HISTOIRE

C’EST UNE EMEUTE ? NON, SIRE, C’EST LA REVOLUTION !

Ras-le-bol

 

Quand le pouvoir ne comprend rien.

Le ras-le-bol est bien là. Il est profond. Mais  le pouvoir ne veut y voir qu’une grogne. Il entend mais ne veut rien entendre, parce qu’il n’écoute pas,  parce qu’il ne prend pas la mesure du mécontentement. Partout où je vais, chez les commerçants, dans la salle d’attente du médecin, les gens parlent comme jamais ils ne l’auraient fait  auparavant. Il faut que la coupe soit pleine. Alors évidemment, beaucoup ne sont pas sur les ronds-points avec un gilet jaune, mais à coup sûr ils s’exprimeront avec leur bulletin de vote, ou pas. De son côté, certain que sa majorité peut tout imposer avec arrogance, le Président s’entête. Atteint dans son narcissisme, il n’accepte pas d’avoir fait  les mauvais choix, il  ne comprend pas que sa politique ne donne pas de résultats. Les Français n’en peuvent plus d’attendre.

L’opposition ne capte pas la colère à son avantage.

Inutile de se demander pourquoi. Marine Le Pen s’est complètement déconsidérée lors du face-à-face où elle a fait la démonstration de son incompétence. Elle reste un réceptacle  de mécontentement, elle ne  représente pas une alternative crédible. Jean-Luc Mélenchon a offert un bien triste spectacle récemment qui en dit long sur son caractère. Le tribun a du talent,  mais désormais son outrance fait peur, et c’est tant mieux. La France peut se passer d’un épisode totalitaire qui  l’achèverait. Quant à la droite républicaine, les affaires entretenues contre  Nicolas Sarkozy et les démêlés judiciaires de François Fillon l’ont considérablement affaiblie. Les  trahisons des juppéistes, de Philippe à Berger, de Darmanin, de Le Maire ont  porté un coup fatal au crédit de ses dirigeants. D’autant plus que ceux qui sont passés chez Macron font aujourd’hui une politique qui renie complètement leurs engagements précédents. Le meilleur exemple en est le cas  de la CSG dont Bruno Le Maire voulait baisser le taux quand il était candidat alors qu’il est celui qui applique une augmentation massive. Ne nous étonnons pas que les adhérents qui n’ont pas renouvelé leur adhésion soient dégoûtés. Pourquoi croiraient-ils ceux qui ont pris le flambeau : « et puis demain, ils feront l’inverse de ce qu’ils  disent ! ».  C’est ce que j’entends souvent. La dispersion au nom de  prétextes discutables n’encourage  pas non plus. Il faudra du temps et de la constance  à ceux qui ont accepté de relever le défi pour séduire à nouveau. Note chance, c’est le renouvellement : autour de Laurent Wauquiez, Les Di Beneto, Duby-Muller, Genevard, apportent un coup de fraîcheur sur la  politique et permettent de garder l’espoir.  Mais quand je vois  les manœuvres de Juppé et de Raffarin, je reste un peu pessimiste. J’espère pour eux qu’ils ont une longue cuillère  en bois quand ils vont déjeuner à l’Elysée.

Les procès à tout bout de champ.

Le dernier en date concerne Laurent Wauquiez et son allusion au nazisme à propos de « l’eugénisme ». Propos commentés, sortis de leur contexte,  comme il se doit,  qualifiés de « terrifiants » par Estrosi.  C’est sa bêtise à lui qui est terrifiante. Car quoi ? Il faut parler aseptisé ? Surtout ne pas déranger la pensée dominante ?  Bien évidemment ceux qui veulent nous faire avaler la  PMA hurlent en premier d’être comparés à des nazis. Amalgame trop facile pour crier plus fort qu’il ne faut. Mais quoi,  une femme qui choisit son donneur de gamètes en compulsant un catalogue pour trier dans les caractéristiques physiques, c’est pas très loin de la sélection  pour avoir des blonds aux yeux bleus… Je comprends que ça dérange.  Encore Laurent Wauquiez était-il bien plus soft dans son expression. Que les éternels donneurs de leçons braillent, on a l’habitude.  Mais de grâce, évitons de nous tirer dessus quand on est dans le même camp, même en marge. Bon, en tenant de tels propos, je vais être à jeter en pâture aux fauves. Pour tout dire, ça m’en touche une…

Le manque de résultats.

C’est bien le problème ! La France se traîne depuis trop longtemps avec son boulet du chômage et ses politiques cycliques « prélèvements-relance-déficits-dette-replonge », avec, à chaque fois, un peu plus de handicap. Le résultat est un pays écrasé d’impôts, avec le taux de prélèvement le plus élevé d’Europe et les dépenses sociales les plus fortes du monde, par une extension permanente du nombre des « ayant droits » du fait de l’appauvrissement. Un cycle infernal. Non, je n’exagère pas. Si bien que la moindre taxe est devenue insupportable à ceux toujours moins nombreux qui doivent supporter le fardeau. Macron avait peut-être suscité un espoir, mais en bon politique marqué par la haute technocratie, il n’a su que reproduire toujours le même scénario, à peine modifié. Et comme les corps intermédiaires se sont eux aussi disqualifiés à force de conservatisme, le roi est nu. Il y en a qui disent qu’on est au bout du rouleau et que ça va mal finir. Sarkozy le premier, paraît-il ; ça pourrait bien !

 


PRENEZ LA PAROLE !

 

La fédération “Les Républicains” du Maine-et-Loire a décidé de faire ce que les partis politiques et leurs dirigeants ne font pas assez  : vous donner la parole en toute liberté, sans tabous, sans exclusive.

Venez dire ce que vous pensez de la crise que la France traverse, de l’action de notre parti, ce que vous attendez de nos dirigeants ou pourquoi vous n’y croyez plus, venez parler des problèmes que vous rencontrez...

Deux séances de libre expression sont à votre disposition. A jour de cotisation ou non,  vous êtes les bienvenus. Nous vous attendons.

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CES POLITIQUES INCAPABLES DE SE REMETTRE EN CAUSE !

     Emmanuel Macron giletsEdouard Philippe

La France d'en bas se lève.

Les classes moyennes, d’habitude si sages sont dans la rue, plus ou moins infiltrées  par quelques ultras pour tenter d’amplifier la révolte vers des formes plus violentes. On nous dit qu'ils étaient 300 000, mais ils étaient peut-être 1 million. D’où vient cette rage ? Oh, c’est simple, parmi  les  multiples causes,  le sentiment d’être piégé par  un Etat  omnipotent qui  puise sans cesse dans la même  ressource. Parmi ceux qui manifestent, les  plus nombreux sont ceux qui paient tout plein pot et qui ne reçoivent jamais rien,  étant « au-dessus des conditions de ressources » généralement imposées. Ils sont cette petite moitié de contribuables corvéables à merci  et, qui plus est,  à qui l’Etat,  par un gouvernement servile, vient de retirer le consentement à l’impôt via le prélèvement à la source. C’est l’assurance de pouvoir puiser indéfiniment dans la même  poche. Et comme ce même Etat est incapable de faire la moindre économie,  c’est aussi la perspective de toujours  plus d’impôts ! De quoi rager !  J’en suis, même si je n’ai pas été physiquement dans la rue. Il va bien falloir que ça cesse !

Rien à attendre de Macron.

Ceux qui l’ont cru « libéral » en sont pour leurs frais. Ne vient-il pas de déclarer sur Europe 1 qu’il fallait en finir avec « l’Europe ultra-libérale,  ouverte à tous les vents… qui ne permet plus aux classes moyennes de bien vivre. »  Le  pro-européen à tout va de la campagne de 2017 a disparu.  Voilà le nouveau Macron qui se défausse sur l’Europe, qui entonne  le même discours que Mélenchon et Le Pen. Mais c’est lui qui a tout faux. Après Hollande.  Avec  Macron, il fallait s’attendre à tout, puisqu’il est ni de droite ni de gauche (ça s’appelle un ectoplasme). Le mal, ce n’est pas le  libéralisme, au demeurant assez timide, de l’Union européenne, mais « l’ultra-étatisme » de la France, qu’il a renforcé en arrivant au pouvoir.  Jamais la haute technocratie n’a eu autant de prérogatives. Au point que c’est Bercy qui commande tout, comme on l’a vu avec le prélèvement à la source. Macron  et  ses  acolytes ont tout faux parce qu’ils ont utilisé les mauvais leviers et fait les  mauvais choix. J’en citerai deux : la hausse de  plus de 20% de la CSG et la suppression de la taxe d’habitation. Inutile de revenir sur l’argumentaire. Comment peut-on imaginer de créer des subventions pour payer des taxes, quand ce n’est pas la taxe qui taxe la taxe –mais oui, ça existe- ? Il faut que la machine soit devenue folle ! Si les classes  moyennes sont écrasées d’impôts et de taxes, ce n’est pas la faute de l’Union européenne, c’est à cause de l’incurie de nos gouvernants. Le nombre de nos fonctionnaires le plus élevé par habitant de toute l’Europe, notre taux de chômage, la rigidité de notre marché du travail et le haut niveau des aides sociales, personne d’autre que nos dirigeants n’en est responsable. De combien serait le déficit public si l’Europe n’était pas là pour en fixer les bornes ? Et on pourrait continuer sur tous les registres : par exemple, pourquoi a-t-on un taux d’impôt  sur les  sociétés de 33% quand le taux moyen européen est de 22% ?  C’est notre gouvernement qui a choisi de dépenser 55 milliards de plus que l’an passé,  portant les dépenses publiques à 56% du PIB (10 point de plus que la moyenne européenne) avec plus de 1 000 milliards d’euros de prélèvements soit 46% du PIB … Les  Français travaille un jour sur deux pour l’Etat !!! Le gouvernement s’est-il attaqué à ces  maux qui nous plombent drastiquement ? Evidemment, non ! J’évoquerai un autre jour ce que l’on doit de positif à l’Europe, et ça n’est pas mince.

Le mal n’est pas nouveau.

La droite a sa part de responsabilité. Les déficits publics datent de 40 ans. Les  mauvaises habitudes ont perduré au gré des cohabitations et des échéances électorales. Elle avait commencé, avec Nicolas Sarkozy un important mouvement de réformes et mis en place des  politiques visant à réduire les dépenses. Las, la crise de 2008 est venue mettre à  mal ce qui avait si bien commencé. Hollande a achevé de réduire à néant les efforts. Pire il a aggravé le mal en croyant le résoudre avec un coup de  massue fiscal de 40 milliards : il s’est retrouvé avec le déficit et la panne de croissance  en aggravant, qui plus est, la dette. Le projet de François Fillon,  parce qu’il avait été travaillé avec les milieux entrepreneuriaux, était le mieux à même de rétablir les finances publiques et de remettre la France sur le chemin de la croissance. Mal présenté et dénigré  par tout ce que la France compte d’experts et de commentateurs acquis aux vieilles théories de « l’Etat providence » et au dirigisme économique, il a reçu le coup de grâce avec l’intrusion du pouvoir judiciaire dans la campagne. Je ne suis pas certain que la droite, éparpillée aujourd’hui en mille et une composantes aux prescriptions diverses et variées, soit en capacité  de proposer des solutions pérennes.  Celui qui réussira à organiser ses « Etats-généraux » sera le bienvenu.  Encore faudrait-il qu’elle soit inspirée  par le libéralisme bien tempéré qui a si bien profité à nos partenaires de l’Union… Pour beaucoup de ses dirigeants, cela demandera bien des remises en cause. Mais ce sera moins pire que la trahison des Le Maire,  Darmanin, Philippe,  Lecornu et autres, bien mal  placés pour donner des leçons, je vous dirai pourquoi demain !

 


LE MALAISE JAUNE

Gilets-jaunes

A  partir d’aujourd’hui, les caisses sont vides.

