LE SABOTAGE DU SYSTEME EDUCATIF
19 janvier 2011
Les principales fédérations syndicales de l'éducation, la FSU, l'Unsa et le SGEN-CFDT, ont boycotté les voeux du chef de l'Etat « au monde de la connaissance et de la culture ». La raison : «« Les mesures prises sous la responsabilité du chef de l'Etat sont, par leur ampleur et leurs conséquences, d'une telle gravité pour la très grande majorité des citoyens et pour l'avenir de notre pays que la présence de la FSU à ces voeux apparaît impossible » a expliqué la très gauchisante fédération. C’est évidemment anecdotique mais révélateur d’un état d’esprit inacceptable. On a le droit d’exprimer des désaccords avec les institutions dirigeantes, et les enseignants ne s’en privent pas, mais le geste, qui n’est pas le premier, de refuser une invitation du chef de l’Etat, est un forme de contestation de sa désignation démocratique, alors que par nature, il est le « patron » de tous les fonctionnaires. Rien que cela est déjà choquant.
On avait compris que la même posture adoptée par Bernard Thibault relevait plus de l’usage interne que d’une prise de distance avec le gouvernement, la CGT ne pouvant pas se priver de participer au dialogue social.
Le cas des syndicats de l’éducation et particulièrement de certains, c’est qu’ils en viennent à contester le fonctionnement même du système en contestant tout et en allant jusqu’à refuser d’appliquer les directives qui viennent du Ministère. Ce qui revient à contester la légitimité du gouvernement. C’est grave ! Les syndicats enseignants ne sont pas propriétaires du système éducatif et ils n’ont pas à y imposer leur loi. D’autant plus que leurs menées sont essentiellement fondées sur de l’idéologie et en ont donc le caractère à la fois discutable et insupportable.
C’est ainsi qu’ils sont contre la décision du ministre de l'Education, Luc Chatel, d’étendre à la rentrée 2011 à quelque 200 lycées et collèges ainsi que 1.700 écoles le dispositif Clair, expérimentation engagée en septembre dernier dans 105 établissements difficiles, dans lesquels le proviseur peut recruter ses enseignants sur profil, pour cinq ans. Ce qui relève du bon sens. Les syndicats préfèrent probablement qu’on y recrute de jeunes enseignants non aguerris, contraints d’arriver là parce que tous les autres postes moins exposés sont pris, à cause des vices d’un système « paritaire » où ils ont la haute main sur les affectations.
Ils sont aussi contre les évaluations en français et en mathématiques, des 730 000 élèves de CM2, soutenus (comme il se doit par la FCPE) et appellent à bloquer la transmission des résultats. Ces derniers dénoncent le caractère trop binaire de la notation ainsi que le calendrier, certaines notions n'ayant pu encore être étudiées en janvier. Des prétextes évidemment. Car le fond du problème, c’est qu’ils sont contre des évaluations qui pourraient mesurer quelque part leur incapacité à transmettre correctement les savoirs fondamentaux. L’argumentation avancée d’une utilisation des tests pour un classement des « bons établissements » et des « mauvais » est fausse en même temps que révélatrice. Pire, Le contenu des tests pour les évaluations que les écoliers de CM2 passent cette semaine a été divulgué sur Internet. Un acte jugé « inadmissible » par le ministre de l'Education qui, je l’espère, va porter plainte. Ce qui est bizarre, c’est que ces tests existaient sous Jospin et personne ne trouvait rien à redire…
Après on s’étonnera que notre système éducatif régresse. Comme si le nombre des enseignants était le seul paramètre pour sa réussite. Ceci n’est pas corroboré par les faits, loin de là. Ce qui est sûr, c’est qu’avec leur comportement et leurs certitudes dédaigneuses, le système va droit dans le mur, les petits français avec lui, et eux, ils klaxonnent en plus, quand ce ne sont pas les parents FCPE qui appuient sur l’accélérateur. Par leur comportement, ces syndicats découragent bien des profs dévoués corps et âmes à leurs élèves en leur imposant un magistère intellectuel auquel ils doivent se soumettre sous peine d'austracisme.
Chris,
Voir commentaire sur "IL FAUT TRA-VA-ILLER " du 13 janvier
cordialement
Rédigé par : arsouille | 20 janvier 2011 à 09:56
"Des prétextes évidemment. Car le fond du problème, c’est qu’ils sont contre des évaluations qui pourraient mesurer quelque part leur incapacité à transmettre correctement les savoirs fondamentaux. L’argumentation avancée d’une utilisation des tests pour un classement des « bons établissements » et des « mauvais » est fausse en même temps que révélatrice. " ton argumentation est contradictoire !
Ces tests servent-ils à évaluer les enfants et les enseignants ? Je pense que oui et ce n'est pas génant si c'est fait intelligemment. Mon fils est en cm2. L'équipe enseignante est compétente et dévouée. Elle n'est pas contre une évaluation mais le moment n'est peut-être pas le mieux choisi. Lors du conseil d'école, les enseignants précisaient que l'arrivée des élèves d'une école qui venait de fermer plombait leurs statistiques de redoublants. Peux-tu m'assurer que ces resultats sont exploités avec des pondérations ?
Connaissant cette administration, je pense que oui au niveau de certains inspecteurs mais pas à l'échelon supérieur.
L'amélioration de l'enseignement passe aussi par la mixité sociale. A quand des HLM à Neuilly sur Seine et moins à Neuilly sur Marne ?
C'est vrai, le foncier est trop cher à Neuilly sur Seine. Et le coût de l'échec scolaire, de la délinquance, qu'en fait-on ? Voilà 50 ans que l'on persiste dans l'erreur à ce sujet.
Rédigé par : arsouille | 20 janvier 2011 à 10:08