Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.
Victor Hugo, Les rayons et les ombres
La grande lessive.
Élu dimanche dernier, Richard Ferrand est exfiltré du gouvernement pour être candidat à la présidence du groupe REM à l’Assemblée. Ministre de la Défense, Sylvie Goulard démissionne pour assurer sa défense dans l’affaire des emplois fictifs du MoDem. Président du MoDem, François Bayrou, jusque-là imperturbable est contraint de suivre la même démarche, et Marielle de Sarnez aussi. Le Président est évidemment à la manœuvre. Il ne peut se permettre d’entamer sa mandature avec des brebis poursuivies. Richard Ferrand n’aura pas de mal à être élu à la tête du groupe REM : il en a été le grand organisateur. Le poste est moins exposé qu’au gouvernement si des suites judiciaires survenaient. Il a affirmé que, s’il était sollicité par la justice, il répondrait à ses questions et ne recourrait pas à l’immunité parlementaire. En attendant le bourreau n’a pas voulu être trop sévère avec celui à qui il doit beaucoup.
Bayrou voulait laver « plus blanc ».
Le cas de Sylvie Goulard, tant vantée pour ses nombreuses compétences, est plus obscur. Elle semble avoir été incitée à la démission par la haute idée qu’elle se fait du respect de l’éthique en politique et s’est sacrifiée sur un autel que ses collègues du MoDem voulaient ignorer. Mme Goulard n’est pas plus dans le collimateur de la justice que Marielle de Sarnez ou François Bayrou. Ce dernier avait affirmé, plutôt hypocritement, que Sylvie Goulard avait pris une décision « personnelle ». Jusqu’au moment où la position est apparue intenable. En effet, du ministre le plus en vue au député le plus anonyme, tout le monde doit s’appliquer les principes contenus dans la loi de moralisation publique que le garde des Sceaux venait de présenter en conseil des ministres. Sinon, l’accusation de duplicité allait enfler jusqu’à gêner l’action du pouvoir. Sa défense met en avance des réflexions qu’il n’a pas eues au temps de l’affaire Fillon. Il est ainsi puni de sa malveillance. Il n’avait pas prévu qu’à force de vouloir « laver plus blanc » c’est lui qui se retrouverait dans la lessiveuse !
Les LR « supplétifs ».
Les médias font grand cas de la scission du groupe Les Républicains parce qu’une poignée de députés a formé avec les élus UDI un groupe qui se veut « constructif ». Je n’ai pas trouvé dans les propos de Franck Riester chez Calvi, hier soir, de grande différence de stratégie avec Les Républicains. C’est donc une démarche curieuse dont la motivation est purement politicienne, guidée par on ne sait trop quelle soif d’exister. La composition du nouveau gouvernement montre qu’ils ne sont même pas pris en compte par l’exécutif : des supplétifs d’une majorité qui n’a même pas besoin d’eux, des « allongés » qui s’appuient sur un discours creux, voilà ce qu’ils sont. Car le « ni droite, ni gauche » est une supercherie soutenue par une petite poignée d’électeurs bobos. Le concept ne bénéficie d’aucun soutien populaire comme le démontre la participation électorale dont il ne parle jamais. Macron n’a pas besoin d’eux car ils n’ont rien à lui apporter. Ils affaiblissent l’opposition républicaine et du coup, font le jeu du FN. Quant au Premier Ministre, leur appui sera dérisoire, lui qui est déjà « allongé » devant le Président avec l’obligation d’avoir des conseillers communs avec l’Elysée : on voit tout de suite qui mènera la politique du gouvernement. C’est un Premier Ministre sous tutelle. Si c’est ça la nouvelle politique !
L’opposition républicaine est une nécessité.
Les élections ont donné une large majorité au Président. Va-t-on laisser à la gauche insoumise de Mélenchon et à quelques élus FN avec Le Pen en tête, la possibilité d’occuper toute la place de l’opposition au nouveau gouvernement ? Ce serait un jeu dangereux dans le contexte de désaveu démocratique que la France traverse. L’Assemblée a besoin d’une respiration démocratique qui ne peut venir que de débats avec une opposition responsable attachée aux institutions. Le fait que le gouvernement ait un premier Ministre issu de la droite ne change rien au projet qu’il doit appliquer : on sait qu’il est insuffisant sur bien des points pour redresser le pays et plein de contradictions. Sa réussite est aléatoire et on connait la versatilité des Français. Le groupe Les Républicains est le seul à incarner une force de propositions pour améliorer les textes et le moment venu, une alternance crédible.
Attention aux extrêmes.
Car les extrêmes ont le triomphe facile alors que leur marge de manoeuvre à l’Assemblée est à peu près nulle. Le Front national, qui tente de cacher ses plaies que sont le découragement de Marine Le Pen et les querelles internes, clame que ses huit députés feront le travail de 80. On peut toujours compter sur eux pour démolir. Plus agressive encore, la position des « Insoumis », pour qui le résultat des élections législatives n’a pas la moindre importance et qui réaffirment leur vocation, la manifestation dans la rue, comme moyen principal et même unique, d’obtenir les mesures sociales qu’ils exigent. Pour eux, le fonctionnement de la démocratie ne serait qu’un miroir aux alouettes et ce que l’on n’obtient pas dans les urnes, on peut aller le chercher par la force. Avec la « loi travail » l’été pourrait bien être plus animé que prévu !
Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.
Victor Hugo, Les rayons et les ombres
Ouf ! C’est fini.
Le marathon électoral est enfin terminé. Macron a sa majorité, large mais pas aussi écrasante que ce qui était annoncé : il y a bien eu un correctif du second tour. Mais à majorité absolue, responsabilité absolue. La préoccupation reste le taux inédit des abstentions qui font du Président de la République un colosse aux pieds d’argile. Il manque à cette victoire écrasante en apparence un atout et non des moindres : l’adhésion populaire. 66% des ouvriers et 61% des employés se sont abstenus au premier tour des législatives. Et le plus dur commence pour lui, avec un socle électoral étriqué : 24% des suffrages exprimés par 79% du corps électoral d’une part et 30% de 50% pour ses députés. Avec un groupe LR finalement pas si famélique, Mélenchon et Le Pen en embuscade, et un groupe « En Marche ! » à la cohésion incertaine, l’Assemblée ne va pas être un lieu de tout repos. Spectacle en vue … Bon à savoir : les chambres introuvables finissent toujours mal. Celle de 1815 fut dissoute par Louis XVIII un an après, celle de 1919 déboucha sur le Cartel des gauches, celle de 1968 n’empêcha pas le Général de perdre son referendum un an après et celle de 1993 fut dissoute par Jacques Chirac en 1997 avec le résultat que l’on sait … A bon entendeur !
C’est pas pire que si c’était moins bien !
Pour l’union de la droite et du centre le résultat n’est pas glorieux en perdant pas loin de 80 sièges sur la législature précédente. Mais avec près de 140 députés, le groupe sera suffisamment étoffé pour exister. La défaite n’est jamais déshonorante, ce qui l’est c’est le comportement qui suit. Il importe en effet que le parti ne sombre pas dans des querelles sybillines et sache préserver sa cohésion tout en prenant en compte les sensibilités qui le traversent. La trahison d’Edouard Philippe nous coûte cher : elle a créé la confusion et le désarroi parmi notre électorat. Ceux qui s’apprêtent à rallier le gouvernement feraient bien d’y réfléchir à deux fois. Macron a sa majorité, il n’a pas besoin de « supplétifs » pour gouverner. Il importe, dans le cadre d’une opposition constructive qui a toujours été la tradition de la droite, de ne rien lâcher sur nos convictions et nos valeurs, car après la marée basse revient toujours la marée haute. Il appartiendra au congrès de la fin de l’année de définir les axes du nécessaire ajustement que les leçons de la défaite nous imposent.
La désillusion suivra inexorablement l’engouement.
Le programme de Macron n’est pas suffisant pour redresser véritablement le pays. C’est une évidence. Sur bien des points il va se retrouver piégé : par le bilan du quinquennat qui vient de s’achever, par la fin programmée du financement « quantitatif » de la BCE et la remontée des taux, par les effets récessifs de l’augmentation de la CSG qui va prélever 20 milliards d’impôts, par le besoin de financement des retraites, sans parler de l’équilibre financier à trouver … avec une majorité de bric et de broc. Je continue de penser que le concept de « droite et de gauche » est un leurre. Les clivages ne tarderont pas à ressurgir au détour de quelque réforme que les uns ou les autres ne voudront pas assumer. Ce sont donc des résultats en demi-teinte, notamment sur le chômage auxquels il faut s’attendre, car le contexte actuel, s’il est porteur, ne durera pas forcément. Et comme Le Président a les « pleins pouvoirs », il est en première ligne et n’aura pas d’excuses.
La recomposition est une tartufferie.
Certes, le « dégagisme »a joué à plein après le quinquennat désastreux de Hollande. Celui-ci a entraîné dans sa chute une partie du monde politique, tel le judoka qui en s’effondrant entraîne son adversaire à terre. Si le PS est étrillé, c’est qu’il a été phagocyté par En Marche qui a recyclé une partie de ses idées et de ses cadres. Mais la droite a plutôt résisté même si la nouvelle génération (60% des candidats) n’a pas pu tirer son épingle d’un jeu largement pipé par la présidentielle et sa logique implacable. Ils n’en sont pas moins la relève. C’est dire si la « recomposition » est superficielle. Le clivage gauche-droite fait partie de notre histoire politique, on ne le gomme pas si facilement. Il est fondé sur des divergences culturelles inconciliables, même si des accommodements de gouvernance peuvent les cacher. La droite n’est pas soluble dans le macronisme, sauf pour quelques ambitieux en mal de maroquins qui font passer leur carrière et leur ambition personnelle avant leurs convictions. Et qu’ils ne viennent pas plaider l’intérêt du pays. Le fonctionnement de la démocratie exige au contraire le débat et les courants d’idées, pas l’uniformité.
Les devoirs des Républicains.
Ils ont d’abord un devoir d’opposition. Face à Mélenchon et Le Pen qui voudront se présenter comme les seuls opposants véritables, c’est le groupe LR qui a en charge l’opposition républicaine et l’espoir d’alternance qui viendra forcément un jour. Ils ont ensuite un devoir d’union : les élections ont mis à jour des fêlures que la défaite exacerbe. Oublier que le parti est traversé de sensibilités diverses et vouloir les réduire serait le condamner à rester l’opposition pendant deux décennies. On ne gagnera rien à réduire le socle sur lequel il est installé. C’est au contraire, en faisant appel à toutes les bonnes volontés et en tolérant les différences qu’on préparera sérieusement l’avenir. Et c’est le troisième devoir : celui de tirer les leçons de la séquence électorale qui vient de se terminer, digérer la défaite et réfléchir à un nouveau projet pour la France des années 2020.
Je vous rassure, je n’ai pas été saisi de « guainoïte » et je ne me prends ni de près ni de loin pour le Général De Gaulle. Pourtant, c’est à lui que je me réfère, puisque c’est la mode.
Faisons du 18 juin une « fête électorale » gaulliste !
Dimanche prochain ce sera le second tour des élections législatives, mais il ne vous a pas échappé que c’est aussi l’anniversaire de « l’appel du 18 juin 1940 ». Cette date symbolique concomitante d’une échéance majeure devrait inciter tout « gaulliste » digne de ce nom à remplir son devoir électoral et en toute logique porter son suffrage sur un candidat du parti qui porte les idées du Général ou qui s’en réclame, je veux dire Les Républicains. Après, il sera trop tard. Comme 61% des Français ont l’intention de corriger le résultat du 1er tour, le sursaut de mobilisation de l’électorat de l’Union de la droite et du centre pourrait être salutaire.
Les candidats de l’union de la Droite et du centre.
Si je prends l’exemple de mon département, ce sont des hommes et des femmes de terrain, qui ont l’expérience, investis au service de tous depuis des années. Ils ont été sélectionnés pour obtenir l’investiture. Ils représentent une nouvelle génération, puisqu’un seul sortant se représente. Ils ne méritent pas la sanction qui leur a été infligée au 1er tour, pour lequel on a observé un niveau record d’abstentions de notre électorat. La trahison de quelques-uns a pu jeter les uns ou les autres dans la confusion. Ne nous arrêtons pas à cet épisode. Dimanche prochain, nos candidats ont encore leurs chances à condition que la mobilisation soit au rendez-vous. Laissera-t-on une majorité introuvable gouverner la France pendant cinq ans ? Ce n’est pas souhaitable : c’est un chèque en blanc aux contours dangereux. On a le droit de ne pas être satisfait du parti qui représente nos idées aujourd’hui : qui peut l’être ? mais le temps de la refondation viendra inévitablement à l’automne. Ce sera le moment de dire ce que nous souhaitons. Mais en attendant, il faut aller voter. S’abstenir c’est se priver de tout droit de se plaindre ensuite !
L’illusion ne durera qu’un temps.
Je reste persuadé que l’élection présidentielle et le 1er tour des législatives sont le fruit d’une illusion savamment entretenue qui ne tardera pas à se dissiper à l’épreuve de la réalité. Et celle-ci commence à se manifester. D’abord avec les sombres perspectives financières que Mr Edouard Philippe semble naïvement découvrir. Il se trouve confronté d’abord à toutes les décisions prises ces derniers mois de 2016 qui représentent plus de 11 milliards d’euros de dépenses supplémentaires plus ou moins financées au budget 2017, 13 milliards d’euros pour 2018 et pèseront encore pour 9,5 milliards d’euros en 2019. Ce sont les « poussières » laissés sous le tapis par les prédécesseurs. Ce que l’audit de la Cour des Comptes confirmera. Et puis il y a l’addition des promesses électorales de Mr Macron qui avoisine les 32 milliards d’euros et qu’il va falloir commencer à financer : taxe d’habitation, recentrage de l’ISF, plan d’investissements, dépenses de sécurité et de défense, transformation du CICE en baisse des cotisations. Un cahier des charges des budgets à construire bien lourd pour Mrs Le Maire et Darmanin. Le tout avec un taux de croissance qui ne décolle pas et des déficits impossibles à juguler, générateurs d’emprunts … Une équation impossible, sauf magie ! Les Français ne tarderont pas à s’en apercevoir…
On en a vu par dizaines, dimanche dernier, dans les bureaux de vote. Certains se frottaient déjà les mains. Quand au final on a ouvert les urnes, on a surtout vu qu’ils avaient voté pour le candidat « En Marche » ! Etonnants ces retraités !
En France, on est riche à partir de 1 200 € quand on est retraité : c’est le seuil qui déclenchera la hausse de la CSG. Ce sont en effet les retraités qui sont en première ligne des victimes expiatoires d’une génération qui a trop de chance puisqu’elle jouit de retraites conséquentes. Enfin, c’est ce qu’on voudrait nous faire croire. Le raccourci est un peu ahurissant dans un pays où les petites pensions concernent des millions de personnes. « Aux plus aisés des retraités, je demanderai cet effort pour avoir un système plus intelligent pour leurs enfants et petits-enfants » expliquai naguère celui qui est devenu président. Toujours le même principe : faire payer les riches. Comme il ne reste plus que ceux qui sont « assignés à résidence », ce sont eux qui seront saignés. Qu’on en juge : avec 3 000 € de pension mensuelle, celle que touche un prof’ de collège ou de lycée, la baisse de pouvoir d’achat atteindra 600€ par an, ça n’est pas rien ! Mais après six ou sept ans de gel, la perte de pouvoir d’achat commence à être conséquente et insupportable et la hausse de la CSG devient une pilule amère. Pour les salariés et les cadres, jusqu’à 33 000 €, la ponction sera largement compensée par la baisse des cotisations salariales.
Il n’y a pas que les retraités qui doivent se faire du mouron. Les fonctionnaires dont les revenus mensuels oscilleront entre 2 000€ et 3 200 €, la hausse de la CSG ira de 400 à 650 € par an. Des mesures compensatoires ont été parait-il prévues sans qu’on sache ni quoi, ni qu’est-ce. A propos de caisses, elles sont particulièrement vides comme on sait. Ils seront bien naïfs ces fonctionnaires qui vont voter pour une baisse significative de leur pouvoir d’achat après tant d’années de stagnation de leurs émoluments. Il en est de même pour les professions libérales et les agriculteurs. Pour ces derniers, avec 1 400 € de revenu mensuel, ils se verront allégés de près de 300 € par an : avec les difficultés que traverse le secteur, on se demande si la mesure est bien appropriée !
Mais les grands perdants ce seront bien les 8 millions de retraités bénéficiant d’un revenu fiscal de référence de plus de 14 375 € par an pour une personne seule ou 22 050 € pour un couple. Leur taux de CSG passera de 6,6% à 8,3% ! Cela représente 60% de la classe d’âge. Et ceux-là ne bénéficieront pas non plus de l’exonération de la taxe d’habitation. Double punition ! La machine à niveler est toujours en action, c'est bien un gouvernement de gauche !
Il faut abroger ce projet de hausse de la CSG ! Monsieur Le Maire ne devrait pas être difficile à convaincre, lui qui préconisait une baisse de 1 point de cette même CSG !!!
Pour moi, c’est clair : je voterai pour la candidate LR. On ne va tout de même pas se faire détrousser en votant ! A moins d’être « maso » !
La logique est respectée
Il fallait s’y attendre. Les candidats du Président raflent la mise. Comme à chaque fois depuis la mise en place du quinquennat, les législatives confirment le choix de la présidentielle. Avec un peu plus du tiers de suffrages exprimés, le scrutin majoritaire amplifie la victoire de la République en marche, et le taux d’abstention accentue la distorsion entre ce qui sera la représentation à l’Assemblée nationale qui dépassera probablement les 400 députés et la réalité du vote. C’est ainsi. Avec seulement 17% du corps électoral, Emmanuel Macron va avoir une des majorités introuvables comme seule la Vème République a su en donner au moment des crises. Il est condamné à réussir, car il ne pourra pas arguer de la difficulté à faire passer ses projets en lois. Le second tour peut corriger le tir, mais au vu des écarts du 1er tour, ce sera forcément à la marge. Il faudrait un sursaut de participation bien improbable pour que la physionomie du scrutin soit modifiée en profondeur.
La recomposition ne concerne que la gauche
Dieu sait qu’on nous a rebattu les oreilles avec la recomposition du paysage politique. Si elle a eu lieu, elle ne concerne que la gauche, avec le Parti socialiste qui ressort de l’épreuve en charpie. On l’enterra définitivement lundi prochain. Désormais, la force principale incarne la gauche dure : c’est la France insoumise de Mélenchon. Les réformateurs ont été macronisés, ce qui montre bien que la République en Marche est une version ripolinée du PS.
Le point positif : Les Républicains résistent
Si la coalition En Marche Modem vire en tête du 1er tour, le second tour opposera quant à lui, dans la plupart des circonscriptions, un candidat de la droite et du centre à un candidat En Marche. La Droite et le Centre de l’UDI ont été laminés, mais il existe un môle de résistance suffisamment dur, et l’union trouve le moyen d’améliorer en pourcentage d’exprimés le score de Fillon à la Présidentielle. Ce n’est pas brillant, mais il est très important qu’un pôle républicain perdure à droite et empêche le FN d’occuper toute la place.
