OU EST L’INTERET DE LA FRANCE ?
11 mai 2017
Christophe Béchu, Sénateur-Maire d’Angers a publié une tribune le 5 mai dernier dans le Figaro, stipulant que « l’intérêt de la France est plus grand que nos divergences » (avec Emmanuel Macron). Il estime que le nouveau président élu doit s’allier avec la droite pour réaliser un gouvernement d’union nationale. Une main tendue ! Mais je serais lui, je regarderais d’abord où je mets les pieds, compte-tenu de la manière dont l’intéressé procède.
Fracture démocratique et fracture sociale.
Si je partage en grande partie l’analyse qu’il fait du résultat du 23 avril qui a vu l’élimination des deux candidats des partis de gouvernement et l’inquiétant score des populistes des deux extrêmes qui ont rassemblé 45% des suffrages, je ne partage pas la conclusion qu’il en tire. L’élimination de Benoit Hamon était largement prévisible tant elle correspond au délitement du PS tout au long du quinquennat avec l’action des frondeurs ; celle de François Fillon a été le résultat d’un coup monté autour de l’ « affaire Pénélope » et en moindre partie de son projet dont la pédagogie n’a pu être faite sereinement. Ainsi l’opération Macron a trouvé un espace politique qu’elle n’aurait jamais dû avoir. C’est le résultat d’un concours de circonstances favorables. Mais, je suis d’accord, c’est bien l’absence catastrophique de résultats du quinquennat Hollande qui fait suite à ceux de celui de Sarkozy, plombés par une crise inouïe dont plus personne ne parle, qui a mis dans la tête de nos concitoyens l’idée d’une incapacité des gouvernants à résoudre leurs difficultés et donné prise aux discours populistes. D’où cette double fracture démocratique et sociale bien compréhensible. Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, ce que nous propose pratiquement Christophe Béchu. Contrairement à ce que l’on pense, si les partis peuvent mourir, ils renaissent toujours.
Une UMP bis, mais à gauche.
Au lendemain du 21 avril 2002, nous avions fondé l’UMP, union du RPR et de l’UDF ou rassemblement de la droite et du centre pour contrer la montée du FN et ne pas risquer l’élimination au 1er tour des élections à scrutin majoritaire. L’expérience a-t-elle fonctionné ? Force est de reconnaître que non. Nous avons perdu toutes les élections intermédiaires, à cause du caractère réducteur de l’union sur le plan électoral et la persistance sur son flanc central d’un parti centriste, le Modem, qui a joué constamment au yoyo entre la droite et la gauche. Si nous avons gagné la présidentielle de 2007, c’est en grande partie grâce à l’énergie de Nicolas Sarkozy et au souffle de sa campagne. La suite, on la connait : l’UMP a connu un délitement avec le départ progressif d’une partie des centristes mal à l’aise avec la « droitisation » de la politique présidentielle. Ce que propose Emmanuel Macron procède de la même démarche mais sur un socle largement de gauche. Les mêmes causes provoquent les mêmes effets. On ne tardera pas à voir la nouvelle coalition se déliter dès que les centristes auront des états d’âmes. Avec quand même une différence : un sectarisme inquiétant d’un président narcissique à l’ego pharaonique dont le mauvais traitement infligé à Manuel Valls est l’exemple emblématique. Cela devrait inciter à la prudence en ce qui concerne les actes d’allégeance. Il sera peut-être plus ouvert à ceux qui proviendraient de droite parce qu’il en a besoin aujourd’hui dans son jeu, mais demain ?
L’union nationale sanctionnée par les urnes.
L’union nationale est nécessaire pour relever le pays, on en est bien d’accord. C’est bien de la proposer. Cependant je ne suis pas certain que ce soit le projet du nouveau président dont la principale préoccupation est de dynamiter les partis de gouvernement existants au profit d’un seul : le sien, composé selon ses exigences. Dans ce contexte, la meilleure solution pour imposer l’union nationale, c’est de passer par le suffrage universel. Je persiste à penser que l’union de la droite et du centre ne doit pas céder aux sirènes parce qu’il est de l’intérêt de la France de garder à droite une force démocratique d’alternance autre que le FN qui, s’il se retrouvait seul, deviendrait une option d’alternance. Passer par le suffrage universel, pour les élus qui se proposent d’aider Emmanuel Macron, ce n’est pas du billard à trois bandes, c’est de l’honnêteté démocratique. Si le résultat de la consultation débouche sur la cohabitation, je suis persuadé que la France aura bien plus de chances de résoudre ses problèmes. Si c’est la « République en marche », rien n’empêchera les élus LR de voter les textes de lois qui leur paraîtront utiles, en se gardant la possibilité de les amender ou de proposer d’aller plus loin. S’il n’y a pas de majorité qui se dégage, ce qui est possible aussi, il sera temps alors de négocier avec le Président de la République et son gouvernement un accord de législature sur une plate-forme identifiée. Car cultiver nos différences est bon pour la démocratie, et défendre nos valeurs encore plus. Ce ne sont pas des « chicayas » que d’affirmer que nous ne sommes pas d’accord sur tout et qu’en matière de valeurs, nous n’avons pas tout-à-fait les mêmes ! D’ailleurs nos électeurs ne s’y trompent pas et savent le faire payer le moment venu à ceux qui, top pressés, l’oublieraient.
L'ambitieux Béchu - qui ne rêve que d'être ministre depuis des années - et qui est prêt à trahir - toute honte bue - le serment de la primaire et à quitter sa famille politique pour aller à la soupe servie par Macron et obtenir ainsi un marocain ministériel - se trompe lourdement !
Il a tout faut sur le plan historique et institutionnel!
La théorie de Béchu ne résiste pas un seul instant à l'examen !
Il confond une grande coalition à l'allemande CDU CSU SPD - et l'Union Nationale qui devrait rassembler le Front de Gauche, Les Républicains , En marche et le Front National, soit les quatre grande Forces politiques de cette France éclatée que nous laissera Hollande !
Le Général de Gaulle - dans des circonstances exceptionnelles de la reconstruction d'après-guerre - avait fait l'Union Nationale dans un gouvernement provisoire avec des ministres communistes !
Or il m'étonnerait que Béchu siège autour de la table du conseil des ministres - présidée par Macron - avec Marine Le Pen et Mélenchon !
Béchu sera sans doute ministre et la mairie d'Angers n'aura été qu'une étape et un marchepied pour nourrir son ambition dévorante ! ...
Sa tribune n'avait d'autre but que de préparer les esprits à sa trahison !
Tous les participants de la primaire de la Droite et du centre, qui, après avoir été battus ou vu leur candidat être battu, aigris par leur défaite ou celle de leur champion, se précipitent dans le camp adverse sous prétexte qu'il est vainqueur. Ce sont des ambitieux sans foi ni loi et ils déshonorent la politique! Toutefois leur comportement opportuniste aura tué le système de la primaire qui nous avait été vendu comme la panacée pour désigner un candidat. C'est un mauvais système qui exacerbe les divisions au lieu de rassembler, les mauvais perdants trahissant leurs engagements pour passer - avec armes et bagages - au camp adverse ! En outre, il n'a pas échappé à la sagacité des Français que les deux finalistes de la présidentielle, ont été tous les deux candidats hors système des primaires. Le système des primaires est donc mort ! Messieurs Lemaire, Philippe & Béchu auront été ses fossoyeurs !
Rédigé par : lamerie | 11 mai 2017 à 20:14