HISTOIRE
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LA DROITE RETROUVE DES COULEURS

Gaulois2

 

Comme un vent de printemps.

La belle victoire de Bruno Retailleau, confortée par les victoires successives dans les partielles législatives, dont la dernière en Saône-et-Loire avec Sébastien Martin face au candidat RN, redessine un espoir de renouveau pour les prochaines échéances municipales et présidentielle. Mais tout reste à faire !

Authenticité, pugnacité, constance…

D’abord, il est de bon ton d’insister sur son « conservatisme », comme si être catholique était aujourd’hui rédhibitoire pour exercer les plus hautes responsabilités. Mais on peut aussi considérer que cette authenticité est un gage de crédibilité. Davantage inspiré par Hannah Arendt que par Rihanna, par la lecture que par les réseaux sociaux, le Vendéen ne se prend pas pour autant pour un intello déconnecté de la réalité, ou un boy-scout égaré en politique. Il ajoute simplement à une ambition affirmée des qualités qui trop souvent manquent aujourd’hui : la solidité des convictions, l’intégrité dans la fonction et la constance dans le travail. Ce sont ces vertus toutes simples qui lui ont valu depuis sa nomination Place Beauvau la sympathie d’un nombre grandissant de Français ; c’est cette ligne claire qui lui a permis, sans esbrouf, de l’emporter largement sur Laurent Wauquiez. Si bien qu’on en vient à penser que Bruno Retailleau n’a pas besoin de parler : on sait ce qu’il pense. Et ça n’est pas pour rien qu’il a fait sienne la devise des écuyers du Cadre Noir De Saumur, où il a suivi sa formation d’officier de réserve : « En avant, calme et droit ! » Cela tombe bien, car elle lui sera bien utile pendant les deux ans qui nous séparent de l’élection présidentielle, tant il lui faudra de volonté et de constance pour ramener la droite « raisonnable » en pôle position, faire revenir les voix perdues dans l’abstention ou égarées tant au RN que chez les macronistes.

Un parti pour rassembler.

Ce qu’on attend de Bruno Retailleau, c’est bien sûr qu’il refonde un parti viable, qui serve de point d’ancrage lisible pour rassembler une majorité de Français et d’outil performant pour mener à bien les campagnes électorales qui réclament démultiplication des relais et des efforts. Il bénéficie pour ce faire d’une fermeté de convictions que l’on n’avait plus rencontrée depuis longtemps chez un ministre de droite en exercice, qui constituent aujourd’hui, le socle de sa légitimité, rencontrant l’assentiment d’une proportion de Français qui va bien au-delà de l’électorat de Marine Le Pen. C’est là l’essentiel : dans les temps que nous traversons, il ne s’agit pas nécessairement d’encarter à tout prix, même si c’est important, il s’agit d’entraîner, de donner envie, d’incarner de l’espoir en l’avenir qui manque tant dans le paysage politique. Le monde politique devrait se réjouir en ces temps où la politique tourne de plus en plus au carnaval, de la naissance d’une proposition fondée sur le sérieux, la compétence, la clarté des idées et le courage de les défendre. Avec Bruno Retailleau les Français tendent l’oreille parce que revient une parole intelligible et ferme associée à l'action. Le nouveau patron des LR veut devenir le porte-voix des honnêtes gens.

Un projet pour tous les Français.

