HISTOIRE

PAR MOMENT J’AI L’IMPRESSION D’AVOIR LA BERLUE…

Haddock cons

 

Si j’ai bien compris, on manque de chauffeurs d’autocars, on n’a pas assez de chauffeurs de camions, on n’a plus de garçons de café, on manque de soignants dans les  hôpitaux, on peine  à recruter des enseignants et il y aura des classes sans prof à la rentrée, dans presque tous les métiers les bras ou les cerveaux font défaut et pourtant, les jeunes n’arrivent pas à trouver les emplois qui leur conviennent et la France compte trois millions de chômeurs ! « Y a comme un  défaut ! » aurait s’écrié Fernand Raynaud. Mais rassurez-vous, tout va bien. Pourtant le creux démographique dans les actifs  ne  permet pas d’expliquer à lui tout seul cette situation ubuesque. Au contraire, il  devrait contribuer à rendre le chômage marginal.

Mais voilà, le « quoi qu’il en coûte » est passé par là. Trop d’aides, de prestations en tous genres, à quoi on ajoute des exigences de conditions de travail, le  manque de qualification, des salaires  trop bas constituent un cocktail diabolique qui entretient un cercle vicieux infernal. Trop peu d’heures travaillées, trop peu de richesse produite, trop d’impôts et de charges  conduisent à la paupérisation d’une part toujours plus importante de la population active.

Mélenchon éructe contre la police en des termes abjects, avec une inversion des valeurs comme seul un gauchiste est capable, s’en prenant au « permis de tuer » des policiers mais passant sous silence celui d’un chauffard en fuite qui tue une jeune femme traversant dans un passage protégé.

L’affaire  du stade de France est encore un autre exemple d’inversion des faits pour cacher un déni, celui de  la violence que  le pouvoir n’arrive même  plus à contrôler. Darmanin a mis sur le dos des supporters  anglais les désordres provoqués par  le déferlement de la  racaille, en dépit des images qui étaient pourtant explicites. Une insécurité massive accompagnée des pires exactions et ce sont les  victimes qui sont accusées et les coupables en liberté. Quelle image pour la France  pour la finale d’une coupe d’Europe ! Jusqu’où ira l’abaissement ?  Un mensonge indigne du pouvoir exécutif et qui devrait normalement disqualifier le ministre en place.

Macron n’attend pas le résultat des législatives pour annoncer un machin improbable à produire de la parlotte, un « Conseil national de la Refondation », melting  pot de société civile et d’élus qui délégitime le parlement. A quoi  bon voter ?  Un coup de canif supplémentaire dans le fonctionnement de notre démocratie ! A quoi peut servir d’avoir un débat permanent en parallèle avec  l’Assemblée  nationale qui est  le lieu où il devrait se tenir. Comme le grand débat, il s’agit d’un artefact de communication.

Et à quoi bon élire des  députés, puisque  lorsqu’ils seront élus, tout aura été décidé : chaque jour égrène les décisions du Président et du Premier Ministre concernant le calendrier de la  réforme, les chèques et  leur montant et les destinataires.  Les playmobiles de la majorité présidentielle ne pourront  pas  dédire les annonces et n’auront plus qu’à valider par un vote inconditionnel. Après on dira que ce sont les  extrêmes qui tuent la démocratie.

L’essence la  moins chère a repassé largement la barre des 2€, malgré les 18 centimes pris en charge par l’Etat. Mais tout va bien…

Je me pince, quel cauchemar ! Je vais me réveiller !  Mais  non,  je suis bien éveillé et  je suis bien en France en 2022 !

 


POURQUOI IL FAUT QUE LA DROITE CLASSIQUE SE REVEILLE !

Assemblée nationale

 

Ce que nous dit le gouvernement Borne du nouveau quinquennat.

Ce n’est un secret pour personne, le nouveau gouvernement penche cette fois-ci nettement à gauche. Le modem n’a sauvé qu’un ministre, Horizon n’en a obtenu qu’un aussi. Excepté Darmanin, Le Maire et Lecornu, tout le reste des marocains est entre les mains de  ministres de gauche, dont les idées ne sont pas les nôtres. Le dépassement des clivages est un leurre. La première ministre, femme de gauche ne cache pas son tropisme et l’affirme même.  D’ailleurs son cabinet annonce la couleur : Dis-moi qui t’entoure, je te dirai qui tu es, d’où tu viens et où tu veux aller. Le cabinet d’Elisabeth Borne n’échappe pas à cette règle inhérente à la nature humaine et au monde politique. La cheffe du gouvernement, son directeur de cabinet, Aurélien Rousseau, et le directeur de cabinet adjoint, Etienne Champion, ont travaillé pour des ministres socialistes. Elle a composé une équipe qui correspond à son tempérament, à son parcours et à la feuille de route fixée par le Président : planification écologique et lourd agenda social avec la priorité au pouvoir d’achat, aux hôpitaux, au versement des prestations à la source, à la création de France travail –encore  un « machin » technocratique-, aux retraites… Dans Le Point, Elisabeth Borne défend une transition écologique « radicale » mais qui ne doit pas mettre « les plus fragiles en difficulté ». On est loin des attentes de notre électorat. D’ailleurs, selon un sondage, deux tiers des Français ne sont pas convaincus par le nouveau gouvernement et sa priorité affichée à la planification écologique. D’où le climat atone de la campagne électorale. Ce manque de souffle, la droite doit le mettre à profit pour ne pas laisser le terrain aux extrêmes et aux radicaux.

Avoir à l’Assemblée une opposition solide sans être "bornée".

Il est temps que la  partie de notre électorat qui a voté Macron par précaution ou par vote utile  comprenne qu’il ne la défendra pas et ne tiendra plus compte de ses attentes. L’objectif pour les futurs élus Républicains est de ne pas signer un chèque en blanc à Emmanuel Macron,  et  de constituer à l’Assemblée Nationale un groupe LR suffisant, enjeu d'importance pour faire entendre une voix indépendante du pouvoir exécutif, car le scrutin majoritaire apportera très probablement une majorité au président de la République. Mais en mettant durablement à l'écart de la pratique gouvernementale les grands clivages idéologiques, le triomphe silencieux de ce que Macron nomme « l'extrême centre » risque de dévitaliser la démocratie. En effet, avec son élimination du jeu, on redécouvre par contraste qu'une des fonctions du clivage droite-gauche était d'intégrer les radicalités.  Les partis, par une sorte de proportionnelle préélectorale, offraient aux opinions radicales un accès à la décision publique, une occasion de se confronter à l'exercice du pouvoir. Il importe d’autant plus de porter les valeurs qui sont l’essence de notre mouvement politique et laissées en jachère par la Macronie. Parmi tant d’autres, citons : la valeur travail pour encourager ceux qui contribuent à la richesse nationale ; l’autorité de l’Etat pour mettre fin au laisser-aller judiciaire ; la cohésion nationale avec le refus du communautarisme rampant auquel nous assistons. Les élections législatives doivent permettre aux Républicains de retrouver une place dans l’espace politique pour offrir la possibilité d’un vote entre Macron et les extrêmes.  En attendant le 12 juin, il ne faut pas se laisser intimider par les sondages, car la moyenne nationale ne reflète pas les scores en circonscription que les sondeurs sont incapables de mesurer. Le mieux serait que LR conserve sa place  de  premier groupe d’opposition et ne soit pas obligé d’abandonner la présidence de la commission des finances à la Nupes de Mélenchon, ce qui serait la pire des choses. C’est l’intérêt de la France.

Ne pas laisser la primeur  à la Nupes.

Le  scrutin majoritaire ne devrait pas  permettre à Mélenchon d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale, d’autant plus que les candidatures « dissidentes » de gauche se sont multipliées. Mais La coalition de la gauche et des écologistes espère tirer profit des querelles de la macronie et de sa campagne sans relief pour créer la surprise les 12 et 19 juin. Les figures de la coalition s’attendaient à plus de répondant de la part de leurs adversaires, empêtrés dans une série de polémiques ces dernières semaines : affaire Abad, Stade de France … Et de fait, les études d’opinion mettent la Nupes et « Ensemble » au coude-à-coude au premier tour.  Le contexte n’est pas fait pour rassurer  avec l’inflation qui menace, le prix de  l’essence qui ruine le pouvoir d’achat, l’insécurité qui prospère  à chaque occasion. Un climat comme l’extrême gauche aime profiter. Je ne reviens  pas sur l’inanité des solutions qu’elle préconise, avec une valse des milliards qui achèverait notre économie. Non, il faut tout faire pour l’empêcher d’arriver au pouvoir. Le  vote Républicain offre une bonne solution.

Envoyer des députés enracinés  et à l’écoute.

Grâce à son implantation dans le pays, LR a été capable de mettre des candidats dans pratiquement toutes les circonscriptions. Crédité  par les officines de 35 à 55 députés, il faut  avoir bon espoir d’en voir beaucoup plus élus, parce que ce sont des personnalités implantées et connues de leurs électeurs, la  plupart du temps appréciées. Soyons certains que l’enracinement va payer. D’autre part, De nombreux candidats sont des jeunes qui affrontent pour la première fois le suffrage national : une belle preuve de vitalité pour le  parti de droite. Au niveau du Maine-et-Loire, les candidats de la droite et du centre que nous soutenons doivent pouvoir compter sur notre mobilisation. N’hésitons pas à participer à leurs réunions et à relayer leurs messages sur les réseaux sociaux et dans notre entourage !

Circo 1 : Roch BRANCOUR (LR) avec Maryline LEZE (DVD)

Circo 2 : Inès HENNO (UDI) avec Maxence FERRO (LR)

Circo 3 : Anne-Laure BLIN(LR) avec Jean-Pierre BEAUDOIN (DVD)

Circo 4 : Régine CATIN (LR) avec Bruno HOUET (DVD)

Circo 5 : Jacquelin LIGOT (DVD) avec Richard CESBRON (DVD)

Circo 6 : Geneviève GAILLARD (LR) avec Pierre PICHERIT (LR)

 


LA VALSE A 300 MILLIARDS PAR AN !

Pluis de billets

Mélenchon, la foire aux idées fausses.

Une démocratie ne peut bien fonctionner que si les citoyens savent raisonner par eux-mêmes et débusquer les fausses bonnes idées. Le programme de Jean-Luc Mélenchon en est truffé. En voici quelques-unes débusquée par l’économiste Philippe Aghion qui ne passe pas pour être de droite :

. Mélenchon propose de supprimer la « flat tax » et d'instaurer un impôt universel sur les entreprises. L’idée est que l'on peut taxer sans limite avec aucune conséquence sur la production et le niveau de richesse de la nation. C’est le contraire qui permet d’augmenter la croissance  et les revenus fiscaux.

. La décroissance serait la solution au défi climatique. Il se trouve que nous avons fait l'expérience de la décroissance : il y a deux ans, pour faire face à la pandémie en l'absence d'un vaccin contre le Covid-19.  Il s'ensuit qu'entre le début mars et la fin mai 2020, le produit intérieur brut (PIB) français baisse de 35 %, tandis que nos émissions de CO2 baissent de 8 %. La seule alternative est celle de l'innovation verte et d'une transition énergétique économiquement viable, or Mélenchon propose de renoncer au nucléaire en fermant les centrales existantes et en abandonnant la construction de nouveaux EPR.

.  On peut revenir à la retraite à 60 ans. Tout le  monde comprend qu’en l'absence d'une augmentation de la durée de cotisation, notre système par répartition n'est pas soutenable à long terme sans porter atteinte au pouvoir d'achat des salariés. La solution proposée d'un retour à la retraite à 60 ans, avec seulement 40 annuités de cotisation, coûterait directement 86 milliards d'euros par an à l'Etat. Insoutenable ! En plus, ce coût, ne prend pas en compte la réduction du taux d'emploi et donc du taux d'activité et l'augmentation des coûts d'emprunt de la France sur les marchés financiers.

.  Le blocage généralisé des prix pour lutter contre l'inflation. A moins de subventionner massivement nos entreprises, ce qui alourdirait considérablement notre dette publique, cela conduit à une augmentation du nombre des faillites, une baisse de la qualité des produits et un rationnement de l'offre, avec en particulier un détournement des produits importés vers des destinations ou les prix ne sont pas bloqués.

Mais ce n’est pas tout. 

Une «soviétisation» de l’économie française à plus de 300 milliards par an.

«Le programme Mélenchon reste une forme de soviétisation du système, une option d’hyper-collectivisation», avertit Olivier Babeau, président de l’institut Sapiens. Dans le détail des mesures défendues, l’élu des Bouches-du-Rhône préconise les nationalisations en masse dans différents secteurs clés tels que l’énergie (Engie, par exemple), les transports, le fret, l’espace, les autoroutes ainsi que La Française des jeux. Et il veut découper les banques. Par ailleurs, il continue de défendre la sortie du nucléaire à horizon 2045, et fait le pari très risqué que le pays pourra subvenir à ses besoins énergétiques via les seules énergies renouvelables. Outre le coût vertigineux pour les caisses de l’État et l’incompatibilité avec les règles de concurrence européenne, ce virage radical pèserait lourdement sur l’attractivité de la France. Des recettes du 19ème siècle dont on sait qu’elle n’ont marché nulle part.  Un programme qui, dans une économie ouverte, mènerait à une fuite des capitaux, suivie d’un fort ralentissement de l’économie, voire d’un effondrement… et obligerait à sortir de l’Union européenne par son incompatibilité.

Plus de beurre que de pain.

Pourquoi lésiner ? Les promesses pleuvent.C’est gratuit puisque c’est l’Etat qui paiera ! Sur le terrain du pouvoir d’achat, la question du retour de l’inflation serait réglée par le blocage des prix des biens de première nécessité. À cela s’ajoutent la revalorisation du smic à 1500 euros - qui pénaliserait pourtant les travailleurs les moins qualifiés – et la création d’une allocation autonomie jeunesse. Sans oublier  la sixième semaine de congés. La justification : « il faut travailler moins pour travailler tous ! », en oubliant que la France est déjà un des pays où, justement, on travaille le moins. Selon l’institut Montaigne, ce délire atteindrait plus de 300 milliards d’euros par an. Celui-ci souligne que le projet de retraite à 60 ans n'est pas seulement ruineux. Il aurait un impact négatif sur l'économie en diminuant la population active et le revenu disponible des ménages, les pensions rapportant moins que des salaires. La générosité initiale déboucherait en fin de compte sur un appauvrissement général.

La Faillite, me voilà !

Face à ces promesses de dépenses, le programme ne prévoit aucune réforme structurelle en vue d’assainir les finances publiques. On sait que Mélenchon n’envisage  pas de rembourser la dette qui engraisse les  banques, sans se soucier des conséquences. De quoi affoler les investisseurs qui perdraient confiance en la France et pratiqueraient certainement des taux rédhibitoires sur les emprunts. Mais fidèle à la ligne de gauche, il entend surtout taxer les «riches», avec en tête de liste le retour de l’ISF et la suppression de la «flat tax» qui ont permis un retour des ménages fortunés. Les entreprises ne seraient pas non plus épargnées par un alourdissement de leur fiscalité.

Certains socialistes ont résisté, refusant catégoriquement de suivre le PS, qui a adhéré à la «Nouvelle union populaire écologique et sociale» menée par La France insoumise en vue des législatives, et qui regroupe déjà les écologistes et les communistes, conscients qu’ils sont des dégâts que pourraient provoquer ces idées.

On retiendra que le programme économique porté par le leader de La France insoumise ferait fuir les capitaux, engendrant un fort ralentissement de l’économie, et potentiellement son effondrement et entraînant une paupérisation généralisée des Français. Il faut  croire que les jeunes qui sont prêts à voter pour lui n’ont pas étudié  correctement l’histoire de notre continent  car ça leur éviterait de croire aux chimères bolcho-collectivistes remises au goût du jour par le tribun néo-communiste bolivarien.

 


POUR TOUS NOS AMIS D'ANGERS DE LA 1ère CIRCONSCRIPTION

 

Campagne Roch Angers

Bonjour à tous,
J'organise une réunion publique autour de ma candidature aux élections législatives.
Pour pouvoir parler avec vous de ma vision, mes engagements et mon programme.
🗓 Mercredi 1er juin
📌Salons Curnonsky, Angers
⏰ 19h30
Venez nombreux pour faire connaissance, échanger et me soutenir.
Je compte sur vous.
Roch Brancour
 

LA FRANCE N’EST PAS FOUTUE, MAIS …

Bout du rouleau
De quel côté qu’on se  tourne, Le regard ne rencontre que des situations dégradées. Les écrits de Christophe Guilluy, socio-géographe,  ou de Jérôme Fourquet nous décrivent un pays fragmenté dans tous les sens. Cause ou conséquence, le mal s’est transmis à toutes les institutions : modèle social, société, monde politique, économie, et les politiques menées non seulement ne cherchent pas à soigner nos maux à la racine, mais souvent par facilité, continuent de les aggraver. Il faudrait remonter au moins trente ans en arrière pour en trouver  les origines, mais les dix dernières années sont emblématiques de ce qu’il ne fallait pas faire. Le quinquennat qui commence n’annonce  pas vraiment de changement par rapport aux deux précédents et donc les maux ne vont faire qu’empirer.

Un modèle social à bout de souffle.

Notre modèle social, né de la dernière guerre, a vu sa philosophie originelle de solidarité être dévoyée en pompe à fric. Les trois piliers sur lesquels il était fondé,  les  services publics, la sécurité sociale et le droit du travail, inspirés des travaux du Conseil National de la Résistance donnaient à la République sociale une base juridique solide. Ils ont  été laminés par la révolution néolibérale des années 80, puis la globalisation et le  marché unique européen qui ont conduit au démantèlement notamment des entreprises de service public. Il se trouve que parmi les pays européens, le  modèle français a été le plus exposé.  Les réformes sociales du dernier quinquennat lui ont porté le coup de grâce avec la surétatisation du social par la transformation des cotisations sociales en impôts et avec la relégation des syndicats dont l’affaiblissement rend les jacqueries quasi inévitables quand ce n’est pas le recours aux juges, comme substituts  d’une démocratie défaillante. En se passant des corps  intermédiaires, le macronisme a dénaturé notre modèle  social au profit d’un système populiste, étatiste et libéral qui arrose tous azimuts, vidant un peu plus les caisses d’un dispositif déséquilibré incapable de les remplir. Les Français approuvent la réindexation des retraites sur l’inflation, le  relèvement de la  pension minimale à 1 100 € et le « dividende salarié » promis par le Président réélu, plébiscitent en même temps la baisse de la TVA sur les biens de première nécessité  défendue par Marine Le Pen, et le  blocage des prix fait recette auprès des trois quarts des sondés… sans se poser la  question de savoir comme ces mesures seront financées. Les « 10 raisons » de choisir le projet d’Emmanuel Macron citées dans son prospectus électoral sont un catalogue de mesures en monnaie sonnante et trébuchante : maintien des boucliers gaz et électricité, prime jusqu’à 6 000 € sans charge ni impôts, suppression de la redevance télé, baisse des impôts de succession… sous-entendant que l’état omnipotent pouvait tout. On s’étonnera ensuite de détenir les records mondiaux de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires. Compte tenu des déficits, on en conclut que le système n’est plus tenable et devrait être réformé en profondeur, mais de cela il n’est nullement question. Au contraire, l’Etat macronien entre  les  mains de Bruno Le  Maire envisage de continuer la politique du carnet de chèques, alors que tous les indicateurs sont au rouge : inflation, dette, taux d’intérêts, gouffre du commerce extérieur, etc…

Une société éparpillée et un monde politique atomisé.

Dans le monde d’avant, la société était structurée en groupes identifiés : ouvriers, cols blancs, artisans et commerçants, agriculteurs, professions libérales, patronat,  eux-mêmes traversés par des courants de pensée en liaison avec leur statut social, catholiques pratiquants et chrétiens sociaux, socialistes et communistes, libéraux, qui constituaient autant d’électorats captifs regroupés autour de convictions politiques. Cet ensemble permettait d’organiser la démocratie représentative par l’intermédiaire de partis politiques organisés et souvent puissants. Les syndicats, eux, assuraient le bon fonctionnement de la démocratie sociale comme outils de dialogue avec le pouvoir élu  et le reste de la  société. Ce monde a quasiment disparu. Ne parlez plus d’avoir des convictions, les gens suivent des modes  et consomment de la démocratie comme on va au supermarché, et quand ils en ont, c’est pour s’enfermer dans la « personnalisation » imposée en douce par les réseaux sociaux. Le  monde actuel navigue entre extrêmes et violences, est disponible pour céder aux charmes des  tribuns ou de la démagogie. Il suffit de distribuer des chèques pour obtenir des voix. Les rouages stabilisateurs  qu’étaient les syndicats et les partis politiques ne sont plus  en capacité de jouer leur rôle. Et pour couronner le tout, des hommes politiques changent de bord en fonction de leurs intérêts personnels, et même si le « débauchage » a toujours existé, dans une  société qui a perdu ses repaires,  ces quelques chiens galeux à l’éthique misérable  jettent l’opprobre sur tout le reste  du personnel. La  démocratie représentative en est gravement menacée.

Un grave problème de désindustrialisation.