Pour apaiser la colère des « gilets jaunes » dont il craint l’ampleur de la mobilisation, le gouvernement a décidé de mettre 500 millions d’euros sur la table : un demi-milliard d’euros de primes pour aider les plus modestes à se chauffer, à changer de voiture ou à payer leur plein à la pompe, alors que l’explosion des taxes vertes n’en est qu’à ses débuts. Pour tous les autres, ce sera près de 4 milliards d’impôts soi-disant verts en plus l’année prochaine. Subventionner des ménages qui n’ont plus les moyens de payer leurs taxes est déjà cocasse. Mais, ironie de l’histoire, ce chèque est annoncé par le  Premier Ministre la veille du jour à partir duquel il n’y a plus un sou dans les caisses. En effet, l’Etat a consommé toutes ses ressources fiscales à compter de ce jeudi 15 novembre, et va vivre désormais à crédit. Ce qui, apparemment, ne l’empêche pas de flamber ! Un cas spécifique en Europe. Voilà  pourtant une nouvelle qui ne peut que conforter les contestataires qui voient dans les taxes un moyen de remplir avant tout les caisses.

Ce que nous dit le mouvement des « gilets jaunes ».

Ce mouvement n’est pas à prendre à la légère. Le premier constat qui saute aux yeux, c’est la mise hors-jeu des partis politiques et des syndicats, qui auraient dû, les uns et les autres constituer le réceptacle naturel du mécontentement. Il n’en est rien.  Macron est aujourd’hui honni, mais personne n’émerge face à lui. Le second constat, c’est qu’il s’agit bien d’une révolte de la France périphérique et des classes moyennes qui ne sont pas concernées par les « cadeaux » de Macron, taxe d’habitation  et autres dispositifs pour aider les plus modestes –toujours les mêmes-. Personne ne croit à l’augmentation du pouvoir d’achat vantée par Darmanin.  Le prix des carburants est un déclencheur, mais il est révélateur d’un mal plus profond : oui, ces Français-là n’en peuvent plus du racket fiscal, de  l’augmentation sans cesse des prélèvements,  des 1 000 milliards d’euros qu’on leur prend, et parmi ceux qui grondent aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ont compris que le prélèvement à la source supprimera leur consentement à l’impôt qui est le ciment de l’adhésion à la République.  Ils voient bien qu’ils sont victimes d’une « arnaque » : les taxes sur les carburants doivent compenser le cadeau fiscal de la taxe d’habitation. Ils ont compris aussi que les politiques qui nous gouvernent sont les « nouveaux esclaves » d’un pouvoir qui ne dit pas son nom, le « dieu » technocratique qui siège à Bercy, celui qui invente chaque jour de nouvelles taxes et des usines à gaz pour rendre trois sous (500 millions) quand on en a prélevé cent (4 milliards).

La  descente aux enfers sondagiers de Macron n’est pas une surprise.

Ce mouvement se déclenche sur fond de carence présidentielle. Macron n’en finit plus de descendre de son Olympe. Il bat des records d’impopularité rarement vus. En réalité, il a été élu sur un malentendu, rappelons-le : plus de la moitié des suffrages qu’il a obtenus au second tour n’étaient pas une adhésion à son programme, s’il  en avait un, mais le rejet de  l’extrême-droite. La suite a été aggravée par l’abstention massive de l’électorat de la droite aux législatives, déboussolé par les trahisons de  Philippe,  Le Maire, Darmanin et Cie, ce qui a conduit à un groupe LREM omnipotent à l’Assemblée. Il en est ressorti un sentiment de toute puissance,  avec l’arrogance et le mépris pour tout ce qui n’était pas du « nouveau monde ». Malgré tout, une partie de l’électorat a laissé sa chance à l’exécutif en lui accordant une volonté réformatrice.  Un an et demi après, le constat est sévère : l’électorat de gauche sur lequel Macron s’est appuyé au 1er tour a été le premier à décrocher avec la suppression de l’ISF et les réformettes pourtant bien timides, qualifiées « d’ultralibérales » (code du travail, SNCF…). L’affaire Benalla a été l’évènement déclencheur de la prise de conscience de l’électorat de droite modérée : en fait Macron n’a fait que prolonger la  politique de Hollande. Aujourd’hui Macron n’est plus soutenu que par une poignée de geeks et de bobos des villes. Mais la déconvenue est forte, d’autant plus que le Président a accumulé lui-même les erreurs de communication.

Une classe politique méprisée.

Macron a été aussi élu sur la promesse d’un « nouveau monde ». Quinze mois après, on s’aperçoit que celui-ci est peut-être pire que celui qu’il se vantait de remplacer. L’affaire Benalla en dit long sur les pratiques du nouveau pouvoir. Le plus grave tient dans la manière dont les députés de LREM ont été choisis. Pour la plupart sans aucune expérience politique, ils font preuve d’une incompétence notoire dans l’exercice de leur mandat, qu’ils camouflent derrière les éléments de langage fournis quotidiennement par le service communication de l’Elysée et une arrogance insupportable excluant tout dialogue démocratique. La plupart viennent de la gauche, mais une frange non négligeable a été recrutée chez les gens du centre, qui comme chacun sait, sont souvent plus à droite que la droite… Ce manque d’homogénéité aggravé par un projet flou produit des tiraillements et des effets contraires que le « en même temps » n’arrive  pas à concilier. Ainsi, la  « loi Pacte » propose de supprimer  le seuil des 20 salariés, ce qui est une bonne chose, mais bute sur celui des 50 qui aurait été beaucoup plus facilitateur pour l’emploi et la croissance des entreprises dont par ailleurs on assortit le projet « économique » d’un objet « social et environnemental », deux nouvelles contraintes très dissuasives. Résultat, c’est  illisible et les Français ne s’y retrouvent pas. Pour autant, l’ancien monde ne va guère mieux. Hollande avait pulvérisé le PS qui s’est complètement crashé. Mais les trahisons  à droite continuent de peser lourd. Notre électorat, écoeuré par la présidentielle, par les passages dans l’autre camp, les discordes, les « prises de distance »,  les comportements ambigus des « juppéistes » et des « constructifs », ne va pas facilement soutenir les nouveaux dirigeants qui tentent de le mobiliser. Le noyau dur subsiste, mais il n’arrive pas encore à s’élargir. Chat échaudé craint l’eau froide.  Le discrédit des « politiques » est massif, et il faudra du temps pour retrouver de la crédibilité : comment croire des gens quand leurs  amis proches font aujourd’hui au gouvernement le contraire de ce qu’ils préconisaient hier ! Il faudrait un « électrochoc », un « Grenelle de la droite » pour mettre à plat les ambitions, les rancoeurs, les faux-semblants et faire émerger un projet. Pour l’instant le spectacle que la droite et le centre offrent ne peut susciter que le mépris ou l’indifférence.

Le  meilleur moyen de tuer la démocratie, c’est de tuer les partis.

Il faut prendre au sérieux le mouvement des « gilets jaunes ». Peut-être sera-t-il sans lendemain,  mais ça m’étonnerait. Il y a un vide que les réseaux sociaux permettent aujourd’hui de combler. Si vous interrogez les Français, bien peu sont ceux qui montrent de l’intérêt pour les partis politiques. C’est le manque de considération qui domine. Il y a pourtant grand danger à laisser proliférer des mouvements compulsifs non encadrés : une récupération  sera inévitable à un moment ou un autre. Forcément, ils chercheront à se structurer, ce qui est probablement déjà en cours. Et les « extrêmes » qui voient le parti à en tirer sont à l’affût. Les  mobilisations « citoyennes » puent l’anarchie à plein nez, aussi bon enfant soient-elles. Elles sont un grave danger pour la démocratie représentative. Pour le coup, avec facebook et autres relais,  c’est bien l’intrusion du « nouveau monde » dans la politique. Celui que Macron avait préfiguré avec ses adhérents sans cotisation inscrits par internet, qui ont bien du mal à faire « parti ». Le paradoxe, c’est qu’aujourd’hui,  ce « nouveau monde » lui échappe totalement et se dresse devant lui. Maigre consolation, car les autres partis sont aussi à la ramasse et courent derrière les « gilets jaunes »  avec beaucoup de difficultés pour se  positionner. Les  partis structurés, comme « Les Républicains », qui ont encore quelques forces,  devraient rapidement imaginer une évolution pour s’adapter  à ces nouvelles formes de  pratiques  politiques. Au risque de disparaître à courte échéance ! Et la démocratie représentative avec… Merci Macron !

 

 


PLACE DES REPUBLICAINS : FORUM ET DEBAT

 

Le Forum PLACE DES REPUBLICAINS revient avec  pour thème :

 "LES  60 ANS DE LA CONSTITUTION DE LA Vème REPUBLIQUE",

une présentation de la Constitution suivie d'un débat animé par Daniel HOULLE et Stéphane PIEDNOIR.

Un moment festif est prévu pour fêter cet anniversaire, aussi est-il impératif de s'inscrire (attention, il est grand temps).

On peut aussi venir avec  son gilet  jaune.

J'espère vous rencontrer samedi  !

Daniel

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IL FAUT QUE L’EXECUTIF ARRETE DE NOUS MENTIR !

Contribuable détroussé

 

Non,  la  croissance n’atteindra pas 1,6% en 2018

Avec une progression estimée à 0,4% au quatrième trimestre par la Banque de France, après 0,2 % aux premier et deuxième trimestres, et 0,4 % au troisième, on ne voit pas comment elle pourrait atteindre 1,6% ! Ce sera  plutôt 1,2 ou 1,3% et ce sera déjà bien si on tient compte de l’environnement à la baisse en Europe et surtout en Allemagne, notre premier partenaire. Par rapport aux prévisions du gouvernement à 1,7 %, c’est donc un manque à gagner d’environ 11 milliards d’euros qui va creuser le déficit ou la dette.  Encore faudra-t-il regarder aussi du côté de la balance commerciale à quel niveau de déficit on sera. Pas étonnant que Philippe ne veuille pas baisser les taxes !

Non, les taxes sur les  carburants  ne sont pas justifiées

Certes l’augmentation des taxes a été décidée sous Hollande. Ce n’est pas une excuse valable.  On peut toujours revenir sur des décisions. D’abord, il aurait fallu tenir compte des aléas du prix du pétrole,  que nous payons, rappelons-le, en dollars.  Le prix du baril doit être corrigé du cours de la monnaie américaine, ce qui fait que les hausses ou les baisses à la pompe ne sont pas toujours très compréhensibles. La conjonction de la hausse du prix du baril avec celle du dollar auxquelles sont venues se rajouter les taxes dites « vertes » a débouché sur des prix à la  pompes proprement insupportables. D’autant plus que le système de taxation est depuis trop longtemps hystérique puisque l’Etat y taxe même ses  propres taxes en leur appliquant la TVA !   Quant à l’écologie, tout le monde a compris qu’elle était surtout un prétexte puisque ce sont des sommes dérisoires qui lui sont consacrées sur le pactole récupéré. Pour que les hausses soient acceptées, il faudrait qu’elles ne soient pas punitives, c’est-à-dire à fiscalité globale constante par transferts, et que l’argent ainsi récupéré finance vraiment une transition verte. Sauf que le budget de l’Etat interdit tout « fléchage ». Il faudrait  un gouvernement vertueux. Peut-on faire confiance à des menteurs ?

Non, les 80 km/heure ne sauvent pas des vies.

Depuis le début de l’application de la nouvelle réglementation, les organismes qui comptabilisent la mortalité routière en sont aujourd’hui à +26, par rapport à la même période antérieure.  Il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions définitives.  Mais on voit bien par contre le « jack-pot » des contraventions générées par les radars.  De quoi ajouter au mécontentement général que l’exécutif  a tort de sous-estimer.

Non, il n’y a pas plus de pauvres.

