HISTOIRE

MAIS Où PASSE L’ARGENT ?

Des-liasses-de-billets

 

La France est  la  championne des  prélèvements et  la  championne (mondiale) des  dépenses sociales (746 milliards d’€ en 2015) et pourtant le nombre des pauvres ne cesse d’augmenter. Ne pas y voir  un lien de cause à effet c’est  faire preuve d’aveuglement. Si le système brillait  par son  efficacité, c’est le contraire qui devrait se passer puisqu’on ne cesse  de nous  abreuver de discours sur la  justice  sociale et  l’égalité  réelle. Mais la réalité  est toute autre. Plus on prélève,  plus on fabrique des pauvres.

Le  rapport du Secours catholique.

La dernière radiographie de la pauvreté publiée  par l’association est accablante à tout point de vue. Le nombre de personnes  vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté d’un million depuis la crise  de 2008 pour atteindre aujourd’hui 9 millions. Ni l’assommoir fiscal de Hollande, ni le taux toujours plus élevé des prélèvements n’a  permis d’améliorer la situation.  Au contraire,  la  politique des aides et de redistribution par les prestations sociales a multiplié  les trappes à pauvreté au lieu de les réduire. Résultat : un ménage sur quatre accueilli en 2016 par le Secours catholique avait des enfants !  Près d’1,5 million de personnes reçues  cela constitue un bon échantillon  de la composition de la population concernée. :  56% sont des femmes dont 40% de mères isolées, 26,5% sont des personnes de plus de 50 ans en progression de 14% depuis 2010 et la proportion des plus de 60 ans a presque doublé en 15 ans, 19,6% de jeunes (eux sont en baisse de3,5% depuis  2010), 24% des ménages ont des enfants (55% de ceux-ci vivent dans des familles monoparentales), 39%  sont des étrangers, 19% des ménages reçus n’ont aucune ressource (dont 53% d’étrangers sans statut légal), 48% des personnes n’ont ni emploi ni chômage, en progression de 5% depuis 2010. 548 €, c’est le revenu médian. Celui des ménages qui travaillent mais ne touchent pas de transferts atteint 856 €/mois et celui des personnes ne vivant que de transferts est de 795 €/mois, en hausse de 58 € depuis 2010. Un bien faible écart qui n’incite guère à se lever tôt ! Voilà  mesuré en données  concrètes  le quinquennat Hollande : le rêve est un cauchemar pour beaucoup de Français qui y avaient cru !

L’échec de la politique de redistribution massive.

Déresponsabilisation, découragement, dégradation de l’image de soi, et des effets pervers comme ces jeunes –j’en connais- qui se servent du système pour ne travailler que six mois par an. Cette politique assise sur des prélèvements élevés  de toutes sortes (je vous  passe les chiffres), sur un corpus de contribuables en diminution,  conduit  à la mise en  place d’un cercle  vicieux.  Trop de charges entraînent la réticence à embaucher, bloquent les salaires à des niveaux bas.  Les effets de seuil du système d’imposition et  l’effet cumulé des  mises « sous condition de ressources » n’incitent pas à augmenter l’activité et la production de richesse, et conduisent à éviter les impôts.  La fraude par ceux qui peuvent la pratiquer en fait partie. Mais la  question légitime qu’on peut se poser est : « où passe l’argent ? » En réalité, c’est le tonneau des Danaïdes. D’abord, il est  facile de comprendre que  même  en prenant beaucoup à quelques-uns, la collecte répartie entre le  plus grand nombre ne donne pas grand’ chose à chacun. C’est le mirage du slogan : « Les riches n’ont qu’à payer ! » Les pays communistes du 20ème siècle  n’ont réussi qu’à instaurer la  pauvreté généralisée, comme on sait maintenant.  Mais en plus, l’argent est gaspillé par le système : trop  de fonctionnaires, des mécanismes désuets,  des frais de gestion énormes (42 milliards d’€), peu de contrôles quand ils ne sont pas complètement absents, encore moins d’évaluations a posteriori. Le  pire  exemple  est peut-être donné par les milliards de la formation professionnelle en regard des résultats obtenus. Les  partenaires sociaux qui en ont la cogestion, ne sont pas plus « responsables » que l’Etat. Alors quand je vois que Macron s’apprête à confier  l’apprentissage aux branches professionnelles et à étatiser l’assurance chômage, on ne peut que craindre une aggravation du mal. C’est comme la croyance dans la relance de la croissance par la consommation qui profite en premier à … l’Asie.  Comme on voit,  les  mythes  de gauche ont la vie dure. Circonstance  aggravante : la France est obligée d’emprunter pour financer tout ça alors que la dette atteint 99% de notre PIB. Après on s’étonne que les Français soient moroses. La   charge de la   dette représente 620 € par habitant. Et une nette remontée des taux est attendue pour fin 2019 …

Quand en plus ces politiques sont pratiquées par des gens qui se disent de droite, ça me fait bien rire, mais c’est à pleurer.

 


L’ENVERS DU DECOR

Macron de dos

 

La Macronie a six mois. 

On n’attend même plus une année pour fêter les anniversaires. Et impossible de  passer  à côté de l’événement tant les médias nous ont rebattus les oreilles des mérites du Jupiter qui préside  à nos destinées. A les écouter, jamais  tant de réformes n’auraient été menées dans des délais aussi courts.  Ce qui rime avec mémoire courte. Sarkozy avait fait aussi bien et en mieux en 2007. A l’automne de cette année-là,  l’économie française avait repris des couleurs et le chômage tombait en-dessous de 8% … Cela dit, les six derniers mois n’ont pas été complètement inutiles en raison des quelques réformes qui vont dans le bon sens, au premier rang desquelles la timide libéralisation du marché du travail, et la suppression partielle de l’ISF. Mais le reste de la  politique va à contre-sens à commencer par l’utilisation de l’impôt (la CSG) pour redistribuer du pouvoir d’achat, le manque de  volonté de faire maigrir l’Etat, et la  multiplication des taxes qui reprennent d’une main ce que l’autre a donné.

Les gros points noirs subsistent.

En fait la France continue de plonger. Le budget 2018 en est le signe le plus tangible qui ne corrige pas la trajectoire sur les trois points noirs que sont le déficit, la dette et le commerce extérieur.  Ce sont les vrais baromètres de la santé du pays. Ils nous disent tous les trois que le mal empire.  La France continue de s’appauvrir inexorablement. 

Commençons par le commerce extérieur, puisqu’il fait l’actualité : les chiffres qui sont tombés indiquent que le déficit du commerce extérieur a atteint sur le dernier trimestre 14,5 milliards d'euros, ce qui amène celui sur une année à 61,7 milliards d'euros. Un chiffre en forte hausse par rapport aux 48,3 milliards des 12 mois précédents. Une situation inquiétante qui se soldera en décembre par un trou de près de 80 milliards d’euros pour 2017. La dégradation des derniers chiffres est due à la hausse des importations de produits manufacturés provoquée par la croissance de la consommation et la hausse des importations de biens d'équipement liée à la hausse des investissements des entreprises. Ce qui veut dire que quand la France redémarre, qu'elle consomme plus et qu'elle investit plus, elle importe plus. Rien de plus logique. Mais cette situation reflète surtout un problème majeur de compétitivité. Les produits français restent soit trop chers, du fait du manque de compétitivité du coût du travail, soit inadaptés à la demande du fait du positionnement de l'industrie française, soit encore de l’absence de produits à vendre du fait de notre désindustrialisation. À l'heure où l'Allemagne engrange, mois après mois, des milliards d'excédent commercial, notre déficit commercial se creuse. En 2018, les choix politiques qui sont faits vont aggraver ces handicaps : augmentation des  importations avec la relance de la consommation par le pouvoir d’achat dont se targue Mr Darmanin, aggravation du manque de compétitivité par  la diminution de l’enveloppe du CICE qui pèsera sur le coût du travail, pari sur le retour des investisseurs contrarié par la surtaxe sur le chiffre d’affaire des grandes entreprises et autres taxes sur les signes de richesse.

Le déficit de l’Etat, que la tuile de la  taxe de 3% sur les dividendes invalidée –un scandale à 10 milliards qui n’a pas ému grand monde- ne va pas arranger, va continuer de tourner autour des 80 milliards d’euros, obligeant Bercy à des  acrobaties pour rester dans les objectifs annoncés à Bruxelles de 2,7 ou 2,8%.  On sait ce qu’il en est des tours de passe-passe budgétaires dont nos technocrates sont capables. La réalité, c’est que nous continuons à dépenser  plus que nous ne pouvons. Depuis quelques jours et jusqu’à la fin de  l’année, la France va vivre à crédit pour assurer ses fins de mois. Il en sera de même l’année prochaine. Pourtant des opportunités existent. La croissance venue de l'extérieur est porteuse et permet d'adoucir les efforts à consentir.  Jamais autant de fonctionnaires ne vont partir à la  retraite,  jamais l’informatisation n’aura  permis de diminuer aussi facilement les postes de travail et l’on va se contenter de supprimer 4 500 postes au niveau de l’Etat,  dérisoire et ridicule ! L’absence de volonté politique est manifeste. Ne pouvait-on pas compenser  les 10 milliards à rembourser aux entreprises par des économies, sur un budget de 1 200  milliards (dépenses sociales comprises) ?

La dette, en conséquence, va continuer de croître et embellir.  L’Etat a  prévu d’emprunter 85 milliards d’euros l’année prochaine pour financer le trou du budget et les intérêts de la dette. Tant que les taux d’intérêts restent bas, ça n’est pas catastrophique.  Mais nous sommes à la merci du moindre aléa planétaire et ce n’est pas une situation saine,  surtout qu’elle  perdure depuis trop longtemps. La dette participe de  notre appauvrissement  et  pèse par son poids sur toutes nos politiques.

Le redressement est compromis.

Seul  un changement de politique qui mettrait la priorité sur la résorption du déficit et de la dette,  et sur  la restauration durable de la compétitivité des entreprises, pourrait inverser le cours des choses. Ce n’est pas le chemin qui est pris. Car il faut bien comprendre que ces chiffres s’additionnent. Quand on se réjouit que le taux de croissance va frôler les  2% du PIB, on ne crée qu’une quarantaine de   milliards d’euros de richesse supplémentaire. C’est de la fausse richesse,  puisqu’il faut en retrancher 80 milliards d’emprunts pour combler le déficit auxquels s’ajoutent les intérêts (40 à 50 milliards par an) et  60 à 80 autres  milliards, facture de notre déficit commercial. Et je n’ai pas parlé du trou de la sécu. Chaque année,  les  Français perdent globalement 140 milliards d’euros…  grosso modo,  financés aussi par les impôts  payés par  les riches et les classes moyennes, évidemment et par  l’emprunt. Mais pendant ce temps-là, les copains banquiers de Macron s’en mettent plein les poches, diraient en cœur et à juste titre, Marine et Jean-Luc. Apparemment il est plus urgent d’introduire des règles absurdes dans l’écriture de notre belle langue ou de voir dans la moindre gauloiserie une perversité sexuelle (Kersauzon, au secours !) que de mettre le paquet sur la  compétitivité de notre économie, ce qui permettrait de relancer le pouvoir d’achat par la hausse des salaires. On en est loin !

 * PIB 2017 : 2570 milliards d'euros

Dette fin 2017  : 2 200 milliards d'euros

    

 


PETIT ANNIVERSAIRE POUR UN DESASTRE HISTORIQUE.

Révolution russe

 

Le  6 novembre 1917, un coup de force de quelques milliers  de soldats et gardes bolchéviques  dirigés par Lénine et Trotski,  établissait à Saint-Pétersbourg le  premier régime  communiste de l’Histoire. Cet épisode faisait suite à la révolution de février de la  même année, dite « révolution bourgeoise » qui avait mis fin à 300 ans de régime tsariste  de  la dynastie des Romanov. Ainsi naissait  le régime bolchévique qui donna naissance à la  Russie soviétique (URSS). Pourtant le 6 novembre 2017 aurait pu presque passer inaperçu sur la  place  Rouge.

Rétablissons les faits. 

La révolution d’octobre (comme on l’appelle) à cause du décalage du calendrier orthodoxe avec le nôtre, n’est pas  du tout une révolution qui aurait mobilisé les  « masses » comme  ont cherché à nous le faire croire les communistes. Les combats ont fait moins de cinq morts à Pétrograd contre un pouvoir en déliquescence. C’est plutôt une révolte de l’armée alors qu’on est en plein conflit avec l’Allemagne. Le parti bolchévik mené par  Lénine en profite pour s’emparer  des leviers du pouvoir  au détriment des « mencheviks » et des « socialistes-révolutionnaires »  et dissoudre en janvier 1918 l’assemblée constituante élue en novembre, où il est très  minoritaire. Il n’y aura plus d’instance véritablement démocratique pendant 70 ans.

La terreur bolchévique.

Le régime bascule rapidement dans la terreur et instaure un totalitarisme que Lénine a théorisé  et  préparé : une volonté de domination totale qui avec le  monopole du pouvoir politique, s’impose de remodeler toute la société selon  la  doctrine marxiste, jusqu’aux individus  dans les moindres faits  et gestes, via une propagande intensive inconnue jusqu’alors : « Nous allons maintenant procéder à la construction de l’ordre socialiste » a-t-il  annoncé. Il  s’empare de tous les leviers économiques : abolition de la grande propriété foncière, nationalisation des entreprises, répudiation de la dette publique, planche à billets, contrôle ouvrier dans les usines…  Il  phagocyte tous les organes de l’Etat, prend les  banques, les usines et les  terres, installe des  camps de concentration qui préfigurent le goulag… La  Tchéka, police politique, est créée dès décembre 1917, et arrête, torture et  exécute sans aucun contrôle.   

L’archipel du goulag.

Les résultats sont catastrophiques, avec une production industrielle en chute de 80 % et des prix multipliés par 8.000 en quatre ans, Lénine est obligé de desserrer le carcan dès 1921 avec une Nouvelle Politique économique qui redonne un peu d’air aux acteurs privés. Cependant, sous l’effet de la planification, les céréales manquent. A partir de 1928, Staline collectivise l’agriculture, à la fois pour contrôler l’approvisionnement en grains et prélever des excédents pour investir dans l’industrie. Plus de 5 millions d’hommes et de femmes meurent de faim en 1932-1933. Le « Père des peuples » est obligé d’imposer l’ordre qu’on nommera « stalinien », en envoyant des millions de personnes dans les goulags, en donnant le pouvoir économique au parti communiste, en planifiant la production et les prix. La priorité est réservée à l’industrie lourde ! Dès lors, les statistiques officielles font état d’une activité qui s’accélère. La croissance aurait été de 14 % par an de 1928 à 1941, de plus de 10 % dans les années 1950. Le 12 avril 1961, Youri Gagarine accomplit le premier vol dans l’espace de l’histoire. L’URSS semble avancer à pas de géant non seulement dans la sidérurgie, mais aussi dans la haute technologie. En France, Jean-Paul Sartre et Raymond Aron s’affrontent sur la question de savoir si l’URSS va dominer le monde. Pourtant on est loin de la réalité. Les résultats impressionnants  des programmes entre 1930 et 1960 sur le plan quantitatif s’avèrent complètement bidons quand on découvre à la dislocation de l’URSS qu’ils étaient largement le fruit de manipulations statistiques ou fondés sur des évaluations politiques de la valeur, en l’absence de prix de marché.

La Russie a gaspillé un siècle.

Le niveau de revenu moyen par habitant se situait à la veille de la Première Guerre mondiale entre celui de l’Italie et celui de l’Espagne. Aujourd’hui, il est équivalent, en données brutes, à un tiers du PIB par habitant d’un Espagnol. En 1913, sa production industrielle était équivalente à celle de l’Allemagne, elle n’en dépasse pas le tiers actuellement, malgré les programmes d’industries lourdes lancés par le régime soviétique. A peu près aucun produit industriel russe n’est connu, à part la vodka… et la kalachnikov. La Russie, avec 147 millions d’habitants, semble être un des très rares pays au monde, dont la population a décliné depuis cent ans, sous l’effet d’une faible natalité et de l’alcoolisme. Les bolcheviks ont exterminé nombre de membres des élites scientifiques et artistiques et la contribution de la Russie en la matière, hormis en physique, discipline clé pour l’armement, n’est pas du tout au niveau du potentiel du peuple russe ou de son histoire. Il faudrait rajouter le désastre écologique de la mer d’Aral, Tchernobyl…  Il n’y a quasiment que dans le secteur militaire et des technologies associées (spatial) que la Russie a gagné en puissance depuis la révolution d’Octobre. Sous l’effet de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, elle dispose du plus grand arsenal nucléaire de la planète à égalité avec celui des Etats-Unis. Et elle figurerait au deuxième rang mondial en nombre de chars, navires et avions.

Poutine, nouveau Tsar ?

75 ans de régime soviétique ont façonné les mentalités : 75 ans de répression qui, entre les exécutions, les déportations et les goulags, a fait de 10 à 20 millions de morts selon les historiens. Les gens sont habitués à obéir, y compris à la violence. Hormis la Corée du Nord, il n’existe plus de régimes totalitaires de même intensité : dans les autres  pays communistes, les gens ont le droit de voyager, une classe moyenne s’est créée,  le parti se contente de garder le contrôle politico-idéologique de la population. A moins que le pouvoir chinois de  Xi ne préfigure un nouveau retour en arrière… ce qui n’est pas exclu. Pour la Russie, après huit ans de parenthèse démocratique chaotique sous Eltsine, Moscou semble revenu à une sorte de tsarisme : une concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme, inconnue depuis la mort de Staline en 1953. Le Parlement, les médias, les oligarques, les gouverneurs, les partis politiques, l’armée et le FSB (exKGB) sont aux ordres de Vladimir Poutine, qui s’appuie sur un lien direct avec le peuple russe, illustré par une popularité authentiquement supérieure à 80 %. Un système très instable toutefois, où se posera la question de la succession du maître du Kremlin, un jour.

Totalitarisme pas mort !

Comme l’affirme Stéphane courtois, l’Historien spécialiste du communisme, « on fête  plus la  révolution d’octobre à Paris qu’à Moscou ». En effet, Poutine n’a pas sorti le grand jeu pour le « centenaire », comme s’il voulait faire oublier cette triste époque. Des médias français glorifient toujours Lénine, et la présence de marxistes dans les Universités, refusant de reconnaitre leurs égarements, comme l’avait fait Yves Montand, est avérée. Et quand Macron veut commémorer Mai 68, qui a dévasté l’université française et l’exigence intellectuelle dans les sciences humaines, on croit rêver ! Il y en a toujours  qui préparent le « grand soir », du côté de chez M. Laurent, Mélenchon et Besancenot….

 

 


L’ŒIL D’ARCHIBALD

Longue vue 2

 

De  tout… un peu.

Inclusif !

Une nouvelle  expression de la  lutte pour les  droits des femmes a pris corps sous la forme de  l’écriture dite « inclusive ».  C’est la dernière  trouvaille des  « Trissotins »,  ces « précieuses  ridicules » du 21ème  comme  les nomme Marc Fumaroli, académicien spécialiste du XVIIème siècle et professeur au Collège de France.  Ainsi on devra écrire  « bonjour les ami.e.s » si je m’adresse à des hommes  et  à des femmes.  C’est gravement méconnaître  la grammaire française qui inclut le  « neutre » sous la forme du masculin. Ainsi, dans l’expression les « Droits de  l’Homme », les deux genres sont-ils  considérés dans le mot  « Homme », qui désigne ici les deux genres. L’Académie  française a bien raison de fustiger  cette initiative  qui vise à dénaturer complètement notre langue et à rendre impraticable la lecture  d’un texte  écrit.  Assez de dogmatisme et d’idéologie  sectaire   ! Pour ma part, j’en resterai au « Chère amie, cher ami, » dans l’en-tête de mes lettres  si je m’adresse à des personnes des deux genres. Bien plus élégant, non ?

Rénovation à l’ancienne.

