LA GREVE DE TROP
21 janvier 2011
La CGT s’est lancée dans un nouveau bras de fer en relançant la grève des dockers dans les ports pour tenter d’imposer un accord sur la pénibilité qui contourne allégrement la réforme des retraites.
Ce mouvement de grève se révèle très pénalisant au Havre. Après cinq jours de grève la semaine dernière, le travail devait en principe reprendre mardi dans les ports. Mais avant même la fin de ce premier round, la Fédération nationale des ports et docks (FNPD), la CGT des dockers, à l'origine du mouvement, envisageait de revenir à d'autres formes d'action, variables selon les terminaux (pas d'heures supplémentaires, pas de vacations de nuit, arrêts de travail tournants...).
Le mécontentement du syndicat majoritaire trouve son origine dans le refus de l'Elysée et de Matignon d'entériner les négociations sur la pénibilité engagées en 2008 dans le cadre de la mise en place de la réforme portuaire et de l'élaboration d'une nouvelle convention collective. L’accord de branche arrêté entre la FNPD, l'Union des ports français (UPF) et l'Union nationale des industries de la manutention (Unim) en octobre dernier devait rendre possibles les départs en retraite anticipée jusqu'à quatre ans pour 5.000 à 6.000 agents portuaires.
Evidemment, la réforme des retraites, promulguée début novembre dernier, est venue changer le contexte. La fermeté du gouvernement provient du fait qu’il redoute les effets de contagion et entend limiter à deux ans les départs anticipés. On ne comprendrait pas que le premier accord sur la pénibilité après la réforme des retraites aboutisse à faire partir les salariés avant soixante ans alors que l'âge légal va passer à soixante-deux ans !
Les services du secrétaire d'Etat aux Transports mettent également en avant le coût du projet qui se dessinait entre les partenaires sociaux : 140 millions d'euros, à la charge des sept ports nationaux, une charge financière très élevée pendant plusieurs dizaines d'années. A l'Unim, on accepte mal la position du gouvernement, dont l'attitude est perçue comme une « remise en cause du principe d'autonomie de la négociation collective » et met en danger le projet de convention collective des établissements portuaires, pièce maîtresse de la réforme de 2008.
L'épilogue de la réforme portuaire semble encore loin. Une réunion convoquée au secrétariat d'Etat chargé des Transports, mercredi, à laquelle participaient des représentants du gouvernement, des ports, le patronat des entreprises de manutention et les syndicats de main d'oeuvre portuaire, n'a débouché sur aucun résultat concret et la Fédération nationale des Ports et Docks CGT n’y a pas trouvé de raisons de lever ses appels à la grève pour vendredi, samedi, dimanche et lundi.
En attendant, pris entre deux feux, certains ports voient leur activité lourdement pénalisée par le conflit. Pour celui du Havre, le plus touché, ces cinq jours de grève ont conduit à l'annulation de vingt-six escales de porte-conteneurs, selon sa direction. Une situation qualifiée d’extrêmement préjudiciable à toute la communauté portuaire, y compris aux dockers et aux portiqueurs.
Comme il y a peu de chances que le gouvernement transige sur les départs anticipés de 4 ans, pierre d’achoppement, voilà un conflit qui va droit dans le mur. Une fois de plus Bernard Thibault qui souhaitait peut-être y trouver une santé, en sera pour ses frais. Le plus grave, c’est le préjudice encouru qui ruine nos ports. Les dockers se mettront alors en grève à cause du chômage qu’ils auront créé.
Pendant que les dockers sont au pied des grues, les clients font le pied de grue pour débarquer...
Je cite l'édito de F.O. Giesbert: " Voilà une histoire bien française qui résume, en partie, notre déclin. Une histoire où l'on a du mal à faire la part entre ce qui relève du corporatisme, de la pègre, du syndicalisme et de la bêtise pure et simple."
Chaque jour de grève apporte aux ports concurrents en Europe des clients supplémentaires grâce à nos grévistes décérébrés qui oeuvrent contre eux ( ça à la limite on s'en fout ) et contre l'économie de la France ( ça c'est beaucoup plus grave ).
Rotterdam +11% en un an
Marseille tombé au quatrième rang en Europe...
l'irresponsabilité de quelques syndicalistes nombrilistes coûte très cher à notre activité économique et participe au déclin de la France.
C'est pitoyable.
Rédigé par : Marcel | 23 janvier 2011 à 08:08