Chaque fois que l’exécutif invente un dispositif  de « compensation », il le fait par des mesures « sous conditions de ressources ». C’est encore par ce genre d’usines à gaz qu’il compte calmer  le mouvement des « gilets jaunes ». Mais les classes moyennes plus ou moins aisées n’en peuvent plus de ces régimes discriminatoires qui divisent toujours plus la France en deux, entre ceux qui sont aidés et qui touchent et ceux qui payent tout plein pot.  Or, l’indice « gini »,  l’indicateur international de la pauvreté est stable depuis de nombreuses années pour la France. Il n’y a donc pas d’aggravation de la pauvreté, contrairement à ce que le discours ambiant tend à nous faire croire. Les  mécanismes d’aides  mis en place,  qui font de notre pays à la fois le recordman des prélèvements avec plus de 1 000 milliards d’euros et celui où l’on trouve le plus de dispositifs « sous conditions de ressources » pour satisfaire l’obsession égalitariste, conduisent à un appauvrissement généralisé et empêchent les entreprises de prospérer par le poids qu’ils font peser sur elles. Les résultats en sont le chômage structurel chronique, les déficits publics, la dette et le commerce extérieur en berne.

Non, Macron n’est pas  le sauveur de l’Europe.

La journée du 11 novembre aura été pour le Président français celle du changement de pied.  Dans sa pensée complexe, le schématisme « d’homme de l’ouverture » dans lequel il s’était réfugié face aux « forces populistes du repli », prolongé  par  une comparaison douteuse avec la  montée des nationalismes dans les années 30, a dû laisser la place à un discours où le patriotisme est mis en exergue cette fois-ci, comme contrepoint au nationalisme. Il fallait atténuer les angles en présence des dits « populistes » parmi les quelques 60 chefs d’Etats venus commémorer la paix . Cela ne change pas grand-chose : sa dénonciation des nationalismes,  même élargie au  monde entier est à  mettre en relation avec un fédéralisme européen qu’il continue de défendre et dont les Français ne veulent plus. Mais on voit bien la manœuvre. En se plaçant sur le terrain du patriotisme,  il veut réinvestir le champ de la droite ;  il a compris que le danger ne venait pas seulement des extrêmes qui veulent détruire l’euro et l’Europe, mais aussi  de ceux qui souhaitent garder l’Europe  tout en la réformant et sans fuite en avant vers plus d’intégration. Un axe vers lequel il tend désormais. La politique du coucou chère à Emmanuelle Macron. La droite républicaine aura intérêt à dénoncer la manoeuvre, car derrière  les  mots, la même volonté politique subsiste. Ceux qui peuvent sauver l’Europe en contrecarrant la vague du populisme, ce sont les partis qui composent le PPE. Ceux que Macron,  précisément veut détruire. Ce n’est certes pas le moyen de sauver l’Europe !

Dans ma  prochaine note, j’aborderai le sujet des « gilets jaunes » et vous dirai ce qu’on peut en penser.

 


AH NON, PAS PETAIN ! (Pauvre France)

Archibald en colère

 

Déshérence mémorable

La cote de confiance du chef de l'Etat recule pour le troisième mois consécutif dans le baromètre Elabe pour « Les Echos » et tombe à 27 %. Signe que « l'impopularité devient hostilité », 44 % des Français ne lui font « pas confiance du tout », soit une hausse de 9 points sur un mois, et sept Français sur dix (69 %) ne lui font « pas confiance ». Ce qui montre un durcissement inquiétant pour lui. Lorsqu'ils sont interrogés par les instituts de sondage, les Français ne font même pas référence à la baisse de la taxe d'habitation ni à  celle des cotisations sociales, intervenues en octobre. Ces deux arguments font partie de la rhétorique macronienne mais n’impriment pas.   En ce qui concerne les baisses de cotisations sociales sur les salaires, payées par les salariés, c’est un mauvais argument pour trois raisons.  D’abord, le gain est assez minime, deuxièmement il donne le sentiment que l’Etat fait l’aumône puisque c’est de lui que procède la diminution de cotisations qui participaient au financement de la sécurité sociale, troisièmement en contrepartie, la  CSG a été augmentée de 25% au début de l’année. Les salariés ne sont pas dupes. Ils savent par ailleurs que l’Etat devra trouver l’argent pour financer la Sécu dans leur poche ou par la dette. Enfin le raisonnement du Président fait l’impasse sur l’inflation. Or on ne peut débattre de la question du pouvoir d’achat sans regarder aussi du côté de l’inflation : le pouvoir d’achat désigne non pas ce que l’on gagne – sa « fiche de paie » ou le montant de sa pension retraite – mais ce que l’on peut acheter avec ce que l’on gagne et il dépend donc de manière cruciale de l’évolution des prix. Si on ajoute au cocktail, les taxes multiples qui viennent s’ajouter, on obtient le résultat que l’on sait.  Le ras-le-bol  fiscal ! « L’itinérance mémorielle » devient donc « une déshérence  mémorable ».

Objectifs de croissance bien optimistes.

Avec 0,4 au premier semestre, suivi d’un 0,4 au troisième trimestre, la croissance française n’a pas encore atteint 1%: 0,8 % ! Pourtant les observateurs continuent de tabler  sur 1,6  % pour l’année 2018. Il faudrait un furieux rebond de  0,8 % minimum au quatrième trimestre pour y parvenir. Il y a bien sûr la suppression du 1/3 de la taxe d’habitation pour ceux qui en bénéficient, mais il  n’est pas dit que les Français dépensent ce bonus.  Car  l’horizon s’assombrit et ne va pas vers  une conjoncture aidante. Bruxelles n'est pas très optimiste sur l'état de santé de l'économie européenne. La Commission européenne révise à la baisse ses perspectives de croissance pour l'an prochain à 1,9 % en 2019 contre 2 % annoncé cet été et prévoit un ralentissement à 1,7 % en 2020.  Et l’Allemagne, notre principal  partenaire révise aussi à la baisse ses objectifs.  Le coup de frein de l’environnement économique européen, annoncé par Jean-Marc Daniel, se précise  et pourrait mettre à mal la croissance française. Si on fait 1,3 % ce sera  peut-être le  bout du monde. Et avec une inflation à 2 % … Et avec quel déficit commercial ?

Une victoire en « Trump l’œil » !

Trump a le triomphe tonitruant mais il perd gros  en perdant la majorité à la chambre des représentants. Aussi, il n'a pas attendu. Il tend la main aux démocrates en façade mais c’est pour mieux tenter de les étrangler. Car la main tendue s’accompagne de menaces. Du pur Trump ! S'ils adoptent une « warlike posture », il répliquera. Et violemment. Là, on peut lui faire confiance. De leur côté, les démocrates se préparent déjà à l'attaquer sur les impôts, sur les conflits d'intérêt, sur ses relations avec la Russie pendant la campagne, entre autres. Les  sujets d'affrontements ne manquent pas. Sans perdre de temps, le Président a annoncé qu’il serait candidat à sa succession. On est donc parti pour deux ans de guerre sans merci et deux ans de campagne électorale féroce. Les démocrates réclament déjà des auditions sur le renvoi de Jeff Sessions, l’opposition estime que le limogeage du ministre de la Justice plonge les États-Unis « en pleine crise constitutionnelle ». Rien ne va pouvoir avancer dans les deux ans qui viennent aux États-Unis, entre Trump, une chambre des Représentants démocrate et un Sénat républicain. On appelle ça le « gridlock » ! (l’impasse). Pas de quoi inquiéter les marchés :  c’est le scénario idéal pour les investisseurs. Pour l’instant.

 


TRUMP S’EN SORT, MAIS RIEN N’EST REGLE

Donald Trump

 

Le scénario anticipé s'est produit.

Comme annoncé par  les sondeurs, les démocrates ont repris le contrôle de la Chambre des Représentants. C’est une première depuis 2008. Le Sénat reste républicain. Les démocrates ont gagné quelques sièges de gouverneur mais des états clés comme la Floride sont restés républicains. Pourtant, la chute des indices boursiers, provoquée par la hausse des taux et les tensions commerciales avec la Chine, n'étaient pas une bonne nouvelle pour Donald Trump. Sa popularité est  au plus bas après le meurtre de Khashoggi, les colis piégés adressés à des personnalités démocrates et l’attaque contre une synagogue de Pittsburgh. Il  a contrebalancé par une furia populiste   et une collection de mensonges sans précédents.

Pas de vague anti-Trump.

« Tremendous success tonight. Thank you all. » C'est le tweet de Trump ce matin. Il se félicite de sa « victoire ». « Fabuleux ? » même s'il a perdu la Chambre des Représentants. Certes, il n'y a pas eu de vague bleue, de vague démocrate, et Trump n'a pas été rejeté massivement. Il avait transformé cette élection en referendum en s'investissant massivement, plus qu’aucun autre président pour des élections de mid-terms, et sa campagne a permis de sauver quelques candidats. Mais le pays reste divisé. Les  Etats-Unis sont coupés en deux camps totalement différents, et totalement opposés. À l'image des femmes qui représentent 52% des votants et ont voté massivement pour les démocrates et contre Trump avec un écart de 18 points. D’un côté, Trump a réussi à prendre le contrôle de fait du GOP, le parti républicain, et de l'autre, les démocrates ont réussi à prendre le contrôle de la Chambre des Représentants.

Deux années agitées s’ouvrent.

C'est la campagne présidentielle qui commence. On peut s’attendre à ce que l'affrontement entre les deux camps soit sanglant. Les démocrates vont tout tenter, et ils ont deux ans pour le faire, pour déstabiliser Trump et le fait d'avoir la majorité à la Chambre des Représentants va être une arme redoutable, notamment sur les sujets domestiques et sur les enquêtes en cours. Evidemment, Trump va encore plus tweeter qu'à son habitude, avec une violence qui va être décuplée par son sentiment de victoire. Mais pour les marchés c'est le scénario « idéal » pour les investisseurs. A partir de maintenant Trump est sous contrôle, et les acquis des deux premières années ne seront pas remis en question. Il va falloir à nouveau regarder du côté des nouvelles économiques et se désintéresser un peu pendant quelques mois de la politique. D’autant plus que le ralentissement mondial promet des rebondissements imprévisibles de l’hôte de la Maison blanche.

Le pétrole et les marchés.

Le pétrole s’est effondré. Le  prix du baril a chuté de plus de 20%, pour de multiples raisons mais en particulier du fait des exemptions massives concernant l'achat de pétrole iranien qui va donc continuer à couler sur le marché. La baisse du prix du pétrole, c'est évidemment une bonne nouvelle. Sauf pour le gouvernement français qui fait campagne en ce moment sur le thème : « si les prix du carburant flambent c'est à cause de la flambée du pétrole... ».  Sur les marchés boursiers, le mois d'octobre est derrière nous mais cela ne veut pas dire que les craintes sont dissipées. Elles sont toujours présentes et elles sont même nombreuses. De la panne de la croissance européenne aux taux et à l'inflation en passant par les tensions commerciales, la consolidation était nécessaire. Elle a eu lieu. Mais pour combien de temps ? On se demande même comment les marchés ont fait pour résister pendant de si longs mois. La fin de l'année risque donc d'être encore agitée. Les indices vont maintenant tenter un rebond. Il faudra surveiller trois éléments : d’abord, les taux américains et notamment le niveau des 3,25 % sur le 10 ans ;  ensuite les taux italiens et notamment le « spread » avec les taux allemands ; enfin, la rencontre fin novembre entre Trump et Xi Jinping à Buenos Aires qui devrait marquer un tournant dans les relations commerciales entre les deux pays. En attendant, tous les regards des traders et des investisseurs sont tournés vers un chiffre et un seul : le taux de référence pour les taux d'intérêt aux États-Unis, le taux à 10 ans des emprunts d’État. Il a atteint vendredi dernier les 3,22 %, un niveau proche de son record de hausse depuis 7 ans.

Les  taux américains remontent.

