UNE HIRONDELLE AU FN, VRAIMENT ?
17 janvier 2011
Non, ce n’est pas le printemps. On est bien resté en hiver : les premières déclarations de Marine ne changent guère de celles de Jean-Marie. L'élection de Marine Le Pen, ce week-end, à la tête du Front National, après un suspense « insupportable », n'est pas synonyme de changement profond pour le parti d'extrême droite présidé sans discontinuer depuis sa création, par son père, Jean-Marie, en 1972. La preuve en est que la majorité des cadres élus en même temps sont pro-Gollnisch. Au-delà de la rénovation de l'image personnelle de son chef de file, la structure des soutiens du Front national ne change pas. La crainte de voir le FN changer de visage en changeant de tête est alimentée par la poussée de popularité dont jouit Marine Le Pen qui donne de son parti une image forcément rajeunie et féminisée.
Elle reste pourtant confrontée à une impopularité massive (67 %) sans autre équivalent que celle de Ségolène Royal. Et la cote qu’elle a atteinte récemment (27%) ne prouve pas grand-chose. Son père avait flirté avec les 26% en juin 2006 dans un contexte plus clément que celui d’aujourd’hui sur le plan économique. Et il n'y a aucune raison qu'elle-même échappe à la loi de dissociation des courbes de popularité et d'intentions de vote comme le montre les scores électoraux de son père qui n’ont jamais été corrélés à sa cote de popularité.
Le discours de Marine Le Pen s'élargit à des domaines où l'argumentation est autant économique et sociale qu'idéologique. L'euro n'est plus combattu au seul nom de la souveraineté nationale mais en raison de son effet supposé sur le pouvoir d'achat des Français. Elle étend la thématique frontiste à la lutte contre le libéralisme, laquelle cohabite, avec le rejet de l'étatisme dans une confusion intellectuelle hasardeuse. Et côté «idées sociales » on flirte avec la démagogie nationale-socialiste d’avant guerre.
La progression de l'adhésion aux idées du Front national reste d’ailleurs décevante en regard des efforts déployés pour les rendre plus acceptables à un électorat de droite traditionnelle, même si les références se font plus discrètes sur la nostalgie colonialiste ou l’anti-gaullisme qui alimentaient la rhétorique paternelle. Il se voudrait plus détaché aussi des racines xénophobes et antisémites communes aux extrêmes droites européennes sans rompre avec les fondamentaux du parti (préférence nationale, politique sécuritaire...) -en atteste sa provocante comparaison entre l'Occupation et les occupations de rues par des musulmans en prière -. Une bien difficile équation. Le discours ne s’adoucit qu’en apparence.
Le pouvoir d'attraction exercé par Marine Le Pen sur l'électorat UMP reste limité comme le montre les études d’opinion sérieuses. D'ailleurs, entre deux tiers et trois quarts des Français selon les enquêtes, estiment que le parti de Marine Le Pen ne sera pas différent de celui de son père. Et en banalisant son discours elle est amenée à faire du « Sarko » en plus pâle, c’est-à-dire sans le talent. Toutefois, grâce à un certain savoir-faire, elle pourrait prétendre élargir son aire d'attraction auprès de deux catégories dans lesquelles le parti d'extrême droite connaît un fort déficit : les femmes et les jeunes. Mais le pari ne pourrait être gagné qu’en renonçant à une radicalité qui agit, on le sait, sur ces électeurs comme un repoussoir. Or c'est l'affirmation de cette identité extrémiste qui lui permet aujourd'hui de préserver, par-delà le retrait du chef charismatique, l'unité du Front National jusque dans ses composantes les plus dures.
Quant au programme, n’ayant jamais été en responsabilité de gouverner et n’ayant aucune chance de jamais y parvenir, il peut tout promettre sans jamais dire comment on ferait. On a déjà la même chose à gauche, mais là c’est plus grave parce qu’elle pourrait être amenée à gouverner.
Et si l’engouement pour la Marine n’était tout simplement qu’un « bouillonnement médiatique » de journalistes de gauche qui voudraient bien piéger le Président sortant… ?
C'est hors sujet mais je donne quand même mon sentiment sur la taxation des
plus-values sur la vente de la résidence principale.
C'est une façon de faire payer à tous les français la suppression de l'ISF
et plus particulièrement aux classes moyennes.
Cette mesure va figer le marché car pour s'agrandir au fur et à mesure de
l'évolutions de la taille de la famille et des revenus, l'apport sera
diminué de cette taxe.