Et c’est bien de cela qu’il s’agit. Eviter à la France les deux périls qui la menacent : LFI, en premier et son fou-furieux de chef, Mélenchon, ersatz de dictateur, marxiste nostalgique, prêt à tout pour grapiller jusqu’aux voix des pires ennemis de la République -les islamistes radicaux- afin d’assouvir sa soif inextinguible de pouvoir absolu. Bruno Retailleau ne se trompe pas, il fait de la « gauche mélenchonisée » son principal adversaire : « C’est à eux que nous devons réserver nos coups. » De l’autre côté de l’échiquier, le Ministre de l’Intérieur écarte aussi toute perspective de rapprochement avec le Rassemblement national, soulignant à juste titre que le programme économique de ce parti est clairement de gauche. Derrière la façade ripolinée et « dédiabolisée » se cache toujours un simili « national-socialisme » qui ne dit pas son nom mais qui se décline discrètement dans les positions qu’il brandit au Parlement européen et dans son penchant poutinien. Son arrivée au pouvoir serait aussi une catastrophe pour notre pays. La bataille qui commence sera très difficile. Pourtant, le moment semble venu, profitant d’une voix enfin audible, de proposer aux Français un chemin global que seule la droite libérale traditionnelle peut proposer, en dehors des solutions simplistes des populistes qu’on trouve aux extrêmes. Bruno Retailleau, parce qu’il a la réputation de parler vrai et de faire, peut proposer un projet qui décline aussi bien la maîtrise de l’immigration, la lutte contre l’islamisme radical, le retour de la sécurité que le redressement de nos finances publiques et la débureaucratisation, la libération de l’économie avec le retour de la croissance pour tous.

Bref, remettre la France à l’endroit ! Avec un atout supplémentaire, celui qu’apporte un personnel expérimenté au service de l’Etat et des collectivités. Un savoir-faire que l'on peut observer aussi bien au gouvernement que dans les collectivités qu'il gère.

 


QUAND « L’ART DU DEAL » TROUVE SES LIMITES !

Droits de douane trump

Un signal alarmant pour l’économie américaine.

Le verdict est sans appel : les États-Unis perdent leur sacro-saint triple A. Désormais, ils sont notés AA1 par Moody’s. La confiance dans la solidité financière de l’Oncle Sam s’effrite. Et ce n’est pas une surprise. Trop de dettes, pas assez de recettes fiscales. Une dette publique qui s’envole à 36 000 milliards de dollars, un déficit budgétaire abyssal, et une classe politique incapable de remettre de l’ordre dans les finances. Le message adressé par Moody's au Congrès ne pouvait pas être plus explicite. Quelques heures plus tôt, plusieurs élus républicains ont fait capoter au Congrès un vote clé sur l'avancement d'un mégaprojet de loi, vu comme la pièce maîtresse du programme du président Donald Trump. Malgré les exhortations de celui-ci sur son réseau Truth Social, cinq élus républicains se sont alliés aux démocrates pour rejeter le texte devant la Commission du budget de la Chambre des représentants. Pour Scott Bessent, le nouveau secrétaire au Trésor, ce n’est qu’un « indicateur à retardement ». Ce serait donc la faute de l’équipe Biden. Tellement facile ! Mais pas crédible.  Moody’s tape là où ça fait mal : d’ici 2035, les déficits fédéraux pourraient grimper à 9% du PIB, contre 6,4% aujourd’hui. L’agence ne fait qu’entériner les désordres et les déboires causés par la politique erratique de Trump.

Face à Xi Jinping, Trump s’est cassé les dents.

Beaucoup d’esbrouf pour rien. Les Chinois ont été les plus malins. Rappelons-nous, Trump, candidat à l'élection présidentielle américaine de 2024 promet des droits de douane de 60 % sur les produits chinois et de 10 % venant du reste du monde. Et remporte l'élection le 5 novembre. Le 1er février, il signe un décret relevant de 10% les tarifs sur les produits chinois qui atteignent alors 20 %. Le 4 février, jour de son entrée en vigueur, Pékin répond par une série de taxes sur des importations de produits américains et une enquête contre Google. Le 4 mars, la Maison blanche double la mise contre la Chine à 20 %. Pékin réplique aussitôt, avec des droits de 15 % sur le poulet, le porc, le boeuf, le soja, et des contrôles sur des firmes américaines. La partie commence vraiment le 2 avril, avec la scène où Donald Trump présente les « tables de la loi  commerciale » - des tarifs « réciproques », avec un plancher de 10 % et des taux par pays qui vont jusqu'à 50 % pour le pauvre Lesotho. La Chine écope de 34 % supplémentaires. Dans toutes les capitales, les gouvernants sont tétanisés. Toutes, sauf une : Pékin répond deux jours plus tard avec un taux identique de 34 % sur toutes les importations venant des Etats-Unis. Washington menace alors de porter les droits totaux sur les marchandises chinoises à 104 %. Et suspend les droits « réciproques » sur les autres pays pour rassurer les consommateurs américains et les marchés. La Chine est désormais sa seule cible. Et le jeu continue : Le 9 avril, Xi monte à 84%, Trump va à 125 % et précise le lendemain qu'il faut rajouter 20 % de pénalité fentanyl, ce qui porte le taux à 145 %. Le 11 avril, Pékin pousse ses droits à 125 %. Comme dans une partie de poker où la Chine bluffe … Le 12 avril, Trump recule : il décide une exemption sur l’électronique comme s’il découvrait les dégâts. Puis le président américain affirme que Pékin demande l'ouverture de négociations, ce que la Chine dément. Il faut toujours qu’il mente quand il perd la face.