Un peu de technique. On distingue deux catégories de taux d'intérêt.  Les taux d'intérêt à court terme d'abord. Ils sont déterminés par les banques centrales. Et la FED, la Banque centrale américaine, a remonté ses taux d'intérêt 8 fois depuis décembre 2015 et s'apprête à les remonter encore une fois en décembre et plusieurs fois en 2019. Les taux d'intérêt à long terme ensuite. Ils sont déterminés par les marchés, par l'offre et la demande. Et ils progressent car l'économie américaine est en pleine croissance, avec un plein-emploi qui provoque une hausse des salaires et par conséquent une hausse de l'inflation et donc une hausse des taux d'intérêt à long terme, comme le taux à 10 ans des emprunts d'État américain. Il faut suivre ce taux pour une raison simple : la hausse des marchés boursiers depuis 2009 a été, en grande partie, alimentée par la baisse des taux d'intérêt. Quand les taux d'intérêt étaient à zéro, on disait « qu'il n'y avait pas d'alternative aux actions ». Mais avec des taux d'intérêt qui remontent, il y a maintenant une alternative aux actions : si le taux à 10 ans dérape au-dessus des 3,4 % et s'approche des 4%, cela aura un impact négatif sur les indices boursiers. Aux niveaux actuels, les taux américains sont encore sous contrôle. Pour combien de temps ? La surchauffe provoquée par la relance massive de Trump alimente l’inflation. Une crise boursière violente pourrait donc arriver  dans les deux ans… Et quand les taux américains remontent, les nôtres suivent. Pas  bon pour nous, vous savez pourquoi ! Pas bon pour Macron non plus, mais ça on s'en tape.

 

 


LES ANCIENS ONT LA VIE DURE

Hollande 14 Royal jt 2 Sarkozy lambersart

 

 

 

Pendant une semaine nous allons être saturés de Macron à toutes les sauces mémorielles ou pas.  Alors échappons-nous un peu !

Le retour des boulets

François Hollande et Ségolène Royal y croient encore. Ils rêvent toujours l’un de retrouver le palais présidentiel, l’autre de le conquérir. François Hollande n’a aucune retenue.  Oublié le bilan calamiteux de son quinquennat, oubliée son incapacité à se représenter, oubliées les cinq années perdues pourtant propices aux réformes qu’un contexte particulièrement favorable avec  « l’alignement des planètes » rendait possibles. Il revient comme si seule comptait la trahison dont il a été victime par celui qui occupe la place aujourd’hui.  Désir de vengeance ? Pas seulement.  Les  commentaires méprisants à l’égard de son successeur, sur ses « enfantillages », « son manque d’expérience », laissent percer une présomption qui n’a jamais quitté le personnage. Et pourtant, le seul souvenir de son passage aux affaires et du bilan qu’il a laissé devraient dissuader les Français, au moins l’électorat du PS, de revoter pour lui. Ils n’ont pas oublié l’humiliation qu’il leur faisait subir chaque fois qu’il se déplaçait à l’étranger ; ils n’ont pas oublié les hausses vertigineuses des impôts ; ils n’ont pas oublié l’incapacité à maîtriser les dépenses publiques… Quant à Ségolène Royal, c’est une autre affaire. Elle n’a pas assez à s’occuper avec ses  hectares de glaces à représenter comme ambassadrice des Pôles.  Elle a caressé l’espoir de reprendre du service après le départ de Hulot mais à l’Elysée  on n’avait pas envie de réchauffer la vipère. Alors elle revient sur le devant de la scène pour régler ses comptes avec un livre  aux nombreux passages qui paraîtront « croustillants » aux amateurs de « politique vue par Gala ». Selon ceux qui ont lu l’ouvrage, tout le monde y passe : Sarkozy, Hulot, Hollande évidemment pour l’avoir trompée avec  une plus jeune qu’elle, Macron, Bayrou … Elle développe la thèse de la femme qui gêne en proie au sexisme de la classe politique. Se poser en victime : son meilleur rôle. En oubliant qu’elle a souvent tendu le bâton pour se faire battre. Mais c’est une manière de solder  le  passé pour prétendre  à de nouveaux horizons.  C’est que la « duchesse du Poitou » se rêve en sauveuse de la gauche en prenant la tête d’une liste aux Européennes. On n’a donc pas fini de la voir pérorer avec sa  condescendance naturelle. Les deux annoncent clairement que l’Elysée reste un objectif. Combien de temps ces deux boulets vont-ils polluer le débat  politique ? La réponse,  c’est la même que celle du fût du canon pour refroidir : un certain temps !

Lui, il n’est pas en manque.  Mais…

Nicolas Sarkozy fait quand même tout pour qu’on ne l’oublie pas. Il  est trop  occupé pour faire de la politique, mais il trouve quand même le temps de délivrer une longue interview au Point. A la différence des deux premiers qui se vautrent dans le terre-à-terre, il fait le choix  de  l’altitude. Une manière aussi de montrer sa connaissance des grands dossiers nationaux et planétaires, façon de prouver qu’il  n’est pas encore « has been ». Il expose dans ces longues pages sa vision des grandes questions diplomatiques de l'heure, tout en lançant des piques de-ci de-là sur la manière de gouverner de l'hôte de l'Elysée,  tout en s’abstenant de critiquer évidemment. Ce passage en revue ne laisse aucune question importante de côté et chacune est traitée avec une rare acuité. Manifestement, l’ancien chef de l’Etat a une vision du monde, démontre qu’il est capable de se projeter, et, en creux, fait ressortir la vacuité de celui qui est aux manettes comme de son prédécesseur. La  France, l’Europe, la démographie, l’islam, le populisme, Trump, les valeurs… Les sujets ne manquent pas sur lesquels son analyse fait mouche. Il n’est  pas dans le combat politique mais quand on lui pose la  question : « Qu’est-ce qu’un leader ? », la réponse qu’il donne lui correspond tout-à-fait : « Pour conduire un pays, il faut quelqu’un qui ait la vision de ce que doit être l’avenir… ».  Il  n’hésite pas  non plus à aller franchement au fait, quitte à  provoquer : « Faire de Viktor Orban un dictateur et un leader de l’extrême-droite ne correspond pas à  la réalité »,  ce qui est vrai mais pas forcément admis  dans nos cercles officiels. Mais il  l’a dit et répété : « Je ne suis plus dans le combat  politique ! ».  Néanmoins, il passe ton temps à recevoir des élus dans ses bureaux de la rue Miromesnil, non loin de l'Elysée. Et s’il donne parfois l'impression de parier sur l'échec  de Laurent Wauquiez, c’est « une fausse impression », s'insurge-t-il. Il n’empêchera pas les lecteurs de son interview de penser qu’il se pose, ce faisant, en recours. Pour le moins. Echaudé  par sa dernière tentative de retour,  vous ne lui ferez plus jamais dire qu’il  y pense. Mais ne pas le dire, n’empêche pas d’y penser. En tout cas c’est la conclusion à laquelle j’arrive.  Une interview à lire absolument,  c’est  un cours de politique de haut niveau.

 


LES INCONGRUITES DE M. MACRON NE SERVENT PAS LA FRANCE

Macron de dos

L’histoire ne se répète jamais, même quand il arrive qu’elle bégaie. 

Le Président par inculture historique ou syndrome de la communication tombe dans un piège ridicule par simplisme. En comparant notre époque à celle des années 30, il cède à de nombreuses facilités  plus caricaturales que réelles. Les « éléments de langage »  aussi bien affûtés soient-ils feront long feu face aux esprits cultivés. Ils  abuseront peut-être les incultes à qui on a infusé depuis de nombreuses années une histoire simplifiée, idéologisée et fragmentaire. Aussi débute-t-il son « itinérance mémorielle » avec le  même boulet, comme  le souligne une professeure d’histoire-géographie, auteur du livre « Génération ‘j’ai le droit’ », dans un tribune,  publiée par Le figaro,  dénonçant l’inconséquence des programmes d’histoire qui amène à traiter la guerre de 14-18 en 3 heures de cours…  quand j’y passais presqu’un trimestre, il y a 20 ans. Mais revenons au discours présidentiel.

Comparaison n’est pas raison.

Dans son approche, Emmanuel Macron commet une première erreur.

Celle d’oublier le contexte,  la toile  de fond qui oblige à resituer tout événement dans son époque avant d’oser un parallèle. Certes, Staline, Hitler et Mussolini ont été des dirigeants néfastes pour leurs peuples et pour la paix du monde.  Ils ont porté des idéologies qui ont fait des ravages en Europe et notre devoir commun est de ne jamais l’oublier. Mais oser les comparer à Orban, Salvini et pourquoi pas Morawiecki en Pologne et Kurz en Autriche, est une absurdité historique. Ce ne sont pas des fascistes. La défiance qui s’est installée au sein des peuples européens vis-à-vis de la construction européenne vient de la manière dont les partisans d’une union plus « intégrée » ont imposé leurs choix en donnant l’impression de ne pas tenir compte des scrutins.  Et le mal n’a fait que s’aggraver depuis 2005 après le « non » à la Constitution. La  montée en tension que l’on connaît aujourd’hui n'est pas imputable au seul Emmanuel Macron, elle est à l'œuvre depuis que l’on a voulu contourner ce refus par les traités qui ont suivi. Rien à voir avec les tensions et les antagonismes nationaux de la fin des années 30. Le  discours du Président français apparaît donc comme une opération politique profondément anti-européenne propre à attiser les colères en insultant les peuples qui ont élu les dirigeants précités. Il contribue ainsi à aggraver les tensions entre partenaires européens. Et le clip, scandaleusement partisan, émis sur les chaines de télé, par le gouvernement, n’arrangera rien. Du jamais vu en la matière sous la Vème : de la propagande officielle payée par le contribuable !

Il fait une deuxième erreur qui frise l’incongruité.

L'Europe de l'entre-deux-guerres n'est évidemment pas comparable en termes politiques à l'Union européenne des 28. Trois facteurs énormes les différencient. En premier lieu,  l’Europe d’alors était composée d'États-nations souverains qui n’appartenaient pas à une entité supranationale comme c'est notre cas. En second lieu, des idéologies concurrentes puissantes imprégnaient les peuples (communisme, fascisme, nazisme) et s’étaient formalisées politiquement dans trois pays, la Russie, l'Italie puis l'Allemagne, alors qu’aujourd’hui, aucun des Etats de l’Union ne remet  en cause l’économie sociale de marché qui y règne en maitre. En troisième lieu, et c’est un moteur fondamental de la guerre, l'URSS et le IIIe Reich avaient des ambitions d'expansion territoriale, sinon d'hégémonie planétaire, et il s'agissait de nations hyper militarisées. On cherche vainement les « légions » d’Orban ou de Salvini et encore plus une intention belliqueuse quelconque.

Il fait une troisième erreur, grave elle aussi. 

Une erreur d’appréciation. Les  « lépreux » qu’il  dénonce avec mépris, souhaitent, peut-être avec  trop d’intransigeance (à voir),  se concentrer sur leurs intérêts nationaux, protéger leurs frontières de flux migratoires incontrôlés que l'Europe de Schengen n’arrive pas à enrayer, refuser la société multiculturelle dont ils observent les échecs en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Belgique. Prendre en compte ce besoin de protection de l’identité, même Hubert Védrine, qui ne passe pas  pour un foudre de guerre nationaliste, y appelle, si on veut consolider l’Union. Ils  agissent au nom d’un choix de souveraineté politique pour laquelle leurs citoyens les ont élus. Des citoyens qui peuvent encore se dédire aux prochaines élections puisque ni Orban, ni Salvini n'ont remplacé la démocratie par l'autocratie, sans compter que le second fait partie d’une coalition et ne gouverne pas seul. Et on  pourrait encore gloser sur leur arrivée au pouvoir qui n’est en rien comparable  avec celles de ceux à qui on veut les comparer, qui n’avait pas grand-chose de « démocratique ».  

Puisqu’on prend l’Histoire à témoin.

On ne peut pas réduire la montée des totalitarismes dans l'entre-deux-guerres à une conséquence de la crise de 1929 comme le laisse croire Monsieur Macron : c'est encore voir l'histoire par le petit bout de la lorgnette. Ce genre de raccourci ne sert qu’à manipuler l'opinion pour une justifier une politique à venir. Cette manière de faire n’aide pas à comprendre ni le passé, ni le présent. La crise de 1929 a montré pour la première fois à l'échelle mondiale, où pouvaient conduire le capitalisme financier et la spéculation sans limite. Elle se développa dans un contexte protectionniste qui n’existe pas aujourd’hui à la même échelle. Elle déstabilisa les démocraties,  certes,  mais il existait d’autres germes  comme le désir  de revanche de l’Allemagne, humiliée lors des traités qui mirent fin à la  première guerre mondiale, comme les menées bolchéviques sur lesquelles l’URSS naissante s’appuyait pour répandre le communisme en Europe, comme l’affaiblissement de la 3ème République minée par ses rivalités politiciennes…

En tout cas, tout cela ne justifie en rien de tels sermons, une telle arrogance qui ne servent ni la France, ni la cause de l’Europe. Jupiter se voulait le « roi du Monde, de l’Europe, il a bien du mal à être le Président de tous les Français » : une « dégringolade » comme le raille Luc Ferry, en attendant une « sévère déculottée » ?