Pour le second tour, le débat est indispensable. Les Français aspirent à la clarté, clarté des convictions, clarté du débat, clarté sur les grands choix pour notre pays. Il reste donc une semaine pour mettre en lumière les différences qui existent entre nos candidats et ceux d’En marche, dans un débat projet contre-projet, ouvert et respectueux.
Des exemples parmi tant d’autres de nos différences avec En Marche ! Cela dit, au lendemain du second tour et quel que soit le résultat, il incombera aux dirigeants du parti de rester unis. Comment peut-on imaginer que notre électorat ait été mobilisé avec des Républicains écartelés entre ceux qui sont En Marche, ceux qui ne sont pas En Marche mais soutiennent En Marche et ceux qui voudraient être dans l'opposition ? Une ligne politique claire s’impose entre soutien et opposition : il faut en débattre sereinement, mais gare à la scission, elle serait mortelle et ferait le lit du FN !
51% d’abstentions
Jamais pour des législatives le taux de participation n’aura été aussi faible. Il traduit des sentiments probablement multiples qui traversent le corps électoral : doute, absence de confiance, lassitude … Le moins qu’on puisse dire c’est que le fait qu’un électeur sur deux n’ait pas cru bon de se déplacer, n’est pas rassurant. Cela remet en cause notre système électoral tel que nous venons de le vivre : huit mois de campagne, des primaires, une présidentielle… et deux tours à chaque fois. La participation agit en trompe l’œil. Certains y verront un manque d’adhésion au programme présidentiel. Un faux triomphe donc qui devra être suivi de décisions difficiles. Pour gouverner, il ne suffit pas de compter sur une majorité, fût-elle écrasante. Il vaut mieux avoir une adhésion au projet et une opposition au parlement. Pour l’instant, on n’a ni l’une, ni l’autre. Et s’il ne reste que la rue …
... Et sur la 1ère de Maine-et-Loire de voter pour Caroline FEL !
1) Le phénomène « En marche » doit son succès au thème du renouvellement de la classe politique. La rapidité des scandales et des polémiques qui se sont déclenchés depuis la formation du gouvernement ne dénotent aucune amélioration sur ce plan.
2) Des zones d’incertitudes graves recouvrent les projets d’En marche, sur l’Europe, l’immigration, la sécurité, le cannabis, la politique internationale, la CSG et la fiscalité en général, etc. Lui donner la majorité absolue reviendrait à un blanc-seing, ou feu vert de cinq années qui n’est pas sans danger.
3) Au-delà du brouillard, des confusions, de l’enfumage, des manipulations et de l’air du temps, il n’est pas inutile d’en revenir aux faits et de se souvenir que le chef de l’Etat est l’ancien conseiller et ministre de l’Economie du président Hollande dont il partage inévitablement la sensibilité profonde.
4) Il est temps d’inventer une opposition moderne, qui ne serait ni systématique ni destructrice, prête à soutenir des initiatives bénéfiques mais disposant des moyens, à l’Assemblée nationale, de contrer une politique néfaste.
5) Il faut récompenser ceux qui ont eu le courage de ne pas céder aux sirènes du carriérisme et de la trahison de leur camp politique en ralliant opportunément En marche. Ils sont loin d’être parfaits, ils ont leurs défauts, leurs errements passés. Mais dans la tourmente actuelle, ils ont le mérite de se tenir debout et dans l’honneur. On est en droit d’espérer que cette noblesse de comportement ouvre une ère nouvelle ou les convictions et le sens du bien commun auront toute leur place.
6) Les présidentielles 2017 ont été souillées par le scandale et le pays privé de débat démocratique sur le fond des sujets. En refusant de plébisciter En marche aux législatives, les Français montreraient qu’ils ne sont pas dupes de la mascarade qui a eu lieu.
7) La démocratie n’existe pas, d’un point de vue historique, sans Parlement. Les régimes despotiques et totalitaires, dans l’histoire, ont pour premier geste de supprimer le Parlement. Le principe actuel du régime français (admis depuis trop longtemps) d’une Assemblée nationale, dont le seul objet est de confirmer le résultat des présidentielles, revient à nier l’autorité et l’indépendance du Parlement, relève de la forfaiture et renvoie aux heures les plus sombres de l’histoire. Les Français ont aujourd’hui l’occasion de résister à cette déviance, ou anéantissement de la démocratie.
8) L’hyperprésidence, la personnalisation du pouvoir à outrance, revenant à confier le destin du pays à un une figure médiatisée, conduit inévitablement au culte de la personnalité au détriment de l’intérêt général, à la polémique, puis au lynchage, à l’impopularité, à la crise de confiance, à l’impuissance, entraînant le pays à l’abîme. Ce régime n’a strictement aucun rapport avec la République gaullienne de 1958 qui respecte le partage entre les rôles du président, du Premier ministre, du Parlement souverain. Refuser la majorité absolue à En Marche revient à refuser la poursuite de l’hyperprésidence vénéneuse.
9) Refuser la majorité absolue à En marche n’implique pas d’entrer dans la « cohabitation » que les Français rejettent. Dès lors que le nouveau pouvoir entend dépasser le clivage droite/gauche, le risque d’un affrontement entre deux camps rivaux au sommet de l’Etat est exclu. L’idée serait uniquement d’imposer à l’exécutif un nouveau partage des responsabilités.
10) Au-delà du mythe du renouvellement, la continuité prévaut largement en matière de mœurs politiques: fuite dans la communication, culte de la personnalité à outrance, débauchages et manœuvres politiciennes: les Français ont l’occasion de montrer qu’ils sont un peuple intelligent qu’on ne mène pas à la baguette ni par des manipulations et qu’ils ne sont pas dupes.
11) Le véritable changement consisterait à replacer le monde réel, l’intérêt général, le bien commun, le débat d’idées au cœur de la vie politique et d’en finir avec sa dérive narcissique. Nous en sommes bien loin. Les Français ont l’occasion d’envoyer aux dirigeants du pays un avertissement démocratique de premier ordre en leur refusant la majorité absolue.
12) Résister à l’air du temps, au courant dominant, au vertigineux matraquage médiatique en cours serait tout à l’honneur des Français.
Il voulait faire l’Amérique « Grande à nouveau » !
En ce jour anniversaire du débarquement en Normandie, force est de constater que le passage de Trump sur le continent la semaine passée et sa déclaration de sortie de « l’Accord de Paris » sur le climat, ne grandissent pas son pays. Il a peut-être rendu un fier service à l’Europe, mais certainement pas à l’Amérique. On est loin de la nation qui sacrifiait ses soldats sur les plages de Normandie pour défendre la cause de la liberté sur la planète.
Télé-réalité populiste pour Président showman.
Donald Trump a donc annoncé que, fidèle à sa promesse de campagne, il sortirait les Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Il a fait son pied de nez au monde entier avec une mise en scène digne d’un show de télé-réalité, dans le décor de la roseraie de la Maison Blanche, sous un beau soleil de juin, et après une intervention frisant le ridicule de son vice-président, Mike Pence. Il a fait du Trump ! Jamais il ne s’est si bien retrouvé que dans cette énorme provocation à l’égard de tous les chefs d’État ou de gouvernement, jamais la négation et la contestation ne lui ont paru aussi agréables et peut-être voluptueuses, tant il aime jouer ce genre de rôle, alors même qu'au fond, c’est un acte de barbarie à l’égard du climat qu’il vient de commettre au nom de la première puissance du Monde.
Il n’est pas quitte pour autant.
Les 194 autres pays qui se sont engagés à signer ces accords ne sont pas prêts à se laisser faire comme ça. La réaction de l'Allemagne, de la France et de l'Italie, a été immédiate : les trois pays ont souligné que le texte de Paris n'était pas renégociable. La condamnation de la décision américaine est mondiale, à l'exception du Royaume-Uni, trop soucieux en plein Brexit d'égratigner sa relation qu'il croit privilégiée avec l'Amérique de Trump, et de la Russie de Poutine - dont un des grands axes diplomatiques parait être d'encourager l'homme de Washington à persévérer dans tous les errements susceptibles d'affaiblir la prééminence américaine et la solidarité du camp occidental. A l'intérieur même des Etats-Unis, la moitié des Etats américains sont engagés dans une politique environnementale exigeante qu’ils ne voudront pas réviser et les premières réactions des hommes politiques et des hommes d’affaires montrent que les investissements dans les énergies propres seront maintenus. Trump vient de creuser un peu plus le fossé entre son administration et l'ensemble des élites américaines. Les quelques grands patrons qui acceptaient encore de siéger dans des instances de conseil au chef de l'Etat, à l'image d'Elon Musk, le PDG de Tesla, ou de Bob Iger, celui de Disney, ont très vite fait part de leur retrait. Des Etats, comme la Californie, ont déjà prévenu qu'ils continueraient de combattre le réchauffement climatique en respectant la feuille de route de Paris.
Avec Trump, l’Amérique sort de l’Histoire !
Dans l'immédiat, le choix de Trump aura peu de conséquences pour la mise en place de l'accord sur le climat, mais il risque fort de l'affaiblir et de l'isoler un peu plus sur le plan international, notamment face au rival chinois, et sur le plan intérieur, au moment où il fait l'objet d'enquêtes embarrassantes des services secrets. L’absence américaine de l’accord international sera encore plus compliquée à gérer que sa présence. C’est qu’il ne peut pas partir en claquant la porte, il est tenu par les termes de l’accord d’appliquer une procédure qui court jusqu’en 2020, date à laquelle il risque de ne pas être réélu. Avec une inconséquence de république bananière, M. Trump ne cherche même pas à calculer les retombées très nuisibles, sur les plans climatique, diplomatique et économique, d’une décision dont il sait peut-être lui-même qu’elle est absurde. Quelle logique pourrait en effet expliquer ce recul historique incroyable, sinon la volonté de réaliser tout ce qu’il a dit et promis pendant sa campagne, de jouir de ces mensonges et ces justifications fallacieuses qui plaisent tant à son électorat.
Le coup du climat, c’est du pur Trump !
Le bilan calamiteux du quinquennat devrait suffire.
La Cour des Comptes a prévenu : avec les petits « accommodements » réalisés en 2016 par François Hollande, il sera plus difficile aux nouveaux venus de Bercy de tenir le budget 2017 Entre 2013 et 2016, le déficit non seulement ne s’est pas réduit, mais a augmenté de 3 milliards d’euros, et les magistrats soulignent que les incertitudes sur la trajectoire budgétaire à court et moyen terme se trouvent renforcées. Les ficelles comptables de Sapin-les-bas-roses auront un impact négatif cette année et aussi sur les suivantes. En cause les crédits votés en loi de finances, mais non réellement débloqués, qui atteignent des sommets : ces « restes à payer » pesaient 101 milliards d’euros au 31 décembre, et des manipulations critiquables conduisent à sous-estimer l’évolution réelle de la dépense. Celle-ci a en effet progressé deux fois plus vite qu’affiché par le gouvernement Valls. La difficulté va consister à en réduire le rythme à partir de maintenant, ce qui sera plus laborieux que prévu. Bon courage, M. Le Maire !... qui hérite du bâton « merdeux ». Ainsi, les décisions votées en 2016 entraîneront un accroissement de la masse salariale de l’Etat en 2017, voire une amplification. Et pourtant, les conditions pour une réduction du déficit étaient on ne peut plus favorables, souligne le Président Didier Migaud, ce qui ne sera pas le cas au cours des prochaines années. La situation est d’autant plus préoccupante qu’aux artifices dévoilés par la Cour des Comptes, il faut ajouter les contentieux fiscaux de l’Etat qui ont nécessité le provisionnement de 24 milliards d’euros en 2016, liés à la fragilité juridique des lois votées. Et la France a un autre problème, c’est la situation de sa balance courante qui se dégrade depuis plus de 15 ans et qui nécessite toujours plus de prêteurs extérieurs : résultat, notre position externe, le rapport entre les actifs détenus par les Français à l’étranger et ceux que nous devons à l’étranger, est négative de 20% du PIB ! Nous avons eu pendant cinq ans la plus déraisonnable des cigales en guise d’Etat. Grâce à la baisse des taux on a continué à s’endetter sans modération de 300 milliards d’euros et pour rembourser ses dettes et financer le déficit qui ne s’est pas résorbé et même qui se creuse, le Trésor emprunte près de 200 milliards d’euros chaque année…. On ne va tout de même pas reconduire la même politique !
Et on ne va tout de même pas réélire les mêmes !
C’est pourtant la même politique qui se profile à l’horizon Macron s’il obtient « sa » majorité. De qui sera-t-elle composée ? A 75% de gens de gauche, dont beaucoup de « recyclés » du PS, qui se sont engagés à soutenir son programme. Soit ! Mais rien n’est moins certain quand il s’agira de voter les mesures désagréables, il y en a quelques-unes, à commencer par la réforme du code du travail. C’est que les options contradictoires, les arbitrages à venir ne tarderont pas à vider de leur substance quelques nominations « disruptives ». Quand je vois la course des anciens PS à l’intégration dans la machine Macron, je me dis qu’il y a un loup. Les médias nous vantent la « recomposition » comme si la nouvelle majorité était à parts égales gauche-centre-droite. Mais c’est une mascarade. Même François Bayrou a dû faire un « caca nerveux » pour ne pas être floué. La façade que l’on présente aux Français est un emballage flatteur grâce à Mrs Philippe, Le Maire et Darmanin, mais il y a tromperie sur la marchandise. La nouvelle majorité macroniste, si elle est élue, ce sera un cheval de gauche, un rat du centre et une alouette de droite. Et je demande aux ministres issus des Républicains : qu’avez-vous fait de vos idées ? Bruno Le Maire était pour une diminution de la CSG, il défend aujourd’hui son augmentation massive. En fait, ils apportent une caution mais pas leurs idées, qu’ils ont abandonnées pour défendre maintenant celle du camp qu’ils ont rejoint. Ils servent de leurre pour les électeurs.
Résister à l’esprit « Panurge »
J’entends : « Maintenant que Macron est élu, il faut lui donner sa chance ! » Mais pour quoi faire ? Ce qu’il propose c’est une politique de gauche vaguement teintée de libéralisme. Elle est fondée comme celle de Hollande sur le recours à la fiscalité (la CSG) et la redistribution toujours sur les mêmes (exemption de taxe d’habitation). On ne sort pas de l’économie administrée, on la renforce même avec l’étatisation de l’assurance maladie. Même la transformation de l’ISF participe de la même logique. Et le CICE qui se transforme en baisse des charges n’est envisagé que partiellement. Ce n’est pas avec cette potion agrémentée d’un plan de 50 milliards d’investissements qu’il faudra financer, que la France commencera à se désendetter. Peut-être arrivera-t-elle à juguler quelque peu le chômage, mais c’est parce que l’augmentation de la population active décroît, le nombre de créations d’emplois nécessaires pour faire baisser le chômage diminuant d’autant : 200 000 il y a cinq ans, 150 000 l’an dernier, moins de 40 000 en 2022 ! C’est l’inversion de la courbe démographique plus que la croissance qui provoquera l’inversion de la courbe du chômage.
Mais la France, à ce rythme, va continuer sur la voie du déclin, avec une croissance anémique et des comptes toujours plus dans le rouge. Car dans le programme de Macron, le désendettement ne figure pas. C’est tout juste si on parle de l’assainissement des comptes publics.
C’est à la France qu’il faut donner sa chance ! Et ce n’est pas en suivant le mouvement des « moutons de Panurge » qui s’apprêtent à voter pour n’importe quel quidam affublé du tablier « Macron » qu’elle l’obtiendra. Electeurs de la droite et du centre, réveillez-vous !
Il y a un autre choix plus sérieux, celui de la « Majorité pour la France » !
Hier, jeudi, Xavier Bertrand était de passage à Tiercé, près d’Angers pour soutenir la candidate de l’Union de la droite et du centre, Caroline Fel. C’est le porte-parole d’une droit humaine et chaleureuse, telle qu’on l’aime, qui est venu à la rencontre des Angevins, pour les convaincre que la représentante de notre famille politique, qu’il connait bien, a toutes les qualités requises pour être une bonne députée, mais aussi parce qu’elle est porteuse des valeurs et du meilleur programme pour l’avenir de la France. Ancré dans la réalité où son message trouve tous ses supports, Xavier Bertrand, veut être le représentant d’une droite qui parle à tous.
Il a été accueilli par André Seguin, maire de Tiercé et candidat suppléant, qui a rappelé l’importance de l’échéance des législatives pour les cinq prochaines années : ne pas oublier la dette et les déficits, et tous les maux qui accablent notre pays pour lesquels il faut d’urgence apporter des solutions, tels le chômage ou encore le terrorisme.
Caroline Fel a enchainé pour se présenter et expliquer les raisons de sa candidature. D’abord, c’est une angevine qui est née et a grandi dans le centre d’Angers, au coeur de la circonscription. Les valeurs qu’elle porte, elle les tient de sa famille, de ses parents auxquels elle rend un hommage émouvant, une école du service aux autres pour elle. Elle se reconnait dans le gaullisme de Philippe Seguin, par sa dimension sociale et son attachement à l’indépendance de notre pays. C’est une femme à l’esprit ouvert, attachée aux valeurs qui fondent notre courant politique : la famille, le travail, la solidarité qui doit se traduire par une attention aux plus fragiles d’entre nous, l’autorité et le mérite, et évidemment par-dessus tout, la liberté qui ne va pas sans la sécurité. Ses priorités : l’éducation et l’emploi. L’éducation parce qu’elle garantit à chacun le choix de son destin, l’emploi parce que pouvoir vivre de son travail est la première des dignités.
Xavier Bertrand aborde ensuite son propos en se faisant pédagogue : il commence par questionner le public présent pour connaitre les raisons que chacun avance pour justifier son soutien à Caroline Fel. Les réponses fusent et sont multiples : fidélité, valeurs, famille, emploi, … Et c’est à partir de ces réponses concrètes qu’il bâtit son argumentaire. Non sans préciser : « Laissez parler votre coeur, c’est comme cela que vous serez le plus convaincant ! ». C’est alors « l’homme du concret » qui s’exprime à la lumière de ses expériences de terrain, avec une conviction chevillée au corps : c’est le projet de la droite et du centre qui est le meilleur pour notre pays. Il commence par décliner les deux rôles du député. D’abord l’ancrage local, car le parlementaire est celui qui dispose d’un pouvoir et de relations dont il doit faire profiter ses concitoyens quand ils sont confrontés à des difficultés face à l’administration ou dans des démarches bloquées par les arcanes dont notre pays est le spécialiste. L’ancrage local et l’engagement de disponibilité voilà deux cases que Caroline Fel peut cocher. Le député est ensuite un législateur. Au parlement il doit être porteur d’idées et de convictions : Xavier Bertrand va en profiter pour passer en revue les principaux points du programme des Républicains. Tout le monde est d’accord pour augmenter les effectifs des forces de sécurité, à condition de faire respecter l’autorité, mais à quoi cela servirait-il si en même temps on ne règle pas la carence de la justice dans l’application des peines et si on ne complète pas le dispositif en le renforçant par les lois nécessaires, ainsi le rétablissement des peines planchers ou la mise en œuvre plus importante des Travaux d’Intérêt Général. Il aborde ensuite le terrorisme : c’est une guerre, elle n’est pas terminée. Il existe des solutions concrètes pour que nous soyons mieux protégés, en prenant par exemple des mesures contre les fichés S, ou en interdisant le retour en France de ceux partis faire la guerre. L’autorité, c’est aussi à l’école qu’elle doit se manifester en rétablissant la répartition des rôles et la responsabilité éducative des parents. Sur la valeur « travail », Xavier Bertrand veut du concret tant pour les employeurs que pour les demandeurs d’emplois, ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas : l’élu ne crée pas d’emplois mais il peut favoriser les bonnes solutions pour lever tous les obstacles qui se dressent devant les uns et les autres, en se mettant à la place des gens. Il faut mieux répartir le « social » et ne pas oublier non plus d’aider les gens qui travaillent. La défiscalisation des heures supplémentaires ou la simplification de la réglementation de l’apprentissage, autant de mesures portées par les Républicains. Un mot d’ordre : « faire confiance et surtout revenir au bon sens ! » En ce qui concerne les « ordonnances travail », il n’y est pas opposé, mais souligne au passage que c’est l’union de la droite et du centre qui a les meilleures propositions. Dans tous ces domaines, il faudra pour notre circonscription un représentant convaincu pour voter les bonnes lois : on pourra compter sur Caroline Fel parce qu’elle seule porte nos convictions.