Le nouveau pouvoir nous avait promis de nouvelles  pratiques avec une nouvelle génération et une nouvelle  manière de faire de la politique. C’est probablement au nom de ces nouvelles  façons de procéder que Jupiter a désigné son affidé Christophe Castaner comme candidat unique à la direction du parti La République en Marche. Il  avait déjà agi de la sorte  pour la présidence du groupe parlementaire. La « démocratie réduite aux laquais », comme nouveauté il fallait y penser. Chirac l’avait inventée  avant lui.  Circulez, y  a rien à voir !

Taxe, taxe, taxe….

Non,  ce n’est pas le bruit d’une ancienne machine à écrire.  C’est la mécanique de  Bercy qui fait ce bruit-là.  La France est ce merveilleux pays qui est capable  de  créer une surtaxe qui rembourse la taxe sur la taxe… Comme la taxe  de 3% sur les dividendes a été invalidée et oblige  l’Etat à rembourser 10 milliards indûment perçus aux entreprises, Bercy n’a rien trouvé de mieux que d’imposer aux plus grosses entreprises  françaises une surtaxe sur le chiffre d’affaire qui va rapporter 5 milliards. La nouvelle contribution exceptionnelle a pour spécificité de présenter des taux exorbitants : 15 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros et 30 % pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse 3 milliards d’euros en 2017. Cette surtaxe concernera «les 320 plus grandes entreprises françaises». On n’avait pas le droit de vous piquer 10 milliards, on va vous en piquer 5 quand même, non  mais !  Donc une nouvelle loi va être votée en urgence pour prendre aux entreprises de quoi leur reverser une partie de ce que l’Etat leur a ponctionné. Cette nouvelle surtaxe s'ajoutera à une autre contribution déjà existante : la contribution sociale sur l’impôt sur les sociétés au taux de 3,3 %, laquelle porte d’ores et déjà pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 7.630.000 euros le taux nominal d’imposition à 34,43 %. La France appliquera donc en 2017 cinq taux nominaux d’impôt sur les sociétés : 15 %, 33,33 %, 34,43 %, 38 % et 45 %. Si avec çà  on rassure  les investisseurs !

Tiers payant.

Cela n’a pas fait grand bruit.  L’assemblée a voté la fin du tiers payant obligatoire.  Il faut dire que cette décision prise par le précédent gouvernement était impraticable par les praticiens.

Hochet rationné. 

« C’est avec les hochets qu’on gouverne les hommes », avait dit Napoléon en créant la Légion d’Honneur.  Jupiter trouve qu’on en distribue trop. Il veut donc en diminuer   le  nombre et davantage d’exigence sur le « mérite ». Du populaire  à bon compte ! Question : est-ce   que ce sera réservé  à sa garde rapprochée ?

Formation aux langues.

La Corée du Nord enlevait des centaines de ressortissants des  pays voisins, japonais, Coréens du sud, …  afin de former ses espions aux langues et cultures étrangères. Pourquoi se gêner ? Avec  les  dictatures, tout est simple.  Il suffit de décider et de se servir. Le pot-aux-roses a été découvert,  mais ce sont les agissements « d’agents incontrôlés » qui ont été sévèrement punis.  Tout s’explique !

Catalogne, capitale Bruxelles.

Cherchez l’erreur.  Courageux le Catalan, mais pas téméraire.  Le nouveau président de  la soi-disant Catalogne indépendante a préféré se réfugier en Belgique pour éviter les geôles hispaniques. Il faut dire qu’avec son referendum pipé il ne fait pas l’unanimité des Catalans, ni même probablement la majorité. Le pouvoir central n’a fait qu’appliquer la constitution et est dans son rôle en fixant de nouvelles élections avant Noël. Espérons que la raison revienne à Barcelone. Mais Puigdemont devra bien rendre des comptes un jour !

 


QUAND LES RETRAITES SONT MAL TRAITES !

Archibald en colère

 

Le gouvernement a décidé d’augmenter de 1,7 point la CSG. C’est une mesure injuste pour les retraités qui n’auront droit à aucune compensation. Ils sont 2,5 millions dans ce cas. La  mesure  est d’autant plus inacceptable  que ce n’est  pas la première  fois que les gouvernements s’en prennent à eux. Peut-être   parce  que le risque de les  voir descendre dans la rue avec leurs déambulateurs et  leurs fauteuils roulants n’est  pas très élevé.  Cela fait 25  ans, en effet, que leur pouvoir d’achat est régulièrement attaqué, aggravé par les sempiternelles "conditions de ressources" qui touchent toujours  les  mêmes  !

Cela a commencé en 1993 par un nouveau mode de calcul

La réforme Balladur a abouti à ce que les pensions des salariés du privé soient calculées sur les 25 meilleures années de cotisation - au lieu des 10 meilleures - avec pour conséquence une baisse de 15 % à 20 % du salaire de référence pris en compte pour le calcul des pensions de retraite ce qui a eu pour effet une baisse de ces dernières. Cerise sur le gâteau, cette réforme a fait évoluer les modalités de calcul de la revalorisation des pensions de base, de sorte que celles-ci sont désormais indexées sur l’inflation et non plus sur l’évolution des salaires. Or depuis plusieurs années, l’inflation est largement inférieure à l’évolution des salaires. Double  punition donc !

2013 :les pensions gelées et nouvelle cotisation sur la dépendance

A partir de 2013, le rythme des attaques  s’accélère. Depuis 2013, les pensions complémentaires versées par les régimes complémentaires (l’Arrco et l’Agirc) sont gelées. Autant dire qu’elles ne sont pas près d’être revalorisées puisque l’accord signé en 2015 par les partenaires sociaux prévoit pour 2016, 2017 et 2018 une revalorisation égale à l’inflation, diminuée d’un point. Malchance : l’inflation était de 0,2 % en 2016 et devrait rester proche de 1 % en 2017 !  À cela s’ajoute une nouvelle cotisation sur les pensions de retraite qui a vocation à financer les frais liés à la dépendance : la contribution de solidarité pour l’autonomie (CAS). Prélevée au taux de 0,3 %, elle s’ajoute à la CSG et à la CRDS. Nouvelle amputation du pouvoir d’achat !

2014 : deux niches fiscales sont supprimées

Deux niches fiscales destinées aux retraités ont été supprimées en 2014. La première est la majoration de retraite de 10 % pour charges de famille qui bénéficient aux retraités ayant élevé au moins trois enfants : auparavant exonérée, celle-ci doit désormais être intégrée dans leur revenu imposable. 10% de revenu en plus ont entrainé pour nombre de contribuables 30% d’impôts en plus, par le jeu des tranches d’imposition. La seconde est « la demi-part veuve » qui profitait à de nombreux retraités. Sa suppression a eu un impact substantiel, non seulement au regard de l’impôt sur le revenu, mais aussi des taxes locales (taxe d’habitation et/ou taxe foncière). La suppression de ces deux niches fiscales a aussi eu pour conséquence d’assujettir certains retraités au taux normal de CSG de 6,6 %, et non plus au taux réduit de 3,8 %. Cela commence à faire beaucoup, non ?

2015 : la fin de la CSG au taux réduit pour 460.000 retraités

Pourtant ce n’est pas fini. Depuis 2015, le taux réduit de CSG est réservé aux retraités dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas un certain seuil : 14.375 euros en 2017. Quelque 460.000 retraités ont ainsi vu la CSG appliquée sur leur retraite passer de 3,8 % à 6,6 %.

2016 : une hausse du reste à charge dans les frais de santé

Et  ça continue. La réforme Touraine de 2016 est venue indirectement augmenter le coût des dépenses liées à la santé. Or les retraités représentent la population la plus exposée à ce type de dépenses. Explications : la réforme de l'ancienne ministre de la Santé a imposé la limitation des remboursements des frais de santé par les complémentaires. L’objectif de cette mesure était de faire baisser les tarifs des médecins de secteurs 2 pratiquant des dépassements d’honoraires, lesquels étaient jusqu’alors couverts par la prise en charge des complémentaires santé. Cependant, la plupart des médecins n’ont pas matérialisé la baisse escomptée de leurs tarifs. Donc, ce sont les assurés, et en particulier les retraités, qui ont vu la part restant à leur charge augmenter.

2017 : la hausse de la CSG

Cette  année, c’est le bouquet. Actuellement, les prélèvements sociaux opérés s’élèvent à 7,4 % pour la retraite de base et à 8,4 % pour la retraite des régimes complémentaires. Avec la hausse de 1,7 point de la CSG, ces prélèvements s’élèveront à 9,1 % pour la retraite de base et à 10,1 % pour la retraite des régimes complémentaires. À ces prélèvements sociaux s’ajouteront bien entendu les prélèvements fiscaux, selon les règles de droit commun : les pensions de retraite continueront ainsi d’être soumises au barème de l’impôt sur le revenu, dont le taux marginal s’élève à 45 %, voire 49 % avec la contribution sur les hauts revenus. Le  manque à gagner de cette augmentation se mesure en centaines d’euros pour de nombreux retraités, devenus les  vaches à lait de  la redistribution.

C’est une forme de  mépris dont ils font l’objet.

On sait que Macron n’aime  pas les vieux, sauf sa  vieille. Mais la  somme de toutes  ces décisions finit par peser lourd.  Le prétexte qu’ils seraient des nantis fait l’impasse sur les années de travail et  les  cotisations versées, qui à l’époque représentaient un effort, pris sur leur niveau de vie, quand ce n’était pas au prix de quelques sacrifices. Mais à force de renier leurs retraites, c’est l’Etat qui sera pris au piège du financement de la dépendance qu’ils  ne pourront plus  assumer faute de revenus suffisants. Sauf à les euthanasier  !



LA CLASSE MOYENNE, ENJEU ELECTORAL.

Gaulois 2ème tour

Voici le dernier volet de ma série : "La France sous conditions de ressources".

 

Le retour de la croissance

Ne nous leurrons pas. Si le retour de la croissance est une bonne chose, il n’est qu’à la marge le résultat des assouplissements des gouvernements actuel et précédents. C’est l’Europe qui nous tire et la croissance mondiale. Mais si cette embellie doit durer un an ou dix-huit mois, il faudrait en profiter pour prendre quelques mesures courageuses d’assainissement  de nos comptes publics. Ce qui n’est pas le cas ! Je dis cela,  parce  que c’est la classe moyenne qui serait la première concernée par les allègements de charges qui en découleraient. Mais ce n’est pas le chemin que le gouvernement actuel compte suivre. Il est frappant de constater combien les choix qui sont faits concentrent l’impôt  sur la classe moyenne et sont peu favorables aux entreprises. Rien n’est prévu pour alléger leur fiscalité et les impôts qui pèsent sur les charges de production.  Le  budget  2018 alourdit même le coût du travail  de plus de 3 milliards d’€ en raison de la réduction du taux du CICE, principalement au détriment des salaires médians. De plus, aucune mesure n’est prévue sur le quinquennat  en faveur de la  compétitivité des entreprises françaises. Pourtant la baisse global du coût du travail y compris sur les salaires industriels médians qui sont les plus exposés à la concurrence internationale est un enjeu essentiel. On nous parle beaucoup de l’économie numérique mais aucune mesure n’est envisagée sur la fiscalité des plateformes collaboratives… Nos  partenaires européens ne se contenteront pas des demi-mesures actuelles, au moment où l’AFD perce en Allemagne et après les votes  autrichien et tchèque. Le péril  populiste est encore devant nous, et si en France il  semble avoir subi  un revers, il peut réémerger si rien ne change.

Une politique économique vraiment efficace.

Les dernières élections ont montré à la fois une désaffection électorale et un éparpillement, traduisant une désespérance et un désenchantement. Un électeur sur deux s’est comporté en « intermittent du vote ». Seulement 15,6 millions d’électeurs, sur 44 millions, ont eu un vote  « systématique » en participant à tous les scrutins : 35,5% du corps électoral ! Il y a bien une crise civique. A l’opposé,  6,1 millions d’inscrits ont boudé les urnes.  Ce qui veut dire  que  pratiquement un électeur sur deux (50,7%) a eu un comportement intermittent. Cette évanescence électorale touche surtout l’électorat des jeunes. Globalement, les  électeurs qui s’abstiennent systématiquement en 2017 sont plus souvent sans diplôme, ont un niveau de vie plus faible et sont plus souvent ouvriers ou inactifs, sans être à la retraite. Voilà des données fort utiles pour bâtir un projet.

Redonner confiance  et espoir en priorité. Il est donc grand temps de mettre en œuvre une véritable politique économique de rénovation. Au risque de se répéter, elle doit  être  basée sur une baisse  durable et  détaillée de la  dépense  publique, et de la fiscalité sur la classe moyenne et les entreprises. Le redressement de notre balance commerciale et la baisse de la fiscalité sont à ce prix. Cet effort, pour qu’il soit compris et partagé par les Français, doit présenter plusieurs autres dimensions : un volet social  qui rassure,  un volet identitaire qui protège et un volet européen qui redonne une espérance.

Il faut rétablir le cercle vertueux autour du travail. Cela veut dire qu’il faut mettre le paquet sur les causes concrètes qui entraînent ces comportements : remédier au chômage, lutter contre l’exclusion, traiter vraiment les inégalités, combler les lacunes de l’éducation.  Les notions  de travail, d’effort, de classe moyenne,  le refus du communautarisme et de l’intégrisme islamique qui petit à petit ronge notre société qui impose d’assumer notre histoire et nos racines, sont partagées par 70% des Français. Elles correspondent aux attentes d’une grande partie des électeurs et  pas seulement de droite. Cela impose de commencer par une  vraie politique de réinvestissement des territoires de la  France périphérique, qu’elle soit des villes ou des campagnes, pour rétablir la règle de droit partout et empêcher la contagion de la  violence : c’est-à-dire restaurer  la sécurité.

Intégration et ascenseur social. Il existe deux moteurs pour mener ces politiques : l’intégration qui s’appuie sur l’égalité des  chances, et l’ascenseur social, qui suppose le retour du cercle vertueux du travail : entreprise, emploi, salaire. Ce sont  les deux piliers d’une vraie justice sociale. Cela nécessite d’investir massivement dans l’éducation et la formation, soutenir l’innovation, développer massivement  l’apprentissage et l’alternance, mettre l’entreprise au coeur du projet. Mais la condition à remplir d’abord, c’est faire regagner la confiance dans le politique et c’est la classe moyenne qui  est aujourd’hui la plus disponible.

L’Union européenne, vecteur de paix et de prospérité.

L’union européenne demeure un instrument essentiel  pour la paix en Europe et peser dans le   monde, et pour notre prospérité. Mais il y a plusieurs conditions à remplir pour la réconcilier avec les peuples qui s’en défient de plus en plus. D’abord, rassurer ceux-ci en mettant fin aux soi-disant négociations avec la dictature turque. Ensuite, terminer la  construction monétaire par la création d’un fonds de stabilisation de l’euro et l’achèvement de l’union bancaire pour renforcer la  zone euro. Affirmer la souveraineté européenne au plan commercial, fiscal et environnemental, indispensable face à la Chine mais aussi aux Etats-Unis et à la Russie. Et compléter le dispositif par la convergence des droits sociaux. Enfin, l’Europe doit assurer notre sécurité, accepter de réguler l’immigration et le droit d’asile, et sa première mission doit être le contrôle des frontières.

Mobiliser la classe moyenne pour en faire le socle de l’alternance.

Le maintien d’une classe moyenne forte et ambitieuse sera la clé des prochaines échéances électorales, d’autant plus si une force politique devait s’en faire le porte-parole.  C’est justement le cheval de bataille de Laurent Wauquiez. C’est bien pourquoi, comme l’analyse fort justement Cécile Cornudet dans les Echos, la « Macronie » voit en lui le principal danger pour 2022 et s’emploie à l’étouffer en le diabolisant avec le traditionnel repoussoir du FN. Curieux comme démarche quand on juge le clivage « gauche-droite » dépassé, mais la contradiction ne vaut pas dans l’univers jupitérien, puisque c’est « en même temps ». Dans ce jeu de dupes,  les « constructifs » sont des auxiliaires précieux. Le plus diabolique d’entre eux est Thierry Solère, avec son discours complètement pipé dont il a fait étalage au dernier « Talk » du Figaro. Il  prône un « jeu (politique) à la carte ». C’est justement ce que souhaite  Macron, parce que ce serait la meilleure façon de détruire complètement l’opposition républicaine qui résiste à sa pression ! L’action de l’opposition doit consister  à utiliser tous les moyens pour empêcher la classe moyenne d’être laminée. La bataille contre l’augmentation de la CSG et contre la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des foyers fiscaux sont d’excellents moyens de la mobiliser.

 


LA GRANDE INJUSTICE DES CONDITIONS DE RESSOURCES (2)

Contribuable détroussé

 

LES CLASSES MOYENNES VICTIMES DE MACRON

Un système pervers.

On l’a vu dans ma note précédente, la France vit sous un système débile qui cumule une  progressivité fiscale hystérique et de nombreuses « mises sous conditions de ressources », dont les classes moyennes plus ou moins aisées sont les premières victimes. Loin de chercher à réduire cette situation scandaleusement inéquitable, le gouvernement Macron en accentue au contraire le côté  pervers avec la hausse de la CSG et la création de l’IFI,  sans parler des nombreuses taxes créées ou « améliorées » qui vont viser de manière privilégiée toujours les mêmes, tout en favorisant les « très riches »  puisque  les bénéficiaires de la suppression de l’ISF (1,26 milliards € ?) et de la « flat tax » (830 millions € aux 1% des revenus les plus élevés)  seront les mêmes selon une étude parue dans les Echos.

La classe moyenne.

De  qui parlons-nous ? Précisément des personnes dont le revenu disponible est compris entre 1 743€  et 4 099€ mensuels, soit un rapport de 1 à 2,35 entre les  bornes inférieure et supérieure. Elles représentent 50% de la population totale. Cette majorité, le plus souvent silencieuse (adjectif suspect) est le socle de notre démocratie. Elle est la grande perdante des réformes du quinquennat qui commence,  de manière directe ou relative par rapport aux classes riches et aux classes dites « démunies ».  On ne peut s’empêcher de  mettre en relation la montée des populismes dans les pays occidentaux avec la perte de soutien du socle des classes moyennes par les régimes politiques en place.

Flexisécurité et fiscalité.

Les politiques de flexisécurité se font au détriment des classes intermédiaires. En France s’y ajoute la fiscalité.

Les réformes dites de "flexisécurité", du marché du travail, de la formation et de l’assurance-chômage, ne répondent pas à la polarisation actuelle de l’emploi avec la montée en puissance concomitante d’une part des emplois de basse qualification et de haute qualification et d’autre part la disparition des emplois intermédiaires. C’est cette double polarisation qui a détruit l’ascenseur social pour la classe moyenne. Les deux pays, selon l’OCDE, qui ont connu un fort délitement de ces emplois sont justement le Danemark et la Suède qui sont les deux modèles de flexisécurité qui ont sciemment sacrifié leur classe moyenne. Or, en France, la classe moyenne est bien éduquée, plutôt bien formée et n’a pas besoin des plans de formation promis par le nouveau gouvernement.

La fiscalité est l’arme principale déployée pour détruire la classe moyenne. Le remplacement des cotisations salariales par une hausse de la CSG représente un gain de pouvoir d’achat net de 1,5% jusqu’à 13 076€ de salaire annuel brut, qui décroit pour devenir une perte annuelle nette au-delà de 33 000€. Le haut de la classe moyenne est directement perdant et le reste ne profitera que  moyennement de la mesure. Quant aux retraités on connait déjà leur triste sort avec l’augmentation de la CSG non compensée au-delà de 1 198€ mensuels.  De même,  la classe moyenne souffrira de son appétence pour le patrimoine immobilier (immobilier locatif, PEL et assurance-vie). Ces produits verront un alourdissement de leur fiscalité dès l’an prochain. La classe moyenne sera aussi la perdante de la politique sociale car elle ne bénéficiera pas des modestes ajustements de l’Etat providence. Les fonctionnaires en premier puisqu’ils subiront le poids des efforts budgétaires.

