HISTOIRE
BORNE REDONNE DU SENS AUX LEGISLATIVES !
POUR TOUS NOS AMIS D'ANGERS DE LA 1ère CIRCONSCRIPTION

LA FRANCE N’EST PAS FOUTUE, MAIS …

Bout du rouleau
De quel côté qu’on se  tourne, Le regard ne rencontre que des situations dégradées. Les écrits de Christophe Guilluy, socio-géographe,  ou de Jérôme Fourquet nous décrivent un pays fragmenté dans tous les sens. Cause ou conséquence, le mal s’est transmis à toutes les institutions : modèle social, société, monde politique, économie, et les politiques menées non seulement ne cherchent pas à soigner nos maux à la racine, mais souvent par facilité, continuent de les aggraver. Il faudrait remonter au moins trente ans en arrière pour en trouver  les origines, mais les dix dernières années sont emblématiques de ce qu’il ne fallait pas faire. Le quinquennat qui commence n’annonce  pas vraiment de changement par rapport aux deux précédents et donc les maux ne vont faire qu’empirer.

Un modèle social à bout de souffle.

Notre modèle social, né de la dernière guerre, a vu sa philosophie originelle de solidarité être dévoyée en pompe à fric. Les trois piliers sur lesquels il était fondé,  les  services publics, la sécurité sociale et le droit du travail, inspirés des travaux du Conseil National de la Résistance donnaient à la République sociale une base juridique solide. Ils ont  été laminés par la révolution néolibérale des années 80, puis la globalisation et le  marché unique européen qui ont conduit au démantèlement notamment des entreprises de service public. Il se trouve que parmi les pays européens, le  modèle français a été le plus exposé.  Les réformes sociales du dernier quinquennat lui ont porté le coup de grâce avec la surétatisation du social par la transformation des cotisations sociales en impôts et avec la relégation des syndicats dont l’affaiblissement rend les jacqueries quasi inévitables quand ce n’est pas le recours aux juges, comme substituts  d’une démocratie défaillante. En se passant des corps  intermédiaires, le macronisme a dénaturé notre modèle  social au profit d’un système populiste, étatiste et libéral qui arrose tous azimuts, vidant un peu plus les caisses d’un dispositif déséquilibré incapable de les remplir. Les Français approuvent la réindexation des retraites sur l’inflation, le  relèvement de la  pension minimale à 1 100 € et le « dividende salarié » promis par le Président réélu, plébiscitent en même temps la baisse de la TVA sur les biens de première nécessité  défendue par Marine Le Pen, et le  blocage des prix fait recette auprès des trois quarts des sondés… sans se poser la  question de savoir comme ces mesures seront financées. Les « 10 raisons » de choisir le projet d’Emmanuel Macron citées dans son prospectus électoral sont un catalogue de mesures en monnaie sonnante et trébuchante : maintien des boucliers gaz et électricité, prime jusqu’à 6 000 € sans charge ni impôts, suppression de la redevance télé, baisse des impôts de succession… sous-entendant que l’état omnipotent pouvait tout. On s’étonnera ensuite de détenir les records mondiaux de dépenses publiques et de prélèvements obligatoires. Compte tenu des déficits, on en conclut que le système n’est plus tenable et devrait être réformé en profondeur, mais de cela il n’est nullement question. Au contraire, l’Etat macronien entre  les  mains de Bruno Le  Maire envisage de continuer la politique du carnet de chèques, alors que tous les indicateurs sont au rouge : inflation, dette, taux d’intérêts, gouffre du commerce extérieur, etc…

Une société éparpillée et un monde politique atomisé.

Dans le monde d’avant, la société était structurée en groupes identifiés : ouvriers, cols blancs, artisans et commerçants, agriculteurs, professions libérales, patronat,  eux-mêmes traversés par des courants de pensée en liaison avec leur statut social, catholiques pratiquants et chrétiens sociaux, socialistes et communistes, libéraux, qui constituaient autant d’électorats captifs regroupés autour de convictions politiques. Cet ensemble permettait d’organiser la démocratie représentative par l’intermédiaire de partis politiques organisés et souvent puissants. Les syndicats, eux, assuraient le bon fonctionnement de la démocratie sociale comme outils de dialogue avec le pouvoir élu  et le reste de la  société. Ce monde a quasiment disparu. Ne parlez plus d’avoir des convictions, les gens suivent des modes  et consomment de la démocratie comme on va au supermarché, et quand ils en ont, c’est pour s’enfermer dans la « personnalisation » imposée en douce par les réseaux sociaux. Le  monde actuel navigue entre extrêmes et violences, est disponible pour céder aux charmes des  tribuns ou de la démagogie. Il suffit de distribuer des chèques pour obtenir des voix. Les rouages stabilisateurs  qu’étaient les syndicats et les partis politiques ne sont plus  en capacité de jouer leur rôle. Et pour couronner le tout, des hommes politiques changent de bord en fonction de leurs intérêts personnels, et même si le « débauchage » a toujours existé, dans une  société qui a perdu ses repaires,  ces quelques chiens galeux à l’éthique misérable  jettent l’opprobre sur tout le reste  du personnel. La  démocratie représentative en est gravement menacée.

Un grave problème de désindustrialisation.