Le Président de la Région Hauts de France met ensuite l’accent sur les projets du parti du Président : « la République en Marche ». Il dénonce l’augmentation de la CSG de 1,7% qui représente un fardeau supplémentaire d’augmentation d’impôts. Elle sera compensée pour les salariés par la baisse de cotisations sociales et salariales. Pour les fonctionnaires aussi sans qu’on connaisse la recette ; Il n’y a que pour les retraités qu’elle pèsera pleinement, même si, conscient de l’impact, le gouvernement semble évoquer une possible compensation. C’est le retrait qu’il faut exiger ! Macron a inventé les riches à partir de 1200 € par mois, c’est une baisse du pouvoir d’achat ! Autre exemple de racket fiscal du projet d’En Marche : l’alignement du prix du gazole sur celui de l’essence. Un impôt supplémentaire pour ceux qui roulent beaucoup, autrement dit ceux qui « bossent » et ceux qui vivent en marge des villes. Une vision de « bobo aisé » métropolitain qui écrase le « ras » des champs ! Quant au premier Ministre de droite, c’est un piège dans lequel il a refusé de tomber. Lui, il « sait où il habite ». Il ne s’agit pas de construire une majorité pour les 66% qui ont voté Macron au second tour, c’est à tous les Français qu’il faut s’adresser, de toutes conditions. Or, ces nominations de ministres de droite, c’est une manœuvre : ce sont les électeurs
de droite qu’on vient chercher, pas les idées. La preuve, ceux qui ont sauté le pas ne les défendent plus. Enfin sur l’exemplarité, Xavier Bertrand juge qu’avec l’affaire Ferrand, le projet de loi Bayrou a perdu toute crédibilité. Au niveau du chef de l’Etat, il n’y a pas d’ami qui compte : en refusant de tirer les conclusions de la situation, le Président de la République en a fait une promesse déjà morte. Certes, il faut remettre les choses au clair, et notamment en clarifiant le statut de l’élu qui doit
permettre à celui qui a quitté son travail ou son métier de le retrouver à la fin de son mandat.
C’est par un appel vibrant à se mobiliser et à soutenir Caroline Fel que Xavier Bertrand termine son discours. Il faut que les 5 ans qui viennent soient utiles. Ce n’est pas au Président, « C’est à la France qu’il faut donner sa chance !». A nous de parler à tous les Français !
Macron bousculé par les affaires
L’euphorie de la victoire aura été de courte durée, et le retour à la réalité du pays vite imposé. Ces débats, ces révélations quotidiennes sur les agissements d’un ministre ou de députés européens, et toutes ces polémiques, sont en train de polluer la campagne des législatives comme ils ont abîmé celle de la présidentielle. La situation de Richard Ferrand n’en finit pas de se dégrader, ce matin une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Brest. On saura dans dix jours, à l’issue du premier tour des élections législatives, si ce changement de climat aura valu à Emmanuel Macron de battre un record dont il se passerait volontiers : celui de l’état de grâce le plus bref jamais accordé à un président de la République nouvellement élu. Le cas de Richard Ferrand est très différent de celui de François Fillon, mais il produit les mêmes effets. Le président de la République et le Premier ministre le soutiennent, le premier avec force, même s’il faut admettre que nos concitoyens sont « exaspérés ». Il n’empêche que, jour après jour, le Ministre de la Cohésion des territoires est soumis à un tir nourri de la presse, comme ce fut le cas de François Fillon. « J’ai ma conscience pour moi » est une réponse bien faible, qui ressemble furieusement à la défense de l’ancien Premier Ministre candidat, avec les mêmes arguments. La situation devient intenable pour lui et évidemment pour le pouvoir. Pour la première fois, le fulgurant Macron est dépassé par une tempête qui l’a pris de vitesse.
Le silence de Bayrou.
Et, comme Marielle de Sarnez, numéro deux du MoDem, ministre des Affaires européennes, fait, elle aussi, avec 18 autres députés européens, l’objet d’une enquête, François Bayrou, ministre de la Justice, est atteint par le contrecoup de l’affaire, au moment précis où, comble de l’ironie, il va présenter son projet de loi de « moralisation de la vie politique ». Celui-ci a bien pris soin d’ignorer le cas Ferrand : il n’en a pas dit un mot, sans doute parce que ses relations personnelles avec son collègue du gouvernement ont été très dégradées depuis l’affaire des investitures des candidats de la République en marche, et aussi par embarras. Le « goupillon » a été mis au rebut : sa loi fait rire à défaut de pleurer. Le résultat des rebondissements à propos de ces affaires c’est que le climat politique, de nouveau, est devenu très lourd et que la sagesse recommanderait au Président de la République d’assainir la situation par des décisions fortes. Enfin, c’est plus facile à dire qu’à faire. D’abord, M. Ferrand, à chaque nouvelle révélation, continue à affirmer qu’il n’est coupable « ni légalement, ni moralement », ce que seuls des juges pourraient confirmer. Ensuite, il n’est pas facile de le limoger alors qu’il a contribué énormément à la victoire de son mentor et mérite sa gratitude plutôt qu’une sanction. Pour ce qui est de Marielle de Sarnez, le moindre acte disciplinaire entraînerait une réaction forcément négative de Bayrou, qu’elle a servi pendant des décennies avec constance et fidélité.
On va voir si Macron a la moelle d’un chef.
Le président n’a pas besoin des conseils des observateurs et politologues. Mais la première leçon, qu’il doit tirer, porte sur le coeur d’airain que la tragédie politique exige de lui. Son devoir n’est pas d’être reconnaissant envers un fidèle lieutenant ou indulgent pour une Ministre, il est de réformer la société française, tâche assez lourde pour qu’il ne s’encombre pas en chemin de scrupules qui l’honorent mais sont dangereux. Pour l’instant, les sondages peuvent laisser croire à une douce atmosphère. Le chef de l’Etat communique par l’image, et c’est un sans-faute. On le voit mettre en scène efficacement ses apparitions à l’international. En quelques poignées de mains et déambulations savamment calculées, Emmanuel Macron a su séduire au-delà des frontières. Mais ses engagements à renouveler la vie publique du pays sont mis à mal et sa volonté de réformer rapidement le droit du travail et la pénibilité est l’objet d’une sorte de « stress-test » : la grève des camions citernes a beau être un conflit mineur, elle agit comme un rappel désagréable à l’endroit de tous ceux qui voudraient ignorer la soif de revanche sociale et de « troisième tour » de certaines forces politiques et syndicales qui n’attendent que le moindre prétexte pour utiliser leur capacité de nuisance.
Les diversions habituelles de nos juges…
Dès qu’une personnalité de gauche est dans le collimateur, comme par hasard, les affaires resurgissent. Pour mieux alourdir le climat, l’ancien Premier ministre Edouard Balladur, 88 ans, est mis en examen dans l’affaire Karachi, qui traîne depuis quelque quinze ans, pour détournement de fonds. Eric Woerth a été entendu dans l’affaire du »financement libyen ». Manque plus que Sarkozy au palmarès… Ajoutez à cela la polémique entre Jean-Luc Mélenchon et l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve sur « l’assassinat » de Rémi Fraisse en 2014 à Sivens, et vous avez le tableau complet d’une campagne des législatives qui devient nauséabonde.
Reste à savoir comment réagiront les électeurs. A qui peut profiter le crime ? L’abstention ? La droite ? Ce qui est certain c’est que La REM risque d’y laisser des plumes. Et un point de perdu, c’est 50 députés de moins …
Un peu de distraction, tout en restant dans la politique.
Comme Notre-Dame-Des-Landes revient dans l’actualité, si vous voulez avoir une petite idée de la manière dont on vit dans une ZAD, allez donc voir « Problemos ». Détente assurée ! Pour une fois qu’on peut rire de ces zozos, il ne faut surtout pas se priver. Cette satire hilarante de la faune zadiste démonte avec une ironie acérée le vide de la pensée altermondialiste et son gauchisme pitoyable.
Quand le monde réel n’est pas loin.
C’est une comédie d’Eric Judor (mais si, le « Eric » de Ramzy). « Problemos ! » réinterprète à sa manière l’utopie altermondialiste en forme de coup de pied dans la fourmilière ce qui permet à l’auteur de passer en revue tous les poncifs qui ont dû agiter les cerveaux des « nuits debout » parisiens. Nous allons donc découvrir une « zone à défendre », occupée pour la protéger contre un vague projet d’aménagement censé menacer ce joli coin de nature français, qui ressemble à s’y méprendre à des paysages ardéchois. Le prétexte est simple : Jeanne et Victor (Célia Rosich et Eric Judor), accompagnés de leur fille, un couple « normal » vient rendre visite à un ami. Celui-ci, ancien prof’ de yoga de Jeanne, s’avère être le maître à penser des lieux et de la « tribu » qui y vit. On assiste alors à une plongée de deux candides dans un monde dont ils ignorent tous les codes, et ils sont amenés à passer en revue tous les délires d’un milieu qui prétend vivre en autarcie économique, qui se révèle rapidement être surtout intellectuelle. Le ridicule ne tue pas, mais il nous fait bien rire, de la phobie de la technologie au droit prioritaire des animaux sur les humains, en passant par une incursion dans la « théorie du genre » qui nous produit ici un bel exemple de refus des « stéréotypes », jusqu’à l’absurde. Tout y passe évidemment et on assiste à la démonstration subtile, comme sait le faire Eric Judor, merveilleux de naïveté, que le refus des normes habituelles aboutit à des stéréotypes inverses, assis sur un discours dont l’assurance verbeuse cache mal une vacuité aussi prodigieuse que comique.
Quand les slogans tiennent lieu de pensée.
Et rien ne nous est épargné, à commencer par la galerie des personnages, comme sortis d’une bande dessinée, croqués finement : de la catho en rupture, convertie au militantisme Femen, prête à exhiber ses seins (très jolis) au moindre prétexte en uniforme ou pas, au gentil garçon qui cache en fait un ancien djihadiste, sans oublier la « facho de gauche » toujours prête à soupçonner les autres de turpitudes cachées en se dédouanant des siennes sur le système capitaliste responsable (forcément) de tous les maux. Et j’en passe ! Vous, par contre, vous passerez un joyeux moment de rhétorique ubuesque avec « l’enfant », je ne vous en dis pas plus. La comédie tourne un peu au vaudeville avec l’intrusion du monde extérieur qui rebat les cartes : une pandémie foudroyante les a épargnés. Forcément quand on mange les meilleurs carottes du monde… ! Vaste programme : nos zadistes se retrouvent seuls au monde et toute la société est à reconstruire. On sent le prétexte de l’auteur du film pour amener les personnages à leurs propres contradictions. Cette occasion rêvée de faire triompher leurs principes altermondialistes va-t-elle être saisie ? On s’en doute, chassez le naturel, il revient au galop.
Une satire du gauchisme culturel.
Conscient sans doute du caractère détonant de cette satire du gauchisme qui évoque irrémédiablement ce que Finkielkraut avait appelé « le monde révolutionnaire sous cloche », Eric Judor a cru bon de prendre quelques précautions. Il prend soin de préciser que « ce sont les excès de ces idéologies que le film condamne, pas les idéologies elles-mêmes »… il n’en reste pas moins qu’il s’emploie tout au long de l’histoire qu’il raconte à nous montrer des personnages parfois attachants tellement ils sont ingénus, mais complètement plongés dans une utopie qui se révèle être une fumisterie invivable quand elle n’est pas dramatique. Un comique qui confine au sadisme joyeusement ridicule, quand, par un dernier clin d‘œil, c’est la culture américaine la plus caractéristique (je vous laisse découvrir) en matière de retour au monde sauvage qui fait une intrusion inattendue.
Vous avez dit « Problemos » ? Si, « Problemos ! »
A voir absolument.
Impossible d’y échapper, « news » ça fait plus « geek » que « nouvelles » !
Le tournant !
Un peu de « géopolitique ». Voilà qui est des plus importants : la déclaration de Angela Merkel à Munich, après la visite de Trump : « Nous, les Européens, devons prendre notre sort en main » ! C’est un tournant majeur issu du dernier G7. Les États-Unis ont toujours été les alliés de l'Europe et la question ne se posait même pas. Mais l'Europe doit tourner cette page, nous dit Angela Merkel. Il faut évidemment maintenir l'amitié avec les États-Unis, comme avec la Grande-Bretagne, mais l'Europe doit maintenant compter sur elle-même et se renforcer. Elle compte beaucoup sur le rapprochement avec Emmanuel Macron pour un axe fort entre Berlin et Paris. C'est une conclusion brutale après ce qu’elle a considéré comme le double échec de la rencontre avec Trump, tant sur l'OTAN que sur le climat. Angela Merkel a un plan pour l'Europe : une Europe plus unie, plus forte, plus autonome. Ce sera l'objectif de son prochain mandat, si elle est réélue. Comme elle creuse à nouveau l'écart avec Schulz, entre 12 et 15 points d'écart selon les sondages, apparemment les Allemands en redemande ! Un sacré tournant se prépare donc pour l’Europe. D’autant plus qu’au Royaume Uni, le travailliste Corbyn remonte lentement mais sûrement dans les sondages. Le parti de Theresa May n'a plus qu'une avance de 6 à 8 points dans les sondages. L’avenir va être passionnant.
La France, en mode « Macron ».
Les médias ont passé leur temps à alimenter la Macronmania en décortiquant la poignée de main avec Trump pendant des heures, ou en analysant l'effet du charme de Macron sur les autres leaders du G7. Les « yeux bleus » ont-ils changé quoi que ce soit au destin du monde ? Non, à l’évidence. Il n’a pas convaincu Trump de signer l’accord de Paris, ni de ne pas se désengager de l’OTAN. Je parie qu'on va passer des heures à analyser la poignée de mains ou l'échange de regards entre Macron et Poutine aujourd'hui à Versailles ! Enfin, un changement que personne n’a évoqué, il est pourtant majeur : grâce à notre nouveau président, le week-end de l'Ascension a été « tropical » ; avec Hollande c'était la pluie, avec Macron c'est la canicule ! Le nouveau climat politique, c’est peut-être ce qui a conduit la SNCF à changer de politique marketing. Elle a abandonné la marque mythique, un des symboles de la réussite française, "TGV" pour un « InOui » qui fait plus « djeun' » et plus « cool ». Voyages-sncf.com devient « Oui.sncf ». Tout cela vient rejoindre les cars Ouicar, les bus Ouibus et les trains Ouigo. En gros, la SNCF a décidé de décliner le mot « Oui »... C’est donc que Oui-Oui prend le train ! Comme il faut dire « « oui-oui » à Macron le 11 juin … Je me demande combien de temps va durer cette hystérie collective.
Projections.
Les sondages se suivent et se ressemblent. Ou plutôt, ils augmentent. Selon un dernier sondage de Légitrack OpinionWay-Orpi, "En marche !" devrait obtenir entre 310 et 330 sièges avec ses 535 circonscriptions. C’est-à-dire largement la majorité absolue. Macron pourrait même ne pas avoir besoin d'allié UDI ou Républicain, ce qui serait plutôt une bonne nouvelle si l’union de la droite et du centre devait être dans l’opposition. Cette position sera plus facile à gérer en interne qu’une situation instable qui pousserait les uns ou les autres à « faire l’appoint », toujours facteur de trahisons et de divisions. Mais attention, les sondages donnent la tendance nationale. Ensuite ce sont 577 batailles qui peuvent produire leur lot de surprises à la faveur du nombre incroyable de candidats et au second tour de triangulaires ou quadrangulaires … ou pas, si le taux d’abstention est de plus de 40% comme en 2012.
Pétrole pas cher.
L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé de prolonger de neuf mois, jusqu'à fin mars 2018, l'accord de réduction de la production de pétrole entré en vigueur le 1er janvier. C’est la conséquence des incroyables progrès technologiques réalisés par les Américains qui leur permettent de résister avec leur pétrole de schistes. La réaction des marchés ne s'est pas fait attendre, le pétrole a décroché après la confirmation de l'accord, sous le coup de prises de bénéfices après une hausse de 13%. Wall Street a inscrit jeudi sa sixième séance de hausse d'affilée, alors que le marché parisien fait du surplace. Le Nasdaq a inscrit un nouveau record historique à 6205,26 points. Le Brent a lâché 4,70% après la confirmation de l'accord de réduction de production de pétrole.
Ferrand ferré ...
Ou l'histoire de l'arroseur arrosé. Eternel en politique ! Comme le dit Baroin, il va avoir du mal à tenir, d'autant plus que chaque jour apporte son lot de révélations ! Après Bayrou le Garde des Sceaux (sots ?) mis en examen, ça fait tache pour la fameuse loi tarte-à-la-crème sur la "moralisation" ...
Le SCO n'a pas eu de bol !
Le SCO n'a pas eu la coupe. Dommage, il l'aurait méritée. Bravo à l'équipe, à Stéphane Moulin et aux supporters pour ce "moment" !
Un « capital » qui peut fructifier.
Parler de « capital » au sujet de Jean-Luc Mélenchon, c’est à prendre avec humour. Il s’agit des 19% de suffrages exprimés en sa faveur au 1er tour de la présidentielle. Tout se passe comme si rien n’était arrivé : sont-ils passés à la trappe ? Je ne le pense pas, pas plus que ceux de Marine Le Pen, bien que ces derniers se soient un peu érodés avec la défaite. Jean-Luc Mélenchon a très bien compris qu’il pourrait tirer les marrons du feu à la fois de la débandade du PS avec la course pour prendre le train « En Marche », et des efforts de débauchage à droite du clan macroniste. La négociation engagée dès cette semaine avec les syndicats pour réformer le code du travail est de nature à apporter du grain à moudre supplémentaire à la machine électorale du leader des « Insoumis ». On imagine nombre d’électeurs sincèrement de gauche être dégoûtés par le jeu d’une Marisol Touraine et se reporter sur un vote contestataire ; de même que les traditionnels trotskistes des extrêmes pourraient abandonner pour une fois leur vote de témoignage pour une attitude plus utile en se portant sur les candidats de Mélenchon. Dans cette séquence élective complètement folle, ce serait une amère surprise pour Emmanuel Macron d’avoir à compter avec une majorité insoumise que le Jean-Luc appelle de ses vœux. Vous avez dit impossible ?