Déficitaire depuis près de vingt ans, la balance commerciale tricolore fait aujourd’hui de notre pays le plus mauvais élève de l’Europe, loin derrière les Allemands et leur excédent de plus de 170 milliards d’euros l’an dernier. La France est le seul grand pays de la zone euro à avoir un énorme déficit extérieur. L’Italie elle-même est en excédent. Or lorsque l’on a un énorme déficit extérieur, c’est que l’on produit moins que ce que l’on consomme. Nos entreprises, harassées de charges, ne produisent plus ce que les Français veulent consommer. Même en agriculture, nous sommes en difficulté. Nous avons toujours les coûts de production dans l’industrie parmi les plus élevés du monde et peut-être même au sommet mondial, comme la part des dépenses de protection sociale dans le PIB qui est au top mondial. Au cours de ces trente dernières années, nous avons perdu la moitié de nos parts de marché dans le commerce mondial, avec une forte accélération depuis les 35 heures. La France a un énorme problème de production liée à la désindustrialisation massive, de faiblesse des compétences de la population active, d’insuffisance du taux d’emploi qui exige le recul de l’âge de départ à la retraite. Dans une note qu’il vient de publier, le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) voit dans la détérioration du déficit commercial et l’accélération de la désindustrialisation depuis trente ans, les conséquences des politiques expansionnistes monétaires. En augmentant les dépenses de l’État et en baissant les prélèvements sur les ménages, les gouvernements successifs ont stimulé la demande interne ce qui a, in fine, participé à la dégradation de la performance à l’exportation.  A titre d’exemple, les écarts de demandes internes expliquent, sur la période 1999-2008, 61 % de la dégradation relative des soldes commerciaux vis-à-vis de l’Allemagne. Et à l’image d’un serpent qui se mord la queue, la dépendance aux importations participe aux déficits commerciaux qui eux-mêmes accentuent la désindustrialisation.

Le problème c’est le gouvernement par la magie et le mensonge.

La magie c’est l’argent qui tombe du ciel et le mensonge c’est que ce soit possible indéfiniment. Deux illusions tragiques gouvernent la France depuis trop longtemps.  La première c’est que la dépense publique souvent mal ciblée, qui plus est à crédit, crée de la richesse, alors que chaque cycle annuel  nous affaiblit de 80 à 100 milliards supplémentaires. La seconde c’est que les entreprises sont prospères alors que leur taux de marge est nettement inférieur en France à ce qu’il est en Europe et dans les pays anglo-saxons. Notre balance commerciale est en réalité le résultat d’orientations et de choix faits depuis des années, au premier rang desquels une économie qui s’est tournée vers les services en même temps qu’elle se désindustrialisait. Un phénomène aggravé par le fait que les entreprises françaises, bien plus que les autres, pour des raisons de compétitivité liées à la fiscalité, ont depuis longtemps adopté une stratégie consistant à s’implanter à l’étranger pour produire et vendre leurs produits plutôt que de les exporter depuis le territoire national. Le résultat c’est que la France est particulièrement dépendante de produits venant de l’étranger, pour répondre à la demande des consommateurs en biens d’équipement de toutes gammes, et à celle des entreprises en matériaux, composants, etc… et  ces dernières sont bien en peine d’assurer la progression du pouvoir d’achat.

Le sacro-saint pouvoir d’achat.

«  n’y a guère qu’en France que l’on prétend créer du pouvoir d’achat à partir du vent ou, ce qui revient au même, avec de la dépense publique à crédit », assure  Christian Saint-Etienne . La France n’a pas un problème de pouvoir d’achat et encore moins de demande, mais un gigantesque problème d’offre. Elle n’a pas non plus un problème de redistribution du pouvoir d’achat puisqu’elle est le pays qui redistribue plus qu’aucun autre pays au monde, et qui plus est, à crédit. Le soutien de la consommation financé par la dette publique explique 61% de la dégradation de la balance de nos échanges. Il a fragilisé notre industrie en l’enfermant dans une spirale cumulative de pertes de parts de marché, de manque de compétitivité, de compétences, d’investissement dans l’innovation. Seuls 36% des biens industriels consommés par les ménages sont encore produits en France. Pour distribuer du pouvoir d’achat, il faudrait produire, investir, innover, réduire les charges sur les heures supplémentaires. Et surtout arrêter de mentir : le soutien de la consommation par l’État à travers les subventions en faveur de l’énergie et de l’alimentation va amplifier les déficits jumeaux, tout en bénéficiant avant tout aux exportations de nos concurrents. La situation est d’autant plus critique que l’inflation rend la remontée des taux d’intérêt inévitable, y compris dans la zone euro où la BCE devrait les relever dès juillet prochain. L’envolée de la dette publique française n’a été rendue possible que par la diminution drastique de son prix. À l’inverse, la hausse d’un point des taux entraîne 40 milliards de charge de la dette supplémentaire sur dix ans. Les finances publiques de la France sont les plus fragiles de la zone euro en raison de l’importance du déficit structurel. Elles vont être prises en tenaille par la remontée des taux au moment même où des investissements massifs seraient requis pour moderniser l’éducation et la santé, soutenir l’innovation ou accélérer la transition écologique. Le surendettement n’est par ailleurs pas le monopole de l’État mais concerne également les entreprises, alors que les marchés dévissent sous la pression de l’inflation.

La France se trouve donc sous la menace d’un violent choc financier si les taux d’intérêt devaient dépasser la croissance nominale. Notre pays ne peut échapper à une révision radicale de sa politique économique.  On n’en prend pas le chemin !


BORNE REDONNE DU SENS AUX LEGISLATIVES !

Assemblée nationale

Traditionnellement, les  législatives qui suivent la Présidentielle ont servi à donner une large majorité au Président élu, les électorats des candidats battus se mobilisant peu.  Cette fois-ci, le contexte est différent. La nomination de Borne à Matignon devrait donner envie aux électeurs de droite de retrouver leur vrai camp.

Macron abandonne le « en même temps ».

Tout le monde glose sur la nomination d’une « femme » à Matignon. Là n’est pas l’essentiel. Cette nomination  consacre  en fait la nouvelle orientation du quinquennat.  On s’en souvient, Macron, en 2017, avait pris soin de nommer Edouard Philippe  venant de LR comme symbole du dépassement du clivage droite-gauche. Il avait pris grand soin en 2020 de lui donner un successeur du même bord avec Jean Castex. Il fallait envoyer un signal fort en direction de la droite, appelée à se rallier à la présidence. Et le moins  que l’on puisse dire c’est que la stratégie a bien fonctionné, favorisée  il est vrai par le contexte international et la crise du Covid. L’arrivée à Matignon d’une Première Ministre de gauche, issue du PS, rompt  avec l’équilibre institué jusque-là à la tête de l’exécutif. La symbolique du tandem transclivage droite-gauche à la tête de l’Etat est bel et bien abandonnée. Des  ministres étiquetés à droite gardent quelques portefeuilles importants  tels Darmanin ou Le Maire, mais « l’habillage » ne doit pas faire illusion, d’autant plus que l’Education nationale est confiée à un ministre « racialiste » et que la justice reste entre les mains de Dupont-Moretti. Les autres ministères importants, santé, affaires sociales, budget … sont confiés à des ministres issus de la gauche.

Un signal envoyé aux électeurs de droite.

Et le message est clair : « je n’ai plus besoin de vous ». Macron n’est plus rééligible et il n’a plus à  préserver son avenir. L’électorat de la droite modérée qui a voté pour lui en 2022 par réflexe légitimiste dans le contexte tourmenté que l’on sait, pariant sur le maintien voire l’ancrage définitif au centre droit de l’occupant de l’Elysée, devrait logiquement être ébranlé par la composition du gouvernement et les orientations prises au début de ce quinquennat. Un tel revirement n’était pas annoncé et constitue même un pied de nez à Nicolas Sarkozy, en remerciement de ses tentatives de débauchage pour rallier la macronie. On se réjouira a posteriori du peu de succès qu’elles ont rencontré auprès des candidats LR, pas plus de quatre ayant franchi le pas. Après cinq années de « ni de droite, ni de gauche », l’arrivée de Mme Borne à Matignon apporte une clarification : les thèmes mis en avant par le pouvoir ne mettent pas en avant les questions régaliennes de la sécurité ou de l’immigration et des finances publiques, auxquels cet  électorat attache de l’importance. Thèmes d’autant plus importants que la France se dirige sans doute vers une période chahutée de crise financière, économique, sociale et politique que d’aucuns prévoient violente. C’est le « défi climatique » qui profite de la nouvelle orientation, avec laquelle la nouvelle équipe compte plaire aux écologistes. Surtout, la priorité de Macron est de contenir la poussée de Mélenchon en disrupant comme il sait le faire sur ses plates-bandes.

Une aubaine pour la droite.

Du coup, les élections législatives reprennent du sens. Certes, il serait présomptueux d’envisager de conquérir une majorité  parlementaire, mais il n’est pas difficile de comprendre que la présence d’un groupe parlementaire d’opposition de la droite et du centre le plus puissant possible serait de nature à rééquilibrer le jeu : d’abord empêcher Mélenchon ou Le Pen de s’emparer de la présidence de la commission des finances, ensuite peser sur les orientations du gouvernement, avec le Sénat  en appui, pour infléchir les projets chaque fois que ce sera nécessaire. Il est notamment important d’avoir un groupe  parlementaire susceptible de compter dans les débats portant sur les réformes de nos institutions, du mode de scrutin ou du financement des retraites. L’extrême-droite est  en capacité de mobiliser 33% des électeurs et la gauche de Mélenchon moins de 30%, à condition de faire  le plein, ce qui ne s’est jamais réalisé dans le passé. Il revient donc à la droite modérée de se mobiliser si elle veut exister. Elle peut parvenir à convaincre son électorat et le faire revenir vers elle si elle combine esprit d’unité, désintéressement personnel, attachement au bien public et à l’intérêt général avec un discours de vérité  contre la démagogie sous toutes ses formes. Il suffit d’arriver devant les candidats de « Ensemble » dans suffisamment de circonscriptions au 1er tour. La lucidité fera le reste. Beaucoup de candidats LR et leurs alliés centristes ont un ancrage territorial qui leur donne un avantage sur  leurs concurrents et pour une centaine d’entre eux, la « prime au sortant ». La  montée en puissance des partis contestataires conjuguée avec le tropisme de gauche du nouveau gouvernement, leur offre une opportunité d’exister. En conséquence, leur candidature prend du sens. Electeurs de la droite et du centre, mobilisez vous les 12 et 19 juin. Vous avez un candidat dans chaque circonscription. Il suffit de voter pour  lui !

 


MELENCHON N’A AUCUNE CHANCE D’ÊTRE PREMIER MINISTRE !

Mélenchon Bastille 2013

 

 

Depuis qu’il a créé la « Nouvelle union populaire, écologique et sociale » (Nupes), Jean-Luc Mélenchon réaffirme avec une insistance digne de la méthode Coué qu’il sera « élu » Premier ministre, certain que l’union de la gauche ainsi réalisée va remporter les élections législatives et obliger le président de la République de le nommer à Matignon.

Ce que Mélenchon se garde de dire.

Bien qu’il ne se représente pas, le député des Bouches-du-Rhône possède quelques atouts dans ce « troisième tour social » qu’il appelle de ses vœux. Il a tiré du désespoir des Verts et du PS le plus haut profit possible puisqu’ils se sont piteusement ralliés à son panache rouge vif ; il les a affaiblis encore un peu plus, si c’est possible, en soulevant un tollé chez ceux de ces deux partis qui ont des convictions démocratiques. Fort de cette alliance imposée au forceps,  il a lancé, avec la prophétie qu’il voudrait auto-réalisatrice  de son « élection » comme Premier ministre, une opération de communication évidemment trompeuse. Car le  scrutin majoritaire à deux tours lui complique terriblement la tâche, sauf à faire le plein dès le premier, ce qui est bien improbable avec un capital de 22% éparpillé dans les circonscriptions. Certes, il a rassemblé les forces de gauche. Mais dès avant les élections législatives, tout le monde savait que la gauche est minoritaire dans le pays, à 32 % au maximum. Selon les instituts d’opinion, non seulement il sera minoritaire, mais Emmanuel Macron est à peu près assuré de remporter la majorité absolue et ne court guère de risque de cohabitation. Le chef des Insoumis nous raconte des blagues : il ne dit pas pas que le Président n’est absolument pas obligé de le désigner et qu’il lui suffit de choisir un Premier ministre dans la majorité sortie des urnes, il ne dit pas plus ce qu’il ferait du pouvoir s’il l’obtenait, sauf à promettre plus de beurre que de pain avec le smic à 1 500 € non financé, il ne dit pas non plus qu’il sera minoritaire et qu’on perd son temps à parler d’une hypothèse irréalisable. On voit surtout que sa campagne, lancée comme d’habitude pour le bien commun de la gauche, vire au culte de la personnalité… comportement copié  sur les dictateurs sud américains qu’il admire.

Méthode Coué.

Les 22 % ne sont pas la clef du pouvoir, mais cet exploit au premier tour l’a grisé et lui a monté à la tête. On peut comprendre que Jean-Luc Mélenchon cède à l’émotion. Plus il nous parle de sa « Nupes », plus il nous assure qu’il aura une majorité, plus les électeurs de gauche y croient, surtout ceux qui haïssent Macron. Mais c’est bâtir un projet sur un espoir plus que ténu et c’est, en outre, se moquer des institutions.  La méthode Coué ne suffira pas. D’ailleurs en n’étant pas candidat lui-même ne nous indique-t-il pas, en creux, la suite, à savoir : on peut faire simplement un bon score et disparaître de la vie politique. Il  sortirait ainsi de sa carrière sur son exploit. De sorte qu’il nous fait perdre notre temps. Par contre, la  Nupes   pourrait constituer un groupe d’opposition suffisamment étoffé à l’Assemblée nationale pour perturber son bon fonctionnement, surtout s’il obtient la place de 1er groupe d’opposition et décroche la présidence  de la très enviée commission des finances.

Entourloupe.

Le meilleur moyen de combattre cette entourloupe qui en dit long sur le sérieux du personnage, c’est encore de répéter à l’envi la vérité, à savoir que Mélenchon n’a aucune chance et qu’en outre il a mélangé les torchons et les serviettes. Il n’y a aucun rapport avec un PS respectueux des institutions, anti-Poutine, pro-européen, et Mélenchon, pas plus qu’il n’y en a entre le chef de LFI et un homme comme Yannick Jadot. En revanche, on constate qu’un maximum de désarroi conduit aux pires abaissements, que la gauche de gouvernement jetée dans le bas-fossé a vendu son âme à Mélenchon pour ne pas mourir, ajoutant ainsi à l’humiliation de se livrer à l’ennemi, la crise de conscience produite par l’adoption de ses thèses. La Nupes n’est nullement une opération sauvetage de la gauche. Il y a fort à parier qu’après la  défaite aux législatives, elle se déchirera et chacun des quatre partis qui la composent se retrouvera dans une grande solitude. Car le déchirement s’est déjà produit. Daniel Conh-Bendit, José Bové et Jean-Paul Besset, fondateurs d’EELV, ont publié une tribune particulièrement violente contre la Nupes, et Lionel Jospin, qui soutient Lamia El Aaraje dans une circonscription parisienne, s’est retrouvé nez-à-nez avec Danielle Simonnet, députée sortante investie par la Nupes, alors qu’elle avait été élue en 2027 contre Mme El Aaraje. D’où une altercation publique entre l’ancien Premier ministre de la cohabitation et Mme Simonnet. Et c’est sur cette base-là que Mélenchon voudrait prendre la tête du gouvernement ?

 


TOUT VA MAL ! FINALEMENT, TANT MIEUX ! (Peut-être)

Economie  bourse

L'économie ralentit.

L’économie ralentit fortement en Europe. En Chine aussi, avec  le confinement  qui perdure. Mais le coup de frein est aussi significatif aux États-Unis, même si c’est dans une moindre mesure. On a cru qu'on pouvait prolonger les cycles de croissance à l'infini avec des plans financés par de l'argent magique, qu'on pouvait même empêcher la croissance de chuter. On l'a vu avec la crise des subprimes, puis la crise de l'euro, surtout avec la crise du Covid. Avec ce jeu malsain, les banques centrales et les États, avaient fini par oublier le jeu des cycles économiques. Mais voilà, on a atteint les limites du système comme l'a reconnu la semaine dernière la patronne du FMI. La mauvaise nouvelle  c'est que les banques centrales n'ont plus de marge de manoeuvre car elles ont fait exploser l'inflation avec leur torrent d'argent magique. La guerre en Ukraine et ses conséquences a amplifié le phénomène au mauvais moment. Pour un Etat surendetté comme la France, c’est une complication supplémentaire.

La situation actuelle s’explique facilement et était largement prévisible : l'explosion de l'inflation,  couplée aux conséquences du Covid avec ses pénuries et ses ruptures d'approvisionnement, avait  commencé à provoquer partout un ralentissement de la croissance, avec une amplitude variable selon les zones. En conséquence les banques centrales sont obligées de réagir en remontant les  taux d’intérêt. De ce fait, elles vont accentuer la décélération de l'économie, surtout aux États-Unis, en arrêtant de faire tourner la planche à billets. Pour l’instant la  BCE reste prudente mais elles sera obligée d’y venir, à moins de laisser  l’euro continuer de se déprécier  par rapport au dollar.

En fait c’est (peut-être) une bonne nouvelle !

Pour que l’économie retrouve une situation normale, avec des circuits qui soient rétablis et une inflation qui rechute, il faut absolument que l'économie ralentisse. C'est le seul moyen de réduire la pression qui crée des tensions et des fissures partout. Il va falloir réapprendre à laisser les cycles économiques reprendre leur cours normal. La baisse de l'inflation provoquée par la hausse des taux et la baisse du pouvoir d'achat va permettre, à terme, de redonner du pouvoir d'achat aux ménages et de revenir à des niveaux de croissance moins volatils et plus sains. L'économie ne peut pas fonctionner uniquement avec des substances artificielles et hallucinogènes. Il va donc y avoir une période de « transition »,  compliquée tant au plan de l'économie qu'au plan des marchés, mais c'est une étape nécessaire. D’ailleurs le grand nettoyage sur les marchés a largement commencé. La combinaison de l'inflation, de la hausse des taux d'intérêt, de la guerre en Ukraine et du confinement en Chine pèse sur les indices boursiers : les actifs les plus touchés sont ceux dont les valorisations étaient les plus aberrantes, mais l'onde de choc se propage au-delà.

Les taux d’intérêt s’envolent  et atteignent des niveaux qui sont encore loin de la normale, mais qui s'éloignent de l'anormal : finis les taux d'intérêt négatifs, finie la dette française financée à 0%. On assiste à une véritable tension sur les taux d'emprunt des États à 10 ans. Aux États-Unis, on est à 3,15%, et la hausse devrait continuer. Avec le plein-emploi affiché vendredi dernier et des taux d'inflation supérieurs à 8%, des taux autour de 3% restent encore étonnamment faibles. L’Europe aussi connait des tensions. La France emprunte à 1,65%. On était à -0,17% il y a moins de 9 mois. Les « spread », c'est-à-dire la différence de taux d'emprunt, entre l'Allemagne et les autres pays de la zone euro divergent. Alors que l'Allemagne emprunte à 10 ans à 1,15% (-0,52% il y a encore quelques mois), l'Italie emprunte déjà à 3,15%, un « spread » de 2% par rapport à l'Allemagne, l'Espagne à 2,25%. Là encore rien de plus normal, mais on n'était plus habitué à ce que les marchés réagissent normalement. Donc rien d’étonnant aux mouvements actuels sur les marchés. La hausse des indices boursiers a été alimentée par la baisse des taux d'intérêt et les injections (trop) massives de liquidités. La hausse des taux d'intérêt et l'arrêt des injections de liquidités alimentent la baisse des marchés. C'est aussi basique que cela constate Marc Fiorentino.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas des rebonds puissants, sur d’éventuelles bonnes nouvelles…

Un retour à la normale qui complique le début du quinquennat.

En attendant, le deuxième mandat d’Emmanuel Macron démarre sous le signe d’un grand affaiblissement. Le déficit commercial de la France s’est creusé à 12,4 milliards d’euros en mars, pour atteindre, sur les douze derniers mois, 100 milliards d’euros, viennent d’annoncer les Douanes. Un double record, sur un mois et sur une année glissante. La moitié de la dégradation récente est due à la  facture énergétique : le prix des biens importés comme le pétrole, le gaz et l’électricité augmente de 19% sur trois mois. Il y a aussi des effets indirects : la France importe des biens qui se fabriquent avec beaucoup d’énergie, dans la chimie, la métallurgie, le bois et le papier… Les prix de ces importations augmentent davantage que celui de nos exportations.

Autre facteur conjoncturel aggravant : la dépréciation de l’euro par rapport au dollar, monnaie dans laquelle se règle le pétrole. Le remède, ce serait la remontée des taux par la BCE, ce qui ne nous arrange pas non plus à cause de la dette. « Si le ralentissement de la croissance et le retour en boomerang de l'inflation dans la zone euro, en raison de la guerre en Ukraine, font redouter une stagnation de la croissance couplée à une forte inflation » constate Christine Lagarde, elle en profite pour rappeler «l'ordre des événements». « Il convient d'abord de mettre fin au programme de rachat de dettes qui devrait intervenir au début du troisième trimestre avant de procéder aux ajustements des taux directeurs quelque temps après et de façon graduelle. » Voilà qui donne un peu de visibilité, mais ne simplifie pas la tâche pour autant. Encore faut-il qu’aucun événement contrariant ne vienne perturber ce schéma.

 


IL Y A EXTRÊMES ET EXTRÊMES !

Bagarre_village_gaulois

Un repoussoir bien commode !

