HISTOIRE

LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

A l'invitation de

Daniel Houlle, Président de "débats et convergences"

Paul Jeanneteau, député de Maine-et-Loire

 

En prélude à la journée internationale du 25 novembre

 REUNION-DEBAT :

«LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES »

 avec :

Brigitte ANGIBAUD, Procureure de la République                                                

Roselyne BIENVENU, Juriste spécialisée en victimologie 

Clotilde ROUGE-MAILLART, responsable du service de médecine légale au CHU d’Angers

 

JEUDI 24 NOVEMBRE 2011 à 20h30

Salle Plantagenet

Siege Social du Crédit Agricole

Bd Pierre de Coubertin - Angers

Attention, en raison du nombre de places limité à 234, merci de vous inscrire par Mél. à : [email protected] ou Tél. au : 02 41 87 42 41

 


HEU-REUX !

 

Les Français ne sont pas malheureux ! voilà une bonne nouvelle !

Quand on leur demande de noter de zéro à dix leur satisfaction « dans la vie qu'ils mènent actuellement », la moyenne de leurs réponses est de sept sur dix. Quatorze sur vingt annoncent : « Mention bien » et 92% des répondants attribuent une note de satisfaction supérieure ou égale à cinq. On a beau retourner le chiffre dans tous les sens, il est incroyablement bon. Surtout dans un pays qui traverse la plus grave crise économique depuis près d'un siècle, censément en proie au déclin, peuplé de râleurs notoires qui viennent d'acheter plus de 2 millions d'exemplaires du livret de Stéphane Hessel : « Indignez-vous ! ». On peine à y croire et la tentation est grande de crier à la manipulation en remettant en cause le chiffre. Mais il vient de l'Insee qui a posé la question l'an dernier à 25.000 personnes.

Avant même la santé, le travail et la famille, les conditions de vie matérielles pèsent davantage sur le bonheur. Le dicton « l'argent ne fait pas le bonheur » ne relèverait que du mythe, puisque plus le niveau de vie progresse, plus les Français sont heureux. Les consommateurs les plus modestes évaluent leur bonheur à 6 en moyenne sur une échelle de 0 à 10, quand les plus aisés juge le leur en moyenne à 7,8. Ce sont les Français âgés entre 45 et 49 ans qui seraient les plus sévères sur leur bonheur, évalué à 7,1 en moyenne. "Cette courbe de satisfaction, dans la première partie du cycle de vie, ressemble à un "U" : élevée dans la jeunesse, elle baisse autour de 40 ans pour remonter ensuite jusqu'à 70 ans" analyse l'institut national de la statistique. Et d'ajouter "le niveau de vie est maximal peu avant 60 ans, après que les enfants sont partis et avant le passage à la retraite, mais pas la satisfaction dans la vie qui atteint un pic ensuite".

Les conditions de vie matérielles apparaissent donc comme les principaux freins au bonheur. Cela concerne des contraintes budgétaires, des retards de paiement, des restrictions de consommation ou encore des difficultés de logement. Si la santé, le travail et la famille sont des éléments entrant en ligne de compte, d'autres facteurs sont importants pour évaluer si les Français sont heureux dans la vie. Les habitants des communes rurales déclarent ainsi un niveau de satisfaction moyen de 7,4, contre 7,1 pour ceux des grandes agglomérations de province. L'Insee précise que la population parisienne se situe à une position intermédiaire.

Et côté travail ? L’idée qui court est que les conditions de travail sont devenues insupportables : stress, productivité, gestion de la ressource humaine « inhumaine », …. suicides, etc. Eh bien 75 % des employés français sont heureux au travail contre 69 % en septembre 2010. C’est le résultat du 7e baromètre du bonheur au travail réalisé par Opinionway pour 20minutes.fr. Trois Français sur quatre se disent heureux au travail et apprécient leurs collègues, même si la moitié d’entre eux estime avoir vu leur charge et leur rythme de travail augmenter à l’inverse de leur salaire qui, lui, n’a pas bougé. Ils sont en manque de valorisation financière. On note une stagnation des salaires pour 58 % des interrogés et une baisse de sept points du nombre d’employés ayant bénéficié d’une prime ou d’un intéressement.

Les Français consultés sont majoritairement très insatisfaits par la politique de l’emploi du gouvernement. 78 % la trouve inadaptée au contexte de la crise et 88 % inefficace. François Hollande est à 40 % désigné comme le meilleur candidat à la présidentielle pour mener une politique efficace contre le chômage, devant Martine Aubry (35 %) et Nicolas Sarkozy (17 %). Mais 67 % n’ont « confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour faire baisser le chômage ».

Ces études rejoignent un constat souvent dressé par les sociologues : les Français sont pessimistes sur leur sort collectif mais optimistes sur leur vie personnelle. La vraie nouveauté est ailleurs. Elle est dans le fait qu'en France comme dans beaucoup d'autres pays, deux ans après le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, les statisticiens multiplient les travaux et les projets pour mieux saisir, au-delà du PIB, notre bien-être. Les enquêtes sur le ressenti subjectif des individus en font partie.. Avec ces indicateurs, les dirigeants des pays pourront « s'assurer que le gouvernement centre bien son action sur la qualité de la vie autant que sur la croissance économique », selon les mots du Premier ministre britannique, David Cameron. Il pourra ainsi mieux cibler ses dépenses. En ce temps de disette budgétaire, il est peut-être urgent de donner plus d'argent aux statisticiens.

C’est peut-être pour ça que François Hollande a choisi de faire rêver les Français…


SOCIALISME ET PAUVRETE

 

Sdf

Les Français les plus pauvres s’appauvrissent et les Français les plus riches s’enrichissent : Dieu sait qu’on nous rebat les oreilles avec ce constat publié par un rapport de l’INSEE qui concerne les revenus de 2009. La campagne médiatique bien orchestrée, a fait mouche dans un pays où l’égalitarisme est synonyme de progrès social, et où envie et jalousie sont des vertus majeures. Les Français sont naturellement conduits à penser que c’est la politique « ultra-libérale » suivie depuis 2002 qui est la cause de cette situation insupportable.

La pauvreté augmente avec le chômage.

C’est bien vrai que la pauvreté augmente avec le chômage : voilà un des rares arguments pertinents de la campagne misérabiliste. Mais il faudrait aussi se demander d’où vient le chômage.

En dehors de ce que l’on appelle le « chômage progrès » qui accompagne la croissance et la redistribution de la main d’œuvre qu’elle exige, il y a bien un « chômage-refus » qui est lié à la rigidité du marché du travail. Dans un cas il y a changement d’emploi – ce qui prend un délai de quelques semaines-, dans l’autre,  il y a absence de création d’emploi – ce qui peut durer des années-. Il y a donc deux types de chômage : le chômage « frictionnel » qui touche 3 à 4% de la population active qui dure trois mois en moyenne, et le chômage « structurel » qui peut durer de un à deux ans voire davantage.

Le traitement social du chômage n’est pas le meilleur remède.

Il se trouve que les socialistes keynésiens ont inventé le chômage « conjoncturel », lié aux crises du capitalisme, et qui appelle l’intervention du gouvernement sous forme de dépenses publiques. Toutes ces politiques de relance ont toujours et partout échoué. On dit moins qu’elles entraînent à coup sûr une montée du chômage, parce que pendant ce temps, les causes structurelles du chômage ne sont pas attaquées. Pire même les charges sociales, fiscales, syndicales, financières, qui en résultent découragent la création d’emplois  qui empêchent les entreprises d’augmenter voire même de conserver leurs effectifs.

Cette situation dure en France depuis un demi-siècle au moins, en dépit de quelques réactions éphémères. Le gouvernement actuel ne fait donc pas de l’ultra-libéralisme, puisqu’il s’inscrit dans cette logique d’intervention. Et c’est vrai qu’au fil du temps les contraintes sur l’emploi n’ont cessé de s’alourdir : un droit du travail qui crée la rigidité, des syndicats rarement constructifs, une fiscalité pénalisant souvent la réussite, l’épargne,  l’actionnariat, et enfin et non le moindre des charges sociales lourdes nées du système de Sécurité Sociale. On pourrait sortir de ce carcan en rendant aux salariés les plus pauvres le pouvoir d’achat qui leur est confisqué par toutes ces cotisations. Facile à dire et surtout très risqué.

 On est toujours le pauvre de quelqu’un.

Les socialistes préfèrent parler précarité, pénibilité, et geindre sur le malheur des classes laborieuses, et n’ont qu’un remède à proposer : « il faut faire payer les riches ». La traque aux riches trouve un nouvel aliment dans les statistiques publiées par l’INSEE. Or ces statistiques ne disent pas grand-chose de significatif. D’une part, elles prouvent que les écarts de revenus se sont réduits et non pas accrus, au cours des quarante dernières années. D’autre part, le « seuil de pauvreté » qui est la valeur de revenu égale à la moitié de la médiane, augmente avec la croissance du revenu global : la médiane ne se déplace pas vers le bas et la classe moyenne n’a pas disparu. Enfin, la mesure des revenus les plus faibles comme les plus élevés est très incertaine, surestimant ou sous-estimant les uns ou les autres.

Il y aura toujours des écarts de revenus. Les régimes communistes avaient leur nomenklatura tandis que le peuple mourait de faim. On sera toujours le pauvre ou le riche de quelqu’un d’autre.

Depuis 2007, le gouvernement s’est attaché, à travers les réformes et la révision des politiques publiques, à rendre plus performants les services tout en contenant les dépenses publiques. Mais alléger le fardeau des prélèvements est une tâche de longue haleine, rendue plus difficile par les crises successives qui s’abattent sur notre pays sans qu’il en soit en rien responsable. Il faut de la persévérance et de la continuité. En attendant que ces politiques portent tous leurs fruits, il faut bien faire en sorte que les plus défavorisés ne soient pas abandonnés sur le bord du chemin.

Il faut relancer l’ascenseur social.

Il faut en même temps se préoccuper de relancer  la promotion sociale, c’est-à-dire la possibilité pour le pauvre de devenir riche. Ce n’est pas en pénalisant le riche qu’on élimine le pauvre, sauf à rendre tout le monde pauvre. Ce qui est en panne, en France, c’est l’ascenseur social. Les causes en sont multiples, à commencer par le culte de l’égalitarisme niveleur en pratique dans le système éducatif, premier échelon de l’ascension sociale.

A quelques mois de l’élection présidentielle et au moment où le PS vient de choisir son candidat, la conclusion est simple : refusons le socialisme qui crée la pauvreté durable et confirmons la seule politique de justice : reconnaître les mérites, les efforts et les talents, et permettre à chacun d’aller au plus haut de ce qu’il peut faire. Le progrès social naît de la liberté.

-       C’est le socialisme qui crée la pauvreté durable.

-       Les inégalités sociales ne se sont pas accentuées en France.

-       L’égalité sociale n’est pas un progrès.

-       Le progrès nait de la promotion sociale.

 


LES ELECTEURS CENTRISTES EXISTENT-ILS ENCORE ?

 

Logo MODEM  Logo Parti Radical  Logo_NouveauCentre  Logo-alliance-centriste

Il en est des électorats comme de la vie : ils sont mortels. Ainsi, l’électorat du parti communiste s’est réduit à peau de chagrin avec la disparition des « cols bleus », c’est-à-dire de la classe ouvrière dans notre société robotisée. N’ayant pas su s’adapter à temps, il n’a pas su capter la partie des « cols blancs » qui constituent la base des employés du tertiaire.

Du MRP au CDS et à l'UDF.