La droite commence à sortir de la confusion.
La confusion est savamment entretenue par les médias qui montent en épingle tout ce qui peut apporter de l’eau au moulin de la droitisation de l’exécutif. On voit poindre quand même la clarté avec les efforts de l’aile dite modérée d’Alain Juppé pour soutenir les candidats de l’Union. Le discours s’est lui aussi clarifié et la position décrite par Jean-Pierre Raffarin, en parallèle de la ligne Baroin, est tout-à-fait tenable et crédible. Le plus gros risque que l’Union LR-UDI court, c’est la démobilisation de son électorat face aux comportements des « transfuges ». Quand j’entends Bruno Le Maire dire « je n’ai jamais été aussi heureux », je sais maintenant pourquoi je n’avais pas envie de voter pour lui à la primaire de la droite. Lui qui se dit gaulliste, a perdu sa vertu en route. De Gaulle lui aurait dit : « Sans moi, vous n’êtes rien ! ». On connait la réponse : « Sans vous je serais Ministre ». J’en conclus qu’il n’est plus gaulliste. Malgré les efforts déployés pour nous faire croire le contraire, le « débauchage » des personnalités a été très limité et on peut raisonnablement penser qu’il en sera de même des électeurs. L’union de la droite et du centre ne doit pas relâcher ses efforts sur deux axes de campagne : ouverture et différenciation. Mais elle ne doit pas non plus ignorer le péril Mélenchon-Le Pen, au risque d’avoir un réveil qui déchante. Il faut plus que jamais aller voter.
A jouer sur deux tableaux, on ne gagne pas à tous les coups.
Emmanuel Macron à vouloir trop gagner, risque de perdre des plumes. On sait que la grande majorité de ses candidats et beaucoup de ses conseillers ont une sensibilité nettement à gauche. Le ni de droite-ni de gauche n’est qu’un leurre. Cependant, personne ne nous dit comment tous ces gens vivent l’ouverture à droite surmédiatisée et réitérée. L’euphorie de la victoire galvanise ses « marcheurs » mais les investitures ont laissé des convaincus de la première heure sur le bord du chemin au profit de candidatures moins pures. De plus le label « majorité présidentielle », n’appartenant à personne, est repris par un grand nombre de sortants du PS refoulés par le tandem Ferrand-Delevoye. Rien que sur ma circonscription, on compte trois candidats qui s’en revendiquent : comment les électeurs vont-ils s’y retrouver ? Ce joyeux bric-à-brac peut réserver à l’arrivée bien des surprises dans des seconds tours à trois voire quatre. Sans parler de l’élimination, car réunir au moins 12,5% des inscrits pour rester en course, si l’abstention est un peu élevée, c’est souvent mission impossible en étant à plusieurs sur le même morceau. Entre le triomphe de la REM, le score possible qui permettrait à l’Union de la droite et du centre de sauver les meubles et une percée inattendue de Mélenchon, le soir du premier tour nous délivrera la tendance. Le moins qu’on puisse dire c’est que rien n’est joué. Pour l’instant !
Le rideau de fumée.
Les ralliements de Philippe et de Darmanin à Macron, suivis de quelques nominations de techniciens plutôt de droite à des postes en vue ne doivent pas faire illusion. C’est un rideau de fumée tendu par le nouvel exécutif pour cacher aux électeurs de la droite et du centre la réalité d’En Marche, à savoir que le nouveau parti, ce sont les habits neufs du parti socialiste, comme en témoigne le mutisme de tous ceux qui en viennent et qui y sont « recyclés » et le ralliement enthousiaste de la plus idéologue des ministres sortants, Marisole Touraine qui n’ayant pas obtenu le label jupitérien se proclame quand même de sa majorité. Sur les quelques 500 investitures délivrées par la REM, près de 60% sont identifiés clairement comme venant de gauche et un grand nombre issues de la société civile, plus difficilement identifiables, en viennent aussi. Quelques 20% sont classés de droite ou du centre : le compte n’y est pas pour ceux qui pouvaient croire au mythe d’une parité ni gauche-ni droite. Il y a là quelque chose de malsain. On ne berne pas tout le monde impunément : à un moment où un autre la supercherie éclatera au grand jour. En attendant, les sondages en témoignent, la machine à embrouiller fonctionne plutôt bien en faveur du nouveau Président. Les Français vont-ils lui donner la majorité absolue le 18 juin ? La menace du 1er Ministre, si ça n’était pas le cas, de retomber dans les arrangements de la 4ème République est un argument qu’on peut lui retourner. En effet, que vient-il de faire, sinon tourner le dos aux candidats qu’il a contribué à investir et avec qui, « avant-hier » encore il se faisait prendre en photo, pour soutenir maintenant leurs adversaires d’En Marche qui sont pour beaucoup ceux qu’il a combattus. Il faut une sacrée dose de cynisme pour agir comme ça ! Notre devoir est de redoubler d’efforts pour ouvrir les yeux de nos électeurs et dénoncer cette mystification. Peut-on faire confiance à un Premier Ministre tenu en laisse ! On sait bien que la réalité du pouvoir sera concentrée à … l’Elysée !
Et pourtant c’est clair.
Dans ma circonscription, j’ai le choix entre une candidate LR, jeune, incarnation du renouvellement du parti, moderne, à l’esprit ouvert, proche de Xavier Bertrand, et deux candidats de gauche : le socialiste sortant qui se proclame « majorité présidentielle » et a fait disparaître logo et appartenance PS, et le gaucho vert recyclé par la « République en Marche ». Le doute n’est pas possible à moins d’être naïf ou aveugle ! Nos électeurs feraient bien d’y regarder à deux fois avant de tomber dans le piège « philippien ». Il ne s’agit pas de chicaneries partisanes, il s’agit de l’avenir de la France. Mais le match est inégal, tant les médias font campagne pour Macron. La droite est systématiquement présentée comme le vilain petit canard qui ne veut pas entendre raison. Il n’est pas perdu d’avance pour autant. S’il est difficile de s’embarquer dans une opposition systématique face à la tactique du « pragmatisme diviseur », pour la droite, la ligne de crête sera étroite jusqu’au 18 juin. Néanmoins, avec un programme qui fait la synthèse des propositions de ses candidats, son électorat peut se ressouder. Car les différences avec le programme présidentiel ne sont pas anodines. Elles portent aussi bien sur le fond que sur les propositions. Le macronisme, s’il existe, est fondé sur la confusion des idées et des valeurs. L’union de la droite et du centre y oppose des choix clairs en matière d’autorité de l’Etat, de lutte contre le terrorisme et la délinquance, de lutte contre les communautarismes, de laïcité, de liberté d’entreprendre, d’égalité notamment devant l’impôt. Nous divergeons d’En Marche sur l’esprit de responsabilité, sur le rôle de l’Etat dont le pouvoir est considérablement renforcé en tant que grand distributeur des richesses en affaiblissant les collectivités territoriales. Avec une Majorité En Marche, les charges de la France seront assumées par un Français sur cinq ! Le Président de la République n’est pas à la recherche d’une coalition, il veut une majorité absolue pour les siens. Et c’est la mission du Premier Ministre. Alors faites comme moi : je ne voterai pas pour les candidats de Macron, parce que je refuse de payer l’augmentation de la CSG dont seuls ceux qui paient des cotisations sociales verront la contrepartie, parce que je suis contre la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français qui conduira à l’augmentation des impôts locaux pour la fraction restant assujettie, parce que je refuse la réforme de l’ISF qui conduit à un alourdissement des impôts sur l’immobilier pour ceux qui ont un patrimoine même petit, parce que je suis contre la nationalisation de l’assurance chômage … Cela fait déjà beaucoup de motifs.
Majorité républicaine et nationale.
Il n’y a qu’un moyen de sortir de la confusion, c’est d’offrir au président une vraie majorité républicaine et nationale, avec un premier Ministre responsable d’abord devant le parlement et qui conduira la politique du gouvernement comme le prévoit la constitution. Les Républicains jugent leur victoire plausible aux législatives. Ils disposent de deux atouts majeurs : 60% au moins de leurs candidats sont des personnalités inédites, ce qui est un gage de renouvellement, et leurs postulants sont bien implantés dans leur territoire, ce qui est un gage de permanence. Que la politique veuille se parer d’habits neufs est assurément une bonne chose. La droite montre qu’elle sait le faire aussi. C’est en cela que la politique est grande. Bien sûr, les ministres, qui avaient pour habitude de fêter leur entrée en fonction par de grandes déclarations d'intention, se taisent pour l'instant ou ne parlent que pour rassurer. Jean-Michel Blanquer (Education) se présente comme le ministre « des solutions de terrain ». Pas de grande loi qui portera son nom, « nous regarderons avec lucidité ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas », dit-il dans « Le Monde ». Gérald Darmanin (Budget) affirme qu' « il sera le ministre de la suppression de la taxe d'habitation et de la suspension de l'impôt à la source » (« La Voix du Nord »). A propos de la baisse de 120.000 postes de fonctionnaires avancée dans la campagne, Le Premier ministre tempère « le président m'a dit que le sujet n'est pas de supprimer des postes pour supprimer des postes » Et sur la CSG, « je sais combien le président est attentif aux inquiétudes formulées par les Français ». Sur l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, Nicolas Hulot est plus que prudent. Pour résumer : « Je dis à tous, n'ayez pas peur » (« JDD »). Tu parles. C’est bien « l’immobilisme scintillant » pour attirer le chaland. La France a besoin d’un peu plus de courage ! Le chemin est escarpé mais il peut déboucher sur la lumière quand le brouillard se dissipe.
Le Gouvernement.
On peut dire, à première vue, que c’est un joli coup politique. Il faudrait être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. D’ailleurs les Français sont contents. Macron a respecté ses engagements en matière de parité et d'entrée de personnalités de la société civile, les seniors qui avaient pris un coup de vieux avec l'âge du capitaine ont repris espoir avec la présence de Collomb, de Bayrou et de Sarnez qui à 62 ans obtient son premier maroquin. Mais ce gouvernement a un petit air de déjà vu sous Sarko avec les Besson, Kouchner et autre Fadela Amara ; et même avec Laura Flessel on ne peut s’empêcher de penser que c'est David Douillet version 2017. Surtout, il y a l'incontournable Nicolas Hulot et son gros succès médiatique assuré tant les commentateurs sont ébaubis ; par contre mettre Le Maire à l'économie, c'est soit tactiquement très brillant soit une erreur totale. Le tandem Le Maire –Darmanin aux finances et comptes publics, c’est coller aux otages de droite le sale boulot. Mais bon, c’est leur problème… Enfin, avec Bayrou à la justice muni de son goupillon on va bien rigoler. On aura le premier verdict sur ce gouvernement avec les législatives.
Bric à brac, bazar oriental ou addition des talents ?
Il y en a pour tous les goûts : c'est fait pour ça ! Autant de femmes que d’hommes, des personnalités venues de la droite (trois seulement en comptant le Premier ministre), de la gauche et du centre, des technocrates venus de la vie civile, le président de la République a réussi à tenir toutes ses promesses relatives à son mode de gouvernance. De son côté la droite constate avec plaisir que le cas Philippe ne lui a pas pris davantage de membres chez LR, le MoDem est récompensé bien au-delà de ce qu’il ne cessait d’exiger : les méchantes langues diront que le parti est au complet dans le gouvernement ; François Bayrou est ressuscité. Les hommes et femmes qui ont accompagné Emmanuel Macron depuis le début de son aventure sont aussi gratifiés : Gérard Collomb, maire de Lyon, est nommé à l’Intérieur, et Richard Ferrand, d’origine socialiste, mais combattant « d’En Marche ! » dès le début, hérite de la « Cohésion des territoires », c’est-à-dire des collectivités territoriales. Tous les deux auront fort à faire. Quant à Jean-Yves Le Drian, valeur sûre du hollandisme, il passe aux Affaires étrangères, avec une mission précise : accroître l’engagement européen de la France. Mais dans le « bazar » macronien, tous les articles ne sont pas encore en magasin : le logement, la ville, la famille, la jeunesse, sont « rattachés » mais n’ont pas de titulaires. Les autres ministres sont des « techniciens » souvent réputés dans leur domaine. Même si ce n’est pas le gage d’une réussite obligatoire, leur nomination offre peu d’angles d’attaques, ils ont au moins le prérequis de la compétence. Reste à savoir si des différences entre les membres de l’équipe gouvernementale naîtra à coup sûr une harmonie : ça n’est pas gagné d’avance car une variété d’intelligences peut se révéler aussi bien salutaire qu’autodestructrice. L’enjeu n’est pas mince.
La recomposition, c’est aux Français d’en décider.
La coalition LR-UDI est bien obligée de tenir compte de l’effet de souffle du « dynamitage » que constitue un gouvernement qui penche volontiers à droite. Sa stratégie doit en tenir compte. Il est logique que Les Républicains se défendent contre un changement qui menace ses effectifs, ses idées et ses projets, même si les « prises » sont finalement très limitées. Cependant, ils ne peuvent pas ignorer que, au-delà de ce qui fait leur spécificité, il existe une attente populaire, un espoir national, une recherche d’efficacité que Macron semble pour l’instant satisfaire en partie. Pourtant, ils ont raison de faire campagne sur le caractère provisoire du nouveau gouvernement puisque dans quatre semaines tout peut être remis en cause. On peut, en effet, contester l’objectif principal qui va occuper le Premier Ministre dans cette courte période, à savoir d'aller soutenir les candidats qu'il ne connaît pas, qu'il n'a pas choisis, plutôt venus de la gauche, et pour défendre un projet qu'il a combattu. En même temps il serait judicieux de ne pas aller contre l’envie majoritaire des Français : « Nous n'allons pas nous confronter au président de la République, il a des missions fortes et nous savons discuter. Tout Français sincère souhaite la réussite de la France» a dit François Baroin. La sagesse commande en effet de proposer à nos électeurs le projet qui est le nôtre, en démontrant qu’il est compatible avec celui du Président, et serait plus efficace pour notre pays. Tout comme pour la recomposition : c’est à eux d’en décider ! « Lorsque la représentation nationale aura été formée, on regardera s'il y a une majorité absolue ou relative pour l’exécutif. Si c'est une majorité relative, on se mettra autour de la table. » Cela veut dire que Les Républicains sont prêts à faire des compromis si nécessaire. Ceux qui voulaient saisir la main tendue du chef de l’Etat proposent quoi d’autre de plus, maintenant que le gouvernement est constitué. Vont-ils soutenir d’autres candidats que ceux de leur famille ?
Car maintenant que nous avons un gouvernement, celui-ci doit mesurer avec précision l’ampleur des tâches qu’il lui faut accomplir. Une équipe savamment dosée ne donne pas un emploi à un chômeur ; les injustices et inégalités qui ont provoqué la colère populaire et favorisé les extrêmes dans les urnes ne vont pas disparaître du jour au lendemain. De tout cela nous sommes collectivement concernés. Oublier que les « insoumis » et le FN sont en embuscade serait commettre évidemment une grave bévue. Le Président fait le pari que son mouvement est devenu une machine capable de gagner une majorité des circonscriptions en puisant dans l’électorat centriste et de la droite. Ce faisant il remobilise la gauche. L’Union de la droite et du centre, fait le pari inverse, que son électorat peut revenir à ses candidats quand ceux de la REM auront un profil discordant, comme c’est souvent le cas. Réponse les 11 et 18 juin !
Trop c’est trop.
« Christophe Béchu signe avec une vingtaine d'élus un appel à prendre de la hauteur et à répondre à la main tendue par Macron. La droite progressiste et humaniste locale veut peser sur le prochain scrutin mais sans pour autant vouloir prendre sa revanche. La politique 2.0 est en train de prendre un sacré coup de jeune, #Angers en fait partie et cela fait sacrément du bien !! Les calculs personnels, les egos démesurés, les alliances avec des conservateurs trop radicaux nous ont fait perdre l'élection présidentielle ....portons nos valeurs de droite et faisons avancer la France ! »
On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Ce texte qui émane de la page « facebook AJ49 », ne peut provenir que de proches du maire d’Angers. Quand on sait la part négligeable que l’intéressé a pris dans la campagne présidentielle, soutenant notre candidat comme la corde soutient le pendu, il n’était pas utile en plus de stigmatiser ceux qui se sont comportés loyalement ? Comme beaucoup de nos amis qui se sont activés pour François Fillon, et parce que je ne me reconnais pas dans ces odieux « conservateurs trop radicaux », je suis indigné par ce genre de discours. J’ai envie de renvoyer l’intéressé à sa propre démarche en ce qui concerne les « calculs personnels et l’ego démesuré », au vu de ce que la presse locale a récemment rapporté. Quant « aux alliances avec les conservateurs trop radicaux », c’est un discours manichéen et caricatural qui traduit une approche de la défaite bien simpliste que je me refuse à partager. Je constate simplement que la « droite progressiste* et humaniste » qu’il prétend représenter manque singulièrement d’humilité et manifeste un sectarisme inquiétant pour l’avenir. Quand l’heure devrait être au rassemblement, c’est pour le moins malvenu. De plus, ce texte engage Alain Juppé dont je serais étonné qu’il cautionne de tels propos. Et ce n’est pas en accablant de son mépris ceux qui ont voté Fillon qui représentent pour le moins la moitié de son corps électoral que le Maire d’Angers pourra conserver sa mairie.
*Progressiste : personnellement je réserve ce terme à la gauche car c’est la seconde appellation du socialisme, qui n’a rien à voir avec la droite sauf quand elle est extrême.
Soyons clairs !
On a le droit de suspecter la sincérité de la fameuse « main tendue » d’un Président qui rêve, comme il se doit, d’une majorité législative docile. Il ne pourra l’avoir qu’en cassant la « droite ». Ce n’est pas l’intérêt de la France. Si on peut respecter le choix de ceux qui veulent la saisir, ceux-ci n’ont pas à jeter l’anathème sur les autres, les plus nombreux, qui y voient un piège. Je suis de ceux qui contestent le choix d’Edouard Philippe et des autres Républicains qui l’ont suivi en acceptant un poste dans le gouvernement. Ils commettent une faute politique. Le Premier Ministre, comme le veut la tradition, est le chef de la majorité présidentielle : il a donc accepté de prendre en charge les candidats qui s’en réclament ce qui l’oblige inexorablement à tourner le dos à ceux de « la majorité pour la France » qu’il soutenait encore la semaine dernière et en même temps aux valeurs et au projet qu’ils portent. De fait, il renie tous ses engagements précédents, au sein de l’UMP puis des Républicains, auprès d’Alain Juppé qui, on le sait, lui a déconseillé « d’y aller ». Ils font aussi une faute de tempo : les Français n’ont pas encore choisi la ligne politique qu’ils veulent voir appliquer pour les cinq prochaines années, et c’est l’enjeu des élections législatives. La constitution d’une union transpartisane qu’ils appellent de leurs vœux avec le président de la République ne peut qu’être la conséquence du choix des Français aux législatives et non le préalable. C’est pourquoi leur choix jette la confusion. Il sera temps le moment venu, au matin du 19 juin d’en décider. Mais on a le droit de penser aussi que l’intérêt de la France c’est de proposer aux Français d’aller plus loin que le projet du Président de la République en matière de réformes et de redressement du pays : on ne sortira pas de la situation de crise dans laquelle se trouve la France sans mesures fortes, claires et audacieuses. L’enjeu des législatives des 11 et 18 juin c’est justement de permettre aux Français d’en décider. Dans la clarté !
