LE 21ème SIECLE PLONGE DANS L’OBSCURANTISME.
03 juin 2025
Violence partout.
C’est le moins qu’on puisse dire. On ne peut même plus faire la fête sereinement. Comment ne pas voir dans le spectacle quotidien offert par les médias qui relaient l’actualité de la planète, la plongée dans la barbarie primitive qui régissait le monde avant la « civilisation ». Il n’est pas compliqué d’observer qu’à l’origine des violences qui se produisent où que ce soit, la plupart du temps c’est l’obscurantisme qui est à l’œuvre : crime raciste, guerre religieuse, guerres d’expansions menées par des dictatures… Les « barbares » qu’on a vu à l’œuvre samedi et dimanche à Paris entrent dans ce mouvement général. A cela s’ajoute la mode de la violence politique dont Trump est l’un des modèles emblématiques, dont les fondements sont les mêmes : croyance, bêtise, ignorance, brutalité, piétinement des règles communes… Si le 18ème siècle a été celui des « Lumières », le 21ème pourrait bien être celui du retour à l’obscurité.
Violence décomplexée.
Elle sévit sur les réseaux sociaux où, sous le couvert de l’anonymat le plus souvent, elle insulte, agresse, humilie, persécute une proie jusqu’au suicide. Ce mode de réalisation de soi n’est rendu possible que par l’effacement des repères que sont le respect de soi et de l’autre, l’affaissement du jugement et l’absence d’esprit critique. Plus rien de vient freiner les pulsions d’un ego qui ne s’épanouit que dans l’absence de limites, alimenté par de nombreux modèles « d’influenceurs ». Passer du virtuel d’internet au réel n’est qu’une question d’opportunité. Ainsi, les bandes de casseurs ont saisi l’occasion de la victoire du PSG pour venir se glorifier à bon compte en brisant des vitrines, pillant des magasins, brutalisant tout ce qui était à leur portée, et casser du flic, car il n’y a rien de plus « jouissif » que de défier les forces de l’ordre devant le public des braves gens terrorisés. Qu’il y ait eu deux morts et plus de deux cents blessés ajoute au « palmarès ». N’attendez pas remords de la part de gens qui sont certains par ailleurs de l’impunité. L’important c’est la vidéo qu’on mettra sur les réseaux.
Violence institutionnelle.
La guerre d’agression que mène la Russie contre l’Ukraine, en accumulant les crimes de guerre contre la population civile, celle que mène le gouvernement Netanyahu contre le Hamas, avec un déluge de feu sur la population de Gaza, qu’on peut juger disproportionné tout en ayant à l’esprit l’horreur des progroms du 7 octobre, nous abreuvent d’images de destructions et de souffrances sans que les institutions internationales puissent y mettre fin. Ne nous y trompons pas, les massacres de Boutcha perpétrés par des soldats russes rejoignent ceux des « djihadistes » qui laissent leur cortège de villageois égorgés derrière eux partout où ils passent et procèdent des mêmes ressorts d’endoctrinement et d’obscurantisme. Force est de constater que partout où la démocratie recule, le pouvoir sans limite s’installe et conduit à la violence soit pour se maintenir au pouvoir, soit pour le reconquérir. Et le recul des démocraties dans le monde conduit à l’impuissance l’organisation qui avait été mise en place après la 2nde guerre mondiale afin de promouvoir la paix. Ne serait-ce que parce que l’une des nations fondatrices, dotée de l’arme nucléaire, la Russie, a bafoué tous les traités qu’elle a signés et toutes les règles.
Violence et politique.
Le spectacle qu’une partie de nos élus offre à l’Assemblée nationale n’est pas fait pour apaiser les esprits. Mais on ne peut pas attendre de ceux qui rêvent du grand soir révolutionnaire qu’ils utilisent un vocabulaire châtié : la violence fait partie de leur mode de pensée et de leur stratégie. Peut-être même se réjouissent-ils du spectacle de chaos que nous avons vécu le week-end dernier. Ils en sont quelque part les protagonistes indirects par leurs discours. Pour Eric Coquerel, des voyous attaquent des boutiques à coups de barre de fer, mais c’est Retailleau que le président de la commission des finances traite de « provocateur ». Faut-il rappeler au député de Seine-Saint-Denis que Mélenchon avait lui-même employé il y a quelque temps le mot de « barbares », mais pour désigner les policiers ? Inutile d’en rajouter. On connaît par cœur la rhétorique LFI : « c’est nous faire un procès d’intention de nous accuser de justifier la violence ou de défendre les casseurs ; ce que nous contestons, ce sont les méthodes de maintien de l’ordre employées ». D’une certaine manière, cette inversion de la culpabilité rappelle la toute première réaction de LFI à l’attaque du 7 octobre commençant par pointer la responsabilité de la politique israélienne dans la bascule terroriste du Hamas. Cette même inversion de la culpabilité préside au déclenchement de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. C’est fou comme la mauvaise foi conduit aux mêmes errements intellectuels.