Un autre chemin existe.

Celui de  la prise en compte des  aspirations des peuples pour faire évoluer l’Europe actuelle  afin qu’elle réponde à leurs vraies préoccupations et aux défis de l’avenir pour lesquels la dimension européenne est utile : protection contre l’invasion immigrationniste,  grands projets communs d’équipements, de recherche, et investissements massifs dans l’intelligence  artificielle, défense commune  ,  etc…  Il y a mieux à faire que d’exacerber des tensions en ignorant leurs causes réelles. Pour ce faire,  « Les Républicains » ont bâti un projet sur sept  piliers fondamentaux.  Les sept piliers de la  raison  ou de la  sagesse : 1. la France a besoin de l’Europe pour répondre aux défis qui sont face à nous. 2. Des frontières sûres : la protection de nos frontières européennes face à l’immigration de masse incontrôlée doit être une priorité absolue. 3. Des frontières stables : aucun nouvel élargissement de l’Union Européenne ou de l’espace Schengen. 4. La préférence européenne et la réciprocité pour nos entreprises, nos emplois et nos agriculteurs avec principe de réciprocité doivent être l’élément fondateur de notre politique commerciale. 5. Refus de la concurrence déloyale : libre entreprise et refus la concurrence déloyale par exemple avec le détournement du travail détaché. 6. Moins de normes. Plus de projets : il faut revoir les compétences de l’Union Européenne : moins de normes, plus de décisions prises au niveau des Etats et de nouvelles coopérations dans les domaines de la Défense, de la recherche médicale, d’Internet, des grandes infrastructures de transport etc.. 7. Une civilisation européenne : ne pas oublier qu’avant d’être une construction institutionnelle, l’Europe est une civilisation commune, dont nous voulons transmettre l’identité, la culture, les racines et les valeurs.

Voilà le projet que « Les Républicains » vont porter et développer jusqu’à l’élection du mois de mai. Sans invectives à l’égard de quiconque. Mais avec  la  sérénité d’offrir une  voie  réaliste à  mi-chemin des progressistes à tout crin et des souverainistes inconséquents.

 


SANTE : COMMENT MACRON L'ETATISE AVEC SA REFORME

Réforme santé

 

Vers un système  à l’anglaise

Déjà la part du financement de la santé est de moins en moins assurée par les charges sociales, puisque la  part de l’impôts via la CSG grossit petit à petit et finira par remplacer  les cotisations salariales. On s’éloigne du modèle dit « bismarckien », fondé sur l’assurance assise sur le travail, pour se rapprocher du modèle dit « beveridgien » à l’anglaise, de type assistanciel, piloté par l’Etat. On sait déjà à quoi s’attendre : une médecine à deux vitesses, avec des médecins « fonctionnaires » et les anglais qui ont les moyens qui viennent se faire soigner en France. 

Le plan santé 

Les  médecins ont pourtant applaudi quand le Président de  la République a présenté son projet, parce qu’il  vise à sortir du modèle tricolore hospitalo-centré et englobe tous les acteurs, privés et publics, dans une évolution systémique. Des lignes de force qui paraissent logiques, en effet : deux paris,  celui du territoire et celui de la confiance aux acteurs de santé. On tourne le dos à l’ère idéologique Touraine, dont le parti pris était de réserver les missions de service public au seul hôpital public, au mépris des réalités du terrain. Pour autant, si l’approche est claire, paraît cohérente et bien pensée sur le papier, en donnant une vue d’ensemble où chacun trouve sa place,  la ville  comme l’hôpital, avec une gradation des soins, et en partant des territoires, rien n’est réglé. Il faudra réformer les directoires et conseils de surveillance institués par la loi Bachelot,  et renouveler les  directeurs des ARS  tout en divisant les effectifs de leur personnel par deux. Il faudra aussi  supprimer des pans entiers du Code de la santé publique pour laisser une vraie liberté aux hospitaliers. Enfin, il faudra réguler l’offre de soins de la médecine de ville et c’est le plus compliqué à mettre en place, car la  grande difficulté d’aujourd’hui c’est justement pour les établissements hospitaliers  d’avoir en face d’eux, localement, des interlocuteurs libéraux pour assurer la  permanence des soins, les parcours de prise en charge, mettre en place les coopérations.

Déjà ça commence mal

« Le  compte n’y est pas » dans le budget 2019 de la Sécurité sociale constate la fédération hospitalière de France, et  appelle à plus de volontarisme. Pour mettre en place la réforme, il y a une double nécessité : réguler les soins de ville et accompagner financièrement la transition.  Dans le  budget 2019 on ne retrouve ni l’approche des territoires, ni les nouvelles régulations pour la médecine de ville. Le gouvernement continue à surestimer l’activité des hôpitaux et à baisser les tarifs  en sous-estimant la progression de leurs charges, supprimant tout lien entre le coût d’une pathologie et la somme versée  pour la traiter. Et le système shaddock fait le reste : on gèle les crédits des hôpitaux puis on puise dans ces crédits gelés pour financer les dépassements de la médecine de ville, et présenter ainsi une sécurité sociale en équilibre… Avec une équation insoluble pour les hôpitaux à qui on demande 960 millions d’euros d’économie  cette année.  L’investissement hospitalier est tombé à moins de 4 milliards d’euros par an, là où près de 7 seraient nécessaires en rythme de croisière !

La  fin du modèle libéral ?

« En même temps », la réforme enterre le modèle national de médecine libérale. D’abord en battant en brèche son principe fondateur : le  paiement à l’acte, pour le remplacer par le forfait qui s’appliquera « pour commencer » dès 2019 à l’hôpital  pour l’insuffisance rénale et le diabète. Les  médecins de ville suivront. Deuxio, la réforme veut mettre fin à l’exercice « isolé » -aujourd’hui majoritaire- du médecin dans son cabinet, pour le remplacer par les cabinets de groupe qui devraient procurer efficacité et convivialité. Avec le risque, comme  c’est le cas pour les cliniques et les laboratoires absorbés par des grands groupes, que ces cabinets regroupés et maisons de ville de connaître le  même sort, les médecins devenant de simples salariés. Troisio, le plan Macron pose l’obligation de former des « communautés professionnelles territoriales de santé ».Il en existe aujourd’hui 17,  il en voudrait 1000 d’ici à 2022.   Mais ça coince, avec un cahier des charges très rigide, organisé d’en haut et peu de latitude laissée aux acteurs. Quarto, 400  médecins salariés des hôpitaux vont être envoyés dans les déserts médicaux jusqu’à ce que la fin du numerus clausus crée  l’offre de soins suffisante et permette de les remplacer.  En espérant que la  surabondance ne débouche pas sur l’instauration de règles strictes pour réguler les ouvertures de cabinets. Et quand on sait que la cohérence du système  sera alors assurée non plus par les cotisations et les  partenaires sociaux,  mais  par l’impôt et l’Etat … la  boucle est bouclée.

Une médecine administrée

Il y a gros à parier que la  régulation des soins se fera par des incitations et des contraintes calculées à partir d’écarts-types, de moyennes d’actes, avec des remboursements dégradés et potentiellement des déconventionnements pour les établissements ou les professionnels de santé qui s’écarteraient trop des référentiels. .  Quand on voit les résultats que l’Etat obtient avec l’économie française qui crève d’être administrée… on sait à quoi s’attendre pour la  médecine.

 

 


« EN MARCHE… VERS L’IMMOBILISME »

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Dans son livre « En marche vers l'immobilisme »  Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP, tire la sonnette d'alarme : le gouvernement ne va ni assez vite, ni assez loin dans sa politique de réforme de la France. Rien ne serait pire que de sombrer dans le piège de l'enlisement. Les quinquennats passent mais les urgences restent les mêmes : réduire les dépenses publiques et les impôts, mais aussi renforcer au plus vite la compétitivité des entreprises.

Et le verdict tombe à la page 235 : « Deux choix s’offrent  maintenant à nous : continuer à vivre dans l’obscurité ou allumer la lumière. » Et elle ajoute : « Les Rentiers de la République,  ceux qui refusent de faire le bilan,  de regarder en face les faits et  les chiffres de l’état de la France écornent chaque jour un peu plus la démocratie. Ils manquent de courage, de panache, mais aussi de clairvoyance.  Pour se  maintenir  ils  laissent les citoyens dans l’illusion du redressement économique. Avec  le risque majeur de dérouler le tapis  rouge aux populistes et autres  bonimenteurs. »… Le  verdict est sans appel.   « Le  gouvernement tombe dans le panneau des fausses réformes et complique un peu plus  chaque jour la vie des  Français.  La réforme de la formation professionnelle qui ne simplifie rien et conserve des structures avec des emplois quasi fictifs,  le  prélèvement à la source, la réforme de  la taxe d’habitation avec  sa cascade d’impôts  en vue… Impuissance à éclairer suffisamment le  projet gouvernemental, à en faire la pédagogie, impuissance à ne pas  se  perdre dans les détails technocratiques, impuissance à vaincre  les résistances provenant tant des corps  intermédiaires que de sa propre administration ! »

Quand les promesses s’évaporent…

La grande réforme fiscale se fait attendre, les économies promises sont restées lettres mortes, l'administration responsable de biens des blocages n'a pas été remise au pas, mais la communication bat son plein. Certes, des réformes ont été lancées. Mais elles se révèlent trop timides et très imparfaites dans leurs mises en œuvre. Bref, Agnès  Verdier-Molinié craint que le mandat d'Emmanuel Macron ne s'enlise dans les mêmes sables mouvants que ceux de ses prédécesseurs. Ce livre est un essai concret et pragmatique,  un petit manuel de la réforme agrémenté de quelques idées simples et efficaces pour libérer les énergies et redonner du pouvoir d'achat aux particuliers ainsi que des marges d'investissements aux entreprises. C'est un livre "libéral", ce qui nous permet de relativiser le "libéralisme" macronien.

Tout ça pour ça !

Dans « En marche vers l'immobilisme », Agnès Verdier-Molinié nous dit en quelque sorte: « Tout ça pour ça ? »

Voici une petite liste de ses constats :

- le prélèvement à la source se révèle être un choc de complexité et se résume à cette alternative extravagante pour le contribuable : dévoiler [ses] revenus ou payer plus cher !

- la non-transparence publique est toujours ce qu'elle était : le public, par exemple, cache des emprunts en milliards d'euros que le citoyen ne saurait voir, qu'il s'agisse de la Ville de Paris ou de la SNCF.

- les prélèvements obligatoires ne baissent pas : un impôt (ou une taxe) qui baisse peut en cacher un ou une autre qui monte comme  par exemple : d'une part baisse des cotisations sociales et d'autre part hausse de la CSG ; et la suppression de la taxe d'habitation sera inévitablement compensée...)

- Pôle Emploi coûte et ne sert à rien.

- le nouvel ennemi de classe est le détenteur d'immobilier : pourtant, quand le bâtiment ne va pas, rien ne va...

- l'insécurité est toujours ce qu'elle était, par enlisement et aveuglement.

 Les grands corps de l’Etat ont leur part de responsabilités :

- le Président en est issu et s'entoure de ses semblables...

- ils sont les grands bénéficiaires du système et de ses prébendes, qu'il s'agisse des administrateurs des finances publiques, des administrateurs des douanes ou des parlementaires.

- ils dissimulent les chiffres de l'exil fiscal qui ne diminue pas par la grâce des impôts confiscatoires et du repoussoir qu'est l'impôt sur la fortune immobilière.

- l'ENA ne sera pas réformée et le recrutement des hauts fonctionnaires non plus.

- le nombre de fonctionnaires ne baisse pas significativement et les dépenses publiques pas du tout.

