LA FACTURE !
16 mai 2017
Je ne digère pas les comportements de certains, je préfère parler d’autre chose. Il vaut mieux laisser refroidir pour parler sans passion des « ralliements ».
La bonne nouvelle c’est quand même qu’on ne verra plus le pingouin nous faire honte à chaque sortie par son accoutrement ou un quolibet mal venu. Mais il a laissé une ardoise qu’il va bien falloir assumer.
Petit rappel pour mémoire.
L’échec de François Hollande est sans appel en termes de croissance, de compétitivité et d’emploi. La France, coupée de la relance par le choc fiscal de 2012 ne profite pas vraiment de l’amélioration de la situation économique tant dans le monde (3,5%) qu’en Europe (1,7%) où se poursuit une reprise lente mais solide. Notre pays a été relégué à la 28ème position mondiale en terme de PIB par habitant et 63% de la population a vu ses revenus baisser ou stagner. Le sortant laisse à son successeur une sacrée facture de plusieurs milliards d’euros. Ainsi de nombreuses décisions votées à l’automne dernier ne prendront effet que dans un an, c’est le cas du relèvement du taux du crédit d’impôt compétitivité qui coûtera un milliard d’euros, de la décision de dégeler le point d’indice des fonctionnaires, des primes pour les enseignants… sans parler des crédits débloqués pour résoudre la crise en Guyane. Le déficit public est encore à 3,4%, et il sera encore au moins à 2,8% à la fin de cette année, selon le plan gouvernemental mais plus vraisemblablement autour de 3,2- 3,3% en réalité. La dette a continué de progresser pour atteindre 2 400 milliards d’euros. Presque 100% du PIB. La courbe des finances publiques n’a été tenue qu’au prix de deux négociations successives avec nos partenaires européens qui ont autorisé la France à déroger au calendrier sur lequel elle s’était initialement engagée. On se rappellera que le pingouin s’était engagé à ramener les finances publiques à l’équilibre à la fin de son mandat : on en est bien loin, il s’en faut de quelques 90 milliards d’euros. Mais à part ça, il parait qu’il a rendu la maison « en ordre » !
Le casse-tête pour ToutenMacron.
Après moi le déluge ! Le nouveau président devra faire avec un tel bilan et en plus une surestimation des recettes, des dépenses non prises en compte, des sous-budgétisations récurrentes. La croissance ne sera que de 1,5% cette année, prévision très optimiste de Sapin-les-bas-roses. Le taux des prélèvements obligatoires est scotché à 44,3%, malgré les milliards d’euros de baisse d’impôts votés. Et évidemment le chômage est à 10% à la fin 2016, et il devrait peu baisser cette année malgré l’amélioration de la conjoncture. Comment le nouveau venu va-t-il s’y prendre pour faire passer les déficits sous la barre des 3% du PIB, et y rester, alors « qu’en même temps » il devra réaliser des baisses de prélèvement pour les particuliers comme pour les entreprises, et atteindre 60 milliards d’économies à l’horizon 2022. Prudent, il a décidé de repousser l’ajustement budgétaire traditionnel dé début de quinquennat de juillet à … plus tard. Il n’échappera pourtant pas à la nécessité de réduire les dépenses de l’Etat de 1,5 milliards d’euros pour rester dans les clous cette année, comme son prédécesseur s’y est engagé. A lui, par contre, de choisir les ministères qui seront mis à la diète. Et puis l’attendent tous les arbitrages liés au financement de ses (trop) nombreuses promesses de campagne : exonération de la taxe d’habitation sur trois ans, baisse de l’impôt sur les sociétés, suppression partielle de l’ISF… Il devra s’atteler à la transformation du CICE en baisse de charges pérenne et à la suppression des cotisations d’assurance-maladie et chômage des salariés, mesure centrale dans son programme en faveur du pouvoir d’achat. La hausse décriée de la CSG (près de 20 milliards d’euros attendus) devrait figurer aussi au budget de la « sécu ». Et il faudra encore trouver les moyens pour mettre en place le plan d’investissements de 50 milliards et amorcer le plan de suppressions de postes de fonctionnaires, 120 000 prévus qui devront forcément être augmentés depuis que les économies à réaliser ont été portées à 75 milliards en cours de campagne. Dans ces conditions, on ne sera pas étonné que Bruxelles mette la pression sur la France, lanterne rouge de la zone euro. Quand on sait que le déficit extérieur français a doublé en 2016, à 16 milliards d’euros !!! C’est dire si Emmanuel Macron n’a aucune marge de manoeuvre.
Comme dit l’autre, il a fait rêver les Français avec sa campagne christique à paillettes, dans le déni le plus complet. La réalité va rapidement se rappeler à son bon souvenir ! Et le rêve de s’évanouir ! Ah mais non, suis-je bête ! Les Français ont élu un Messie. On saura rapidement s’il peut multiplier les euros comme Jésus les petits pains.
ça fait du bien... c'est déjà ça.
Rédigé par : Richard VIAU | 17 mai 2017 à 14:48