PERIPETIES POST-ELECTORALES
22 juin 2017
La grande lessive.
Élu dimanche dernier, Richard Ferrand est exfiltré du gouvernement pour être candidat à la présidence du groupe REM à l’Assemblée. Ministre de la Défense, Sylvie Goulard démissionne pour assurer sa défense dans l’affaire des emplois fictifs du MoDem. Président du MoDem, François Bayrou, jusque-là imperturbable est contraint de suivre la même démarche, et Marielle de Sarnez aussi. Le Président est évidemment à la manœuvre. Il ne peut se permettre d’entamer sa mandature avec des brebis poursuivies. Richard Ferrand n’aura pas de mal à être élu à la tête du groupe REM : il en a été le grand organisateur. Le poste est moins exposé qu’au gouvernement si des suites judiciaires survenaient. Il a affirmé que, s’il était sollicité par la justice, il répondrait à ses questions et ne recourrait pas à l’immunité parlementaire. En attendant le bourreau n’a pas voulu être trop sévère avec celui à qui il doit beaucoup.
Bayrou voulait laver « plus blanc ».
Le cas de Sylvie Goulard, tant vantée pour ses nombreuses compétences, est plus obscur. Elle semble avoir été incitée à la démission par la haute idée qu’elle se fait du respect de l’éthique en politique et s’est sacrifiée sur un autel que ses collègues du MoDem voulaient ignorer. Mme Goulard n’est pas plus dans le collimateur de la justice que Marielle de Sarnez ou François Bayrou. Ce dernier avait affirmé, plutôt hypocritement, que Sylvie Goulard avait pris une décision « personnelle ». Jusqu’au moment où la position est apparue intenable. En effet, du ministre le plus en vue au député le plus anonyme, tout le monde doit s’appliquer les principes contenus dans la loi de moralisation publique que le garde des Sceaux venait de présenter en conseil des ministres. Sinon, l’accusation de duplicité allait enfler jusqu’à gêner l’action du pouvoir. Sa défense met en avance des réflexions qu’il n’a pas eues au temps de l’affaire Fillon. Il est ainsi puni de sa malveillance. Il n’avait pas prévu qu’à force de vouloir « laver plus blanc » c’est lui qui se retrouverait dans la lessiveuse !
Les LR « supplétifs ».
Les médias font grand cas de la scission du groupe Les Républicains parce qu’une poignée de députés a formé avec les élus UDI un groupe qui se veut « constructif ». Je n’ai pas trouvé dans les propos de Franck Riester chez Calvi, hier soir, de grande différence de stratégie avec Les Républicains. C’est donc une démarche curieuse dont la motivation est purement politicienne, guidée par on ne sait trop quelle soif d’exister. La composition du nouveau gouvernement montre qu’ils ne sont même pas pris en compte par l’exécutif : des supplétifs d’une majorité qui n’a même pas besoin d’eux, des « allongés » qui s’appuient sur un discours creux, voilà ce qu’ils sont. Car le « ni droite, ni gauche » est une supercherie soutenue par une petite poignée d’électeurs bobos. Le concept ne bénéficie d’aucun soutien populaire comme le démontre la participation électorale dont il ne parle jamais. Macron n’a pas besoin d’eux car ils n’ont rien à lui apporter. Ils affaiblissent l’opposition républicaine et du coup, font le jeu du FN. Quant au Premier Ministre, leur appui sera dérisoire, lui qui est déjà « allongé » devant le Président avec l’obligation d’avoir des conseillers communs avec l’Elysée : on voit tout de suite qui mènera la politique du gouvernement. C’est un Premier Ministre sous tutelle. Si c’est ça la nouvelle politique !
L’opposition républicaine est une nécessité.
Les élections ont donné une large majorité au Président. Va-t-on laisser à la gauche insoumise de Mélenchon et à quelques élus FN avec Le Pen en tête, la possibilité d’occuper toute la place de l’opposition au nouveau gouvernement ? Ce serait un jeu dangereux dans le contexte de désaveu démocratique que la France traverse. L’Assemblée a besoin d’une respiration démocratique qui ne peut venir que de débats avec une opposition responsable attachée aux institutions. Le fait que le gouvernement ait un premier Ministre issu de la droite ne change rien au projet qu’il doit appliquer : on sait qu’il est insuffisant sur bien des points pour redresser le pays et plein de contradictions. Sa réussite est aléatoire et on connait la versatilité des Français. Le groupe Les Républicains est le seul à incarner une force de propositions pour améliorer les textes et le moment venu, une alternance crédible.
