HISTOIRE
LA CONFUSION EST PARTOUT
CACHEZ CE CLANDESTIN QUE JE NE SAURAI VOIR !

L’ART DU POSSIBLE FACE A L’ART DE LA MAGIE

 
  Manif 2

Léon Gambetta définissait la politique comme l’art du possible.   Entre deux manif’ je reviens sur la réforme des retraites. Forcément. Il faut bien en parler, dire et redire que de toute façon on n’a pas le choix. Où c’est le projet du gouvernement, avec ses imperfections, réaliste et plus équitable que juste, où c’est la douce illusion que la gauche résoudrait le problème sans faire souffrir personne, sans allonger la durée des carrières et se contenterait de taxer les « riches » en prélevant 45 milliards par an sur la production intérieure, sans conséquences graves sur notre économie et nos impôts…  

Entre un projet qui présente le seul moyen d’aller vers l’équilibre des régimes en reportant l’âge de la retraite et la solution miracle de la gauche qui serait sanctionnée à court terme par un million de chômeurs de plus et une augmentation des cotisations, le « possible » est bien dans le camp du gouvernement. Certes, il serait souhaitable de prendre en compte quelques cas particuliers comme celui des femmes qui n’ont pas assez cotisé, celui de quelques métiers où l’on trime dur, celui des bosselés de la vie qui n’ont pas réussi à grimper dans l’échelle sociale. A condition de pouvoir les financer sans dégâts collatéraux pour l’économie et d’éviter de recréer des « régimes spéciaux » appelés par nature à perdurer plus longtemps que le cas qu’ils traitent.

La gauche a raison quand elle dit que la réforme des retraites serait plus efficace si elle suivait une réforme fiscale et si des dispositions étaient prise pour l’emploi des jeunes (encore et toujours) et des séniors (afin qu’ils gardent l’emploi qu’ils ont). Chacun saisira que les deux derniers objectifs ne sont réalisables que si l’on crée suffisamment d’emplois, donc cela nécessite de la croissance. Mais si tout cela est vrai sur le papier, en attendant le paradis des équilibres sociaux, la France aura dix fois le temps de se retrouver à poil. Là encore, le possible est dans les choix tempérés du gouvernement qui doit par ailleurs gérer avec rigueur pour aller vers la réduction des déficits.  

Mais si la réforme proposée est celle qui entre le plus dans « l’art du possible », son espace, entre l’exaltation du combat social paré de toutes les vertus humanistes et l’obstacle posé par l’endettement, est très réduit. Le rejet de la réforme inscrit dans les sondages et les manifestants dont le nombre n’est qu’épiphénomène, quelles que soient les décisions des syndicats, quelles que soient les conséquences d’une grève générale si elle avait lieu, nous ferait perdre des années précieuses au bout desquelles la solution serait encore plus douloureuse.

Un retrait indiquerait au reste du monde que décidément nous sommes incorrigibles et l’Europe et les marchés, dont nous sommes dépendants - n’en déplaisent aux démagogues extra-terrestres - nous feraient payer illico notre lâcheté devant l’adversité. Il n’y a que les martiens verts, roses ou rouges pour croire que nous saurions nous soustraire à l’environnement commercial et qu’en chargeant la barque des dépenses publiques déjà accablantes nous ne détruirions pas notre capacité à investir. Fatalement un accroissement de la dette détruirait des emplois.  

On en frémit à l’idée que l’opposition pourrait s’emparer du pouvoir ! 

 


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