Les autres politiques vont dans le même sens.

La réorientation de la politique du logement et même de la politique familiale si elles préserveront les plus modestes, feront porter le poids de l’ajustement sur les autres, étant entendu que les plus aisés n’ont pas vraiment besoin de l’Etat providence. Il en va ainsi des réflexions menées sur les  allocations familiales et de la dégressivité des assurances chômage qui sont autant de menaces sur la classe moyenne.

Le  délitement de  la classe moyenne est le but visé.

La France qui gagne existe. Il y a des réussites entrepreneuriales, et heureusement, mais cela n’empêche pas que le nombre des pauvres augmente sans cesse, fruit des effets pervers des politiques suivies. Ils étaient 8,9 millions en 2016. Prise en étau entre ces gagnants de la métropolisation que Macron entend défendre et la France des pauvres, la classe moyenne semble inexorablement s’amenuiser, se paupériser, et d’autant plus si elle appartient à la France périphérique. Le délitement de  la classe moyenne entre paupérisation et constitution d’une classe créative des centres métropolitains créerait une géographie électorale très favorable au parti présidentiel, rejetant les classes les plus modestes aux extrêmes. Il est dans l’intérêt du pouvoir actuel de la voir disparaitre, d’où les efforts qu’il déploie contre elle. C’est bien le raisonnement que suit l’actuel président qui ne voudrait avoir comme opposants que Marine Le Pen et Mélenchon. Pour brouiller les pistes, il faut faire perdurer l’insensé  « ni droite, ni gauche »  à coups d’éléments de langage rabâchés, mais c’est un jeu très dangereux qui donne aux extrêmes le statut de forces d’alternance. Dans ce jeu trouble, Gilles Boyer continue d’être le « triste sire » de Juppé, que son amitié pour le transfuge philippien aveugle.

L’arme de l’épargne.

Les modifications de la fiscalité sur les revenus du capital auront beaucoup de mal à corriger la désaffection des épargnants pour les entreprises. Notre pays est devenu maladivement méfiant sur  tout ce qui touche à la bourse et aux actions, et le mot « libéral » fait toujours peur. Le placement en bourse apparait toujours comme risqué et le nombre des  « petits porteurs » a fortement diminué depuis les aléas du début des années 2000. Il y a peu de chance que  Macron parvienne à décider les  Français de déplacer les 4 815 milliards d’€ d’épargne financière  vers  les entreprises, sinon à la marge. De nombreux freins perdurent notamment pour le financement des PME faute de vrai marché boursier, et en ce qui concerne la réorientation des assurances-vie, c’est la réglementation du secteur qui limite considérablement les prises de risque. Et puis il y a le surendettement de l’Etat qui rend le gouvernement dépendant … de ces mêmes assurances-vie pour assurer son propre financement. Un serpent qui se mord la queue ! Les « premiers de cordée »  largement arrosés par la  mise en place du prélèvement forfaitaire ne seront donc guère suivis. Sans l’épargne populaire de la classe moyenne, qui détient la masse des capitaux, le pari de la réorientation du capital est loin d’être gagné. Comme je disais, il relève du fantasme.

La classe moyenne tient là sa revanche, si elle veut !

A  suivre : l’intérêt d’une stratégie « classes moyennes », à la fois identitaire, sociale et européenne.

 


LA GRANDE INJUSTICE DES CONDITIONS DE RESSOURCES.

Contribuable détroussé

 

« Président des riches ! »

Voilà un slogan facile qui mériterait une exégèse mais qui est surtout loin de la réalité de notre système fiscal et ne rend compte en rien de la situation financière dans laquelle se  trouve notre pays. La loi de finances qui a été votée par  l’Assemblée nationale présente  deux vraies faiblesses : d’abord, encore une fois les dépenses publiques vont augmenter l’an prochain, avec des économies toujours  aussi floues et la certitude que le déficit dépassera  les 80 milliards d’euros ; ensuite  les réformes de Bercy ne touchent pas à la progressivité du barême de l’impôt sur le revenu qui peut s’élever jusqu’à 45%, auxquels peuvent s’ajouter 4 points de contribution exceptionnelle sur les revenus immobiliers, mais en plus, chez nous, nous avons la  particularité d’ajouter d’autres  progressivités aussi nombreuses que désordonnées qui amplifient celle de l’impôt sur le revenu. Et c’est là que le bât blesse !

Les réformes structurelles ne sont pas engagées.

C’est un budget de continuité. Le vrai courage manque toujours : celui de réformer en profondeur pour diminuer le poids de l’Etat et de ses 6 millions de fonctionnaires. La technique des coups de rabot pour faire croire à des économies ne peut plus faire illusion. Pourtant le gouvernement a une large majorité pour s’y attaquer et s’il ne le fait pas c’est qu’il ne veut pas. C’est donc un choix politique. Pas seulement celui de la facilité, le mal est plus profond. Il tient dans la petite musique que les cercles économistes plus ou moins gauchisants et adeptes de la politique keynésienne de l’Etat providence omnipotent, jouent en permanence dans les cercles du pouvoir. Pour ces gens-là,  la dépense publique est saine, il ne sert à rien de la réduire. Les résultats montrent que rien n’est plus faux : 6 millions de chômeurs, 100%  d’endettement, 60 à 80 milliards de déficit du commerce  extérieur, plus de 80 milliards de déficit pour l’Etat.

Une logique mortifère. Comme l’Etat n’a plus d’argent, pour redistribuer il  doit augmenter les impôts et pour protéger les plus démunis, les exempter, ce qui fait que ceux qui paient sont de moins en moins nombreux et doivent payer toujours plus. Les conséquences sont multiples : pour échapper à  une pression fiscale confiscatoire  il n’y a pas trente-six moyens, c’est fuir, frauder ou gagner moins d’argent en limitant son activité.

Comme la suppression de l’ISF, la « flat tax »  est un cache sexe. Ce sont des réformes utiles mais pas déterminantes, parce que trop contrebattues par des décisions délirantes dont la plus emblématique est la surtaxe de 3% sur les grandes entreprises pour tenter de compenser les 10 milliards perdus dans la galère de la taxe sur les dividendes. La vision fantasmée du pouvoir, celle de classes moyennes qui ré-alloueraient leur épargne aux start-up, est une pure vue de l’esprit du fait des rendements quasi nuls du capital-risque en France. Une telle situation porte un nom : la  décadence !

Les Français sous conditions de ressources.

C’est un cancer bien établi. Les  progressivités mises en place par nombre de décideurs publics accroissent lourdement celle de l’impôt sur le revenu. Ainsi, même la  CSG sur les pensions de retraite comporte une exonération et un taux réduit, en fonction des ressources du ménage. Les contribuables de 75 ans et plus sont exonérés de taxe foncière, sous conditions de même nature évidemment. Il en va de même de l’octroi des bourses scolaires et étudiantes dont les bénéficiaires échappent en sus aux droits d’inscription. Pour les mêmes raisons, un étudiant qui s’inscrit à Sciences-Po Paris peut voir le montant annuel qui lui est réclamé varier de 540€ à 10 150€ !...

Allons plus loin. La plupart des prestations sociales sont sujettes à conditions de ressources, variables d’un régime à l’autre. Il en est ainsi du RSA, de la prime d’activité, de l’allocation d’invalidité, des allocations logement. Vous en voulez  encore : chaque auteur d’un règlement refait le quotient familial à sa guise !  Le summum a été  atteint en 2015 quand on a supprimé la moitié ou les trois quarts des allocations familiales des familles aisées, suivant leurs revenus. Dans la même logique, la taxe d’habitation vient d’être supprimée pour 80%  des contribuables, toujours en fonction de leurs revenus. Quant aux détenteurs de valeurs mobilières, leur régime n’est pas aussi favorable que l’administration veut le croire : les plus-values sur lesquelles ils sont imposés, sans réévaluation du prix d’achat, sont en grande partie fictives, autrement dit ce sont des profits imaginaires taxés à 30% ! Un système pervers qui frappe toujours les mêmes et aboutit à un égalitarisme forcené dans la plus totale inéquité.

C’est simple : avec les nouvelles réformes, la progressivité du système fiscal et social excède les 100% pour les familles proches des seuils, ce que monsieur Le Maire se garde bien de nous dire ! Cela aura comme conséquences prévisibles pour les  professionnels libéraux une incitation à réduire l’activité  si ce n’est à frauder car un tout petit supplément de revenu peut devenir une terrible machine à  perdre avec une lourde ardoise fiscale et une perte de prestations sociales à la clé. Mais les fonctionnaires et les cadres sont aussi concernés. 

D’un côté, on encourage l’assistanat, de l’autre, on démotive la création de richesse.

A suivre, demain, les classes moyennes sont les grandes perdantes de ce système inéquitable. Retenons bien que toute dégressivité des prestations en fonction des revenus équivaut à un supplément de progressivité fiscale déguisé. 

 


VOYAGE MEMORIAL

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P1170726Je m’étais promis un jour de  me rendre sur la tombe d’un oncle tombé lors  de la guerre de 1914-1918, dont j’avais retrouvé l’emplacement  grâce au travail minutieux des services du ministère des Armées. Cet  oncle  a été tué le 2 juin 1917 et j’avais prévu d’aller sur place commémorer le centenaire de sa disparition. Mais la nécropole d’Aubérive, près de Reims, où il a été enterré faisait l’objet d’importants travaux de restauration qui en interdisait l’accès. Comme je souhaitais m’y rendre avant la fin 2017, c’est donc lundi dernier que ce vœu a pu se réaliser.

Gabriel, Eugène, Alfred Houlle, né en 1894, était le frère ainé de mon père. Jeune instituteur, mort à 23 ans, il n’eut guère  le  temps d’enseigner. Tout ce que je sais de lui, c’est que mon père lui vouait une grande admiration. Etre instituteur, au début du 20ème siècle, ça n’était pas rien ! 



P1170836« Mortellement blessé le  27 mai 1917, par une grenade à ailettes alors  qu’il  assurait la protection de travailleurs à proximité de l’ennemi à Moronvilliers, au nord-est de Reims. Il appartenait à la 124ème division d’infanterie, avec le  grade de sous-lieutenant.  Il a été cité à l’ordre de sa division : sous-officier d’un très grand courage vigoureux et  plein d’entrain. Volontaire pour toutes les  missions difficiles. Le 1er juin 1916 s’est offert spontanément pour porter un renseignement au colonel commandant le régiment sous un effroyable bombardement, circulant de jour sur un terrain découvert battu par les mitrailleuses ennemies. A accompli sa  mission dans le  minimum de temps. »

Par arrêté du 30 mai 1920, il a été décoré de la « Légion d’honneur » à titre posthume.

Je lui dédie ces quelques vers de « l’hymne » de Victor Hugo :


« Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie.
Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau.
Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ;
Et, comme ferait une mère,
La voix d'un peuple entier les berce en leur tombeau !

Gloire à notre France éternelle !
Gloire à ceux qui sont morts pour elle !
Aux martyrs ! aux vaillants ! aux forts !
À ceux qu'enflamme leur exemple,
Qui veulent place dans le temple,
Et qui mourront comme ils sont morts ! …»

P1170723  20171023_160759

 

Il avait laissé un texte écrit de sa main que mon père conservait précieusement. Ce texte, symboliquement,  je l’ai déclamé devant la croix qui porte son nom. Il rend bien compte de l’état d’esprit qui animait les Français. Je l’avais déjà publié sur le bloc-notes  en novembre 2008. Il est un peu long, mais je vous le propose ci-dessous à nouveau.

En sa mémoire.

« Sous les ordres du sanguinaire empereur

Les troupes allemandes s’apprêtent aux combats

L’entrain manque car les boches ont peur

Des coeurs ennemis qui eux sont de vrais soldats

Guillaume parle à sa troupe amollie

Voulant en cela aussi singer Napoléon

Soldats ! leur crie-t-il, partons, notre ennemie

Nous attaque, que chacun se batte comme un lion

Sus à la France, Sus à l’Angleterre

Sus à la Russie, que rien ne vous arrête

Qui donc sera le maître sur la terre

Si la grande Allemagne ne peut lever la tête

La campagne sera belle et Paris

Verra dans ses murs avant le mois prochain

L’empereur Guillaume avec tous ses amis

Célébrer la victoire Boulevard Saint-Germain

Allez ! soldats, la Belgique impatiente

Vous attend pour la libérer de ces maudits

De ces damnés, de ces vaches. Elle tente

Mais en vain de repousser ses ennemis

Liège vous tend les bras. Namur vous recevra

En fête et à Bruxelles je m’installerai

Car ce pays ami désormais s’appellera

Province prussienne ; pour elle je choisirai

Un gouverneur parmi les grands de ma cour

Puis nous irons tout droit jusqu’à Paris

Et la France paiera tous les frais. A ce jour

Nous prendrons du repos dans la joie et le ris

La fière Albion, la patrie perdue

Londres sera accusée après quelques jours

Elle comptait sur la France : la France s’est abattue

Elle appelle Nicolas à son secours

Mais avant qu’il ne soit prêt à marcher contre nous

Avant que le premier cosaque ait franchi

La frontière ne craignant rien derrière nous

Nous quitterons Bruxelles, Londres et puis Paris

Pour voler à Petersbourg et puis à Moscou

Maître absolu de l’Europe entière

J’aurais enfin atteint le rêve de nos aïeux

L’Allemagne par-dessus toute la terre

Frémira aux récits de vos exploits glorieux.

Ainsi parla Guillaume dans sa démence

Soumettre l’Europe ! Quel but ? ne sait-il pas

Qu’il en coûte à un empereur de France

D’avoir fait parcourir l’Europe à ses soldats.

Entendant les fières paroles de leur kaiser

Les lourds soldats allemands, cavaliers ou fantassins

Crurent que déjà ils tenaient la victoire

Ils se voyaient en Champagne, buvant le vin.

Liège tint bon, Namur résista. Ah ! tremblez

Ulhans, lanciers, fantassins, hussards de la mort

Tremblez, vous êtes trompés ! Le peuple français

Debout vous attend conscient, calme et fort.

Là-bas les Anglais viennent à la rescousse

Tandis que déjà les russes arrivent à Berlin

Tremblez ! Vous allez sentir la secousse

Des peuples dressés pour la défense de leur bien.

Les lâches ont peur de la mort et de la mitraille

Comment arrêter les balles meurtrières

Oh ! ils prennent tout : vieillards, hommes, marmailles,

Et ils les offrent aux fusils de leurs frères.

Est-ce là une guerre, dis-moi, Guillaume

Est-ce ainsi que tu te venges de ces gens

Qui refusent de t’obéir ? Es-tu homme

Ou bourreau ? Tu n’es pas empereur mais tyran.

Honte à toi qui a déchaîné cette guerre

Honte à toi pour qui le sang humain n’est rien

Honte à toi qui sème partout la misère

Honte, honte à toi Guillaume le vaurien…

            Gabriel HOULLE

Instituteur de la République

            P1170734 Sous-lieutenant au 101ème régiment d’infanterie, 10ème compagnie

            Mort pour la France le 27 mai 1917 à Moronvilliers (Marne)

            Chevalier de la Légion d’Honneur

 

 


TRISTE SPECTACLE

Clown

 

Il faut souvent de l’abnégation pour aimer la politique.

Et il faut reconnaître que la période  est gratinée. Nous assistons en effet à  un bien triste spectacle qui pourrait s’intituler : « Comment faire  prendre aux Français des vessies pour des lanternes ? ».

Nous  avons assisté à un débat  surréaliste sur la suppression (partielle) de l’ISF dont il restera  un résidu, l’IFI, qui ne rapportera pratiquement rien à l’Etat (850 millions d’€), mais qui s'attaque à la propriété immobilière et oriente de force les économies des Français vers la finance au détriment de l'acquisition d'un logement à transmettre à leurs enfants et petits-enfants. L'Impôt sur la fortune immobilière va punir les petits entrepreneurs qui acquièrent un patrimoine par leur travail et tous les Français dont le logement a pris de la valeur avec la hausse de l'immobilier.

Je suis triste !

Oui, je suis triste de voir deux ministres issus des Républicains faire voter  la hausse de la CSG dont les  retraités seront les principales victimes et la suppression de  la taxe d’habitation pour 80% des foyers qui va priver les  communes de  leurs marges de manœuvre sur une ressource essentielle, reportant inévitablement  l’effort sur les autres taxes et les  20% d’assujettis restants. Et si ça n’était que ça ! En plus d'augmenter la CSG pour toutes les retraites supérieures à 1200 euros, Le budget  s’attaque aussi aux familles avec la suppression de la prestation d'accueil du jeune enfant pour des dizaines de milliers de Français. Le gouvernement refuse de baisser les droits de succession pour les classes moyennes  et se montre incapable de réduire sérieusement la dépense publique. Et on voudrait me faire croire que la droite aurait fait la même chose ?

C'est du sabotage !

Pire, ceux qui ont choisi d’aller soutenir Macron revendiquent toujours leur appartenance au parti qu’ils ont fait battre aux élections législatives. Et il faudrait les garder ? Quelle dose de  masochisme anime donc certains de nos amis… Il  ne s’agit pas d’exclure  des sensibilités, mais des personnes qui ont fait un choix qui ne regarde qu’elles.  Après, c’est le jeu politique : à quoi sert tout le débat  actuel sinon à vouloir affaiblir un peu plus Les Républicains, pour rendre service à monsieur Macron ! C’est là qu’on touche à la manœuvre sordide. Il s’agit d’étouffer la candidature de Laurent Wauquiez en instruisant tous les procès possibles et en reprenant les formules cultes  de  la gauche :  « droitisation », « alliance  avec le FN », « exclusion de Sens Commun »… Si  victoire il y a, il faut que ce soit celle sur une coquille vide.  Parce qu’une droite digne et crédible ferait courir le pire danger au président de la République dont le schéma « ni droite, ni gauche »  s’écroulerait. C'est donc du sabotage  !

Déjà, leur ralliement avant les législatives était méprisable en ce sens qu’il a dérouté nombre de nos électeurs. Les agissements actuels des transfuges confinent désormais à la trahison de leur camp. De fait, ils ne peuvent pas avoir un pied dans chaque camp. Le Parti Les Républicains a des statuts : qu’ils  s’appliquent. Par respect pour les adhérents et les militants !

 


LE GRAND LAURENT EN CAMPAGNE

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En campagne pour la présidence des « Républicains », Laurent WAUQUIEZ était de passage en Anjou à l’invitation de Jean-Charles TAUGOURDEAU, député et président de la fédération de Maine-et-Loire. Devant près de 300 personnes, dans le cadre patrimonial des Halles de Beaufort-en-Anjou, le président de la Région Rhône-Alpes-Auvergne, s’est fait le chantre de la « reconstruction de la droite ». Tout un parterre d’élus était venu là pour l’écouter, à commencer  par son hôte  entouré de Catherine Deroche et Stéphane Piednoir, sénateurs, Régine Catin et Sébastien Pillard, Conseillers Régionaux.

Laurent Wauquiez, c’est un personnage.

On est tout de suite frappé par son empathie naturelle : chaleureux, souriant, la poignée de  main franche… Il prend d’abord tout son temps pour remonter l’allée centrale en serrant une à une les mains qui se tendent. A la tribune, sa haute silhouette est bien campée sur ses  jambes écartées comme pour marquer la détermination. Il respire la franchise et la  simplicité. Il commence son propos,  après  les hommages de circonstance, en s’appuyant sur l’histoire locale,  le château de Beaufort qui en impose, la référence aux Ducs d’Anjou pour évoquer la  croix  de Lorraine, symbole incontournable des gaullistes, l’évocation de la culture du chanvre pour la valeur travail, et finit en rappelant avec humour que  l’eau de la Loire qu’on voit couler venait de  chez lui. Il exprime ainsi son attachement à nos racines : « La France de Beaufort,  c’est ma France ! ».  Comme lors des Régionales avec Bruno Retailleau, il souhaite gagner sur les valeurs qui font la  droite.  Profitant de la  présence d’un délégation nombreuse des Jeunes républicains, à l’initiative de Louis Jonchère, il a dit sa volonté  d’ouvrir  largement les portes du parti à la jeunesse, sa volonté de retrouver le souffle et  l’envie…  ce qu’il apprécie évidemment, lui qui aime les militants qui sont l’âme de notre  famille  politique. Car c’est avec eux et ensemble qu’il faut retrouver le  chemin, porter la parole : tout est à reconstruire,  l’envie est à reprendre. « On a perdu, on a déçu, on a été  trahi… » : quelques affirmations suivies de  mots  acerbes  pour ceux qui ont une colonne vertébrale élastique. Pour lui, Fillon a perdu parce qu’il a été tué par les affaires et la médiatisation, pas à cause de son projet. Et de conclure : « Les  valeurs de la  droite restent les valeurs centrales de la France ! ».