Déficitaire depuis près de vingt ans, la balance commerciale tricolore fait aujourd’hui de notre pays le plus mauvais élève de l’Europe, loin derrière les Allemands et leur excédent de plus de 170 milliards d’euros l’an dernier. La France est le seul grand pays de la zone euro à avoir un énorme déficit extérieur. L’Italie elle-même est en excédent. Or lorsque l’on a un énorme déficit extérieur, c’est que l’on produit moins que ce que l’on consomme. Nos entreprises, harassées de charges, ne produisent plus ce que les Français veulent consommer. Même en agriculture, nous sommes en difficulté. Nous avons toujours les coûts de production dans l’industrie parmi les plus élevés du monde et peut-être même au sommet mondial, comme la part des dépenses de protection sociale dans le PIB qui est au top mondial. Au cours de ces trente dernières années, nous avons perdu la moitié de nos parts de marché dans le commerce mondial, avec une forte accélération depuis les 35 heures. La France a un énorme problème de production liée à la désindustrialisation massive, de faiblesse des compétences de la population active, d’insuffisance du taux d’emploi qui exige le recul de l’âge de départ à la retraite. Dans une note qu’il vient de publier, le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii) voit dans la détérioration du déficit commercial et l’accélération de la désindustrialisation depuis trente ans, les conséquences des politiques expansionnistes monétaires. En augmentant les dépenses de l’État et en baissant les prélèvements sur les ménages, les gouvernements successifs ont stimulé la demande interne ce qui a, in fine, participé à la dégradation de la performance à l’exportation.  A titre d’exemple, les écarts de demandes internes expliquent, sur la période 1999-2008, 61 % de la dégradation relative des soldes commerciaux vis-à-vis de l’Allemagne. Et à l’image d’un serpent qui se mord la queue, la dépendance aux importations participe aux déficits commerciaux qui eux-mêmes accentuent la désindustrialisation.

Le problème c’est le gouvernement par la magie et le mensonge.

La magie c’est l’argent qui tombe du ciel et le mensonge c’est que ce soit possible indéfiniment. Deux illusions tragiques gouvernent la France depuis trop longtemps.  La première c’est que la dépense publique souvent mal ciblée, qui plus est à crédit, crée de la richesse, alors que chaque cycle annuel  nous affaiblit de 80 à 100 milliards supplémentaires. La seconde c’est que les entreprises sont prospères alors que leur taux de marge est nettement inférieur en France à ce qu’il est en Europe et dans les pays anglo-saxons. Notre balance commerciale est en réalité le résultat d’orientations et de choix faits depuis des années, au premier rang desquels une économie qui s’est tournée vers les services en même temps qu’elle se désindustrialisait. Un phénomène aggravé par le fait que les entreprises françaises, bien plus que les autres, pour des raisons de compétitivité liées à la fiscalité, ont depuis longtemps adopté une stratégie consistant à s’implanter à l’étranger pour produire et vendre leurs produits plutôt que de les exporter depuis le territoire national. Le résultat c’est que la France est particulièrement dépendante de produits venant de l’étranger, pour répondre à la demande des consommateurs en biens d’équipement de toutes gammes, et à celle des entreprises en matériaux, composants, etc… et  ces dernières sont bien en peine d’assurer la progression du pouvoir d’achat.

Le sacro-saint pouvoir d’achat.

«  n’y a guère qu’en France que l’on prétend créer du pouvoir d’achat à partir du vent ou, ce qui revient au même, avec de la dépense publique à crédit », assure  Christian Saint-Etienne . La France n’a pas un problème de pouvoir d’achat et encore moins de demande, mais un gigantesque problème d’offre. Elle n’a pas non plus un problème de redistribution du pouvoir d’achat puisqu’elle est le pays qui redistribue plus qu’aucun autre pays au monde, et qui plus est, à crédit. Le soutien de la consommation financé par la dette publique explique 61% de la dégradation de la balance de nos échanges. Il a fragilisé notre industrie en l’enfermant dans une spirale cumulative de pertes de parts de marché, de manque de compétitivité, de compétences, d’investissement dans l’innovation. Seuls 36% des biens industriels consommés par les ménages sont encore produits en France. Pour distribuer du pouvoir d’achat, il faudrait produire, investir, innover, réduire les charges sur les heures supplémentaires. Et surtout arrêter de mentir : le soutien de la consommation par l’État à travers les subventions en faveur de l’énergie et de l’alimentation va amplifier les déficits jumeaux, tout en bénéficiant avant tout aux exportations de nos concurrents. La situation est d’autant plus critique que l’inflation rend la remontée des taux d’intérêt inévitable, y compris dans la zone euro où la BCE devrait les relever dès juillet prochain. L’envolée de la dette publique française n’a été rendue possible que par la diminution drastique de son prix. À l’inverse, la hausse d’un point des taux entraîne 40 milliards de charge de la dette supplémentaire sur dix ans. Les finances publiques de la France sont les plus fragiles de la zone euro en raison de l’importance du déficit structurel. Elles vont être prises en tenaille par la remontée des taux au moment même où des investissements massifs seraient requis pour moderniser l’éducation et la santé, soutenir l’innovation ou accélérer la transition écologique. Le surendettement n’est par ailleurs pas le monopole de l’État mais concerne également les entreprises, alors que les marchés dévissent sous la pression de l’inflation.

La France se trouve donc sous la menace d’un violent choc financier si les taux d’intérêt devaient dépasser la croissance nominale. Notre pays ne peut échapper à une révision radicale de sa politique économique.  On n’en prend pas le chemin !

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