Une fin de partie pitoyable.

Elle se déroule à Genève les 11 et 12 mai, où se tiennent finalement des négociations. Le vice-Premier ministre chinois, He Lifeng, et le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, annoncent une suspension des droits de 115 points pendant trois mois. Les produits chinois seront donc taxés à 30 %, les produits américains à 10 %, comme si la folle séquence entamée le 2 avril n'avait pas existé. Dans la bataille, les Etats-Unis n'ont rien obtenu du pays qu'ils avaient décidé d'attaquer : pas d'ouverture de marchés, pas de réévaluation du renminbi, pas de promesse d'acheter des produits américains contrairement à la fin du premier mandat Trump. Et les droits de douane sur la Chine sont inférieurs de moitié à ce qui avait été promis pendant la campagne. On connait désormais la capacité de résilience de Donald Trump avant de reculer : une semaine. Bon à savoir. C'est que la Chine a réalisé un sans-faute dans sa stratégie. Elle a répliqué systématiquement aux mesures américaines. Elle a savamment gradué la riposte, en tapant le plus souvent un peu moins fort que Trump pour prouver sa modération. Et Trump n’a rien gagné, sauf à ruiner un peu plus son pays en semant le chaos. Quel winner ! Trump devrait dire à Donald : « you are fired ! » La fin est déjà connue : la Chine sortira renforcée. Avec un ultime pied-de-nez à l'Amérique en paradant aux côtés de Poutine sur la place Rouge, le 9 mai !

En attendant, Le Congrès, pourtant à majorité républicaine, bloque son grand projet de loi budgétaire. Le « Big Beautiful Bill », censé prolonger ses baisses d’impôts de 2017. Coût estimé : près de 5 000 milliards de dollars sur 10 ans. Rien que ça. Encore plus de déficits et moins de recettes. La communication extravagante sur les milliards signés dans les pays du golfe ne feront même pas illusion, d’autant plus que le cadeau du Boeing fait par le Qatar vient pourrir le débat. On attend désormais la réaction de Wall Street cet après-midi sur les actions et le dollar américain. Et aussi le coup de téléphone à Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Faut-il craindre le pire ?

Quand on élit un clown, faut pas s’étonner que ce soit le cirque !


FACE A POUTINE, UN FRONT CREDIBLE.

Coalition Kiev

Je ne suis pourtant pas un fervent macroniste, mais il faut reconnaitre que les initiatives prises par le chef de l’Etat pour soutenir l’Ukraine face à l’agression russe, permettent à l’Europe de peser, en l’absence d’une fiabilité américaine digne de confiance. En consolidant les liens de la France avec la Pologne, en réactivant le moteur de l’amitié franco-allemande avec l’arrivée du nouveau chancelier Friedrich Merz, en arrimant à nouveau le Royaume-Uni au vieux continent, et grâce à sa relation spéciale avec Donald Trump, Emmanuel Macron a de fait pris le leadership dont l’Europe a besoin au moment où les Etats-Unis se replient sur eux-mêmes.

Face à Poutine et sa grotesque célébration du 9 mai, qui voudrait réécrire l’Histoire, les européens ont apporté deux réponses : A LVIV, le même jour, alors que l’armée russe paradait sur la place rouge, ils créaient un tribunal spécial pour juger le crime d’agression de la Russie et son cortège d’horreurs contre l’Ukraine, pour que le jour venu, il n’y ait pas d’impunité ; le lendemain, à Kiev, la délégation composée d’Emmanuel Macron, de Friedrich Merz, de Keir Starmer et de Donald Tusk, venait apporter son soutien à Volodomyr Zelenski en exigeant un cessez-le-feu de 30 jours, démonstration concrète des partisans du respect du droit international face à la barbarie.