Il  enchaine son propos  sur une analyse de la politique menée par le Président de la République : « Macron n’est pas le problème. Si un projet correspond à l’intérêt général, on le soutient. Mais ne nous y trompons pas : il n’est  pas de  droite, sa vision n’est  pas la nôtre. »  Et il  énumère tous les points de divergence : la sécurité, l’autorité, la défense nationale, l’intégrisme,  domaines où Macron cultive l’ambigüité, l’économie avec la dépense publique qui augmente, soulignant au passage que l’ISF, c’est  un cadeau à ceux qui ont financé sa campagne, et précisant que pour nous la propriété est une vertu,  avec cette évidence : « ceux qui payent, ce sont encore les  classes moyennes,  ceux qui travaillent, 5 millions de ménages qui sont les  oubliés de la politique actuelle. Il opposait la France de nos territoires aux grandes métropoles, les Français qui réussissent à « ceux qui ne sont rien », il oppose maintenant les actifs aux retraités, la finance à la propriété immobilière ! » Si les héros de  Macron ce sont les « golden boys », ceux de Laurent Wauquiez sont les agriculteurs,  les  commerçants, les artisans, les patrons de  PME, les travailleurs qui produisent notre richesse au quotidien.

La France a besoin de la droite.

Mais le pays a la tête à l’envers.  Mélenchon dont le programme se résume en trois formules :   les ZAD, nuit debout et  l’islamo-gauchisme, n’est pas une alternative, comme on le  voit bien, et Le Pen qui cumule haine, violence et incompétence ne peut en aucun cas  être une alliée.

Il s’agit donc  pour la droite de reconquérir tous ceux qu’elle a déçus pour « faire »  vraiment. Laurent Wauquiez souhaite le plus large rassemblement et dénonce les tireurs embusqué. « La   période n’est pas aux calculs, elle est aux choix ». Il faut porter ensemble le même idéal. Il souhaite  la  diversité des expressions, il refuse les chapelles : « Il n’y a pas de droite dure ou molle, soyons la droite ! » Le  cap  qu’il fixe,  c’est d’abord l’identité française, la culture, pour lesquels la France n’a pas à s’adapter. Le  socle c’est  l’école qui doit être le lieu du travail et de l’effort et éduquer en donnant quelque chose à aimer : la France.   Il faut reconstruire la relation au travail et récompenser l’effort. Il faut réintroduire l’autorité,  le respect… « Mais la droite est elle-même quand elle est sociale.  Elle  porte  en elle  les  valeurs de la  démocratie chrétienne et du gaullisme ». Laurent Wauquiez affirme son attachement à notre système social et au maintien du filet protecteur qu’il constitue.  Mais pour qu’il  puisse continuer à vivre il faut lutter contre  les abus. Il faut aussi une politique de  la famille  digne de ce nom, protéger nos retraités et avoir une attention au handicap. D’ailleurs toutes les lois sur le handicap ont été votées par la droite.

« Soyons en sûrs, seule la vraie Droite que nous reconstruirons ensemble portera le combat pour la solidarité entre les générations. Respect de notre Drapeau, de notre France, de la République, de notre Histoire, de nos Coutumes, de nos Traditions, ce n’est pas négociable c’est une obligation ! » 
« ICI C’EST LA FRANCE ! »

Le pari de la droite.

J’ai vainement cherché l’extrémiste dit de « droite dure » ce concept inventé par ceux qui sont partis ailleurs pour s’en servir de prétexte. Un propos très équilibré mais qui ne s’encombre pas  de précautions oratoires. Laurent Wauquiez dit les choses  comme il les  ressent,  comme nous les ressentons. Sa posture ressemble beaucoup  à celle de Nicolas Sarkozy en 2007. Avec un espace qui s’ouvre sur sa droite dans lequel il  s’engouffre avec gourmandise. Il  parie qu’il peut ramener à lui tout un électorat  populaire et des classes  moyennes qui subissent de  plein fouet la politique de Macron.  Et il est  capable  de le gagner avec au bout le « jack pot » !  Un face-à-face Wauquiez-Macron,  voilà qui promettrait !

 

 


L’ISF, MIROIR AUX ALOUETTES.

Contribuable détroussé

 

La France a cette  spécialité de fomenter des  débats sans fin pour des causes qui n’en valent pas la peine : celui sur l’ISF fait partie de ceux-là.  Le gouvernement, en prenant de  multiples précautions  a décidé de mettre fin  à cet impôt  imbécile qui ne rapporte presque rien : à peine 5 milliards d’€ desquels il faudrait défalquer les frais de collecte. Et encore a-t-on pris soin de ne pas le supprimer  complètement,  mais de le « transformer » en IFI, Impôt sur le Fortune Immobilière, sous le prétexte fumeux d’orienter l’argent vers l’investissement et non la rente ce que serait censé être  le patrimoine immobilier. Discutable, mais bon !  Tout ça pour une recette  qui ne fera  même pas 1 milliard d’€ ! On aurait mieux fait de  le  supprimer purement et simplement. Encore faut-il tenir compte des signes  de richesses… Les égalitaristes montaient au créneau. Evidemment le sujet va enflammer les débats à l’Assemblée  nationale : pensez donc,  un cadeau fait aux riches !

Mélenchon en porte-voix.

Non seulement on va supprimer l’ISF, mais « en même temps » on gèle les pensions, on stabilise les revenus des fonctionnaires, on diminue l’aide au logement et, cerise  sur le gâteau, on augmente  la  CSG de 1,7% : voilà de quoi faire bondir les égalitaristes de tout poil de la « France insoumise » qui suit comme un toutou son leader minimo (maximo serait un peu trop non ?). C’est que l’ISF est devenu l’étendard de la lutte des classes contre les inégalités. Pourtant, même avec l’ISF, celles-ci continuent de « prospérer » si je puis dire. Cet impôt est payé par des gens assez prospères pour conserver le même train de vie, mais aussi par des épargnants qui ont commis l’erreur de garder de l’argent pour leur fin de vie ou pour leurs enfants. Mais voilà un étendard reste un étendard, c’est une façon de désigner les « riches » et surtout d’élargir une fracture dans la société française. De toute façon, on ne peut pas accumuler de la fortune sans avoir payé auparavant tous ses impôts, dans un pays où la pression fiscale est à plus de 45 % du PIB. Personne ne se demande pourquoi la France est le seul pays à avoir cet impôt et il est même surprenant que le Conseil d’État n’ait pas censuré un prélèvement qui ne porte ni sur le fruit du travail ni sur celui de l’épargne, mais sur l’épargne elle-même. Il faut le supprimer, non pas pour faire  plaisir à quelques riches  qui sont restés malgré tout dans le pays,  mais à cause du message qu’il  envoie : si vous ne voulez pas le payer, alors surtout travaillez moins, produisez moins, n’épargnez pas, dépensez ce que vous gagnez !

Une décision politique qui n’est pas assumée.

Macron voudrait supprimer l’ISF sans faire de vagues, ou le moins possible. Il sait qu’il contente une poignée d’électeurs  de droite, mais mécontente toute sa gauche. Chacun voudra apporter son grain de sel : comme François Bayrou (MoDem), qui a exposé son idée sur la question.  Il faudrait traiter par la chirurgie pure et simple ce tabou anachronique, et par la même occasion les habitudes ancrées en France depuis des décennies, comme cette philosophie égalitaire qui nous a plongés dans l’endettement et le chômage. Mais on n’empêchera pas  les gros bataillons d’élus venir en ordre serré pour dénoncer l’injustice notoire de cette suppression, chacun avec son propre projet de réforme. Alors le pouvoir donne dans la comedia dell‘arte. On dit aux riches : «  vous pouvez revenir,  mais  sans votre  yacht,  sans vos lingots et avec une twingo de préférence. Laissez la Bentley au parking à Monaco ! ». Grotesque ! S’il faut supprimer cet impôt c’est tout simplement parce qu’il est archaïque. Si on voulait faire revenir les riches qui sont partis, avec de tels signaux, ça m’étonnerait que ça marche.

Convenons qu’en matière fiscale, le nouvel exécutif fait fort dans les contradictions.

Car un certain nombre de Français ont l'impression de passer à côté des cadeaux fiscaux. Si les très riches vont y gagner à la suppression de l’ISF, en-dessous, des cadres moyens-supérieurs, certaines professions indépendantes, des dirigeants de PME, le haut de la classe moyenne aisée, soit plusieurs millions de foyers fiscaux, ne sont pas concernés par les réformes. Huit contribuables sur dix seront totalement dispensés de la taxe d'habitation tandis que l'ISF sera supprimé ou allégé pour plusieurs centaines de milliers d'autres, mais entre les deux il y a tous ceux qui ne bénéficieront ni d'une mesure ni de l'autre. Parmi ces Français, deux millions et demi de retraités qui verront leur pouvoir d'achat diminuer en raison de la hausse de la CSG non compensée, pour eux, par la suppression de la taxe locale. Plus largement, ce sont ces Français « à l'aise » sans être « riches » ou fortunés, les contribuables, propriétaires immobiliers mais sans gros portefeuille d'actions, qui seront les moins « gagnants » pour ne pas dire perdants. Surtout, ce sont eux qui avaient pris de plein fouet les ponctions du précédent quinquennat. Notamment les familles : entre la diminution du quotient familial et le plafonnement des allocations éponymes, deux millions parmi les 40% les plus aisées ont vu leur niveau de vie reculer, parfois sèchement.  Si c’est ça la transformation, on peut faire mieux. Pour l’instant ce n’est que de la redistribution sur le dos des uns pour arroser les autres, toujours les mêmes, un cercle vicieux qui tourne sans arrêt sur lui-même. Rien de changé !

Et la suppression de l’ISF n’est qu’un miroir aux alouettes.

 

 


MACRON, PREMIER DE CORDEE D’UN ETAT OBESE

Macron interview

 

Je vous préviens, l’article est un peu long, mais la démonstration exige d’entrer dans le détail.

Un Président bavard et péremptoire.

La « transformation » remplace la réforme, on veut bien. Est-ce si sûr, car au-delà des mots, la réalité est bien plus complexe. Pendant la plus grande partie de son interview, on a vu un Macron enfoncer les portes ouvertes avec un discours cent fois entendu sur tous les sujets abordés de la réforme du droit du travail à l’apprentissage ou à la relance de la participation, en oubliant une chose essentielle, au-delà de « je veux », c’est que ce n’est pas l’Etat qui crée les emplois. J’ai pour ma part relevé une vision assez simpliste de l’investissement : le levier fiscal ne sera pas suffisant pour être à la hauteur des défis de l’innovation et de l’économie numérique et de  l’ampleur des fonds qu’il faudrait réunir pour les relever. Il aurait fallu supprimer complètement l’ISF, dont il tente de trouver une cohérence (fragile) avec la taxation des signes de richesse qui envoie un signe contradictoire. Emmanuel Macron s’est étendu longuement sur les sujets futiles au détriment de ceux qui sont pourtant prioritaires pour les Français : la sécurité, l’immigration, les sujets sociétaux. Pas un mot sur le communautarisme. Par contre, je l’ai trouvé convaincant sur les sujets internationaux trop rapidement traités. On n’a pas évoqué l’Europe : dommage ! Alors certes, les intentions sont bonnes et leurs réalisations conjuguées pourront sans doute apporter quelques améliorations à notre situation économique et sociale,  mais le chemin n’est pas le bon pour qu’elles soient durables : « transformer » le pays ce serait transformer l’Etat, or de cela il n’est pas question.

La France est un Etat socialiste.

Il n’y a que les Français qui ne le savent pas. J’ai même entendu un slovaque affirmer que notre pays était communiste : voilà qui aurait fait boire du petit lait à Méluche. On pouvait espérer en sortir un peu avec les projets libéraux des candidats de la droite d’Alain Juppé  ou de  François Fillon. Ils avaient enfin compris qu’il fallait sortir du colbertisme gaulliste pour insuffler une dose de liberté dans notre économie et dans les rouages de l’Etat : du libéralisme, quoi, et surtout diminuer significativement le nombre des fonctionnaires. Mais voilà, c’est Macron qui a été élu. Cet ersatz de socialiste n’est pas là pour arranger les choses. Si son projet est bien de faire  emprunter au capital le circuit de l’investissement, par la coercition fiscale, il n’est pas dans ses priorités de désendetter l’Etat ni de vraiment baisser les dépenses collectives. La mutualisation obligatoire des fruits de la vie économique fait de la France un pays socialiste. La preuve en est : le PS a tout perdu et personne ne s’en est aperçu. Pour une raison toute simple : chez nous l’Etat en tant que tel  est déjà plus socialiste qu’un parti socialiste ne pourrait jamais le devenir. Il contient tous les éléments structurels du socialisme réel : les dépenses publiques, qu’il s’agisse de l’Etat, de la Sécurité sociale ou des collectivités locales sont décidées par des assemblées publiques élues  démocratiquement. Ce sont elles qui décident que les choix collectifs sont prépondérants par les sommes qu’ils mobilisent et font que le système devient à la lettre « socialiste » puisque la collectivité prime sur l’individu. « L’Etat enserre, contrôle, réglemente, surveille et tient en tutelle la société civile, depuis ses manifestations d’existence les plus vastes jusqu’à ses mouvements les plus infimes, de ses mouvements d’existence les plus généraux jusqu’à la vie privée des individus » : ce commentaire que l’on doit à Karl Marx date de 1869, et pourtant il est une brûlante actualité. D’autant plus que depuis, la puissance de l’Etat  n’a cessé de croître avec son armée de près de 6 millions de fonctionnaires. Un tropisme qui n’a fait que s’exacerber avec le temps et dans lequel s’inscrit complètement le pouvoir actuel.

Macron reste dans le droit fil du modèle centralisateur dit « bismarckien ».

La référence du Président est plutôt le  modèle scandinave avec le rôle central  qu’il entend continuer de réserver à l’Etat, illustré par le programme d’investissements publics annoncé par le Premier Ministre, ou par la nationalisation envisagée du système d’assurance-chômage. Ce n’est pas lui qui fera descendre la France de son piédestal de championne du monde des dépenses collectives des pays développés, selon le classement de  l’OCDE : 56,4% du PIB, à égalité avec la Finlande. L’Allemagne est loin derrière avec 44,3% du PIB. Encore faut-il souligner qu’outre-Rhin on équilibre les  dépenses avec des recettes excédentaires. Ce n’est pas le cas chez nous :   les dépenses  publiques sont couvertes par les impôts  et cotisations sociales à hauteur de 45,9% du PIB.  Les  10,5 point d’écart s’expliquent par les autres recettes et surtout par le déficit public et sont comblés par les emprunts. Encore 185 milliards d’euros prévus en 2018 ! On n’est donc pas près de se désendetter. La véritable mesure du poids  de la  sphère publique dans l’économie et la société, ce sont ses dépenses, les prélèvements fiscaux et sociaux en étant le prix douloureux à payer. Avec Macron, la France reste dans le schéma d’un système d’assurance obligatoire où l’Etat est toujours prêt à se substituer au marché en tant que pourvoyeur de bien-être. Notre hexagone a poussé très loin ce « socialisme » bureaucratique. Quand il affirme : « La suppression des cotisations chômage qui représentera plus de 250 € par an au niveau du SMIC » c’est un bon exemple de la présentation qu’il donne de son action. Celle-ci entretient la fiction selon laquelle l’Etat créerait de la richesse et du pouvoir d’achat : c’est le degré zéro de l’argumentation en matière de politique économique. Car l’argent ne vient pas de nulle part. En l’occurrence ici c’est la CSG, c’est-à-dire l’impôt, qui permet  cette suppression, prélevé sur les citoyens, donc sur leurs revenus soit du travail, soit de la rente. Et quand l’impôt ne suffit plus, ce qui est le cas de notre modèle social, c’est l’emprunt ! Et sous prétexte que la croissance économique est un peu plus forte que prévu, aussitôt on décide de faire moins d’économies sur les dépenses publiques : c’est ce qui se passe encore avec le budget 2018. C’est l’inverse qui aurait été pertinent, mais à condition de suivre une autre logique que celle de l’Etat tout puissant et bienfaiteur, même quand il est fauché. Il n’est pas étonnant alors que ses choix se portent sur le renforcement des prérogatives de l’Etat et se méfie de tout ce qui pourrait donner un peu de liberté : ainsi dans la réforme du droit du travail il renforce les branches,  et un certain corporatisme sur lequel il a la main, ce qui permet à l’Etat d’étendre ensuite les accords aux entreprises qui n’ont pas participé aux négociations. De même il privilégie l’étatisation pour la réforme de l’assurance-chômage, ce qui est une manière d’étendre un peu plus le champ de « l’Etat providence » en transformant un dispositif assurantiel en indemnisation d’Etat. Mais qui financera ? Le Président ne le dit pas, mais on a compris.

Il laisse un espace à la droite.

Pour remettre la France dans le coup du 21ème siècle, il faudrait au contraire venir au modèle libéral de type anglo-saxon,  le « Welfare state » qui privilégie le  marché et limite les  mécanismes de solidarité à ceux qui en ont le plus besoin. Notre modèle d’économie administrée n’est plus adapté face aux défis posés par la société de l’information, la mondialisation et le vieillissement de la population. Notre pays socialiste est noyé dans un océan libéral et prend de plein fouet le choc de la concurrence. Il est pris dans un cercle vicieux qui consiste à toujours prélever plus pour financer la machine à redistribuer, moyennant quoi il pèse tellement sur l’appareil productif qu’il est toujours moins concurrentiel. La richesse produite n’est plus suffisante, alors on emprunte et comme nos entreprises sont en difficulté, le chômage augmente… ce qui conduit à augmenter la facture. Et même quand l’Etat par la relance de la consommation qu’il finance obtient un peu de croissance, les fruits de celle-ci sont annulés par le déficit de notre commerce extérieur qu’ils creusent. Le système est depuis longtemps dans le mur, avec dette à 100% du PIB et chômage de masse. Il n’y a qu’une révolution libérale qui permettrait de rompre cette spirale mortifère pour notre pays. Elle ne viendra pas de Macron qui veut renforcer les prérogatives d’un Etat obèse.

 


LES APPRENTIS SORCIERS CATALANS AU PIED DU MUR

 

 Carles puigdemont

Le président de l’Assemblée catalane, Carles Puigdemont, a proclamé le droit de la Catalogne à l’indépendance et annoncé en même temps qu’il se donnait du temps pour la déclarer. Le principe de réalité s’est imposé à lui et il a bien fallu qu’il fasse un pas en arrière. Voilà ce qui arrive quand on triche avec la vérité.

Une consultation truquée bâtie sur des mensonges.

