... OU POURQUOI JE VOTERAI PECRESSE QUOI QU’IL ARRIVE !
Malgré l’actualité tragique, on peut regarder avec lucidité les programmes électoraux et s’éloigner des images et raccourcis télévisés. En effet, pour moi, le plus important est de connaître les propositions qu’un candidat fait sur les principaux sujets que je crois essentiels et pour lesquels j’attends des engagements autant que des réponses. Il importe aussi que l’ensemble soit cohérent et supportable sur le plan financier, donc qu’il soit évalué aussi précisément que possible, bien que nous sachions que l’environnement économique et la conjoncture soient aléatoires. Un projet ne vaut que pour le moment où il a été conçu, sa réalisation devra s’adapter à l’évolution du contexte, tant il peut y avoir de facteurs qui échappent à celui qui a la charge de l’exécuter. Enfin, il est évident que la question que chacun doit se poser est de savoir si le candidat ou la candidate qui le propose a la carrure pour exercer la charge et l’entourage pour le mener à bien, car on ne gouverne pas seul un pays comme la France.
Si je m’apprête à voter pour Valérie Pécresse, ça n’est pas seulement parce qu’elle est la candidate de la famille politique à laquelle j’adhère. Chez moi, ça n’est pas comme ça que ça marche. Il faut que le programme corresponde à ce que je souhaite et à mes convictions, car j’en ai, à la différence de beaucoup de mes compatriotes. Et je pense encore avoir suffisamment d’esprit critique pour évaluer le contenu qui nous est proposé. La preuve, certains de nos amis ont décidé de soutenir un autre candidat, ce qui m’amène à m’interroger sur leurs convictions. Aussi est-il nécessaire d’en faire l’examen point par point.
Le programme.
J’ai deux priorités, dont on parle peu dans cette campagne, mais qui me paraissent primordiales : notre société et notre mode de vie sont mis en danger dans leurs fondements par le fondamentalisme religieux et la nouvelle pensée de gauche appelée wokisme avec tout son cortège de postulats non discutables et qui a envahi notre université et nos grandes écoles. Ce sont deux sortes d’obscurantisme qui mettent en danger l’universalisme des Lumières sur lequel notre démocratie et l’ensemble de nos libertés sont fondés. Sur ces deux sujets, Valérie Pécresse apporte des réponses claires. Je partage ses propositions raisonnables pour réguler l’immigration et la remise en route d’un projet d’assimilation, avec au cœur une laïcité émancipatrice. Elle n’aura pas la main qui tremble, au contraire de Macron, contre l’islamisme radical, ayant déjà fait ses preuves dans sa Région. De même j’approuve son rejet de la repentance que voudraient imposer ceux qui veulent réécrire notre histoire au nom de la condamnation d’un pseudo « privilège blanc ». Sa conception d’une égalité des citoyens qui s’affranchit de toute notion de sexe, de race, de couleur ou de religion, inspirée par l’universalisme républicain, me va très bien.
Le projet de société qui ressort de ses différentes propositions concernant la famille, avec le retour de l’universalité des allocations familiales et le rétablissement de l’allocation dès le premier enfant, avec ses nombreux compléments, forment une panoplie complète ; le rétablissement de l’égalité des chances par une réforme profonde du système éducatif s’appuyant sur l’autonomie des établissements et le soutien à la jeunesse avec la mise en place d’une banque pour soutenir les projets des jeunes ; la réforme du financement des retraites avec le recul du départ à 64 ans puis 65 ans, qui permet d’assurer une retraite minimum égale au smic et de maintenir le niveau des pensions, avec en parallèle la volonté de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible ; voilà un ensemble cohérent, d’inspiration libérale, propre à rétablir l’ascenseur social. Il faudrait y ajouter bien d’autres mesures comme celles concernant la construction de logements, la pratique sportive, …
L’Etat et le domaine régalien constituent le pilier central de la vie en société : c’est un point fort du projet de Valérie Pécresse. Par une réforme puissante visant à diminuer le nombre de fonctionnaires (200 000) en ne remplaçant pas un départ sur trois à la retraite, et en l’accompagnant d’une nouvelle décentralisation qui supprime les doublons embolisants et d’un redéploiement (50 000) dans les fonctions qui ont besoin de renfort, telles sécurité, éducation, santé, elle donnera les moyens aux services publics de retrouver toute leur efficacité. Les compétences attribuées aux territoires permettront de retrouver souplesse et rapidité des réponses à apporter. On trouvera aisément le détail de toutes les mesures prévues. En matière de défense, la crise ukrainienne lui a donné l’occasion de préciser l’action qu’elle mènerait pour renforcer et moderniser nos armées. « Qu’est-ce qu’elle apporte de plus ? » demande un ministre louant l’actuel Président. L’efficacité ! Car trois coups de téléphone à Poutine n’effacent pas cinq ans d’échecs en matière de sécurité… par exemple.
