HISTOIRE
SUR LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN
LA CRISE GRECQUE POUR LES NULS

HEU-REUX !

 

Les Français ne sont pas malheureux ! voilà une bonne nouvelle !

Quand on leur demande de noter de zéro à dix leur satisfaction « dans la vie qu'ils mènent actuellement », la moyenne de leurs réponses est de sept sur dix. Quatorze sur vingt annoncent : « Mention bien » et 92% des répondants attribuent une note de satisfaction supérieure ou égale à cinq. On a beau retourner le chiffre dans tous les sens, il est incroyablement bon. Surtout dans un pays qui traverse la plus grave crise économique depuis près d'un siècle, censément en proie au déclin, peuplé de râleurs notoires qui viennent d'acheter plus de 2 millions d'exemplaires du livret de Stéphane Hessel : « Indignez-vous ! ». On peine à y croire et la tentation est grande de crier à la manipulation en remettant en cause le chiffre. Mais il vient de l'Insee qui a posé la question l'an dernier à 25.000 personnes.

Avant même la santé, le travail et la famille, les conditions de vie matérielles pèsent davantage sur le bonheur. Le dicton « l'argent ne fait pas le bonheur » ne relèverait que du mythe, puisque plus le niveau de vie progresse, plus les Français sont heureux. Les consommateurs les plus modestes évaluent leur bonheur à 6 en moyenne sur une échelle de 0 à 10, quand les plus aisés juge le leur en moyenne à 7,8. Ce sont les Français âgés entre 45 et 49 ans qui seraient les plus sévères sur leur bonheur, évalué à 7,1 en moyenne. "Cette courbe de satisfaction, dans la première partie du cycle de vie, ressemble à un "U" : élevée dans la jeunesse, elle baisse autour de 40 ans pour remonter ensuite jusqu'à 70 ans" analyse l'institut national de la statistique. Et d'ajouter "le niveau de vie est maximal peu avant 60 ans, après que les enfants sont partis et avant le passage à la retraite, mais pas la satisfaction dans la vie qui atteint un pic ensuite".

Les conditions de vie matérielles apparaissent donc comme les principaux freins au bonheur. Cela concerne des contraintes budgétaires, des retards de paiement, des restrictions de consommation ou encore des difficultés de logement. Si la santé, le travail et la famille sont des éléments entrant en ligne de compte, d'autres facteurs sont importants pour évaluer si les Français sont heureux dans la vie. Les habitants des communes rurales déclarent ainsi un niveau de satisfaction moyen de 7,4, contre 7,1 pour ceux des grandes agglomérations de province. L'Insee précise que la population parisienne se situe à une position intermédiaire.

Et côté travail ? L’idée qui court est que les conditions de travail sont devenues insupportables : stress, productivité, gestion de la ressource humaine « inhumaine », …. suicides, etc. Eh bien 75 % des employés français sont heureux au travail contre 69 % en septembre 2010. C’est le résultat du 7e baromètre du bonheur au travail réalisé par Opinionway pour 20minutes.fr. Trois Français sur quatre se disent heureux au travail et apprécient leurs collègues, même si la moitié d’entre eux estime avoir vu leur charge et leur rythme de travail augmenter à l’inverse de leur salaire qui, lui, n’a pas bougé. Ils sont en manque de valorisation financière. On note une stagnation des salaires pour 58 % des interrogés et une baisse de sept points du nombre d’employés ayant bénéficié d’une prime ou d’un intéressement.

Les Français consultés sont majoritairement très insatisfaits par la politique de l’emploi du gouvernement. 78 % la trouve inadaptée au contexte de la crise et 88 % inefficace. François Hollande est à 40 % désigné comme le meilleur candidat à la présidentielle pour mener une politique efficace contre le chômage, devant Martine Aubry (35 %) et Nicolas Sarkozy (17 %). Mais 67 % n’ont « confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour faire baisser le chômage ».

Ces études rejoignent un constat souvent dressé par les sociologues : les Français sont pessimistes sur leur sort collectif mais optimistes sur leur vie personnelle. La vraie nouveauté est ailleurs. Elle est dans le fait qu'en France comme dans beaucoup d'autres pays, deux ans après le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi, les statisticiens multiplient les travaux et les projets pour mieux saisir, au-delà du PIB, notre bien-être. Les enquêtes sur le ressenti subjectif des individus en font partie.. Avec ces indicateurs, les dirigeants des pays pourront « s'assurer que le gouvernement centre bien son action sur la qualité de la vie autant que sur la croissance économique », selon les mots du Premier ministre britannique, David Cameron. Il pourra ainsi mieux cibler ses dépenses. En ce temps de disette budgétaire, il est peut-être urgent de donner plus d'argent aux statisticiens.

C’est peut-être pour ça que François Hollande a choisi de faire rêver les Français…

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