La campagne pour l’indépendance  s’est déroulée en s’appuyant sur au moins cinq mensonges. On a d’abord voulu nous faire croire que les nationalistes étaient majoritaires dans la province. Premier mensonge. Ils ont une majorité à l’assemblée autonome, mais ils ne sont pas majoritaires en voix par rapport au nombre des inscrits, et ils en sont loin. Ils ont voulu nous faire croire que le peuple catalan est opprimé par l’Espagne, ce qui est une plaisanterie . C’est plutôt le contraire, les nationalistes imposent par exemple la langue catalane à l’école et interdisent l’apprentissage du Castillan. Ils ont expliqué qu’indépendante, la Catalogne serait plus riche. C’est évidemment l’inverse qui se produira : déjà trois grandes banques ont décidé de quitter Barcelone et d’autres grandes entreprises s’apprêtent à suivre. La région représente 20% du PIB espagnol, que vaudra son économie une fois livrée à elle-même, car, autre oubli des nationalistes, elle se retrouverait avec une dette gigantesque. Enfin, ils ont apparemment oublié d’expliquer qu’en sortant du royaume, la Catalogne se retrouverait de fait hors de l’Union européenne et en perdrait tous les avantages.

C’est probablement pour ces raisons que la réaction anti-indépendantiste a été massive. Les multiples avertissements lancés par le monde ont rappelé aux nationalistes les conséquences inévitables du choix politique qu’ils voulaient faire. Carles  Puigdemont accumulant les actes illégaux, la confrontation avec Madrid ouvrait la porte à toutes les violences.  En effet, il a organisé un référendum que non seulement le droit n’autorise pas mais en plus s’est déroulé dans des conditions si chaotiques qu’il en est dépourvu de signification. Comment accorder du crédit à une consultation qui ne comportait même pas de listes électorales. Cela ne l’a pas empêché de voir dans des résultats dignes d’une république bananière le vœu ardent du peuple catalan, malgré la présence en Catalogne d’un fort mouvement hostile à l’indépendance. Et voilà qu’il invoque une illusoire souveraineté pour décider du destin de la région. Il est donc bien inspiré d’en suspendre la déclaration effective. Madrid lui a donné jusqu’à aujourd’hui pour clarifier son intention.

Un très mince espoir.

Ce qu’il voudrait, c’est une sortie en douceur de l’Espagne et donc négocier uniquement les modalités de l’indépendance. Ce que veut Madrid, c’est maintenir la Catalogne dans son statut actuel, qui, certes, peut être modifié, mais ne saurait, aux yeux du gouvernement espagnol évoluer vers la sécession. L’espoir nourri, notamment par les Européens, d’un dialogue construit éventuellement autour d’une médiation, semble très lointain si l’on tient compte des positions adoptées par le roi Felipe VI et par le chef du gouvernement Mariano Rajoy : ils ont remporté un petit succès grâce à une intransigeance inébranlable et ils n’ont certainement pas envie de dialoguer d’égal à égal avec un homme qui se comporte déjà comme s’il avait tous les pouvoir. Carles Puigdemont, n’avait peut-être pas d’autre choix que de tendre la main à Madrid, mais ce pourrait être une ultime manœuvre car il sait pertinemment que le pouvoir central ne souhaite pas la saisir.  C’est pourquoi en réponse, Mariano Rajoy demande au gouvernement catalan de dire si oui ou non, il compte déclarer l’indépendance. Dans ce cas, Madrid ferait jouer le fameux article 155 de la constitution qui permet au pouvoir central de retirer son autonomie à une région. Rien n’est donc réglé d’autant plus que la reculade du président catalan n’efface pas l’indépendantisme catalan qui est vif et capable de produire d’énormes manifestations. Quand les soutiens de l’unité espagnole se réjouissent de la baisse de tension, les Catalans auxquels on a promis monts et merveilles sont frustrés, et certains même accusent Puigdemont de « trahison ». La démagogie agit toujours comme un boomerang  : enflammez les foules, elles finiront par brûler ce qu’elles ont adoré. Certains Catalans sont assez furieux pour demander à Carles Puigdemont de partir…

Le moment décisif approche.

On ne sait si une négociation est possible. La froide colère des autorités centrales ne risque pas de déboucher sur une politique faite d’avancées puis de reculs. Les indépendantistes abordent cette situation alors qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes, c’est-à-dire une fraction, fût-elle nombreuse, du peuple catalan, et qu’ils ont contre eux ceux des leurs qui restent hostiles à l’indépendance, le peuple espagnol, le gouvernement, et les peuples qui, en Europe ou ailleurs, ne croient qu’à une vérité : l’unité de l’Espagne. Toute cette crise repose sur l’émotion populaire, sur la manipulation d’un peuple qui se croit maltraité alors qu’il est le plus prospère d’Espagne, sur une auto-exaltation fort peu rationnelle. Des portes de sorite existent : elles passent par une réforme constitutionnelle qui permettrait d’accorder à la Catalogne d’autres avantages qui renforceraient l’autonomie ou une dissolution du parlement catalan et l’organisation de nouvelles élections.  Encore faut-il éviter d’oublier la charge émotionnelle qui gonfle les poitrines indépendantistes !

 

 


NON, LA FRANCE N’EST PAS HEMIPLEGIQUE !

Gaulois2

 

Ils voudraient nous faire croire que Macron  occupe tout l’espace et qu’il ne resterait qu’une tout petite place  à gauche pour le diable rouge Mélenchon. Cette vision des choses est bien trop  naïve pour correspondre à la réalité.  Ceux-là se laissent prendre au piège des sondages de « confiance » qui ne sont jamais en aucun cas des soutiens véritables, et encore  moins  des bulletins de vote assurés.  Ces photos de l’opinion prises à un moment donné peuvent très bien se révéler différentes à un autre moment,  il faut si peu de choses pour que les gens changent d’avis.  Macron,  malgré son « de droite et de gauche », est surtout de gauche comme tout son entourage et la  majorité  de ses députés.  Eh bien non,  la  France n’est pas hémiplégique, il n’y a  pas que lui et Mélenchon. La droite continue d’exister et compte bien le démontrer. C’est  même une nécessité pour l’équilibre du pays. Alors certes, il faut faire avec les turbulences de l’après présidentielle.  Forcément il faut faire avec les  petits calculs et les esprits faibles : il y en a toujours.

Les Ponce-Pilate.

Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et maintenant François Baroin… Aucun ne veut se  mêler de  l’élection à la présidence des Républicains. Les prétextes ne sont pas  vraiment convaincants mais ils ont un point commun : ils dénoncent la  prise de  pouvoir « droitière » de Laurent Wauquiez avant l’heure, mais ils ne feront rien pour la combattre ou pour tempérer le positionnement de la future direction, si besoin était. Faut-il en conclure que nous avons affaire à des « faux culs » qui ne dévoilent pas leurs vraies intentions ?  Ne se  mettent-ils  pas en retrait tout bonnement pour préserver leur petite image en vue d’une éventuelle candidature à la  présidentielle de 2022, dont chacun sait qu’ils y pensent secrètement.  Et à ce moment-là, bouderont-ils les électeurs « droitiers » et les  militants  LR qui auront eu le courage de tenir la maison ?  Tout cela manque de courage et de panache. Et c’est d’autant plus regrettable qu’ils ont tous leur part de talent.

Les déserteurs.

La   droite  a aussi ses déserteurs, ces  élus qui, pour des raisons diverses, ont  besoin d’exister et  souhaitent s’inventer un destin en dehors de leur famille, ou  à côté. Pas trop loin quand même, il faut toujours penser aux futurs scrutins. Je pense bien sûr à ceux qui se considèrent plus constructifs que les autres. On se demande bien en quoi. Qu’ont-ils obtenu de plus ?  Mais il y a aussi cette vingtaine de  maire qui a répondu à l’appel d’Estrosi pour créer une association : « La France audacieuse ». Un paradoxe pour des fuyards. Ce dernier,  victime du syndrome des Régionales sans gauche, se croit obligé de tomber dans le piège macronien « de droite et de gauche », pour en réalité, tenter de s’assurer une réélection en s’attirant les bonnes grâces de l’électorat socialiste.  Où donc est  passé le  sarkozyste convaincu que j’ai bien connu ?  Il embarque avec  lui une escouade de francs-tireurs qui courent se mettre à l’abri en attendant de savoir ce que va donner la suite chez « Les Républicains ». Se mettre en marge n’est jamais très courageux.

Les ingrats.

Ah,  cher Jean-Christophe Lagarde, tu m’étonneras toujours ! Jamais avare d’une rodomontade pour prendre  tes distances… avant de revenir. Facile de  crier haro sur Les Républicains, mais à qui dois-tu les sièges de ton parti à l’Assemblée nationale, conquis au nom d’une  alliance électorale qu’il  est facile de dénoncer ensuite. Ta mauvaise foi ne changera pas et tu ne trompes personne. Pourtant le procédé n’est pas très élégant.  Il est tellement facile de reprendre le discours ambiant  pour dénoncer  la  « droite  dure » pour ne pas dire « extrême » de celui qui pourrait devenir le prochain président de  LR. La ficelle  est un peu grosse. Ton UDI ne sera jamais qu’une UDF naine.

La droite doit-être elle-même.

Heureusement, elle est encore  bien vivante. Malgré ceux qui font tout pour la disqualifier ou  lui nuire, voire l’enterrer, elle continue d’exister.  Elle peut s’appuyer sur un réseau d’élus locaux consistant, c’est elle qui a le groupe parlementaire le plus important après le groupe majoritaire, à l’Assemblée nationale, et elle domine le Sénat. Elle compte nombre d’élus jeunes car elle a su provoquer le  renouvellement.  Pourquoi aurions-nous honte d’être de droite ? Le procès en sorcellerie dont on l’accuse depuis plus de vingt ans, à savoir courir après le Front National,  n’a même  plus lieu d’être. Le projet qu’elle a à faire éclore consiste à être d’abord elle-même et foin des faux –débats, c’est par les propositions qu’elle fera pour lutter contre la désertification de la ruralité, pour réguler l’immigration, pour restaurer la sécurité, pour maîtriser la dépense publique, et pour reprendre le chemin de la croissance  en étant audacieuse dans la libération de notre économie aujourd’hui toujours corsetée par le dirigisme… qu’elle retrouvera sa crédibilité. Quand les Français prendront connaissance de ce projet clair, réaliste,  qu’ils en mesureront l’efficacité à cent  lieues de Mélenchon et de Le Pen, et bien plus déterminé que les transformations fumeuses du pouvoir actuel, alors elle incarnera l’alternance et le renouveau. Nous avons deux ans devant nous sans élections. La machine a le temps de se mettre en place tranquillement. L’acte premier de  sa refondation sera le rendez-vous de décembre.  Le parti va se donner  un chef. Quel qu’il soit, il sera en place pour prétendre à la suite. Les absents ont toujours tort, surtout,  si celui qui sera élu réussit son pari !

 

 


DE QUOI MACRON EST-IL LE SYMPTOME ?

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Une France déboussolée.

Le résultat de l’élection présidentielle est celui d’électeurs déboussolés, ballotés entre la tragédie de la fin du quinquennat Hollande  et les affaires qui ont assailli le candidat de la droite, avec une montée du scepticisme, de la révolte et de  l’exaspération débouchant sur le dégagisme. Autrement dit, un concours de circonstances.  Voilà pourquoi une sorte de flottement idéologique semble caractériser le nouveau pouvoir. N’ayant pas de boussole, il se raccroche au fameux concept « de droite et de gauche », mais dans la confusion que la chronologie des réformes impose. Aujourd’hui les dossiers traités, ISF, Code du travail, flat tax, politique éducative… font pencher la balance à droite. Il est en effet difficile de gérer un calendrier qui permette de mener « en même temps » des réformes « de droite et de gauche ». Le pouvoir tente de reprendre la main par le social, mais le mal est fait. Car la réalité électorale résiste aux théories politiques. Macron a été élu par des électeurs majoritairement de gauche, alors que sa politique séduit pour l’instant des citoyens majoritairement de droite. Son noyau initial a son centre de gravité à gauche et est en train de se déliter très rapidement. Car ce sont ces électeurs-là qui décrochent le plus nettement dans les baromètres de popularité. Deux avertissements lui ont été prodigués : l’un par Bayrou qui demande un rééquilibrage par du social et l’autre par Strauss-Khan qui malicieusement a profité d’un hommage à Nicole Bricq pour rappeler que les « valeurs de gauche » et les « valeurs de droite » ne sont pas les mêmes. Au passage on admire  la  grande naïveté d’une Aurore Bergé qui en parle  comme d’un « monde ancien » sans se rendre compte qu’au sein même de sa  majorité ces valeurs se contrebattent : il suffit  de réformer l’ISF avec comme objectif de favoriser l’investissement donc le profit pour voir ressurgir la chasse aux riches à travers yachts, lingots d’or, pépites et compagnie. La toise de l’égalitarisme n’est jamais bien loin.

Une stratégie risquée.

Le Président se sert habilement de ses prises à droite avec le Premier Ministre, Le Maire et Darmanin, et des « constructifs » pour tenter de continuer à déstabiliser  « Les Républicains », et le niveau de bonnes opinions à droite en sa faveur semblent lui donner raison. Ce n’est donc pas par hasard si les chantiers entamés cherchent à faire plaisir à droite. Mais rien ne dit que cette stratégie aboutira à un affaiblissement durable de la droite républicaine. En dépit des dissensions, l’élection à la présidence du parti va démontrer qu’une force d’opposition organisée persiste à droite. Elle peut s’appuyer sur le noyau dur de son électorat assez conséquent et sur les électeurs intermittents qui pourraient revenir de leur vote Front national. En revanche, la nouveauté de l’électorat macroniste du printemps 2017 fait qu’il est encore fragile. Certains ont pu être séduits, d’autres ont cherché une alternative après le quinquennat Hollande. Il serait présomptueux d’affirmer qu’il est fixé et stable. Les déçus de Macron à gauche peuvent très bien retourner à leur ancrage d’origine. Enfin, Si on veut bien se rappeler que les 7 millions de voix qui ont permis à Mélenchon d’approcher les 20% ont été obtenues en grande partie par le vote des jeunes, il y a là un pôle d’aspiration possible pour un électorat en perte de repères. Sans parler d’une recomposition du PS toujours possible.

Derrière le renforcement de l’étatisation, le socialisme rampant.

Ce sont deux constantes des transformations engagées par le nouvel exécutif : la recentralisation et l’étatisation. On le voit bien, malgré les emprunts de bric et de broc qui émaillent les réformes, à travers les  choix  qui sont opérés :  la baisse des charges salariales, qu’on disjoint des charges  patronales, est obtenue par un transfert qui se traduit par une augmentation de la CSG, ce qui les fait passer du régime des cotisations à un impôt général, le  même  type de démarche est prévu pour la réforme de l’assurance chômage que le gouvernement se promet d’étatiser, mieux, le projet de réforme des retraites suit des pistes de même nature, avec  une perte d’autonomie et une mise à l’écart des partenaires sociaux. La taxe  d’habitation suit le  même chemin avec en ligne de  mire  une dotation de l’Etat qui remplacera l’impôt levé localement, avec là encore, une perte d’autonomie pour les collectivités territoriales. Comme si l’Etat n’était pas suffisamment obèse !  Alors,  dans ce  contexte, on ne sera pas surpris par les ambigüités du budget 2018 qui se traduit au final par une augmentation des dépenses publiques. La politique de Macron n’est pas une politique libérale de droite. Elle ne cherche pas à libérer la création de richesse, elle veut simplement réorienter celle qui existe en la détournant de la rente vers l’investissement productif. C’est une politique de gauche néo-keynésienne sociale-démocrate de type scandinave. Avec l’invention d’une taxe par jour, comme il se doit. C’est mieux que notre vieille gauche marxiste, mais ça ne conduit pas le  peuple à la prospérité, avec un Etat  endetté dont  la fonction « providence » ne peut se faire qu’à crédit, en empruntant. Voilà pourquoi, Monsieur Darmanin,  en soutenant une telle  politique, ce qui est votre droit,  vous n’avez  plus votre place chez Les Républicains.

La France a besoin d’une révolution  libérale.

Tout l’art de brouiller  les cartes de Macron via Le Maire et compagnie, c’est de faire croire qu’ils la font.  En réalisant à peine 20% de ce que la droite aurait fait, ils crient « venez nous rejoindre, nous faisons ce que vous vouliez faire ! » Ce qui est un vrai mensonge. Ils n’ont pas lu le projet de Fillon, ni même de Juppé. Ce sera le thème de mon prochain article.

 

 


CROISSANCE : REPRISE OU REBOND ?

Croissance 2014 panne

 

Le gouvernement a revu ses prévisions de croissance à la hausse.

Et l’INSEE a suivi : 1.8% en 2017. Un taux de croissance qu'on n'avait pas vu depuis 2011. C'est mieux évidemment, mais ce n'est pas exceptionnel. Relativisons : la France a accumulé un tel retard de croissance depuis 5 ans sur le reste de l'Europe et sur l'Allemagne en particulier qu'il est normal que nous assistions à un rattrapage. Avec deux moteurs qui tournent bien, la consommation des ménages et surtout les investissements des entreprises, et ça c'est une bonne nouvelle.  Pourtant c’est rattrapage partiel seulement. Une fois passé l'effet de rattrapage après plusieurs années de surplace, nous allons voir si nous avons enfin la capacité à générer de la croissance, de la vraie croissance,  de la croissance supérieure à 1 ou 1.2%, bien métropolitaine et non importée par  la bonne santé de l’environnement mondial et européen. Selon les Echos, les économistes de Bercy ont jugé que la croissance potentielle de la France était de 1,25% par an. Voilà qui est trop faible, beaucoup trop faible. Et la cause, c’est une économie française encore trop bridée. Voilà pourquoi, le rebond est une aubaine, mais on ne peut  être  certain qu’il s’agit bien d’une reprise aux effets  plus permanents. Des réformes structurelles majeures seraient la solution, mais pour les  mettre en œuvre, il faudrait une véritable révolution « libérale » et on en est encore loin. C’est un thème  sur lequel  j’aurai l’occasion de revenir.

Une ombre au tableau.

63 milliards d'euros : c'est le montant du déficit commercial prévu par le gouvernement pour 2017 et 2018. Soit quinze milliards de plus qu'en 2016. Et cette ombre persistera longtemps car c'est un problème structurel en France, le moteur des échanges commerciaux avec un déficit commercial toujours aussi dramatique. Tant  que notre balance des échanges sera déficitaire, nous ne pourrons pas dire que la France est sortie d’affaire, car ce montant ampute considérablement chaque année   les efforts qui sont consentis pour produire de  la richesse supplémentaire.

Le plafond de verre de notre économie.

En économie, les gouvernants ont tout tout intérêt à prendre en compte la « croissance potentielle », qui est un peu, nous disent les économistes, la limite de la zone rouge dans le compte-tours des voitures. Au-delà de cette limite invisible, l'activité est condamnée à se retourner - ou à dégénérer en crises douloureuses sur les prix ou la dette. Il est donc des plafonds qu'il vaut mieux connaître pour éviter de se cogner la tête ou plutôt de se prendre les pieds dans le tapis.  En France, ce rythme serait d'à peine un peu plus de 1 % l'an - 1,2 % l'an d'après les derniers calculs du Trésor. Le  gouvernement actuel  en fait une démonstration, puisqu’avec un chiffre qui excède la « croissance potentielle », on voit la dette augmenter et les dépenses  publiques avec ! Comme la  France s'est traînée depuis 2012, il a une petite marge de manœuvre supplémentaire qui sera rapidement épuisée avant d’entrer dans la zone vraiment dangereuse. Il serait évidemment stupide de piloter la politique économique avec ce seul indicateur mais il serait tout aussi stupide de  l’ignorer, car il donne malgré tout un ordre de grandeur du possible. Convenons que cet ordre de grandeur n'est pas très rassurant : depuis la fin de la dernière guerre mondiale, nous avons pris collectivement l'habitude d'une croissance beaucoup plus rapide, qui donnait des facilités à la fois pour les comptes du foyer et pour ceux de l'Etat ou de la protection sociale.

Cette « croissance potentielle » n'est pas gravée dans le marbre.