On peut imaginer qu’il en est de même pour l’électorat dit du « Centre ». Ses gros bataillons étaient historiquement composés des électeurs catholiques  qui se retrouvaient au sein du MRP au lendemain de la 2ème guerre mondiale. Ils alimentaient le scénario de la « troisième voie » entre la gauche socialiste et communiste et la droite conservatrice et gaulliste. Il survécut sous la Vème République avec le parti démocrate-chrétien qui changea plusieurs fois d’appellation, et évolua en « démocratie sociale » avec le CDS. Le projet de « personnalisme communautaire », inspiré d’Emmanuel Mounier, restait imprégné de philosophie chrétienne : c’était le parti de jean Lecanuet. Mais déjà son influence déclinait en potentiel de voix, c’est ce qui conduisit Giscard à fédérer les différents courants modérés qui se situaient entre la gauche et la droite pour tenter de consolider  un bloc central au sein de l’UDF.

"chaque fois que je vais à l’enterrement, je perds un électeur".

Le drame, c’est que les églises se vidant, et les électeurs centristes mortels, cet électorat a fondu. Il a longtemps résisté dans l’ouest catholique, mais, comme disait Hubert Grimault, « chaque fois que je vais à l’enterrement, je perds un électeur ». la déchristianisation n’a pas permis de le remplacer. La création de l’UMP s’est en partie appuyée sur ce constat. La persistance de François Bayrou à vouloir le maintenir en vie  a surtout contribué à faire battre les candidats UMP avec un discours radical d’opposition, dès les régionales de 2004, sans en tirer vraiment profit pour lui-même. La création du Modem et son score de 2007 sont des trompe-l’œil. Les leaders charismatiques de l’ex-UDF ont fui son « hypercentrisme », contribuant à éclater l’offre politique centriste  en une mosaïque de groupuscules illisibles, véritable coup de grâce pour un électorat déjà réduit. D’autant plus que François Bayrou avait bénéficié d’un report de voix de gens de gauche qui ne voulaient pas voter pour Ségolène Royal ; la présidentielle terminée, ils sont retournés à leur vote traditionnel sur les candidats du PS. Ainsi s’expliquent les mauvais résultats du Modem aux dernières élections. Ainsi s’explique aussi l’échec de Jean-Louis Borloo et de son ARES. 

Mais alors où sont passés les centristes ?  

Il est facile de constater que les partis qui subsistent : Parti Radical, Nouveau Centre, alliance centriste, Parti Démocrate-Chrétien de Christine Boutin, Modem, Cap 21, ne captent qu’une frange minime des électeurs et rassemblent des effectifs d’adhérents bien maigres. Ils n’existent que par la volonté de quelques notables. Les électeurs sont donc allés ailleurs : beaucoup ont été captés par les mouvements écologistes et l’erreur des verts est d’avoir choisi la voie du repli sectaire avec Eva Joly. D’autres ont été tentés par la gauche gestionnaire, notamment dans nos villes. De fait, le PS est devenu un parti de notables bobos dont l’électorat modéré constitue un élément du socle.

Le centre de conviction a fait place à un vote de posture.

Le positionnement au centre est donc devenu plus une posture conjoncturelle qu’un vrai choix politique reposant sur une vision philosophique ou sociétale. Il est possible que si le candidat de gauche est obligé de se gauchir davantage à cause du poids de Montebourg dans la primaire, et les Verts adoptant des positions plus gauchistes qu’écologiques, s’ouvre à nouveau un boulevard à François Bayrou, qui gagnerait encore une fois son pari. Et sa "compatibilité" avec Manuel Valls n'est pas un hasard : il s'agit de capter les orphelins du 1er tour de la primaire. Ce serait quand même un score obtenu plus par dépit que par adhésion et qui serait, comme en 2007, sans lendemain, et probablement sans en atteindre les mêmes sommets.

Raison de plus pour l’UMP de s’organiser pour élargir son offre vers le centre.

 


SOURIEZ, C’EST L’ETE !

 

Moules-frites 2 
 

AUJOURD’HUI, C’EST MOULES-FRITES…

Les terrasses des brasseries ne désemplissent pas à l’heure des repas. Il faut même faire la queue et souvent attendre après une table qui se libère. Pizzerias ou restaurants, tous proposent en exergue le plat le plus consommé pendant les vacances : « les moules-frites » avec un prix sans appel comme prix d’appel autour de 10€, plus ou moins quelques centimes. C’est que la concurrence fait rage, bien que le trop plein soit garanti.

Qu’est-ce qui peut bien pousser le vacancier, autochtone ou outre-manchot, teuton et autre parpaillot des Flandres à venir au restaurant pour consommer un plat aussi banal, importé de nos contrées nordiques où il est la référence. Il est à la gastronomie lilloise ce que la mogette est à la Vendée. Mais ici, sur la carte, point de mogettes. C’est pourtant bon avec une saucisse ou sur une tartine de pain grillé. Et puis il y a le jambon cru et les fruits de mer, le poisson… Les produits locaux ne manquent pas qui pourraient faire le bonheur d’une carte ou de menus plus typés. J’exagère, tout cela existe, mais le prix n’est pas le même. Et visiblement, le touriste en villégiature dans les hôtels de plein air est plutôt de la catégorie « fauché » ou « radinoche », à moins qu’il ne dépense en faux-frais les économies de l’année. Les moules-frites ont donc la primeur.

Pour le marmiton qui les prépare c’est que du bonheur ! D’abord, les moules de bouchots viennent du coin, de la baie de l’Aiguillon, tristement célèbre depuis Cynthia. Quelques minutes pour les faire s’ouvrir, un poil de vin blanc ou de sauce à la crème allégée préparée d’avance et c’est prêt. Le convive aura en plus le sentiment d’en avoir pour son argent : un bon kilo servi dans une énorme assiette à double compartiment, dont le second est empli de frites surgelées croustillantes à souhait. Rapport qualité-prix imbattable… surtout pour celui qui les sert ! C’est le plat qui laisse sans aucun doute le plus de marge. Et comme pour les artichauts, si le volume servi est impressionnant, les coquilles vides qui remplissent le plat posé à côté pour les réceptionner ne l’est pas moins. En y réfléchissant bien, le différentiel entre les deux, c’est ce qu’on a mangé… Heuruesement, il y a les frites pour remplir l'estomac, c'est à ça qu'elles servent.

Pourquoi va-t-on au restaurant consommer à prix d’or un mets que l’on peut très bien réaliser à peu de frais et facilement chez soi ? Parce qu’en vacances, les folies sont permises et qu’il faut bien se « faire un p’tit resto » pour le plaisir de la sortie. Au fond, ce n’est pas la partie « menu » la plus importante, mais plutôt le fait de s’asseoir à une table et de commander un plat, de prendre une bière ou un verre de rosé, voire même une glace en dessert, bonheur suprême. Sauf que la coupe de glace coûte à elle seule le prix du repas !

Sauf que la table est toute petite, qu’il y a un brouhaha d’enfer, qu’il faudra faire fissa pour libérer la place à ceux qui patientent, après avoir attendu interminablement que l’assiette convoitée parvienne jusqu’à vous.

Restons Zen, c’est les vacances, après tout !

 


SOURIEZ, C’EST L’ETE !

 

Plage-cannes 
 

IL PLEUT SUR LA COTE.

Qui a dit que l’été serait chaud et sec ? Les nombreux vacanciers qui l’ont cru et qui ont choisi la côte vendéenne pour leur temps de repos annuel doivent maudire les prévisionnistes. Ce mois de juillet est tout simplement calamiteux. Il pleut, il pleut, il pleut : il n’arrête pas de pleuvoir et le soleil s’est fait rare. Que faire des journées par un tel temps de chien, qui plus est avec des températures de Toussaint, dans un camp dit « d’hôtellerie de plein air » ? Tourner en rond n’est pas la solution. Ceux qui ont une tente peuvent plier bagages. Mais ceux qui ont loué au prix fort les bungalows sont prisonniers. Ce n’est pas pour rien que le camping s’appelle « les sables d’or »…

La plage est quasi déserte. Sur le port les couples ont encore les bermudas, mais on sent bien que la polaire qui couvre le haut du corps ne réussit pas à réchauffer le bas. Ils errent, les bras ballants entre deux averses et se réfugient sous les terrasses des brasseries quand la pluie revient. Tout a été fait pour les accueillir et tenter de les protéger des intempéries, avec l’espoir de les garder plus longtemps à consommer, à grand renfort de bâches plastiques transparentes. Certains ont même installé un chauffage pour dégourdir l’atmosphère. Et la rendre plus… chaleureuse. Les boissons chaudes remplacent les bières bien fraîches et les sodas.

Le rayon « glaces » du marchand est au chômage, mais celui-ci a la parade : il a sorti les moules à gaufres et le tourniquet à chichis tourne à plein rendement. La saison sera bonne quand même. Surtout avec les 2 cl de Nutella à 0,50€ le supplément !

Même par mauvais temps, il faut faire la queue partout !

Alors profitons-en pour visiter les équipements culturels du coin : ce n’est pas vraiment un bon plan. Quand il pleut, tout le monde prend sa voiture pour se déplacer dans l’arrière-pays ou le long de la côte. Ce sont des files interminables au moindre carrefour, et visiter l’aquarium ou le château est une vraie galère. Même le musée de l’automobile qui expose quelques dizaines de véhicules poussiéreux fait le plein. Inutile de tenter « les Sables », il faudra un temps fou pour arriver au centre-ville et là il sera impossible de trouver une place de stationnement. Et si par une chance miraculeuse vous en trouvez une, vous devrez affronter une foule compacte digne de la gare Saint-Lazare à 6H du soir dans les rues piétonnes. Quant à manger une crêpe sur le port ou le remblai, autant écrire tout de suite une lettre au Père Noël.

L’autochtone vous dira qu’il n’a jamais vu ça. A la Baule, c’est souvent un mensonge. En Vendée, c’est un peu vrai. Les mois de juillet comme celui-là sont rares. Celui qui est venu pour la première fois cette année n’aura plus qu’à maudire le ciel. Tentez votre chance l’année prochaine, si, si, juré, il fera un temps magnifique. Ou revenez en septembre, l’arrière-saison est toujours très ensoleillée …

Rien n’est garanti, naturellement !

 

 


« INDIGNES »

 

 Indignez vous

Depuis que Stéphane Hessel a publié son livret « Indignez-vous », le mot a fait recette. On trouve désormais des « indignés » partout. Les jeunes espagnols ont ouvert le bal, suivi de beaucoup d’autres à travers l’Europe et le vaste monde. Le mot a même remplacé le célèbre « dégage » des Tunisiens, emprunté à l’ancien colonisateur pour signifier son congé au dictateur.

J’ai lu le livret de l’ancien résistant. Facile à lire, mais affligeant de simplification et d’inconsistance. Pas étonnant qu’il s’en soit vendu 400 ou 500 000 exemplaires. De quoi s’agit-il ? Eh bien je vais vous le dire : de garder sa capacité à juger les événements à travers le kaléidoscope de son esprit critique personnel et éventuellement de faire part de son indignation. Et les sujets qu’il trouve sont d’une banalité désarmante : les inégalités de richesse, le sort fait aux Roms et aux sans-papiers, le sort des palestiniens… S’indigner, bien sûr, mais sans jamais présenter la contre-partie des faits ? Ainsi des Palestiniens qu’on peut plaindre naturellement, tant les conditions de vie dans la bande de Gaza sont attristantes. Mais peut-on ignorer les rockets que les militants du Hamas envoient quotidiennement sur les Israéliens ?  et passer sous silence que le même Hamas a dans son programme la suppression de l’Etat hébreux ? N’y a-t-il pas de quoi s’indigner de cette mauvaise foi ?

Chacun peut donc avoir ses indignations. Je suis indigné par la « chasse au Sarko » comme le dit André Berkoff, par l’humour corrézien de Jacques Chirac, par le mutisme de la presse angevine quand le député Paul Jeanneteau dénonce les oublis du maire d’Angers qui s’en prend régulièrement au « désengagement de l’Etat », par le doigt d’honneur d’Henri Emmanuelli qui n’a même pas le courage de reconnaître son geste et de s’en excuser, par la mauvaise foi permanente de la gauche, par la démagogie populiste de Mme Le Pen,  par ces journalistes qui énoncent contre-vérités et chiffres erronés faute d’avoir vérifié leurs informations ou travaillé le sujet… Il y a de quoi faire !