L’union n’est pas la confusion.
Il faut respecter le processus démocratique jusqu’au bout. Les familles politiques de la droite et du centre doivent à l’occasion de ces élections législatives, proposer à leurs électeurs d’utiliser leur droit à choisir un projet politique. L'injonction morale que cachent la « main tendue » et les « ralliements » ne doit pas les émouvoir. On voudrait leur imposer de donner au Président une majorité qu’il ne peut obtenir par lui-même, sans contrepartie, en faisant fi de la consultation démocratique ! Nous devons souhaiter la réussite de la France, donc celle du gouvernement. Mais la réussite sera d’autant mieux assurée qu’on aura une majorité claire à l’Assemblée Nationale, qui marque véritablement l’alternance, et qui défendra les idées de la droite et du centre pour lesquelles nous nous sommes battus depuis des années. Il sera alors venu le moment, si besoin est, et si le Président est vraiment sincère, de réaliser l’Union nationale. De même que Le Modem ne s’est pas fondu dans le parti présidentiel, il importe que l’union de la droite et du centre continue de s’affirmer comme une force politique d’alternance, en rassemblant toutes les sensibilités qui la composent. Les signataires de « l’appel » y ont toute leur place et leur devoir est de soutenir, en priorité, les 577 candidats « majorité pour la France » qu’ils ont contribué à faire investir. L’heure est plus que jamais au rassemblement, en commençant par le réaliser au sein de sa famille politique.
Je ne digère pas les comportements de certains, je préfère parler d’autre chose. Il vaut mieux laisser refroidir pour parler sans passion des « ralliements ».
La bonne nouvelle c’est quand même qu’on ne verra plus le pingouin nous faire honte à chaque sortie par son accoutrement ou un quolibet mal venu. Mais il a laissé une ardoise qu’il va bien falloir assumer.
Petit rappel pour mémoire.
L’échec de François Hollande est sans appel en termes de croissance, de compétitivité et d’emploi. La France, coupée de la relance par le choc fiscal de 2012 ne profite pas vraiment de l’amélioration de la situation économique tant dans le monde (3,5%) qu’en Europe (1,7%) où se poursuit une reprise lente mais solide. Notre pays a été relégué à la 28ème position mondiale en terme de PIB par habitant et 63% de la population a vu ses revenus baisser ou stagner. Le sortant laisse à son successeur une sacrée facture de plusieurs milliards d’euros. Ainsi de nombreuses décisions votées à l’automne dernier ne prendront effet que dans un an, c’est le cas du relèvement du taux du crédit d’impôt compétitivité qui coûtera un milliard d’euros, de la décision de dégeler le point d’indice des fonctionnaires, des primes pour les enseignants… sans parler des crédits débloqués pour résoudre la crise en Guyane. Le déficit public est encore à 3,4%, et il sera encore au moins à 2,8% à la fin de cette année, selon le plan gouvernemental mais plus vraisemblablement autour de 3,2- 3,3% en réalité. La dette a continué de progresser pour atteindre 2 400 milliards d’euros. Presque 100% du PIB. La courbe des finances publiques n’a été tenue qu’au prix de deux négociations successives avec nos partenaires européens qui ont autorisé la France à déroger au calendrier sur lequel elle s’était initialement engagée. On se rappellera que le pingouin s’était engagé à ramener les finances publiques à l’équilibre à la fin de son mandat : on en est bien loin, il s’en faut de quelques 90 milliards d’euros. Mais à part ça, il parait qu’il a rendu la maison « en ordre » !
Le casse-tête pour ToutenMacron.
Après moi le déluge ! Le nouveau président devra faire avec un tel bilan et en plus une surestimation des recettes, des dépenses non prises en compte, des sous-budgétisations récurrentes. La croissance ne sera que de 1,5% cette année, prévision très optimiste de Sapin-les-bas-roses. Le taux des prélèvements obligatoires est scotché à 44,3%, malgré les milliards d’euros de baisse d’impôts votés. Et évidemment le chômage est à 10% à la fin 2016, et il devrait peu baisser cette année malgré l’amélioration de la conjoncture. Comment le nouveau venu va-t-il s’y prendre pour faire passer les déficits sous la barre des 3% du PIB, et y rester, alors « qu’en même temps » il devra réaliser des baisses de prélèvement pour les particuliers comme pour les entreprises, et atteindre 60 milliards d’économies à l’horizon 2022. Prudent, il a décidé de repousser l’ajustement budgétaire traditionnel dé début de quinquennat de juillet à … plus tard. Il n’échappera pourtant pas à la nécessité de réduire les dépenses de l’Etat de 1,5 milliards d’euros pour rester dans les clous cette année, comme son prédécesseur s’y est engagé. A lui, par contre, de choisir les ministères qui seront mis à la diète. Et puis l’attendent tous les arbitrages liés au financement de ses (trop) nombreuses promesses de campagne : exonération de la taxe d’habitation sur trois ans, baisse de l’impôt sur les sociétés, suppression partielle de l’ISF… Il devra s’atteler à la transformation du CICE en baisse de charges pérenne et à la suppression des cotisations d’assurance-maladie et chômage des salariés, mesure centrale dans son programme en faveur du pouvoir d’achat. La hausse décriée de la CSG (près de 20 milliards d’euros attendus) devrait figurer aussi au budget de la « sécu ». Et il faudra encore trouver les moyens pour mettre en place le plan d’investissements de 50 milliards et amorcer le plan de suppressions de postes de fonctionnaires, 120 000 prévus qui devront forcément être augmentés depuis que les économies à réaliser ont été portées à 75 milliards en cours de campagne. Dans ces conditions, on ne sera pas étonné que Bruxelles mette la pression sur la France, lanterne rouge de la zone euro. Quand on sait que le déficit extérieur français a doublé en 2016, à 16 milliards d’euros !!! C’est dire si Emmanuel Macron n’a aucune marge de manoeuvre.
Comme dit l’autre, il a fait rêver les Français avec sa campagne christique à paillettes, dans le déni le plus complet. La réalité va rapidement se rappeler à son bon souvenir ! Et le rêve de s’évanouir ! Ah mais non, suis-je bête ! Les Français ont élu un Messie. On saura rapidement s’il peut multiplier les euros comme Jésus les petits pains.
Les médias nous gavent avec la « nouveauté » des candidats de la REM (République En Marche) et la recomposition du paysage politique que l’élection d’Emmanuel Macron a provoquée. Ce n’est qu’un verre à moitié plein et on voudrait nous faire voir que la moitié remplie. La nouveauté, c’est que les candidats investis ne seraient « ni de droite, ni de gauche » : une foutaise de plus. Le régime sans sexe en politique, ça n’existe pas. Quand on dit ça, c’est qu’on est de gauche, comme Macron, et ça n’est pas nouveau. En vérité, c’est que le parti qu’il a créé prend la place purement et simplement du parti socialiste, que le mandat d’Hollande a fait complètement exploser et dont il recycle un certain nombre de caciques. Il y a bien des nouvelles frontières qui se sont définies à gauche, grâce au talent de Mélenchon qui a su prospérer sur la sanction qu’il souhaitait apporter au bilan du président sortant. En effet, et c’est inattendu, la sanction la plus violente n’est pas venue de la droite, mais de la gauche de la gauche. La France n’est pas hémiplégique pour autant. La droite est bel et bien là et encore debout. L’alliance avec l’UDI tient toujours et les clivages internes ne sont pas suffisamment importants pour provoquer une implosion. Les réactions d’Alain Juppé et de Xavier Bertrand aux tentatives de « débauchage » en disent suffisamment long. La droite et le centre comptent toujours entre 20 et 30% d’électeurs qui sont restés très mobilisés. Aussi toute collaboration prématurée avec le nouveau Président qui aimerait bâtir son pouvoir sur les décombres d’un monde qu’il voudrait ancien, serait suicidaire de la part de l’Union de la droite et du centre, ce qu’elle a bien compris. Même un défaitiste comme Bruno Le Maire parle d’attendre le 18 juin pour se rallier… Une drôle de date pour une telle décision !
L’union nationale.
Les manœuvres d’Emmanuel Macron et de son entourage pour provoquer des désertions sont malvenues. C’est là qu’on voit qu’il est un béotien. Son intérêt évident est de passer un pacte avec les Républicains s’il veut réussir son quinquennat. Aussi ne devrait-il pas chercher à affaiblir la coalition de la droite et du centre avant les élections législatives. Car c’est à la suite de celles-ci qu’un pacte de « législature » pourrait être scellé, aussi bien dans le cas où le parti de François Baroin serait majoritaire que dans celui où il constituerait une force d’appoint sur un catalogue de réformes. D’ailleurs autant par tradition que par réalisme, la droite LR et l’UDI sont enclins à avoir une attitude constructive vis-à-vis d’un Président dont le projet n’est pas radicalement opposé au leur. Car les deux forces disposant du capital politique nécessaire pour gouverner le pays sont « En Marche » et les Républicains. Voilà la réalité du paysage politique après la présidentielle. Mais le préalable à tout accord entre ces deux forces n’a pas été levé, à savoir la volonté du nouveau président de réaliser une vraie alternance et il n’y a que le résultat des élections législatives qui puisse l’y obliger. Et, de son côté la droite s’interdirait un jour d’être un recours si elle rallie « En Marche » en piétinant ses propres électeurs. Ce serait une manière d’abdiquer, en laissant des millions d’électeurs orphelins à la disposition du Front National… Il est d’ailleurs possible que ce soit le souhait d’Emmanuel Macron de reproduire un schéma qui lui a garanti une élection confortable. C’est cette logique qui devrait le conduire à désigner un Premier Ministre de droite, pour continuer à tenter une déstabilisation.
Les Munichois de la droite.
Ceux qui accepteront cette manipulation ne pourront être que des seconds couteaux sans envergure qui seront aussitôt qualifiés de « traitre ». La nomination d’Edouard Philippe en est l’illustration : avec un Président néophyte, nous voilà dotés d’un Premier Ministre sans aucune expérience ministérieIle. Deux apprentis à la tête de l’exécutif ! Il n’y aura que les gogos pour se laisser prendre à ce genre « d’ouverture ». Christophe Béchu aurait dû écrire : « Les petites ambitions personnelles sont plus grandes que les divergences avec Macron ». Quelques autres répondront sûrement à la sollicitation du Premier Ministre pour rejoindre le gouvernement. En acceptant d’y figurer, ils seront tombés dans le piège qui était tendu car ils en seront devenus des otages qui doivent servir à affaiblir le score de la droite et du centre : c’est donc bien une trahison ! Et ce comportement est inacceptable à la veille d’une consultation qui engage l’avenir du pays. Ce n’est pas sectarisme que de les exclure, c’est mesure de salubrité politique ! Ils auront droit dorénavant à notre mépris. J’attends d’Alain Juppé, dont je sais l’attachement à notre famille politique, qu’il a fondée en 2002, qu’il condamne fermement les quelques désertions qui concernent en premier ses proches. Car la confusion, c’est ce qui mène au pire en démocratie !
Le mirage de la « société civile ».
La nouveauté des soi-disant candidats « société civile » ne durera qu’une semaine. Ensuite, ceux qui seront devenus députés seront des élus, avec statut et prébendes. La nouveauté à laquelle on voudrait nous faire croire relève de balivernes mêlées d’intox. Comme si tous les candidats de quel que parti que ce soit n’étaient pas issus de la société civile. Le recrutement sur internet n’y change pas grand chose et a nécessité un tri effectué par qui, je vous le demande, sinon de vieux routiers comme Delevoye et Ferrand. De qui se moque-t-on ? J’en ai vu des élections où on allait chercher la « société civile » pour compléter le tableau. L’idée que l’on n’aurait affaire qu’à des professionnels est un vieux poncif. D’abord parce qu’en France, les partis politiques ont des viviers réduits et qu’il faut souvent aller chercher, plus souvent qu’on ne le croit, des candidats à l’extérieur. Cela vaut pour toutes les élections. Ensuite, parce que le renouvellement se fait nécessairement à un moment ou un autre. Ainsi, LR présente pour les prochaines législatives 60% de nouveaux candidats et le changement de génération est largement visible avec l’arrivée à la tête des Régions des Pécresse, Wauquiez, Retailleau, Bertrand, Morin, et de nombreux autres plus jeunes dans les mairies et les Conseils Départementaux, Florence Portelli, Maire de Taverny, en étant l’emblématique exemple.
Le renouvellement et la recomposition, agrémentés par les commentaires extatiques des médias sur la passation de pouvoir, ce sont des foutaises pour enfumer l’opinion publique.
Les milliards valsent au-dessus de nos têtes.
Le Brexit a vraiment commencé.
Le vent tourne en Grande Bretagne. Nous avons été surpris par la vigueur d'une économie britannique qui a affiché depuis le vote de sortie de l’Union, une des plus fortes croissances des pays développés avec un niveau de confiance des ménages et des entreprises qui semblait inébranlable. Mais la croissance a marqué le pas au premier trimestre de cette année à 0.3% seulement. La chute brutale de la Livre britannique a provoqué une hausse des prix, qui a entamé le pouvoir d'achat et donc la consommation et la confiance des ménages. D'autre part l'environnement actuel, tant les élections législatives anticipées que la tournure qu'ont pris les négociations avec l'union européenne n'est pas propice à l'investissement. En fait, c’est le Brexit qui a commencé à faire sentir ses effets. On est bien dans un timing logique. Ceux qui pariaient sur la solidité de l’économie d’outre-manche grâce au « Brexit » vont voir ce qu’il en est réellement. Ce n'est pas la date du référendum mais le déclenchement du compte à rebours des deux ans de négociation sur le Brexit qui marque le début du doute. Rappelons tout de même que la situation économique britannique part d'un niveau relativement élevé tant en terme de croissance qu'en terme d'emploi avec un chômage au plus bas depuis 12 ans et une situation de plein-emploi. On peut penser qu'ils vont entrer dans une zone de turbulence dont on ne peut prévoir ni la durée ni l'ampleur. Le processus du Brexit a officiellement démarré d’autant plus que les 27 affichent un front sans faille et ont donné à Michel Barnier un mandat assez impératif avec à la clé une douloureuse de près de 100 milliards d’euros à solder avant toute chose. Evidemment, la « May » qui aurait bien voulu le beurre et l’argent du beurre rit jaune.
Le "shadow banking" pèse lourd.
Selon un rapport du FSB (Financial Stability Board), avec 92 000 milliards de dollars, la banque de l’ombre qui échappe à tout contrôle pèse 150% du Pib mondial. Le système bancaire parallèle continue sa croissance. Les champions en sont les Européens où le «shadow banking» est estimé à 30.000 milliards de dollars. Les Etats-Unis (26.000 milliards de dollars) leur emboîtent le pas, suivis du Royaume-Uni et de la Chine à égalité à 8.000 milliards de dollars. Petite précision de taille, la juridiction des Îles Caïmans a révélé ses chiffres pour la première fois: le « shadow banking » (6.000 milliards de dollars) s'y révèle plus important qu'au Canada et au Japon (4.000 milliards). Ces actifs représentent 170.000 % du PIB des îles ! Le FSB rappelle que les Îles Caïmans continuent d'être le lieu privilégié de domiciliation de fonds d'investissement, dont la plupart sont gérés depuis l'étranger et investissent en dehors de l'archipel. Le Luxembourg qui est pourtant l'un des plus importants centres financiers dans le monde, n'a en revanche pas participé à l'étude du FSB. Sa participation au système parallèle reste la grande inconnue. Question : à quoi peuvent bien servir les accords de régulation de la finance internationale promus par le G10 puis le G20 (Bâle 1, Bâle 2 et Bâle 3) ?
La guerre des banques centrales.
Les achats de titres et les prêts aux banques ont fait exploser les bilans. La BCE (banque européenne) est passée en tête devant la Fed (Etats-Unis) et la banque du Japon. Le total des actifs de l’institut monétaire européen atteint 4 157 milliards d’euros soit 4 568 milliards de dollars et devient le plus important de toutes les banques centrales au monde (excepté la Chine). La Fed suit avec 4 471 milliards de dollars d’actifs, un bilan stable depuis début 2015, marquant la fin de son « assouplissement quantitatif » pour relancer l’économie américaine après la crise. Quant à celle du Japon, le total des actifs reste sous la barre des 4 500 milliards de dollars, mais affiche une progression continue. L’archipel nippon injecte 80 000 milliards de yens par an (645 milliards d’euros) via des achats de dette. Pour la BCE, le résultat est la conséquence logique de son programme de « Q.E.» lancé en mars 2015. Elle a racheté 60 milliards d’actifs par mois, principalement de la dette des états européens, volume porté à 80 milliards en mars 2016 jusqu’en avril dernier où elle est revenue au niveau de 2015. Pour garder ce volume, elle y a ajouté les obligations d’entreprise. La hausse du bilan n’est cependant pas prêt de s’arrêter et va continuer jusqu’à la fin de l’année. La fin progressive de ces achats d’actifs pourrait intervenir au début de 2018, sans brusquer les marchés autant que possible.
Draghi peut se fâcher !
Le patron de la Banque centrale européenne a passé un sale quart d'heure. Confronté à des députés hollandais pour le moins hostiles à sa politique laxiste, qui l'accusaient de favoriser les pays les plus paresseux aux dépens des pays les plus vertueux, il s'est vraiment énervé, ce qui lui arrive rarement, et s'est fendu d'une déclaration sans appel : « The euro is irrevocable. This is the treaty. I will not speculate on something that has no basis». Voilà ! C'est dit ! Pas la peine de traduire. Il a son tempo, et il n’y dérogera pas. Il sait qu’il doit lâcher du lest aux faucons partisans d’un tour de vis monétaire, notamment à l’allemand Jens Weidmann qui voit cette politique et ses taux d’intérêts négatifs d’un mauvais œil. Cependant, la fin du « Q.E. » ne signifie pas une diminution du bilan mais sa stabilisation. Mario Draghi veut faire le travail « proprement ». Mais l’amaigrissement des banques centrales est une question qui hante les marchés parce que personne ne sait comment cela va se passer ni ne peut imaginer les répercussions. Certains pensent même que ce type de financement pourrait devenir permanent…
Aparté…
Deux morts de plus chez Maduro. Les Vénézueliens continuent de manifester contre le Président Maduro qui veut instaurer une nouvelle constitution. L’opposition manifeste depuis bientôt deux mois et plus de trente personnes ont déjà laissé la vie. Un grand démocrate, ce Maduro, cité en exemple par Mélenchon. Les affrontements entre la police et les manifestants s’intensifient. L'opposition réclame des élections générales anticipées, objectif central de ces mois de mobilisations. On sait que le candidat de la « France insoumise » a érigé le régime chaviste en modèle et avait inscrit l'adhésion de la France à « l'Alliance bolivarienne pour les Amériques » dans son programme. Edifiant, non ?