La France a un formidable potentiel de croissance, si elle sait mobiliser sa population, ses territoires, ce qu’il reste de son capital. Un indicateur suffirait à le montrer : à peine 64 % de ses 15-64 ans ont un emploi ! Quand les pays nordiques, le Royaume-Uni, l'Allemagne sont tous plus  de  dix  points au-dessus. Rattraper leur niveau suffirait produire un point de croissance supplémentaire par an pendant une décennie ! Mais voilà, pour exploiter ce gisement, il faudrait améliorer le fonctionnement du marché du travail – ce qu’on tente de faire  timidement avec la loi Travail-, changer les règles sur la retraite et les habitudes des entreprises sur l'emploi des seniors et, surtout, mieux former jeunes et moins jeunes. Et là, la tâche est gigantesque : elle touche à deux monstres d’inefficacité, l’Education nationale et  la  machine de la formation professionnelle qui gaspillent chaque année des dizaines de milliards d’euros. Ce que le Medef a  stigmatisé avec un slogan vite retiré :  « Si l’école  faisait son travail, j’’aurais un  travail ! » Avec le nouveau  Ministre de l’Education et l’annonce de la réforme de la formation professionnelle, on peut espérer quelques avancées. « Eduquer  mieux, former toujours » : on voudrait y croire, tellement le déficit de compétence est flagrant. Le champ des possibles se rouvre. Encore faudrait-il que les enseignants et les professionnels de l’entreprise  arrêtent de se regarder en chiens de faïence.  On est donc loin d’être entré dans le dur ! Il faut attendre pour voir. (Si j’entrais dans le détail, il faudrait doubler la longueur du texte).

 

 


TRIVIALITES ET CRIS D’ORFRAIE

Macron prophète

 

« Casse-toi, pauvre con ! »,  « descend  si t’es un  homme ! » : Sarkozy avait fait couler beaucoup d’encre avec ses répliques triviales. «Indigne d’un Président », s’était exclamée la  « vox médiata »  (en latin approximatif). Et  voilà que son successeur en remet une couche en utilisant l’expression « ceux qui foutent le bordel ». Pas de quoi s’émouvoir, mais depuis trois jours on ne glose que là-dessus. D’accord, une majorité de Français désapprouve : « Un Président ne devrait pas  parler comme ça ! ». C’est certain, on n’imagine pas  Giscard céder à ce genre de trivialité en public, ni même Chirac. Encore que celui-ci avait glissé, en murmurant, lors d’un Conseil européen à l’adresse de Thatcher : « Elle veut quoi la ménagère, mes couilles sur un plateau ? » Mais on l’avait su bien longtemps après et par l’indiscrétion d’un conseiller. Pendant ce temps-là on ne parle pas des sujets qui fâchent.

De l’utilité de ce genre de saillie.

La phrase est prononcée impulsivement chez Sarkozy. Pas chez Macron. Elle est énoncée clairement alors que la caméra est là, et en la regardant. Ce langage « grossier » soi-disant pour mieux communiquer avec une partie des Français, marque, selon Bayrou-le-ressuscité « un surgissement du réel dans le discours politique ». Celle-là, il fallait la trouver ! Il est surtout fait à usage politique, et sciemment. Macron sait quel effet il veut produire. Et il sait qui il vise : les Insoumis et Mélenchon. Car il sait que c’est de là que viendra la réaction la plus vive et c’est justement ce qu’il recherche. Faire du leader de la France Insoumise son principal adversaire et opposant, comme si les autres n’existaient pas. Et ça marche. Tous les médias tombent dans le  panneau : « arrogance, mépris, … ». La disruption, une fois de plus, pour brouiller les pistes.  Cela n’est pas nouveau, il nous avait déjà fait le coup avec Jeanne d’Arc et De Villiers. Et tant pis pour l’apprentissage qui était l’objet du déplacement et dont on n’a pas parlé. Là encore un bon moyen de  mettre sur le dos des journalistes le fait qu’on ne parle  pas des « vrais problèmes des  vrais gens ». S’il donne par ce biais du carburant à Mélenchon, c’est pour qu’il pousse à le faire passer pour un président de « droite », qui protège les riches (raccourci saisissant et caricatural), et l'autre que ça fait mousser y va de bon coeur  !.

Emmanuel Macron, Président des riches ?

En réalité, les 3,7 millions de ménages gagnant entre 4 000 et 5 000 euros par mois après impôts (49 300 à 63 200 euros de revenus annuels), déjà frappés sous le mandat Hollande, verront leur pouvoir d’achat baisser l’année prochaine. Les perdants seront même probablement près de deux fois plus nombreux : ce sont sept millions de foyers, 20 % des ménages les plus aisés, qui devraient aussi voir leur pouvoir d’achat baisser l’année prochaine sous les effets croisés de la hausse de fiscalité verte  (plus de 3 milliards de taxes supplémentaires) et du tabac (500 millions). Car si Bercy indique que les 10 % des ménages les plus riches verront leur pouvoir d’achat augmenter de 1,2 %, c’est presque uniquement grâce à la suppression de l’ISF. Or, l’ISF n’est payé en France que par 350 000 ménages, c’est-à-dire 10 % des 10 % les plus riches : les fameux « 1 % ». Cela signifie que 90 % du « dernier décile » verra aussi son pouvoir d’achat reculer l’année prochaine. Ces 7 millions de foyers, ce sont ces classes moyennes supérieures, trop « modestes » pour bénéficier de la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et trop aisées pour profiter de la revalorisation de la prime d’activité ou de la suppression de taxe d’habitation. Sans compter ceux qui seront touchés par l’IFI, dont j’ai parlé dans ma notre précédente. Pourtant si l’on en croit les documents annexés au projet de loi de finances, tous les ménages devaient bénéficier d’une hausse du pouvoir d’achat l’année prochaine. Mais voilà pour l’instant, il n’y a pas de levier budgétaire pour aider les classes moyennes dites supérieures.

Les Français ne croient pas  aux baisses d’impôts.

Et on les comprend. Les Échos publient les résultats d'une étude du Trésor sur l'impact des baisses d'impôts. Gain de pouvoir d'achat le plus élevé, 2,9%, pour les 10% des ménages français les plus modestes, et 2,7% de gain pour les ménages entre 21 000 et 25 000 euros de revenus. Les ménages les plus aisés qui profitent de ces mesures sont uniquement ceux qui étaient assujettis à l'ISF, comme je l’ai expliqué. Interrogés sur la baisse des impôts annoncée par le gouvernement pour 2018, les Français sont une très écrasante majorité - 81 % - à ne pas croire que les impôts vont baisser. Voilà pourquoi selon les documents annexés au projet de loi de finances pour 2018, les niches fiscales vont encore augmenter l’année prochaine, à la fois en montant (+6,8 milliards d’euros, à 99,8 milliards) et en nombre (de 451 à 457). Ceux qui le peuvent s’en servent pour échapper à l’impôt  et c’est encore ce que je vais faire avant la fin de cette année. Je vais profiter de ce que ce sujet n’est clairement pas la priorité du gouvernement.

En conclusion, grâce aux diatribes de Mélenchon, Macron réussit à faire croire que sa politique « est équilibrée » (pour 45% des Français contre 40% qui la jugent trop à droite) alors que ce n’est qu’un habillage libéral d’une politique keynésienne assise sur l’impôt, où on reprend d’une main ce qu’on a donné de l’autre. L’Etat est fauché, il faut bien qu’il trouve de l’argent puisqu’il ne fait pas d’économies réelles.

 

 


LES IMPÔTS VONT BAISSER… AH OUI ?

Contribuable détroussé

 

Les impôts  vont parait-il baisser en 2018. C’est ce que nous annonce notre grand argentier.  On aimerait le croire, mais…  chaque jour apporte une nouvelle taxe. Ce  matin encore, c’était la participation qui va  être imposée davantage ; hier c’était  les  propriétaires  de logement mal isolé par les bons soins de notre chouette Hulot. Que sais-je encore !  Ah aussi, le gazole qui va augmenter progressivement pour rejoindre le prix de l’essence. C’est bizarre, on aurait pu imaginer  le  contraire ou encore, faire converger les prix.  Mais non, là-haut on ne connait que la  hausse !

Qu’est-ce que l’impôt sur le Fortune Immobilière ?

Le  grand sujet du moment, c’est la « transformation » (notez que je fais des  progrès : je n’ai pas dit réforme) de l’ISF. On supprime  l’impôt  sur le Fortune. Mais pas  complètement. A Bercy, où les plombiers avaient peur  d’être en mal de tuyauteries, ils ont inventé une nouvelle usine à gaz pour  transformer  l’ISF en IFI : impôt  sur la fortune immobilière.  Tout  le monde « assume » le  machin,  c’est une promesse  de campagne de Macron, donc on entre sur le territoire sacré.  Sauf que cette  nouvelle taxe, pourrait, à terme, coûter plus cher que l'ISF aux propriétaires fonciers. Le président de la République veut ainsi retirer les valeurs mobilières et assimilées de l'assiette du futur impôt sur la fortune immobilière (IFI). Nous savons tous qu'Emmanuel Macron et ses proches conseillers, dont Jean Pisani-Ferry, ont une vision négative de l'immobilier qu'ils assimilent un peu hâtivement à la rente. On sait aussi que la résidence principale faisait l'objet d'un abattement de 30 % de sa valeur déclarative à l'ISF. Or, il est très probable que cet avantage ne soit pas  maintenu car le rendement annoncé de l'IFI - autour de 850 millions - est bien en deçà de celui de feu l’ISF : 4 à 5 milliards. En quête de rendement de l'outil IFI et en se fondant sur la notion de plus-value latente issue d'un marché immobilier dynamique, l'Etat est tenté de jouer un mauvais tour aux propriétaires fonciers. Il a par exemple déjà été évoqué que les revenus fonciers soient intégrés dans l'assiette de l'IFI dont on ne sait pas, par ailleurs, s'il conservera le plafonnement à 75 % qui est une planche de salut pour bien des assujettis retraités. Le barème sera peut-être intangible, mais pas les tranches de déclenchement de l'IFI. De plus, on peut imaginer que certains députés LREM en mal de notoriété voudront amender le projet du gouvernement. L'IFI sera donc plus coûteux que l'ISF pour un détenteur d'actifs immobiliers. Et je n’évoque pas toutes les combinaisons  liées aux SCI.

Créer un impôt sur la fortune «immobilière» est une aberration.

C’est assimiler le secteur à l’immobilité et à la stérilité économiques. Or c’est exactement le contraire qui se passe. Comment peut-on soutenir que les actifs de nature immobilière ne sont pas créateurs de richesse ? On sait que le secteur de la construction neuve, comme celui de l'entretien et de la rénovation, sont fortement employeurs, avec de l'ordre de un million et demi de femmes et d'hommes qui y travaillent, pour l'essentiel en tant que salariés. En outre, la  création des emplois y est l'une des plus importantes : un logement produit en plus, c'est deux emplois directs et indirects en plus. D’autre part, le parc locatif public est loin de répondre à la demande puisqu'il loge 40 % des ménages locataires. On ne peut donc prétendre que l'investissement locatif s'apparente à un placement sans contrepartie fonctionnelle pour la collectivité. Sans investisseurs privés, qui ont choisi d'apporter un « service logement » à la collectivité, acceptant au passage une rentabilité bien modeste, où iraient les 60 % restants ? L'Etat aurait-il les moyens de prendre le relais de l'épargne privée ? Les investisseurs institutionnels, qui se sont désengagés de l'habitation, y reviendraient-ils ? La probabilité est quasi nulle, évidemment.

Même les résidences secondaires !

On ne peut nier qu’elles constituent des actifs « luxueux », c'est-à-dire dont les ménages pourraient se passer sans grand préjudice. Pour autant, beaucoup de propriétaires exploitent ces maisons ou ces appartements de villégiature, augmentant de façon pertinente l'offre locative saisonnière. Il s’agit donc d’une activité locative utile, profitable au tourisme et au rayonnement territorial, qui ne mérite pas non plus qu'on l'assimile sans nuance à une rente à taxer.

On voit bien que l'appréciation du président de la République sur l'immobilier n'est pas fondée. L'immobilier vaut mieux que de céder à des a priori  éculés. D'autant que la facilité idéologique qui consiste à trouver que les immeubles sont juste du capital immobilisé ne heurte pas seulement l'évidence économique et l'intelligence : elle est risquée au plus haut point à bien des égards. Par contre, la rente foncière mériterait elle, une surpondération. Aujourd'hui, en zone tendue, le terrain représente plus de la moitié du coût de production d’un bien immobilier, quand cette proportion était de 30 % il y a vingt ans et c’est un vrai problème.

Mais le  problème est ailleurs : les yachts et les lingots d’or pourraient échapper à l’impôt, vous vous rendez-compte ? Si avec tout  ça les riches reviennent, on aura de la chance ! Pourtant il serait temps de constater que notre pays a décroché en matière de rentabilité du capital, que le phénomène des exilés fiscaux n'est pas marginal et que l’empilage des impôts (taxations de l'épargne, du patrimoine, des successions) reste confiscatoire.

 

 


SUS AUX RETRAITES !

Retraites 2

 

Les retraités étaient dans la rue la  semaine dernière pour protester contre la hausse de la CSG. C’est une catégorie sociale qui subit injustement beaucoup d’agressions, qu’elles soient verbales ou financières.

Des nantis !

Parmi les qualificatifs les plus courants qui leur sont attribués, celui de « nantis » est le plus pervers. Comme souvent, on a vite fait, en France, de désigner des boucs émissaires, et ici, de dresser les jeunes contre les vieux.  Ainsi on n’hésite pas à attribuer artificiellement à cette fraction de la population, dont les membres n’ont que l’âge en commun, des avantages, des égoïsmes, des indifférences qui existent d’autant moins qu’il y a toutes sortes de retraités : des pauvres, des riches, des malades, des bien portants, des généreux, des pingres, des heureux et des malheureux. Faire détester les autres est la solution la plus facile quand on veut faire  passer une mesure inique. Les retraités coûtent cher ? Il suffit de les appauvrir encore. Alors on les  accable de jugements négatifs. Mais la campagne dont ils font l’objet, si elle est indigne, va aussi droit dans le mur, car une société qui se respecte ne jette pas à la vindicte un quart de sa population. Les seniors ne méritent pas cet amas d’injures gratuites déversé sur eux : il suffirait qu’ils fassent la grève du bénévolat pour qu’on se rendent compte de l’ineptie de ce genre de débat.

Une mesure contestable.

Peut-on exprimer l’idée que celui qui a travaillé toute une vie possède, c’est une évidence, plus de biens ou d’argent que celui qui commence sa carrière ? Alors forcément, c’est chez les Français âgés que se concentre le patrimoine national. Mais on oublie au passage que nombre de parents aisés aident en général leurs enfants par tous les moyens dont ils disposent, et la tentation est grande pour le fisc d’intervenir dans la procédure sous le prétexte qu’il faudrait mettre un terme aux privilèges dynastiques !  C’est tellement facile d’imposer de force une solidarité entre génération. Quitte à faire l’impasse  sur  la réalité.  Comme chez les actifs, les inégalités entre retraités sont considérables. La hausse de la CSG affectera moins l’ancien cadre supérieur que l’ancien ouvrier au salaire minimum, même  en appliquant des seuils. Mais ce qui rend la nouvelle ponction de la  CSG insupportable, c’est que les retraités ont déjà beaucoup donné : ils ont cotisé 120 pour que le calcul de leur pension soit établi sur une base 100, et le montant de leur retraite est gelé depuis quatre ans. Et s’ils ont des retraites aujourd’hui, ils ont travaillé pour, et souvent durement, dans un contexte qui a toujours échappé complètement à leur volonté : on est forcé de cotiser en tant qu’actif, et on paie des impôts sur la pension pour laquelle on a cotisé ! Le  gouvernement aurait vraiment  pu trouver autre chose que céder à la  facilité d’une hausse de la CSG ?

L’âge n’est pas une classe sociale.

Le président de la République n’a pas caché qu’il rejoignait le choeur des détracteurs de la vieillesse. Il trouve lui aussi que les vieux, décidément, ont une vie trop tranquille et qu’il est juste qu’eux aussi « participent à l’effort national ». Comme si ça n’était pas déjà le cas ! Il faudra bientôt qu’un retraité demande pardon à la société d’avoir l’âge qu’il a. Déjà, quand il travaillait au-delà de 55 ou de 60 ans, son entreprise le pressait de partir, et sous prétexte qu’il coûtait trop cher, de prendre sa « pré-retraite », antichambre du cimetière des actifs. On a beau jeu aujourd’hui de stigmatiser les retraités alors que beaucoup de gens ne souhaitent pas prendre leur retraite à 62 ans. Le plus absurde, c’est que tous, il n’y a pas si longtemps, syndicats, gouvernements, entreprises, se sont littéralement ligués pour licencier des personnels considérés comme âgés, les jeter au chômage avant la retraite. Et voilà que maintenant on considère les pensionnés comme une charge insupportable pour la société. Mais l’Etat n’est pas à une contradiction près. Les plus pessimistes voient poindre la tentation d’une solution totalitaire du genre : « Ils coûtent trop cher en pensions et en soins, qu’ils crèvent », une idée déjà évoquée par Jacques Attali, qui comme on le sait, vaque dans les allées du pouvoir. Il s’agit évidemment d’un excès de langage, mais il n’est peut-être pas inutile de rappeler que les jeunes finiront par vieillir, que les vieux ont été jeunes et qu’il est ridicule d’opposer un âge à un autre. L’âge n’est pas une classe sociale ! Quant à la hausse de la CSG ciblée, c’est, par définition, une mesure injuste qui ne trouve sa justification que dans la condamnation du principe de la retraite et même de l’état de personne âgée.

 

 


Matin d’octobre

  Automne

 

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François COPPÉE (1842-1908) Le Cahier rouge

 


ERIC WOERTH : « MACRON GÂCHE LES OPPORTUNITES QUE NOUS PERMET LA CROISSANCE ! »

Woerth 1

 

Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de lire l’interview dans les Echos,  je vous la  livre ci-dessous :

 

« Le président LR de la Commission des finances de l’Assemblée fustige un « budget de petite continuité », reprochant à Emmanuel Macron de ne pas « utiliser à plein » une conjoncture « extrêmement favorable ».

Les  Echos : 16 milliards d'économies, des baisses d'impôts, un déficit public inférieur à 3% de PIB... N'auriez-vous pas rêvé de porter un tel budget ?

Un déficit de l'Etat qui s'accroît dangereusement à 83 milliards d'euros, un déficit de la Sécurité sociale qui a du mal à se résorber, des dépenses publiques qui augmentent de 1,6% en valeur : il n'y a aucune raison de pavoiser. Ce n'est pas un projet de grande rupture mais de petite continuité.

Je ne conteste pas une volonté de maîtrise de la dépense ; je conteste l'idée qu'elle se traduise réellement. Il a d'ailleurs suffi d'un sursaut de croissance pour que le gouvernement abandonne ses bonnes résolutions. Un relâchement qui se traduira par une hausse de la dépense publique qu'on peut estimer à 6 milliards d'euros. La baisse du déficit public est faible, essentiellement fondée sur des éléments conjoncturels et pas structurels. Nous sommes clairement hors des clous des règles européennes. Rien n'est fait pour maîtriser la masse salariale de l'Etat avec seulement 1.600 suppressions de postes cette année alors qu'il en faudrait 24.000. Les crédits de nombreux ministères grimpent - et pas seulement ceux de la Défense. 

L E  : Le gouvernement souligne qu'il n'y a pas de rabot, mais des choix forts d'économies, sur les contrats aidés ou les aides au logement... 

Je ne suis pas contre le fait de revoir les aides au logement et de réduire la voilure des contrats aidés, mais c'est un peu court ! Pourquoi ne pas réadapter davantage de politiques ? Où est la réforme de l'Etat ? Malgré la grandiloquence dans les propos, l'histoire de France et du monde n'a pas commencé avec le nouveau président de la République. Emmanuel Macron hérite d'une conjoncture extrêmement favorable mais au lieu de l'utiliser à plein il fait le contraire, tout comme Jospin en son temps. Il souhaite réaliser 16 milliards d'économies en tendance au lieu des 20 milliards prévus, sans dire clairement où. Le compte n'y est pas et c'est gâcher les opportunités que nous permet la croissance. 

