UNE LECON DE TENACITE !
03 avril 2022
Elle a dit qu’elle ferait campagne jusqu’au bout et elle tient parole.
Contre vents et marées, il faut bien le dire. Rien ne lui a été épargné, pas même le virus. Et pourtant, inlassablement elle parcourt plateaux télés et France profonde, inlassablement, déroulant son projet qui est le seul à être complet et rigoureusement financé sur les bases connues et actuelles du paysage politico-économique. Peut-elle encore créer la surprise quand les sondages la placent maintenant entre 9 et 11%. Michel Barnier le pense, Xavier Bertrand y croit, Eric Ciotti n’en démord pas, Philippe Juvin confirme… L’adage nous dit que les batailles perdues sont celles qui n’ont pas été livrées !
Mais comment se fait-il que Valérie Pécresse n’ait pas réussi à s’affirmer, quand une Marine Le Pen, qui s’autoproclame femme d’Etat avec un programme pour le moins fantaisiste dès qu’il sort de l’orthodoxie de l’extrême-droite, semble camper sur un score possible 20% et alors que le Monsieur Z aurait dû mordre largement sur son espace politique ? Le candidat Zemmour est planté autour de 10%, malgré son rassemblement du Trocadéro, et il peut dire merci aux « Sens communs » qui ont déserté la droite classique : pour lui aussi les sondages semblent l’éloigner de l’objectif de figurer au second tour. Pendant ce temps Jean-Luc Mélenchon qui sait à merveille exploiter son talent de tribun continue de progresser sur les décombres d’une gauche qui n’en finit pas de mourir et des écologistes qui ne se remettent pas de leur concours d’élégances radicales qui a constitué leur « primaire ».
Quel tableau !
Mais tout cela a-t-il beaucoup de valeur quand on sait que toutes ces études d’opinions présentent un taux effarant de Français qui ne se prononcent pas, ce qui peut, comme aux élections précédentes, régionales et municipales, déboucher sur des résultats totalement différents. Cette inondation quotidienne de pourcentages largement médiatisée n’est-elle pas néfaste au bon fonctionnement démocratique ? Quel crédit leur accorder quand on sait les attaches financières et la ligne éditoriale qui en découle de tel ou tel média avec tel ou tel…
Ce qui est réel, par contre, c’est la place prise par l’invasion de l’Ukraine dans la tête de nos concitoyens. La politique avait déjà mauvaise presse. Elle est encore moins audible. Excepté le prix de l’essence à la pompe, donc le pouvoir d’achat, vouloir parler de la nécessité de réduire le nombre des fonctionnaires, refonder notre système éducatif ou encore décentraliser l’Etat, n’intéresse personne et paraît bien abstrait quand la perspective d’une guerre frappe à la porte. Un seul peut en tirer parti, le Président sortant qui se trouve exposé et en qui les plus inquiets placent leur espoir de le voir protéger la France du pire, pouvoir qu’il n’a malheureusement pas, en plus, avec une gauche en ruine, il peut faire campagne à droite, sans complexes ni vergogne, empiétant sur l’espace de Pécresse, continuant ce jeu dangereux qui consiste à vider l’espace entre lui et les extrêmes. Et sa cote varie en jouant aux montagnes russes. C’est que la France, au spectacle de la guerre en Ukraine n’aura débattu ni du bilan, ni de son avenir, ni vraiment des propositions des candidats.
Une chose est certaine : nos concitoyens, interrogés dans la rue sont sous-informés sur les propositions des candidats. Qui a entendu Nicolas Doze sur BFMTV faire l’analyse du projet de Valérie Pécresse ? On ne peut le soupçonner de favoritisme quand il affirme que c’est le plus complet, le plus sérieux et le mieux financé : son point de vue est documenté. Une personne interrogée sur une chaine de grande écoute affirme qu’aucun candidat ne s’intéresse au monde rural et à la désertification médicale… Et tout est à l’avenant. Et pour être allé sur le terrain, on peut mesurer l’agressivité des gens rencontrés dès qu’on aborde le sujet politique, preuve que l’élection est mal partie, signe d’une angoisse profonde. La guerre, par la peur qu’elle engendre, gèle le débat politique, qui a besoin de sérénité pour s’installer. Car au regard des maux effroyables dont nos yeux sont témoins, causés par une invasion, les maux dont souffre notre pays semblent soudain relatifs. Ils n’en demeurent pas moins très graves et les mettre sous le boisseau ne rendra le réveil des Français que plus douloureux.
Voilà pourquoi Valérie Pécresse va se battre jusqu’au bout, admirable de courage, de pugnacité et de détermination. En meeting à la porte de Versailles, se présentant comme la seule légataire de la droite face aux « faussaires », elle a répété que le président-candidat « ne porte pas une politique de droite ». Elle en a profité pour à nouveau mettre l'accent sur les grands axes de sa campagne : le régalien avec une grande fermeté, sur la sécurité et le pouvoir d'achat avec 10% de hausse des salaires sur le quinquennat. Elle se battra jusqu’à la dernière minute parce qu’à force de volonté on peut renverser des montagnes ! Parce que notre modèle démocratique le vaut bien !
Oui, On peut encore éviter le sinistre affrontement Macron-Le Pen : avec vos bulletins de vote !
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