Concernant Marine Le Pen, la plupart des médias n’ont aucun doute : elle incarne « l’extrême droite ». Soit. Il  y aurait beaucoup à dire sur la définition et le contenu qu’elle recouvre aujourd’hui, mais si on se réfère à la ventilation habituelle des partis sur l’échiquier politique, force  est de constater que le RN se situe le plus à droite, d’ailleurs c’est la place qui  est attribuée à ses élus à l’Assemblée nationale qui fait référence. Et les mêmes médias n’hésitent pas à crier au scandale dès que la moindre velléité de ce qui pourrait ressembler à une tolérance, un rapprochement ou à un  soutien même quand l’intéressé n’a rien demandé, pourrait se faire jour.

Islamo-gauchisme : non, merci !

En ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, vous aurez remarqué que la plupart des mêmes médias  manifestent des pudeurs de gazelle pour le situer dans le paysage politique. Surtout n’allez pas  dire qu’il représente « l’extrême gauche », alors qu’il  suffit de lire son  programme ou d’observer son comportement pour s’en convaincre. Vous ferez partie de ces vilains esprits  qui n’ont rien compris :  l’extrême-gauche est fréquentable, pas l’extrême-droite ! Quand on est admirateur des dictatures totalitaires d’Amérique du Sud dont on s’est fait le modèle de gouvernance, on a une très bonne idée de ce que serait sa VIème République. Plus concrètement, c’est le recours systématique au referendum  qui remplace la démocratie représentative qui en est le signe politique le plus tangible. D’ailleurs c’est un point qui rapproche l’extrême-gauche de l’extrême-droite. Quand le PC et le PS acceptent de se fondre dans une union avec  la France insoumise, ces mêmes  médias ne trouvent rien à reprocher quand ils n’applaudissent pas. Que le PC trouve des points de convergences avec Mélenchon, on n’en sera pas trop étonné, mais que le PS se soumette,  c’est  dramatique. Toute une  partie des valeurs qui ont fait la gauche sociale-démocrate sont jetées aux orties, pour un plat de lentilles, en l’occurrence 70 circonscriptions. C’est le  socle qu’elle a en commun avec  la droite républicaine qui est atteint. Avec  la « Nupes », la laïcité est  en danger et la  burqua de beaux jours devant  elle. En s’alliant avec  Mélenchon, écologistes et socialistes tournent le dos à l’Europe et à l’Ukraine. D’ailleurs la  plupart de ceux qui incarnaient cette gauche l’ont fait savoir et heureusement, de nombreux élus protestent et ne se reconnaissent pas dans cette alliance. Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Jean-Paul Besset signent une tribune véhémente dans le Monde et n’ont pas de mots assez durs, « tête-à-queue tragique », « infamie »,… pour condamner l’accord. Ceux-là honorent la politique, dont la principale  vertu est d’avoir des convictions et d’y rester fidèle.

Macron, patron de l'illusion de l'exrême-centre.

Et puis, il y a aussi l’extrême-centre. Si j’ai bien compris, c’est la conception macronienne de la majorité présidentielle. C’est un melting-pot où se retrouvent toutes sortes de transfuges de gauche et de droite, pour qui  les convictions sont élastiques ou interchangeables, et qui réalise le miracle de faire cohabiter  M. Woerth avec Mme Touraine, dont on sait, par leur passé aux affaires, que tout les oppose.  Cet extrême-centre, piloté de l’Elysée, sans aucune marge de manœuvre, a conduit  pendant les cinq  dernières années, à la paralysie politique sur les grandes réformes, et a été largement à l’origine du mouvement de contestation des « gilets jaunes », d’autant plus que profitant de l’aubaine des contradictions internes des politiques, la technocratie a occupé l’espace laissé vacant pour s’en donner à cœur joie. Heureusement, pour les cinq prochaines années, on a évité le pire : le parti unique. La majorité « Ensemble » c’est donc désormais plusieurs piliers : la République en marche devenue  « Renaissance », le Modem de Bayrou et « Horizons »,  le nouveau-né d’Edouard Philippe, sont les principaux. A voir les têtes d’enterrement sur la photo de la conférence de presse qui a lancé la campagne des législatives, on se dit que ça va être joyeux. Si on se réfère au premier mandat, Macron ne voulait voir « qu’une tête » ; tous ceux qui ont manifesté des désaccords ou exprimé des divergences, ont été impitoyablement virés. C’est pourquoi, les heureux  nouveaux impétrants  de cette improbable coalition des genres se réfugient dans l’exégèse de cette phrase du monarque pour se donner espoir : « Je vais changer de méthode ». A quoi j’ajouterai : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Nicolas Sarkozy se targuait d’avoir ouvert en accord  avec le Président un chemin pour d’éventuels  LR qui voudraient rejoindre  la Majorité : son initiative a lamentablement échoué, d’abord parce que bien peu de sortants LR ont répondu, sept dit-on, ensuite parce qu’ils ont été rejetés par celui qui devait les adouber.  Excusez-moi,  mais  le doute est permis.

La liberté n'est pas morte !

Heureusement, il y a encore une possibilité d’échapper à ces extrêmes, quelle qu’en soit la couleur, dont le point commun est la conception d’une démocratie réduite à la volonté du chef, c’est encore de faire vivre la démocratie en dehors du système qu’ils veulent imposer et qui  conduit  aux pires désordres.  C’est de voter aux élections législatives pour Les Républicains, l’union de la droite et du centre. On voudrait  nous faire croire qu’ils sont morts. Il n’en est rien. L’échec à la présidentielle est grave, on ne va pas se le cacher. Mais le parti a d’autres ressources et  notamment son ancrage territorial et les milliers d’élus  à tous les niveaux qui en font la chair. La colonne vertébrale a été touchée, mais la masse musculaire peut compenser la blessure. La nation gagnerait beaucoup à avoir, à nouveau, à l’Assemblée nationale, un groupe de députés fort, capable d’apporter  à la fois son expérience  et sa compétence, son opposition quand cela sera nécessaire, son appui  quand cela ira dans le sens de nos convictions, fidèle  à  son réalisme, « jamais contre par principe, jamais pour par obligation ». Voter pour les candidats de la  majorité présidentielle c’est  prendre le risque d’élire des « moines-soldats » aux  ordres, quel qu’en soit le parti, sinon expliquez-moi pourquoi le Modem n’a pas réussi à faire voter la « proportionnelle » pendant cinq ans alors que c’était son cheval de bataille. Les députés qui seront véritablement libres de leurs choix au sein de l’Assemblée nationale, ce seront bien ceux de la droite républicaine et du centre, libres parce qu’autonomes, libres aussi parce que cela fait partie de leur ADN. Ils apportent une dimension supplémentaire : leur ancrage territorial qui les rend proches de leurs concitoyens et à leur écoute.

Les 12 et 19 juin prochain, il faut voter pour le bon sens, voter  LR, l’union de la droite et du centre. Ce sont ces élus-là qui vous défendrons !

 


VAINES PROMESSES ET CHEQUES EN BOIS !

Récession

Voilà où mène le déni.

La  campagne électorale avait complètement occulté le sujet : retour de l’inflation et croissance menacée. On n’a pratiquement pas parlé du gouffre des dépenses publiques et de la folle dette, alors pensez donc, aborder  l’intendance …  Mais les faits sont têtus. Et les chiffres  sont tombés, et avec eux un coup de froid glacial sur l’optimisme affiché  par nos élites. Les économistes et les commentateurs dans la presse financière sont surpris par le ralentissement économique et par la correction sur les marchés qui est même devenue un krach pour les valeurs techs. Le financement des promesses qui comptait sur la croissance pour remplir les chèques est largement compromis.

Pourtant, la  crise qui nous tombe dessus était prévisible…

Donc, pour le premier trimestre de l'année 2022 on est à croissance 0 % en France et -1,4% aux US. Il n’y a pas besoin d’être spécialiste pour comprendre que les causes de récession s’additionnent. Voici les cinq principales : une guerre en Europe qui a pour conséquence la flambée des prix de l'alimentaire et de l'énergie et le débranchement d'un partenaire commercial majeur pour l'Europe, la Russie ;  l'inflation qui explose partout et donc qui pèse sur la consommation des ménages ;  les importations des pays non producteurs d'énergie qui explosent du fait de la hausse du pétrole et du gaz, sachant que le déficit commercial est un paramètre clé de la mesure de la croissance ; les goulets d'étranglement du rattrapage post-Covid ne sont pas résorbés totalement et en plus la Chine confinée ralentit fortement. Le vieux prof que je suis et qui connaît son histoire ajoute : l’inflation, on sait quand elle commence, on ne sait jamais quand elle finit, parce qu’une fois enclenché, c’est un système qui s’auto-entretient.

… et elle va durer !

Cette crise va durer une bonne partie de l'année 2022, voire au-delà. Pour certains pays, l’entrée en récession va se concrétiser a minima par deux trimestres de suite de « croissance négative ». Au moins, on peut espérer que ce ralentissement économique va permettre un retour à la normale sur les goulets d'étranglement et faire diminuer un peu l'inflation. Mais tant que celle-ci restera élevée, la croissance et les indices boursiers resteront sous pression, tout simplement parce que le carburant de la hausse des marchés a été la baisse spectaculaire des taux d'intérêt et les injections exagérées de liquidités. Si les taux d'intérêt remontent et que l'on injecte moins de liquidités, les marchés n'auront pas le carburant nécessaire pour remonter. Et, en plus, il faut faire avec la guerre : le conflit en Ukraine, qui est devenu une quasi guerre mondiale, pèse sur la croissance et les marchés par l'inflation.  Une résolution du conflit ou même un cessez-le-feu sera salué par les marchés, mais on n’en est pas encore là.

Vaches maigres en début de mandat.

Dans ce contexte, les propositions de Mélenchon, leader de la nouvelle union populaire, qui se voit déjà premier ministre, apparaissent pour le moins farfelues : en plein crise énergétique, il propose la sortie du nucléaire, et en pleine explosion de la dette, la retraite à 60 ans. Il marche sur la tête, mais ce n’est pas nouveau ! Le Président de la République ne fait guère mieux. Les chèques « pouvoir d’achat » promis pour le début de l’été ont du plomb dans l’aile. Cette chute de croissance est « une mauvaise nouvelle », reconnaît un ministre, qui s’inquiète du moral des ménages, alors qu’en parallèle, l’inflation continue de flamber. Après deux ans de quoiqu’il en coûte et un an de rattrapage de la crise, la fête est finie. Entamer un mandat présidentiel dans une économie en ralentissement brutal est périlleux. D’autant plus que les menaces s'accumulent : consommation plombée par l'inflation, risques de grèves, durcissement monétaire. Le retour de la hausse des prix, que la guerre en Ukraine rend à la fois plus forte et plus durable, change la donne, d'abord en ponctionnant massivement les revenus, ensuite en inversant le levier monétaire, ce qui va bloquer le levier budgétaire. C’est là qu’est l’os. En France, les gouvernants éteignent les embrasements sociaux avec de l'argent public. Or celui-ci va se raréfier d'un coup, car la Banque centrale européenne change de cap. Avec une inflation qui s'emballe au-delà de 7 % en zone euro, elle va cesser d’acheter des obligations publiques dès l’été et remonter ensuite ses taux. Inexorable ! Le gouvernement français risque donc de devoir fermer le robinet. Patrick Artus, l'économiste de la banque Natixis, estime même que les hausses d’impôts sont inévitables.

Investissements en berne, consommation comprimée, exportations amputées, dépenses publiques affaiblies : le scénario d'une récession profonde pourrait alors s'amorcer, avec des conséquences politiques et sociales imprévisibles.

 


POUR EN SORTIR, CHANGER LA DONNE !

Bricoleur

 

Nous arrivons au bout d’un système.

La réalité de l’état de la France va forcément éclater au cours des prochains mois : les bombes à retardement occultées pendant la campagne présidentielle (budgétaires, économiques, sociales, identitaires, sécuritaires et civiques) vont exploser. Face à cette réalité les réponses ont toujours été celles d’un État surendetté. Or, la prochaine étape de l’inflation sera la hausse des taux d’intérêt. Et cette menace n’est pas virtuelle. La France est malade de sa bureaucratie et de son centralisme étatique ou jacobin. Il  est urgent d’essayer autre chose.  il faudrait une alternative claire et raisonnable, pour reconstruire une démocratie apaisée et mature. La droite peut porter cette alternative et montrer qu’elle a encore une utilité pour le pays et notre démocratie, et proposer autre chose, qui ne peut pas se cantonner à un choix entre le conformisme social-démocrate plus ou moins habile d’Emmanuel Macron et les offres illibérales  des  extrêmes de droite ou de gauche. 

L’emprise de l’État sur l’économie, la société civile et nos vies mêmes n’a cessé de s’accroître. C’est là une cause majeure du malheur français, et avec Macron II, cela ne va pas s’arranger. Ce ne sont pas des promesses, des chiffres, des listes de nouvelles réglementations, des dépenses non financées  à tour de bras qui peuvent sortir notre pays de l’ornière toujours plus profonde où il s’enfonce. Ce qu’il faudrait lui appliquer, c’est une bonne cure de  libéralisme économique.

Confier à un président et ses ministres la politique de notre pays pour cinq ans est un vrai choix de société. Mais ce choix ne peut  pas se limiter seulement entre cette forme de despotisme qui voudrait que le chef de l’État seul ferait le mieux possible et le populisme qui veut renverser la table, tout changer en ignorant le contexte mondial.  Il manque un choix plus profond, en rupture avec ce que nous propose la classe politique depuis des décennies, droite comprise.

Il faut une rupture avec le tout État.

L’État a tout envahi, et régit - entre autres - notre travail, notre revenu, notre santé, nos retraites, nos écoles, nos logements, nos transports, notre nourriture et jusqu’à notre culture et nos religions. Un Etat ventripotent et par conséquent inefficace dans toutes les prérogatives dont il s’est emparé. Regardez  la  santé  et l’hôpital !  Cet État que l’on nomme  volontiers « providence », au prétexte de justice sociale ne tient plus compte du mérite personnel, de l’effort, du savoir, de l’initiative. A la place, il finance l’assistanat, les privilèges, les fraudes et les corruptions. C’est un État jacobin qui dirige tout depuis les ministères de la capitale et ignore les réalités locales, préférant déconcentrer et déléguer à ses préfets plutôt que s’appuyer sur  les  collectivités pourtant plus responsables et  plus agiles que lui.

En revanche, cet État est incapable d’assumer les missions qu’on attend de lui et qui justifient son pouvoir de contrainte : protéger la vie, la liberté et la propriété des personnes.

C’est pourquoi la première réforme qu’il faudrait mener, et le plus tôt possible, serait de réduire la sphère de l’État : l’idéal serait qu’il se contente d’assurer ses missions régaliennes de police, justice, et défense. L’État ne devrait intervenir ailleurs qu’à titre subsidiaire, quand les membres de la société civile ne peuvent régler leurs problèmes par le jeu des libres contrats, des libres décisions.

Redécouvrir la subsidiarité.

Le principe de subsidiarité devrait devenir la règle générale : les élus nationaux ne devraient avoir à intervenir que lorsque les élus locaux, à divers étages, n’ont pas pu régler les problèmes qui concernent leurs collectivités, de sorte que ce soit les gens les mieux informés, les plus concernés, qui prennent les décisions et en soient les premiers responsables. Evidemment cela n’a rien à voir avec la planification centralisée et collectiviste qui prive les élus locaux de toute autonomie financière et réglementaire  et s’avère beaucoup plus efficace comme on l’a vu avec les masques pendant la pandémie. Mais pour exercer la subsidiarité, une deuxième réforme s’impose : l’ouverture à la concurrence. Bien calés dans leur monopole, les « services publics » deviennent vite irresponsables, déficitaires, donc subventionnés. On le  vit  quotidiennement. Rien ne justifie ce monopole, sinon une conception très dirigiste du « bien public », celui qui ne pourrait être fourni par des personnes privées, dans le cadre d’entreprises marchandes ou d’associations volontaires. Dans bien des cas, privatiser permet de stimuler la découverte et le progrès, et de mieux répondre aux besoins de la communauté. Les administrations elles-mêmes s’améliorent dans un climat de concurrence, pour peu qu’on admette l’autonomie de leur gestion, et la liberté des administrés de choisir leur établissement, leur caisse, leur compagnie. Quand un maire s’occupe  de gérer une cantine scolaire avec sa municipalité, c’est  à lui qu’on vient faire les remontrances et il ne peut faire de reproches qu’à des subordonnés qui bien souvent sont inamovibles ;  s’il délègue le service à un prestataire privé, sur appel d’offre concurrentiel, il a les moyens de faire pression pour obtenir des améliorations ou changer d’entreprise. Et la subsidiarité peut aller de paire avec un État fort.

Il est temps d’amorcer un recul de nos  administrations publiques, les plus dépensières (57% du PIB), les plus spoliatrices (45% du PIB) et parmi les plus endettées (113% du PIB) de tous les pays dits libres. Ce sera difficile, car beaucoup de gens vivent de l’État, par l’État, par ses commandes, par ses aides. Et  il est facile de distribuer des chèques (actuels ou futurs) aux différentes clientèles électorales. Mais Il est temps pour les Français assujettis de reprendre espoir en retrouvant leur liberté, leur responsabilité et leur dignité !

Seule la droite peut porter cette nouvelle vision.

La droite doit être capable de proposer une nouvelle vision, celle de la liberté et d’un capitalisme populaire. Bien évidemment,  cette cure  de  libéralisme ne pourrait se mettre en place que progressivement.  Plus tôt on pourra la commencer, mieux ce sera. Face au wokisme et au racialisme, nous devons affirmer une fierté culturelle et une ambition éducative. Face au laxisme sécuritaire et à la déconstruction régalienne, la droite doit opposer la défense d’un ordre juste. Elle doit non seulement se démarquer face à l’offre du second tour de la présidentielle en incarnant l’universalisme républicain, mais aussi combattre ces dynamiques dangereuses qui ont émergé à l’occasion du scrutin présidentiel.  La droite doit être la force politique de la performance publique au service de l’humain. Elle seule peut redonner sa grandeur à la liberté et à l’initiative individuelle, être le parti de tous ceux qui veulent maîtriser leur destin.

 


VICTOIRE A LA PYRRHUS !

Macron réélu

 

D’abord, pourquoi cette référence à Pyrrhus ?

Cousin d'Alexandre le Grand et lui-même ambitieux conquérant, Pyrrhus est le fils d’Achille et le vainqueur de Troie. Les lettrés le connaissent grâce à la pièce de Racine « Andromaque » dans laquelle il est amoureux de sa  prisonnière. C’est aussi l'un des plus redoutables adversaires des premiers temps de la Rome antique. Souverain de l’Épire, un ancien royaume des Balkans, Pyrrhus était parvenu à battre deux fois les Romains dans le sud de l’Italie : à Héraclée, en 280 av. J.-C., et à Ausculum, un an plus tard. Mais à ceux qui le félicitaient, il répondait : « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus ! » En effet, même si les troupes romaines comptaient plus de victimes, elles pouvaient recruter de nouveaux soldats alors que la population de l’Épire, elle, était limitée. Une victoire à la Pyrrhus est donc une victoire obtenue au prix de pertes si lourdes pour le vainqueur qu'elle équivaut quasiment à une défaite. Une telle victoire est contraire à tout sentiment d'accomplissement ou de gloire, et compromet le progrès à long terme du vainqueur.

Quand l’Histoire se transpose.

La victoire d’Emmanuel Macron face à tous ses opposants crée une situation comparable à celle dans laquelle le roi d’Epire s’est retrouvé : victorieux mais considérablement affaibli. De fait, le président réélu ne totalise au premier tour qu’un peu moins de 10 millions de voix sur 49 millions d’inscrits. Emmanuel Macron l’a emporté au 2ème tour avec 58,2%  contre 41,8% pour Marine Le Pen. Une avance qui limite les dégâts mais qui permet tout de même au Rassemblement national de battre un record. Depuis 2017 on a assisté à une augmentation phénoménale de l’extrémisme. Force est de constater que depuis cinq ans, le centre au pouvoir a fait mécaniquement monter les extrêmes à qui a été dévolu le rôle d’incarner le désir d’un « vrai changement ». Au point que si l’on additionne les voix de  Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan, la droite nationaliste ou extrême a augmenté de dix points.  Elle pesait 21% en 2017 contre 32,5% en 2022. Si on y ajoute Mélenchon à 22% et les partis gauchistes, les extrêmes frôlent les 60% ! Pendant cinq ans, il a tout fait pour affaiblir les  oppositions du « cercle de la raison » : Les Républicains et le PS.  Le résultat est évidemment catastrophique, car ce cercle de la raison s’est  bel et bien effondré : les socio-démocrates, les Républicains et les centristes qui pesaient 58% de l’électorat en 2017 ne représentent plus que 39% !

Les électeurs de  la droite républicaine  qui ont pensé bien faire en laissant tomber leur candidat afin de voter Macron ont donc fait un mauvais calcul. L’affaiblissement des anciens partis de gouvernement n’a pas été compensé par l’émergence du « nouveau monde » promis par un jeune homme plein d’allant qui allait réformer le  pays en profondeur pour en finir avec  la vieille politique. Faut d’une politique courageuse et à cause de son inexpérience, il entame son deuxième mandat  avec une France déchirée comme jamais, dans un état lamentable en raison de la montée de l’islamisme combattu mollement, de l’insécurité récurrente, de la folle  course de la dette, de la dépense  publique et des déficits, et du désastre de la balance commerciale. Le pays s’annonce ingouvernable. A chaque tentative de réforme un  peu audacieuse, le chef de l’Etat risque de voir se dresser 80% des  Français contre lui, parce qu’ils n’auront pas voté pour lui ou qui ne l’auront fait que par défaut. Et la pire des solutions serait de lui donner une majorité inconditionnelle aux élections législatives.