- les fonctionnaires de l'Assemblée nationale ne sont pas moins bien lotis que les hauts fonctionnaires et tiennent tout autant à leurs prébendes.

Et  puis il faut compter avec les bloqueurs : 

- les syndicats de l'éducation nationale : malheur aux dissidents...

- les agents de la fonction publique : pas touche à leurs avantages et à leur temps de travail...

- les syndicats de la SNCF : pas touche à leurs avantages, à leur régime de retraite, etc. La réforme n’y a surtout pas changé grand-chose.

- les syndicats, plus forts dans le public que dans le privé : les ordonnances se caractérisent par beaucoup de reculades et peu d'avancées... et le Code du Travail ne fait que gonfler. Contrairement à ce que d’aucun a cru.

Ce qu’il faudrait faire…

Elle donne aussi sa feuille de route  qu’elle conseille au gouvernement : «  Le gouvernement et l'administration doivent garder en mémoire les 8 objectifs suivants : fiscalité à 40% du PIB [45% actuellement] ; des dépenses publiques à 50% du PIB [57% actuellement] ; un coût de fonctionnement des administrations à 25% du PIB ; une masse salariale à 11% ; 6% de chômage ; 74% de taux d'emploi ; 10 000 communes et interco ; 115 000 élus max ; la retraite à 67 ans.. ».

 Ce n'est même pas ambitieux. Ces objectifs nous permettraient simplement de revenir au niveau de la moyenne européenne... Et cela ne réduirait évidemment pas la dette publique qui tangente les 100% du PIB...

Le tout démontré, chiffres à l’appui,  exemples  concrets et comparaisons parlantes. Tout ce qu’elle constate est étayé, tout ce qu’elle propose existe ailleurs et donne des résultats. Alors ?

Un livre à lire absolument par ceux qui ne veulent pas  voter idiots !

 


PMA SANS PERE : POUR JEAN LEONETTI, C’EST NON ! IL DIT POURQUOI

Portrait officiel Mr Leonetti2014 (3)

Mardi dernier,  Jean LEONETTI, spécialiste en bioéthique à l’origine des  lois sur la fin de vie, était l’invité  des parlementaires « Les Républicains » de  Maine-et-Loire pour un débat dans le cadre de la  révision prochaine  des  lois  de bioéthique, sur le  thème :  « Début et fin de vie : tout ce qui est  techniquement  possible est-il souhaitable ? »

P1180977 P1180954Devant plus de 250 personnes, Catherine Deroche,  Sénatrice de Maine-et-Loire  a d’abord rappelé que l’année 2018 s’inscrit donc dans le calendrier des lois de 1994, 2004 et 2011, et a vu se tenir les États généraux de la bioéthique pilotés par le CCNE auxquels participent des experts et des citoyens.  Cette révision est donc à l’ordre du jour du Sénat. Elle insiste sur le vaste champ couvert par le domaine de la bioéthique impacté par les progrès scientifiques et techniques,  et que sur de nombreux aspects,  le  débat est  nécessaire en appelant  à ce qu’il soit apaisé et objectif.

Du questionnement démocratique au rôle de la médecine.

Jean Léonetti  a ensuite développé  son propos, partant du questionnement démocratique  propre à P1180968 notre pays, passant en revue tous  les  sujets concernés avec la  précision du cardiologue  toujours en exercice. De la naissance à la mort, il argumente, s’appuyant sur sa  propre expérience, émaillant son propos de nombreuses références à l’histoire de la médecine depuis l’antiquité, rappelant les grands principes qui guident la  science et  particulièrement le rôle  du médecin. Un balancement entre le possible et les  limites imposées par la dignité humaine. Tous les  points sensibles sont évoqués : l’embryon, la PMA, la  GPA, la fin de vie  et les améliorations P1180975qu’il a fallu apporter en 2016 à la loi de 2005. De ce fait il pense que légaliser l’euthanasie n’est pas nécessaire si on applique la  loi en vigueur. Pour les expériences sur l’embryon humain, il rappelle les limites imposées par la loi. Quant à la PMA, il oppose l’éthique de l’autonomie à celle de la vulnérabilité et il se déclare finalement  hostile après  avoir examiné  tous  les  avantages et inconvénients, d’ailleurs relevés dans l’avis du Conseil Consultatif National,  et se réfère au principe de précaution au nom de l’éthique de la dignité. La GPA est évacuée  à cause de  la  marchandisation inévitable du corps humain qu’elle entraîne, une atteinte grave à la dignité humaine. Et il  met en garde : si la PMA est autorisée, au nom du même principe d’égalité, on arrivera à P1180978 légaliser la GPA. Il démonte au passage la rhétorique du « droit à l’enfant ». En conclusion, il souhaite que la médecine de demain soit salvatrice et conquérante,  « Mais rappelons-nous le mythe de Prométhée dont les vautours dévorent le foie pour avoir donné le feu aux hommes. Le châtiment menace le progrès. »  Et il donne  le  dernier mot à Camus : « Un homme, ça s’empêche ! ».

Le débat permet de revenir sur les sujets les  plus importants qui permettent à Jean Léonetti d’apporter des précisions, toujours avec la même  humilité et humanité.


P1180965La  conclusion revient à Stéphane Piednoir,
Sénateur de  Maine-et-Loire et nouveau Président de la fédération « Les Républicains », qui se félicite du succès de la soirée et de la grande qualité du propos de Jean Léonetti et du débat qui a suivi. Il rappelle que l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPCST) du Sénat rendra son rapport le 25 octobre 2018 sur l’évaluation de la loi de bioéthique de 2011.

 

 


JE VOUS L’AVAIS BIEN DIT…

Economie  bourse

 

Rappelez-vous mon article  « Cette crise qui vient et qui se  précise »…  Eh bien, à observer ce qui se passe dans les bourses du monde entier, on peut penser qu’elle s’est mise en branle. 

Les bourses plongent.

Il  paraît qu’il ne faut jamais dire : « on vous l’avait  bien dit ! ». Cela ne se fait pas,  ça fait orgueilleux. Pourtant on devait bien s’en douter depuis le temps qu'on vous annonce que les marchés boursiers sont trop chers, en particulier les marchés américains, et que de nombreux signaux d'alerte sont apparus depuis des mois déjà. Et la purge se produit sur les marchés.  Elle était prévisible. Les spécialistes  disent qu’elle était même nécessaire. Beaucoup de marchés sont donc entrés en « bear territory », c’est-à-dire en configuration baissière, comme c'est le cas quand on chute de plus de 20%. L'Asie accuse une baisse de 21% par rapport à son plus haut niveau de l'année en janvier et on évalue tout de même à 5 000 milliards de dollars l’argent qui s’est évaporé en fumée là-bas depuis le début d'année. La baisse des marchés boursiers s'accélère. Et, pour une fois, ce sont les marchés américains qui ont le plus baissé, Nasdaq en tête : 4% de baisse. C’est la plus forte baisse en un jour depuis août 2011. Mais, comme c'est toujours le cas, quand les marchés américains baissent, le reste du monde suit. Avec des hauts et des bas, parce qu’il y aura toujours des prises de bénéfice pour produire des petits rebonds.

Pourquoi maintenant ?

Pour Trump c'est de la faute de la Banque centrale américaine qui a trop remonté ses taux. Et  c’est  logique, il n’a pas tout à fait tort. En effet, c'est bien en partie la hausse des taux d'intérêt aux États-Unis qui a rendu la Bourse moins attractive.  Sauf qu’il se trompe sur le coupable : si les taux remontent ce n'est pas de la faute de la FED, c'est de sa faute à lui, qui a fait une relance keynésienne avec ses baisses massives d’impôts, sur une machine économique américaine qui tournait déjà à plein régime,  ce qui a donc obligé la FED à remonter ses taux d'intérêt... Il devrait lire « l’économie pour les nuls ! »

Ralentissement économique.

Et  bien entendu, on commence à avoir des signes de ralentissement économique. Rappelez-vous que le FMI avait déjà abaissé sa prévision de croissance mondiale pour 2019 de 3,9% à 3,7%.
La Chine a ralenti, et la croissance européenne marque le pas. L'indice des directeurs d'achat, un indice très suivi par les prévisionnistes, a touché son plus bas niveau depuis 25 mois. La baisse des exportations et en particulier des exportations allemandes est l’une des causes principales. On n'attend plus qu'une croissance de 0,3% au 4ème trimestre en zone euro contre 0,4% initialement prévu.  Et ça  n’est certainement pas fini. On n’est qu’au début.

La  France n’est pas mieux lotie.

Les  prévisions de croissance  pour la fin de l’année  tournent maintenant autour de 1,3% : un chiffre qui doit vous dire quelque chose non ? Quant à l’année prochaine, même la  Commission européenne s’inquiète du budget 2019 que l’Assemblée  est en train de voter, tellement il  est plein de mensonges  et de faux-semblants  en matière de baisses des dépenses publiques  et de tenue du cap. Agnès Verdier-Molinié en dresse  aujourd’hui la liste des incongruités dans une longue tribune du Figaro.  Des chiffres mis en perspectives et incontestables qui  démontent  les assemblages trompeurs mis en œuvre  par Bercy. Pour résumer : les 6 milliards de baisses d’impôts n’existent pas. Notons au passage que les recettes de la CSG passent de 91 milliards en 2017 à 119 milliards en 2019 ! Et  les ménages vont payer l’an prochain 2 milliards de taxes en plus sur les  carburants  soi-disant pour la transition écologique.  Si c’est comme  pour  le patrimoine  …   Et le gouvernement ne prend pas en compte le 1,8 milliard d’augmentation des cotisations de retraites complémentaires. Mêmes  tours de passe-passe pour les entreprises. Les impôts  sur la production vont augmenter en 2019 de 4 à 5 milliards  d’euros  alors que ce sont ceux qui plombent le plus leur compétitivité.  Et  c’est encore par un tripatouillage peu accessible au commun des mortels que le déficit de l’Etat à 4% du PIB avec 98,7 milliards d’euros, se transforme en fin de compte à 1,9% !! Au total, la dépense publique  devrait augmenter l’an prochain de 22 milliards d’euros,  après 28 milliards  en 2018. Telle est la réalité de la gestion macronienne via Darmanin-le-racketteur. On ne s’étonnera donc pas que tous les voyants soient au rouge : important déficit du budget, hausse du chômage, croissance en berne, dette en expansion comme le déficit commercial (because le  pétrole, entre autre) avec à la clé un ras-le-bol fiscal des  Français dont  le gouvernement ferait bien de se  méfier.

On avance vers la crise, et notre pays est plus désarmé que jamais !

 

 


QUELQUES QUESTIONS SUR LA PMA

Naissance

 

A en croire les médias et nombre d’intervenants sur les plateaux médiatiques, c’est une affaire entendue et qui ne se discute même plus, sauf à faire de l’homophobie : la PMA sera adoptée. D’ailleurs le Conseil Consultatif National n’a-t-il pas émis un avis favorable. Le lobby LGBT a bien fonctionné. Pas si simple ! 

Une fausse égalité

La revendication de la PMA, notamment par les couples de femmes lesbiennes, est présentée comme une exigence d’égalité avec  les couples hétérosexuels. Donc comme un droit ! Sauf que « la procréation n’est pas un droit, mais  une fonction biologique, et l’exiger pour tous au nom de la  justice sociale, comme le revendique Marlène Schiappa est parfaitement absurde ». Ce n’est pas un « excité » de la Manif pour tous qui le dit, c’est un journaliste de Charlie hebdo. En même temps, Jacques Testard, l’auteur du « bébé-éprouvette », mettait en garde contre l’eugénisme. Il y a donc une gauche qui refuse  le chantage à  l’homophobie, pour réfléchir pleinement à ce qu’implique la Procréation Médicalement Assistée étendue à toutes les femmes. Sans la technique, l’argument de l’égalité ne tient pas si on s’en tient à  la biologie, pas plus pour les couples de femmes que pour les couples d’hommes.