Aujourd’hui, ce sont les « indignés de Grèce » qui provoque mon indignation. On peut comprendre que la situation ne soit pas drôle pour ce peuple qui doit mettre aujourd’hui les dépenses de l’Etat en accord avec les recettes. Mais parmi ces indignés qui veulent mettre aujourd’hui leur misère sur le dos de l’Europe et le FMI, appelés à boucher le trou, combien ont pratiqué la fraude fiscale et la non déclaration de leurs revenus pour ne pas payer d’impôts ? Tout se paie un jour, forcément.

L’indignation c’est facile, ça coûte pas cher et ça fait du bien au moral, mais pas longtemps. Le problème, c’est qu’aujourd’hui une  «indignation » chasse l’autre, comme une image pousse l’autre, comme une information remplace la précédente…

L’indignation, c’est l’écume des jours.

 

 


LE REVEIL DE LA JEUNESSE ESPAGNOLE

 

On connaissait surtout de la jeunesse espagnole sa capacité à descendre dans la rue, seulement les fins de semaine, pour des beuveries en groupe à l'origine du phénomène des «botellons»  (« grandes bouteilles ») ou pour célébrer en masse les succès de la « Roja », l'équipe nationale de football, lors des dernières Coupes d'Europe (2008) et du monde (2010). Elle affichait jusque- là  pour le reste de son environnement une apparente indifférence.

Avec le mouvement des « Indignados », né le 15 mai dernier sur la Puerta del Sol, en plein coeur de Madrid, avant de s'étendre aux grandes places d'une soixantaine de villes du pays, 1'Espagne découvre subitement une nouvelle facette de sa jeunesse ! Sera-t-elle le premier pays d’Europe où explose la révolte de sa jeunesse, annonçant le début d’un printemps des jeunes dans nos pays de vieux ?

Ce n’est pas un hasard. L’Espagne est l’un des pays les plus meurtris par la crise et le tableau n’est pas reluisant : 45% des moins de 30 ans sont au chômage, exclus de l’économie et de la vie autonome, l'un des taux les plus importants d'Europe. Sans parler de la marginalisation d'un certain nombre d'entre eux, surnommés les « ni-ni » (« ni travailleurs, ni étudiants »), condamnés à des CDD ou au travail au noir, qui ont souvent été contraints de retourner vivre chez leurs parents. Ce serait le cas d'une petite moitié des hommes âgés de moins de trente ans.

Victime de la gestion erratique de José Luis Rodriguez Zapatero, le président du gouvernement socialiste qui a longtemps affirmé que la crise allait épargner son pays, l'Espagne ne voit toujours pas le bout du tunnel. La situation n'est pas près de s'améliorer, son économie ne devrait afficher qu'une croissance de 0,9 % cette année et de 1,6  % en 2012, selon l'OCD.  

Un populisme désespéré ?

On comprend alors que les jeunes se lancent dans un populisme désespéré. En Espagne, peut-être plus encore qu’en France, les plus âgés pénalisent les plus jeunes de trois façons : par la ségrégation à l’emploi, par une école inadéquate et par les dettes accumulées sur leur dos. Elle illustre jusqu’à la caricature la dualité du marché du travail : emplois temporaires et interim pour les jeunes, emplois sécurisés pour les moins jeunes.

Il y a aussi un gouffre entre l’école et l’emploi. Les besoins du marché du travail n’entrent en aucune façon dans les préoccupations des enseignants et le système d’orientation fait défaut. Le patronat rivalise de conservatisme avec les syndicats qui, étroitement liés au PSOE au pouvoir, se sont contentés ces dernières années de défendre les droits acquis de ceux qui avaient du travail alors que le chômage ne cessait de grimper pour toucher aujourd'hui près de 5 millions de personnes.

De fait, les « élites » espagnoles n'ont pas vu venir le mouvement. Elles sont toutes surprises que la jeunesse espagnole se sente laissée-pour-compte et que ses revendications aillent au-delà de la simple amélioration matérielle de sa situation... En réclamant un changement de système politique, social et économique avec à la clef une réforme électorale, une véritable lutte contre la corruption, une séparation effective des pouvoirs et la création d'un contrôle citoyen, les « Indignados » veulent avoir désormais pleinement voix au chapitre.

Un mouvement qui pourrait faire tache d’huile en Europe ! Il serait grand temps que nos élus se mobilisent pour trouver des solutions autres que le bricolage et le replâtrage de nos systèmes sclérosés.

"Un jeune, une solution, pas de laissés pour compte !" . URGENT !

 

 

 


LES CONTRES VERITES DE MARINE

 

L’enquête publiée par les «  Echos » le 26 avril vient battre en brèche le discours du FN avec au moins 3 contrevérités que Marine assène avec une belle constance. Ce qui est dramatique c’est que non seulement les médias, mais aussi la classe politique les relaient.

Première contrevérité : le nombre des immigrés qui entrent.

Il entre moins d’immigrés en France qu’au début du XXème siècle. Avec un flux net de 100 000 personnes par an, notre pays est celui d’Europe qui accueille le moins d’étrangers. Dans les années 20, la moyenne annuelle était de 300 000 contre 200 000 aujourd’hui.

Deuxième contrevérité : les immigrés nous coûtent cher.

Ils ne pèsent pas sur les comptes sociaux. Il est vrai qu’ils sont plus nombreux à être bénéficiaires de RMI et des allocations chômages, mais la structure de leur population qui est plus jeune que celle des « Français » fait qu’ils coûtent moins cher en santé  et en retraite qui sont devenus les postes les plus lourds de la protection sociale. Et l’arrivée de nouveaux actifs génèrent plus de cotisations : cela fait que la contribution globale des immigrés au budget de l’Etat est positive.

Troisième contrevérité : le travailleur étranger prend le travail.

Il ne vole pas l’emploi des Français et d’autant plus que sans l’immigration, la pénurie de main d’œuvre qu’affrontent  de nombreux secteurs de notre économie serait encore plus forte, car ils abondent les emplois que nos chômeurs rechignent à accepter, ce qui est attesté par les enquêtes.

On comprend pourquoi le patronat a été stupéfié par le projet de Claude Guéant de limiter l’immigration légale de travail.

Reste à savoir pourquoi ces évidences ne sont pas audibles. Pour une partie de la population qui habite les quartiers à forte concentration d’immigrés, le « bruit de fond » des problèmes visibles  qu’ils posent(sous-emploi, délinquance, mœurs…) empêchent toute pédagogie des réalités au nom du « ressenti ». On peut le comprendre. Au moins les leaders politiques ne devraient-ils pas tomber dans le piège et emboiter le pas, par électoralisme, à un discours vicieux, même si c’est compliqué.

De gauche comme de droite !

 


LAICITE : QUE DU BON SENS !

 

Ce n’est pas parce que le PS a abandonné depuis longtemps le terrain de la laïcité au profit du multiculturalisme qu’il doit s’ériger en censeur permanent. L’UMP est aussi légitime, comme parti politique, que bien d’autres pour défendre ce qui est un bien commun identitaire de la nation.

Et d’ailleurs de la convention de mardi, il est sorti 26 propositions qui sont toutes marquées au coin du bon sens. Ceux qui voudront y voir une incitation à la haine ou à la stigmatisation inversent le débat et ne se posent pas les bonnes questions. Ou plutôt refusent de voir la réalité parce qu’elle signe l’échec de leur théorie.

Parmi ces propositions, Certaines peuvent être appliquées dès maintenant. D’autres constituent la contribution de l’UMP dans la préparation du projet 2012.  Elles sont le fruit de très nombreuses rencontres entre le secrétaire général et les représentants des grandes religions, d’associations diverses et variées et du travail mené en profondeur à l’intérieur du parti.

Grâce à ce travail, on discerne mieux ce que doit être une laïcité de « rassemblement » qui reconnaît à tous les citoyens le droit de vivre correctement leur liberté de conscience et prescrit les devoirs qui en découlent comme le respect d’autrui et de l’ordre public. C’est pourquoi, afin de s’assurer que toutes les valeurs de la république sont pleinement respectées et afin d’empêcher que telle religion soit instrumentalisée à des fins politiques, il est bon de réaffirmer le code de la laïcité et de la liberté religieuses par trois actes symboliques forts : Adopter une résolution parlementaire (art. 34-1 de la Constitution) réaffirmant l’attachement de la représentation nationale aux principes républicains, et spécialement à ceux de laïcité et de liberté de conscience ; élaborer un recueil exhaustif des textes (lois, règlements et circulaires) et jurisprudences relatifs au principe de laïcité (d’ici la fin du premier semestre 2011) ; rédiger un code au sens strict du terme  (après 2012).

L’UMP fait aussi dix propositions pour réaffirmer le principe de laïcité : j’en retiens particulièrement  "l’interdiction de récuser un agent du service public à raison de son sexe ou de sa religion supposée et celle de se soustraire au programme scolaire obligatoire". Elles sont suivies de 13 propositions qui garantissent la liberté religieuse et l’exercice du culte dans des conditions dignes et respectueuses de l’ordre public, telles que « prévoir que, en vertu d’une exigence de transparence financière, les fonds étrangers visant à la construction et à l’entretien de lieux de culte transitent obligatoirement par une fondation nationale ou affirmer clairement par voie législative que, sauf manifestations à caractère traditionnel, l’exercice du culte hors des lieux de culte est subordonné à déclaration préalable. »

Pas de quoi hurler au loup, comme on le voit. Je trouve que le contexte actuel nécessite ce genre de mise au point. Je suis certain que de nombreux Français l’attendent.

 


CACHEZ CET ISLAM QUE JE NE SAURAIS VOIR

 

Burqa

Le procès en sorcellerie intenté par la gauche sur la volonté du gouvernement de débattre de la place de l’Islam dans notre pays et des rapports que la religion doit avoir avec la République relève de l’hypocrisie. Ou plutôt c’est Tartuffe qui refuse de voir l’échec du multiculturalisme que pratique « l’amère de Lille » dans sa commune.  C’est en niant les réalités qu’on amène des voix au Front National, mais cela devrait dispenser au moins de donner des leçons.

Il est grand temps en effet de réaffirmer nos racines chrétiennes. Non pas sur le plan religieux, mais en ce qu’elles ont conduit à la civilisation dans laquelle nous vivons, et quelque part inspiré le type de démocratie que nous avons choisi. L’UMP organise début avril un débat sur la place de l’Islam : c’est un sujet qu’il ne faut pas laisser à l’extrême droite qui s’en sert pour alimenter la protestation, sans jamais proposer de solutions, autres que l’exclusion. Il est bon que  nous proposions cette réflexion, parce que c’est le rôle de la Majorité et sa responsabilité.

Le Premier Ministre en a fixé le cadre avec sérénité et dignité. Il ne s’agit pas de stigmatiser les musulmans mais de trouver les voies d’un apaisement qui ne confond pas les extrémistes avec l’immense majorité de ceux qui pratiquent dans des conditions tout-à-fait compatibles avec nos valeurs. Il nous revient par contre de préciser ce cadre et de dire clairement où sont les limites de ce que nous ne sommes pas prêts à accepter, comme l’expliquait si bien l’autre jour Alain Finkielkraut sur la 5. La France est un pays d’accueil qui a ses traditions et sa culture. Celles-ci peuvent s’enrichir d’apports extérieurs comme cela a toujours été. Encore faut-il que ceux qui souhaitent y vivre se les approprient eux-mêmes ainsi que son histoire.

Il est important d’en débattre, et j’espère, pas seulement entre nous.

 

 


"BRAVO, C’EST NOUS QU’ON PAYE !"