Christophe Béchu, Sénateur-Maire d’Angers a publié une tribune le 5 mai dernier dans le Figaro, stipulant que « l’intérêt de la France est plus grand que nos divergences » (avec Emmanuel Macron). Il estime que le nouveau président élu doit s’allier avec la droite pour réaliser un gouvernement d’union nationale. Une main tendue ! Mais je serais lui, je regarderais d’abord où je mets les pieds, compte-tenu de la manière dont l’intéressé procède.
Fracture démocratique et fracture sociale.
Si je partage en grande partie l’analyse qu’il fait du résultat du 23 avril qui a vu l’élimination des deux candidats des partis de gouvernement et l’inquiétant score des populistes des deux extrêmes qui ont rassemblé 45% des suffrages, je ne partage pas la conclusion qu’il en tire. L’élimination de Benoit Hamon était largement prévisible tant elle correspond au délitement du PS tout au long du quinquennat avec l’action des frondeurs ; celle de François Fillon a été le résultat d’un coup monté autour de l’ « affaire Pénélope » et en moindre partie de son projet dont la pédagogie n’a pu être faite sereinement. Ainsi l’opération Macron a trouvé un espace politique qu’elle n’aurait jamais dû avoir. C’est le résultat d’un concours de circonstances favorables. Mais, je suis d’accord, c’est bien l’absence catastrophique de résultats du quinquennat Hollande qui fait suite à ceux de celui de Sarkozy, plombés par une crise inouïe dont plus personne ne parle, qui a mis dans la tête de nos concitoyens l’idée d’une incapacité des gouvernants à résoudre leurs difficultés et donné prise aux discours populistes. D’où cette double fracture démocratique et sociale bien compréhensible. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, ce que nous propose pratiquement Christophe Béchu. Contrairement à ce que l’on pense, si les partis peuvent mourir, ils renaissent toujours.
Une UMP bis, mais à gauche.
Au lendemain du 21 avril 2002, nous avions fondé l’UMP, union du RPR et de l’UDF ou rassemblement de la droite et du centre pour contrer la montée du FN et ne pas risquer l’élimination au 1er tour des élections à scrutin majoritaire. L’expérience a-t-elle fonctionné ? Force est de reconnaître que non. Nous avons perdu toutes les élections intermédiaires, à cause du caractère réducteur de l’union sur le plan électoral et la persistance sur son flanc central d’un parti centriste, le Modem, qui a joué constamment au yoyo entre la droite et la gauche. Si nous avons gagné la présidentielle de 2007, c’est en grande partie grâce à l’énergie de Nicolas Sarkozy et au souffle de sa campagne. La suite, on la connait : l’UMP a connu un délitement avec le départ progressif d’une partie des centristes mal à l’aise avec la « droitisation » de la politique présidentielle. Ce que propose Emmanuel Macron procède de la même démarche mais sur un socle largement de gauche. Les mêmes causes provoquent les mêmes effets. On ne tardera pas à voir la nouvelle coalition se déliter dès que les centristes auront des états d’âmes. Avec quand même une différence : un sectarisme inquiétant d’un président narcissique à l’ego pharaonique dont le mauvais traitement infligé à Manuel Valls est l’exemple emblématique. Cela devrait inciter à la prudence en ce qui concerne les actes d’allégeance. Il sera peut-être plus ouvert à ceux qui proviendraient de droite parce qu’il en a besoin aujourd’hui dans son jeu, mais demain ?
L’union nationale sanctionnée par les urnes.
L’union nationale est nécessaire pour relever le pays, on en est bien d’accord. C’est bien de la proposer. Cependant je ne suis pas certain que ce soit le projet du nouveau président dont la principale préoccupation est de dynamiter les partis de gouvernement existants au profit d’un seul : le sien, composé selon ses exigences. Dans ce contexte, la meilleure solution pour imposer l’union nationale, c’est de passer par le suffrage universel. Je persiste à penser que l’union de la droite et du centre ne doit pas céder aux sirènes parce qu’il est de l’intérêt de la France de garder à droite une force démocratique d’alternance autre que le FN qui, s’il se retrouvait seul, deviendrait une option d’alternance. Passer par le suffrage universel, pour les élus qui se proposent d’aider Emmanuel Macron, ce n’est pas du billard à trois bandes, c’est de l’honnêteté démocratique. Si le résultat de la consultation débouche sur la cohabitation, je suis persuadé que la France aura bien plus de chances de résoudre ses problèmes. Si c’est la « République en marche », rien n’empêchera les élus LR de voter les textes de lois qui leur paraîtront utiles, en se gardant la possibilité de les amender ou de proposer d’aller plus loin. S’il n’y a pas de majorité qui se dégage, ce qui est possible aussi, il sera temps alors de négocier avec le Président de la République et son gouvernement un accord de législature sur une plate-forme identifiée. Car cultiver nos différences est bon pour la démocratie, et défendre nos valeurs encore plus. Ce ne sont pas des « chicayas » que d’affirmer que nous ne sommes pas d’accord sur tout et qu’en matière de valeurs, nous n’avons pas tout-à-fait les mêmes ! D’ailleurs nos électeurs ne s’y trompent pas et savent le faire payer le moment venu à ceux qui, top pressés, l’oublieraient.
Manœuvres déloyales du camp Macron
L'exercice de débauchages individuels auquel le camp du Président essaie de se livrer est logique : tous les présidents nouvellement élus ont tenté la manœuvre, à commencer par Nicolas Sarkozy en 2007. Mais les moyens utilisés cette fois-ci sont condamnables. Car c’est à coups d’annonces bidon de ralliements qu’il procède, sous couvert d’une volonté de recomposition du paysage politique qui nécessite de faire voler en miettes les partis traditionnels. Ainsi, Xavier Bertrand qui a pourtant été clair plusieurs fois est toujours présenté comme « premier ministrable ». Bruno Le Maire qui a fait un pas vers « En Marche » n’a pas pour autant postulé pour une investiture pour les législatives et n’a pas fait de déclarations en ce sens. C’est une drôle d'idée, en effet, que d'aller baisser la tête devant le Président, quitter son parti et mettre l'uniforme « En Marche ». Ne soyons pas dupes, ces annonces ne sont pas innocentes : il s’agit de déstabiliser Les Républicains, de créer de la division et de jeter le doute dans l’esprit de son électorat pour le démobiliser. Car pour le camp du nouveau président, le danger est réel : l’union de la droite et du centre LR-UDI pourrait obtenir la majorité à l’Assemblée nationale, les sondages montrent assez bien que l’alliance est au coude-à-coude avec le nouveau parti présidentiel. Pour l’instant, ce qui a réussi avec le PS, qui, il est vrai était déjà en « décomposition » avancée, ne fonctionne pas avec le camp de la droite républicaine. L’aile modérée, Juppé en tête, si elle ne souhaite pas l’affrontement avec Emmanuel Macron, entend pour autant rester fidèle à sa famille politique.
Un programme pour une législature responsable
Les Républicains et l'UDI repartent donc à l’offensive et ont modifié leur projet afin qu'il n'y ait aucune augmentation d'impôts sur le quinquennat. Ils mettent l'accent sur le pouvoir d'achat et étalent leur objectif de réduction des emplois publics. Ils réalisent la synthèse entre le projet Fillon et les propositions des autres candidats à la primaire de la droite, notamment celles d’Alain Juppé, ce qui aurait dû être réalisé pour le 1er tour de la présidentielle. C’est aussi un bon moyen de serrer les rangs face à l’offensive Macron pour faire exploser les partis traditionnels. Les Français peuvent rééquilibrer les choses et nous devons avoir le débat qui n'a pas pu avoir lieu. La France a choisi largement par défaut, mais il y a aussi de l'espoir. L'espoir de faire de la politique autrement, ce qu’on ne voit pas dans la réalité chez Emmanuel Macron. Voter pour une nouvelle majorité, c'est voter pour la clarté, pour une majorité sûre et stable à l'Assemblée. L’union de la droite et du centre peut l'incarner, avec François Baroin et des candidats solides. Il faut dire aux Français: n'ayez pas peur de rééquilibrer les pouvoirs.
Le premier tour de la présidentielle a aussi montré qu'il faut donner au projet porté par François Fillon une base plus élargie. La question, ce n'est pas de lui retirer sa crédibilité économique ni sa puissance régalienne mais c'est de parler à tous les Français, autour de quatre piliers - l'école, l'entreprise, la famille et la laïcité - et d'un contrat de majorité pour les Français. Le projet qui est présenté aux électeurs se recoupe sur bien des points avec les propositions d'Emmanuel Macron : nous sommes Européens et nous voulons plus de sécurité face au terrorisme. Mais la France ne peut pas se permettre de poursuivre une politique de l'ambiguïté et des accords d'appareil après cinq années de François Hollande. Il ne s’agit pas d’être dans une logique d'affrontement, ni dans un combat d'arrière-garde. Il faut donner à la France une nouvelle majorité de droite et du centre avec une vision constructive des choses : il faut que la France réussisse.
Une majorité pour la France
La France mérite le plein-emploi et cela nécessite des transformations profondes. Il faut que les Français puissent dire : les choses vont changer et je vivrai mieux demain. Le projet d’alternance veut apporter de l'espoir et de la cohérence en mettant en avant un certain nombre de mesures sur le pouvoir d'achat des Français tout en conservant la force de la baisse du coût du travail et la compétitivité. Les Français rejettent profondément la hausse des impôts, donc la TVA ne sera pas augmentée, et la défiscalisation des heures supplémentaires est reprise parce que cette mesure est efficace et fait largement consensus. En la matière, on va plus loin qu'Emmanuel Macron puisqu’il est prévu une exonération à la fois sur les cotisations sociales et sur l'impôt sur le revenu. Enfin, le dispositif est complété par une baisse de l'impôt sur le revenu de 10% en abaissant toutes les tranches. La trajectoire budgétaire, qui vise l'équilibre des comptes publics en 2022, reste inchangée : il est toujours prévu de diminuer la dépense publique de 100 milliards sur cinq ans, avec pour objectif de la ramener à 50% du PIB. C'est une question de souveraineté financière. Mais cette fois-ci, le projet privilégie la baisse d'impôt sur le revenu plus simple, plutôt qu'un abattement forfaitaire de cotisations sociales. Ce sont des choix qui favorisent systématiquement le pouvoir d'achat et la compétitivité de notre économie. Enfin on conserve l'objectif de baisse des effectifs des agents publics, à hauteur de 300.000 à la fin du quinquennat pour atteindre les 500.000 en sept ans. Dès la victoire aux législatives, une large consultation sera lancée avec la fonction publique sur les conditions de travail, les modes de rémunération et la nécessaire augmentation du temps de travail afin de parvenir à un pacte de progrès avec les fonctionnaires. Pour le reste, la plate-forme législative reprend le projet initial.
Face à cela, le projet d'Emmanuel Macron prévoit des hausses massives d'impôts. D'abord la CSG, c'est 20 milliards d'euros d'impôts en plus notamment pour les retraités, les indépendants et les fonctionnaires. Reste à voir si pour les salariés cette mesure sera réellement contrebalancée par une baisse de cotisations. Ensuite, sur l'exonération de taxe d'habitation, nous comprenons qu'il prépare à terme la compensation par une hausse d'autres taxes locales. Enfin il prévoit une augmentation des taxes sur les contrats d'assurance-vie. Si on cherche des différences, en voilà !
Cette élection présidentielle laissera à des millions de Français le sentiment amer d’un rendez-vous manqué. La campagne électorale s’est achevée par un débat lamentable, mais a-t-elle vraiment eu lieu ? L’élection d’Emmanuel Macron présente tous les stigmates d’une élection par défaut, elle ne résout rien. D’abord parce qu’il n’a pas été possible de sanctionner le bilan du quinquennat Hollande, ensuite parce que la liste est longue des sujets jamais débattus quand huit candidats « hors système » qui ont frôlé au 1er tour les 50% des suffrages exprimés les escamotent. Or, la campagne présidentielle aurait dû être l’occasion de discuter des problèmes cruciaux auxquels notre pays est confronté et des solutions que nous sommes capables collectivement d’y apporter. Elle s’est conclue par l’affrontement surréaliste entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Toutes les conditions pour un choix par défaut !
Les séductions contradictoires d’Emmanuel Macron.
Le nouveau Président a remporté une élection en évitant de présenter un projet, à quoi il s’est résolu un mois seulement avant le vote, préférant se réfugier dans une stratégie marketing qui lui permettait d’affirmer tout et son contraire à toutes les clientèles possibles au lieu de se soumettre à l’exigence démocratique de clarté et de transparence. La stratégie du « en même temps » qui a scandé sa campagne lui permet de remporter une victoire étonnante, incontestable de légitimité démocratique. Elle risque néanmoins de déboucher sur la colère et la frustration que ses séductions contradictoires ne manqueront pas de susciter quand elles seront confrontées à l’épreuve de la réalité. Ayant réuni 24% du corps électoral du 1er tour, les sondages pour les législatives confirment cette assise étroite : malgré les apparences que le vote par élimination a imposées, il n’y a qu’un quart des Français qui soutiennent sa démarche. La recomposition tant vantée ne serait-elle qu’une illusion d’optique et le fruit d’un concours de circonstances ?
La fin de Mélenchon.
Il sait que c’est fini pour lui, et il enrage. Il voulait sa revanche sur Le Pen, il a failli l’avoir mais le sort en a décidé autrement. Son attitude pour le second tour, en refusant de se prononcer clairement, relève d’une paranoïa autodestructrice puisque le rêve du « grand soir » s’évanouit. L’article de Ruffin dans le Monde de jeudi dernier parle pour lui en une sorte de testament. Candidat de la France insoumise à la députation, le cinéaste publie une lettre ouverte « à un futur président déjà haï ». Ce texte, féroce, mime Marine Le Pen : « Vous êtes haï, vous êtes haï, vous êtes haï (…) Vous portez en vous la guerre sociale comme la nuée porte l’orage. A bon entendeur ». Il représente bel et bien le miroir d’un Jean-Luc Mélenchon qui a constamment refusé de choisir la démocratie contre l’extrême droite, qui n’en finit pas de nourrir contre le résultat du premier tour une aversion très suspecte quant à son respect du suffrage universel : voyait-il dans un éventuel triomphe du Front national un mal plus supportable que la victoire d’Emmanuel Macron ? La prolongation de la France insoumise aux législatives ne pourra qu’accroître la peine (sans jeu de mot).
La Marine s’est noyée toute seule.
Pour le final de cette campagne, le Front National est apparu pour ce qu’il est, une formidable machine à empêcher le redressement de la France. Marine Le Pen avait fait élire Hollande en 2012, elle vient de rééditer son exploit en faisant élire son dauphin, entouré des mêmes conseillers et soutenu essentiellement par une majorité de gauche. Ce parti ne sera jamais qu’une impasse pour les électeurs qui votent pour lui, les condamnant au désespoir politique. Son score d’hier, beaucoup plus défavorable que prévu, est la résultante à la fois d’un programme qui aurait fait de notre pays la risée du monde s’il avait été en passe d’être appliqué et d’une prestation télévisée débilitante la disqualifiant pour longtemps dans l’esprit d’une large partie des Français. Les règlements de comptes dans son parti ne vont pas tarder à commencer et personne à droite et au centre ne se plaindra s’il en sort affaibli. Elle aussi veut continuer le combat… A la différence d’elle et de Mélenchon, Fillon a au moins eu la décence de jeter l’éponge. Mais c’est un vrai démocrate.
Macron pourrait être un bon président.
Le quinquennat d’Emmanuel Macron servira à quelque chose si c’est avec l’union de la droite et du centre qu’il gouverne. Parce qu’il n’y a pas de salut pour la France sans la réforme. Or, ce qui ressort de cet épisode présidentiel, c’est l’énorme aversion pour toute réforme d’une bonne fraction de la population, la moitié du corps électoral, imprégnée du discours populiste. L’élection d’Emmanuel Macron ne résout pas ce mal profond qui ronge notre société, car son projet ne remet pas en cause l’Etat omnipotent, pourtant en faillite latente, et il ne pourra guère compter pour appliquer son programme, sur un soutien solide et cohérent de la gauche qui l’a aidée à gagner. Plus de 60% des Français ne souhaitent pas qu’il ait une majorité absolue à l’Assemblée nationale, cela en dit long sur le malentendu. Il va falloir compter avec cette partie du peuple tentée de recourir à la force, mais aussi avec l’électorat de la droite et du centre qui attend encore l’alternance. Or, c’est avec la droite et le centre que le nouveau Président pourra trouver, dans une cohabitation imposée par le vote et non par les « arrangements », les moyens de mettre en œuvre tous ses projets, avec une majorité cohérente et stable, qui ne le contraindra pas à négocier en permanence tantôt avec une aile droite, tantôt avec une aile gauche. La France doit panser ses plaies, redonner de l’espoir à tous ceux qui sont restés au bord du chemin et qui ont été tentés par les « extrêmes ». Elle ne peut pas passer encore cinq années en atermoiements calamiteux. Le seul moyen d’échapper à l’immobilisme qui conduirait à une victoire populiste dans cinq ans, c’est d’élire une majorité LR-UDI à l’assemblée nationale afin de placer François Baroin à Matignon. Elle y parviendra si elle crée les conditions de l’union nationale qui pourrait sortir le pays de l’ornière. On éviterait ainsi l’instabilité promise par un rassemblement hétéroclite et on fera prévaloir le principe d’alternance qui est la respiration d’une démocratie « normale ».
Un second tour sans candidat c’est toujours compliqué. Car si je suis embarrassé pour dimanche, je sais clairement où je me situerai lundi matin, quelle que soit l’option choisie : dans l’opposition à celui (ou celle) qui sera élu. En attendant, et dans cette perspective, je réfléchis au comportement qui soit le plus utile. Il faut que mon vote soit un acte politique qui serve la cause que je défends. Lequel des deux candidats, sinon les deux, faut-il affaiblir le plus et par quel moyen ? Il y a bien sûr les professeurs de « conduite politique » qui savent dicter le bon choix avec leurs certitudes,… ou leurs intérêts. Tout le monde se croit tenu d’afficher le sien, mais pareille exhibition n’a pas de pouvoir magique. « La France est plus grande que nos divergences », nous dit l’édile local à propos de Macron, certes, mais à voir. Je lui répondrai la semaine prochaine, parce que ça mérite débats et éclaircissements.
L’insuffisance et la vulgarité.
Les Français ne sont pas les Américains. La grande différence, c’est qu’à une élection présidentielle on vote chez nous à 80%, contre un sur deux outre-Atlantique. Même nos concitoyens les plus démunis ont une culture politique et sont capables de discernement. En voulant « casser les codes », Marine Le Pen s’est fourvoyée, elle s’est trompée de pays. Le débat de jeudi dernier a été éclairant et devrait la disqualifier, tant son incompétence et son comportement se sont montrés incompatibles avec la fonction qu’elle brigue. Nous sortons d’un quinquennat avec un Président qui nous a fait honte presque chaque jour, on ne va pas descendre encore plus bas ! Pour autant, le naufrage de la candidate du FN ne guérit pas la France du populisme, même si la nullité de ses remèdes sont apparus au grand jour. Il reste le profond malaise démocratique où il plonge ses racines et puise ses ressources électorales. Sortir de l’Europe et de l’euro, fermer les frontières, se replier sur l’hexagone, le tout exposé dans la confusion, ce serait la catastrophe économique assurée. Comment peut-elle avoir untel déni de la situation réelle du pays, dont les entreprises sont imbriquées dans le tissu serré des accords et des échanges intra européens depuis plus d’un demi-siècle ? Et puis donner les clefs de la République à des gens dont l’attachement aux règles démocratiques est douteux, l’histoire nous a enseignés qu’il ne fallait jamais prendre un tel risque. Attention, je ne mets pas dans le même sac les millions d’électeurs qui expriment leur souffrance d’être délaissés, incompris ou pas écoutés. Donc pas de paranoïa pour autant. Marine Le Pen a tout de même très peu de chance de briser, encore cette fois-ci, le « plafond de verre ».