Le rôle de la  médecine

L’évolution de la  médecine et de ses applications techniques a toujours eu pour but le traitement des pathologies et le soulagement des souffrances et bien des chantiers restent en jachère en la  matière malgré les nombreux progrès et réussites. On voudrait aujourd’hui profiter de ces avancées pour faire entrer dans le champ de ces progrès scientifiques des applications non thérapeutiques. S’agissant de la  PMA, la  loi permet actuellement de pallier à l’infertilité d’un couple hétérosexuel vivant et en âge de procréer, avec un cadre légal bien précis.  La  loi doit-elle évoluer pour accorder à une personne ce qu’il lui est impossible d’obtenir par la nature et non en raison d’une infécondité pathologique. C’est entrer dans la logique de « l’homme augmenté artificiellement » au-delà de la nature humaine, et non plus de « l’homme soigné ».  Certains n’hésitent pas à affirmer que financer leur PMA  à des femmes qui sont biologiquement fertiles à cause uniquement de leur sexualité, alors qu’un Français sur trois renonce  à se soigner faute d’argent, c’est détourner de l’argent public à des fins privées. La  médecine deviendrait alors une activité banale qui produit et fournit des services. Doit-elle détourner des moyens pour répondre non plus à un besoin de soins, mais à la commande d’un client ?

Le « droit à l’enfant »

Car ceux qui réclament « la PMA pour toutes » veulent aussi la prise en charge des frais par la solidarité nationale. Or celle-ci n’a pas à fournir des prestations techniques mais à prendre soin des  plus fragiles. Si l’on rembourse les soins aux malades, c’est en vertu du droit à la santé. Les  procréations artificielles de femmes en bonne santé n’entrent pas dans ce champ d’application. Sauf au nom d’un droit : celui d’avoir un enfant. Et voilà comment une personne devient non plus sujet,  mais objet de droit ! De là à ce que l’enfant et sa mère ne deviennent ensuite « l’objet » d’une transaction commerciale, il n’y a qu’un pas. L’extension de la PMA consacre « un droit à l’enfant, potentiellement inconditionnel et illimité ». Or l’impossibilité d’avoir des enfants est une limitation intrinsèque que les homosexuels devraient accepter, sauf à nier ce statut  pour le faire rentrer dans le rang de l’idéal « familiariste » réservé jusque-là aux hétérosexuels. Il ne faut quand même pas confondre  la veuve ou la femme abandonnée qui élève seule sa progéniture avec la féministe qui voit son projet  aboutir, sa victoire ! Il ne s’agit donc pas d’étendre une liberté au nom de l’égalité, mais de considérer qu’avoir un enfant est un droit pour lequel la collectivité doit payer. L’Etat deviendrait dès lors un fournisseur d’enfants pour tous ceux qui, quelle qu’en soit la raison, ne veulent pas en passer par la production naturelle.

Un marché déjà en place

Le business plan est prêt, avec ses éléments de langage, son calendrier et ses  porte-paroles médiatiques et même ses représentants de commerce.  PMA-GPA, même combat. Sinon, Comment expliquer la « une » de Paris-Match »  avec la  « famille de Marc’O », et sa belle histoire à faire pleurer dans les chaumières. Il ne vient à l’esprit de personne qu’on glorifie en  le faisant un hors-la-loi. Avec  la  PMA, on entre, de facto, sur un « marché » et il ne faut pas sous-estimer la perspective d’utiliser des femmes comme moyen technique de « production d’une commande ». Des femmes-outils en quelques sortes. Ce serait la porte ouverte vers la GPA (gestation pour autrui). Et  le Conseil Consultatif nous l’annonce : la conservation des ovocytes, la généralisation des tests génétiques ne posent aucune question d’éthique générale ; ces émanations du corps humains sont devenues des objets techniques. Contrairement à ce qu’on nous raconte, la technique que la GPA  met en œuvre est la même que celle de la PMA. Seule intervient dans le  champ la nécessité de trouver un « ventre » pour porter l’enfant puisque l’homme en est incapable. Le marché existe déjà  et y pourvoira moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Que l’enfant obtenu dans un cas comme dans l’autre puisse se sentir otage d’un « ubris »  (mot à la mode), cela ne fait pas partie de la réflexion.  Il devra faire « avec ».

La quête des enfants sans racine

Personnellement, j’ai encore envie de croire  à  l’importance de « l’inné » dans la vie d’un être humain. Nous venons tous de quelque part. Le savoir, c’est rassurant. Car cet « inné » venu d’on ne sait où  peut se transformer en souffrance à travers une quête de l’hérédité. Il est encore temps de refuser qu’on fabrique des  enfants sur commande. La technique déshumanise.  Va-t-on se contenter de dire à un enfant « ton père c’est la technique et ton parrain c’est l’Etat ? ». Légiférer pour répondre à des préoccupations individuelles, c’est oublier le souci du bien commun.  Les  perspectives à la fois vertigineuses et fantastiques  des avancées technologiques ne nous imposent-elles pas d’agir avec sagesse et précaution. D’autant plus que l’on sait que pour  l’enfant qui va naitre la gestation n’est jamais anodine. La  vie fœtale comprend aussi  le vécu de la mère et il faut tenir compte de l’acquis anténatal qui aura des répercussions sur sa vie affective. Et puis en face du droit à l’enfant, ne doit-on pas mettre comme  obstacle  le fait de lui ôter la moitié de sa généalogie. S’obstiner à ne pas le voir dénote une hypocrisie, car c’est lui dénier ses propres droits. Dans cette affaire la quête génétique des enfants concernés est sous-estimée quand elle n’est pas mise sous le boisseau. Pourtant elle existe.  Ceux-là veulent que soit reconnu le droit à connaître leurs origines et ils sont de plus  en plus nombreux à espérer retrouver leur donneur grâce à  un test ADN… Cette souffrance-là est bien réelle.

Restons fidèles à l’homme soigné.  Car  après la  PMA et la GPA, viendra le  temps de la parthénogénèse le jour où elle sera possible : le temps des  enfants fabriqués sans parents sur catalogue !   Pourquoi la refuserait-on aux couples qui seraient candidats ?  L’homme apprenti sorcier, ça n’est pas une nouveauté.

 


BLANQUER EST-IL SI BON ?

Blanquer

Le chouchou à droite

Le Ministre de l’Education contribue à faire pencher la balance à droite dans l’esprit de nombreux concitoyens quand il s’agit de qualifier l’action du gouvernement. Et si on conteste en sortant quelques arguments comme ceux touchant aux attaques contre la famille, il est souvent rétorqué : « Oui, mais il y a Blanquer !». J’ai donc voulu en avoir le cœur net. D’autant plus que certains m’avaient dit que si Fillon avait été élu, c’est celui qu’il aurait choisi. Qu’en est-il ?  Justement il nous sort une loi, comme tout Ministre de l’Education qui se respecte. J’ai donc des éléments pour en juger : ce qu’il a fait depuis 18 mois et maintenant un projet de loi.

Le bilan, un peu plus d’un an après

Il faut dire qu’il a hérité de ce « grand corps malade » qu’est l’école. Et que le passage de Vallaud Belkacem n’a rien arrangé. Au bout d’un an et demi, le Ministre a fait le tri parmi les projets absurdes de sa « prédécesseure ». A son actif : il a viré le directeur des programmes, Michel Lussault le « pédagogiste enragé » pour le remplacer par le professeur Dehaene, adepte des « neurosciences ». Il a aussi commencé l’action de dédoublement des cours préparatoires pour améliorer l’apprentissage de la lecture là où c’est nécessaire. Un effort qui se poursuit. Le Ministre mène une réflexion intelligente –mais limitée- sur la revalorisation nécessaire de la condition enseignante. Dont acte. Le travail sur la réforme des programmes rétablit un peu de rigueur, et on sait que les débats restent vifs avec les « pédagogistes ». Mais comme souvent depuis le début du siècle, on n’en est pour l’instant à des réformettes.  Car « en même temps » la situation se dégrade rapidement. La laïcité est chaque jour un peu plus contestée : 30 conflits par jour répertoriés, mais combien ne sont pas relevés ? Et les motifs sont de plus en plus inquiétants causés par le communautarisme musulman : on n’en finirait pas de citer les cas d’élèves voulant imposer leur obscurantisme. Le Ministère campe toujours sur une forme de déni en minimisant. Sans parler des enseignants acquis au « multiculturalisme » prôné par le Président lui-même. Il faut aussi compter avec la violence sous toutes ses formes, comme si le recul du savoir s’accompagnait d’un retour à la loi du plus fort : harcèlement, jeux stupides, intrusions… Tout cela rend la vie infernale aux enseignants et beaucoup craquent. L’absentéisme est aussi une maladie du système éducatif, déjà plus de 26 000 heures de cours n’ont pas été assurées depuis la rentrée et les remplacements demeurent un casse-tête. La situation est en effet rendue compliquée par le fait que les enseignants sont beaucoup plus absents que les autres fonctionnaires.

La loi pour « une école de la confiance »

Autant dire qu’il y a du grain à moudre et qu’on est en droit d’attendre beaucoup d’une loi qui se fixe comme objectif de rétablir « la confiance ». On en a bien besoin, depuis qu’on voit la France reculer dans tous les classements internationaux.  Elle va donc être soumise pour avis au Conseil supérieur de l’éducation, ce machin entièrement entre les mains des syndicats. Que contient-elle ? D’abord, elle instaure l’instruction obligatoire dès 3 ans. C’est la première raison d’être de la loi. A la fois un coup d’épée dans l’eau puisque près de 90% des enfants sont déjà scolarisés à cet âge-là et un principe un peu contestable , certains y voient la volonté de retirer les enfants de l’influence des parents le plus tôt possible… La loi va permettre des expérimentations  avec de larges contours pour déroger au code de l’Education : les domaines sont variés, organisation pédagogique, coopération avec des partenaires du système éducatif, annualisation du temps de travail,  tout cela avec beaucoup de précautions. La loi crée un nouveau « conseil d’évaluation de l’école » placé sous l’autorité du Ministre, une bonne idée si cette structure ne tourne pas à un machin technocratique de plus. Pour la formation des enseignants, on met fin aux ESPE, qui ont succédé aux IUFM, mais là encore, on change le sigle, Ecole devient Institut, on change le mode de nomination du directeur, mais on reste dans le cadre universitaire, une erreur qui continue, et la loi ne dit rien sur le recrutement et les contenus. Si c’est pour garder les « mêmes abrutis » (dénomination accordée il y a quelques années par un stagiaire) pour y sévir, on n’aura pas beaucoup avancé. La loi prévoit aussi que les enseignants pourront enseigner, ceci pour pallier au recrutement déficient, des ordonnances pour redécouper les territoires des Rectorats (technocratie quand tu nous tiens) et la possibilité de créer des établissements internationaux financés par des entreprises. Une fois cette liste terminée, on est frappé du caractère assez superficiel. C’est que le Ministre ne peut espérer un vote favorable du Conseil supérieur de l’Education que s’il passe sous les fourches syndicales.

On est loin du compte

Il y aurait pourtant pléthore de réformes essentielles. Une vraie annualisation du temps de travail des enseignants pour adapter leur présence dans les établissements aux exigences de notre époque, accompagnée d’une augmentation de ce temps de travail. Le renforcement des compétences des chefs d’établissements, l’autonomie des établissements, la régionalisation de l’administration et de la gestion des corps enseignants pour déconcentrer le « mammouth »… Le système est devenu ingouvernable. Il faudrait mettre fin au paritarisme qui parasite la gestion des carrières, à travers les barèmes qui permettent les affectations et qui empêchent de mettre en place la reconnaissance du mérite. Mais tout cela doit être soumis à la consultation préalable des comités techniques académiques qui « ont compétence sur les questions relatives à l’organisation et au fonctionnement des établissements et des services » et ensuite soumis à l’avis des « commissions administratives paritaires académiques et départementales » concernées. Autrement dit : mission impossible sans une volonté politique à toute épreuve. Car tous les moyens de blocages seront utilisés. Les syndicats, nous rapporte l’IFRAP, bénéficient pour leur service de 1990 temps pleins de décharges syndicales, soit 1,4 million d’heures par an, pour un coût de 82 millions d’euros de rémunérations versées. Une force de frappe ou de frein redoutable !