L  E : Le budget prévoit une flat tax à 30% sur les revenus du capital et une réforme de l'ISF. Est-ce un changement profond ? 

Non, on revient en fait à la situation d'avant 2012. Ce n'est pas une rupture mais un retour en arrière. La flat tax, nous l'avions proposée pendant la campagne présidentielle, nous y sommes évidemment favorables. Mais c'est une erreur de ne pas préserver le régime de l'assurance-vie. Et il est regrettable de ne pas faire bénéficier les revenus fonciers de la flat tax.

Le signal envoyé sur l'immobilier est doublement désastreux, avec la réforme de l'ISF qui est proposée. L'immobilier, ce n'est pas une rente mais de l'investissement. Pourquoi montrer du doigt ce secteur économique, alors qu'on a besoin de logements. Au vu de toutes les mesures anti-immobilier prises par ce gouvernement, le choc d'offre n'est pas près de se produire ! Ayons le courage de supprimer purement et simplement l'ISF. 

L E : Les Républicains défendent aussi la diminution de l'impôt sur les sociétés... 

Tous les grands pays le font. Là encore, il n'y a rien de révolutionnaire : Emmanuel Macron est du reste dans la continuité de la trajectoire votée sous François Hollande. 

L E :  Pourquoi critiquer la hausse de la CSG, qui va permettre de financer une augmentation du pouvoir d'achat des actifs ? 

C'est un projet agressif et inutile. Pourquoi opposer les Français entre eux, en allant taxer les retraités, les épargnants, les propriétaires fonciers ? Ce n'est pas juste de vouloir réduire le niveau de vie des retraités. L'augmentation du pouvoir d'achat des salariés doit se faire par l'amélioration de la compétitivité, la création d'emplois et de richesses, et non par des transferts sociaux ou des transferts d'une catégorie de Français sur l'autre.

En outre, avec le décalage des baisses de cotisations, plus de 4 milliards d'euros sont en réalité pris aux Français en 2018. Ce n'est pas le choc fiscal de François Hollande mais c'est quand même un choc fiscal qui concernera beaucoup de ménages modestes, surtout si on ajoute les hausses de carburants, du tabac, ou encore la diminution des APL. 

L E :  80% des Français vont néanmoins bénéficier d'une exonération de taxe d'habitation... 

Cela revient à dire que le service public local ne coûte rien. C'est un message dangereux. Alors que l'impôt sur le revenu est déjà très concentré, il va rester un îlot de contribuables qui paieront de plus en plus cher pour la taxe d'habitation. Le gouvernement fait une réforme de la fiscalité locale sans dire vers où il veut aller, sans concertation avec les élus. 

L  E : Le Cice va être transformé en allégements directs de charges. Cela fait partie de vos propositions... 

Pas dans de telles conditions ! La vérité, c'est que le gouvernement va augmenter le coût du travail de 3,3 milliards d'euros alors que nous prônons une forte baisse. Le Cice est transformé en allégements de charges mais son taux est réduit, et l'exécutif ne compense pas le surcroît d'impôt sur les sociétés, payé par les entreprises. La hausse du coût du travail va être particulièrement élevée pour les salaires moyens, ce qui va pénaliser l'industrie. Les entreprises sont les parents pauvres de ce budget. 

L E : La gauche reproche à Emmanuel Macron de mener une politique économique de droite. Vous, comment la qualifiez-vous ? 

Tout président élu en 2017 était condamné à réformer parce qu'aujourd'hui, les sujets sont mûrs. S'il avait été élu, François Fillon aurait réformé plus fort et plus clair. Mais là, on reste dans un entre-deux, dans le « en même temps ».  La réforme du Code du travail contient des mesures utiles et nécessaires, c'est pourquoi je voterai ce texte, même si je regrette qu'il n'ait pas abordé le sujet clef du temps de travail. Cette réforme n'a de valeur que si elle est accompagnée d'une politique ambitieuse en faveur de la compétitivité des entreprises. Et sur ce sujet-là, il n'y a rien dans le projet de loi de finances. 

L E :  Que répondez-vous à Bruno Le Maire, qui appelle les responsables de la droite à être « constructifs » ? 

Les derniers convertis sont toujours excessifs. Certains étaient LR hier, En Marche aujourd'hui. Et demain ? La météo économique et politique est changeante. Mais pour bien construire, il faut construire droit ! 

L  E : L'exécutif gère-t-il bien le dossier Alstom ? 

Je ne comprends pas la différence de traitement, ahurissante, avec STX. D'un côté, on fait un ramdam national pour dire qu'il faut créer un Airbus naval avec STX et de l'autre, on laisse filer Alstom chez les Allemands. Pourquoi tout céder à Siemens ? Il n'y a aucune raison pour que les TGV deviennent allemands. Pourquoi balayer l'option d'achat des titres de Bouygues par l'Etat ? »

 


LES NOUVEAUX TEMPS MODERNES.

Contribuable détroussé

 

Tout l’art de Macron c’est de faire faire par des gens de droite, une politique de gauche. Comme enfumage machiavélique on ne fait pas mieux, et « en même temps »  Le Maire et Darmanin en redemande ! Un seul exemple : augmenter un impôt (la CSG) pour le redistribuer en pouvoir d’achat est typiquement une relance keynésienne de gauche.  En plus c’est une mauvaise relance de la croissance, puisque, « en même temps », elle contribue à creuser notre déficit commercial : on sait que sur 100€ de pourvoir d’achat supplémentaire, 70€  vont à des produits importés hors d’Europe. Ce n’est pas pour rien que les  finances ont été confiées à des gens issus de  la droite : un  piège à double détente, qui les conduit à promouvoir une politique qui n’est pas  la leur et qui, si elle ne donne pas les résultats, retombera sur la droite toute entière.

Un bonneteau à 50 milliards.

Dans le même genre on a un autre tour de magie macronienne : on emprunte pour faire des économies ! Ainsi Edouard Philippe a dévoilé le grand plan d'investissement promis par le  président de la République et élaboré par Jean Pisani-Ferry. Un plan quinquennal dans la plus pure tradition de « l’économie administrée ». 57 milliards d'euros seront déployés sur cinq ans, avec pour priorités la transition écologique, la formation, ou encore la transformation numérique de l'Etat. On investit dans du fonctionnement comme les 15 milliards d'euros pour la formation professionnelle ! Mais alors que le gouvernement a prévu 16 milliards d'euros d'économies dans le budget 2018, où l'Etat va-t-il trouver cet argent ? Là, le tour de passe-passe budgétaire est habile car ce plan d'investissement ne doit peser que modérément sur les finances publiques. 10 milliards proviendraient de la dernière tranche du programme d'investissement d'avenir, des crédits seraient redéployés à hauteur de 12 milliards d'euros et 24 milliards d'euros seraient des nouvelles dotations budgétaires et enfin, 10 milliards d'euros seraient empruntés auprès de la Caisse des dépôts et consignations.

Un budget « et en même temps » 

Donc un plan d'investissement de 57 milliards d'euros sur le quinquennat d'un côté, un déficit budgétaire en augmentation qui dépassera encore 80 milliards d'euros l'année prochaine, de l’autre. Est-il bien sérieux d'engager de telles dépenses publiques quand la France, déjà championne des pays riches en la matière, est à la merci d'une remontée des taux d'intérêt sur les marchés ? Les deux chiffres s'entrechoquent et interpellent non ?  La dette publique atteint encore 96,8% de la richesse nationale et « en même temps » l’an prochain, l’Etat devra encore emprunter 195 milliards d’euros sur les marchés, un record depuis plus de 10 ans. Ne comptez pas sur Macron pour nous désendetter, ses  copains banquiers n’ont pas financé sa campagne pour rien. Alors le  budget présenté  pour 2018 est dans le droit fil de ce balancement que le commun des mortels aura du mal à comprendre. Côté dépenses publiques, 15 milliards d’euros d’économies sont programmées et « en même temps », les budgets de la plupart des ministères vont augmenter à court terme, parfois fortement. La création d’une taxe unique de 30% sur les revenus du capital et la réforme de l’ISF d’un côté et « en même temps », de nombreux Français vont être exonérés de la taxe d’habitation, les salariés profiteront progressivement de baisses de cotisations, les minimas sociaux vont être revalorisés. On baisse les  impôts de 7 milliards et « en même temps » on augmente la CSG qui rapporte 22,4 milliards.  On favorise les investissements d’un côté avec la « flat tax à 30% » et « en même temps » toutes les mesures décidées sur l’immobilier sont propres à faire fuir les investisseurs, dans un pays où déjà on ne construit pas assez. Quand on sait de quel poids le secteur du bâtiment pèse sur l’emploi… Avec  ça, cerise sur le gâteau, le déficit public doit être ramené à 2,6%, grâce à une conjoncture favorable. Mais c’est  un trompe l’œil, il n’y a pas beaucoup d’effort : merci la croissance ! Eric Woerth a raison quand il dit que le gouvernement gâche cette opportunité.  Comme sous Jospin, on cède  à la tentation d’augmenter les dépenses, au lieu de rester sérieux, car les mesures de redressement restent conjoncturelles alors qu’il aurait fallu s’attaquer aux structurelles. Pour l’examen complet  du budget, je vous recommande l’excellente interview d’Eric Woerth aux Echos.

Les nouveaux pédagogistes.

On a  salué avec soulagement le départ de  Michel Lussaut, Directeur des  programmes de l’Education nationale, mis en place par l’inénarrable Vallaud-Belkacem. Il  était   le chef de file des pédagogistes à l’origine du jargon « educnat ». Ce que fait Blanquer n’est ni de droite, ni de gauche : c’est le retour à la raison. Il  est réactionnaire au plein sens du terme, ça c’est vrai, car il fallait bien « réagir » au désastre. Mais on en n’a pas fini avec la novlangue. Les Macroniens ont  remplacé  les  pédagos. Voilà  pourquoi si vous lisez le budget 2018 avec des critères objectifs dits de « droite » ou de « gauche » vous avez tout faux. A entendre Aurore Berger, nouvelle adepte, « la droite et la gauche c’est dépassé ». Alors quand on les pousse dans les retranchements pour souligner les contradictions, on obtient toujours les « mêmes éléments de langage » : « on applique le programme », « on assume »,  « ça c’est le monde ancien », « le président tient ses promesses »…  Chez ces  gens-là,  monsieur, on ne réforme pas, on "transforme" ! Nuance  ! Donc la lecture selon le monde ancien ne permet pas de comprendre. En fait c’est une nouvelle langue de bois réservée aux « sachants ». Le problème c’est que l’initiation va être longue et périlleuse si on veut faire de  chaque citoyen un « macronien converti ».

 

 

 


MACRON CONFOND VITESSE ET PRECIPITATION

Macron Europe

 

Narcisse a encore frappé !

A force de vouloir se mettre en avant, il va finir  par se prendre les pieds dans le tapis. Emmanuel Macron veut plus d'Europe, plus rapidement. Mais si les idées sont bonnes il fait une erreur de timing. En intervenant maintenant il veut peser dans les négociations pour la future coalition allemande. Le résultat c'est qu'il embarrasse Angela Merkel. Pourtant, rien ne pressait, compte tenu des résultats des  élections allemandes.

Pas de vraie zone euro sans convergence fiscale.

Depuis le temps, c’est devenu une évidence. On ne pourra pas continuer à avoir au sein de l'Europe des pays comme le Luxembourg ou l'Irlande qui font du dumping fiscal. La convergence est une nécessité absolue. De même que l'idée d'avoir un vrai budget européen qui permettra de faire des investissements ciblés ou encore d'avoir enfin un vrai ministre de l'économie et des finances. Toutes ces idées sont bonnes et pas vraiment nouvelles.  Et toutes ces idées sont des idées que défend aussi Angela Merkel.

L’Allemagne n’est pas en situation d’acquiescer.

En effet, Angela Merkel a réagi très froidement. Il n’y a  pas besoin d’être grand stratège en politique pour comprendre que le président français vient de faire une erreur de timing. Même si c’est volontaire pour peser de l’extérieur sur la constitution de la future coalition allemande, c’est maladroit car il ne rend pas service à sa partenaire allemande. Peut-être ne sait-il  pas qu’Angela Merkel n'agit jamais dans la précipitation. On lui a même souvent reproché d'être trop lente. En fait elle prend toujours son temps. C'est un diesel et c'est pourquoi d'ailleurs elle a défendu le diesel au salon de Francfort. Elle a toujours agi ainsi et toujours, en 12 ans, obtenu ce qu'elle voulait. Elle va d'abord organiser sa coalition, puis la conforter et la consolider et ensuite seulement, elle fera passer auprès de ses alliés, et même peut-être auprès des libéraux allemands, un projet d'Europe plus resserrée en faisant des concessions sur d'autres sujets sensibles pour ses alliés dans la coalition. C'est la méthode allemande. Lente mais efficace. L'Europe sortira gagnante de ces élections allemandes mais au rythme allemand.  Il faudra donc patienter, parce qu’on est parti pour un marathon de négociations à Berlin qui pourrait durer jusqu’à Noël.

D’ici là qui se souviendra de l’esbrouf des propositions françaises ?

 

 


Logo Les républicains

FEDERATION DE MAINE-ET-LOIRE

             

                  Jean-Charles TAUGOURDEAU                                   Laurent PRETROT

                      Député de Maine-et-Loire                                    Secrétaire départemental

 

Vous invitent à participer au

forum « PLACE DES REPUBLICAINS »

 

« LES REPUBLICAINS

NOUS AVONS TANT EN COMMUN »

Samedi 30 septembre à 14h30

Fédération de Maine-et-Loire, 72 rue Rabelais – Angers

 

Forum interactif animé par

Daniel HOULLE,

Ancien élu, ancien secrétaire départemental,

suivez-nous aussi en direct sur notre page facebook

« Républicains Maine-et-Loire »

Merci de nous informer de votre participation :

. par mel  à : [email protected]

. par tel. au : 02 41 36 09 44

 

 


FAUT-IL AVOIR PEUR DE MELENCHON ET CONSORTS ?

Martinez   Mélenchon bastille 2

Le populisme en déclin.

Après le pic  de  la  présidentielle, les extrêmes populistes perdent du terrain.

Le Front national  est en panne, en pleine crise d’identité (un comble), et les soubresauts de l’échec à la présidentielle n’ont pas fini d’avoir des répliques. Le départ de Philippot le divise  profondément et la présidente est dévaluée durablement. Reste à savoir  où iront les  électeurs en déshérence : vers l’extrême gauche pour certains, vers la droite républicaine pour les autres si elle sait s’y prendre.

Mélenchon est devenu l’épouvantail principal mais il a beau battre les estrades, à coups de formules approximatives faites pour frapper les esprits,  la mayonnaise ne prend pas. La France insoumise se réduit comme peau de chagrin et le leader maximo prend la tournure d’un leader minimo. Il a eu beau grossir outrageusement les chiffres à la manière bolchévique, le déferlement du pays en colère n’a pas eu lieu samedi dernier. Pourtant toutes les grandes gueules que compte l’ultra gauche s’étaient mobilisées dans les rues de Paris contre le « coup d’état social ». Avec 30 000 personnes –la police n’est pas loin de la vérité- place de la République, le rêve de masser un million de manifestants sur les Champs-Elysées semble bien inaccessible.

Les syndicalistes contestataires ne font pas recette non plus.

Après les manifestations plutôt  décevantes de la CGT le 12 septembre dernier (223 000 manifestants en France entière selon la police), le syndicat, renforcé de quelques dissidents FO, a recouru à la bonne vieille méthode du blocage des dépôts de carburant, avec effet garanti puisque les automobilistes, anticipant la pénurie d‘essence, se sont précipités à la pompe et ont créé eux-mêmes la pénurie. Mais là encore, entre la grosse mobilisation annoncée et la réalité, il y a une marge qui a de quoi conforter le gouvernement dans sa détermination à ne rien céder. La manifestation des routiers, entamée hier et qui se poursuit aujourd’hui, pour protester contre la réforme de la loi travail qui ne le concerne pas  vraiment, ressemble à tout sauf à une paralysie du pays. Le blocage des raffineries n’a pas tenu,  et les stations-services sont ravitaillées presque normalement. Même si l'on ne peut encore présager de la suite, ce nouveau round social ressemble aux précédents, plus proche de la tempête dans un verre d'eau que du grand soir. Il faut  dire que le front syndical est sérieusement désuni et que ça n’aide pas à la mobilisation.

Dans leur majorité, les Français ont du mal à croire les rodomontades des Insoumis, tout comme ils ne supportent plus d’être pris en otages par une ultra-minorité de syndicalistes. La loi travail va pouvoir s’appliquer et c’est bien pour notre économie, même s’il ne faut pas en attendre des miracles.

 

 


LA BELLE VICTOIRE DES REPUBLICAINS

Gérard Larcher

 

On ne va pas bouder son plaisir.

C’est une belle victoire que Les Républicains viennent de remporter avec les élections sénatoriales. Elle était inscrite dans celle des municipales de 2014 et mécaniquement produire le renforcement du groupe qu’on a constaté hier. Mais en politique, rien n’est jamais certain et les bouleversements des précédents scrutins  de cette année auraient  pu produire des  mouvements divers et variés au sein des grands électeurs, car nombreux sont ceux qui n’ont aucune carte politique dans la poche. Il n’en a rien été : les partis traditionnels ont bien résisté à gauche puisque le  PC sauve son groupe et le PS, bien qu’en baisse, fait mieux que ce qu’on  pouvait attendre après l’effondrement de la candidature Hamon. Ce sont la droite et le centre qui profitent le  plus de cette  élection, en bonne logique.

Des raisons politiques.

Il  n’y a pas que l’effet mécanique qui a joué. Si LREM rate la marche au Sénat et est loin d’atteindre l’objectif qu’elle s’était fixé, c’est parce que les grands électeurs ont largement rejeté les projets  présidentiels concernant les collectivités territoriales, en matière fiscale et d’économies budgétaires notamment, et la méthode pratiquée qui ne respecte pas les élus.Ce n’est pas le « dernier sursaut d’un monde ancien » comme l’a stupidement commenté sa porte-parole, c’est la volonté des représentants de la France profonde de garder avec le Sénat un contre-pouvoir d’équilibre, rôle qui a toujours été le sien, face aux tentatives caporalisatrices de l’Elysée. Ce revers devrait faire réfléchir les « constructifs » : déjà qu’ils sont inutiles … Dépasser les clivages au Sénat n’a guère d’intérêt quand on connait le mode de fonctionnement des sénateurs qui ont une grande habitude de la recherche de l’approfondissement et des consensus. Le rôle  de la haute assemblée en sort renforcé et elle sera d’une grande utilité pour modérer la volonté de réforme constitutionnelle de l’exécutif qui visait à affaiblir le parlement et pour apporter sa bonne connaissance des collectivités au moment où il faudra établir la répartition des compétences et le mode de désignation des élus des communes nouvelles. Mais plus que jamais Les Républicains, ces empêcheurs de tourner en rond, vont être la cible des « progressistes » macronistes pour tenter de déstabiliser ou empêcher l’émergence d’une opposition de droite clairement identifiable et les centristes auront droit eux aussi à la danse du ventre pour les attirer. On va donc voir s’activer tous les « va-à-la-soupe », comme les nomme Luc Ferry, avec l’espoir secret, tel un Béchu ou une Keller, de décrocher un maroquin à la faveur d’un remaniement. Car la défaite de LREM au Sénat ne leur a visiblement rien appris.

Dans le Maine-et-Loire, LR garde ses deux sièges.