 

Tout le monde se tait, mais le fait est avéré et rapporté par le journal « Les Echos » : en 2009 (dernier bilan connu), les intermittents, techniciens et artistes, du spectacle vivant représentent 3 % des allocataires de Pôle emploi, mais 33 % du déficit de l'assurance-chômage. Cent mille personnes couvertes, 1 milliard d'euros de pertes. En clair ils ont reçu 1,3 milliard d’euros pour 223 millions de cotisations versées. un déficit qui est un spectacle (dramatique) à lui seul. Vous comprenez maintenant pourquoi les coulisses sont interdites au public.

Et pourtant, on croyait le problème résolu avec les réformes de leur régime en 2003 puis 2006. On se souvient même du conflit qui avait duré tout l’été  et qui avait pourri les grands festivals. C’est qu’à défaut de bosser, ils ont une grande capacité de nuisance. Toucher à ce régime, c’est s’exposer à de gros ennuis.

On sait que les règles spécifiques d'indemnisation sont plus souples que celles du régime général puisque, pour en bénéficier, il faut avoir travaillé 507 heures en 10  mois ou 10,5 mois, selon la profession. Et ce qui est bizarre c’est qu’alors que la crise a provoqué une explosion du chômage en 2009, avec plus de 400.000 demandeurs d'emploi supplémentaires sur douze mois, le nombre d'allocataires des annexes 8 et 10 (régime des intermittents) n'est passé que de 104.208 à 105.826 entre 2008 et 2009. Cherchez l’erreur ! Depuis la dernière réforme du régime, entrée en vigueur en avril 2007, la situation reste la même, le déficit toujours aussi important. En 2009, les deux déficits ont même presque correspondu, celui de l'Unedic atteignant 1,172 milliard d'euros : de là à affirmer que sans les intermittents et leurs « privilèges » (il faut bien le dire) … Insoutenable ! Aucun autre pays européen ne réserve à ses artistes un traitement spécifique et sur mesure, assorti de cotisations et prestations enviables par le commun des salariés. On voit mal en quoi « l'art » serait un passe-droit dans la galère ordinaire du chômage : il n’est pas outrancier de parler de privilège.

Mais les intermittents sont-ils les seuls responsables ? Le déficit du régime ne renvoie-t-il pas au problème posé par les pratiques de « certaines entreprises » qui usent et abusent du statut de l'intermittence ? Car ce régime constitue de fait un financement de la politique culturelle française, dont peut-être l’Etat se satisfait. Il n’en reste pas moins une absurdité, dont les bénéficiaires des deux côtés ne se plaignent pas. On dit même que des « célébrités » de l’audiovisuel touchent une partie de leur rémunération (confortable) par ce biais en ne travaillant que 3 jours par semaine. Mais chuuutt ! C'est le grand non-dit de la négociation sur l'Unedic qui a démarré entre le patronat et les syndicats la semaine dernière.

Il ne devrait pourtant pas être difficile d’identifier ceux qui abusent du système et d’y mettre un terme, non ?  Au fil des ans, la générosité publique en faveur des artistes, érigée en acquis social par leurs bruyants représentants, a été détournée de son objet. Il devient urgent d'infliger des taux de cotisation pénalisants aux employeurs et aux salariés qui abusent du système, car il est choquant que l’indemnisation soit utilisée comme un mode permanent de rémunération.



CORICO ! MAIS …

 

Les données statistiques de l’Insee pour le dernier recensement nous amènent à nous réjouir en constatant que le taux de fécondité des femmes françaises ne cesse de progresser. Le voilà passé au-dessus de 2. Très bien. La population continue d’augmenter par la croissance naturelle : tant mieux !

Mais, « peut mieux faire » ! D’abord parce qu’avec 2, 01 enfants par femme on est encore loin du taux nécessaire au renouvellement des générations (autour de 2,5). Ensuite parce que la deuxième bonne nouvelle, nous avons encore gagné 4 mois d’espérance de vie, nous indique clairement que la population va continuer de vieillir en âge et en proportion. Car son augmentation globale doit autant, pour faire simple, aux naissances qu’à l’allongement de la vie. Sans parler des phénomènes migratoires évidemment. L’augmentation de la population se fait par les deux bouts comme son vieillissement.

Ainsi donc la France compterait 65 026 885 habitants. Parmi ces habitants, 63 136 180 habitent en France métropolitaine. Au sein de l’Union européenne(UE), la démographie de la France se distingue notamment par l'espérance de vie des femmes (estimée à 84,23 ans en 2008) la plus élevée d'Europe. Quant à l’indice de fécondité de 1,99 en 2009 et de 2,01 en 2010, il est insuffisant à lui seul pour assurer le renouvellement des générations. L'impact de la baisse de fécondité survenue en France dans les années 1970 sur la taille de la population est balancé par un accroissement de l'espérance de vie qui a augmenté de manière significative entre 1960 et 2008, passant durant cette période, de 70,2 ans à 81,5 ans,  ainsi que par une augmentation croissante de l'immigration en provenance notamment de l’Afrique subsaharienne. En taux de natalité, on est à 13,2 pour mille ce qui est un taux honorable mais loin des 18 à 21 pour mille du « baby-boom ». La situation de la France est donc moins catastrophique que celle des autres pays européens dont la population a commencé à diminuer, comme l’Allemagne, alors que la sienne va continuer d’augmenter.

Au 1er janvier 2050, en supposant que les tendances démographiques récentes se maintiennent, la France métropolitaine compterait 70 millions d’habitants, soit 9,3 millions de plus que prévus en 2005. La population augmenterait sur toute la période, mais à un rythme de moins en moins rapide. En 2050, un habitant sur trois serait âgé de 60 ans ou plus, contre un sur cinq en 2005. La part des jeunes diminuerait, ainsi que celle des personnes d’âge actif. En 2050, 69 habitants seraient âgés de 60 ans ou plus pour 100 habitants de 20 à 59 ans, soit deux fois plus qu’en 2005. Ces résultats sont sensibles aux hypothèses retenues, mais aucun scénario ne remet en cause le vieillissement, qui est inéluctable. (Source Insee)

Autrement dit, quand on construit un logement aujourd’hui, on a pratiquement plus de chance de l’attribuer à un couple sexagénaire qu’à un couple trentenaire avec enfants…

 


C’EST GRAVE, DOCTEUR ?

Stethoscope

T6-IMG_7389_1291217536 Le Président de la République était avant-hier en Normandie pour se pencher sur le problème de la médecine en milieu rural. Au programme : visite d’une maison médicale regroupant plusieurs praticiens (C’est l’une des mesures préconisées par le rapport Hubert) et table ronde. Pourtant l'idée n'est pas toute neuve.

Effectivement, si vous interrogez un quidam dans la rue pour lui demander si la France a assez de médecins, il vous répondra que non et qu’on n’en forme pas assez… Voilà ce que produisent tous les reportages dont on nous abreuve à longueur de JT, sur les déserts médicaux de notre pauvre pays, sur ces malheureuses communes qui ont perdu leur généraliste malgré tous leurs efforts…

Et pourtant si on se documente un peu sérieusement, il est facile de connaître la réalité et elle est plutôt étonnante ! Non seulement le nombre des médecins en activité n’a pas baissé, mais il a progressé de près de 100% dans les trente dernières années (93% exactement). Ils sont plus de 215 000 au 1er janvier 2010 et dans les cinq dernières années, leur nombre n’a cessé de progresser.  Comme la population a progressé beaucoup moins rapidement dans le même temps, il est facile de comprendre que la densité médicale a considérablement augmenté : elle est passée de 206 à 324 pour 100 000 hab. Aucun pays au monde ne connaît un tel confort. La densité médicale en France est la plus élevée du monde et c’est un rapport de l’ONU qui le dit. Il vaut mieux le préciser sinon les mauvais esprits m’accuseraient de propagande sarkozyste.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème.  L’atlas de l’ordre des médecins qui est capable de nous donner le nombre exact de praticiens est aussi capable de faire l’état des lieux de la densité médicale dans notre hexagone et de fait il existe un écart de 50% entre les régions les mieux dotées (Ile de France ou Paca)  et les plus pauvrement pourvues (Picardie, Centre). Le souci majeur est donc celui de la répartition.  Voilà pourquoi le « politique » est requis pour remédier à ce déséquilibre.

Comment en est-on arrivé là ? D’abord, les médecins sont vent debout pour défendre leur liberté d’installation. Et ils ont un lobby parfaitement bien relayé par les « députés docteurs » toutes tendances confondues qui veillent au grain législatif. C’est ainsi qu’on a vu leurs syndicats protester contre les mesures bien timides contenues dans la loi Bachelot pour tenter de corriger ces inégalités. Pour ménager un électorat, on préfère manier la carotte plutôt que le bâton. Il faudra bien pourtant en arriver à des pratiques plus coercitives car les « déserts médicaux », bien réels, eux, ne sont pas acceptables dès lors qu’on a un système de santé appuyé sur la solidarité nationale à travers la Sécurité Sociale. C’est une question de justice et d’accès égal aux soins.

Le travail est à faire aussi sur les esprits. Il est tout de même surprenant de constater que sur plus de 5 000 nouveaux médecins de 2010, plus de 1 000 choisissent le statut de remplaçants (près de 1 sur 5) parce qu’ils peuvent plus facilement échapper aux gardes de nuit et de week-end (50%) ou éviter la paperasse (70%). On veut bien le statut et la rémunération, mais mettre la main dans le cambouis, non, merci !

Le serment d’Hippocrate ne serait-il pas devenu un engagement d’hypocrites ? Ils ne savent pas ce qu’ils perdent, parce que, notre France profonde, elle vaut le détour, autant par ses habitants que par la qualité de vie qu’elle peut offrir.

 


VERBATIM

 

Parmi les penseurs de notre époque, Alain Finkielkraut est peut-être celui dont je me sens intellectuellement le plus proche. Son verbe résonne en moi. J’aime et je partage sa façon d’aborder les problèmes de notre société. Son regard sur le monde dans lequel nous vivons me parle. Voici quelques réflexions glanées dans l’interview qu’il a donnée au JDD.

Il lui était demandé de réagir à des mots qui traversent tous ses écrits.

Extraits.

«  Courage. Une seule forme de courage. J’ai grandi comme tous les enfants de ma génération, dans l’obsession de la résistance et de l’insurrection du ghetto de Varsovie. Qu’aurais-je fait dans de semblables circonstances ? Telle est ma question. Question vouée et c’est une chance, à rester sans réponse… Il y a pour moi une seule forme de courage, le courage physique. Cette épreuve m’ayant été épargnée, je me contente de tenir bon, de ne pas céder à la pression du politiquement correct… L’honneur des intellectuels est de ne pas succomber à cette tentation… Les grandes figures contemporaines du courage sont, pour moi, les intellectuels de la dissidence en Pologne, en Russie, en Tchécoslovaquie, en Hongrie. »

« Humilité. Etre chrétiens et païens. L’humilité est une forme de civilité… In ne revient pas au héros de faire son propre éloge, mais il nous revient à nous de faire l’éloge des héros. »

« Chose publique. Les progrès de l’incivilité. Autrefois je m’intéressais à la chose publique avec l’idée de changer le monde et puis j’ai vu le monde changer à toute allure pour le pire. L’école est un champ de ruines, la classe cultivée disparaît, la langue française n’est plus aimée. On ne parle désormais que pour se faire comprendre, le silence tend à devenir un luxe inabordable, le progrès le plus tangible est celui de l’incivilité. Peut-on sauver le monde ? Telle est pour moi, maintenant, la question politique par excellence. Ce n’est pas du conservatisme. C’est de l’écologie, une écologie qui ne se réduit pas à la défense de l’environnement, mais qui inclut la beauté et la culture. »

« Amitié. Scier les barreaux de la cellule. L’amitié est une conversation ininterrompue, un va-et-vient entre le potin, la confidence et la réflexion partagée sur le monde…L’ami, c’est celle ou celui qui vous éclaire sur vous-même, vous libère de vous-même, qui vous fait cadeau de pensées, de formulations, dont vous seriez incapable…Sans l’amitié on serait emprisonné dans la prison de son moi. L’ami scie les barreaux de la cellule. Les copains peuvent être légion, mais l’amitié est rare. »

 


LE BEURRE ET L’ARGENT DU BEURRE

 
Contribuable détroussé
Fortune_100            Vieille


 

Le sondage réalisé pour « Les Echos » par BVA montre que les Français sont plutôt partagés sur la refonte de la fiscalité du patrimoine avec la suppression de l’ISF et du bouclier fiscal remplacés par une imposition des revenus du patrimoine (45% contre, 44% pour) et pour le moins dubitatifs sur la mise en place d'un « cinquième risque », celui de la « dépendance », avec il faut le dire, des propositions peu enthousiasmantes comme la mise en place d’une deuxième journée de solidarité.

