évidente. Non, c’est la couverture du « Courrier international ». J’ai pensé que cela méritait le détour, curieux de connaître comment vingt journalistes étrangers décryptaient les raisons de son naufrage annoncé.
« divisée, nombriliste, impuissante, décevante… » un tableau navrant mais tellement réaliste. On trouve dans l’argumentaire la guéguerre de ces petits partis exclusivement préoccupés de leur survie, le PS qui ne dit ni oui, ni non et est incapable de réagir sur les questions essentielles, l’absence de leader incontesté qui rend la gauche impuissante, stérile et sans imagination, quand ce n’est pas la tentation du « nombrilisme » qui la gagne.
Les socialistes y sont présentés comme incapables de défendre leurs réformes, agités de divisions qui sont le meilleur moyen de perdre l’élection présidentielle, dirigés par une Première Secrétaire qui voudrait se « Merkeliser » mais qui doit encore tout prouver de son aptitude à gouverner, avec dans les pattes une Ségolène Royal encore et toujours candidate, prête à tous les stratagèmes pour y parvenir. Elle incarne la « gauche à maman », avec comme concurrent son ex-mari, François Hollande, présenté comme le « brillant sans éclat ». Naturellement, le suspense « strauss-kahnien » est décortiqué avec une liste impressionnante de handicaps qu’il devra surmonter s’il se décide, à commencer par « son vrai talent à se disqualifier lui-même ». Quant à la primaire elle est présentée comme une bonne idée devenue une pantalonnade…
Mais il n’y a pas que le PS qui est habillé pour l’hiver. Et justement, il fait froid. Les Verts français ne sont pas les …Grûnen, autrement dit il leur manque encore beaucoup pour peser sur la vie politique, comme en témoigne les sondages accablants d’Eva Joly. On y souligne le talent de Cécile Duflot mais aussi son manque d’expérience, le « bellicisme » de Cohn-Bendit dépeint comme « gauche caviar bio » dans une troupe chaotique.
Le Front de gauche se voit interdit de gouverner pour cause d’incompatibilité congénitale entre un PCF encore trop dogmatique et un Parti de gauche entre les mains entreprenantes du nouveau « missionnaire » Mélanchon, qui ne conçoit pas que l’union ne puisse se faire autrement que sur son nom. Sur la gauche de la gauche, le NPA végète à cause de la masse des trostskistes rigides de Lutte Ouvrière qu’il a attiré dans ses rangs.
L’article qui conclut la série a un titre prémonitoire : « Le jour où le PS implosera ». Je précise que lorsque le journal est sorti, Manuel Valls n’avait pas encore dégoupillé sa grenade sur les 35H ! Et en cerise sur la gâteau, un dessin humoristique qui présente deux affiches : « 2012, la droite et l’extrême droite au second tour, un film catastrophe » et « 2012, la gauche et l’extrême gauche au second tour, un film de science-fiction ». …
Fermez le ban.
Si vous avez du temps, ne vous privez pas. C’est une lecture passionnante.
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