Le tribunal spécial.

Un groupe de 37 pays, dont les représentants étaient réunis vendredi dernier à Lviv, soutiennent le projet, lâché par les Américains depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche. En effet, les ministres des Affaires étrangères d’une quarantaine de pays et des représentants de l’Union européenne étaient réunis afin d’endosser le processus de création d’un tribunal spécial pour juger le crime d’agression de la Russie contre l'Ukraine. « Il n’y aura pas d’impunité. Ce tribunal veillera à ce que les principaux responsables de l’agression contre l’Ukraine soient traduits en justice », a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, aux côtés du premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal. Les massacres perpétrés contre au moins 458 personnes à Boutcha, des meurtres de masse, exécutions sommaires, viols et actes de tortures contre des civils ukrainiens sont autant de crimes de guerre. Vladimir Poutine fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour sa responsabilité dans l’enlèvement et le transfert d’enfants ukrainiens en Russie. Mais, selon les juristes du droit international, si la Cour pénale internationale peut poursuivre des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide, elle ne peut poursuivre un crime d’agression que contre un État qui en est membre ou si elle est saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies. Or, la Russie ne reconnaît pas la Cour pénale internationale et détient un droit de veto au Conseil de sécurité. Dès lors, la création d’un tribunal spécial s’impose pour que les crimes commis par le régime de Poutine ne restent pas impunis. La création du tribunal spécial devrait être entérinée le 14 mai à Luxembourg lors d’une réunion du Conseil de l’Europe, qui lui apportera son infrastructure institutionnelle. L’agence Eurojust a créé une équipe spéciale d’enquêteurs et de procureurs, soutenue par six États européens et l’Ukraine, le Centre international chargé des poursuites pour le crime d’agression contre l’Ukraine (ICPA). Celle-ci a déjà accumulé « une quantité très substantielle de preuves contre plusieurs hauts responsables » russes, selon un haut responsable européen. Ces éléments seront transférés au tribunal quand il sera formé.

La coalition des volontaires.

Les dirigeants français, allemand, britannique et polonais sont arrivés samedi matin pour participer à un sommet de la « coalition des volontaires » avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, tout en négociant avec les Américains une nouvelle offre de cessez-le-feu plus contraignante pour la Russie. Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, les premiers ministres britannique et polonais Keir Starmer et Donald Tusk ont rendu hommage, sur la place Maïdan, aux défenseurs de l’Ukraine tués et blessés dans les combats contre la Russie. Une minute de silence en présence de Volodymyr Zelensky devant les lumignons déposés au sol, en mémoire des victimes, au milieu d’une forêt de drapeaux ukrainiens. « Ce qui est en train de se faire avec la Pologne, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, c’est un moment d’histoire pour une Europe de la défense et une plus grande indépendance pour notre sécurité. Evidemment pour l’Ukraine, mais pour nous tous », a commenté le président français en quittant la place avant de participer au sommet avec une trentaine de dirigeants présents par visioconférence.