Encore sous le coup de la réforme des retraites et de l’allongement de deux ans de la durée du travail, qu’ils n’ont pas encore digérés, il est peut-être un peu tôt pour le plonger déjà dans les affres d’une nouvelle réforme dont ils savent bien qu’il faudra la financer et que cela ne sera pas sans de nouveaux sacrifices. Elle est belle et bien finie l’époque où l’on pouvait avoir en même temps le beurre et l’argent du beurre, avec le crédit.

On aurait pu néanmoins penser que la prise en charge de la dépendance s'annonçait comme plutôt consensuelle, quand la réforme de la fiscalité du patrimoine paraissait, elle, semée d'embûches, car impliquant entre autres la suppression de l'ISF. Eh bien c’est le contraire !

La mise en place d'un cinquième risque pour les personnes âgées dépendantes ne sera pas une partie de plaisir. On voit d’emblée toute l’importance de la phase de concertation que doit mener Roselyne Bachelot. Car si une majorité de Français (51 % contre 44 %) se dit « prête à payer » pour financer cette réforme, selon ce sondage, aucune des pistes évoquées n'emporte réellement l'adhésion : l'obligation pour les personnes de plus de cinquante ans de prendre une assurance privée pour la perte d'autonomie ne recueille que 19% d’avis favorables, et ils sont seulement 14% pour la hausse de la CSG pour les retraités. Voilà du grain à moudre pour le« grand débat national ».

Est-ce la campagne exagérée du PS contre le bouclier fiscal qui a permis aux Français d’en comprendre la problématique, toujours est-il que la réforme de la fiscalité du patrimoine arrive sur un terrain moins miné que prévu. Elle est rejetée d'une très courte tête par une majorité de Français. Si la suppression du bouclier fiscal était réclamée depuis des mois par une opinion abreuvée par les médias et des élus de plus en plus divers, pour tenir compte de la crise, celle concomitante de l'ISF paraissait totalement taboue depuis la création de cet impôt en 1988, aucun dirigeant de droite, y compris Nicolas Sarkozy, n'ayant osé jusqu'à maintenant la promettre.

Un « challenge » musclé quand même se prépare, puisque la solution proposée par Nicolas Sarkozy pour compenser la disparition de l'ISF et du bouclier fiscal est moins bien acceptée que celle suggérée par certains parlementaires de la majorité : le relèvement à 45 % du taux de la dernière tranche de l'impôt sur le revenu qui recueillait 64% d’avis favorables. Dans un contexte économique qui reste délicat, il faudra contrer les charges lancées par le PS contre « l’injustice » du projet, pour limiter leur impact sur l’opinion alors que la politique économique est toujours jugée sévèrement, en raison du chômage. Le courage, c’est bien, mais ce n’est pas  forcément productif sur le plan électoral.

 


SOUS LA CRISE, LES VIEUX !

 

Il n’y a pas que le problème des retraites qui pose problème pour les financer et dont on sait que la démographie est une circonstance aggravante, avec notre pyramide des âges en forme de montgolfière. Demain ce sera la dépendance et en attendant on peine à financer les maladies de dégénérescence cérébrale, comme Alzheimer.

Et voilà que la crise financière n’est plus tout-à-fait un mystère. Comment a-t-on pu en arriver à cette énorme bulle de crédit dont o l’explosion en 2008 a plongé le monde dans une crise dont on peine encore à sortir ?

Tout le monde s’y est mis : économistes, historiens, anthropologues, financiers pour creuser le dossier et tenter de trouver le point de départ.

D’abord, on a tout de suite vu la folie financière avec ses outils si sophistiqués que bien peu comprenaient leur fonctionnement, alors envisager un effet systémique, vous pensez !  Ensuite on a découvert que la politique monétaire trop laxiste aux Etats-Unis avait fait monter les cours des actions et les prix immobiliers. A ce premier déséquilibre macroéconomique il fallait en rajouter un autre, celui créé par le formidable excédent commercial chinois à mettre en face du déficit abyssal américain.

Puis on s’est aperçu que les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont contribué à accélérer le processus, participant à la création d’une bulle du même type que celle qui a explosé en 2000. Phénomène qui a contribué à l’accélération du mouvement de glissement du pouvoir économique de l’Amérique à l’Asie.

Mais la vraie clé qui vient se superposer à toues les autres, c’est la clé démographique. Au cours des 40 dernières années, la population mondiale de plus de 65 ans a augmenté de 400 millions de personnes. Et au cours des 40 prochaines années, elle va augmenter de 1,2 milliard. Avec la génération du « baby-boom » des pays développés qui prend sa retraite, c’est la finance qui est concernée en premier, puisque sa fonction est de transporter l’argent à travers le temps. L’inflation a disparu depuis que cette génération est arrivée à l’âge où l’on épargne. Depuis un quart de siècle les fonds de pension ont acheté massivement des actions. Les sommes en jeu sont colossales : près de 24 000 milliards de dollars selon les estimations (pour 13 pays), dont plus de la moitié pour les seuls Etats-Unis.

Mais fini d’engranger : pour les années qui viennent, les fonds de pensions vont devoir débourser, et d’abord pour sécuriser le capital, faire glisser les capitaux des actions vers les obligations, les faisant monter. En même temps, il faut s’attendre à une pression à la baisse sur les marchés boursiers. Résultat : la baisse des taux d’intérêts. Et c’est exactement ce qui se passe aujourd’hui. Et nous n’en sommes qu’au début.

Selon l’économiste hongrois Elöd Takats, l’impact  dépressif sur le logement dans les pays développés pourrait être de l’ordre de 1% par an dans les pays vieillissant le plus vite, de quoi faire baisser les prix de moitié !

La tempête financière et la crise économique ne viennent pas seulement des folies de Lehman Brothers, des erreurs d’Alan Greenspan, de l’émergence de la Chine et de l’effet démultiplicateur d’internet. La rupture démographique qui n’apparaît pas d’emblée est en réalité violente dans ses effets, parce qu’elle fait valser des milliers de milliards de dollars ou d’euros.

 Pas drôle de vieillir !

 


L’OBSCURANTISME, GANGRENE DU 21ème SIECLE ?

Burqa      Tea party  ...

 

Nous sommes depuis longtemps atterré de voir le fondamentalisme islamique gagner du terrain partout dans les pays musulmans, et partout où vivent des musulmans, apportant avec lui son cortège de contraintes, de violences quand ce n’est pas le terrorisme. Averroès avait ouvert l’Islam sur la lumière. Plusieurs siècles de manipulations l’ont  fait plonger dans l’oubli.

Il n’y a pas que les musulmans qui soient confrontés à cette interprétation étroite, parfois bien lointaine des textes, de ce qui fonde leur religion. Le Christianisme connaît lui aussi des dérives tout aussi inquiétantes. Aux Etats-Unis se développent un mouvement ultra conservateur alimenté par les « Créationnistes » qui rejettent la théorie de l’évolution et tentent d’influer sur les programmes scolaires pour imposer leur vision des choses. Le fait qu’ils aient été très impliqués dans les rassemblements de « Tea Party » avec un succès relatif mais loin d’être négligeable, nous indique très clairement que la connaissance fondée sur les sciences établies est menacée au profit de la vérité dogmatique de textes religieux dont on ne sera bientôt plus capable de se distancier par l’esprit critique. Et cela même dans nos pays « modernes » dits « développés ».

En France même, de nombreux enseignants sont découragés parce qu’ils ne peuvent plus aborder dans leurs cours des sujets inscrits au programme. Certains élèves s’y opposent avec une telle violence qu’elle confine parfois à l’émeute.

Il s’agit de chapitres de l’histoire et des sciences naturelles, plus particulièrement quand ils portent sur la colonisation, la Shoah et surtout tout ce qui à trait à l’origine de l’Homme, dont les avancées de la paléontologie dérangent les exaltés des Ecritures saintes. Yves Coppens, au secours !

Ce qui est préoccupant c’est cette évolution inquiétante : la remontée de l’obscurantisme, le refus borné de la connaissance, l’imperméabilité à l’esprit d’examen, l’incapacité têtue au dialogue vont de paire avec l’illettrisme, la superstition, sur lesquels prospèrent les imams rustiques autoproclamés et les agitateurs de caves.

Les créationnistes se réclament bruyamment de la « vraie Amérique ». Nos récalcitrants rejettent ouvertement la France et ses valeurs. Ils ne sont heureusement qu’une minorité, mais ils font déjà la loi dans certains établissements. Ces malheureux s’excluent de la République du savoir, celle-là même qui pourrait les aider à s’intégrer. Il leur est ainsi plus facile de rejeter la République tout court. Ceux qui les manipulent en fait les stérilisent parce que leur pouvoir se bâtit en premier lieu sur l’ignorance.

On aurait tort de limiter cet état d’esprit à la religion. Par bien des aspects, des comportements de méfiance par rapport aux avancées de la science, aux progrès techniques, se répandent par la fluidité sans filtre d’internet mais aussi la propagande de certains partis politiques qui sous couvert d’écologie, prônent le rejet de certaines technologies ou avancées scientifiques.

Resterons-nous les spectateurs passifs de ce retour de la nuit avec son cortège de terreurs et de barbarie ?

 


REUNION DEBAT

Après le "stress au travail, il est possible d'agir", "le surendettement", Débats et Convergences organise une troisième réunion débat sur un thème d'actualité et il faut une fois de plus s'attendre à des échanges passionnants.

Logo d&c001 

Paul Jeanneteau, Député de Maine-et-Loire

Daniel Houlle, Président de « débats et convergences »


Sont heureux de vous inviter à participer à la

REUNION-DEBAT

« Le cinéma, le livre, le disque… face à internet et au numérique :

Quelles évolutions de nos pratiques culturelles ? »

Avec la participation de :

Claude-Eric POIROUX, PDG cinéma les « 400 Coups », Délégué Général du festival « Premiers Plans »

Pierre RICHER, Directeur de la « Librairie Richer »

Jean-Pierre GLEREN, Directeur Adjoint de la Bibliothèque Départementale de Prêt

Vendredi 15 octobre 2010 à 20H30

Salle de la Gemmetrie (rue de la Gemmetrie)

SAINT-BARTHELEMY D’ANJOU

Merci de confirmer votre présence par Mél. à : [email protected]  

ou Tél. au : 02 41 87 42 41




CACHEZ CE CLANDESTIN QUE JE NE SAURAI VOIR !

Roms-aubry
L
a question de l’immigration est recouverte en permanence du voile pudique du « politiquement correct » par les médias et les institutions. Résultat, en France, que ce soit à la radio ou à la télévision, on n’aborde la problème des immigrés clandestins qu’en les plaignant, qu’en prenant leur défense contre toutes les mesures destinées à les contrôler et qu’en traitant le pouvoir en place de toutes les épithètes possibles, y compris les plus douteuses. Comme ceux qui ouvrent leurs grands bras généreux aux clandestins –surtout moralement- ne nous disent pas pour autant qui doit payer pour leur intégration, le reste de la population ressent leur arrivée avec inquiétude.