L’inexpérience et l’incertitude.
Emmanuel Macron n’est pas non plus le sauveur incontesté. 60% de ses électeurs du second tour déclarent voter pour lui par défaut. Il y a de quoi ! Les points d’interrogation à son sujet sont nombreux : expérience politique courte et récente, le renouvellement qu’il appelle de ses vœux se construit sur de vieilles figures racornies et semble prolonger la présidence sortante, ses soutiens hétéroclites (le mot est faible) ne gagent pas d’une stabilité et peuvent même paralyser son action, certaine fêlure psychologique apparue pendant la campagne… Autant de questions qui altèrent la force dont il aura besoin en arrivant à la tête d’un pays au bord de la crise de nerf après une campagne électorale frustrante à bien des égards, avec une population fracturée… De quoi sera fait demain ? Voilà la question que de nombreux Français se posent à son sujet. L’inquiétude ne concerne pas vraiment le résultat de dimanche, mais la suite. La liste des risques est longue pour lesquels ils ne disposent souvent que de réponses floues ou fluctuantes. Le contexte international fait de multiples tensions ajoute au doute. Bref, alors que déjà le troisième tour s’annonce dans les partis, ce quinquennat qui commence devra affronter un pays particulièrement difficile à gouverner. Sera-t-il à la hauteur ? S’ajoute à l’équation, la nécessité de le réussir si on ne veut pas que la prochaine soit la bonne pour le FN.
Résultat des courses.
Est-ce parce que ce cas de figure se présente à moi pour la première fois ou parce que les deux candidats présentent des failles, que c’est si difficile ? Les deux probablement. Trois options s’offrent à mon choix de citoyen, puisqu’il n’est en aucune façon question de déserter les urnes : Le Pen, vote blanc, Macron. Il faut affaiblir Le Pen, ça c’est certain. Plus son score sera faible, plus la droite aura de chances d’élire des députés aux législatives qui suivent, ce serait notre intérêt bien compris. Le vote blanc, même s’il n’est pas compté dans les suffrages exprimés, est un mode d’expression reconnu qui manifeste une forme de choix. Un grand nombre de votes blancs ajoutés aux abstentions est la marque d’une défiance qui n’est pas sans intérêt. Il comporte un risque : il fait baisser le niveau à atteindre en nombre de voix pour la barre des 50%. Trop de votes blancs sont la seule issue pour l’extrême-droite de l’emporter. Voter Macron est probablement ce qui serait le plus prudent, sachant que ça ne sera en aucune manière une adhésion à son projet. Si l’intéressé le pensait, il en aurait la déconvenue très rapidement. Mais en même temps, je n’ai pas envie qu’il fasse un score trop élevé au point qu’il déclenche une vague électorale en sa faveur. Déjà, des sondages fleurissent qui annoncent des nombres de sièges alors que ses candidats ne sont pas désignés, ni en campagne… J’hésite encore. Jusqu’au dernier moment je vais consulter les augures et manier la calculette ! A tous ceux qui sont comme moi, je souhaite bon courage dimanche !
Bon, je n’ai pas eu envie de regarder le débat, j’ai cédé à la « tentation de Venise » sur la 5. Mais ma femme, elle, l’a suivi. Elle m’a raconté, et le peu que j’ai vu avec les « meilleurs moments » qui passent en boucle, j’ai pu me faire une idée. Donc, après une campagne nauséabonde, voilà un débat honteux. On ne peut pas s’en réjouir. Il a été long, brutal, tendu. Emmanuel Macron a plutôt tenu le choc et s'en est à peu près tiré. Incapable de sortir de ses obsessions, Marine Le Pen a fait preuve d'une grande incompétence et d'un manque de travail de fond sur tous les dossiers économiques. Et c’est bien ça le problème !
L’impuissance10
Marine Le Pen abat ses arguments vénéneux, collationnés dans ses nombreuses fiches, en fabriquant chacun de ses sourires, chacune de ses poses, chacune de ses idées, chacune de ses attaques. L’amoncellement d’insultes qu’elle a déversé sur son adversaire, mensonges, propos diffamatoires et fausses nouvelles étroitement mêlés, n’aura convaincu que ceux qui ne demandaient qu’à l’être. Inutile de chercher bien loin : du spectacle avant tout inspiré de Donald Trump. Visiblement, elle sait qu’elle a perdu : il ne s’agissait plus de convaincre, il s’agissait de faire de son rival un monstre par un jeu théâtral au sourire mécanique, au regard impitoyable, bardé de propos de vaudeville, activant les techniques fondées sur l’intimidation et l’avilissement de l’opposant. Marine Le Pen a donné d’elle-même une image à la fois effrayante et déplorable qui en dit long sur ce qu’elle nous réserverait si elle était élue. Sur le fond, pour elle, la souveraineté recouvrée, c’est simple comme le retour au franc : une baguette à 1€ vaudra 1 F ! Par quelle magie ? Elle a la certitude qu’avec une « monnaie commune européenne » (retour à l’ECU), nouvelle panacée frontiste avec le protectionnisme, le chômage de masse et les délocalisations ne seront plus qu’un souvenir. C’est bien l’aggravation de ces maux qui se produira ! Mais sur la dette et les déficits : rien ! Pourtant, si notre souveraineté n’a cessé de s’effilocher en même temps que notre richesse, ce n’est pas à cause de l’euro, mais bien à cause de nos dénis nationaux. On retrouve avec elle le refus de réformer masqué par un report cynique de la facture sur les générations futures ; l’absence de vision réduit l’action politique à un « toujours plus » mortifère pour la compétitivité et l’attractivité ; le manque de courage et de responsabilité est masqué par la diatribe accusant de tous les maux l’Europe, l’immigration ou la mondialisation, sans jamais s’interroger sur les turpitudes de notre « modèle social» qu’elle propose d’aggraver avec son projet démagogique. La France détient les records européens des dépenses publiques et du taux de prélèvements obligatoires, le record mondial des transferts sociaux. Alors, continuons gaiement ! Nos non-choix ont créé un monstre : la dette, symbole emblématique d’une nation en déclin, en perte d’influence et soumise aux contraintes extérieures. Ce contexte ne l’empêche pas d’aligner des dizaines de milliards d’euros de promesses non financées. Sous le retour du franc pointe le choix de l’impuissance « puissance dix » !
L’impuissance tout court.
Entraîné malgré lui dans une bataille grotesque et vulgaire, Emmanuel Macron a réussi à garder son calme et à démonter quelques-unes des accusations lancées contre lui. Mais pas celles qui voulaient démontrer qu’il n’est qu’un héritier du président sortant et de son quinquennat. Face à une adversaire qui tape sans reprendre son souffle, sautillant d’un sujet à l’autre, il tente de dérouler son projet malgré la confusion et le harcèlement. Il passera surtout son temps à récuser les accusations qui se multiplient. L’agacement se lit dans les mimiques, le regard, les « Mme Le Pen » en série… on n’avance guère. On a du mal à discerner la capacité à diriger le pays : s’il a renforcé son image présidentielle c’est parce que son adversaire en jupons a oublié d’en faire son objectif du débat, tout accaparée qu’elle est à détruire son concurrent. La volonté de changer les choses transparait trop peu, ce qui correspond à son projet mollasson qui veut ménager la chèvre et le chou. Lui aussi escamote la dette et les déficits. Etre déterminé ne suffit pas. Aura-t-il l’élan nécessaire après le 7 mai, s’il est élu, pour ensuite remporter les législatives ? Rien n’est moins certain. Comme le dit un ancien collègue ministre : « il a le tort de croire qu’il est un moment isolé de l’histoire politique, sociale, culturelle ; de penser qu’il n’y a rien eu avant lui et qu’il n’y aura rien après ». Un monument de vanité ! Comme pour 60% des Français, il est le candidat le plus proche de mes valeurs, surtout après la démonstration de son opposante, mais je reste sur ma faim. Je suis pour le progrès mais je ne suis pas « progressiste » qui est l’autre nom du « socialisme ». Seule certitude, c'est un homme neuf et jeune, atouts aussi considérables qu'irréfléchis par les temps qui courent, qui confond encore arrogance et autorité. J’ai passé l’âge d’avoir la passion du nouveau pour le nouveau, du produit parce que c’est la mode. D’ailleurs la cohorte de vieux rabougris qui le soutiennent jette un doute sur la réalité de cette nouveauté. En résumé, l’impuissance des cinq dernières années l’accompagne de son ombre tutélaire. Macron, c’est l’impuissance qui continue !
Deux formes d’impuissance ne font pas de la France une puissance européenne. Ce deuxième tour est bien un choix « par défaut » !
Marine Le Pen a affirmé qu’on paierait notre baguette de pain en nouveaux Francs très rapidement, réitérant sa volonté de revenir à la monnaie nationale. J’ai entendu Florian Philipot disserter sur la dévaluation qui l’accompagnerait, autour de 20%, en comparaison avec la Livre après le Brexit. Là-dessus est intervenu un accord avec Nicolas Dupont Aignan dans les clauses duquel la candidate FN renoncerait à sortir de l’Euro… tout en sortant de l’Europe. Difficile d’y comprendre quelque chose. Toujours est-il qu’il faut savoir exactement à quoi on s’expose.
Et d’abord comment se fait la valeur d’une monnaie ?
Jusqu'au 15 août 1971 et l'annonce de la fin de la convertibilité du dollar en or par le Président américain Richard Nixon, l'or était au centre du système monétaire international. Chaque monnaie avait donc une définition de sa valeur en poids d’or fin. C’était le système dit de Bretton Woods. Depuis, nos devises-papier (dollars, euros, yen) ne sont plus convertibles en or et leur valeur dépend uniquement de la confiance que nous leurs accordons. Si nous perdons confiance dans nos devises, elles retournent à leur valeur intrinsèque, la valeur du papier sur lequel sont imprimés nos billets. Comme disait Voltaire en 1729 : « Toutes les monnaies de papier retournent à leur valeur intrinsèque – ZÉRO. » Les billets ne représentent qu'une petite fraction de la monnaie en circulation. La quasi-totalité est en fait de la monnaie scripturale, les dépôts bancaires, des lignes de compte dans des systèmes informatiques. Notre monnaie est dématérialisée et n'a aucune valeur intrinsèque. Ainsi, le dollar américain, monnaie de réserve internationale, a déjà perdu 99% de son pouvoir d'achat par rapport à l'or. La valeur de la plupart des grandes monnaies (les plus utilisées pour le commerce et la finance) - comme le dollar américain, l’euro, le yen japonais ou la livre sterling - dépend du prix du marché. Le cours de l’euro en dollar, du dollar en euro, de l’euro en yen, du yen en dollar, etc. varie en permanence, au gré des transactions réalisées par les opérateurs dans les salles de marchés (des banques ou des bourses). La valeur d’une monnaie repose donc sur la confiance que l’on accorde à un pays, sur l’importance de sa richesse, sa stabilité, sa croissance économique et sa puissance stratégique. Pour nous, ce n’est pas la France, mais la zone euro qui est prise en compte. Si un pays a, par exemple, de forts déficits commerciaux (flux de marchandises) et/ou de sa balance des paiements (flux de capitaux), cela pèse sur la valeur de sa monnaie, qui, normalement, se déprécie. Enfin, les banques centrales (Banque centrale européenne, Réserve fédérale américaine, Banque du Japon…) - qui émettent les monnaies et fixent le niveau des taux d’intérêt à court terme - peuvent influencer le marché, par exemple lorsqu’elles trouvent que la spéculation va trop loin à la hausse ou à la baisse. Les appréciations publiques émises par les responsables des banques centrales sont prises très au sérieux par les investisseurs, car elles peuvent annoncer une inflexion - à la hausse ou à la baisse - du loyer de l’argent.
Quel rapport entre l’euro et le Franc ?
La valeur de l’Euro est un taux de conversion et non un taux de change comme avec les autres valeurs monétaires mondiales. La valeur de ce taux de conversion a été fixée avec un système de pondération en fonction de l’importance économique des pays membres de l’Union Economique et Monétaire (UEM) multiplié par le taux de change international des différentes monnaies des pays concernés au 1er janvier 1999. Le cours du dollar a joué un rôle essentiel pour évaluer la pondération des cours nationaux. De cette manière, les organismes financiers internationaux ont donc réussi à convertir de manière équitable les valeurs monétaires nationales pour les 11 pays concernés avec les valeurs suivantes : Allemagne = 1,95583 DEM, Autriche = 13,7603 ATS, Belgique = 40,3399 BEF, Espagne = 166,386 ESP, France = 6,55957 FRF, Italie = 1936,27 ITL, etc… Si le taux de conversion de l’Euro ne peut varier à l’intérieur des pays de l’UEM, cette monnaie s’échange depuis le 1er janvier 1999 avec les autres monnaies internationales. La valeur de la monnaie qui circule en France actuellement tient compte non pas de la situation économique réelle du pays, mais de celle de l’Euroland, ce qui constitue une sorte de bouclier, car, compte tenu que nous sommes à la traine de l’Europe pour nos déficits et l’énormité de notre dette, avec un commerce extérieur largement déficitaire, il y a belle lurette que nous aurions connu plusieurs dévaluations. En fait, nous sommes à l’abri de la prospérité allemande, pour faire court. Sortir de l’euro, c’est prendre le risque d’une chute brutale de la confiance qui fait aujourd’hui la stabilité de notre monnaie. 1F = 1€, c’est tout simplement un énorme mensonge, car c’est impossible à réaliser.
Pourtant la banque de France a des réserves d’or !
La France détient la 4ème réserve mondiale d’or : plus de la moitié du bas de laine national, près de 100 milliards d’euros, est constitué d’or pur. Le stock d’or présent dans les coffres de la Banque de France n’a pas beaucoup varié et se situe toujours aux alentours de 2 435 tonnes, constituant ainsi la 4ème réserve de métal jaune au monde après celles des États‑Unis, de l’Allemagne et de l’Italie. L'or est une valeur refuge, comme réserve de valeur, il contribue à garantir la crédibilité monétaire. C'est surtout, aujourd’hui, un actif de diversification qui permet de réduire l'exposition au risque de change du dollar, car une part importante des réserves françaises est en dollars. Néanmoins, en cas de faillite « systémique » ces quelques 100 milliards d’euros ne pèseraient pas grand-chose face à nos 2 200 milliards d’euros de dette. La mondialisation et la déréglementation du secteur bancaire, autorisant des instruments financiers tels que les produits dérivés, ont créé un système tellement complexe et interconnecté que la perte de confiance dans le système monétaire pourrait entraîner un effondrement économique généralisé. En 2008 nous avons assisté au début de cette mécanique, et les banquiers centraux ont préféré « sauver » le système en injectant des milliers de milliards de nouvelles liquidités dans l'économie, créant encore plus de dette. Ils n'ont fait que déplacer le problème un peu plus loin. Et le risque est aujourd'hui encore plus important. On imagine ce qui se passerait si la sortie du Franc entraînait l’effondrement de l’euro … Ce n’est pas seulement la France qui plongerait dans une effroyable crise.
Historiquement, toutes les expériences de monnaies-papier, sans exception, se sont terminées par le même résultat, la perte totale de leur pouvoir d'achat. Marine Le Pen nous y précipiterait à coup sûr, plus vite que prévu !
Cet entre-deux tours est intéressant tant il révèle de traits du caractère des deux protagonistes qui prétendent prendre la tête de notre pays. Le choix par défaut est déjà difficile, leur comportement ne simplifie pas la tâche. Voter Le Pen, Macron, s’abstenir ? Quand on regarde la répartition que Opinionway observe chez les électeurs de François Fillon : 43% Macron, 28% abstention, 29% Le Pen, on mesure combien tous les goûts sont dans la nature. Les prises de positions des ténors du parti en reflètent parfaitement le kaléidoscope. Inutile donc de jeter la pierre aux uns ou aux autres. D’ailleurs la position officielle du parti Les Républicains est on ne peut plus claire à défaut d’être explicite : « ni abstention, ni Le Pen ». Ensuite chacun fait selon sa conscience et ce qui lui parait le mieux dans cette étrange situation, que l’on doit, ne l’oublions pas, à une supercherie –Macron serait l’alternance- et à une machination pour éliminer l’union de la droite et du centre. Je continue de penser que la « recomposition » macronienne dont on nous rebat les oreilles depuis le 23 avril ne tient pas la route et est superficielle. L’Union de la droite et du centre peut encore avoir le dernier mot en imposant l’alternance aux législatives.
Quand Marine tente de cacher Le Pen.
Avec Marine, les coups « populistes » n’ont pas de limite, on l’a vu avec l’opération « Whirlpool » où elle a passé dix minutes au milieu des ouvriers à faire des selfies et à leur dire « je suis avec vous » puis est repartie sans proposer aucune solution. Qu’importe, les images ont fait le tour des médias. Moins réussie a été la sortie en mer, où elle s’est ridiculisée à force de vouloir faire « petit peuple ». Il n’empêche, il parait qu’elle fait une bonne campagne. Néanmoins, son appel direct aux électeurs de Mélenchon en dit long : même programme, même combat, ça peut donc marcher. Et comme le Méluche n’a pas donné de consignes à ses « insoumis » -logique, non ?-, elle pense y trouver un vivier et récupérer des suffrages pour compenser le barrage qu’on lui oppose par ailleurs. Au passage, on remarquera la similitude de comportement entre Mélenchon et l’extrême gauche allemande qui avait refusé de choisir entre Hitler et les sociaux-démocrates. Dernier coup, le ralliement de Dupont Aignan. On comprend mieux son attitude, à celui-là, il roulait pour Marine ! Elle voulait pêcher du gros, elle n’a au bout de sa ligne que du menu fretin : pensez donc, le DPA a fait 1 700 00 voix dont seulement 37% voteront Le Pen. Il ne sera probablement pas premier ministre et il vient de tuer son maigre parti qui part en brioche après son « accord de gouvernement » avec l’extrême-droite. Au moins, au passage, a-t-il obtenu que MLP renonce à sa sortie de l’euro, à laquelle les Français sont très majoritairement hostile, encore que le discours sur ce sujet restât étonnamment confus et que le reste du programme y conduise inéluctablement. Donc pas rassurant pour autant. Surtout, n’oublions jamais, que derrière Marine, il y a toujours une Le Pen qui guette sa proie avec les mêmes idées : la création d’un « ordre des journalistes » devrait rappeler des souvenirs de mise au pas… Quant à son « Etat-stratège » c’est la version polie de l’Etat fasciste qui contrôle tout.
Quand sous le matamore perce l’apprenti Erdogan.