La mobilité des cadres sera limitée et pourquoi un chômeur changerait-t-il
de région pour retrouver un emploi?
Les personnes âgées qui comptent sur la vente de leur bien pour payer leur
maison de retraite seront flouées et peut-être à la charge de la société.
Quand je déciderai de réduire ma surface au départ de mes enfants ou
d'acheter un appartement adapté au handicap je ne retrouverai pas mon
capital pour payer les auxiliaires de vie capables de me maintenir à
domicile.
J'y resterai donc et conserverai un très grand logement au détriment des
familles qui souhaitent se loger en première couronne.
C'est un projet pondu par des hauts fonctionnaires disposant de logement de
fonction, complètement à côté des soucis quotidiens des français.
C'est injuste, stupide et inefficace.
Rédigé par : arsouille | 18 janvier 2011 à 19:23
merci de supprimer "Comme je suis interdit de
bloc-notes, je te donne mon sentiment sur la dernière trouvaille pour faire
payer à tous les Français et plus particulièrement aux classes moyennes la
suppression de l'ISF." du texte précédent.
C'est un copié / collé malheureux
Rédigé par : arsouille | 18 janvier 2011 à 22:27
OK. C'est fait.
Daniel
Rédigé par : Daniel | 19 janvier 2011 à 10:25
Réponse à Arsouille sur son " hors sujet "
Il parle de faire payer tous les Français à l'occasion du projet de taxation de la plus value sur la vente de la résidence principale. Il parle même de " classes moyennes qui seraient touchées " !..."
Peut-on parler de " classes moyennes ou de " tous les Français " lorsqu'il est question de taxer à la plus value la vente d'une résidence principale dont le prix est supérieur à 1,2 milllions d'Euros ?...je ne le pense pas personnellement !...
Arsouille peut-il dire combien d'immeubles "résidence principale " dépassant 1,2 millions d'Euros ont été vendus en France en 2010 ( hormis sur PARIS et le SUD de la FRANCE ) ?
Je ne crois pas que le nombre soit important , et en tous les cas sur ANGERS et le Maine et Loire il doit être plus proche de Zéro !...
Alors son propos est un peu exagéré !.....
Rédigé par : François GIRARD | 20 janvier 2011 à 15:02
Peut-être en taxant la plus-value de certaines résidences principales ou de toutes les résidences , cela obligera les vendeurs à baisser leur prix vu que beaucoup cherchent le jackpot en vendant leur résidence principale au prix le plus fort ; d'ou les prix faramineux qui s'affichent dans les agences immobiléres .
Rédigé par : Chris | 20 janvier 2011 à 19:26
Merci François pour cette précision de seuil de 1.2 millions d'euros. Je ne l'avais pas entendu de la bouche du président mors de son intervention. Qu'elle est votre source ?
Cet échange permet des précisions et je suis tout-à-fait capable de reconnaitre mes erreurs.
Si ce seuil est effectivement appliqué, la recette sera très faible et ne compensera pas la suppression de l'ISF.
Chris, les vendeurs de résidence principale en rachètent souvent au prix du marché. Si on ampute leur recette, ils ne pourront pas s'agrandir ou être mobiles géographiquement pour conserver un emploi.
Les augmentations de l'immobilier bien supérieures à l'inflation ne permettent plus à beaucoup de se loger ou les repousse loins des villes. Je ne sais pas si taxer la plus value fera baisser les prix. Enfin, comme il ne s'agit que des résidences supérieures à 1.2 millons d'€ ça ne changera rien pour les pavillons de banlieue !
Bon WE à tous les deux.
Rédigé par : arsouille | 21 janvier 2011 à 11:47
@arsouille
la reçette est faible vous dites .... mais c'est quand même une reçette .
Rédigé par : Chris | 21 janvier 2011 à 12:49
Chris,
Oui une recette faible qui ne compensera pas la rentrée de l'ISF si, comme l'affirme François seules les résidences de plus de 1.2 million d'euros sont taxées. Je ne comprends même pas l'utilité de cette taxe. Je pense, qu'une fois de plus, le président a fait une annonce sans étude préalable et a fait marche arrière en mettant un seuil pour ne pas perdre la face devant l'inepsie de cette mesure et le tolé géneral à l'UMP. Je n'étais pas le seul à critiquer cette mesure décriée par tous dont les professionnels de l'immobilier.
Bonne journée.