Quand les électeurs européens dans leur majorité n’ont pas le sentiment que leurs dirigeants prennent des mesures dissuasives pour limiter l’immigration, ils n’ont aucuns scrupules à manifester leur mécontentement dans les urnes. L’évolution récente de l’électorat européen est indicative de cet état d’esprit : les récentes élections en Suède ont permis l’entrée au Parlement du « SD » parti xénophobe ; en Belgique, l’extrême droite contribue à la fracture du pays ; au Danemark, aux Pays-Bas, en Norvège, en Hongrie les partis populistes connaissent un regain de faveur et la convergence de leurs succès devrait nous alarmer… ou nous ouvrir les yeux. La montée de l’extrême droite s’appuie essentiellement sur l’hostilité à l’immigration.

Il n’est donc pas monstrueux, au nom de la protection des minorités, de lutter contre l’immigration incontrôlée, et c’est pourquoi on fait à Nicolas Sarkozy un procès excessif et incongru : si le président doit respecter les textes des lois dont il est le garant, il a aussi le devoir, dans le cadre légal, de faire démanteler des camps non autorisés ou faire reconduire à la frontière des personnes, certainement en détresse, mais dont l’accueil systématique achèverait nos système sociaux, déjà trop déficitaires !

Le contrôle de l’immigration est le meilleur remède contre l’intolérance. Sinon, la peur irrationnelle de l’autre peut devenir dangereuse économiquement, socialement et politiquement. En Italie, Silvio Berlusconi est confronté au problème et a bien du mal à maintenir sa coalition gouvernementale avec la ligue du Nord, mouvement séparatiste et xénophobe. Flamands et Magyars, Gaulois et Teutons sont tentés de se protéger derrière le rempart de la « vieille culture » contre les dangers de la mixité. Cela rend encore plus limpide et clairvoyante l’action du Chef de l’Etat, si l’on ne veut pas demain, nous retrouver dans l’obligation de composer avec un parti d’extrême droite comme y a été contraint le conservateur Wolfgang Schüssel, en 2000, en Autriche. Car cette évolution de l'électorat, dont la fraction séduite par les thèses fondées sur l'intolérance grossit,  complique sérieusement la formation des gouvernements de centre droit qui, jusqu'à présent, exprimaient une majorité à peu près constante dans la plupart des Etats de l'Union.




L’ART DU POSSIBLE FACE A L’ART DE LA MAGIE

 
  Manif 2

Léon Gambetta définissait la politique comme l’art du possible.   Entre deux manif’ je reviens sur la réforme des retraites. Forcément. Il faut bien en parler, dire et redire que de toute façon on n’a pas le choix. Où c’est le projet du gouvernement, avec ses imperfections, réaliste et plus équitable que juste, où c’est la douce illusion que la gauche résoudrait le problème sans faire souffrir personne, sans allonger la durée des carrières et se contenterait de taxer les « riches » en prélevant 45 milliards par an sur la production intérieure, sans conséquences graves sur notre économie et nos impôts…  

Entre un projet qui présente le seul moyen d’aller vers l’équilibre des régimes en reportant l’âge de la retraite et la solution miracle de la gauche qui serait sanctionnée à court terme par un million de chômeurs de plus et une augmentation des cotisations, le « possible » est bien dans le camp du gouvernement. Certes, il serait souhaitable de prendre en compte quelques cas particuliers comme celui des femmes qui n’ont pas assez cotisé, celui de quelques métiers où l’on trime dur, celui des bosselés de la vie qui n’ont pas réussi à grimper dans l’échelle sociale. A condition de pouvoir les financer sans dégâts collatéraux pour l’économie et d’éviter de recréer des « régimes spéciaux » appelés par nature à perdurer plus longtemps que le cas qu’ils traitent.

La gauche a raison quand elle dit que la réforme des retraites serait plus efficace si elle suivait une réforme fiscale et si des dispositions étaient prise pour l’emploi des jeunes (encore et toujours) et des séniors (afin qu’ils gardent l’emploi qu’ils ont). Chacun saisira que les deux derniers objectifs ne sont réalisables que si l’on crée suffisamment d’emplois, donc cela nécessite de la croissance. Mais si tout cela est vrai sur le papier, en attendant le paradis des équilibres sociaux, la France aura dix fois le temps de se retrouver à poil. Là encore, le possible est dans les choix tempérés du gouvernement qui doit par ailleurs gérer avec rigueur pour aller vers la réduction des déficits.  

Mais si la réforme proposée est celle qui entre le plus dans « l’art du possible », son espace, entre l’exaltation du combat social paré de toutes les vertus humanistes et l’obstacle posé par l’endettement, est très réduit. Le rejet de la réforme inscrit dans les sondages et les manifestants dont le nombre n’est qu’épiphénomène, quelles que soient les décisions des syndicats, quelles que soient les conséquences d’une grève générale si elle avait lieu, nous ferait perdre des années précieuses au bout desquelles la solution serait encore plus douloureuse.

Un retrait indiquerait au reste du monde que décidément nous sommes incorrigibles et l’Europe et les marchés, dont nous sommes dépendants - n’en déplaisent aux démagogues extra-terrestres - nous feraient payer illico notre lâcheté devant l’adversité. Il n’y a que les martiens verts, roses ou rouges pour croire que nous saurions nous soustraire à l’environnement commercial et qu’en chargeant la barque des dépenses publiques déjà accablantes nous ne détruirions pas notre capacité à investir. Fatalement un accroissement de la dette détruirait des emplois.  

On en frémit à l’idée que l’opposition pourrait s’emparer du pouvoir ! 

 



C'EST L'ETE, ON S'DETEND !

  Vacancier

LES SERIES CAUSALES DE HASARD.

 

On dit communément « qu’il n’y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas » ou encore que le « monde est petit ». Chacun d’entre nous aura bien quelque anecdote qui illustre ces adages. Les séries causales de hasard peuvent être à l’origine de rencontres fortuites, donner réalité à ce qui était proprement imprévisible, tant l’accumulation de petites causes qui s’enchaînent peut avoir de grands effets. Les climatologues parlent de « l’effet papillon » que l’on exprime parfois à l'aide d'une question : « Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il déclencher une tornade à l'autre bout du monde ? ».

Ainsi, la tempête Xynthia n’aurait pu être qu’une grosse tempête comme notre littoral en a rencontré souvent. Sauf qu’elle a coïncidé avec une grande marée exceptionnelle. Sauf qu’elle a eu son maximum dépressionnaire juste au moment de toucher le continent, gonflant par effet mécanique la surface de l’océan de deux mètres supplémentaires. Sauf que son parcours a abordé un littoral poldérisé protégé par des digues mal entretenues…. Plus au nord ou plus au sud il n’y aurait pas eu tous ces morts, on peut l’imaginer. Voilà une série causale de hasards qui a débouché sur un drame dont on n’a pas encore fini avec les conséquences humaines.

Sans atteindre cette intensité dramatique, il y en a d’autres qui émaillent notre vie quotidienne et provoquent des événements heureusement aux conséquences beaucoup plus souriantes.

Ainsi, il y a quelques années, je me trouvais à Grenade en accompagnement d’un groupe d’élèves de mon collège. Un matin, nous devions visiter l’Alhambra de bonne heure, mais au moment du départ, il nous manquait un élève. Nos voilà bloqués sur le lieu du rendez-vous et à mettre tout en œuvre pour nous renseigner sur son sort. Finalement il arriva au bout d’une heure et demie : il s’était perdu en ville en venant au point de rendez-vous. Donc, nous arrivons à l’entrée du célèbre château et de ses jardins, dans une queue qui, vu l’heure, s’était copieusement allongée. Il fallut bien patienter. A un moment donné, je vis un peu derrière nous, une tête qui ne m’était pas inconnue : « tiens, me dis-je, voilà le sosie de Mme Gilles », la femme du maire de Saint-Barthélemy. Quelques minutes plus tard, les personnes s’étant déplacées, c’est la tête du maire qui m’apparut : « deux sosies, ça fait beaucoup ! ». Bref, nous nous retrouvâmes à l’entrée pour bavarder un instant. Eux non plus n’auraient pas dû être à l’entrée de l’Alhambra à cette heure-là, mais n’ayant pas trouvé de chambres à Cordoue, ils avaient poussé jusqu’à Grenade… Un pur hasard donc ! C’est là qu’on se dit rétrospectivement qu’il vaut mieux avoir une vie bien réglée…

Plus récemment, le mois dernier, nous étions à un mariage dans le Gers. Nous nous étions retrouvés avec plusieurs couples d’amis et nous en étions venus à évoquer les richesses patrimoniales –entre autres- de la région. J’expliquai à l’un de ces couples, Colette et Serge, qu’il existait une toute petite ville fortifiée tout-à-fait étonnante réduite à un rempart un donjon intérieur, une chapelle et quelques maisons : Larresingle. Le lendemain, ils devaient raccompagner leur fils à Marmande pour prendre un train, et ils s’éclipsèrent en début d’après-midi. De notre côté, avec le père de la mariée, il fut décidé sur le coup de cinq heures de l’après-midi, sans que cela ait été prévu, d’aller faire un tour dans les environs : il voulait montrer quelques bastides aux amis qui ne connaissaient pas le coin. Nous voilà partis à trois voitures, direction Fourcès, le village en rond,  Montréal du Gers sur son promontoire et finalement… Larresingle. Nous entrons dans la Carcassonne en minuscule et commençons à visiter. Au moment d’entrer dans la chapelle pour admirer la magnifique voûte, qui en sort ?  Vous l’avez deviné : Colette et Serge. Passant à proximité du village fortifié sur le chemin du retour, excités par la description que j’en avais faite, ils avaient décidé de faire le détour. C’est ainsi qu’à quelques minutes près, nous étions arrivés sur place en même temps. Nous en rions encore. Comme on dit, nous aurions voulu le faire exprès…

Cela donne à réfléchir sur la destinée humaine, pas vrai ? Enfin, ne vous fatiguez pas trop, c’est encore les vacances.

 


C’EST L’ETE, ON S’DETEND

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LES CHICHIS

 

Pour certains, ce serait parler familièrement des Chirac, qui d’ailleurs font le marronnier cette semaine d’un hebdomadaire connu d’habitude pour le choc de ses photos. Le Président dont la cote quand il était en exercice frisait avec le gazon, profite d’une belle popularité « post électem ». Comme quoi les Français aiment bien leur personnel politique quand il est out. Bon, mais là n’est pas la question.

Les « Chichis » dont je veux parler, de leur vrai nom « churros » sont une recette espagnole fort connue à Grenade où le suprême consiste à les tremper dans un « chocolate » onctueux au petit déjeuner, à la manière de Garcia Lorca. Et il existe même un endroit couru où il faut absolument les acheter. Les « chichis » dont je parle ont envahi nos bords de mer : ils y font le bonheur des petits et des grands, servis dans des cornets par six, huit ou dix, accompagnés, si on veut, d’une petite tasse en carton remplie de « nutella » pour les tremper dedans. Ce sont les concurrents les plus sérieux des glaces, enfin, si on veut, parce que c’est en général le même marchand, prévoyant et diversifié, qui les commercialise. Pas fou !

Le churros, c’est de l’or en bâtons. Il suffit d’un peu d’eau bouillante salée, d’un peu de farine et le tour est joué : la pâte onctueuse est installée dans un appareil qui va vous démouler des cordons que l’on coupe à volonté avant de tomber dans la bassine à frire. Bien dorés, il suffit alors de les rouler dans le sucre et voilà ! Pour 2 € vous en aurez six de 12 centimètres… Quand on voit la quantité qui peut être débitée en une soirée un peu fraîche, on se dit qu’il y en a qui ne perdent pas leur temps.

Pourtant il vaut mieux consommer les chichis dans la journée, pour pouvoir les évacuer avec un peu d’exercice. Le soir, ils restent un peu sur l’estomac, surtout quand ils sont refroidis. Si vous y rajoutez la pâte à tartiner, c’est carrément à proscrire à ceux qui font le régime minceur. Mais justement, d’expérience je peux affirmer sans détour que ce  n’est pratiquement jamais le cas. Le chichi va avec une certaine prospérité côté embonpoint.