Attention aux extrêmes.
Car les extrêmes ont le triomphe facile alors que leur marge de manoeuvre à l’Assemblée est à peu près nulle. Le Front national, qui tente de cacher ses plaies que sont le découragement de Marine Le Pen et les querelles internes, clame que ses huit députés feront le travail de 80. On peut toujours compter sur eux pour démolir. Plus agressive encore, la position des « Insoumis », pour qui le résultat des élections législatives n’a pas la moindre importance et qui réaffirment leur vocation, la manifestation dans la rue, comme moyen principal et même unique, d’obtenir les mesures sociales qu’ils exigent. Pour eux, le fonctionnement de la démocratie ne serait qu’un miroir aux alouettes et ce que l’on n’obtient pas dans les urnes, on peut aller le chercher par la force. Avec la « loi travail » l’été pourrait bien être plus animé que prévu !
S'agissant des supplétifs - "constructifs" auto-proclamés, en fait des arrivistes qui ont tenté d'aller sans succès - Bêchu en tête - à la soupe macronienne, citons le Général de Gaulle pendant sa traversée du désert, il y a déjà un certain nombre d'années: « Nos rangs se sont éclaircis. Et bien! Nous y voyons plus clair ! »
Rédigé par : Nano | 23 juin 2017 à 01:14
S'agissant des supplétifs - "constructifs" auto-proclamés, en fait des arrivistes qui ont tenté d'aller sans succès - Bêchu en tête - à la soupe macronienne, citons le Général de Gaulle pendant sa traversée du désert, il y a déjà un certain nombre d'années: « Nos rangs se sont éclaircis. Et bien! Nous y voyons plus clair ! »
Rédigé par : Nano | 23 juin 2017 à 01:14
S'agissant des supplétifs - "constructifs" auto-proclamés, en fait des arrivistes qui ont tenté d'aller sans succès - Bêchu en tête - à la soupe macronienne, citons le Général de Gaulle pendant sa traversée du désert, il y a déjà un certain nombre d'années: « Nos rangs se sont éclaircis. Et bien! Nous y voyons plus clair ! »
Rédigé par : Nano | 23 juin 2017 à 01:14
NANO je vous rejoins à 100%. Forcément dépité par la tournure des événements à la présidentielle et aux législatives, j'ai quand même décidé de reprendre ma carte au LR. Ma motivation : montrer à ces destructeurs et aux arrivistes passés au gouvernement que la droite n'est pas morte, que nos valeurs sont les bonnes et que surtout je veux retrouver une COHESION sans les fauteurs de trouble même s'ils sont haut placés y compris à la mairie d'Angers ou ailleurs. La France mérite mieux que ces égoïstes du moment. Mon premier tract je l'ai mis dans une boîte aux lettres à l'âge 11 ans et je n'ai jamais cessé depuis. Mon second garçon s'appelle CHARLES..... La France, j'y crois c'est mon ADN. De Gaulle disait : quand je m'analyse, je m'inquiète, quand je me compare, je me tranquilise......
Rédigé par : Richard VIAU | 23 juin 2017 à 16:20
Cher Monsieur Viau
Au secours la quatrième république revient et l'émiettement parlementaire !
Huit groupes parlementaires dont 4 de Centre Gauche :
- UDI-LR constructifs, présidé par le franc-Macron Solère
- MoDem,
- LREM
- et Radicaux-Divers Gauche progressiste !
Décidément le Général de Gaulle doit se retourner dans sa tombe !
C'est l'éternel rêve des centristes de Gauche et de Droite : Créer des groupuscules capables d'être de toutes les majorités dans le seul but de se voir attribuer des postes de ministres !
La soupe, toujours la soupe!
Le pauvre Général, avec l'accumulation des aberrations institutionnelles que subit la Vème république depuis 30 ans a du se transformer de derviche tourneur!
http://lelab.europe1.fr/falorni-annonce-avoir-reuni-plus-dune-vingtaine-de-deputes-autour-de-valls-3371594
Rédigé par : Nano | 26 juin 2017 à 20:45