En se rendant ensemble à Kiev samedi, les quatre responsables européens ont voulu montrer leur détermination, ils ont réussi leur pari de revenir dans le jeu diplomatique, en refusant de laisser Donald Trump et Vladimir Poutine s’entendre sans eux. Ils ont brandi la menace de nouvelles sanctions « massives », qui pourraient, par exemple, passer par un embargo total contre le pétrole. Plus douloureux encore pour la Russie, ils s’appuient sur l’hypothèse de sanctions secondaires imposées par les États-Unis à ceux qui chercheraient à contourner les dispositifs. « Si le cessez-le-feu n’est pas respecté, les États-Unis et leurs partenaires imposeront d’autres sanctions », a menacé la semaine dernière Donald Trump en soutenant la proposition d’une interruption de trente jours du conflit. S’il est encore trop tôt pour savoir si la guerre qui dure depuis trois ans pourrait basculer cette semaine, le déplacement à Kiev des quatre dirigeants européens a quoi qu’il en soit fait réagir le Kremlin. Comme il fallait s’y attendre, Poutine, feignant d’ignorer l’ultimatum européen, répond par l’ouverture de négociations sans trêve, ce qui est une manière de gagner encore du temps. Il aurait tort de sous-estimer la puissance militaire effective et la détermination politique de la coalition. Une chose est certaine, c’est qu’il ne la prend pas à la légère comme en témoigne les commentaires de ses propagandistes qui crient à l’agression. Discours que reprend malheureusement Marine Le Pen en accusant Macron de vouloir la guerre, accusation politicienne minable prouvant son rôle d’idiote utile du maître du Kremlin en inversant les rôles puisque c’est évidemment lui, l’agresseur, qui ne veut pas la paix. En cela on ne sera pas étonné. L’Europe joue plus intelligemment que les commentateurs habituels, prompts au dénigrement de son action, veulent bien le dire. Elle avance, certaine de sa force en dépit des Fisco et Orban qui n’ont pas leur place parmi nos démocraties et les défenseurs du droit international.

 


PRESIDENCE LR : LE VOTE SERA DECISIF !

Bruno Retailleau intérieur

Samedi prochain, on y sera : il faudra voter pour l’un des deux candidats, Laurent Wauquiez ou  Bruno Retailleau. Mais, Contrairement à une élection classique opposant des adversaires, dans un scrutin interne, il faut se rassembler après le résultat, et continuer à travailler ensemble. Or, on se souvient que le précédent duel pour la présidence en 2012 entre Jean-François Copé et François Fillon avait laissé un goût amer, avec un parti très fragilisé qui avait conservé longtemps de profondes cicatrices. Aussi, on se félicitera que cette fois-ci, la campagne interne aura été aussi paisible que possible entre les deux concurrents, et surtout marquée par un afflux bienvenu de réadhésions et d’adhésions. La dissolution ratée de 2024, a eu cet effet miraculeux et inattendu de remettre la droite LR en selle où sa participation au gouvernement s’est avérée efficace avec Michel Barnier ou Annie Genevard, et surtout, l’apparition sur le devant de la scène de Bruno Retailleau. Laurent Wauquiez, a-t-il fait le mauvais choix en refusant d’entrer au gouvernement, toujours est-il qu’il n’a pu que constater la montée en puissance du ministre de l’Intérieur. Entre les deux hommes, les différences de lignes politiques ne sont pas réellement marquées. Ils incarnent tous les deux une droite à la fois conservatrice et libérale, très attachés à la dimension régalienne. Les différences relèvent davantage des traits de personnalité que des convictions politiques profondes. Si Retailleau a réussi en quelques mois à trouver son espace politique, de son côté Laurent Wauquiez incarne une opposition franche et historique à Emmanuel Macron qui peut séduire nombre de militants.

L’arbre ne doit cependant pas cacher la forêt.

Chacun le sait, l’élection à la présidence des Républicains n’est qu’une étape pour la mère des batailles : la présidentielle de 2027, l’élection dont la droite républicaine voudrait faire le chemin de sa reprise du pouvoir. Et le parti reste un atout essentiel dans cette bataille. Si certains se plaisent à présenter Les Républicains comme un parti en ruine, oubliant son importante implantation dans toutes les collectivités locales, départements et régions, avec 60% des villes de plus de 9 000 habitants, ils demeurent une arme réelle en vue de la présidentielle. LR reste un appareil puissant avec près de 122.000 militants à jour de cotisation, capables de mener une campagne de terrain, avec une capacité réelle à attirer encore les électeurs de droite. En maintenant une infrastructure militante, avec son réseau de nombreux élus locaux, LR a conservé un socle électoral qui ne demande qu’à s’élargir. C’est donc encore une base pour partir à la conquête de l’Élysée. Mais pour cela, encore faut-il avoir un candidat capable de relever le flambeau en attirant de nouveau les millions d’électeurs perdus. Donc derrière cette dimension électorale vitale, se joue également celle de l’incarnation.