Union nationale ?

Le dilemme des Républicains est cornélien : faut-il rallier la majorité pour la renforcer ou faut-il continuer dans l’opposition. Aucune de ces deux solutions n’est satisfaisante.  La première parce qu’elle continuera d’affaiblir le « cercle de la raison » par la même mécanique. La  seconde, parce qu’elle  a  conduit Les Républicains a une défaite catastrophique, l’électorat de la droite modérée  n’ayant pas compris l’opposition résolue à une politique qui ressemblait à celle qu’ils proposaient eux-mêmes. Une attitude que les circonstances internationales ont aggravée. La bonne stratégie serait  d’apporter le soutien à l’exécutif, non par le débauchage et les ralliements, mais par un accord politique en bonne et due forme, un contrat de gouvernement, conclu après validation électorale, c’est-à-dire, les élections législatives. D’ailleurs le parti unique, personne n’en veut, ni Lrem, ni Bayrou, ni Philippe. Pour éviter le pire, il faudrait imposer à Macron une sorte de cohabitation soft, en l’obligeant à prendre en compte quelques idées fortes de la  plate-forme programmatique de la droite républicaine et libérale : sur la santé, sur l’ordre et la sécurité, la décentralisation et la lutte contre la bureaucratie, l’égalité des chances … Le pouvoir exécutif y trouverait alors le moyen d’élargir sa majorité avec l’assentiment de l’ électorat et non dans son  dos, et un peu plus de chances de faire aboutir des projets comme celui de l’âge de la retraite porté à 65 ans.

Au passage, on sauvera peut-être  le parti Les Républicains et on verra peut-être se reconstruire sur les ruines du PS, un parti social-démocrate capable de damer le pion à la France insoumise et ses délires marxistes du XIXème siècle. Car  c’est  en rétablissant le clivage structurant de la vie politique entre la droite modérée et les socialistes démocrates que l’on réduira à nouveau les extrêmes, et qu’on revigorera une vie démocratique qui s’étiole, à peine capable de fournir des assesseurs dans les bureaux de vote, faute d’ancrage politique sur le terrain.

Cap sur les législatives.

Voilà une occasion pour les électrices et électeurs qui en ont  marre de voter par défaut de se faire plaisir en votant selon leur penchant naturel. Pour reconstruire  un consensus national et élargir la base de gouvernement, il n’est pas indispensable de donner une majorité absolue au président. Ce sera même le meilleur moyen  de créer les conditions d’une contestation virulente dans la rue contre ses  projets. D’autant plus qu’une majorité mélenchoniste serait une catastrophe, bien que ce scénario soit peu probable avec le scrutin majoritaire à deux tours. Le mieux serait de construire une coalition avec plusieurs groupes parlementaires proches sur la base d’un programme de législature partagé, seul moyen de mettre un terme  à la confusion des discours successifs du « en même temps » qui consiste le plus souvent à se comporter, face aux Français, comme une prostituée qui changerait de costume en fonction du client qu’elle a en face d’elle. Encore faut-il que la participation électorale ne s’effondre pas.  Les vieux partis ont peut-être encore leur mot à dire. C’est peut-être  la dernière occasion de mettre un coup d’arrêt à la décomposition politique mortifère.

Je continuerai de plaider pour le renouveau d’une représentation politique où droite et gauche sont reconnaissables, permettant, le cas  échéant, d’aller, comme en Allemagne,  vers l’Union nationale, un schéma bien plus satisfaisant que le débat entre un centre aux contours flous et des extrêmes durs qui met la  démocratie représentative  en danger.  Et ça tombe bien dans ma  circonscription, il y aura un candidat LR : je vais le soutenir et voter  pour lui !

 


CE QUI ATTEND LA PROCHAINE PRESIDENCE

Pluis de billets

Mis à part le climat social  dans une France qui aura voté à 60% pour les extrêmes populistes au 1er tour, et qui n’offrira pas une grande sérénité à ceux qui tiendront les rênes  du pouvoir,  ce sont les données du contexte économique international agrégées à des données françaises  dégradées ou fragiles qui vont  compliquer la tâche.   Deux  facteurs sont en cause : l’inflation  et la chute de la croissance. Le constat du FMI est inquiétant :  inflation, pénuries, perte de croissance, divergence des économies, risques de soulèvements sociaux : les cicatrices de la pandémie sont aggravées par la guerre en Ukraine.

Prévisions de croissance en baisse.

Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses prévisions de croissance, en particulier en zone euro, où l’inflation atteindrait 5,3 % en moyenne cette année. La croissance française est attendue à 2,9% en 2022 et 1,4% en 2023. On peut s'attendre à une période de stagflation, avec pas ou peu de croissance et une forte inflation, semblable à ce qui se passait dans les années 1970. C’est la fin d’un cycle et, avec lui, se consument les illusions de l’argent magique, de la dette facile, de l’assainissement inutile, de la distribution sans fin, du plein emploi, de la stabilité financière ad æternam... Sur la retraite, le pouvoir d’achat, le logement, les inégalités, la santé, la sobriété énergétique ou la fiscalité, ces facilités perdues devraient se traduire par des ajustements douloureux.

Une inflation plus forte et plus durable.

Donc, nettement moins de croissance et un surcroît d'inflation plus durable. C'est la conjoncture internationale qui se profile dans les prochains mois selon le Fonds monétaire international (FMI). Les banques centrales sont confrontées à un arbitrage difficile entre la lutte contre une inflation record et la sauvegarde de la reprise qui s'est dessinée après la crise du Covid-19. En s'éloignant des objectifs des banques centrales, l'inflation va probablement inciter à un resserrement monétaire plus agressif. La Réserve fédérale américaine a déjà commencé. Mais la hausse des taux d'intérêt pourrait conduire à une correction désordonnée des marchés financiers, y compris au niveau de l'immobilier. Le FMI projette un taux d'inflation moyen de 8,7 % dans les pays en développement, après 5,9 % en 2021. Le problème est que cette flambée des prix des produits de base et la tension des taux d'intérêt mondiaux vont réduire encore plus la marge de manoeuvre budgétaire des marchés émergents et des économies en développement importateurs de pétrole et de produits alimentaires.

Conséquences pour la France.

Les soubresauts de l'économie mondiale - provoqués aussi bien par l'invasion russe de l'Ukraine que par les confinements stricts opérés en Chine face au Covid - redessinent le paysage économique du quinquennat à venir. Avec le fort ralentissement de la croissance et le surcroît d'inflation, le futur chef de l'Etat débutera son mandat avec des comptes publics plus dégradés que prévu. La remontée des taux d'intérêt pourrait même compliquer un peu plus l'équation budgétaire. « Au vu du contexte budgétaire bien plus compliqué que prévu, nous avons devant nous un quinquennat qui sera celui des hausses d'impôts ou des promesses trahies », avance Patrick Artus, conseiller économique de Natixis. En effet, il va falloir laisser jouer les stabilisateurs économiques, ce qui creuse les déficits et pose beaucoup de questions en termes de redistribution et de transferts. Alors que Bercy tablait en début d'année sur une croissance de 4 % et un déficit à 5 % du PIB fin 2022, l’objectif de ramener le déficit à 3% à l’horizon 2027 est  probablement déjà compromis. Et le gouvernement devra faire avec une remontée des taux d'intérêt,  inévitable. Les facilités budgétaires que nous avons connues depuis dix ans grâce à cette ère de taux bas vont disparaître, raison pour laquelle il faut s'attendre à ce que le futur gouvernement revienne sur certains engagements ou augmente les impôts. Même si la visibilité n'est pas grande, ce nouveau contexte risque de percuter des programmes économiques biberonnés au « quoi qu'il en coûte ».Il faudra voir aussi si le nouvel accent mis sur la transition écologique - par nature très coûteuse - par l'actuel chef de l'Etat ne compliquera pas un peu trop l'équation budgétaire. Pour autant, les objectifs écologiques coïncident avec nos intérêts stratégiques - vis-à-vis de la Russie - et économiques. 

Comme  on le voit, une équation compliquée,  propre à générer de l’insatisfaction dans un pays déjà au bord de la crise de nerf.

 


POUR LR, C’EST UN AVC

Elysée

 

L’infarctus que je redoutais a bien eu lieu : avec plus de 26% d’abstentions, les  partis populistes de droite et de gauche totalisent 55% des voix. Le paysage traditionnel qui structurait notre vie politique depuis plus de 50 ans est balayé.

Pour Les Républicains, la  réalité est là : avec moins de 5% c’est une déroute électorale, un véritable AVC. Valérie Pécresse n’a pas réussi à rendre crédible un programme pourtant complet et financé. Il faut donc croire qu’il était inadapté à la situation. Le suffrage universel a rendu son verdict. Mais ce n’est qu’un aspect de la défaite.

Les causes d’une telle catastrophe sont forcément multiples.

Depuis la primaire, qui s’était bien déroulée, le famille politique LR est à la peine, dans un pays où quatre électeurs sur dix se situent pourtant à droite et au centre, ce qui est un paradoxe. La campagne s’est transformée en un chemin de croix, dont les trahisons d’Eric Woerth et de  Guillaume Peltier, l’un parti chez Macron, l’autre chez Zemmour, ont été les épines emblématiques, le non soutien de Nicolas Sarkozy vécu comme un abandon, les disruptions macroniennes sur le projet,  semeuses de confusion… La candidate LR s’est retrouvée sous le feu croisé et nourri des camps de  Macron et de Zemmour sur les plateaux et  les réseaux sociaux, et accablée par le travail de sape de certaines  revues  comme Gala, ou par des commentateurs patentés, comme Yves Tréhard, reprenant au mot près les éléments de langage fournis par l’Elysée. Difficile d’exister quand on perd l’audimat et que le moindre propos est disséqué, interprété, déformé par les pseudos experts plus ou  moins partisans qui hantent à  longueur de journées les chaines en continu. On ne fait pas  mieux pour dévaloriser ceux qui acceptent encore de faire de la politique.

La  guerre en Ukraine a fait le reste, amenuisant la campagne  électorale et captant l’essentiel de l’attention. La preuve en est, même les écologistes emmenés par Yanick Jadot, n’ont jamais réussi à décoller, alors qu’ils avaient réalisé 13% aux régionales et que les rapports du GIEC tombaient à point nommé pour  apporter de l’eau à leur moulin. Malgré tout, Valérie Pécresse a fait une campagne tenace jusqu’au bout, forçant l’admiration et ses concurrents de la primaire lui ont apporté  un soutien exemplaire jusqu’au bout, là où d’autres n’auraient pas attendu pour cracher dans la soupe. Rendons-en leur grâce, car c’est quand même un bel exemple de serment tenu ! Ils ont fait honneur à leur parti.

La droite n’est pas encore morte.

Il est trop tôt pour signer une autorisation d’inhumer. Les Républicains  peuvent encore s’appuyer sur un important réseau d’élus locaux et régionaux et de parlementaires. Le  choix de maintenir une ligne indépendante pour les législatives n’est pas plus risqué que de se fondre dans un parti unique  ou une  majorité macroniste. Il restera à trouver de bonnes raisons pour convaincre les électeurs de la droite de revenir  au bercail : ce sont 450 batailles qui vont être livrées dans les territoires avec une centaine de sortants qui ont travaillé leurs circonscriptions. Ne pas mettre ses œufs dans le même panier peut  intéresser les électeurs,  mais ce ne sera pas  une promenade de santé au milieu des  candidats qui vont se disputer les mandats :  les France insoumise portés par  la 3ème place de Mélenchon, les candidats Lrem qui voudront donner une majorité au Président s’il  est  réélu, les « Reconquête » de Zemmour qui tenteront de donner  à leur mouvement une chance de survivre,  les Philippards d’Horizons qui chercheront à faire exister leur parti… La  concurrence va être rude et bien malin qui peut dire ce  qui sortira de ce chaudron en ébullition.  Le 24 avril sera une étape décisive qui donnera la coloration des consultations du mois de Juin. Car le RN cherchera lui aussi à tirer son épingle du jeu.

Pour préserver son unité, Christian Jacob  a réussi à faire  adopter une ligne commune  privilégiant l’abstention, avec cette mise en garde : aucune voix ne doit se porter sur Marine Le Pen, sans que  le parti appelle explicitement à voter pour Emmanuel Macron. C’est donc à chacun de se déterminer dans son for intérieur. Mais cette volonté d’indépendance est-elle le meilleur moyen de survivre ? Ne convient-il pas de s’interroger sur la cause profonde de cet  échec, qui ne tient pas qu’à la  candidate.  Certes elle a raté un rendez-vous primordial au Zénith, qu’une retransmission son défectueuse a transformé en calvaire pour les milliers de téléspectateurs qui étaient au rendez-vous et qui en ont conclu définitivement qu’elle n’était pas à la hauteur. Certains avaient déjà noté qu’après l’emballement du lendemain de sa désignation, comme  pour François Fillon, la découverte du projet a commencé à faire chuter les sondages.

Le projet est en cause. 

Les français ne veulent plus entendre la vérité sur l’état du pays ou ne la comprennent plus.  Qui tomberait amoureux d’une telle potion amère : reculer la retraite à 65 ans quand d’autres proposent le retour à 60 ans, supprimer 200 000 fonctionnaires, promettre une hausse des salaires de 10% sur le quinquennat, une aumône  quand les démagogues dénoncent  les super profits des actionnaires, proposer aux jeunes une banque spécifique pour les aider à démarrer  dans la vie quand d’autres  font miroiter un revenu sans travailler, abolir les droits de  succession qui ne s’adresse qu’à une frange de nantis, nombreuse mais certainement pas  majoritaire. Et que dire de l’autonomie des écoles ou d’une nouvelle étape de décentralisation, notions qui ne correspondent à rien dans la tête du plus grand nombre, abreuvé  de prestations par l’Etat  providence… Les Républicains  ont bien travaillé, mais avec un logiciel hors de notre époque.

Comme l’explique fort bien Erwan Le Noan dans l’Opinion, depuis la fin du siècle passé, trois grands chocs ont renouvelé les dynamiques économiques. Les deux premiers sont au cœur de la dynamique capitaliste de circulation de l’information et ont accéléré les échanges : la mondialisation, permise par la chute de la dictature communiste, et la numérisation, portée par le développement extraordinaire d’Internet. Le troisième est un défi d’autant plus grand qu’il implique des frictions avec l’essence des sociétés démocratiques, donc de marché, que sont la croissance et le mouvement : l’émergence de la priorité environnementale. Ces trois chocs portent en eux des transformations des modèles économiques qui ont bouleversé les organisations sociales. Le projet des Républicains ne les  a pas suffisamment pris en compte. Au long de l’histoire industrielle moderne, des structures d’accompagnement ont émergé pour fluidifier ces changements, transcrivant les mutations économiques dans le champ politique : l’Etat Providence a ainsi déployé ses « filets de sécurité ». Depuis les années quatre-vingt-dix, toutefois, il est à la peine et laisse seuls ceux qui sont les plus affectés par les révolutions économiques. Cet effondrement a pour double effet néfaste de fragiliser le lien social, l’angoisse du déclassement se diffusant, et d’alimenter la guerre de tous contre tous, chacun luttant pour récupérer des miettes de redistribution faute de se voir proposer de nouvelles opportunités. Ainsi se déploient le populisme et l’individualisme. Le « quoi qu’il en coûte » a pansé partiellement les  maux de notre société, mais il n’a pas apporté de vrai remède aux classes moyennes hantées par la peur de l’aspiration vers  le bas et la précarité. Le chemin pour retrouver une société  apaisée risque d’être long.

Les  défis demeurent.

Comment faire pour que notre identité soit préservée, la notion de famille a-t-elle encore un sens, le travail peut-il encore permettre l’accomplissement d’une vie, l’école peut-elle redevenir le vecteur privilégié de l’ascenseur social, la priorité écologique est-elle compatible avec la société libérale de croissance  … ?  Du pain sur la planche pour les législatives.   

En attendant, il faut faire face au second tour de la présidentielle. Si Emmanuel Macron veut que les LR encore disponibles  votent pour lui, il faudrait au moins qu'il fasse quelques gestes en leur direction.  Ils ne viendront pas tout seuls. 

 

 


DIMANCHE VOUS AUREZ L’EMBARRAS DU CHOIX, SAUF SI…

La liberté guidant le  peuple bis

 

Dimanche prochain, ce sera le 1er tour de l’élection présidentielle.

12 candidats couvrant le spectre politique de la France se présentent à vos suffrages. Il y en a pour tous les goûts, pourtant si l’on en croit  les sondeurs seulement 70% du corps électoral se dit certain d’aller voter. Que faut-il de plus  pour attirer  les 30% qui boudent ? Préfèreraient-ils une dictature, un choix restreint comme dans certains pays à parti unique…. ? 

Voilà ce qui arrive quand on veut à tout prix provoquer une recomposition politique.

Emmanuel Macron a tout fait pour faire mourir le clivage droite-gauche et les partis traditionnels, il a réussi avec le PS, il tente toujours de tuer la droite représentée  par Les Républicains, à coup de disruptions en copiant le projet ou en débauchant ceux qui sont  toujours tentés par le  pouvoir. Il a récolté  un autre clivage, celui entre un peuple dégouté et les élites. Résultat, on a eu Zemmour qui a renforcé la droite extrême et Marine le Pen aux portes du pouvoir, avec Jean-Luc Mélenchon qui la talonne. La candidate du RN qui ne cesse de grignoter des voix pour le 1er tour dispose en outre de réserves  importantes pour le second. Une victoire de Marine Le Pen le 24 avril, si elle advenait, serait le stade ultime de la décomposition du système politique. Voilà à quoi peut désormais aboutir le fameux « dépassement » en proposant de substituer au clivage droite/gauche le clivage réformateurs/conservateurs.

Pour la première fois de l’histoire de la Ve République, les partis extrémistes et protestataires sont majoritaires. Pour la première fois, l’addition des intentions de vote en faveur de l’extrême droite et de l’extrême gauche dépasse les 50%. Europe, économie sociale de marché, frontières, ce qui rassemble les forces politiques qui ont exercé le pouvoir depuis plus de soixante ans n’est plus partagé par la majorité des électeurs. Anti-mondialisation, anticapitalistes, anti-croissance, anti-Bruxelles, anti-immigration, anti-vax,… les « anti » ont gagné du terrain. Sur le papier, ils pourraient l’emporter, mais cette majorité serait purement virtuelle, car ils n’ont rien en commun, si ce n’est la contestation du « système ». Rien, en tout cas, pour gouverner ensemble.

On peut encore éviter au pays de vivre une crise politique sans précédent.

Ceux qui s’apprêtent à aller glisser un bulletin dans l’urne ont encore l’embarras du choix. Mais tout dépend de ce qu’ils attendent  de celui qu’ils aimeraient voir élu.

Si, comme moi, ...

vous voudriez que l’ordre  règne dans la rue, que la justice fasse correctement  son travail, que l’accès au soin soit possible partout en milieu urbain comme en milieu rural, que l’école retrouve son efficacité d’antan quand elle permettait l’ascenseur social grâce au savoir et à l’éducation, que le  travail permette de vivre dignement et que nos anciens puissent jouir d’une pension de retraite digne et suffisante, que les entreprises retrouvent une vraie compétitivité qui leur  permette de servir des salaires justes, que l’on mette fin à l’Etat obèse qui rend nos services publics inefficaces pour un coût exorbitant par  une vraie décentralisation des  pouvoirs, que la course folle de la dette soit arrêtée, que la transition énergétique se fasse  par une écologie de résultats compatible avec la croissance …. Vous pouvez tout changer en votant pour Valérie Pécresse et la droite républicaine raisonnable.

Avec votre bulletin de vote, vous pouvez renverser la table sans provoquer l’aventure pour notre pays. Dimanche prochain, nous pouvons commencer à écrire une nouvelle page en portant Valérie Pécresse au 2ème tour.

 


L’INFARCTUS DEMOCRATIQUE

Fin du monde tintin

 

Le 3 mars dernier, jour de l’officialisation de la candidature d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal avait  affirmé à la face de  la nation que «  la campagne présidentielle aurait bien lieu ». A quelques  jours du scrutin, après la curieuse émission de télévision du 14 mars, dont les conditions avaient été dictées par l’Elysée, et celle de mercredi soir à laquelle le président sortant ne participera pas, il n’est pas  exagéré de dire que le compte n’y est pas. 

Le  débat n’a pas été possible dans des conditions normales.

Dans sa brutalité  sauvage, la guerre possède un  pouvoir hypnotique. Elle vient s’ajouter à deux années de covid qui ont épuisés et sonnés les Français, confrontés  à la hausse des prix, notamment des carburants,  et désormais saisis d’effrois par la peur nucléaire pour les trois quarts d’entre eux selon un sondage du 3 mars. Et de fait les images tournant en boucle des  destructions, des milliers de femmes et d’enfants jetés sur les routes d’Europe, ont rendu inaudible une campagne qui n’avait  même pas  vraiment commencé  un mois avant le 1er tour. Les médias mettent le focus  sur un  président qui se  démène, occupé à  présider la France, à présider l’Europe, discuter et négocier  avec  Poutine, coordonner avec l’Otan notre riposte  à la guerre russe et aider l’Ukraine. Il lui est  resté  bien peu de temps à consacrer à la campagne. D’ailleurs il est encouragé  à cette stratégie par le réflexe légitimiste d’un peuple âgé et frileux dont l’âge médian des votants frôle la soixantaine du fait de l’absentéisme des jeunes et des actifs pauvres. Apeurés  par une guerre omniprésente, déstabilisés par de  sombres perspectives économiques, les Français semblent tentés par  l’union sacrée derrière un président-candidat qui aspire des ralliements divers et variés de gauche et de droite, ce qui contribue un peu plus à brouiller le paysage politique et à étouffer les autres  candidats.