Il n’empêche, mes petits enfants en raffolent. « Allez, Papy, tu vas nous acheter un cornet ? » Que croyez-vous que je fasse ? Je cède… et participe aux agapes !

 


L’ETE, ON S’DETEND !

 

LA CARTE POSTALE.

 

Le clin d’œil indispensable que le vacancier fait à sa famille et à ses connaissances passe invariablement par l’envoi d‘une carte postale. Elle est LE signe « extérieur » de villégiature que notre époque impose, non pas pour donner du travail aux postiers qui en ont de moins en moins –en ce sens, c’est faire preuve de charité-, mais pour marquer que le temps de repos dont les Français sont les recordmen a bien été utilisé. Elle répond à la question « alors, vous partez ? » qui revient chaque fois que des congés s’annoncent, mais surtout au moment des sacro-saintes vacances d’été. Même nos élites n’y échappent pas.

Des cartes postales, il y en a de toutes sortes. Les plus courantes et les plus utilisées sont celles que je classerais comme « descriptives » : le monument typique, la vue aérienne, la « polyvues » miniatures, indiquent d’entrée de jeu le lieu où vous avez séjourné. Elles sont agrémentées parfois d’un slogan vantard, mais elles portent toujours le nom de la ville ou de la région, pour qu’on ne se trompe pas. Comme certains les trouvent un peu ringardes ou conventionnelles, les présentoirs ne manquent pas de ressources : vous pourrez opter pour les pin-up dénudées assorties d’un commentaire graveleux, pour l’humoristique avec trou qui évite de trop écrire, ou pour la « sophistiquée » qui vous présente la mer avec un cadre translucide qui contient du vrai sable local, à regarder dans le bon sens évidemment. Les accrocs de la gastronomie vous enverront une recette du coin et les poètes un texte vaguement pompier écrit par un plumitif qui vante les charmes de son terroir. Il faut vraiment être coincé du bulbe pour ne pas en trouver une qui vous convienne.

Le problème des cartes postales, c’est qu’il faut écrire au dos et qu’elles s’envoient, en général, nues. Donc on se fend généralement d’un texte qui est à la littérature ce que le taliban est à la tolérance religieuse. D’ailleurs le seul fait d’envoyer la carte se suffit à lui-même. Mais puisqu’il y a un espace, il faut bien le remplir. Un se dévouera et toutes les signatures concluront, soulagées de ne pas avoir à faire la besogne. « Coucou » est un bon début. « On a un temps d’enfer », c’est le pied de nez obligatoire à ceux qui sont restés dans les brumes et les nuages septentrionaux. C’est généralement suivi de « on se dore la pilule » ou « on en profite à bloc », nouveau pied de nez à ceux qui continuent à bosser. Indispensable pour la sérénité vacancière. On se demande d’ailleurs pourquoi personne n’a encore pensé à proposer des cartes postales recto-verso prêtes à envoyer, sur lesquelles il n’y aurait plus qu’à signer et à mettre le destinataire…

La carte postale indique que vous avez pris du bon temps hors de chez vous. Elle a l’immense avantage de ne pas indiquer combien de temps vous êtes parti. Le plus souvent elle est un signe d’amitié que le temps de repos permet de mettre à profit. Elle peut être aussi un signe extérieur de vanité : voyez, je suis allé à tel endroit, ou très loin, … Les Français sont attachés à l’égalité, dit-on, mais chaque fois qu’ils peuvent s’en affranchir, ils ne ratent pas l’occasion. La carte postale, à cet égard est une insulte aux 45% de Français qui (soi-disant) ne « partent pas ». Zut ! V’la que je parle comme Martine. Et pourtant je ne suis pas en Aubriété !

 


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LE FOOTING

 

C’est fou ce que les gens courent. Hommes, femmes, de tous âges, de tous gabarits, à toutes heures du matin, je les vois passer, aller jusqu’au bout de la jetée et revenir selon un rite invariable, comme si d’aller tutoyer l’océan à l’entrée du port, loin là-bas, en face, était indispensable à l’oxygénation de leurs poumons urbains encrassés.

 

Bien qu’ils aient tous l’air d’avoir dévalisé le rayon « running » de Décathlon, équipés du même uniforme à la variante près, on distingue les pros des « occasionnels ». question de style, de foulée et de… profil.

 

Il y a les marathoniens qui effleurent le sol à chaque enjambée, d’un pas souple et rebondissant : eux s’entraînent pour la prochaine épreuve qu’ils disputeront à la rentrée, le « Trifouillis-les-oies-pétaouchnoque » de 20 km minimum. Ils ou elles ont un souffle de locomotive, régulier et puissant. Ils filent comme le vent, réglés comme des métronomes. Ils courent par plaisir, pour les endomorphines que ça leur procure.

 

Il y a ces dames qui tentent par ce moyen un affinage de la partie basse (pour être poli) de leur silhouette : les jambes raides, à petits pas, elles balancent leur corps en une quête que l’on sent presque désespérée mais opiniâtre. Il faut absolument brûler ces calories superflues qui ont la mauvaise idée de se transformer en gras. Et il y a ces messieurs, jeunes et moins jeunes – le retraité, ça court aussi- mais évidemment bedonnants, qui tentent par ce moyen de perdre un peu de leur ceinture abdominale qui doit plus à Kronenbourg et à Mac Do qu’aux exercices de musculation. Le tee-shirt bien moulant, les cuisses gainées dans un short long, ils trottinent gaillardement, le souffle court. On les sent eux aussi à la peine, mais déterminés. Tous ceux-là souffrent. Ce sont les « maso » du look. Mais ils ne savent pas que c’est déjà trop tard pour eux.

 

Et l’explication est toute trouvée : il s’agit bien de ne pas prendre trop de kilos superflus pendant les vacances, parce qu’il y a de grandes chances qu’on en retrouve un certain nombre dans tous ceux qui passent l’après-midi glaces triples boules ou cornet de chichis à la main…. Enfin, s’ils ne forcent pas le destin, ils auront au moins pris un bon bol d’air. Et ça, ça ne fait pas de mal.

 

Ainsi va le monde.

 

 


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LE VIDE-GRENIER

Il apparaît avec les premiers rayons de soleil du printemps, et prolifère avec l’été. Si vous jetez un coup d’œil dans le journal, vous découvrez, que dans un rayon de 10 km autour de chez vous, il y en a au moins un ou deux chaque dimanche. Le vide-grenier est à l’animation d’été ce que la tranche de jambon est au sandwich : incontournable ! Mais attention, le vide-grenier n’est pas une brocante ni une braderie. C’est un peu entre les deux sauf que les exposant sont des particuliers non professionnels. En principe. C’est un peu de chacun de nous qui s’expose sans pudeur à la vue de tous.

Ils sont même tellement nombreux qu’on finit par se demander comment il est encore possible d’y présenter des objets et l’on s’interroge sur l’inépuisable source qu’ils prétendent tarir. Ils se ressemblent tous. On y étale à même le sol dans des caisses ou sur une toile d’improbables objets plus ou moins vieux, tout dépend de l’âge de l’exposant, dans un joyeux désordre qui confine au capharnaüm.

Ce sont des jouets à profusion, témoins de la prodigalité inconséquente des adultes :  le Père Noël étant toujours plus généreux, la nécessité de faire de la place pousse sur les étals une quantité invraisemblable de jouets du 1er âge, ces encombrants en plastique coloré, de l’enfance pour laquelle Ken, Barbie et autres mannequins tiennent la place principale, entourés de tous leurs accessoires, et dieu sait qu’ils en ont, de l’adolescence avec des rollers presque neufs, … une vraie caverne d’Ali-Baba !

La vaisselle tient aussi largement sa place. C’est fou ce que nos aïeuls avaient les mêmes goûts. On y retrouve toujours les mêmes collections de petits verres à liqueurs, les séries incomplètes de verres à porto, d’assiettes en faîence, plus rarement une coupe de style particulier de Bretagne ou d’ailleurs. De toute façon, la jolie pièce que vous auriez aimé trouver n’est pas là, elle aura été raflée des potron minet par un brocanteur à l’affût.

Les outils rouillés de mon grand-père, un vieil étau à main, un pied de cordonnier, une clé anglaise, sont entassés pêle-mêle dans une caisse et voisinent avec quelques vieille scie égoïne partiellement édentée et quelques objets participant de métiers disparus et dont plus personne ne connaît l’emploi.

Des vieux bouquins s’alignent inexorablement dans des cartons : vieux livres de poche tout jaunis, romans à l’eau de rose, collections incomplètes de BD écornées et côtoient des piles de films sur cassettes vidéo devenues obsolètes et de cd en passe de l'être, qui ont supplanté les vieux disques 33 tours en vinyle, dont quelques-uns survivent au détour d’un stand.

Et puis, il y a la légion des vêtements et des équipements divers qui témoignent de la fugacité des modes et de la fièvre acheteuse de nos contemporains.

La foule s’y presse invariablement. Chacun vient y chercher l’objet rare qu’il ne trouvera pas, mais rapportera une bricole inutile qui ira ensuite sommeiller dans un coin, ou tout simplement rien du tout. Le vide-grenier devient alors un prétexte de promenade où l’on va à la découverte du passé et où l’on rencontre parfois l’émotion de contempler un jouet en tôle semblable à celui qu’on a possédé dans son enfance. De là à l’acheter, il y a un pas que l’on ne franchira pas.

Cet entassement est le témoin de notre prospérité. Quand on fait les vide-greniers, on dit qu’on « chine ». Curieux mot qui existait pourtant avant que le pays qu’il évoque ne devienne l’usine du monde entier. Pas plus de rapport avec la profusion des objets qui en sortent et nous inondent, bien qu’on commence à en trouver dans le bri-à-brac exposé. Dans quelques années, ce mot aura probablement perdu son sens premier et se rapportera à l’origine uniforme des objets à vendre.


LA PRÉSOMPTION DE CULPABILITÉ

Voici un point de vue qui mérite d'être diffusé par les temps qui courent. ll est bon de temps en temps d'entendre la voix de la raison. Paul Jeanneteau en est une.

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"Que les choses soient claires : si un élu se sert de sa fonction, de son autorité ou utilise l’argent public de façon inconsidérée ou à des fins personnelles, il doit être dénoncé et puni. Et d’autant plus sévèrement que c’est un élu, c’est-à-dire un citoyen qui a obtenu la confiance de ses électeurs. Cette confiance étant trahie, la sanction doit donc être plus lourde que pour un non élu.

Cela, évidemment, n’a rien à voir avec le fait d’affirmer que telle ou telle personne publique a eu un comportement répréhensible, a commis un acte délictueux, sans en apporter le moindre commencement de preuve. A force de rumeurs, de sous-entendus, de raccourcis rapides, de calomnies, on jette, à la vindicte médiatique, un homme ou une femme qui se retrouve cloué au pilori avant d’avoir eu le temps d’esquisser la moindre réponse. S’installe alors dans les esprits un doute, un questionnement et le fameux adage : « il n’y a pas de fumée sans feu ! ». Et bien « si » ! Il existe des fumées sans feu. Ce sont des brouillards qui obscurcissent nos jugements individuels et collectifs. Des affaires judiciaires nous le rappellent avec force : des hommes et des femmes qui clament leur innocence sont jugés et condamnés, avant que la vérité éclate, souvent trop tard. Il est particulièrement difficile de fournir la preuve de sa non culpabilité, de prouver que l’on n’a pas commis l’acte que l’on vous reproche. Aux yeux des accusateurs, la dénégation n’est pas suffisante. Où est donc passée la présomption d’innocence ?, principe de base de notre État de Droit, selon lequel toute personne qui se voit reprocher une infraction est réputée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement établie. Présomption d’innocence qui se fonde sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de l’O.N.U. Présomption d’innocence qui est l’une des valeurs essentielles de notre démocratie car elle assure à chaque individu la garantie de sa liberté. Aujourd’hui, des médias relayés par une partie de l’opposition ont retourné la charge de la preuve et sont passés de la présomption d’innocence à la présomption de culpabilité. Insinuer, accuser, diffamer, sans preuve c’est verser dans la démagogie, c’est renforcer ce sentiment du « tous pourris », c’est opposer le peuple aux gouvernants accusés de trahir les intérêts du plus grand nombre à leur seul profit. Cela s’appelle le populisme. Cela fleure le bon sens populaire et la simplicité, mais l’Histoire du XXème siècle est là pour nous rappeler qu’en flattant les bas instincts, le populisme fait le lit des extrêmes. Ne l’oublions pas trop vite. Il faut sortir de ces polémiques folles. Par le sang-froid, la retenue de la personne mise en cause, de sa famille, de son entourage, de ses amis, car les déclarations intempestives ne peuvent qu’alimenter la rumeur. Mais surtout, les accusateurs doivent retrouver le sens des responsabilités et le chemin de la dignité. On ne joue pas impunément avec les allumettes du populisme. Nul ne sait quel embrasement peut en résulter. L’expérience douloureuse de l’élection présidentielle du 21 avril 2002 doit inciter à beaucoup de modération dans les propos et l’expression publique de la part de ces juges autoproclamés, particulièrement lorsque ce sont des politiques. Quand ils s’abaissent à de tels comportements, ne soyons pas étonnés alors que la politique soit réduite à une forme moderne des « jeux du cirque ».

