MACRON CONFOND VITESSE ET PRECIPITATION
27 septembre 2017
Narcisse a encore frappé !
A force de vouloir se mettre en avant, il va finir par se prendre les pieds dans le tapis. Emmanuel Macron veut plus d'Europe, plus rapidement. Mais si les idées sont bonnes il fait une erreur de timing. En intervenant maintenant il veut peser dans les négociations pour la future coalition allemande. Le résultat c'est qu'il embarrasse Angela Merkel. Pourtant, rien ne pressait, compte tenu des résultats des élections allemandes.
Pas de vraie zone euro sans convergence fiscale.
Depuis le temps, c’est devenu une évidence. On ne pourra pas continuer à avoir au sein de l'Europe des pays comme le Luxembourg ou l'Irlande qui font du dumping fiscal. La convergence est une nécessité absolue. De même que l'idée d'avoir un vrai budget européen qui permettra de faire des investissements ciblés ou encore d'avoir enfin un vrai ministre de l'économie et des finances. Toutes ces idées sont bonnes et pas vraiment nouvelles. Et toutes ces idées sont des idées que défend aussi Angela Merkel.
L’Allemagne n’est pas en situation d’acquiescer.
En effet, Angela Merkel a réagi très froidement. Il n’y a pas besoin d’être grand stratège en politique pour comprendre que le président français vient de faire une erreur de timing. Même si c’est volontaire pour peser de l’extérieur sur la constitution de la future coalition allemande, c’est maladroit car il ne rend pas service à sa partenaire allemande. Peut-être ne sait-il pas qu’Angela Merkel n'agit jamais dans la précipitation. On lui a même souvent reproché d'être trop lente. En fait elle prend toujours son temps. C'est un diesel et c'est pourquoi d'ailleurs elle a défendu le diesel au salon de Francfort. Elle a toujours agi ainsi et toujours, en 12 ans, obtenu ce qu'elle voulait. Elle va d'abord organiser sa coalition, puis la conforter et la consolider et ensuite seulement, elle fera passer auprès de ses alliés, et même peut-être auprès des libéraux allemands, un projet d'Europe plus resserrée en faisant des concessions sur d'autres sujets sensibles pour ses alliés dans la coalition. C'est la méthode allemande. Lente mais efficace. L'Europe sortira gagnante de ces élections allemandes mais au rythme allemand. Il faudra donc patienter, parce qu’on est parti pour un marathon de négociations à Berlin qui pourrait durer jusqu’à Noël.
D’ici là qui se souviendra de l’esbrouf des propositions françaises ?
Commentaires