La  nécessaire respiration démocratique du pays est une fois de plus paralysée.

La France, au spectacle de la guerre n’aura débattu ni du bilan du quinquennat, ni de son avenir, ni vraiment des propositions des candidats. Une campagne à nouveau occultée alors que les Français se débattent dans des problèmes très lourds qui  pourraient entraver sa survie en tant que nation libre.  Rappelons-nous  que la crise covid a étouffé au passage la question sociale, avec un gouvernement l’enterrant par la distribution de dizaines de milliards d’euros pour tenir la population à domicile, mais une crise si violente qu’elle a fait trembler la République et terrifié l’Elysée et Matignon au point qu’ils ont  mis fin à leurs velléités réformatrices. Les fureurs protestataires ont disparu pour un temps, mais il n’est  pas besoin  d’être grand  clerc pour voir que le feu couve toujours.

L’espoir de 2017 s’est fracturé sur le mur du réel.

Lourdement endettée, la France est en stagnation économique depuis des années.  Le rebond de 2021  ne doit pas faire illusion, le pouvoir d’achat reste  figé, artificiellement  maintenu par des subsides distribués  à crédit pour les plus pauvres. La situation à venir n’est  pas réjouissante et ne peut que compliquer la situation avec des pénuries, de l’inflation et à la clé une remontée du chômage.  Macron, de maladresses en paroles blessantes, d’erreurs de jugement en gouvernance amateur, de déni en effet d’annonce s’est montré incapable de réformer la France. Il n’a fait qu’accroître son mal. Jusqu’au scandale final de ses relations plus que suspectes avec McKinsey, qui fait l’objet d’une enquête  préliminaire du PNF. Mais à ce jour, si Macron repassait ce ne serait pas sur son bilan calamiteux. Il aura été sauvé par la guerre aux portes de l’Europe et il se trouvera peut-être assez d’électeurs ayant bénéficié de la générosité présidentielle pour le remercier.

L’infarctus démocratique.

Quelle sera la part, cette fois-ci des abstentionnistes ? Il semble que ceux-ci s’annoncent nombreux. Et voilà que s’annonce le duel dont les Français, massivement, ne veulent pas,  entre Macron et Le Pen. Un remake qui pourrait profiter, cette fois-ci, à la patronne du RN. Abstentions massives plus Le Pen en position de l’emporter : l’infarctus démocratique n’est donc pas exclu.

Sauf si un sursaut moral et national se manifeste le 10 Avril, désavouant tous les sondages. Ceux qui s’apprêtent à voter Macron et à prolonger l’avachissement de la France finiront-ils par voter Pécresse et engager son redressement ?

 


UNE LECON DE TENACITE !

Pécresse paris

 

Elle a dit qu’elle ferait campagne jusqu’au bout et elle tient parole.

Contre vents et  marées, il faut bien le  dire.  Rien ne lui a  été épargné, pas même le virus.  Et pourtant, inlassablement elle parcourt plateaux télés et France profonde, inlassablement,  déroulant son projet qui est le  seul à être complet et rigoureusement financé sur  les  bases connues  et actuelles du paysage politico-économique.  Peut-elle encore  créer la surprise quand les  sondages la  placent maintenant entre 9 et 11%.  Michel Barnier le pense,  Xavier Bertrand y croit, Eric Ciotti  n’en démord  pas, Philippe Juvin confirme… L’adage nous dit que les batailles perdues sont celles qui n’ont pas été livrées !

Mais comment se fait-il que Valérie Pécresse n’ait  pas réussi à s’affirmer, quand une Marine  Le Pen, qui s’autoproclame femme d’Etat avec un  programme pour le moins fantaisiste dès qu’il sort de  l’orthodoxie de  l’extrême-droite, semble camper  sur un score possible 20% et alors  que le Monsieur Z aurait dû mordre largement  sur son espace politique ?  Le candidat Zemmour  est planté autour de 10%, malgré son rassemblement du Trocadéro, et il peut  dire merci aux  « Sens communs » qui  ont déserté  la droite classique : pour lui aussi les sondages semblent l’éloigner de l’objectif de figurer au second tour. Pendant ce temps Jean-Luc Mélenchon qui sait  à merveille  exploiter son talent de tribun continue de  progresser sur les décombres  d’une gauche qui n’en finit pas de  mourir et des écologistes qui  ne se remettent pas de leur concours d’élégances radicales qui a constitué leur « primaire ». 

Quel tableau !

Mais tout cela a-t-il beaucoup de valeur quand on sait que toutes ces études d’opinions présentent un taux effarant de Français qui ne se prononcent pas, ce  qui peut, comme aux élections précédentes, régionales et municipales,  déboucher sur des résultats  totalement différents. Cette inondation quotidienne  de pourcentages largement médiatisée n’est-elle pas néfaste au bon fonctionnement démocratique ? Quel crédit leur accorder quand  on sait les attaches  financières et la ligne éditoriale qui en découle de tel ou tel média avec tel ou tel… 

Ce qui est réel, par contre, c’est la place prise par l’invasion  de l’Ukraine dans la tête de nos concitoyens. La politique avait déjà  mauvaise presse. Elle est  encore moins audible. Excepté le prix de l’essence  à la pompe, donc le pouvoir d’achat, vouloir parler de la nécessité de réduire le nombre des fonctionnaires, refonder notre  système éducatif ou encore décentraliser l’Etat, n’intéresse personne et paraît bien abstrait quand la  perspective d’une guerre frappe à la porte.  Un seul peut  en tirer parti, le  Président sortant qui se trouve exposé et en qui les plus inquiets placent  leur  espoir de le voir protéger la France du pire, pouvoir qu’il n’a malheureusement pas, en plus, avec une gauche en ruine, il peut faire campagne à droite, sans complexes ni vergogne,  empiétant sur l’espace  de Pécresse, continuant ce jeu dangereux qui consiste à vider l’espace entre lui et les extrêmes.  Et sa cote varie en jouant aux montagnes russes.  C’est que  la France, au spectacle de la guerre en Ukraine n’aura débattu ni du bilan, ni de son avenir, ni vraiment des propositions  des candidats. 

Une chose est certaine : nos concitoyens, interrogés dans la rue  sont sous-informés sur les propositions des candidats. Qui a entendu Nicolas Doze  sur BFMTV faire l’analyse du projet de Valérie Pécresse ? On ne peut le soupçonner de favoritisme quand il affirme que c’est le plus complet, le  plus sérieux et le mieux financé :  son point de vue est documenté.  Une personne interrogée  sur  une chaine de grande écoute affirme qu’aucun candidat ne s’intéresse au monde rural et à la désertification médicale… Et tout  est à l’avenant. Et pour être allé sur le terrain, on peut  mesurer l’agressivité  des gens rencontrés dès qu’on aborde  le sujet  politique, preuve que  l’élection est mal partie, signe d’une angoisse profonde. La guerre, par la peur qu’elle engendre, gèle le débat politique, qui a besoin de sérénité pour  s’installer. Car au regard des maux effroyables dont nos yeux sont témoins, causés par une invasion,  les maux  dont souffre notre pays semblent soudain relatifs. Ils n’en demeurent pas moins très graves et les mettre sous le boisseau ne rendra le réveil des Français que  plus douloureux.

Voilà pourquoi Valérie Pécresse va se battre jusqu’au bout, admirable  de courage, de pugnacité et de détermination.  En meeting à la porte de Versailles, se présentant comme la seule légataire de la droite face aux « faussaires », elle a répété que le président-candidat « ne porte pas une politique de droite ». Elle en a profité pour à nouveau mettre l'accent sur les grands axes de sa campagne : le régalien avec une grande fermeté, sur la sécurité et le pouvoir d'achat avec 10% de hausse des salaires sur le quinquennat. Elle se battra  jusqu’à la dernière minute parce qu’à force de volonté on peut renverser des montagnes ! Parce que notre modèle démocratique le vaut bien !

Oui, On peut encore  éviter le sinistre affrontement Macron-Le Pen : avec vos bulletins de vote !

 

 


ON SAIT OU PASSE LE POGNON !

Beurre

 

Macron est un saint ! Circulez, il  n’y a rien à  voir et si vous osez lui demander quelques comptes sur ses agissements ou sur ses décisions, c’est que vous avez un très mauvais esprit et que vous sombrez dans les plus sordides arguties politiciennes. Et pourtant, après Alstom, Benalla, voici McKinsey.  Désolé de décevoir les macronistes outragés, mais cette affaire contient tous les ingrédients d’un scandale d’Etat : collusion d’intérêts, dilapidation de l’argent public,  communication de données stratégiques à un cabinet privé étranger, et cerise sur le gâteau optimisation fiscale complaisante.

Le Sénat a encore fait des siennes.

Selon la macronie, le voilà transformé en officine chargée de discréditer le président de la  République par la fabrication d’allégations mensongères.  Et voici Gérard Larcher devenu le diable   animé par la panique … Tragique inversion des rôles à la manière poutinienne. La Haute Assemblée ne fait que son travail de contrôle parlementaire et heureusement qu’elle est là, puisque l’Assemblée Nationale est transformée en paillasson par la grâce de son groupe majoritaire. Ceux qui connaissent le président du Sénat savent  quelle haute idée il se fait de sa fonction et de la séparation des pouvoirs. Le premier souci qui ressort de ce rapport sénatorial, rendu public le 17 mars, concerne la place qu'ont pris les cabinets de conseil dans la fabrique des politiques publiques. Ainsi, les sénateurs expliquent que « le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe », ces cabinets étant pour les sages « au cœur des politiques publiques ». À tel point que les parlementaires évoquent une situation de « dépendance » de l'Etat envers ces cabinets. Dans leur rapport, les sénateurs mettent également en avant l'explosion des dépenses liées au conseil dans les différents ministères. En 2021, le gouvernement Castex a ainsi dépensé la somme de 893,9 millions d'euros contre 379,1 millions en 2018, plus du double. Ce qui pose question : mais à quoi sert donc notre  haute fonction publique si elle n’a pas en son sein les compétences pour mener  à bien toutes ces études ?  A quoi sert-il d’avoir un million de fonctionnaires en trop par rapport à nos voisins européens, en proportion de leur population ?

Mckinsey dans le collimateur.

Parmi ces cabinets figure McKinsey, une entreprise américaine qui possède plusieurs filiales en France, dont les deux principales « McKinsey & Company Inc. France et McKinsey & Company SAS ». Ces dernières ont été sollicitées par l’Etat pour différentes missions de conseil, notamment sur la réforme des APL, la réforme des retraites ou plus récemment sur la gestion du coronavirus. Pendant la crise sanitaire, le gouvernement aurait dépensé plus de 12 millions d’euros pour s’offrir les conseils de McKinsey sur la campagne de vaccination, affirment les sénateurs.

On peut déjà voir dans ce choix une collusion d’intérêts.

En effet, ce même cabinet aurait participé « gracieusement » à  l’élaboration du programme d’Emmanuel Macron  en 2017, en collaboration avec l’institut Montaigne. De là à voir dans les nombreux dossiers qui lui ont été confiés, un  possible « renvoi d’ascenseur »… Ce qui expliquerait aussi la myopie du fisc, habituellement plus sourcilleux sur le paiement des impôts. Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés en France mais ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans, alors que son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5% dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés. D'autant que la maison mère se trouve au Delawere, considéré par l'OCDE et l'article 238-A de notre Code des impôts comme disposant d'un « régime fiscal privilégié »propre à focaliser l'attention française. « Toute société transférant de l'argent » dans ces lieux doit « prouver que sa transaction n'est ni anormale ni exagérée » et qu'à défaut, « elle est passible d'une retenue à la source en France de 33% ». Les « redevances très élevées que McKinsey France verse à la maison mère » auraient dû alerter la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Ces redevances, également appelées « prix de transfert » sont en principe, strictement contrôlées par la DGFiP. Or ici, ni « accord préalable de la DGFiP », ni « document de synthèse de quatre pages » expliquant comment la société effectue ses calculs, comme c'est pourtant exigé. Rien de tout ça n'a été fait. 

Certaines études ont utilisé des données stratégiques.

Les thématiques sur lesquelles le gouvernement a fait appel à McKinsey sont extrêmement variées. Des contrats posent question sur leur pertinence et leur utilité peut être contestée. Celle sur la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid pour 12,33 millions d'euros a forcément  entraîné la communication de nos données de santé qui ont un intérêt stratégique. C’est d’autant  plus choquant que  le cabinet est un organisme privé à but lucratif  et que ces données peuvent être revendues, si elles ne l’ont pas déjà été. On peut facilement  imaginer  l’usage qui  peut en être fait.   Quant à la gestion de  la  campagne vaccinale, les Français peuvent juger de l’efficacité des conseils qui ont  pu être donnés au gouvernement. Cela fait cher payé la pagaille  qu’on a vécu. C’est surtout une grave faute politique.

L’étude la plus immorale et la plus choquante.

La réforme du mode de calcul des APL a coût 3,88 millions d'euros pour aboutir à ce résultat que je qualifierai de débile : la  baisse de 5€ pour les étudiants. Pendant qu’on serre la vis à ceux qui n’ont pas beaucoup d’argent, d’autres se gavent à 2 000 ou 3 000€ par jour ! Immoral et choquant.

On oubliera de parler de l'organisation d'un colloque international commandé par l'Education nationale (496 800 euros) qui a finalement été annulé à cause du Covid. Mais qui a été payé, évidemment. Et puis ce rapport en vue de préparer la réforme des retraites qui avait également été réalisé, pour 950 000 euros, alors que cette dernière a été reportée. On sait pourquoi,  maintenant, personne n’y comprenait rien !

Emmanuel Macron a répondu vivement aux accusations selon lesquelles son gouvernement a utilisé trop souvent des cabinets conseils à un prix élevé. Il a affirmé que la contribution de ces cabinets, tous triés sur appels d’offres, donc en concurrence, était moins fréquente que lors des mandats précédents. On comprend  qu’il soit agacé, mais les faits disent le contraire  et les documents  sont là  qui le prouvent. Oui, l’affaire McKinsey est un scandale qui intéresse les Français, car  c’est d’argent  public qu’il s’agit ! Et on voit bien de quel côté est  le mensonge.

 


APPEL A VOTER PECRESSE

Cinquième République

 

On y est, la campagne officielle est lancée. Douze prétendants se  pressent sur la ligne de départ, tous y croient,  mais  leurs chances sont très inégales. 

D’abord il y a les  inamovibles d’extrême gauche,  Arthaud et  Poutou  qui sont là surtout pour témoigner.  Il  y a  longtemps que  en dehors de  quelques endoctrinés, les Français n’écoutent plus leurs balivernes du 19ème siècle. Le nouveau venu  qui  réussit son entrée dans la  compétition, c’est  Fabien Roussel, le  communiste, personnage empathique, plein d’allant, bien que la tâche soit titanesque pour des idées qui n’ont plus cours. Il y a aussi l’inamovible  de  la droite de la droite, Dupont-Aignan qui ne comprend toujours pas qu’il ne fait qu’affaiblir son camp. Pour clore le club  des  « petits » que les sondages cantonnent à moins de 5%, on trouve la  candidate du PS, Anne Hidalgo  dont l’essentiel de l’électorat est parti chez Macron, et le rocailleux Jean Lasalle enfoui dans sa  France profonde, tellement  profonde qu’il  n’arrive pas à en émerger.

Vient ensuite Yannick Jadot pour les Verts. Il a exclu de sa campagne la féministe extrémiste Sandrine Rousseau qui plombait son élan, mais le mal est fait. On a connu les écolos en meilleure forme. Le peloton de tête doit vivre avec  un électorat agité de mouvements incertains et fluctuants. On note  la montée régulière de Jean-Luc Mélenchon qui voudrait bien nous refaire le coup de 2017 ; son talent de tribun réussit à accoler à ses insoumis des orphelins de la gauche et des jeunes attirés comme des  papillons par la lumière d’un réverbère.

A contrario, Eric Zemmour ne semble pas retrouver le souffle qui avait marqué son entrée en campagne. Il faut dire qu’il a accumulé bévues  et  énormités, et ses sympathies poutiniennes, mêmes reniées, lui coûtent cher. Il ne tardera pas à découvrir, comme d’autres naguère, que les grandes foules ne font pas les urnes pleines. En plus il a raté sa manœuvre : au lieu de déstabiliser Marine Le Pen, il lui sert de repoussoir si bien qu’elle passe pour modérée, filon qu’elle exploite habilement ce qui lui permet de garder une position pour le moins inespérée.  

Quant à Macron, il est fidèle à lui-même ; il s’est enfin décidé à faire campagne, enfonçant les portes ouvertes, piochant ici ou là dans le programme des autres au gré de la démagogie électorale, accumulant les promesses dont on sait, plus que jamais avec lui, qu’elles n’engagent que ceux qui les écoutent. La crise ukrainienne lui offre une opportunité inespérée d’apparaître comme le rempart qui protège les Français et reconnaissons lui son talent de communicant pour en tirer le meilleur parti. Mais son bilan ne plaide guère pour lui et ses postures droitières  ne doivent pas faire illusion.

Reste  le cas de Valérie Pécresse. Certes, elle a raté son zénith, mais depuis elle n’a enchaîné que des bonnes prestations. Elle fait une campagne énergique, elle a le meilleur programme de loin, complet et financé. Il lui manque un coup de pied au cul à son électorat qui se disperse  avec une prédisposition évidente à être cocufié. Alors je vais faire  appel à celui qui reste son principal inspirateur, puisque le Nicolas reste muet.

« Françaises, Français, c’est moi, le grand Charles qui vous parle de là-haut ! Je reviens vers toi, cher et vieux pays,  il faut bien que je me dévoue puisque celui qui devrait se remuer semble manquer de courage. Le 10 avril,  le destin de la France se jouera  et  votre vote sera décisif.  Il importe que la  candidate qui porte  nos idées de toujours soit  mise en position de l’emporter. C’est elle qui montre le chemin, celui du rassemblement du peuple français, c’est celui d’une France généreuse et ouverte mais ferme sur son identité et ses principes, c’est  celui du rétablissement d’un Etat régalien, respecté et  juste,  c’est celui de l’effort pour le redressement de notre économie et de nos finances, c’est le chemin de la France, de la seule France qui vaille, de la vraie France ! »

Vous m’avez compris !

 


TRISTE BILAN (4) La démocratie en panne

Elysée

 

Notre démocratie ne va pas bien, et le principal symptôme du mal qui la ronge, c’est la progression du taux d’abstention qui ne fait que traduire le désintérêt d’un grand nombre de nos concitoyens pour l’acte essentiel qui la fonde, le vote. Jusque-là, l’élection présidentielle était restée relativement préservée. La désignation du chef de l’Etat permettait de rassembler des suffrages en nombre suffisamment significatif. Mais cette fois-ci, toutes les conditions semblent réunies pour dégoûter ceux de nos concitoyens qui restaient encore attachés à la possibilité d’exprimer leur choix par un bulletin déposé dans une urne.

Jupiter et la verticalité.

Certains attendaient beaucoup du président sortant. Sa jeunesse, sa volonté de renouveler le fonctionnement de notre démocratie par un dépassement des clivages traditionnels avaient suscité de l’engouement dans quelques strates de notre société. Aussi le désenchantement n’a pas tardé à se faire sentir devant la verticalité d’un pouvoir qui s’est voulu d’emblée jupitérien, transformant une majorité élue à l’Assemblée nationale en rassemblement d’ilotes et renforçant les prérogatives d’une caste technocratique qui n’en demandait pas tant. Se sont ajoutées des maladresses liées à l’inexpérience de l’exercice du pouvoir et la méconnaissance des rouages de transmission souvent pris pour du mépris par les collectivités territoriales et les syndicats, des propos peu amènes à l’adresse du peuple qualifié « d’ignorants », de « gaulois réfractaires », de « gens qui ne sont rien »… Le tout accompagné par des affaires le touchant  des ministres et l’une lui-même de près sans qu’il en prenne tout de suite le caractère indécent, avec le cas de M. Benalla : « qu’ils viennent me chercher ! » avait-il proclamé devant ses députés réunis en hâte.

Le « en même temps ».

L’autre ingrédient qui a provoqué trouble et désamour aura été la doctrine dite du « en même temps » qui manifestement a conduit à la paralysie plus qu’elle n’a produit l’élan que le peuple attendait. On s’aperçut rapidement que le clivage droite-gauche n’avait pas disparu  et même qu’il s’exprimait au sein d’un groupe où le malaise s’installa, au point que des députés firent sécession en nombre suffisant pour fonder des groupes distincts, refusant de marcher au pas au sein de Lrem et revendiquant une autonomie de décision. Emmanuel Macron n’a pas compris l’équilibre de nos institutions, n’a pas saisi le rôle complémentaire au pouvoir central que jouent les collectivités,  n’a pas vu que le Sénat pouvait constituer un puissant contre-pouvoir qui l’a obligé à renoncer à la limitation du droit d’amendements. Celui qui voulait faire respirer la vie politique a renoncé à diminuer de 30% le nombre des parlementaires, un vrai faux problème quand on connait le coût basique de nos assemblées (5€ par an par habitant pour le Sénat), et la « participation citoyenne » qu’il voulait favoriser a débouché sur une « commission climat » à la légitimité douteuse dont les conclusions se sont avérées inapplicables pour la plupart. Le grand chantier institutionnel n’a jamais abouti, interrompu par l’affaire Benalla, puis par la crise des « gilets jaunes » et le « grand débat » dont les cahiers de doléances ont d’ailleurs été soigneusement enterrés, et enfin la pandémie du covid. De la même façon, l’instauration de la « proportionnelle » chère à François Bayrou n’a jamais pu voir le jour, et c’est tant mieux, même si une réflexion doit continuer à être menée sur ce sujet. La « société de l’abstention » ne pouvait pas trouver dans cette gouvernance matière à adhésion à la vie démocratique.