Enfin, une partie des médias doit faire preuve de la plus élémentaire déontologie. Le travail du journaliste ne consiste pas à amalgamer des nouvelles piochées sur internet, sur des blogs, sur des réseaux sociaux, à prendre pour argent comptant des rumeurs. Avant d’annoncer une nouvelle, encore faut-il la vérifier, la recouper, en établir les bases de vérité. Il en va de la conservation de la crédibilité des journalistes. C’est ce qu’attendent les citoyens pour construire leur opinion."

 

Paul JEANNETEAU

Député de Maine-et-Loire

 


L'ETE, ON S'DETEND !

 

LE PIQUE-NIQUE

« Celui qui sait se contenter sera toujours content »

   Lao-tseu

   

  

Incontournable de l’été, compagnon du beau temps et parfois du moins beau, il accompagne les beaux jours comme la merguez est attirée par le grill : le pique-nique fait partie de la tradition vacancière des Français depuis qu’en 1936 on a inventé les congés payés.

   

Le pique-nique c’est d’abord le succédané du restaurant pour les fauchés qui n’ont pas assez de blé (un comble en été) pour se payer des vacances à l’Hôtel en pension complète. Au départ… parce que depuis, il s’est répandu dans toutes les couches de la société.

   

Il a ses moments privilégiés : sur le bord de la route des vacances pour gagner du temps, sur une nappe à carreaux étendue à même le sol d’un coin d’aire de repos ; à l’ombre bienfaisante d’un arbre ou près d’une source pendant la randonnée ; à l’occasion d’un événement annuel en famille ou entre amis, dans un coin soigneusement choisi pour son cadre et ses commodités, parmi lesquelles la présence de barbecues, de tables et de bancs et bien sûr d’ombre.

  

Il a aussi ses rites. Un bon pique-nique ne s’improvise pas : c’est un repas complet, plus ou moins riche selon les circonstances, avec entrée, plat de résistance, fromage et dessert. La déclinaison en est multiple, mais il n’y a pas de « déjeuner-sur-l’herbe » sans pain –de la baguette de préférence- et surtout sans chips ! Les chips sont au pique-nique ce que le sourire est à Ségolène, le rictus à Martine ou le haussement spasmodique d’épaules à Nicolas. Souvent constitué d’une série de sandwiches alternant les composants parmi lesquels le saucisson tient la corde (bien choisir le saucisson pur porc), il peut s’agrémenter d’une salade composée, qui peut se réduire à … une tomate dans les cas de simplification extrême.  Même chose pour le fromage : d’aucun se réjouira d’un bon morceau de bleu ou de St-Nectaire, mais si vous n’avez pas veillé au grain, il faudra vous contenter d’un Babybel pour son côté pratique-tout-emballé et surtout plébiscité par les enfants. Pour le dessert un fruit de saison fait souvent l’affaire et l’été est généreux par le choix qu’il permet. On l’aura compris le pique-nique repose sur la trilogie chips-saucisson-tomate.

 

Il a enfin ses exigences très variables selon les circonstances, pour les boissons. L’eau y prend une place primordiale, surtout s’il faut conduire ensuite. Il y a aussi la bière, une possibilité qui ne me séduit pas personnellement pour son faible potentiel d’accompagnement du saucisson. Non, un bon pique-nique doit s’accompagner d’une bonne bouteille, ce qui suppose d’avoir pensé au tire-bouchon, sauf pour les adeptes du couteau rouge à croix blanche. Le Côte-du-Rhône a ma préférence pour son caractère tout terrain et sa structure solide et flatteuse. Ensuite tout est affaire de modération. Et puis il faudra bien conclure par un café, ce qui suppose un minimum de matériel… et d’organisation.

   

Du simple couvert pliant –couteau-fourchette-cuillère, accompagné du gobelet pliant (si, ça existe), à la mallette complète –en osier façon grand siècle, en cuir Vuitton façon Bettencourt ou en plastique façon dînette- munie de tous les accessoires, assiettes, couverts, verres, tire bouchon, décapsuleur, etc… en passant par l’inévitable Laguiole (pour couper le saucisson), il faut aussi pour bien pique-niquer, une glacière. Ab-so-lu-ment indispensable ! La glacière est au pique-nique ce que Michel Drucker est au dimanche après-midi.

   

Petit repas pris sur le pouce, ou gueuleton en pleine nature, un pique-nique se prépare donc minutieusement sinon vous vous exposerez à bien des déconvenues, qui s’ajouteront à la présence des guêpes, au coin convoité déjà occupé ou à la vindicte incompréhensible d’un autochtone furieux….

 

 

 


L'ETE, ON S'DETEND !


LE MOBILE DU CRIME

Le téléphone mobile change nos habitudes. Il est en train d’influencer nos moeurs. L’autre jour j’étais dans un magasin spécialisé pour remplacer mon vieux portable qui fonctionnait encore bien mais largement défraîchi pour avoir passé des heures au fond de mes diverses poches en compagnie d’objets au contact pas toujours des plus doux pour sa carrosserie.

Profitant d’un nombre de points confortable, je pouvais bénéficier pour une somme modique des engins les plus perfectionnés, y compris du « téléphone de Barak Obama», en tout cas présenté comme tel par la vendeuse, le fameux « Blackberry ». Ce bureau ambulant que j’avais déjà vu entre les mains expertes de mes enfants n’était manifestement pas adapté à mes activités, du moins en rapport performances-utilisation. Je demandais benoîtement un portable tout simple… juste pour téléphoner ! « Mais ça n’existe pas ! » s’empresse-t-elle de me préciser. Bref je suis ressorti muni d’un outil moyenne gamme dont les fonctions m’ont encore paru bien trop nombreuses et la plupart resteront sans emploi. Avec ce téléphone je peux prendre des photos aussi belles qu’avec un appareil idoine, je peux aussi filmer avec le son, (si, si !) je pourrais encore recevoir mes messages electroniques, aller sur internet….

Le nombre des téléphones mobiles en circulation ayant ces capacités doit tourner autour de 60 millions, rien que dans notre pays. C’est dire à quel danger on s’expose. Car plus rien n’échappe à ces machines malicieuses entre des mains pas toujours innocentes. Je repense, en écrivant ces lignes au « Casse-toi pauvre con » proféré par Nicolas Sarkozy,  plus pour lui-même qu’adressé à ce provocateur mal embouché, comme en témoigne la video qui a circulé sur internet où ses propos sont tellement inaudibles qu’il a fallu ajouter des sous-titres pour les rendre intelligibles. La manipulation du média qui s’en est fait le relais est manifeste. Sans portable à proximité, la répartie serait passée totalement inaperçue.

Je repense aussi à l’affaire Anelka dont on sait aujourd’hui que le propos a largement été modifié pour faire la manchette d’un grand journal sportif, ainsi que les conditions dans lesquelles il a été prononcé : pas en face de l’entraîneur mais en maugréant le dos tourné une fois que celui-ci lui avait signifié qu’il « sortait ». Cela n’a pas du tout le même sens. Mais le journal avait-il un compte à régler ou la tentation de vendre du papier a-t-elle été la plus forte, toujours est-il que l’on nous a présenté une version « manipulée ». Evidemment, le tout n’a pu arriver que par le truchement de portables dont on peut imaginer qu’il y en avait plus d’un allumé à ce moment-là dans le vestiaire.

Alors, au restaurant, sur la plage, en circulant dans la rue, soyez méfiant si vous racontez une histoire douteuse de notre folklore homophobe, belge ou antisémite, parce que vous pourriez vous retrouver devant les tribunaux. Il suffit qu’un « amateur »  entende une bribe « condamnable » de votre histoire, et même hors contexte, vous pourriez avoir les honneurs d’une médiatisation sur ces sites-poubelles qui font profession d’information. Alors en plus si vous êtes une personnalité en vue, de préférence de droite (de gauche c’est impossible, être de gauche c’est par définition être vertueux), vous êtes sûr de faire les choux-gras d’une exploitation furieuse.

Le bruit et la fureur ! Les extrêmes en raffolent !

Et moi qui ai la (mauvaise) habitude de dire « quel connard !» à tout bout de champ et pas toujours en sourdine quand je ne partage pas les opinions qu’on vient de m’exposer…


ALLOTEOU ?

                   Téléphone ancien                     Téléphone mobile
 

Signe des temps : les codes changent.  

Autrefois, la première chose qu’on demandait quand un interlocuteur décrochait son téléphone et qu’on reconnaissait sa voix, c’était « Allo, comment ça va ? ». La question de savoir où il se trouvait n’avait pas de sens. Avec le téléphone fixe, la conversation se tenait d’un point connu, un bureau ou un salon, à un autre point connu. Plus rarement elle pouvait partir d’une cabine téléphonique. Alors la conversation commençait invariablement par : « Je t’appelle de … »

On a connu « allo, tonton ? Pourquoi tu tousses… », de Fernand Raynaud et aussi : « Allo, « Berline », vous pourriez pas me passer le 22 à Asnières », à l’époque glorieuse de l’installation du téléphone en France, qu’il fallait attendre des mois. Puis l’automatique est venu et les numéros ont remplacé les noms poétiques des centraux parisiens : Jasmin, Réaumur… et nous n’avons plus eu les voix charmantes des standardistes qui établissaient les connexions. Encore que, si l’on en croit Yves Montand dans le « télégramme téléphoné », elles étaient parfois un peu déshumanisées.

Aujourd’hui, avec le développement du téléphone mobile, on n’est plus sûr de rien, sinon de l’identité de celui ou celle qu’on appelle. Si vous voulez vérifier que Madame est bien restée sagement à la maison, bernique ! Et puis il faut croire qu’on a besoin de savoir où se trouve exactement la personne à qui l’on parle : « allotéou ? » est désormais la question qui vient automatiquement, comme pour se rassurer, comme si le lieu précis avait une importance existentielle… On en viendra ensuite aux questions plus familières.

Mais ce « allotéou » n’est-il pas la traduction d’un malaise que fait naître en nous ce monde mouvant où tout peut sans cesse bouger, où le message peut se promener au gré de nos errances et de nos vagabondages, sans rien donner de sa géolocalisation. Mon œil ! Les interlocuteurs peuvent se parler d’un endroit à un autre sans qu’ils en sachent rien, mais « Big Brother », lui, sait  vous repérer et enregistre par quelles antennes-relais vos mots passent. Curieux monde dans lequel ce sont des inconnus qui vous suivent à la trace et vous enverront ensuite des «textos » de sollicitations publicitaires… dont vous n’avez que faire !

Le portable sonne. « Allotéou ? » retentit d’une voix claire…. Qu’est-ce que je vous disais, c’est ma fille !