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VICTOIRE A LA PYRRHUS !

Macron réélu

 

D’abord, pourquoi cette référence à Pyrrhus ?

Cousin d'Alexandre le Grand et lui-même ambitieux conquérant, Pyrrhus est le fils d’Achille et le vainqueur de Troie. Les lettrés le connaissent grâce à la pièce de Racine « Andromaque » dans laquelle il est amoureux de sa  prisonnière. C’est aussi l'un des plus redoutables adversaires des premiers temps de la Rome antique. Souverain de l’Épire, un ancien royaume des Balkans, Pyrrhus était parvenu à battre deux fois les Romains dans le sud de l’Italie : à Héraclée, en 280 av. J.-C., et à Ausculum, un an plus tard. Mais à ceux qui le félicitaient, il répondait : « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus ! » En effet, même si les troupes romaines comptaient plus de victimes, elles pouvaient recruter de nouveaux soldats alors que la population de l’Épire, elle, était limitée. Une victoire à la Pyrrhus est donc une victoire obtenue au prix de pertes si lourdes pour le vainqueur qu'elle équivaut quasiment à une défaite. Une telle victoire est contraire à tout sentiment d'accomplissement ou de gloire, et compromet le progrès à long terme du vainqueur.

Quand l’Histoire se transpose.

La victoire d’Emmanuel Macron face à tous ses opposants crée une situation comparable à celle dans laquelle le roi d’Epire s’est retrouvé : victorieux mais considérablement affaibli. De fait, le président réélu ne totalise au premier tour qu’un peu moins de 10 millions de voix sur 49 millions d’inscrits. Emmanuel Macron l’a emporté au 2ème tour avec 58,2%  contre 41,8% pour Marine Le Pen. Une avance qui limite les dégâts mais qui permet tout de même au Rassemblement national de battre un record. Depuis 2017 on a assisté à une augmentation phénoménale de l’extrémisme. Force est de constater que depuis cinq ans, le centre au pouvoir a fait mécaniquement monter les extrêmes à qui a été dévolu le rôle d’incarner le désir d’un « vrai changement ». Au point que si l’on additionne les voix de  Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan, la droite nationaliste ou extrême a augmenté de dix points.  Elle pesait 21% en 2017 contre 32,5% en 2022. Si on y ajoute Mélenchon à 22% et les partis gauchistes, les extrêmes frôlent les 60% ! Pendant cinq ans, il a tout fait pour affaiblir les  oppositions du « cercle de la raison » : Les Républicains et le PS.  Le résultat est évidemment catastrophique, car ce cercle de la raison s’est  bel et bien effondré : les socio-démocrates, les Républicains et les centristes qui pesaient 58% de l’électorat en 2017 ne représentent plus que 39% !

Les électeurs de  la droite républicaine  qui ont pensé bien faire en laissant tomber leur candidat afin de voter Macron ont donc fait un mauvais calcul. L’affaiblissement des anciens partis de gouvernement n’a pas été compensé par l’émergence du « nouveau monde » promis par un jeune homme plein d’allant qui allait réformer le  pays en profondeur pour en finir avec  la vieille politique. Faut d’une politique courageuse et à cause de son inexpérience, il entame son deuxième mandat  avec une France déchirée comme jamais, dans un état lamentable en raison de la montée de l’islamisme combattu mollement, de l’insécurité récurrente, de la folle  course de la dette, de la dépense  publique et des déficits, et du désastre de la balance commerciale. Le pays s’annonce ingouvernable. A chaque tentative de réforme un  peu audacieuse, le chef de l’Etat risque de voir se dresser 80% des  Français contre lui, parce qu’ils n’auront pas voté pour lui ou qui ne l’auront fait que par défaut. Et la pire des solutions serait de lui donner une majorité inconditionnelle aux élections législatives.

Union nationale ?

Le dilemme des Républicains est cornélien : faut-il rallier la majorité pour la renforcer ou faut-il continuer dans l’opposition. Aucune de ces deux solutions n’est satisfaisante.  La première parce qu’elle continuera d’affaiblir le « cercle de la raison » par la même mécanique. La  seconde, parce qu’elle  a  conduit Les Républicains a une défaite catastrophique, l’électorat de la droite modérée  n’ayant pas compris l’opposition résolue à une politique qui ressemblait à celle qu’ils proposaient eux-mêmes. Une attitude que les circonstances internationales ont aggravée. La bonne stratégie serait  d’apporter le soutien à l’exécutif, non par le débauchage et les ralliements, mais par un accord politique en bonne et due forme, un contrat de gouvernement, conclu après validation électorale, c’est-à-dire, les élections législatives. D’ailleurs le parti unique, personne n’en veut, ni Lrem, ni Bayrou, ni Philippe. Pour éviter le pire, il faudrait imposer à Macron une sorte de cohabitation soft, en l’obligeant à prendre en compte quelques idées fortes de la  plate-forme programmatique de la droite républicaine et libérale : sur la santé, sur l’ordre et la sécurité, la décentralisation et la lutte contre la bureaucratie, l’égalité des chances … Le pouvoir exécutif y trouverait alors le moyen d’élargir sa majorité avec l’assentiment de l’ électorat et non dans son  dos, et un peu plus de chances de faire aboutir des projets comme celui de l’âge de la retraite porté à 65 ans.

Au passage, on sauvera peut-être  le parti Les Républicains et on verra peut-être se reconstruire sur les ruines du PS, un parti social-démocrate capable de damer le pion à la France insoumise et ses délires marxistes du XIXème siècle. Car  c’est  en rétablissant le clivage structurant de la vie politique entre la droite modérée et les socialistes démocrates que l’on réduira à nouveau les extrêmes, et qu’on revigorera une vie démocratique qui s’étiole, à peine capable de fournir des assesseurs dans les bureaux de vote, faute d’ancrage politique sur le terrain.

Cap sur les législatives.

Voilà une occasion pour les électrices et électeurs qui en ont  marre de voter par défaut de se faire plaisir en votant selon leur penchant naturel. Pour reconstruire  un consensus national et élargir la base de gouvernement, il n’est pas indispensable de donner une majorité absolue au président. Ce sera même le meilleur moyen  de créer les conditions d’une contestation virulente dans la rue contre ses  projets. D’autant plus qu’une majorité mélenchoniste serait une catastrophe, bien que ce scénario soit peu probable avec le scrutin majoritaire à deux tours. Le mieux serait de construire une coalition avec plusieurs groupes parlementaires proches sur la base d’un programme de législature partagé, seul moyen de mettre un terme  à la confusion des discours successifs du « en même temps » qui consiste le plus souvent à se comporter, face aux Français, comme une prostituée qui changerait de costume en fonction du client qu’elle a en face d’elle. Encore faut-il que la participation électorale ne s’effondre pas.  Les vieux partis ont peut-être encore leur mot à dire. C’est peut-être  la dernière occasion de mettre un coup d’arrêt à la décomposition politique mortifère.

Je continuerai de plaider pour le renouveau d’une représentation politique où droite et gauche sont reconnaissables, permettant, le cas  échéant, d’aller, comme en Allemagne,  vers l’Union nationale, un schéma bien plus satisfaisant que le débat entre un centre aux contours flous et des extrêmes durs qui met la  démocratie représentative  en danger.  Et ça tombe bien dans ma  circonscription, il y aura un candidat LR : je vais le soutenir et voter  pour lui !

 

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