Rédigé par : arsouille | 24 janvier 2011 à 08:19
Ce n'est qu'une des mesures contenue dans un rapport remis par
le député Jérôme Chartier, chargé par l'UMP de réfléchir à la convergence franco-allemande. Il propose de ne conserver l'ISF qu'au-delà de 4 millions d'euros. Les plus-values seraient taxées quand la valeur de la résidence principale dépasse 1,2 million d'euros. Les taxes foncières sur les résidences secondaires seraient relevées. La déductibilité des charges des entreprises est mise en cause. Mais rien ne dit que ces mesures seront retenues. Elles ne sont en aucune façon des propositions gouvernementales. François Baroin continue de travailler sur le dossier. Il est légitime que le débat s'instaure.
Daniel
Rédigé par : Daniel | 24 janvier 2011 à 10:39
A Daniel
Effectivement c'est le rapport CHARTIER , très bien rédigé du reste , qui propose la taxation de la plus value pour les résidences principales dont le prix de vente serait supérieur à 1,2 millions d'Euros , ainsi que le maintien de l'ISF uniquement pour les patrimoines supérieurs à 4 millions d'Euros .
Il est soutenu par un bon nombre de parlementaires .
Ce sont des pistes intéressantes et à creuser mais effectivement c'est le Parlement qui décidera !.....
Dans la majorité UMP c'est quand même sur le sujet un grand désordre et une certaine cacophonie !...
Le Président de la République n'a t il pas indiqué en son temps qu'il voulait une suppression pure et de l'ISF et du Bouclier Fiscal ?
N' a - t -il pas déclaré qu'il voulait une harmonisation avec les Allemands sur le sujet ? Or la France sur ces sujets fait l'exception car les autres pays de la communauté n'ont pas ces dispositions fiscales .
Le Secrétaire Général de l'UMP a également fait des déclarations allant en ce sens tendant à la suppression !....
Un certain nombre de parlementaires de la majorité sur une initiative que je salue de notre député Michel PIRON , soutenue par notre député Paul JEANNETEAU demande la suppression pure et simple de l'ISF et du Bouclier fiscal . ( très bonne initiative !...pleine de bon sens )
Le Président Marc LAFFINEUR quant à lui a déclaré récemment qu'il n' était pas favorable à la taxation de la plus value sur la vente des résidences principales !...
Allez vous y retrouver dans toutes ces propositions et déclarations !...
Rédigé par : François GIRARD | 25 janvier 2011 à 10:12
Donc,il y a bien débat. Comme le soulignait JF Copé l'autre soir, il est dommage que ce débat n'ait lieu qu'à l'UMP. On n'entend pas l'opposition qui pourrait pourtant donner son avis. Là, c'est le grand vide.
Daniel
Rédigé par : Daniel | 25 janvier 2011 à 11:28
Contrairement au Président SARKOZY l'opposition n'a jamais indiqué qu'elle souhaitait la suppression de l'ISF ? il y a bien là une différence .....c'est une question de promesse à tenir !...
Quant à la suppression du bouclier fiscal il y a longtemps que l'opposition a demandé sa suppression ....et sur ce sujet il devrait y avoir un consensus .
Rédigé par : François GIRARD | 25 janvier 2011 à 13:44
Le débat, c'est très bien !
Mais il ne faut pas l'annoncer de cette façon sans même avoir commencé à étudier le dossier et l'avoir soumis officieusement aux élus. Je crois avoir entendu des affirmations de la part de N SARKOZY et de JF FILLON sans ces seuils. Je croyais qu'il fallait supprimer l'ISF pour éviter aux très riches de quitter la France et investir ailleurs. Je peux le comprendre. Cette mesure "conserver l'ISF qu'au-delà de 4 millions d'euros. Les plus-values seraient taxées quand la valeur de la résidence principale dépasse 1,2 million d'euros" ne répond pas à cette nécéssité !
Ce ne sont pas les contribuables en dessous de ces seuils qui se délocalisent ! Tout ça fait bricolage ! Quel est l'objectif ? Il faut partir de là pour avoir un débat constructif ! Que d'annonces pour rien sur des sujets à peine effleurés !
Dans un précédent billet tu critiquais un groupe qui manquait de culture économique. C'est vrai qu'il en faut quand on voit le résultat de surdiplômés de droite et de gauche de l'ENA, de science-po et autre qui on réussi à accumuler plus de 1500 milliards de dettes !
Nos politiques sont des bricoleurs. Ma grand-mère faisait mieux avec ses enveloppes pour gérer son budget.
Rédigé par : arsouille | 25 janvier 2011 à 17:30