HISTOIRE
FAUX PROPHETES ET VRAIE INTOX
LE TROU DE LA COUCHE D’OZONE A ETE REBOUCHE. VRAIMENT ?

LES AMERICAINS DESUNIS

Capitole 2

 

Jamais les Etats-Unis n’ont été aussi divisés  et la manifestation la plus criante en est  la récente décision de  la cour  suprême de supprimer la loi sur l’avortement, laissant les Etats choisir leur camp. Ce n’est pas le seul  débat qui agite  la première  puissance  mondiale. On constate de  plus en plus que les  américains ne sont plus d’accord entre eux sur rien tant  les débats philosophiques, éthiques et sociétaux qui agitent la société font état de fractures inconciliables à tel point que certains n’hésitent plus à affirmer que le  pays court  à la guerre civile.

Ni écoute, ni compromis.

Le  combat entre conservateurs et  progressistes fait rage, mais ce qui est grave c’est qu’ils ne débattent plus. Tout est sujet à affirmation péremptoire et selon que les Etats sont aux  mains des uns ou des autres, les lois ne sont pas les mêmes, à tel point qu’on y déménage pour aller dans celui qui convient, ce qui renforce la polarisation. Sur l’avortement, les armes  à feu, la sexualité, l’immigration, le climat et même le port du masque, tout est sujet à s’opposer. Les Etats du Sud, le Midwest et les Rocheuses,  les campagnes et les petites villes sont tenus par les Républicains ; la côte pacifique, le Nord-Est, les grandes métropoles  sont favorables aux démocrates… La page Trump n’est toujours pas tournée et accentue le glissement « à droite » du parti Républicain dont les groupes radicaux continuent d’entretenir le soupçon de l’élection volée et si les procès qui sont faits à l’ancien président débouchent sur une ou des inculpations, ce pourrait être le déclencheur d’une guerre civile.

Une  démocratie malade.

La  prise d’assaut du Capitole pour tenter d’empêcher la proclamation de  la victoire de Joe Biden, encouragée par Trump, est emblématique du mal qui ronge  les  Etats-Unis. L’obscurantisme religieux des diverses églises évangélistes, le communautarisme, l’offensive woke, la radicalisation des suprémacistes blancs face au Black Lives Matter,  ont provoqué le  déclin des  modérés de chaque camp et entraîné la défiance envers les institutions. Ainsi, à la suite de la  perquisition par le FBI de la villa de Trump, un individu armé n’a pas hésité à attaquer un bureau local de l’agence fédérale. La défaite de Liz Cheney à la primaire républicaine face à la candidate trumpiste en est une autre démonstration. Les inégalités économiques aggravent le clivage et  conduisent à une faible  participation électorale qui atteint  la représentativité du système et réduit à néant la confiance dans les assemblées élues. L’engrenage est en marche : déclin de l’efficacité de l’Etat et des valeurs démocratiques, factions  politiques fondées sur l’identité et la race, gouffre entre urbains et ruraux, médias et réseaux sociaux qui mettent de l’huile sur le feu, toutes les conditions sont réunies pour un embrasement. Avec deux blocs qui s’affrontent au Sénat et à la chambre des Représentants, le  vote des lois est à la merci du moindre récalcitrant.  Le pays est quasi  ingouvernable. Joe Biden peine à faire voter quoi que ce soit. Et pour certains, le 6 janvier 2021 avec  l’attaque du Capitole, n’a marqué que le début du coup d’état. Pour preuve, une alliance d’une dizaine de secrétaires d’Etat s’est formée qui assurent que Trump à gagné. Or leur rôle est de  certifier le résultat des élections dans chaque Etat, et tout se passe comme si ces Républicains préparaient un noyautage plus large en vue de la prochaine présidentielle. En parallèle, les « progressistes » font régner une véritable terreur intellectuelle dans les universités et un certain nombre de médias avec  une  mauvaise foi évidente. Ce qui fait dire à une enseignante : « Dans ce pays, plus personne ne s’écoute, plus personne n’accepte de compromis,  Je ne vois pas comment on va dépasser ça. » Elle s’attend à toujours plus de violence.

Nous ne sommes pas à l’abri.

La France  a été longtemps à l’abri du genre d’affrontements que connaissent les Etats-Unis. L’universalisme républicain nous a longtemps mis à l’abri des guerres communautaires et permis de combattre le racisme.  La donne est en train de changer. La  crise scolaire et le quasi abandon de  la transmission de nos valeurs par  l’école qui traverse une crise générale sans précédent, la  ghettoïsation et ses effets pervers, l’immigration non maîtrisée, mettent à mal le modèle d’intégration et d’assimilation mis en échec par un communautarisme de plus en plus virulent. A  l’obscurantisme religieux sont aussi venus s’ajouter le wokisme et les théories à la mode aux Etats-Unis sur le genre, l’identité et le féminisme. Notre vieux  pays soi-disant plein de bon sens, respectant les femmes, tolérant sur les mœurs,  est en passe d’être submergé par ces thématiques qui piétinent les sciences et l’esprit des  Lumières et prétendent réécrire notre histoire. Il est affligeant de voir un Mélenchon, naguère bouffeur de curés, qui refuse d’entrer dans une église pour des funérailles, se mettre au service de l’Islam et de voir le maire de Grenoble défendre le port par les femmes d’une tenue dont la seule signification est la soumission de la femme à l’homme, ne faisant rien d’autre que préférer une revendication communautaire aux valeurs de la République. Quand en même temps on observe la montée de la violence, l’impuissance de l’Etat et des élus, et qu’on constate la même radicalisation de la société qu’aux Etats-Unis, avec une droite de plus en plus autoritaire et identitaire et une gauche de plus en plus contaminée par le wokisme, on se dit que nous aussi nous courons à l’affrontement.  Gérard Colomb l’avait pressenti, on y est presque. S’il est  encore temps de réagir, il  n’y a qu’un remède : le retour à l’universalisme et en corollaire la laïcité intransigeante, qui s’appuie sur  le rétablissement de  l’école de la République avec  comme  principales missions l’assimilation et  l’ascenseur social  appuyé sur la  connaissance et le savoir. Mais  il ne faudrait pas tarder.

 

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