Pour l’économie, il s’agit de libérer les énergies en allégeant le poids qui pèse sur les entreprises, en diminuant les charges pour permettre l’augmentation du pouvoir d’achat et les impôts de production pour redonner des marges de compétitivité : le cap est donné, avec un engagement ferme de permettre une augmentation de 10% du pouvoir d’achat sur le quinquennat. La libération du temps de travail est un autre axe qui devrait permettre d’améliorer les salaires avec en plus la possibilité de convertir les RTT en salaire. L’agriculture n’est pas oubliée avec comme objectif de retrouver l’autonomie alimentaire de la France et faciliter la transmission des propriétés. En matière d’énergie, le recours assumé au nucléaire n’empêchera pas le déploiement de sources d’énergies complémentaires et diversifiées. Les enjeux de transition énergétique sont pris en compte, eux aussi, avec une vision pragmatique non punitive.
Restent la dette et les déficits. Le prochain locataire de l’Elysée héritera d’une situation fortement dégradée avec un contexte qui s’annonce nettement moins favorable avec le retour de l’inflation et la remontée inéluctable des taux d’intérêt. Les réformes envisagées cumulant réduction du nombre des fonctionnaires, économies et dynamisation de la croissance, devraient laisser une marge de manœuvre qui sera d’abord attribuée à la réduction des déficits publics.
Voilà un programme cohérent qui correspond en tous points à ce que j’attends. Remettre le pays au travail, meilleur moyen de réduire les dépenses sociales, ce n’est pas un retour au passé comme certains voudraient le faire croire, c’est au contraire reprendre le chemin du progrès et ouvrir des perspectives sur un avenir plus sûr. Force est de constater qu’aucun autre candidat, et certainement pas Macron ne propose, avec autant de précisions, un projet aussi construit.
La fiabilité est le deuxième sujet.
Toute la question est de savoir si Valérie Pécresse a les épaules pour porter son projet. Je pense que son parcours parle pour elle. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la « dame de faire ». Quant au procès en insincérité que certains lui font, il relève de la politique politicienne. Je retiens qu’elle a le courage de dire, même ce qui peut déplaire, qui a pour prolongement la volonté de faire. De plus, elle peut s’appuyer sur une foule de talents qui sont à sa disposition, tous gens compétents et expérimentés. Personne ne peut en dire autant. Au lendemain de l’élection, elle aura l’embarras du choix pour nommer un premier ministre et nommer un gouvernement immédiatement efficient. Quant à la stature internationale, est-ce qu’on se posait la question pour Macron. C’est comme le journaliste qui demandait : « vous vous voyez en chef des armées ? ». Machisme stupide.
Enfin, élire une femme, ce serait un signal fort envoyé par la France, qu’elle entre pleinement dans le 21ème siècle. Ça n’est pas pour rien que symboliquement, on la représente par la « Marianne » !
Alors oui, deux fois oui, mille fois oui, je voterai Pécresse le 10 avril, je le dis aux Raffarin, Woerth, Muselier et autres déserteurs, aux électeurs tentés par « l’effet drapeau », oubliant toues les bévues et les échecs du sortant. Ceux-là ont tort, car, au-delà de Valérie Pécresse et de son projet, c'est de la France qu'il s'agit et de son renouveau ! Bref, s’il ne devait en rester qu’un, je serais celui-là ! Il n'est jamais honteux de faire vivre ses convictions.