Emmanuel Macron clôt une semaine en demi-teinte par une longue interview au journal « Le Figaro ». Défié sur le terrain chez Whirlpool, il s’en est finalement à peu près sorti grâce à sa capacité de baratin phénoménale. On retiendra surtout son égocentrisme exacerbé qui s’est exprimé à deux reprises dans son discours du soir du 1er tour et dans celui de Lille : cet homme à un problème d’affirmation du moi qui confond autorité et hurlements hystériques. Ce petit monsieur serait-il un apprenti Erdogan ? Il croit être le Messie et avoir, avec 24% des suffrages, réalisé la « recomposition » du paysage politique, alors qu’il a principalement profité d’une situation inédite, à savoir la faillite d’un quinquennat et le retrait du sortant, couplée à un coup d’état institutionnel visant Fillon. Ce qu’il décrit dans le Figaro est explicite : il compte sur le débauchage pour réaliser sa majorité présidentielle et sur l’effet de souffle de son élection. Un peu présomptueux quand on sait que 43% de ses électeurs du 1er tour ont voté pour lui « par défaut », principalement en raison des deux primaires à droite et à gauche qui ont désigné des candidats décalés par rapport au centre de gravité de leur parti. Ces voix ne demanderont qu’à revenir vers leur préférence originelle si on leur en offre l’opportunité. Sa vraie base électorale se situe donc autour de 12-13% des exprimés, soit un peu plus de 5 millions de voix (sur 47 millions d’inscrits) : il lui reste beaucoup de chemin pour élargir. Ses multiples non-dits, la clique de technocrates qui l’entoure venue en droite ligne des officines de « conseils du gouvernement » -Pisani-Ferry en tête-, altèrent singulièrement son discours sur l’alternance et le changement. Comment fera-t-il 15 milliards d’économies supplémentaires sinon en augmentant le nombre des emplois publics « non remplacés », surtout s’il garde la même durée hebdomadaire du travail. Il ment beaucoup par omission. Enfin ses propos sur François Baroin sont indécents. Il voudrait jeter les voix des républicains dans l’urne Le Pen qu’il ne s’y prendrait pas mieux. La recomposition qu’il propose est un marché de dupes, avec un cheval de gauche, une alouette de droite et quelques étourneaux du centre, et sans garantie de stabilité !
Quand viser la cohabitation sert l’intérêt des Français.
Merci à François Fillon pour son courage et sa ténacité. Il n’a certes pas démérité et je souhaite que la justice mette en évidence son innocence. L’Union LR-UDI tient bon, Eric Woerth s’est mis au travail pour mettre au point la plate-forme législative à partir du programme présidentiel. Il s’agit de s’adresser davantage aux Français que de parler de la France, cette entité abstraite pour beaucoup de nos compatriotes. Passé le 2nd tour, il faudra se déployer à nouveau pour réussir à dégager une majorité de la droite et du centre et assurer la vraie alternance : celle qui relèvera le pays, le sortira de l’endettement, offrira à tous les Français et aux jeunes en particulier, un emploi, rétablira l’autorité de l’Etat et restaurera son prestige international. Imposer la cohabitation, c’est répondre à l’intérêt des Français. Nous avons une génération politique de renouvellement avec François Baroin, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Bruno Retailleau, … dont les talents valent bien le ramassis poussif qui s’est aggloméré à Emmanuel Macron. Il n’y a que l’union de la droite et du centre qui puisse donner une majorité stable. Les projections que tentent les instituts de sondages à partir du vote du 23 avril sont nécessairement fausses parce que le vote du mois de juin se fera sur des bases complètement différentes. Plus le FN sera affaibli, plus l’union LR-UDI aura de chances, quant à la gauche, elle sera profondément divisée entre les Macroniens, les PS et les « insoumis ».
De quoi voir la vie en … bleu !
Le choix par défaut
En éliminant François Fillon dès le premier tour, les Français ont tourné le dos à la raison. La logique du déni l’a emporté. Au premier tour on choisit, au second, on élimine. Cet adage bien connu s’applique pour une fois à l’électorat de la droite républicaine qui découvre que c’est bien compliqué à réaliser. Ne comptez pas sur moi pour vous donner un avis. Je sais ce que je vais faire, mais c’est un choix personnel. Certains suivront les consignes données dès le soir du 1er tour par François Fillon approuvé par un certain nombre de personnalités, d’autres, en colère contre les turpitudes assénées à leur candidat, choisiront de se venger en suivant les indications d’autres leaders, ou décideront de camper sur l’Aventin en allant à la pêche. Les arguments des uns et des autres ont leur logique, il est donc difficile de s’y retrouver. Alors, chacun n’en fera qu’à sa tête comme si l’élection n’engageait pas vraiment l’avenir du pays et la suite, le troisième tour, celui des législatives. La différence entre l’électeur de base et le ténor du parti, c’est l’analyse politique qui conduit ce dernier à la décision de raison qui permet d’envisager la suite. La politique n’est qu’une suite de rendez-vous qu’il faut gérer séparément les uns des autres et qui n’exclut pas le calcul. La vraie question, à laquelle Nicolas Sarkozy a certainement tenté de répondre, c’est : « Qu’est-ce qui est le mieux si on veut avoir une chance de remporter les législatives qui suivent ? ». On connait la suite. Mais l’important, quel que soit le choix de chacun, c’est de se retrouver ensemble pour l’élection suivante.
La soif d’alternance est toujours là
Le vote sanction, qui participe de la tradition de toute élection, pour une fois n’a pas pu s’exprimer du fait du renoncement de Hollande à se représenter. Les électeurs qui voulaient avant tout rejeter le bilan du quinquennat n’ont pas pu le faire. D’autant plus que les candidats qui auraient pu le porter s’en sont habilement défaussés, Macron parce qu’il a quitté le gouvernement avant la fin du mandat, Hamon parce qu’il faisait partie des « frondeurs ». Cela explique que la campagne n’a pas trouvé de vraie ligne directrice. Et contre toute attente, le vote-sanction s’est retourné contre Fillon en raison des « affaires » qu’on lui a imputées et dont les médias se sont emparés. Le vote d’espoir qu’il aurait pu représenter s’est alors décalé sur un autre candidat, plus inattendu en raison de son programme archaïque, Jean-Luc Mélenchon. Mais ce que montrent les études d’opinion, c’est que les Français, quel que soit le candidat élu, sont majoritaires à penser que la situation du pays ne s’améliorera pas. Ils sont partagés entre la colère d’une partie du pays en faveur de Marine Le Pen, la déception de l’électorat de gauche qui a bénéficié à Jean-Luc Mélenchon, et tous ceux qui étaient à la recherche d’un renouvellement qui a permis le succès d’Emmanuel Macron. Mais la soif d’alternance est toujours là. Aucun des candidats n’en était porteur, excepté François Fillon. Elle est elle aussi « en souffrance ». L’offre du second tour ne permettra pas de l’assouvir.
Le paysage politique à quatre
Il y a aujourd’hui quatre France : celle des métropoles, plutôt aisée et assez jeune qui a voté Macron, celle des diplômés, des retraités et des catholiques s’est prononcée en faveur de Fillon, une troisième, celle des banlieues, populaire et jeune a penché pour Mélenchon, et enfin celle, populaire, des zones rurales et des petites villes qui a davantage profité à Marine Le Pen. Ces quatre tendances ne s’agrègent pas pour former deux blocs clairement définis et le clivage auquel on assiste pour le 2nd tour entre mondialiste-européiste et national-patriotique est une caricature. Cela laisse des opportunités de recomposition pour les législatives. Si le PS sort étrillé de son incapacité à se positionner, la droite républicaine et le centre n’a pas connu une défaite si humiliante qu’elle en soit désarçonnée. Au contraire, les circonstances consolideraient plutôt son électorat prêt à en découdre à la première occasion. Car, la caractéristique du succès de Macron c’est de reposer sur une ambiguïté et une mosaïque qui rendent très friables ses positions : le gros de ses voix vient de chez Hollande (13 pts), auquel s’ajoutent celles de chez Bayrou (4 pts), et de chez Sarkozy (5 pts), par rapport au vote de 2012. Entre peur de Mélenchon et trouble sur le vote Fillon, Macron a bénéficié du vote utile pour 45% de ses électeurs. Enfin, le vote Le Pen est très en retrait des attentes et des résultats pronostiqués il y a encore peu. Des résultats en baisse même dans des fiefs comme Béziers (- 17%) ou Hénin-Beaumont (- 13%). Les explications sont multiples à commencer par la concurrence de Mélenchon qui a pu trouver à cette occasion une revanche sur 2012, avec la France insoumise. Son programme économique a dissuadé un grand nombre d’électeurs traditionnels de la droite de franchir le Rubicon. C’est un affaiblissement que sa présence au 2nd tour ne comble pas complètement. En effet, sa capacité à faire élire un grand nombre de députés s’avère altérée et sa base électorale pour gagner le 7 mai est beaucoup trop faible pour qu’elle ait une vraie chance.
Penser aux législatives n’est pas illégitime
Pour les Républicains, une victoire aux législatives, dans ce contexte, devient, contrairement à l’habitude, une perspective envisageable. On voit bien que les électeurs pourront avoir en juin des motivations différentes. Par exemple, nombre d’entre eux qui ont été détournés de Fillon pour des raisons de morale, n’auront aucune peine à revenir à leur candidat local, d’autant plus s’il est député sortant. D’ailleurs c’est bien pour ça que Macron fait des pieds et des mains pour débaucher des ténors dans les rangs LR. Il sent bien où est le danger qui pourrait le priver d’une majorité à lui pour gouverner. Et en attendant, il est obligé de différer ses investitures pour ménager d’éventuels sortants PS « macrompatibles ». La supercherie sera alors évidente : il n'incarne pas une vraie alternance. Car dans les circonscriptions, ses candidats, pour la plupart inconnus, vont se retrouver confrontés à un sortant PS et un mélenchoniste le couteau entre les dents. A droite, les candidats LR, investis depuis longtemps sont déjà sur le terrain et devraient arriver devant le FN dans de nombreuses circonscriptions, surtout si Marine Le Pen a été battue. De ce point de vue, si Macron n’est pas la solution, la solution passe par Macron. CQFD. Une revanche de la droite est tout à fait possible ! On assistera alors au transfert du pouvoir politique du Président de la République au Parlement, processus déjà engagé par l’insignifiance de Hollande. La raison triomphera alors !
C’est à dessein que je reprends le titre de cette chanson écrite en 1886 par Jean-Baptiste Clément, et fortement associée à la Commune de Paris. D’abord pour saluer le score mémorable de Mélenchon, ça vaut bien un petit coup de chapeau, sans pour autant adhérer aux idées du tribun. Mais surtout, je le détourne pour rappeler à nos amis de la droite et du centre que le mois de juin pourra être celui « des cerises », c’est-à-dire de la récolte, si on sait rester unis et offensifs.
Où va-t-on ?
Dimanche dernier, la France s’est probablement donné un président de la République avec un résultat de premier tour marqué par la dispersion, qui ne marque aucun engouement, aucune adhésion populaire. Aucun candidat n’a franchi la barre des 25% : cela montre bien la désorientation d’un peuple fracturé. Dans moins de quinze jours, sauf surprise, c’est donc un homme de 39 ans qui devrait prendre en main les destinées du pays, avec peu d’expérience de l’Etat, encore moins de la vie politique, n’ayant de sa vie jamais été confronté au suffrage universel, crédité d’un mince bagage fourni par son passage au pouvoir, et qui semble de prime abord, dépourvu de vision historique. Idole pour l’instant du monde médiatique, il doit son succès à un effet de mode qui aura une fin, avant de se transformer, au fil des déceptions qui ne manqueront pas d’arriver, en mise à mort rituelle. J’en fais le pari. Mais je ne peux pas croire que les Français aient voulu prolonger, à travers lui, le mandat de François Hollande et ça fait cher payé le visage nouveau ! Il n’a pas d’orientation politique précise ni de projet clair, encore moins de force politique structurée susceptible de lui fournir une majorité stable : voilà qui offre une occasion inespérée pour une « renaissance ». Une vraie !
Sortir du piège surréaliste du 2ème tour.
Mais d’abord, il faut sortir du piège surréaliste du second tour. Le 21ème siècle a fait irruption dans nos mœurs politiques de la façon la plus effroyable : puissance de la propagande médiatique, triomphe des scandales et de la polémique, instantanéité des informations vraies ou fausses, délires des réseaux sociaux… On s’étonnera ensuite qu’il en résulte une forme d’indifférence née de la confusion des idées. La campagne débouche sur une désintégration de la vie politique française telle qu’on la connaissait. Pour la première fois depuis le début de la Vème République, la droite n’a pas de représentant au second tour. Elle est balayée avec 20% des voix alors qu’elle disposait d’un boulevard après cinq ans d’opposition. Le parti socialiste et ses alliés écologiques, eux, se ridiculisent en n’atteignant même pas 7%. Le communisme qu’on croyait moribond renait avec les accents d’un démagogue admirateur des dictatures gauchistes sud-américaines. Contrairement aux idées reçues largement véhiculées, cette élection ne marque pas de poussée irrésistible de l’extrême droite, un temps surestimée par la faible participation aux élections intermédiaires. Le score de Marine Le Pen paraît même dérisoire au regard des prophéties sondagières annoncées depuis des mois. A la faveur de la confusion, les jours à venir vont voir leur lot de migrations des éternels assoiffés de pouvoir vers les mangeoires qui paraissent plus prometteuses. Le second tour annoncé n’est pas le pire cas de figure que nous pouvions imaginer, mais il n’en est pas loin : nous sombrons dans un affrontement idéologique stupide et caricatural entre « mondialisme » et « nationalisme » alors que la France aurait tant besoin de sérieux, d’un vrai gouvernement, d’action et de réforme.
Rendez-vous en juin !
L’élimination de François Fillon dans les conditions que l’on sait mérite bien une revanche, dans un pays qu’on dit majoritairement de droite. Ce que nous montre, en effet, ce premier tour, c’est que le pouvoir présidentiel est moribond. Il a été anéanti par une présidence « normale jusqu’à l’insignifiance », suivie d’une élection noyée par des candidatures improbables jusqu’à la caricature. Il y a toujours eu un candidat folklorique, de Marcel Barbu à Marcilhacy, mais rarement autant de plaisantins comme en 2017. Et pour les principaux candidats, tout a été faussé : entre un « parvenu préfabriqué » et un tribun sorti directement du 19ème siècle hormis son hologramme, il était difficile de faire ressortir l‘étoffe de chef d’Etat d’un Fillon qu’on a pris soin de dégrader à coups d’accusations malfaisantes. Il nous faudra donc attendre qu’une grande figure digne de ce nom réapparaisse pour que le pouvoir présidentiel reprenne du lustre. Mais aujourd’hui, il est, de fait, anéanti. Et ce n’est pas en projetant dans le fauteuil un candidat marqué par l’inconsistance politique que la fonction va reprendre tout son poids.
Profitons de ce concours de circonstances. Dans ce contexte, c’est l’Assemblée nationale qui peut incarner la souveraineté, elle a le pouvoir de faire la loi, d’imposer des réformes et une politique. C’est d’elle que procède le gouvernement qu’elle est chargée de contrôler. C’est à nous, la droite et le centre, de proposer la vraie alternance. Tout peut commencer avec les élections législatives de juin en permettant l’élection d’une grande vague bleue, que rien ni personne ne pourra empêcher si nous savons montrer le cap et désigner un chef pour l’orchestrer. Nous avons une génération d’hommes politiques suffisamment neufs pour incarner le renouveau avec les Baroin, Wauquiez, Retailleau, Bertrand… Et la victoire est possible, car le vote aux législatives est infiniment plus difficile à manipuler par les médias sur un scrutin réparti en 577 circonscriptions avec des candidats déjà en campagne dont beaucoup sont bien implantés. Le vrai grand rendez-vous démocratique sera celui de juin. Ceux qui veulent sauver le pays doivent impérativement se mobiliser et saisir cette occasion inespérée de bousculer le cours des choses.
La machination a fonctionné
François Fillon a été éliminé, de peu, mais c’est malheureusement la réalité. Malgré une campagne active et ses efforts redoublés, il n’a pas pu retrouver son image de candidat intègre. L’idée qu’il puisse être un voleur et un corrompu a détourné vers d’autres candidats une petite partie de son électorat, celle qui fait la différence. J’ai espéré jusqu’au bout qu’il relèverait le défi. Je n’ai jamais douté et je reste persuadé que la droite reste majoritaire dans le pays. Cette défaite est douloureuse parce qu’elle est sans appel. Pourtant, je ne lui jette pas la pierre : si la défaite est d’abord celle de l’homme, c’est aussi une défaite collective. Remercions au passage, Nicolas Dupont-Aignan qui, en privant François Fillon des deux ou trois point qui lui ont manqué, s’est tiré une balle dans le pied en faisant perdre son camp au nom de je ne sais quel « gaullisme » intransigeant. Ma consolation, c’est que n’ayant pas fait 5%, il ne sera pas remboursé de sa campagne. Mais surtout je veux saluer ici la cohésion dont ont fait preuve les dirigeants de la droite et du centre au cours de ce premier tour, remercier Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, et tous ceux qui se sont démenés pour animer dans toute la France des réunions. Et que surtout, ceux qui ont ajouté à la confusion en se retirant sur leur Aventin ne viennent pas donner des leçons aujourd’hui ! Enfin, je veux saluer le courage et la dignité dont François Fillon a fait preuve. Je lui garde toute mon estime et lui témoigne mon amitié.
La gauche et la droite, ce n’est pas la même chose
Dans la défaite de François Fillon, il y a aussi, pour une part, son projet qui a pu être jugé trop exigeant par un électorat plus difficile à convaincre et drogué aux promesses illusoires. C’est une leçon à retenir. Les médias ne se sont pas privés de le présenter comme une « violence » et beaucoup d’électrices ou d’électeurs ont pu reculer devant les « sacrifices » qu’on leur promettait, oubliant la réalité. Il n’empêche ! C’est le freluquet sans expérience, préfabriqué par la gauche bobo, qui a toutes les chances de l’emporter dans quinze jours. Il y a bien sûr des Républicains qui vont se venger en votant pour Le Pen, mais la marche paraît trop haute pour que la patronne du FN puisse la franchir. On s’apercevra rapidement que le mélange des genres au sein d’ « En Marche » ne fonctionne pas. Car la droite et la gauche, c’est comme l’eau et l’huile, on peut secouer tant qu’on veut, ça ne se mélange pas et il y en a toujours une qui couvre l’autre au final. Avec un tel mouvement, passée l’ivresse de la victoire, les difficultés se traduiront rapidement par une France ingouvernable. Ce n’est pas avec eux que la France pourra se redresser. Et puisque Macron se dit aussi de droite, prenons-le au mot en lui imposant de gouverner avec elle !
Cap sur les législatives
Car, pour moi, désormais, la priorité est que la droite et le centre restent unis. Aucun responsable politique de droite ne doit céder aux sirènes de l’opportunisme et c’est bel et bien en restant rassemblés et en défendant notre projet circonscription par circonscription aux élections législatives, que nous participerons au redressement du pays. Rien n’est vraiment perdu. Il est possible d’imposer une cohabitation. Nous avons 200 députés sortants et 377 autres candidats investis déjà en campagne. L’électorat que les « affaires » ont détourné de notre candidat aura ainsi l’occasion de revenir dans le giron de la droite et du centre pour assurer la « vraie alternance ». Il en va du redressement et du renouveau de la France.