FAUT-IL AVOIR PEUR DE MELENCHON ET CONSORTS ?
26 septembre 2017
Le populisme en déclin.
Après le pic de la présidentielle, les extrêmes populistes perdent du terrain.
Le Front national est en panne, en pleine crise d’identité (un comble), et les soubresauts de l’échec à la présidentielle n’ont pas fini d’avoir des répliques. Le départ de Philippot le divise profondément et la présidente est dévaluée durablement. Reste à savoir où iront les électeurs en déshérence : vers l’extrême gauche pour certains, vers la droite républicaine pour les autres si elle sait s’y prendre.
Mélenchon est devenu l’épouvantail principal mais il a beau battre les estrades, à coups de formules approximatives faites pour frapper les esprits, la mayonnaise ne prend pas. La France insoumise se réduit comme peau de chagrin et le leader maximo prend la tournure d’un leader minimo. Il a eu beau grossir outrageusement les chiffres à la manière bolchévique, le déferlement du pays en colère n’a pas eu lieu samedi dernier. Pourtant toutes les grandes gueules que compte l’ultra gauche s’étaient mobilisées dans les rues de Paris contre le « coup d’état social ». Avec 30 000 personnes –la police n’est pas loin de la vérité- place de la République, le rêve de masser un million de manifestants sur les Champs-Elysées semble bien inaccessible.
Les syndicalistes contestataires ne font pas recette non plus.
Après les manifestations plutôt décevantes de la CGT le 12 septembre dernier (223 000 manifestants en France entière selon la police), le syndicat, renforcé de quelques dissidents FO, a recouru à la bonne vieille méthode du blocage des dépôts de carburant, avec effet garanti puisque les automobilistes, anticipant la pénurie d‘essence, se sont précipités à la pompe et ont créé eux-mêmes la pénurie. Mais là encore, entre la grosse mobilisation annoncée et la réalité, il y a une marge qui a de quoi conforter le gouvernement dans sa détermination à ne rien céder. La manifestation des routiers, entamée hier et qui se poursuit aujourd’hui, pour protester contre la réforme de la loi travail qui ne le concerne pas vraiment, ressemble à tout sauf à une paralysie du pays. Le blocage des raffineries n’a pas tenu, et les stations-services sont ravitaillées presque normalement. Même si l'on ne peut encore présager de la suite, ce nouveau round social ressemble aux précédents, plus proche de la tempête dans un verre d'eau que du grand soir. Il faut dire que le front syndical est sérieusement désuni et que ça n’aide pas à la mobilisation.
Dans leur majorité, les Français ont du mal à croire les rodomontades des Insoumis, tout comme ils ne supportent plus d’être pris en otages par une ultra-minorité de syndicalistes. La loi travail va pouvoir s’appliquer et c’est bien pour notre économie, même s’il ne faut pas en attendre des miracles.
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