Le débauchage.

La volonté d’affaiblir les partis politiques traditionnels pour faire table rase de « l’ancien monde », alors que ceux-ci ont un tissu d’élus à travers tout le territoire propre à irriguer la vie démocratique, s’est traduite par la pratique du débauchage.  Ce pouvoir au visage de Janus, tantôt de droite, tantôt de gauche, dont on cherche vainement la ligne directrice autre que celle de l’opportunisme, s’est appliqué à séduire des personnalités aussi bien chez les gens de gauche que chez ceux de droite. Ainsi on a vu une partie du centre droit se constituer en appoint « constructif » à la majorité, on a vu Edouard Philippe constituer son propre parti en restant dans un soutien à l’Elysée suffisamment ambigu au cas où, on a vu récemment Marisol Touraine et Elisabeth Guigou venir faire allégeance « en même temps » qu’un Eric Woerth qui pourtant n’avait pas eu de mots assez durs pour condamner celui qui avait cramé la caisse ! Quoi de commun entre une ancienne ministre de la santé représentant une gauche sectaire inflexible avec un libéral attaché à l’orthodoxie financière des comptes publics ? La Majorité macroniste devient une « auberge espagnole ».  Par contre, je constate que ces comportements dégoûtent un peu plus les électeurs qui y voient davantage la recherche de la satisfaction d’intérêts personnels que le souci de défendre des convictions et le celui de l’intérêt général. La confusion qui en découle n’est pas bonne pour la démocratie qui a besoin de clarté pour permettre des choix « éclairés » !

L’enjambement de l’élection.

La cerise sur le gâteau est fournie par la présidence française de l’Union européenne et la guerre en Ukraine. Reconnaissons à Emmanuel Macron le talent pour profiter des opportunités. Comme tous les sortants, il n’a pas envie de faire campagne sur son bilan, d’autant plus que celui-ci est mauvais à bien des égards. La situation internationale et les obligations qu’elle lui impose lui évitent donc de s’appesantir dessus. Mais pis, il essaie de se dispenser de faire campagne, limitant au maximum ses interventions, les événements lui offrant une stature qui lui permet de dominer la compétition. La confrontation est donc minimale et cela ne peut que lui profiter, d’autant plus que les bruits de bottes couvrent largement le brouhaha des onze autres candidats devenus complètement inaudibles. L’anxiété qui a gagné les Français font qu’ils ont la tête ailleurs. Emmanuel Macron compte se faire réélire à moindres frais. Mais ensuite ?  Qu&nd les urnes sont boudées, souvent c’est la rue qui parle !

La démocratie, pire régime…

… à l’exclusion de tous les autres ! Si le régime représentatif  semble escamoter le visage social et politique du pays, si nos concitoyens sont désabusés, c’est en partie à cause des pratiques dénoncées ci-dessus. C’est aussi  la fatigue, l’habitude, la croyance en son éternité, la colère aussi, qui nous portent à n’en voir que les limites. Aucun modèle démocratique représentatif n’est parfait. Pourtant si on veut bien y regarder d’un peu plus près, le sentiment de trahison par les élites qui sous couvert de souveraineté du peuple  gouverneraient pour le compte d’une aristocratie qui se « gaverait », est en réalité essentiellement alimenté par ceux qui veulent l’abattre et admirent par ailleurs des régimes autoritaires où les libertés fondamentales sont bafouées. Quoi qu’on en pense, notre démocratie tient bon, et si Macron est parfois ressenti comme un « dictateur », cette outrance tomberait d’elle-même par la seule vertu de nos bulletins de vote qu’il suffit de glisser dans une urne. Quoi qu’on en pense, notre démocratie tient bon. Ne nous comportons pas comme des enfants gâtés aveugles à la chance qui est la nôtre. Au lieu de nous contenter des comportements de consommateurs critiques du résultat d’élections qu’on a boudées, mais toujours prêts à demander un passe-droit ou à profiter d’une prestation, ne serait-il pas plus efficace de nous intéresser aux programmes des candidats, car ils en ont, car ils ont des convictions, car ils ont des projets, car ils réfléchissent et travaillent à trouver des solutions… La démocratie exige un effort de chaque citoyen. La guerre en Ukraine nous permet de voir mieux, si on veut bien, ce qu’apportent de précieuses garanties notre vieille démocratie bien ancrée dans ses fondamentaux : vraie élection, pluralisme effectif, procédures loyales que les citoyens peuvent surveiller. Bien des peuples, même en Europe, voudraient être à notre place !

Ce quinquennat a mis la démocratie un peu plus en panne. Il ne tient qu’à nous qu’elle redémarre ! En votant pour Pécresse, par exemple...

 

 


TRISTE BILAN (3) Le délitement de l’économie

Récession

Les  quelques corrections apportées au cours du quinquennat, notamment en matière d’imposition des entreprises, avec la mise en place de la flat taxe à 30% sur les revenus du capital, la pérennisation du CICE, la baisse de l’impôt sur les sociétés de 33% à 25%, diminution de 10 milliards sur les impôts de production, n’empêchent pas la France de rester la championne des taxes et des  prélèvements. Si pour notre économie, ces allègements ont été les bienvenus, ils  n’ont pas  permis d’inverser la  tendance au déclassement, face  à  la concurrence  mondiale et même de nos partenaires européens.

Le poids des deux dettes.

Tout le monde connait le montant de la dette qui frise désormais les 3 000 milliards d’euros, mais  à l’inverse, l’endettement extérieur de la France n’est jamais évoqué, même quand on annonce le déficit commercial historique à 85 milliards d’euros. Peut-être parce que le  pays est dans le rouge depuis près de vingt ans, à force d’importer  plus qu’il n’exporte et de vivre à crédit. Pour la banque de France, la « position extérieure » de la France affichait un solde négatif de près de 700 milliards d’euros à la fin de 2020. La totalité des créances de la maison France, de tous ses résidents, ne couvre pas ses engagements vis-à-vis de l’étranger. C’est un record historique absolu, 30,2% du PIB. Ce trou énorme s’explique par trois mouvements de fond : les déficits successifs annuels des paiements  courants, les déficits publics dont la bonne moitié est financée par des non-résidents,  et aussi par les effets de la mondialisation accélérée de notre économie ce qui se traduit par des investissements transfrontaliers massifs, réels et financiers, dans les deux sens.  Mais là encore, si nous engrangeons 476 milliards d’euros, nous sommes débiteurs nets de 976 milliards. Voilà des déficits jumeaux, finances publiques et échanges extérieurs, qui ont pour conséquence un endettement dans les deux registres interne et externe. A titre de comparaison, la position extérieure nette de l'Allemagne à la fin décembre 2020 est créditrice de 2 077 milliards d'euros !... 

La France toujours championne d’Europe.

Malgré les efforts accomplis sous le quinquennat, la France reste la championne d’Europe des impôts sur les entreprises. Les impôts de production pèsent encore 120 milliards contre 27 milliards en Allemagne, selon l’Institut Montaigne. Cela explique que la réindustrialisation est plus dans les discours que dans la réalité, alors que l’importance du sujet de la fiscalité semble encore sous-estimée par la plupart des candidats à l’élection. Pourtant, une baisse de ces impôts constitue  l’une des principales solutions pour restaurer les gains de compétitivité nécessaires au renforcement de l’industrie française.

La compétitivité en berne.

Dernièrement, j’expliquais que « la ­solide croissance économique ­française »  enregistrée l'année dernière était bâtie sur du ­sable. Le dernier rapport de Rexecode en apporte la confirmation : creusement du solde des échanges de biens et services au sein de la zone euro, dégradation des parts de marché à l'export, attrition du nombre des entreprises indus­trielles en France…  Voilà autant d’indicateurs qui viennent contredire les discours triomphants sur l’attractivité de notre pays. Par définition, la compétitivité d'un pays ne se mesure pas dans l'absolu. Elle est toujours relative à celle de ses partenaires. Et les gains de compétitivité sont un jeu à somme nulle. Autrement dit, de bons résultats obtenus sur le sol national se transforment en gains uniquement si les autres pays font moins bien. Or, durant ces deux dernières années marquées par la pandémie, la compétitivité française semble s'être effondrée vis-à-vis de ses pairs. Ainsi le dramatique creusement de notre déficit commercial ne s'explique pas ­uniquement par l'envolée des ­importations. La part des exportations françaises dans les ­exportations mondiales, qui se maintenait légèrement au-dessus de 3 % de 2012 à 2019, a en effet décroché à 2,7 % en 2021. Le mouvement est encore plus ­flagrant au sein de la zone euro au sein de laquelle les exportations françaises de biens représentent désormais moins de 13 % du total. La baisse des exportations ­concerne toutes les catégories de biens et services et la part de la valeur ajoutée de l'industrie ­manufacturière hexagonale dans celle de la zone euro n'a cessé de reculer au bénéfice ­notamment de l'Allemagne. Elle est passée de 17,9 % en 2000 à 14,7 % en 2019 puis 13,9 % en 2021. Il faut donc  absolument poursuivre les efforts sur le terrain de la compétitivité-coût, en baissant en priorité à nouveau les impôts de production. Malgré une ­première baisse en 2021 de 10 milliards d'euros, ces impôts demeurent plus élevés d'une trentaine de milliards que la moyenne de la zone euro. 

Le défi de la réindustrialisation et de la transition énergétique.

On ne peut pas réindustrialiser la France tout en baissant notre production de CO2. La France est déjà plus que bonne élève grâce au nucléaire, avec quatre tonnes de CO2 par habitant (quand l’Allemagne est à 6,6 tonnes). Rien que depuis le «Grenelle de l’environnement» de 2008, près d’une douzaine de lois ont été adoptées contribuant à réglementer bon nombre d’activités : agriculture, transports, construction, commerce, santé, aviation, recherche, etc. On ne peut pas préserver le pouvoir d’achat des Français en augmentant la fiscalité carbone, qui frappe les carburants, le chauffage au gaz ou au fioul, alors que les alternatives ne sont pas possibles partout sur le territoire (transports en commun) ou ne sont pas bon marché (véhicules électriques). Déjà, la fiscalité environnementale a bondi en dix ans de 39 milliards d’euros par an à 60 milliards d’euros. Et nous sommes le seul pays qui fait payer de la TVA sur les taxes, une aberration qui coûte aux Français environ 10 milliards d’euros de trop par an.

On ne peut  pas appeler de ses vœux le retour des usines dans notre pays tout en maintenant des normes environnementales surabondantes (sur l’hydrogène notamment) qui rendent très difficile leur ouverture : la lourdeur des procédures d’instruction des projets industriels prend neuf mois pour les seules procédures environnementales, outre les procédures en matière d’urbanisme ou d’archéologie. Alors que nous allons vers une électrification massive de notre économie qui va induire la nécessité de produire 60% d’électricité de plus qu’aujourd’hui, la politique énergétique de la France a été mise en danger. La montée en charge des énergies renouvelables a entraîné des surcoûts liés à l’intermittence et à l’équilibrage du réseau alors que la hausse des taxes (la fameuse taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité, TICFE) et la flambée des prix du gaz ont aggravé la situation. Et la déstabilisation s’est poursuivie avec la fermeture de Fessenheim.

La transformation de notre économie pour parvenir à un horizon décarboné en 2050 demandera des investissements massifs. Les investissements, publics et privés, nécessaires ont été estimés par l’Institut de l’économie pour le climat à 44,7 milliards d’euros, soit 1,8% du PIB. Il faut ajouter les investissements liés aux surcoûts imposés par les nouvelles réglementations (à terme, près de 100 milliards d’euros par an, soit 4% du PIB). Sans compter avec l’inflation que cette  transition écologique génèrera forcément. Dans un pays qui tutoie déjà les sommets en matière de dépense publique avec plus de 59 % de dépenses publiques par rapport au PIB en 2021, et de fiscalité, dont les entreprises sont endettées comme jamais, nous ne pourrons pas assumer plus de normes, plus de taxes, plus d’inflation des prix de l’énergie. Au contraire, il faudra simplifier, alléger, dans tous les domaines. Pendant les dix dernières années, beaucoup de temps a été perdu.

Comme on le voit, le  « dur » est devant nous.  Le  « en même temps » n’est plus de mise. Il n’y a guère que le projet de Valérie Pécresse qui propose un chemin courageux mais réaliste  pour y faire face.

 


TRISTE BILAN (1) La sécurité

Police-IMG_4105

 

L’Ukraine écrase tout, après la pandémie.  Le temps consacré à l’actualité politique la fait passer au second plan et les programmes des candidats sont évoqués au compte-goutte quand ils ne sont pas   sciemment édulcorés ou oubliés. Puisqu’il  n’y a pas moyen d’avoir une confrontation avec le sortant pour parler du bilan de son quinquennat, faisons-le pour lui.

 

La sécurité, pour commencer.

 

Nous vivons dans une société dans laquelle la violence progresse et se diffuse. Et qu’on ne vienne  pas m’accuser de partialité, les constats observés s’appuient sur les chiffres fournis par le service statistique du ministère de l’intérieur pour la France  métropolitaine, tirés d’un rapport publié récemment : « Géographie de la délinquance à l’échelle communale ». Violence et agressions, cambriolages, violences intrafamiliales, … ces statistiques nous livrent un palmarès de la délinquance, ville par ville, pour finalement dessiner un bien triste bilan.

Les  cambriolages touchent tous les types de communes.

Ils constituent la forme de délinquance la plus "équitablement" répartie sur le territoire. Le taux ne varie que du simple au double entre petites et grandes villes. L’on ne sera pas surpris qu’ils soient statistiquement l’une des rares formes d’insécurité qui aura baissé ces dernières années, le confinement étant la principale raison. 

La délinquance.

Pas d’étonnement non plus pour découvrir que la majorité des actes de délinquance commis en France métropolitaine se concentrent dans les grandes villes et les villes touristiques. Les vols sans violence sont 12 fois plus nombreux, proportionnellement, dans les villes de plus de 100.000 habitants que dans celles de moins de 1.000 habitants. Pour les vols violents sans arme, c’est 75 fois plus. Si le nombre d’habitants semble déterminer la répartition géographique de la délinquance, l'étude fait apparaître des variations en fonction du type de délinquance. Le principal constat réside dans l’augmentation des violences contre les personnes.  Elles connaissent une hausse soutenue depuis le début du quinquennat. Avec 306 000 faits enregistrés, les « coups et blessures volontaires » (CBV) sont en progression de 31% depuis 2017. Comme le précise le ministère de l'Intérieur, ce sont les violences intra-familiales (VIF) qui, désormais, sont la composante principale des CBV, avec 157 500 faits (+14% par rapport à l'an dernier) et qui expliquent la majeure partie de la hausse du total des violences.  Là encore, sur ce dernier point, le confinement peut être incriminé.

La violence.

La violence  urbaine met  en lumière le climat d’insécurité dans les grandes villes  et même dans de nombreuses villes moyennes où le taux tourne souvent à plus de 70 agressions pour 1000 habitants. A Marseille, ville « laboratoire » macronienne pour l’insécurité, qui a bénéficié de renforts  très médiatisés, les cambriolages  ont progressé de 13% depuis 2017  et les violences dans l’espace  public ont grimpé de 10%. Certains penseront que c’est décourageant. L’insécurité n’est manifestement pas une simple question de renforts des effectifs de forces de l’ordre.   Autres  chiffres qui interpellent : dans les communes rurales qui accueillent un tiers de la population métropolitaine, les forces de sécurité ont localisé en 2021 près du quart des violences sexuelles,  des  coups  et blessures volontaires intrafamiliaux et des cambriolages enregistrés. La France des campagnes et des bourgs, celle des  zones gendarmerie, connaît bien une délinquance  plus marquée où la drogue n’est pas rare. Ensauvagement, comme le précisent des sociologues.

Les homicides.

Quant au chiffre des homicides, un indicateur très fiable car il repose sur des constatations et non pas sur du déclaratif, on a enregistré 917 homicides en 2017, contre 1.026 l'année dernière. Et dans ce cas précis la hausse est quasiment constante sur l'ensemble du quinquennat, avec une augmentation de près de 12%.

C’est d’une reprise en main globale dont la société a besoin : éducation et impunité zéro nécessitent de mettre le  paquet sur l’intérieur, l’éducation et la justice.  Vaste programme.

Hausse de la délinquance numérique.

Par ailleurs, on constate également un glissement de la délinquance du monde physique vers le numérique avec +30 % pour les escroqueries depuis le début du quinquennat. Dans le détail, on constate que la moitié des victimes d'arnaques sont approchées sur Internet, la crise sanitaire ayant joué un rôle d'accélérateur.

 

C’est donc à une tâche de longue haleine que l’exécutif devra entreprendre avec  un programme global, une main qui ne tremble pas et  une volonté  ferme. Car  en même temps, il faudra  maintenir aussi la  vigilance  et la fermeté face  aux actes terroristes toujours possibles.

Faire mieux avec moins d’argent s’imposera au prochain président (e) et les résultats mitigés au regard des augmentations de dotations ne seront plus de mise. Ainsi, la Justice  dont le budget  a progressé de 22% voit ses indicateurs fondamentaux continuer à se détériorer en dépit de la hausse des moyens (Cour des comptes). Pas mieux pour le ministère de l’Intérieur pour la police nationale dont la masse salariale a progressé de 21% pour un coût qui atteint 10 milliards, sans que  les résultats qu’elle affiche en terme de présence sur le terrain ou d’élucidation des faits de délinquance ne connaissent d’amélioration significative quand ils ne se détériorent pas… Même reproche à l’Education, premier poste de dépenses de l’Etat avec 76 milliards d’euros, en dépit d’une progression de 6% sur le quinquennat, les résultats restent médiocres. Principal carence : la performance des missions qui est absente des débats et des arbitrages et l’empilage des dispositifs jamais remis en cause , même quand ils s’avèrent inefficaces.

Seul un projet qui rétablit le régalien dans sa fonction pleine et entière pourra obtenir des résultats tangibles. Je ne vois guère que celui de Valérie Pécresse qui s’en donne les moyens.

 


RETRAITES : MACRON RELANCE LA REFORME

Retraites

 

Le candidat Macron met à son programme une nouvelle mouture de la réforme des retraites, fondée principalement sur la prolongation progressive des carrières jusqu’à 65 ans. Ce faisant, il n’hésite pas  à marcher sur les plates-bandes de la droite LR, dont la candidate, Valérie Pécresse, a présenté une réforme des retraites très semblable. Ce n’est pas la première fois qu’il vient piocher dans le programme des  Républicains, c’est même devenu une habitude, et d’ailleurs le projet s’adresse essentiellement à l’électorat de droite que Macron va chercher sans vergogne. Cependant, si à bien des égards, ce recul de l’âge de départ s’impose, à la différence de Valérie Pécresse, la  question est : « la fera-t-il vraiment ? ». Reconnaissons  que le moment choisi pour l’annoncer est habilement politicien : Macron profite de l’effet  crise qui joue en sa faveur et qui le place au-dessus de la mêlée, ce qui  limite le risque car cette proposition est tellement explosive qu’elle pourrait réduire son avance sur les autres candidats.

Cela  n’empêche pas de regarder la réalité en face.

Les régimes de retraite perdront 10 milliards par an s’ils ne sont pas révisés.  L’impératif économique n’a donc pas changé et aucun président ne peut l’ignorer. D’ailleurs, cette réforme aurait dû être faite sous le quinquennat qui se termine. On a perdu un temps  précieux avec un projet non abouti en forme d’usine à gaz, auquel personne ne comprenait rien,  qui, au final, a terminé à la poubelle.  Il va donc falloir travailler plus longtemps, avec une trajectoire précise (65 ans d'ici à 2032), à l'instar de ce que prône peu ou prou Valérie Pécresse. « Plagiat », dénonce-t-on chez LR. Il y a une part de vrai, mais en réalité, et au-delà du calcul électoral, la France n'a guère le choix, alors que l'âge légal de départ (62 ans) se situe aujourd'hui bien en deçà de ce qui se pratique dans les autres pays européens. C’est que relever l’âge de départ est la mesure la plus efficace, en dépit des coûts induits, pour équilibrer  les comptes et faire des économies   au moment  où il existe un rare consensus transpartisan pour augmenter très fortement les dépenses : sécurité, éducation, santé, défense, dépendance, etc... le tout dans un contexte économique mondial inquiétant, et avec des finances publiques lestées d'un endettement record.

Sans surprise, les syndicats sont contre.