C’est sur ce point qu’il est important de départager nos deux candidats.

Je soutiens la candidature de Bruno Retailleau. S’il a percé favorablement dans l’opinion des Français, c’est évidemment parce qu’il est perçu comme un homme de convictions, ce dont je peux attester pour l’avoir côtoyé depuis longtemps, mais surtout parce qu’il est devenu pour certains l’atout principal de la reconquête pour la droite. Ne ratons pas cette occasion. Je sais aussi qu’il est un homme de rassemblement pour avoir participé à ses côtés à de nombreuses campagnes. Le 18 mai, vers 19 heures, le résultat de l’élection opposant Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau devrait être connu. Le gagnant devra faire une place à son adversaire et le perdant devra tenter, d’une manière ou d’une autre, de travailler à ses côtés. Bruno Retailleau, fort de ses très nombreux soutiens dans le parti et de sondages favorables dans l’opinion, sera à même de tendre la main à son concurrent d’autant plus que l’élection arrive à un moment stratégique pour la droite française qui doit reconstruire une ligne, un programme et une doctrine. Et tout le monde devra s’y mettre. Le prochain patron de LR, qui aura de grandes chances d’être candidat pour 2027, devra être capable d’écrire un nouveau récit pour séduire et convaincre un électorat de droite déboussolé. Inutile ici d’épiloguer sur le paysage politique actuel, aussi bien de la droite et du centre que des extrêmes, pour savoir que rien ne sera résolu pour autant. Je dirai même, si on y voit un  peu plus clair, la tâche à accomplir restera immense.

 


REVUE D’ACTU

Internet

Pour changer un peu, voici un petit tour d’horizon de ce qui a retenu mon attention dans cette actualité, nationale et internationale foisonnante. Et les sujets ne manquent pas ! Mon tri est évidemment personnel ce qui ne m’empêche pas de le partager avec vous.

Faut-il interdire aux jeunes de moins de 15 ans l’accès aux réseaux sociaux ?

Pour moi la réponse est évidemment affirmative. Gabriel Attal et Marcel Rufo le pédopsychiatre apportent des réponses dans ce sens dans une excellente tribune publiée par Le Figaro du 30 avril. En cela ils font suite aux statistiques alarmantes qui font état d’une croissance inquiétante des consultations en psychiatrie par les adolescents pour de multiples troubles liés notamment à la surconsommation des écrans (à l’hôpital, les pédopsychiatres face aux ravages de l’addiction aux écrans – Le Figaro 18 avril).

« Des jeunes enfermés dans leurs chambres, de plus en plus coupés du monde, vivant dans une bulle où toutes les informations, les images et les idées se ressemblent. Des jeunes qui souffrent, poursuivis par les insultes, les moqueries et le harcèlement, parfois jusque dans leur chambre à coucher. Des jeunes qui doutent de leur avenir, de nos valeurs, du futur de la planète. Et une brutalité qui monte, verbale ou physique. Une brutalité comme seule échappatoire, car sur les réseaux sociaux la loi de celui qui parle le plus fort est toujours la meilleure. Voilà une réalité qui nous frappe et menace. Menace le lien social. Menace notre démocratie, en propageant les fake news, les contenus radicaux et complotistes. Menace la santé mentale de notre jeunesse, car toutes les études le montrent entre anxiété, dépression ou troubles du comportement alimentaires… » constatent-ils. Bref, la santé de nos jeunes est en péril. 

Ils proposent une panoplie de solutions pour y remédier. La responsabilité des écrans est écrasante et déclarent l’état d’urgence contre leur consommation : détection systématique de l’addiction, limitation drastique de l’accès avec majorité numérique de 15 ans, et de 15 à 18 ans, couvre-feu obligatoire de 22h à 8h, rendre les écrans moins attractifs en passant en noir et blanc au bout de 30mn… et un panel de mesures pour responsabiliser et taxer les plates-formes.  Vite, agissons !

