MAIS Où PASSE L’ARGENT ?
13 novembre 2017
La France est la championne des prélèvements et la championne (mondiale) des dépenses sociales (746 milliards d’€ en 2015) et pourtant le nombre des pauvres ne cesse d’augmenter. Ne pas y voir un lien de cause à effet c’est faire preuve d’aveuglement. Si le système brillait par son efficacité, c’est le contraire qui devrait se passer puisqu’on ne cesse de nous abreuver de discours sur la justice sociale et l’égalité réelle. Mais la réalité est toute autre. Plus on prélève, plus on fabrique des pauvres.
Le rapport du Secours catholique.
La dernière radiographie de la pauvreté publiée par l’association est accablante à tout point de vue. Le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté d’un million depuis la crise de 2008 pour atteindre aujourd’hui 9 millions. Ni l’assommoir fiscal de Hollande, ni le taux toujours plus élevé des prélèvements n’a permis d’améliorer la situation. Au contraire, la politique des aides et de redistribution par les prestations sociales a multiplié les trappes à pauvreté au lieu de les réduire. Résultat : un ménage sur quatre accueilli en 2016 par le Secours catholique avait des enfants ! Près d’1,5 million de personnes reçues cela constitue un bon échantillon de la composition de la population concernée. : 56% sont des femmes dont 40% de mères isolées, 26,5% sont des personnes de plus de 50 ans en progression de 14% depuis 2010 et la proportion des plus de 60 ans a presque doublé en 15 ans, 19,6% de jeunes (eux sont en baisse de3,5% depuis 2010), 24% des ménages ont des enfants (55% de ceux-ci vivent dans des familles monoparentales), 39% sont des étrangers, 19% des ménages reçus n’ont aucune ressource (dont 53% d’étrangers sans statut légal), 48% des personnes n’ont ni emploi ni chômage, en progression de 5% depuis 2010. 548 €, c’est le revenu médian. Celui des ménages qui travaillent mais ne touchent pas de transferts atteint 856 €/mois et celui des personnes ne vivant que de transferts est de 795 €/mois, en hausse de 58 € depuis 2010. Un bien faible écart qui n’incite guère à se lever tôt ! Voilà mesuré en données concrètes le quinquennat Hollande : le rêve est un cauchemar pour beaucoup de Français qui y avaient cru !
L’échec de la politique de redistribution massive.
Déresponsabilisation, découragement, dégradation de l’image de soi, et des effets pervers comme ces jeunes –j’en connais- qui se servent du système pour ne travailler que six mois par an. Cette politique assise sur des prélèvements élevés de toutes sortes (je vous passe les chiffres), sur un corpus de contribuables en diminution, conduit à la mise en place d’un cercle vicieux. Trop de charges entraînent la réticence à embaucher, bloquent les salaires à des niveaux bas. Les effets de seuil du système d’imposition et l’effet cumulé des mises « sous condition de ressources » n’incitent pas à augmenter l’activité et la production de richesse, et conduisent à éviter les impôts. La fraude par ceux qui peuvent la pratiquer en fait partie. Mais la question légitime qu’on peut se poser est : « où passe l’argent ? » En réalité, c’est le tonneau des Danaïdes. D’abord, il est facile de comprendre que même en prenant beaucoup à quelques-uns, la collecte répartie entre le plus grand nombre ne donne pas grand’ chose à chacun. C’est le mirage du slogan : « Les riches n’ont qu’à payer ! » Les pays communistes du 20ème siècle n’ont réussi qu’à instaurer la pauvreté généralisée, comme on sait maintenant. Mais en plus, l’argent est gaspillé par le système : trop de fonctionnaires, des mécanismes désuets, des frais de gestion énormes (42 milliards d’€), peu de contrôles quand ils ne sont pas complètement absents, encore moins d’évaluations a posteriori. Le pire exemple est peut-être donné par les milliards de la formation professionnelle en regard des résultats obtenus. Les partenaires sociaux qui en ont la cogestion, ne sont pas plus « responsables » que l’Etat. Alors quand je vois que Macron s’apprête à confier l’apprentissage aux branches professionnelles et à étatiser l’assurance chômage, on ne peut que craindre une aggravation du mal. C’est comme la croyance dans la relance de la croissance par la consommation qui profite en premier à … l’Asie. Comme on voit, les mythes de gauche ont la vie dure. Circonstance aggravante : la France est obligée d’emprunter pour financer tout ça alors que la dette atteint 99% de notre PIB. Après on s’étonne que les Français soient moroses. La charge de la dette représente 620 € par habitant. Et une nette remontée des taux est attendue pour fin 2019 …
Quand en plus ces politiques sont pratiquées par des gens qui se disent de droite, ça me fait bien rire, mais c’est à pleurer.
Commentaires