Evidemment, les syndicats et parmi eux, ceux qui demeurent le plus ouverts à une réforme des retraites comme par exemple la CFDT de Laurent Berger, ont riposté par des déclarations alarmantes susceptibles de jeter dans la rue pas mal de monde. Travailler plus longtemps implique non seulement un sacrifice pour ceux dont le métier n’est pas agréable, et pose la question des plus de cinquante ans dont les entreprises françaises n’ont pas l’air de raffoler. Le risque d’une réforme par l’âge, clament-ils, c’est de mettre au chômage, donc à la charge de la collectivité, des centaines de milliers de salariés. Relever  l’âge de départ  rapporte plus que baisser les pensions ou augmenter les  cotisations (réforme Hollande) dont les marges sont devenues quasi nulles. Bien sûr, le recul du départ peut créer des effets induits avec des « effet d’éviction » vers d’autres prestations sociales : chômage, invalidité, handicap, arrêts  maladie. Avec une facture  qui pourrait être conséquente venant en débit du gain recherché. D’autre part il y a ceux qui prédisent une hausse progressive du chômage, freinant les salaires et la consommation des ménages et par conséquent freinant les recettes. Ce sont ceux qui crient avant d’avoir mal. Or, si  on regarde les effets de la réforme Sarkozy de 2010 qui a reporté l’âge de départ de 60 à 62 ans, on constate qu’elle n’a pas eu d’effet  marqué sur le taux de chômage des  séniors. La même étude du Trésor affirme que prolonger l’emploi des plus âgés ne pénalise pas les jeunes. Et cela d’autant plus que la pyramide des âges de la France connaît actuellement un creux démographique des 20-35 ans assez  prononcé et qui va se prolonger sur plusieurs  années. Le  décalage de l’âge de départ  à la retraite est la seule mesure permettant de créer des emplois, de  la richesse et de  libérer des marges de manœuvre budgétaires à terme.

Ceux qui promettent plus de beurre que de pain.

Car, qui peut croire les promesses d'abaissement de l'âge de la retraite de certains candidats ? Marine Le Pen, en quête de crédibilité pour un débat de second tour, affirme que son projet réaménagé, mais pas très clair, ne coûterait « que » 10 milliards d'euros ? Décidément, le quoi qu'il en coûte a fait perdre tout repère… Quant à Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel, ils veulent le retour de la retraite à 60 ans que les « riches paieront » (as usual), les autres se cantonnant au statu-quo, qui ne fait pas  l’affaire  comme on sait.

La France n’a pas vraiment le choix.

La plupart des autres pays d’Europe ont déjà fait cet effort. Si la France veut rester crédible auprès des investisseurs pour continuer de financer la dette à très bas prix, elle doit envoyer des signaux et ne pas s'en remettre uniquement au parapluie de la BCE. Le relèvement de l'âge légal en fait partie. C'est la garantie d'une volonté de financer notre modèle social en produisant davantage. Il restera à élaborer des règles de départs anticipés plus justes pour ceux qui travaillent dans des conditions pénibles ou qui ont commencé très jeunes – à cet égard, plusieurs dispositifs se sont sédimentés sans logique. Il faudra  aussi garantir des pensions plus élevées, en particulier pour les bas salaires. On n’échappera  pas  non plus à la nécessité de mettre vraiment la pression sur les entreprises concernant le travail des seniors, en favorisant des transitions plus douces vers la retraite. Sur ce sujet, la France est très en retard. Comme on le voit, au-delà du report de l'âge, il y a beaucoup de critères à définir.

Espérons que cette fois le projet sera mis en œuvre si le candidat Macron est élu et qu’il n’aura pas été qu’un leurre électoral. Avec Pécresse, on n’aurait pas cette incertitude.

 


FAIRE LE BON CHOIX …

La liberté guidant le  peuple bis

... OU POURQUOI JE VOTERAI PECRESSE QUOI QU’IL ARRIVE !

Malgré l’actualité tragique, on peut regarder avec lucidité les programmes électoraux et s’éloigner des images et raccourcis télévisés. En effet, pour moi,  le plus important est de connaître les propositions qu’un candidat fait sur  les principaux sujets que je crois essentiels et  pour lesquels j’attends des engagements autant que des réponses. Il importe aussi que l’ensemble soit cohérent et supportable sur le plan financier, donc qu’il soit évalué aussi précisément que possible, bien que nous sachions que l’environnement économique et la conjoncture soient aléatoires. Un projet ne vaut que pour le moment où il a été conçu, sa réalisation devra  s’adapter à l’évolution du contexte,  tant il peut y avoir de facteurs qui échappent à celui qui a la charge de l’exécuter. Enfin, il est évident que la question que chacun doit se poser est de  savoir si le  candidat ou la candidate qui le propose  a la carrure pour exercer la charge et l’entourage pour le mener à bien, car on ne gouverne pas seul un  pays comme la France.

Si je m’apprête  à voter pour  Valérie Pécresse, ça n’est pas seulement parce qu’elle est la candidate de la famille politique à laquelle j’adhère.  Chez  moi, ça n’est pas comme ça que ça marche. Il faut que le programme corresponde  à ce que je souhaite et à mes convictions,  car j’en ai, à la différence de beaucoup de mes compatriotes. Et je pense encore avoir suffisamment d’esprit critique pour évaluer le contenu qui  nous est proposé. La preuve, certains  de nos amis ont décidé de soutenir un autre candidat, ce qui m’amène à  m’interroger sur leurs convictions. Aussi est-il nécessaire d’en faire l’examen point par point.

Le programme.

J’ai deux priorités, dont on parle peu dans  cette campagne, mais qui me  paraissent primordiales : notre société et notre mode de vie sont mis en danger dans leurs fondements par le fondamentalisme religieux et la nouvelle pensée de gauche appelée wokisme avec tout son cortège de postulats non discutables et qui a envahi notre université et nos grandes écoles.  Ce sont deux sortes d’obscurantisme qui mettent en danger l’universalisme des Lumières sur lequel notre démocratie et l’ensemble de nos libertés sont fondés. Sur ces deux sujets, Valérie Pécresse apporte des réponses claires. Je partage ses propositions raisonnables pour réguler l’immigration et la remise en route d’un projet d’assimilation,  avec  au cœur une laïcité émancipatrice. Elle n’aura pas la main qui tremble, au contraire de Macron, contre  l’islamisme radical, ayant déjà fait ses preuves dans sa Région. De  même j’approuve son rejet de la repentance   que voudraient imposer ceux qui veulent réécrire notre histoire au nom de la condamnation d’un pseudo « privilège blanc ». Sa conception d’une égalité  des citoyens qui s’affranchit de toute notion de sexe, de race, de couleur  ou de religion, inspirée  par l’universalisme républicain, me va très bien.

Le projet de société qui ressort de ses différentes propositions concernant la famille, avec le retour de l’universalité des allocations familiales et le rétablissement de  l’allocation dès le premier enfant, avec ses nombreux compléments, forment  une panoplie complète ; le rétablissement de  l’égalité des chances par une réforme profonde du système éducatif s’appuyant sur  l’autonomie des établissements et le soutien à la jeunesse avec la mise en place d’une banque pour soutenir les projets des jeunes ; la réforme du financement des retraites avec le recul du départ à 64 ans puis 65 ans, qui permet d’assurer une retraite  minimum égale au smic et de maintenir le niveau des pensions, avec en parallèle la volonté de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible ; voilà un ensemble cohérent, d’inspiration libérale,  propre à rétablir l’ascenseur social. Il faudrait y ajouter bien d’autres mesures comme celles concernant la construction de logements,  la  pratique sportive, …

L’Etat et le domaine régalien constituent le pilier central de la vie en société : c’est un point fort du projet de Valérie Pécresse. Par une réforme puissante visant à diminuer le nombre de fonctionnaires (200 000)  en ne remplaçant pas un départ sur trois à la retraite, et en l’accompagnant d’une nouvelle décentralisation qui supprime les doublons embolisants et d’un redéploiement  (50 000) dans les fonctions qui ont besoin de renfort, telles  sécurité, éducation, santé, elle donnera les moyens aux services publics de retrouver toute leur efficacité. Les  compétences attribuées aux territoires permettront de retrouver souplesse et rapidité des réponses à apporter. On trouvera aisément le détail de toutes les  mesures prévues. En matière de défense, la  crise ukrainienne lui a donné l’occasion de préciser l’action qu’elle mènerait pour renforcer et moderniser nos armées. « Qu’est-ce qu’elle apporte de plus ? » demande un ministre louant l’actuel Président. L’efficacité ! Car trois coups de téléphone à Poutine n’effacent  pas cinq ans d’échecs en matière de sécurité… par exemple.

Pour l’économie, il s’agit de libérer les énergies en allégeant le poids qui pèse sur les entreprises, en diminuant les charges pour permettre l’augmentation du pouvoir d’achat et les impôts de production pour redonner des marges de compétitivité : le cap est donné, avec un engagement ferme de permettre une augmentation de 10% du pouvoir d’achat sur le quinquennat. La libération du temps de travail est un autre  axe qui devrait permettre d’améliorer les salaires avec en plus la possibilité de convertir les RTT en salaire. L’agriculture n’est pas oubliée  avec  comme objectif de retrouver l’autonomie alimentaire de la  France et faciliter la transmission des propriétés. En matière d’énergie, le recours assumé au nucléaire n’empêchera  pas le déploiement de sources d’énergies complémentaires  et diversifiées. Les enjeux de transition énergétique sont pris en compte, eux aussi, avec une vision pragmatique non punitive.

Restent la dette et les déficits.  Le prochain locataire de l’Elysée  héritera  d’une situation fortement dégradée avec un contexte qui s’annonce nettement moins favorable avec le retour de l’inflation et la remontée inéluctable des taux d’intérêt. Les réformes envisagées cumulant réduction du nombre des fonctionnaires, économies et dynamisation de la croissance,  devraient laisser une marge de manœuvre qui sera d’abord attribuée  à la réduction des déficits publics.

Voilà  un programme cohérent qui correspond en tous points à ce que j’attends. Remettre le pays au travail, meilleur moyen de réduire les dépenses sociales, ce n’est pas  un retour au passé comme certains  voudraient le  faire croire,  c’est au contraire reprendre le  chemin du progrès et ouvrir des  perspectives sur un avenir plus sûr.  Force est de constater qu’aucun  autre candidat, et certainement pas  Macron ne propose, avec autant de précisions,  un projet  aussi construit.

La fiabilité est le deuxième sujet.

Toute la question est de savoir si Valérie Pécresse a les épaules  pour porter  son projet. Je pense que son parcours parle pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la « dame de faire ». Quant au procès en insincérité que certains lui font, il relève de la politique politicienne. Je retiens qu’elle a le courage de dire, même ce qui peut déplaire, qui a pour prolongement la volonté de faire. De plus, elle peut s’appuyer sur une foule de talents qui sont à sa disposition, tous gens compétents  et expérimentés.  Personne ne peut en dire autant.  Au lendemain de l’élection, elle aura l’embarras du choix pour nommer un premier ministre et nommer un gouvernement immédiatement efficient. Quant à la stature internationale, est-ce qu’on se posait la question pour Macron.  C’est comme le journaliste qui demandait : « vous vous voyez en chef des armées ? ». Machisme stupide.

Enfin, élire une femme, ce serait un signal fort envoyé par la France,  qu’elle entre pleinement dans le 21ème  siècle.  Ça n’est pas pour rien que symboliquement, on la représente par la « Marianne » !

Alors oui, deux fois oui, mille fois oui, je voterai Pécresse le 10 avril, je le dis aux Raffarin, Woerth, Muselier et autres déserteurs, aux électeurs tentés par « l’effet drapeau », oubliant toues les bévues et les échecs du sortant. Ceux-là ont tort, car, au-delà de Valérie Pécresse et de son projet,  c'est de la France qu'il s'agit et de son renouveau ! Bref,  s’il ne devait  en rester qu’un, je  serais celui-là ! Il n'est jamais honteux de faire vivre ses convictions.

 


SOUS LES YEUX DU MONDE ENTIER

Karkiv

Effroyable spectacle.

Je ne sais  pas  si Poutine se rend compte de l’effroyable  spectacle  qu’il donne au monde entier avec l’invasion de l’Ukraine  par ses troupes. Elles multiplient les crimes de guerre et  contre  l’humanité sous les objectifs des caméras de tous les continents, ceux des multiples appareils capables de réaliser des vidéos  en temps réel, ceux des satellites capables de montrer ce que le terrien ne peut pas voir. La technologie moderne est ainsi : tout se sait, tout se voit. Ainsi Vladimir Poutine devra, un jour,  rendre des comptes devant  l’humanité de tout ce qui aura été perpétré en son nom.

Le peuple sous le boisseau.

Le peuple russe, soumis à une censure d’un autre âge, est abreuvé d’une logomachie ignoble  faite d’un tissu de mensonges, mais il ne peut  pas ne pas savoir. Les réseaux sociaux, internet, les multiples  liens qui unissent des familles entières entre Ukraine et Russie, offrent une porosité impossible à contrôler. Il est  des voix qui s’élèvent,  courageuses car  elles s’exposent aux pires sévices d’un régime totalitaire prêt à tout pour réduire toute protestation au silence. Pourtant, c’est le peuple tout entier qui devrait se soulever pour ne pas être complice d’une telle barbarie. L’appel de Navalny, du fond de sa géole peut-il être entendu ? Du moins sauve-t-il un tout petit peu l’honneur d’un peuple plongé, certainement à son corps défendant, dans l’opprobre et  la honte. Le syndrome de l’hyperpuissance a rendu  fou le  maître du Kremlin, car il n’y a  pas d’autre mot pour qualifier le défi qu’il lance au monde entier, menaçant  d’utiliser l’arme nucléaire si on lui résiste. Après cet épisode monstrueux, à combien d’années de honte le peuple russe va-t-il se trouver condamné face à tous les autres peuples  de la Terre ?

Le réveil des vieilles démocraties.

Au moins aura-t-il réveillé nos vieilles démocraties du continent européen qui s’était assoupies sur l’oreiller confortable de la paix qu’elles pensaient acquise pour toujours.  Et voilà qu’elles redécouvrent sa fragilité. Le réveil est tardif mais peut se révéler salutaire. La première  puissance économique du monde a de nombreux moyens de répliquer et  de se défendre. Elle prend conscience que de nouveau, il va falloir remettre à niveau ses dispositifs de défense. Sous le choc de l’invasion de l’Ukraine, elle vient de décider en trois jours ce qu’elle essayait de  mettre en place depuis  de nombreuses années.  Elle a conduit l’Allemagne à faire sa révolution copernicienne en matière de défense. Elle prend des mesures de rétorsion contre la Russie qui vont mettre à mal son économie et peut-être provoquer son effondrement. La puissance des 27 a peu à craindre des effets négatifs qui  pourraient en résulter. Quand l’Europe veut, l’Europe peut ! Elle doit dès maintenant réfléchir à une nouvelle organisation de sa sécurité pour  l’ensemble du continent,  en partenariat avec les Etats-Unis et l’Otan. La  France a un rôle éminent à jouer et il est important qu’elle retrouve tout son pouvoir d’influence.

Un peuple de héros.

En attendant, c’est le peuple ukrainien, magnifique de patriotisme dans sa résistance, qui souffre  sous les bombardements russes,  ou sur  la  route de l’exil   qui déchire les familles. Le Président Zelinski donne au monde libre une belle leçon d’attachement à la démocratie et à son peuple. Son intervention en vidéo devant le Parlement européen lance un appel que tous les démocrates  dignes de ce nom  doivent entendre et les  députés européens ne s’y sont pas trompés qui ont voté dans la foulée une résolution demandant que la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne soit acceptée.  Un effet boomerang que Poutine n’avait probablement pas prévu. Pour l’heure, notre solidarité et notre soutien ne doivent pas faiblir. 

Rien ne vaut la démocratie.

Ceux qui trouvaient des vertus à ces démocratures illibérales voient aujourd’hui où le pouvoir autoritaire sans partage et sans limite peut conduire. En ces temps de campagne électorale, puissent les Français  en tirer la leçon : notre  vieille démocratie est  peut-être usée, mais elle permet la confrontation des idées et le choix, les manifestations dans la rue et l’expression  libre dans les  médias, et cela porte un nom : la  liberté. Mais celle-ci a un prix : le vote citoyen.  Puissent-ils s’en rappeler  les 10 et 24 avril prochain en se rendant aux urnes et en éliminant déjà les candidats  qui trouvent des grâces au dictateur russe !

 

 


LA « URSULA » FRANCAISE

UVDL Pécresse Zenith

Merci Poutine.

La Russie  s'était préparée à une situation de guerre. Depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et le train de sanctions qui a suivi, elle a amassé des réserves, un véritable trésor de guerre dont la progression s'est accélérée depuis la flambée des cours du pétrole et du gaz. Les réserves de la Banque centrale russe sont estimées à 630 milliards de dollars, et constituées de devises étrangères, d'or, d'emprunts d'Etat étrangers et de placements dans des banques. Plus de 40% de ces réserves sont placées en Europe et aux États-Unis. Mais voilà, ces 40% sont désormais gelés. Et c’est  un fait historique, jamais un pays de l'importance de la Russie n'a été frappé de sanctions financières aussi puissantes. Qui plus est, autre fait historique, en un temps record, à peine 3 jours, pour que les « alliés » se mettent d'accord pour débrancher les principales banques russes du système de paiements « Swift ». Pour que l’arsenal soit complet, les transactions sur la dette russe sont interdites, et plus inattendu, les réserves étrangères de la Banque centrale russe  sont aussi gelées. Ce sont des sanctions massives ! Désormais, la  banque centrale russe a vu son stock de « munitions » diminuer pour défendre le rouble, aider les entreprises touchées par les sanctions économiques et garantir les dépôts bancaires des ménages russes. Dès l’ouverture des marchés, ce matin, le rouble s’est effondré de 30%, la panique a gagné la bourse de Moscou, et  la population s’est précipitée tout le week-end pour retirer son argent des banques. La Banque centrale russe a dû remonter son taux principal de 9,5% à 20% pour défendre sa monnaie. Poutine a réussi en quelques jours à créer une vraie Europe de la défense et à montrer que l'Otan n'était pas en état de « mort cérébrale ». On ne lui dira jamais assez  merci pour ça même si on s’en serait  bien passé.

La lionne de la Commission.

Elle n’a  pas peur des mots. Ursula  Van der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a soutenu sans ambages, hier,  une adhésion « à terme » de Kiev au bloc européen, qualifiant le pays qui combat actuellement une invasion russe de son territoire de  « l’un des nôtres » : « Ils sont l’un des nôtres et nous souhaitons qu’ils nous rejoignent » , a-t-elle indiqué, faisant écho aux propos de Volodomyr Zelinski qui a demandé à l’UE une adhésion immédiate de l’Ukraine, dans le cadre d’une nouvelle procédure spéciale. La présidente de la Commission européenne s’exprimait lors d’un entretien accordé à Euronews quelques heures après l’annonce de la décision des 27 de financer l’achat et la livraison d’armes à l’Ukraine pour lesquels l’UE comptait consacrer 450 millions d’euros et 50 millions d’euros supplémentaires pour d’autres fournitures, notamment médicales. Jusqu’ici, officiellement, les occidentaux s’étaient montrés peu précis quant à une adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. On ne sait si la déclaration de la présidente de la Commission  a reçu l’aval des 27, mais elle a le mérite de s’appuyer sur l’évidence que la crise met en lumière et de poser clairement le sujet sur la table. Du pur Ursula !

Valérie, une « femme d’Etat »

La « tigresse » en campagne s’est muée sous nos yeux en femme d’Etat. Ce n’est  pas moi qui le dit, même si je le pensais, c’est l’un de mes amis, ancien député de Maine-et-Loire. Et il n’est pas du genre à dire les choses à la légère. Rien de mieux qu’une crise grave comme celle qui s’abat aujourd’hui sur l’Ukraine, pour révéler les tempéraments. 

D’un côté, les guignols comme Zemmour qui ose  affirmer que Poutine est  un  « démocrate autoritaire » (admirez l’euphémisme) et Le Pen qui fut naguère financée par une banque russe. Ils trouvent encore l’audace de trouver des excuses au dictateur du Kremlin. Leurs partisans n’ont-ils pas voté au Parlement européen contre  l’aide économique en faveur de l’Ukraine ! Cela en dit long sur  leur conception de la démocratie  et les valeurs qui les animent  au fond d’eux-mêmes. 

De l’autre, Valérie Pécresse qui, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, montre  sa capacité d’appréciation et un chemin responsable que la France devrait  emprunter. Et ça tombe  bien, parce que grâce à  Poutine, l’Union  européenne vient de faire un pas de géant dans sa cohésion, rendant possibles les solutions  préconisées par la candidate de la droite et du centre : une conférence européenne de la sécurité du continent incluant la Russie et la constitution d’un piler européen au sein de l’alliance atlantique. Bien  évidemment, il faut d’abord  mettre fin à la guerre en Ukraine. Et pour cela, elle a émis, en concertation avec Nicolas Sarkozy, l’idée que lui soit proposée une  mission de médiateur européen, ce qui serait une bonne initiative des 27.  Certains  trouvent à Valérie de la raideur et un ton  martial dans ses discours et ses déclarations.  Affaire d’appréciation.  Cela ne retire rien au fond : face à l’adversité, et les embûches qu’on lui tend ne manquent pas,  face à des journalistes  plus procureurs qu’interviewers, elle montre une capacité  de résilience  qui n’étonnera que ceux qui ne la connaissent pas.  D’Ursula Von der Leyen, elle a le même profil un peu filiforme qui laisserait  penser à de la fragilité. Mais comme la lionne allemande, elle a la solidité intérieure des âmes bien nées.

Comme l’affirme Jean-Christophe Ruffin, « elle n’a pas dit son dernier mot » !

 


UNE CAMPAGNE, QUELLE CAMPAGNE ?

Elysée

Décidément, nous  arrivons à quarante-cinq  jours du vote et nous voyons bien que la campagne présidentielle ne s’est pas installée. Il y a bien les rituels des grandes émissions consacrées à chaque candidat, mais elles ne sont suivies que par les partisans et n’apportent pas grand-chose.  Pire, même, le passage des uns et des autres de plateau en  plateau les condamne à répondre  dix fois aux mêmes questions, presque toujours superficielles,  sans jamais  pouvoir aborder les projets en profondeur.