Sénatoriales 3 bisMalgré le contexte rendu compliqué par les manœuvres erratiques du maire d’Angers, qui a imposé son candidat à la tête d’une liste LREM, la liste conduite par sa collègue sortante, Catherine Deroche, confirme là aussi, la tendance nationale. La droite et le centre restent majoritaires dans le département, puisque les Républicains  gardent leurs deux sénateurs et que la liste conduite  par Isabelle Leroy de l’UDI ne manque l’élection que d’une vingtaine de voix, la faute probablement à la liste divers droite «dissidente » d’Adrien Denis. Le maire d’Angers s’en tire avec une demi-victoire, puisque son adjoint réussit à se faire élire avec un score correct. Il faut dire qu’il n’a pas lésiné pour convaincre les  grands électeurs d’Angers Loire Métropole de « ne pas se tromper ». Il se targue d’avoir fait élire un LR de plus, certes avec le label « constructif », ce qui est d’un cynisme consommé par rapport aux marcheurs authentiques, macroniens de la première heure.

La victoire de Catherine Deroche n’est pas un scoop, tant elle était attendue. Son travail de terrain pendant six ans auprès  de tous les élus du département et son activité au Sénat où la qualité de son travail est largement reconnue, la rendait quasiment imbattable. Le choix de son numéro deux a été le bon. Stéphane Piednoir, jeune maire d’une commune de l’agglomération d’Angers, s’est déjà fait repérer pour ses qualités de gestionnaire habile, d’élu ouvert et modéré, compétent dans les domaines qu’il a en charge. Un atout sans nul doute pour une liste par ailleurs solide. Il  participera à renouveler l’image d’une assemblée souvent considérée comme un refuge pour vieillards, ce qui est évidemment particulièrement faux. Garder ses deux sénateurs est d’une grande importance pour la fédération de Maine-et-Loire des Républicains : l’avenir se présente désormais plus sereinement.

 


LE GRAND MALENTENDU

Macron prophète

 

Christophe Béchu vient de se fendre d’une longue lettre aux grands électeurs du département de Maine-et-Loire pour tenter de justifier son choix de soutenir une liste de la majorité présidentielle à la tête de laquelle il a mis son principal féal, Emmanuel Capus, à défaut de se représenter lui-même. La démonstration est rigoureuse et intellectuellement du niveau qu’on pouvait attendre de lui. Elle repose  sur deux arguments principaux : il faut empêcher l’échec du Premier Ministre et du Président de la République en soutenant l’action réformatrice qu’ils mènent, pour éviter de se retrouver avec une confrontation FN-Insoumis d’une part, il faut soutenir la recomposition politique qui nous conduit à « transcender » les clivages politiques, d’autre part.  Son raisonnement est aussi bâti sur un procès d’intention qui consiste à diaboliser Laurent Wauquiez avant même que l’élection à la tête des républicains ait eu lieu. Je prends à dessein cet exemple car il est assez représentatif de la scène politique nationale et emblématique du jeu d’Emmanuel Macron et des « constructifs ».

Soutenir quelle politique ?

Selon Christophe Béchu, nous n’aurions d’autre choix que de soutenir la politique de l’exécutif. Mais pour faire quoi ? On ne le voit pas clairement : mon décryptage me conduit à voir dans l’action menée, des gages verbaux en direction de la droite mais des décisions largement inspirées  par le « think tank » gaucho bobo Terra Nova  dans les faits. Qui, à droite, pourrait se retrouver dans la politique fiscale, la transformation de l’ISF en IFI (impôt sur la fortune immobilière), sans parler des projets sociétaux ou de la mollesse face au communautarisme. On peut avoir voté Macron sans pour autant avoir cautionné son programme. Et c’est là tout le malentendu.  Personne ne conteste la légalité de son élection, mais sa légitimité est faible car elle ne repose  en fait que sur les 24% d’électeurs du premier tour. Ceux qui ont voté pour lui par défaut n’ont pas perdu pour autant leur droit à la contestation de son action. Et c’est ce qui se passe. Quant aux gens de droite au gouvernement, à commencer par Edouard  Philippe, ils sont des otages : ils sont le miroir aux alouettes pour faire avaliser le « droite et gauche ». C’est une arnaque,  car au passage, ils ont abandonné leurs propres idées pour se mettre au service de celles du Président. Le meilleur exemple est celui donné par Bruno Le Maire qui défendait la baisse de la CSG dans son programme et qui met en oeuvre aujourd’hui exactement l’inverse ! De la même façon mettre un candidat de droite à la tête d’une liste de gauche pour les sénatoriales  constitue une belle arnaque, que les « marcheurs » authentiques ont bien vu. 

La recomposition est un fantasme.

Le  second argument du maire d’Angers ne vaut pas mieux : la présidentielle a donné une large  majorité à « La République En Marche », broyant du même coup par la logique électorale, les autres partis. Mais cela ne constitue en rien une « recomposition » durable. Chaque jour,  le caractère hétéroclite de la majorité présidentielle apparaît  un peu plus et la domination de la gauche à l’intérieur n’est pas un mirage. Macron n’a pas fait exploser le PS : il était déjà en miette avec les frondeurs avant l’élection présidentielle, il a simplement préempté largement les socialistes modérés, et il n’a pas réussi à dynamiter complètement la droite républicaine malgré le ralliement de quelques transfuges au gouvernement. Oui, la  recomposition est un fantasme. Elle n’existe  pas dans la tête des Français. Ceux-ci ont pu être un moment lassés des guéguerres intestines des uns et des autres et certains être tentés par le « dégagisme ». Mais on voit bien aujourd’hui que si tel était le cas, l’exécutif jouirait d’une cote d’opinion bien plus favorable que celle qu’on observe. La réalité est que la situation du gouvernement et de ses soutiens est celle d’un centrisme intenable, fut-il un habillage.

Il faut affaiblir la droite.

Dans ce contexte, tout le jeu du Président consiste à affaiblir la droite pour n’avoir plus en face de lui que Mélenchon. Ne parlons plus du FN, il vient d’entrer dans une période de turbulences comme seule l’extrême-droite en a  la recette, et sa présidente, par le spectacle qu’elle a donné lors du débat, s’est décrédibilisée à jamais pour occuper la magistrature suprême. N’avoir que les « Insoumis » comme adversaire, voilà la facilité. Mais, le problème, c’est que la « droite » n’a pas dit son dernier mot. Alors, il faut l’affaiblir en l’empêchant de fédérer en son sein les sensibilités de la droite et du centre, et c’est à cette mission que les « constructifs », faute de  mieux, sont en train de s’activer, avec deux objectifs qu’on perçoit dans la lettre de Christophe Béchu : caricaturer  d’avance l’opposition des Républicains en la qualifiant de « frontale » et présenter Laurent Wauquiez comme un extrémiste borné, tenter ensuite et en conséquence de faire grossir leur effectif maigrelet en ralliant à eux des modérés qui ont jusque-là refusé de quitter leur parti. 

Une vraie opposition est nécessaire.

Si on veut que le quinquennat d’Emmanuel Macron n’échoue pas totalement, il faut une opposition républicaine à droite pour l’obliger à corriger son programme. Une opposition qui soutient et propose ses amendements, chaque fois que ça va dans le bon sens, comme la loi « travail ». Si on veut me faire dire que le Ministre de l’Education fait du bon boulot : pas de problème. Mais je n’en dirai pas autant de l’action d’autres ministres. Il faut donc une opposition qui combatte ce qui lui paraît inadéquat comme l’augmentation de la CSG sur le seul dos des retraités ou la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des assujettis, une opposition qui reste vigilante et entende peser pour que la lutte contre l’islamisme soit effective sur notre territoire, enfin une opposition qui ait son mot à dire pour que l’exécutif n’ait pas les mains libres quand il s’agira de toucher à nos institutions. Une opposition claire, qui coopère chaque fois que l’action parait utile à notre pays et qui propose d’autres choix quand ce n’est pas le cas. Une opposition qui soit en capacité   d’être une alternance : c’est ça qui nous évitera les  extrêmes. Les  « constructifs » qui tentent aujourd’hui par une tribune dans la presse d’obtenir sur la loi « travail » ce que la majorité LR au Sénat n’a pas réussi à faire passer, seraient bien mieux à l’intérieur des Républicains où ils ont toute leur place. C’est ça, pour moi, être à la hauteur des événements ! Christophe Béchu sait bien tout cela, alors quel dessein qui nous échappe poursuit-il pour prendre  le risque de piétiner ainsi tous ceux qui se sont battus pour lui, et qui ont sué sang et eau pour qu’il soit élu à toutes les étapes de son parcours ?

Dimanche 24, les grands électeurs du Maine-et-Loire ne seront pas en peine de choix, avec neuf listes. Chacun pourra choisir selon sa sensibilité, mais il n’y a qu’une liste qui représente la droite et le centre et qui allie ouverture d’esprit et expérience, c’est celle emmenée par Catherine Deroche et  Stéphane Piednoir !

 


AUGMENTER LA CSG EST LA PIRE SOLUTION !

Contribuable détroussé

 

Faussement juste et inéquitable sûrement !

Le gouvernement s’entête à vouloir augmenter la CSG de 1,7 point.  On ne dira jamais assez combien cette disposition est inéquitable dans la mesure où les compensations, avec la baisse des cotisations salariales, mettront les retraités à l’écart ainsi  que les fonctionnaires.  Si on ajoute que l’augmentation s’appliquera dès 1 200 € de pension, c’est un véritable racket sur une catégorie de la  population qui se trouve ainsi stigmatisée. En plus, établir un seuil, c’est introduire cette tare de tous les dispositifs français : l’impôt ne s’applique pas à tous, défaut auquel la CSG avait jusque-là échappé. Et cela, d’autant plus que le projet d’exemption de Taxe d’habitation pour 80% des français ne profitera pas non plus aux foyers à revenus moyens et aisés.  Une double punition ! J’ajouterai que le découplage en deux temps de ce dernier dispositif aggrave encore la punition puisque le gouvernement se fait ainsi de  la « trésorerie » à bon compte sur le dos des mêmes, et tout particulièrement des retraités. L’effet récessif sur la croissance sera alors inévitable et ne sera pas compensé pas les améliorations hypothétiques sur la feuille de paie des salariés, d’autant plus que les allégements de charge ne toucheront pas la part patronale des cotisations.

Une réforme fiscale en profondeur d’abord.

Les dégrèvements d’impôts successifs accordés aux petits revenus s’ajoutent aux autres mécanismes redistributifs dont ils bénéficient déjà. On a un système d’impôts sur le revenu qui marche sur la pointe, en pyramide inversée : 10% des contributeurs assurent 70% de la recette. C’est une situation qui devient intenable et qui déresponsabilisent ceux qui ne contribuent plus à rien, puisqu’en général ils ne paient pas non plus la taxe audiovisuelle ni la taxe d’habitation. Il y a rupture de l’égalité devant l’impôt. Le dégrèvement de taxe d’habitation accordé  à 80% des assujettis, qui sont déjà plus de 40% à en bénéficier, va concentrer cet impôt sur les 20% restants, compte-tenu du fait que la compensation prévue par l’Etat (dont les contours restent imprécis) sera forcément décalée dans le temps. Les collectivités locales qui sont déjà à l’os et à qui on va supprimer 300 millions dès cette année, devront bien trouver la recette pour joindre les deux bouts. Le sentiment d’injustice fiscale s’accroit entre ceux qui paient, qui sont de moins en moins nombreux et ceux qui touchent toujours plus nombreux. Avant de songer à supprimer la taxe d’habitation –pourquoi pas totalement— il faudrait engager une réforme fiscale en profondeur, avec révision des bases cadastrales pour les impôts locaux, qui remettent tout le monde à égalité devant l’impôt à proportion des facultés contributives de chacun.

C’est la TVA à 20% le bon levier.

Cette situation ubuesque alimentée par un égalitarisme de mauvais aloi, pour y mettre fin,  il n’y a qu’une solution : avoir recours à l’augmentation de la TVA. Je ne comprends pas que la droite ne s’empare pas de cette solution qui n’a que des avantages. Evidemment, il faut en faire la pédagogie, car beaucoup d’idées fausses à son sujet sont entretenues notamment par la gauche.  Avec 145 milliards d'euros estimés pour 2016, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) représente la moitié des recettes fiscales : il s'agit de la principale recette de l'État. 1 point rapporte environ 7 milliards d’euros, davantage si la croissance est au rendez-vous.

Pas une augmentation, mais un transfert. En augmentant le taux à 20% de 2,5 points, on récupèrerait une recette supplémentaire de plus de 18 milliards d’euros qui permettrait de baisser d’autant les charges sociales payées par les entreprises et en premier lieu transférer sur l’Etat celles qui concerne la branche familles. Evidemment, la contrepartie serait double : une amélioration des marges et une hausse des salaires. Ce serait donc, non une augmentation d’impôts, mais un transfert. C’est un dispositif qui accroit la compétitivité de nos entreprises en permettant de baisser le coût du travail. C’est pourquoi on l’a souvent appelé : TVA anti-délocalisation.

Augmentation de la TVA = hausse des prix.  C’est faux ! Il est faux d’établir un lien direct  entre l’augmentation des prix et la hausse de la TVA, surtout si elle n’est que de deux points. La répercussion sera faible du fait que 70% de la recette touche des produits importés (d’Asie principalement) dont le prix est soumis à une concurrence  forte, ce qui fera que les 2,5% seront probablement absorbés dans la  marge qu’ils dégagent. Ainsi tombe l’argument de la gauche qui en fait un impôt anti classes populaires. J’ajouterai que cet argument est mal fondé.  Même  si l’augmentation entrainait une petite hausse des prix, le caractère injuste parce que cette hausse frapperait autant les faibles revenus que les gros, est effacé par le fait que dans notre  pays, les faibles revenus bénéficient déjà de nombreux dispositifs de redistribution qui compensent. Et cela en sachant que les produits de première nécessité ne sont pas concernés pas plus que tout ce qui est touché par le taux intermédiaire, largement en rapport avec l’activité des artisans.

Peu d’impact négatif sur la croissance. C’est ce que disent tous les économistes : la hausse de  la TVA, conçue comme un transfert de charges des cotisations vers l’impôt indirect aura peu d’impact sur la croissance et n’aura pas d’impact négatif non plus sur la consommation. Avec l’avantage de faire  participer des  produits étrangers au financement de notre protection sociale. Mieux, c’est même l’augmentation d’impôts qui n’impacte pas les exportations ! En améliorant la compétitivité elle  peut même faciliter la croissance. On n’y trouvera donc que des avantages. 

Qui aura le courage de monter au front ? Du volontarisme et de la volonté que diable ! En attendant, voilà de quoi méditer pour les grands électeurs avant de voter le 24 septembre.

 


LES SUPPLETIFS SANS SOLDE DE MACRON

Gaulois2

 

Des « constructifs » marginaux.

Ils se rallient sans se rallier, mais veulent que le président « réussisse »  son quinquennat pour éviter  les extrêmes la prochaine fois. C’est leur antienne et leur « excuse ».  Un discours qui ne convainc qu’eux-mêmes pour justifier leurs petites ambitions.  Mais voilà, Jupiter n’a pas la reconnaissance généreuse. Pour l’instant ils sont coincés entre une majorité qui ne veut pas d’eux et une opposition de droite qui les regarde en chien de faïence, les considérant comme des traîtres. Jusqu’à maintenant ils ont été plutôt inutiles. Le plus surprenant dans cette affaire aura été la nomination, dans le Maine-et-Loire, d’Emmanuel Capus à la tête d’une liste « En Marche » après avoir été investi n°2 de la liste LR, concoctée dans la plus pure tradition des arrangements entre copains, à savoir le Sénateur-maire d’Angers et le Premier Ministre, sans consultation des instances partisanes habilitées.  Il a suffi de voir la réaction des comités locaux du parti macronien qui a constitué une liste dissidente pour mesurer tout ce que la  manip’ à de méprisable. Au-delà du caractère choquant de  la manière de procéder, il faut maintenant que Christophe Béchu nous explique sa conversion démocrate-socialiste puisque son adjoint va soutenir la politique mise en œuvre par l’exécutif. J’y reviens plus loin.  Mais au demeurant, il fait avec ses amis un pari qui est  loin d’être gagné.

"Macron, encore un président qui va échouer."

C’est le titre d’une tribune publiée par le New York Times. Un professeur de Cambridge, Chris Bickerton, est sans concession pour le président français. Aux Etats-Unis, la victoire d’Emmanuel Macron avait été saluée : réformateur charismatique, voire héroïque, les adjectifs ne manquaient pas pour qualifier le nouveau chef d’Etat. Après avoir pointé du doigt le fait que seulement 24% des Français ont voté pour lui au premier tour, le chercheur énonce le premier gros problème du nouveau quinquennat : le « macronisme ». « Jusqu’à maintenant, tout son projet politique a été bien trop concentré sur sa personne (…) Avec cette approche hyper-personnalisée, il y a toujours le risque qu’une fois le charme passé, ses soutiens n’auront plus rien à soutenir » ! constate Chris Bickerton qui s’en prend par ailleurs à l’arrogance d’Emmanuel Macron. D’après lui, en affirmant vouloir faire du neuf, l’hôte de l’Elysée emploie en fait des vieilles méthodes : « Macron est allé jusqu’à décrire ses politiques économiques comme une « révolution copernicienne », mais tout ce qu’il fait, c’est pousser la France sur la voie de la dérégulation du marché du travail et l’austérité fiscale, un chemin déjà bien emprunté par d’autres pays ». Le chercheur pointe du doigt sa chute de popularité et en tient pour responsable « le vide au cœur de son projet politique ». Une analyse pertinente qui va faire grincer des dents. Le fait qu’elle soit publiée par le New York Times n’est pas anodin.

Une politique démocrate-socialiste qui ne dit pas son nom.

Quand on observe le sens qui se dégage globalement des décisions prises depuis la  mise en place du gouvernement Philippe, on s’aperçoit qu’il s’agit d’une banale politique de redistribution grâce à l’impôt. On est dans le prolongement de la politique menée sous le quinquennat précédent. On prend aux uns pour donner aux autres. Or c’est par la création de richesses supplémentaires qu’on sortira le pays de l’ornière, pas en continuant d’assommer les riches et les classes moyennes plus ou moins aisées. L’action du gouvernement, pour l’instant, avec un habillage faussement libéral, ne fait que compliquer les choses en multipliant les subdivisions qui fracturent la société française :  60% des retraités subiront la hausse de la CSG, les autres pas, 80% seront exonérés de la taxe d’habitation, les autres pas, à rajouter aux 60% qui ne paient plus l’impôt sur le revenu … « diviser  pour régner » comme toujours ! Mais cette fois-ci, l’exécutif y ajoute une dimension supplémentaire : il oppose une génération à l’autre. C’est ainsi qu’il présente le débat sur l’aide à la jeunesse et la taxation des retraités. Et cela n’est une attitude ni responsable ni constructive ! On est loin, très loin, du programme libéral d’Alain Juppé !

Déficit de légitimité, multiplication des images pour compenser.

Le président joue un jeu dangereux. A force de se mettre en scène pour essayer de se faire aimer, il augmente le sentiment que les Français perçoivent : un personnage superficiel au narcissisme exacerbé, et au caractère volontiers ombrageux qui joue avec les provocations. En fait c’est son déficit de légitimité qui réapparaît comme il fallait s’y attendre. Un déficit qu’il aura beaucoup de  mal à combler. Tout ce qui peut lui arriver de mieux c’est qu’il ait en face de lui une opposition de la droite républicaine forte et crédible, capable d’imposer des garde-fous et d’empêcher la fuite en avant d’une politique incohérente qui tire à hue et à dia. Et ne permettra ni de restaurer nos finances publiques ni de combler notre dette, ni d’enrayer les dérives communautaristes qui minent notre tissu social. Le 24 septembre apportera un premier signal avec les élections sénatoriales. On ne gagnera rien à avoir un Sénat « aligné ».

Ce n’est pas le renfort de 12 LR associés à des centristes toujours aussi imprévisibles, tous sans boussole, qui pourra inverser le cours des choses. D’autant plus qu’on a le sentiment que le « chef d’orchestre », en l’occurrence le Premier Ministre, n’a pas l’air de bien connaître sa partition comme en atteste son passage chez Bourdin.