A propos de revenus…

La « campagne » 2025 de l’impôt sur le revenu est lancée. On connait l’efficacité de notre administration fiscale que confirme la traditionnelle note de Bercy sur la collecte précédente. Le « consentement à l’impôt » est l’un des points forts de la France et l’on redécouvre à cette occasion la passion égalitaire de notre pays à travers la formidable concentration de l’impôt. Progressivité et juste répartition des efforts se traduisent par des chiffres qu’il n’est pas scandaleux de rappeler : ainsi les plus aisés des ménages (au-delà de 62 700 € par part) règlent 76% de l’impôt et plus précisément 480 000 dont une part des revenus est taxée à 41% et 45% (au barème) en paient 32%, soit 28 milliards d’€. Inutile de rappeler aux LFIstes qu’il faut « faire payer les riches », car c’est déjà fait ! Précision, mais vous le savez déjà, je ne suis par l’un de ces « heureux contribuables ». On peut quand même leur dire merci, non ?

La France n’est plus « safe » !

Si l’on en croit notre Ministre de la Justice, Gérald Darmanin, dans notre beau pays, il n’y a plus d’endroit « safe », c’est-à-dire « tranquille ». Et on est tenté de le croire, puisque même dans nos paisibles bourgs, la violence et les trafics sévissent. Les médias, à commencer par nos journaux locaux, s’en font les témoins : fusillades avec des armes de guerre, voitures incendiées, rixes à coups de couteaux, refus d’obtempérer, « home jackings », attaques en bandes organisées de nos prisons … La liste est longue et quotidienne et affecte tout le territoire. Pourtant, nos forces de l’ordre ne chôment pas et le Ministre de l’Intérieur remporte même des succès. Mais la pente à remonter est raide et sera longue. Surtout, ne pas baisser la garde. A tous ces méfaits de malfrats divers, criminels divers et narco trafiquants, il faut ajouter les activistes de « l’écologie radicale ». Eux aussi participent de la violence des temps actuels. Ainsi, il est bon de rappeler que La Direction nationale du renseignement territorial surveille comme le lait sur le feu les activistes de l’écologie radicale et de l’ultragauche qui s’attaquent aux grands chantiers en rêvant du « grand soir ». Ces professionnels du chaos se greffent à toutes les contestations locales, et selon la DNRT pas moins de 49 sites sont susceptibles de s’embraser à travers toute la France. Aucun secteur ne semble épargné puisque ces chantiers, souvent colossaux, concernent des domaines aussi variés que l’extraction des minerais, l’énergie, les infrastructures de transports ou encore l’enfouissement des déchets. Sous couvert d’une cause noble, ils dégradent, cassent, incendient et bloquent les chantiers quitte à menacer physiquement les responsables ou les ouvriers, les militants des Soulèvements de la Terre et ceux du mouvement Extinction Rebellion, aussi appelé “XR”, sont bien souvent à la manœuvre. Je n’entre pas dans le détail, vous connaissez certainement tous ces troubles depuis l’affaire des bassines de Sainte-Soline et la ZAD de Notre-Dame des Landes. Quelle époque !

Un drôle de « zozo »

Comme si on n’avait pas assez de Trump, les Roumains viennent de mettre en pole position pour leur présidentielle Georges Simion, chef d’un parti nationaliste d’extrême-droite. A 38 ans, c'est en costume cravate que le nouvel homme fort de l'extrême droite roumaine sort en favori du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche. Ses années foot d'« ultra » tendance hooligan semblent derrière lui. Il aime agrémenter ses nouveaux habits d'une casquette rouge… On voit tout de suite la référence. Georges Simion est souverainiste, anti-mariage gay, anti-woke, anti-UE et anti-soutien à l'Ukraine. Antivax, aussi, et complotiste, ce qui lui a permis de percer à l'Assemblée dès 2020 grâce aux réseaux sociaux. Après l’annulation de l’élection de Georgescu pour ingérence poutinienne flagrante, il s'est empressé de labourer le terrain, ce sont surtout les campagnes qui ont voté pour lui, pour récupérer un maximum d'électeurs en colère dans une Roumanie en crise économique, politique et d'identité. Simion est encore donné perdant au second tour mais le cordon sanitaire est de plus en plus fragile en Roumanie aussi. Et même si c’est un adorateur de Trump, Poutine ne verrait pas d’un mauvais œil son élection.