Comme tous les cinq ans, nous assistons au festival des lamentations au sujet des  parrainages, et au chantage de ceux qui faute d’avoir un parti ancré sur le terrain et  un réseau d’élus locaux, viennent pleurer sur la démocratie en péril. A cet égard, il faut noter le décalage  entre les intentions de vote  évaluées par les sondages et le nombre des parrainages obtenus. Les candidats de partis anciens et structurés n’ont aucun  problème, telle Anne Hidalgo avec le PS et Fabien Roussel avec le PC, et évidemment Valérie Pécresse dont le nombre des parlementaires, conseillers régionaux et départementaux et maires  leur permet de franchir la barre fatidique des 500 engagements.  Nous ne serons pas  étonnés par les près de 2 000 signatures obtenues par la candidate LR, premier parti de France par  le nombre des élus de tous rangs.

Et puis cette campagne présente l’étrange particularité de se dérouler jusqu’à maintenant en l’absence du sortant, dont tout le monde sait qu’il sera candidat, qui a d’abord fait campagne avec le chéquier des Français, puis se tient désormais à l’écart, prétextant la présidence de l’Europe et maintenant la crise ukrainienne. Cela lui évite d’avoir à rendre compte de son bilan calamiteux dans beaucoup de domaines, mais surtout d’être à l’abri des flèches de ses adversaires, créant du même coup un vrai déficit démocratique.  Car la vraie campagne, c’est celle du débat et de la confrontation des projets. Cela ne l’empêche pas de lâcher ses roquets aux basques de Valérie Pécresse dont il  ne veut absolument pas comme adversaire au second tour, selon une stratégie visant à ménager  les autres concurrents de droite plus ou moins extrême.

Avec tout cela, nous assistons à un véritable mercato politique où les débauchages battent son plein. Les transferts ont fleuri entre le camp Z et celui de MLP, à son détriment. Chez LR, la pêche a été plus maigre  puisque seul Peltier a cédé à la tentation. De l’autre, la surprise est venue d’Eric Woerth qui a rejoint la macronie après avoir pourtant abondamment vilipendé la politique du Président.  Il s’y retrouve en bonne compagnie avec Marisol Touraine et Elisabeth Guigou qui ne partagent certainement pas les mêmes certitudes.  Comprenne qui pourra.  De quoi dégoûter l’électeur moyen, qui pensera « tous les mêmes, ils ne pensent qu’à eux ». Et comment les dissuader de penser autrement ?

Et enfin, comme il fallait s’y attendre, le coup pourri fomenté par Médiapart, relayé par son comparse Libération, vient égayer la  campagne de Valérie Pécresse , comme en son  temps, ils avaient réussi à abattre François Fillon. Cette fois-ci, c’est le congrès LR qui est mis en cause. Passons sur les détails, même si l’enquête est à charge et les éléments avancés improbables en raison des sécurités mises en place pour le vote, la calomnie ne pourra que laisser des traces dans un électorat déjà peu enclin à s’intéresser à  l’élection. Abattre la droite est dans leur ADN, et peut-être que le fait que la gauche soit en capilotade  les rend aigris, mais on cherche à qui profite le crime. Peut-être à Mélenchon qu’ils voudraient voir passer devant la candidate LR dans les sondages.

Vivement que la campagne démarre vraiment !

 


PECRESSE : L’ALTERNANCE SANS L’AVENTURE !

Affiche pécresse

 

Oui, il faut une alternance !

Voilà dix ans que sévit le socialisme technocratique de Hollande et de Macron, qui se traduit par un pouvoir toujours plus centralisé, des impôts et taxes toujours plus nombreux et pesants, des dépenses publiques sans fin et une dette qui s’est alourdie de 1 000 milliards d’euros. A ce tableau calamiteux il faut ajouter l’explosion des violences, la montée des communautarismes, l’impuissance à juguler l’immigration. Et, cerise sur le gâteau, l’exercice macronien d’un pouvoir vertical et solitaire. La France a reculé : économiquement comme en témoigne le déficit de son commerce extérieur qui va s’aggravant et qui a atteint en 2021 un sommet avec 85 milliards de déficit ; intellectuellement comme le montre les classements PISA de notre système éducatif, socialement avec une société de plus en plus éclatée et l’accroissement du nombre des pauvres. 

Un sursaut est nécessaire.  Seule une alternance avec un projet alternatif le permettra. Ce projet, il existe, c’est celui de Valérie Pécresse. Il est complet, construit, cohérent, financé et veut s’attaquer à tous les maux dont souffre la France afin de redonner confiance dans son destin et aux Français, la foi dans l’avenir. Ce projet, la candidate des Républicains l’a exposé à plusieurs reprises et elle en a présenté une synthèse remarquable lors de sa réunion publique du Cannet. A ma grande stupéfaction, j’ai entendu le commentaire de la chroniqueuse de BFMTV, énoncer qu’elle ne voyait pas de différence avec le programme de Macron et affirmer qu’elle n’avait pas parlé du pouvoir d’achat, sujet principal de préoccupation des Français.

Escroquerie intellectuelle ou malhonnêteté, l’un ou l’autre. Il faut avoir le cerveau d’un bigorneau pour énoncer une telle sentence. La chaîne en continu devrait inviter des gens plus armé intellectuellement pour faire les exégèses. Mais ce message est véhiculé par tous les macronistes, et fait partie des éléments de langage élaborés par la cellule communication de l’Elysée, il est abondamment relayé par les partisans de Zemmour, allié objectif en la circonstance. Il importe de dénoncer cet argumentaire spécieux qui est tout simplement scandaleux. A moins qu’il ne s’agisse de répondre à des mots d’ordre visant à influencer les téléspectateurs. D’abord Macron n’a pas de programme à ce que je sache, et son bilan, on le connaît. Alors pour instruire un peu notre chroniqueuse, je lui propose quelques différences parmi beaucoup d’autres : Macron ne propose pas de rétablir une vraie politique familiale, ni de banque de la jeunesse pour rétablir l’égalité des chances, ni de plan orsec pour la justice avec de nouveaux moyens carcéraux, ni de nouvelle politique de la santé avec 4 000 docteurs juniors répartis dans les déserts médicaux, ni de choc sécuritaire pour rétablir l’ordre, ni de juguler l’immigration clandestine et contrôler l’immigration légale avec des quotas, ni de défendre correctement la laïcité en ayant par exemple une position claire sur le port du voile islamique, ni de faire une grande réforme de décentralisation, ni de s’attaquer à la bureaucratie administrante en réduisant le nombre des fonctionnaires  … Quant au pouvoir d’achat, Valérie Pécresse veut traiter le sujet par le bon bout, celui de la feuille de paie et pas celui des chèques en bois qui tombent du ciel. Bref, il y aurait encore tant de sujets à énumérer …. 

Pécresse a un vrai projet d’alternance et une vraie capacité à gouverner, entourée par une équipe de France talentueuse composée de femmes et d’hommes ayant fait leurs preuves et expérimentés dans l’exercice du pouvoir. Elle a la réputation de faire ce qu’elle a annoncé. Personne, même pas Macron, ne peut rivaliser en la matière. Je me  demande si c’est vrai qu’un quart des électeurs de François Fillon s’apprêterait à voter  pour le sortant. Si c’est le cas, ils se fourvoient.

Zemmour-Le Pen, c’est l’aventure.

Puisque il y a une sorte de primaire à droite et à l’extrême-droite pour obtenir la seconde place décisive, je veux donner quelques éléments de réflexion à ceux qui se laisseraient séduire par les deux autres candidatures.

Eric Zemmour,  le chroniqueur est certes un beau parleur et les échos de sa campagne sont largement relayés par les médias. Il a fait le buzz comme on dit. Ses partisans sont d’une rare agressivité sur les réseaux sociaux et tirent sur tout ce qui bouge, et surtout sur Valérie Pécresse. Il a fait référence au RPR pour se positionner, mais c’est plutôt le Front National qu’il a ressuscité, quand on observe tous les ralliements qu’il attire et les relents pétainistes de son fonds de pensée. Et si vous vous accrochez à Guillaume Peltier pour faire croire qu’il recrute aussi chez Les Républicains, sachez qu’en ce qui le concerne, il s’agit plutôt d’un retour aux sources. Côté programme on hésite entre l’amateurisme des propositions et la démagogie la plus basique. On imagine mal comment il pourrait être mis en application et surtout avec qui. Car côté compétences et  expérience du pouvoir, autour de Zemmour, c’est le désert des Tatares. S’il y a encore des fillonnistes qui s’’apprêtent à voter pour lui, ils sont prévenus. Ce sera un vote perdu. L’alternance avec Zemmour, ce serait une aventure dont la France, dans l’état où elle se trouve, n’a pas besoin.

Nous ne serons pas mieux lotis avec Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national a l’expérience de trois campagnes présidentielles. Elle sait donc mieux que quiconque se couler dans les aspirations populaires. Mais peut-on la suivre dans un projet qui évolue au gré du vent. Contre l’euro, mais le vent souffle en sens contraire, donc exit le retour au Franc. Pour le retour à la retraite à 60 ans, mais ça n’est pas tenable, donc maintien du statut-quo qui pourtant n’est plus tenable lui non plus. Pour le reste on est entre programme anti mondialiste à la Mélenchon et anti-européen à la Dupont Aignan. Les extrêmes se touchent. Là encore, on imagine mal comment son projet pourrait être mis en œuvre et là encore, avec qui. Le Rassemblement national qui est un courant de pensée avec un support électoral non négligeable n’a jamais eu la capacité à faire élire ni à rassembler des personnes expérimentées ayant l’expérience du pouvoir à un haut niveau. Gouverner la France ne s’improvise pas ! Elire Marine Le Pen serait aussi une aventure, avec un risque supplémentaire, c’est que les vieux réflexes (ou démons) de la droite nationaliste ne reviennent au galop avec le réflexe autoritaire (dictatorial) qui est dans son ADN.

L’alternance crédible et responsable, sans risque démocratique, c’est Valérie Pécresse, et elle seule, qui peut l’apporter. Vous l’avez compris, le seul vote d’alternance, c’est le bulletin Pécresse, les autres feront réélire Macron.

Article partagé avec "Pécresse 2022 - Mobilisation citoyenne" 

 


COMMENT SORTIR DE L’ADDICTION A L’ARGENT PUBLIC ?

Des-liasses-de-billets

 

La maladie des subventions.

L’économie française et la société sont malades des subventions  à  tout va nous explique Jean-Pierre  Robin, du Figaro. Consommateurs, salariés, entreprises : l’Etat envoie la monnaie à tous les étages et par tous les moyens : chèques,  subventions, diminution de charges, avec  pour conséquence de se substituer aux employeurs pour le  pouvoir d’achat, de réduire les cotisations patronales pour réduire   le coût du travail, etc  … Mais la très forte progressivité des charges en fonction du salaire qui en est  la conséquence entraîne des effets de seuils dissuasifs,  bloque les hausses salariales et  l’ascenseur social.  Cela explique aussi que les grands groupes industriels français ont 62% de leurs effectifs en dehors de l’hexagone, délocalisant leurs activités haut de gamme,  ce qui condamne le territoire français au bas de gamme. L’Etat tente de corriger cette  politique ubuesque par  les mécanismes fumeux  des différents crédits d’impôts (13 milliards par  an de manque à gagner) et  en laissant prospérer les niches fiscales (84 milliards en 2022).  La  pandémie a rajouté à l’addiction les PGE (prêts garantis par l’Etat) pour 141 milliards.

Appauvrissement généralisé.

Cette addiction à l’argent public est cause d’appauvrissement généralisé. C’est une faiblesse structurelle facile à comprendre.  Le cercle vicieux de toutes les  addictions aux subventions d’Etat qu’il s’agisse des consommateurs, des entreprises ou de leurs salariés conduit aux bas salaires et à la faiblesse de fonds propres qui rend peu résilients les uns et les autres aux chocs, comme  en témoigne l’état de tétanisation du gouvernement face aux records des prix de l’essence à la pompe. Nous assistons à une faillite collective, nous dit Nicolas Baverez. Malgré les performances exceptionnelles de l’année 2021 marquée par  une croissance de 7%  et par la  création d’un million d’entreprises  et de 650 000 emplois, qui relèvent d’une  pure logique de rattrapage, le modèle économique français reste plus que jamais insoutenable. Contrairement à ce que veut faire croire le gouvernement, il reste caractérisé par  la poursuite de la désindustrialisation,  avec une activité manufacturière inférieure de  3,5% à son niveau avant épidémie, un déficit du commerce  extérieur de 86 milliards et une dette  publique qui culmine  à 116% du PIB, le tout se soldant par un appauvrissement de 100 à 200 milliards si on tient compte de tous les déficits qui ne sont pas comblés par le gain de PIB. Ce qui est corroboré par le constat d’Agnès Verdier-Molinié de l’augmentation continue du nombre de pauvres en France. Le moment est  venu de prendre le taureau par les cornes. Le débat de l’élection présidentielle que M.  Macron veut occulter doit être  l’occasion de faire la vérité sur la situation réelle  de  la France et de décider des orientations à  donner à un tournant de l’histoire de notre pays. La  France ne peut pas s’offrir le  luxe d’une reconduction de la même politique cinq ans de plus, alors que l’inflation s’installe et que la remontée des taux va gager les faibles marges de manœuvre de l’Etat.

Les conditions du sursaut.

Un sursaut s’impose, et il imposera des  efforts et des bouleversements. Le cacher aux électrices et électeurs serait une imposture démocratique qui conduirait inévitablement à des lendemains dramatiques. Car à toute cette problématique d’un Etat omnipotent s’ajoute un autre écueil central de la  France, qui explique ses  faiblesses, c’est celui de  l’école et  de l’insuffisance des compétences. Nous sommes en train de changer d’ère, mais peu de nos politiques  l’ont compris. Les classements de  l’OCDE, que l’Education nationale regarde distraitement, montrent que cette faiblesse concerne les jeunes comme  les adultes. Cette situation désastreuse est la cause de l’inemployabilité de trop de monde, de  la faible  modernisation des entreprises, de la désindustrialisation et donc de la dégradation de nos finances publiques. Or, il est urgent d’inverser la spirale. En relevant les  compétences cela ferait repartir vers le haut les emplois, la  qualité  des emplois et les salaires.  Ce serait aussi une manière d’accompagner le recalibrage de l’Etat-providence dont les contours doivent être redessinés pour l’adapter à un monde d’énergie chère, de mobilité chère, d’alimentation plus coûteuse. Recalibrage  évident dans un pays où  les  prélèvements sont déjà si lourds que l’enveloppe globale ne peut être augmentée. C’est le moment de passer de l’Etat dépensier à l’Etat garant  en mobilisant pour les investissements prioritaires, avec une garantie publique, l’épargne des ménages, surabondante avec la pandémie.  Ce serait aussi un bon moyen de remobiliser les classes moyennes en leur permettant d’accéder à des placements sans risques et  plus lucratifs que les actuels livrets d’épargne aux rendements nuls. L’Etat se contenterait d’accompagner le redressement de l’économie  privée sans  bourse déliée mais seulement en recourant  à sa signature qui ne coûte rien mais pourrait valoir de l’or.

Une France nouvelle !

Pyramide (3)_LI Face au bilan du président sortant qui a « cramé la caisse » et  dont les réformes structurelles sont quasi inexistantes  ou au mieux homéopathiques, il convient d’opposer un programme  qui privilégie les économies et  cible mieux les dépenses indispensables tout en  cherchant à diminuer la charge qui pèse sur l’appareil  productif et qui mette au cœur la rénovation du système  éducatif pour l’adapter au monde qui advient. Il est grand temps de faire la réforme  de notre système de financement des retraites, en portant  l’âge de départ  à 65 ans, voire 67 ans à terme,  car c’est  le moyen le  plus efficace pour en assurer la  pérennité, en dépit des coûts induits, et sans dommage sur le marché de l’emploi car  la pyramide des âges (ci-dessus) en accentue l’opportunité : nous sommes  à un moment de creux démographique des 20-35 ans. Il faut accompagner le mouvement par  une réduction du nombre des fonctionnaires conséquente (en Allemagne 56 agents publics pour 1 000 habitants, 85 chez nous !) en parallèle avec une nouvelle et puissante décentralisation, meilleur moyen d’enrayer le socialisme technocratique  larvé qui paralyse  par sa passivité et ses doublons  l’action de  l’Etat.

Ce programme existe,  c’est celui de Valérie Pécresse.  

 

 


PECRESSE L’INDOMPTABLE !

Pécresse Zenith

 

« Je suis cette femme française indomptable, que rien n’arrête quand elle sent qu’il faut se lever pour défendre ses compatriotes et ses convictions. Et je le dis aujourd’hui : rien ne m’arrêtera ». Le  ton est donné !

Sur la scène du Zénith de Paris, pour son premier grand meeting de campagne, la candidate LR à l’Elysée n’est pas là pour parler des autres, mais d’elle. Tout au long de son intervention, c’est la première personne du singulier qui domine. Elle est venue présenter sa « nouvelle France » et la Présidente qu’elle serait pour l’aider à éclore. Sur la forme, Valérie Pécresse, qui dispose d’un prompteur de chaque côté de la tribune, n’est pas très à l’aise. Son ton est un peu trop déclamatoire, sa gestuelle surjouée. Elle a voulu faire "homme" et ça ne lui va pas. Dur, dur de  succéder à des orateurs tels que Sarkozy, capables d’emporter une salle….

Faute d’être une grande oratrice, Valérie Pécresse doit réussir à « convaincre sans le verbe », estime Cécile Cornudet, l’éditorialiste des Echos. Voici ce qu’elle dit de son discours, par ailleurs étrillé par certains commentateurs :

« Et à la fin surgit un moment. Quelques minutes, pas plus, « Merci Jérôme », son mari, « merci mes enfants dont je suis si fière ». Mots tout simples dont la vérité émerge, l’émotion aussi. Elle a baissé d’un ton, mis ses coudes sur le pupitre, dans la confidence. Son meeting du Zénith, à Paris, est sur le point de s’achever. Dans cet instant, la femme apparaît, Valérie, plus sûrement que dans l’heure précédente où elle voulait montrer Pécresse, future présidente.

J’ai beaucoup reçu, explique-t-elle dans la foulée, et je veux beaucoup redonner.  « Tout ce que j’ai obtenu, je l’ai gagné », a fortiori dans un monde politique qui ne fait pas de cadeaux aux femmes, développe-t-elle. A ce stade-là, on voit la femme combattante, et l’on perçoit ce que politiquement elle veut faire des coups reçus. Et si les débauchages de Macron, les piques de Zemmour, les silences de Sarkozy la servaient ? Ils réveillent la puncheuse. « Cette force, je l’ai en moi », dit-elle, en voulant la mettre au service d’une nation qui doit « se retrouver forte ».

Comme souvent chez Valérie Pécresse, elle a retenu les leçons. Avec les attaques que tu reçois, fais du judo. Les Français aiment les politiques à cicatrices. « J’ai des cicatrices », dit-elle. Elle a aussi entendu les critiques. Est-elle Ciotti ou est-elle centriste : où se situe-t-elle ? A un point d’équilibre, répond-elle. Défendant l’identité française, et la liberté de ses habitants.

« Une France nouvelle »

Elle a compris que noircir l’état du pays pour noircir le président sortant était contreproductif. Elle positive. La ressource, la solidarité, l’inventivité ne demandent qu’à s’exprimer dans le pays, et à construire « une France nouvelle ». C’est son slogan, assorti d’un joli logo en forme de V comme Valérie ou comme Victoire, ou comme des ailes qui lui manqueraient pour vraiment décoller.

Un discours riche, des formules à foison, du monde dans les gradins et beaucoup de jeunes pour un parti réputé ne pas en avoir. Il ne manquait pas grand-chose dans cet exercice du grand meeting où la candidate était tant attendue. Il manquait juste une nouvelle Pécresse peut-être pour emporter tout cela, ou du moins une oratrice, ce qu’elle n’a jamais été.

De ce manque-là aussi, peut-elle faire une force ? C’est ce qu’elle tente déjà. « Je ne suis pas une actrice », je ne fais pas semblant, je ne me fais pas coacher, dit-elle. Juste une femme vraie et courageuse, et partant une présidente qui le serait tout aussi. Il reste deux mois, d’autres exercices, d’autres moments de vérité, pour que ce judo-là fonctionne. Les Français sont las du verbe sans les actes, lit-on à longueur de sondages, mais peuvent-ils s’en passer ? »

En conclusion de son intervention au Zénith, Valérie Pécresse tente de convaincre qu’il y a bien un chemin. « Les extrémistes vous mentent. Refusez le venin de la nostalgie. Ne laissez ni la colère, ni la peur l’emporter. J’incarne, avec vous, la République en ordre. Ils sont le désordre. J’incarne la force de l’unité nationale. Ils sont la désunion. Contre cet extrémisme, choisissez la main ferme et juste. Et contre l’immobilisme, choisissez l’action »

Une ligne de droite assumée, de la sincérité, du sens donné à toutes les mesures de son programme. On commence à cerner la présidente qui perce sous la candidate. Certes la forme compte, mais le fond est le plus important. On retiendra sa volonté, son courage et la ferveur des 7 000 participants au meeting.

Article partagé avec "Pécresse 2022 - Mobilisation citoyenne" et  "Avec Valérie Pécresse 2022.fr"