IL Y A EXTRÊMES ET EXTRÊMES !
08 mai 2022
Un repoussoir bien commode !
Concernant Marine Le Pen, la plupart des médias n’ont aucun doute : elle incarne « l’extrême droite ». Soit. Il y aurait beaucoup à dire sur la définition et le contenu qu’elle recouvre aujourd’hui, mais si on se réfère à la ventilation habituelle des partis sur l’échiquier politique, force est de constater que le RN se situe le plus à droite, d’ailleurs c’est la place qui est attribuée à ses élus à l’Assemblée nationale qui fait référence. Et les mêmes médias n’hésitent pas à crier au scandale dès que la moindre velléité de ce qui pourrait ressembler à une tolérance, un rapprochement ou à un soutien même quand l’intéressé n’a rien demandé, pourrait se faire jour.
Islamo-gauchisme : non, merci !
En ce qui concerne Jean-Luc Mélenchon, vous aurez remarqué que la plupart des mêmes médias manifestent des pudeurs de gazelle pour le situer dans le paysage politique. Surtout n’allez pas dire qu’il représente « l’extrême gauche », alors qu’il suffit de lire son programme ou d’observer son comportement pour s’en convaincre. Vous ferez partie de ces vilains esprits qui n’ont rien compris : l’extrême-gauche est fréquentable, pas l’extrême-droite ! Quand on est admirateur des dictatures totalitaires d’Amérique du Sud dont on s’est fait le modèle de gouvernance, on a une très bonne idée de ce que serait sa VIème République. Plus concrètement, c’est le recours systématique au referendum qui remplace la démocratie représentative qui en est le signe politique le plus tangible. D’ailleurs c’est un point qui rapproche l’extrême-gauche de l’extrême-droite. Quand le PC et le PS acceptent de se fondre dans une union avec la France insoumise, ces mêmes médias ne trouvent rien à reprocher quand ils n’applaudissent pas. Que le PC trouve des points de convergences avec Mélenchon, on n’en sera pas trop étonné, mais que le PS se soumette, c’est dramatique. Toute une partie des valeurs qui ont fait la gauche sociale-démocrate sont jetées aux orties, pour un plat de lentilles, en l’occurrence 70 circonscriptions. C’est le socle qu’elle a en commun avec la droite républicaine qui est atteint. Avec la « Nupes », la laïcité est en danger et la burqua de beaux jours devant elle. En s’alliant avec Mélenchon, écologistes et socialistes tournent le dos à l’Europe et à l’Ukraine. D’ailleurs la plupart de ceux qui incarnaient cette gauche l’ont fait savoir et heureusement, de nombreux élus protestent et ne se reconnaissent pas dans cette alliance. Daniel Cohn-Bendit, José Bové et Jean-Paul Besset signent une tribune véhémente dans le Monde et n’ont pas de mots assez durs, « tête-à-queue tragique », « infamie »,… pour condamner l’accord. Ceux-là honorent la politique, dont la principale vertu est d’avoir des convictions et d’y rester fidèle.
Macron, patron de l'illusion de l'exrême-centre.
Et puis, il y a aussi l’extrême-centre. Si j’ai bien compris, c’est la conception macronienne de la majorité présidentielle. C’est un melting-pot où se retrouvent toutes sortes de transfuges de gauche et de droite, pour qui les convictions sont élastiques ou interchangeables, et qui réalise le miracle de faire cohabiter M. Woerth avec Mme Touraine, dont on sait, par leur passé aux affaires, que tout les oppose. Cet extrême-centre, piloté de l’Elysée, sans aucune marge de manœuvre, a conduit pendant les cinq dernières années, à la paralysie politique sur les grandes réformes, et a été largement à l’origine du mouvement de contestation des « gilets jaunes », d’autant plus que profitant de l’aubaine des contradictions internes des politiques, la technocratie a occupé l’espace laissé vacant pour s’en donner à cœur joie. Heureusement, pour les cinq prochaines années, on a évité le pire : le parti unique. La majorité « Ensemble » c’est donc désormais plusieurs piliers : la République en marche devenue « Renaissance », le Modem de Bayrou et « Horizons », le nouveau-né d’Edouard Philippe, sont les principaux. A voir les têtes d’enterrement sur la photo de la conférence de presse qui a lancé la campagne des législatives, on se dit que ça va être joyeux. Si on se réfère au premier mandat, Macron ne voulait voir « qu’une tête » ; tous ceux qui ont manifesté des désaccords ou exprimé des divergences, ont été impitoyablement virés. C’est pourquoi, les heureux nouveaux impétrants de cette improbable coalition des genres se réfugient dans l’exégèse de cette phrase du monarque pour se donner espoir : « Je vais changer de méthode ». A quoi j’ajouterai : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Nicolas Sarkozy se targuait d’avoir ouvert en accord avec le Président un chemin pour d’éventuels LR qui voudraient rejoindre la Majorité : son initiative a lamentablement échoué, d’abord parce que bien peu de sortants LR ont répondu, sept dit-on, ensuite parce qu’ils ont été rejetés par celui qui devait les adouber. Excusez-moi, mais le doute est permis.
La liberté n'est pas morte !
Heureusement, il y a encore une possibilité d’échapper à ces extrêmes, quelle qu’en soit la couleur, dont le point commun est la conception d’une démocratie réduite à la volonté du chef, c’est encore de faire vivre la démocratie en dehors du système qu’ils veulent imposer et qui conduit aux pires désordres. C’est de voter aux élections législatives pour Les Républicains, l’union de la droite et du centre. On voudrait nous faire croire qu’ils sont morts. Il n’en est rien. L’échec à la présidentielle est grave, on ne va pas se le cacher. Mais le parti a d’autres ressources et notamment son ancrage territorial et les milliers d’élus à tous les niveaux qui en font la chair. La colonne vertébrale a été touchée, mais la masse musculaire peut compenser la blessure. La nation gagnerait beaucoup à avoir, à nouveau, à l’Assemblée nationale, un groupe de députés fort, capable d’apporter à la fois son expérience et sa compétence, son opposition quand cela sera nécessaire, son appui quand cela ira dans le sens de nos convictions, fidèle à son réalisme, « jamais contre par principe, jamais pour par obligation ». Voter pour les candidats de la majorité présidentielle c’est prendre le risque d’élire des « moines-soldats » aux ordres, quel qu’en soit le parti, sinon expliquez-moi pourquoi le Modem n’a pas réussi à faire voter la « proportionnelle » pendant cinq ans alors que c’était son cheval de bataille. Les députés qui seront véritablement libres de leurs choix au sein de l’Assemblée nationale, ce seront bien ceux de la droite républicaine et du centre, libres parce qu’autonomes, libres aussi parce que cela fait partie de leur ADN. Ils apportent une dimension supplémentaire : leur ancrage territorial qui les rend proches de leurs concitoyens et à leur écoute.
Les 12 et 19 juin prochain, il faut voter pour le bon sens, voter LR, l’union de la droite et du centre. Ce sont ces élus-là qui vous défendrons !
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