LE GRAND LAURENT EN CAMPAGNE
22 octobre 2017
En campagne pour la présidence des « Républicains », Laurent WAUQUIEZ était de passage en Anjou à l’invitation de Jean-Charles TAUGOURDEAU, député et président de la fédération de Maine-et-Loire. Devant près de 300 personnes, dans le cadre patrimonial des Halles de Beaufort-en-Anjou, le président de la Région Rhône-Alpes-Auvergne, s’est fait le chantre de la « reconstruction de la droite ». Tout un parterre d’élus était venu là pour l’écouter, à commencer par son hôte entouré de Catherine Deroche et Stéphane Piednoir, sénateurs, Régine Catin et Sébastien Pillard, Conseillers Régionaux.
Laurent Wauquiez, c’est un personnage.
On est tout de suite frappé par son empathie naturelle : chaleureux, souriant, la poignée de main franche… Il prend d’abord tout son temps pour remonter l’allée centrale en serrant une à une les mains qui se tendent. A la tribune, sa haute silhouette est bien campée sur ses jambes écartées comme pour marquer la détermination. Il respire la franchise et la simplicité. Il commence son propos, après les hommages de circonstance, en s’appuyant sur l’histoire locale, le château de Beaufort qui en impose, la référence aux Ducs d’Anjou pour évoquer la croix de Lorraine, symbole incontournable des gaullistes, l’évocation de la culture du chanvre pour la valeur travail, et finit en rappelant avec humour que l’eau de la Loire qu’on voit couler venait de chez lui. Il exprime ainsi son attachement à nos racines : « La France de Beaufort, c’est ma France ! ». Comme lors des Régionales avec Bruno Retailleau, il souhaite gagner sur les valeurs qui font la droite. Profitant de la présence d’un délégation nombreuse des Jeunes républicains, à l’initiative de Louis Jonchère, il a dit sa volonté d’ouvrir largement les portes du parti à la jeunesse, sa volonté de retrouver le souffle et l’envie… ce qu’il apprécie évidemment, lui qui aime les militants qui sont l’âme de notre famille politique. Car c’est avec eux et ensemble qu’il faut retrouver le chemin, porter la parole : tout est à reconstruire, l’envie est à reprendre. « On a perdu, on a déçu, on a été trahi… » : quelques affirmations suivies de mots acerbes pour ceux qui ont une colonne vertébrale élastique. Pour lui, Fillon a perdu parce qu’il a été tué par les affaires et la médiatisation, pas à cause de son projet. Et de conclure : « Les valeurs de la droite restent les valeurs centrales de la France ! ».
Il enchaine son propos sur une analyse de la politique menée par le Président de la République : « Macron n’est pas le problème. Si un projet correspond à l’intérêt général, on le soutient. Mais ne nous y trompons pas : il n’est pas de droite, sa vision n’est pas la nôtre. » Et il énumère tous les points de divergence : la sécurité, l’autorité, la défense nationale, l’intégrisme, domaines où Macron cultive l’ambigüité, l’économie avec la dépense publique qui augmente, soulignant au passage que l’ISF, c’est un cadeau à ceux qui ont financé sa campagne, et précisant que pour nous la propriété est une vertu, avec cette évidence : « ceux qui payent, ce sont encore les classes moyennes, ceux qui travaillent, 5 millions de ménages qui sont les oubliés de la politique actuelle. Il opposait la France de nos territoires aux grandes métropoles, les Français qui réussissent à « ceux qui ne sont rien », il oppose maintenant les actifs aux retraités, la finance à la propriété immobilière ! » Si les héros de Macron ce sont les « golden boys », ceux de Laurent Wauquiez sont les agriculteurs, les commerçants, les artisans, les patrons de PME, les travailleurs qui produisent notre richesse au quotidien.
La France a besoin de la droite.
Mais le pays a la tête à l’envers. Mélenchon dont le programme se résume en trois formules : les ZAD, nuit debout et l’islamo-gauchisme, n’est pas une alternative, comme on le voit bien, et Le Pen qui cumule haine, violence et incompétence ne peut en aucun cas être une alliée.
Il s’agit donc pour la droite de reconquérir tous ceux qu’elle a déçus pour « faire » vraiment. Laurent Wauquiez souhaite le plus large rassemblement et dénonce les tireurs embusqué. « La période n’est pas aux calculs, elle est aux choix ». Il faut porter ensemble le même idéal. Il souhaite la diversité des expressions, il refuse les chapelles : « Il n’y a pas de droite dure ou molle, soyons la droite ! » Le cap qu’il fixe, c’est d’abord l’identité française, la culture, pour lesquels la France n’a pas à s’adapter. Le socle c’est l’école qui doit être le lieu du travail et de l’effort et éduquer en donnant quelque chose à aimer : la France. Il faut reconstruire la relation au travail et récompenser l’effort. Il faut réintroduire l’autorité, le respect… « Mais la droite est elle-même quand elle est sociale. Elle porte en elle les valeurs de la démocratie chrétienne et du gaullisme ». Laurent Wauquiez affirme son attachement à notre système social et au maintien du filet protecteur qu’il constitue. Mais pour qu’il puisse continuer à vivre il faut lutter contre les abus. Il faut aussi une politique de la famille digne de ce nom, protéger nos retraités et avoir une attention au handicap. D’ailleurs toutes les lois sur le handicap ont été votées par la droite.
« Soyons en sûrs, seule la vraie Droite que nous reconstruirons ensemble portera le combat pour la solidarité entre les générations. Respect de notre Drapeau, de notre France, de la République, de notre Histoire, de nos Coutumes, de nos Traditions, ce n’est pas négociable c’est une obligation ! »
« ICI C’EST LA FRANCE ! »
Le pari de la droite.
J’ai vainement cherché l’extrémiste dit de « droite dure » ce concept inventé par ceux qui sont partis ailleurs pour s’en servir de prétexte. Un propos très équilibré mais qui ne s’encombre pas de précautions oratoires. Laurent Wauquiez dit les choses comme il les ressent, comme nous les ressentons. Sa posture ressemble beaucoup à celle de Nicolas Sarkozy en 2007. Avec un espace qui s’ouvre sur sa droite dans lequel il s’engouffre avec gourmandise. Il parie qu’il peut ramener à lui tout un électorat populaire et des classes moyennes qui subissent de plein fouet la politique de Macron. Et il est capable de le gagner avec au bout le « jack pot » ! Un face-à-face Wauquiez-Macron, voilà qui promettrait !
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