Du « cosmétique »

On est donc loin du compte. On comprend que le Ministre se contente de faire du « cosmétique », certes souvent de bon aloi, mais on est loin des réformes en profondeur qu’il faudrait mener pour remettre sur les rails le système éducatif. Car les défis sont nombreux. En attendant, rien ou peu de chose est fait pour accueillir les enfants « hors normes », précoces, autistes, et tous les dys… pour qui venir à l’école reste le plus souvent un parcours du combattant quand ce n’est pas tout simplement impossible. En attendant l’obscurantisme progresse et les enseignants sont souvent très démunis pour y faire face. Par contre le gouvernement a durci la possibilité de créer de nouvelles écoles hors contrat, et freine la croissance  du privé sous contrat vers lequel fuient de nombreuses familles quand elles peuvent y trouver une place.

Blanquer : peut mieux faire !

 


REMANI(MINI)EMENT

Macron pénombre

Teasing !

Il aura fallu quinze jours. Que ne nous a-t-on pas dit sur ce remaniement ! Sur l’ampleur, sur la procédure « professionnelle », sur le second souffle qu’il allait apporter… Pendant ce temps-là M. Philippe « double casquette », au four et au moulin, vagabondait au Havre et jurait qu’il n’y avait pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre lui et le Président alors que tout le pays bruissait d’une tension entre les deux têtes de l’exécutif. Il a fallu qu’un déluge, il faut dire fort désastreux pour les pauvres habitants du Carcassonnais, en rajoute, pour le retarder encore de 24 heures. A croire que Hollande s’en soit mêlé ! Et la montagne accoucha d’une souris, pour reprendre l’expression bien connue.

Calculs politiciens

En fait de remaniement, on reste un peu sur sa faim. Après avoir mis Ferrand au perchoir de l’Assemblée, voilà Castaner à l’Intérieur. La Macronie se recroqueville sur elle-même pour les postes stratégiques. Pour le reste, on offre un poste à un ancien PS, l’Agriculture pour Didier Guillaume, et un autre à un transfuge du centre-droit, la Culture pour Franck Riester qui obtient ainsi son plat de lentilles, prix de sa trahison. Depuis le temps que ce dernier piaffait pour obtenir enfin un maroquin. Tout le monde aura compris : deux nominations très « ancien monde » qui vise à rallier à droite et à gauche en vue des Européennes. Personne n’est dupe. Des débauchages sans conséquence tellement ils étaient prévisibles. Riester c’est le harpon pour pêcher Juppé et Raffarin !

Oraison funèbre

Et pour consacrer ce moment fort de la geste macronienne, le Président nous a joué le soir au 20H « le crépuscule de Jupiter ». Pathétique ! Comme le relève l’excellent Jean Léonetti à juste titre : tout était faux. Le ton sonnait faux, le texte aux expressions « hermétiques » était faux, la modestie était feinte, et la solennité qui se voulait gaullienne était surjouée donc contre-productive. C’était De Gaulle-le-minus. Ajouté à cela un éclairage qui tenait plus de la pénombre et vous avez un cocktail du meilleur ratage d’adresse au peuple. Celui-ci aura été plutôt angoissé par ce spectre ânonnant qui s’était invité au moment du dîner ! Le remaniement avait tourné à la comédie, il se termine dans le tragique !

Je fais probablement partie de ces « ces somnambules du monde qui va » qui ne voient pas ce qui est en train de se passer. Pour qui se prend-il, le faux prophète. J’ai bien retenu une phrase : si ça va trop lentement, c’est la faute à nos institutions. Tiens, tiens, ça ne nous annonce rien de bon pour la réforme de la Constitution à laquelle il ne renoncera pas.

En fait de second souffle, le résultat est plutôt poussif : 2/3 des Français ne sont pas convaincus. Il est vrai que Castaner, le plus communautariste des macronistes, pour lutter contre l’Islam politique, on ne pouvait pas trouver pire.

 

 


LA TENTATION DE SAUVER LE « SOLDAT MACRON »

Macron planté

 

Les  juppéistes en ébullition.

On s’agite beaucoup chez les « juppéistes ». Qu’ils aient franchi le Rubicon  ou qu’ils soient en passe de le faire au nom du rêve européen,  ils perdent leur temps. Ils  ont toujours le  même  leitmotiv :  « Il  faut aider  Macron à réussir sinon on aura les extrêmes !  ».  Or  Macron ne peut pas réussir. C’est un psychopathe narcissique qui se détruit  lui-même et son action manque de clarté, de profondeur et de pédagogie. Le  mot « transformation » utilisé à toutes les occasions n’a pas de sens et  est  là  pour cacher justement l’absence de réformes structurelles. Quinze mois après son élection,  la France va plus  mal : plus  de dette, plus d’impôts,  plus de déficits, plus  de déficit commercial,  plus  de violence et d’insécurité, plus de communautarisme…  Et  le groupe  La REM se caractérise par son arrogance, sa vacuité et son amateurisme.  Il  est  piloté de l’Elysée  à   coups « d’éléments de  langages » : du prêt-à-porter  pour cerveaux lobotomisés.

Le progressisme est une escroquerie.

Le combat que veut mener Macron en Europe au nom du « progressisme », ne correspond  pas  aux valeurs de la droite, et n’est pas en phase avec les réalités de l’Europe actuelle. Le  « progressisme »  appartient au vocabulaire de la gauche radicale  dans le cadre de la  lutte des classes  pour transformer la société. Même dialectique donc ! Le  détournement de ce  mot par Macron couvre sa politique sociétale et voudrait donner un semblant de  concept à ses réformettes. Il veut maintenant l’utiliser  pour caricaturer le débat sur l’Europe. Il n’y a pas en Europe deux camps  comme il voudrait présenter la  situation,  celle-ci est beaucoup plus complexe. Mais surtout, la  thématique du discours de la Sorbonne correspond au rêve d’il y a vingt  ans. Il n’est plus en phase avec ce que vit l’Europe aujourd’hui. Vouloir plus d’intégration, continuer  à  élargir, ne pas prendre en compte  l’exigence  d’identité que même Hubert Védrine pense indispensable,   ce sont les thèmes qui nous ont  fait perdre il y a  cinq ans.  L’Europe devait nous protéger !  On voit  le résultat. Que nos amis aillent avec Macron dans ce combat  perdu d’avance, ils  aideront  les  extrêmes, à  commencer par  l’extrême droite à ramasser  la mise. Comme le souligne Jean Léonetti, le  projet que « Les  Républicains » vont porter est celui du bon sens, car  il n’est ni souverainiste, ni populiste,  et nos amis juppéistes pourraient, en toute bonne foi,  y souscrire, s’ils n’étaient pas aveuglés par leurs relations avec le Premier Ministre et son entourage.

 Un gouvernement faible.

Quand on n’est ni de droite, ni de gauche, on  n’est  nulle   part.  Surtout on est paralysé  par les courants contraires qui parcourent la macronie. De ce fait, le gouvernement accouche de réformettes : celle du code du travail,  celle  sur la sécurité, celle de la SNCF, et même la  loi  Pacte, aucune ne va assez loin. Celle qui s’annonce pour les retraites navigue entre le  déni, -rejet de l’âge de 65 ans- et   l’hypocrisie  avec   les  points et  l’âge pivot qui reviendra  au même, mais sous forme d’usine à gaz. La réforme de  la taxe d’Habitation est une imbécillité notoire que nos trissotins 2.0 essaient de transformer en gain de pouvoir d’achat alors qu’elle n’est même pas financée et creuse un  peu plus la dette. Pour avoir engagé ce fatras de réformettes, le gouvernement est qualifié de « droite ». Rien n’est  plus faux. On n’est pas de droite quand on s’en prend à la famille, quand on fait payer les classes moyennes à répétition,  quand on s’attaque aux retraités.  On n’est pas de droite quand on augmente sans cesse les  impôts et crée de nouvelles  taxes  au lieu de chercher   à diminuer  les dépenses de  l’Etat. Et on n’est  pas libéral quand on mène une politique qui réglemente à tout va, qui  méprise les territoires et contrecarre la décentralisation, qui assomme  les entreprises avec de nouvelles  astreintes  sociales ou environnementales  alors qu’elles  sont déjà les  plus taxées,  et qui atteint plus de 45% du PIB de prélèvements. Vous voulez  un exemple  d’incurie :  la  gestion de «  l’après »  ND des landes  où zadistes et agriculteurs se  font face-à-face et  où  l’Etat spolie en toute conscience les  anciens propriétaires qui voudraient, comme c’est logique, retrouver leurs propriétés. Voilà le produit de la macronie. Une politique condamnée à échouer d’autant plus que les vents contraires de l’environnement international vont abolir le peu de marge de manœuvre si tant est qu’il y en ait une. Une politique insoutenable pour quelqu’un qui a des convictions de droite.

Ils nuisent à la droite et ils ne rendent pas service à la France.

Les élections partielles le montrent : l’alternative, ce sont Les Républicains. C’est cette démarche-là qu’il faut soutenir sinon on favorisera les extrêmes. L’Europe est un bon sujet de rassemblement.  Mais il  est clair que si on veut éviter une mauvaise surprise aux prochaines échéances électorales, ce sont « Les  Républicains » qui offrent la seule alternative crédible en face de l’ectoplasme  macronien.   Il faut unir nos courants et nos sensibilités pour construire et renouveler un projet susceptible de convaincre à nouveau d’abord les électeurs que nous avons perdus et ensuite élargir à tous ceux qui peuvent rejoindre la  droite et le centre. Ce que vit le parti socialiste est une catastrophe. Ne suivons pas le même  chemin. Ceux qui ne veulent pas entendre parler de Laurent Wauquiez ont tort.  L’allergie n’est pas une raison suffisante en politique. Ceux qui se complaisent dans « la  prise de distance » le font au nom de raisons diverses, la plupart du temps au nom d’intérêts particuliers ou d’ambitions pas vraiment avouées, et ne participent pas d’une mouvance vraiment cohérente. La volonté de ressusciter une sorte  d’UDF avec AGIR est une erreur, et voir Juppé y souscrire fait franchement rire, mais il y a toujours eu cette tentation centriste  d’avoir le cul entre deux chaises. Enfin, une chose est claire : ceux qui accepteraient de se faire débaucher pour entrer dans un gouvernement « Philippe 2 » seront ni plus, ni moins, des « traîtres » qui iront lui donner une caution dite « de droite », et participera à la volonté de Macron de  « dézinguer la droite » ! Ils seront alors dénoncés et combattus comme  il se  doit. Sans concession !

 


CETTE CRISE QUI VIENT ET QUI SE PRECISE…

Endettement mondial oct 2018endettement mondial

 

D’abord la chute des marchés.

Cela faisait des mois qu’on attendait une chute des marchés. Hier, la dernière digue a cédé. Les investisseurs s’étaient réfugiés sur les valeurs technologiques américaines, sur les valeurs du luxe ou encore sur les valeurs pétrolières. Ils avaient commencé à fuir les marchés émergents. Mais ces valeurs « refuges » ont fini par chuter aussi. Hier, tout s’est accéléré. Les marchés américains défiaient toutes les lois de la gravité boursière et ont connu un cycle de hausse phénoménale depuis mars 2009. De nombreuses sociétés atteignaient des valorisations aberrantes. Une correction n’est donc pas étonnante. Tout va dépendre maintenant de l’évolution des taux aux États-Unis et des négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, mais la purge pourrait encore continuer.

Les ingrédients d’une nouvelle crise.

Dix ans après l'effondrement de  Lehman Brothers la question la plus pertinente consiste à déterminer ce qui provoquera la récession et la crise mondiale de demain. Six facteurs vont concourir  à son déclenchement : les valorisations excessives sur les marchés boursiers, le retournement de cycle inévitable de la récession, l’inexorable hausse des taux d’intérêt, l’escalade de la concurrence commerciale exacerbée  par l’affrontement entre Trump et la Chine, les marges de relance très réduites du fait de la fuite en avant de la dette  mondiale, une croissance plus lente en Europe, en raison d'un resserrement monétaire et de frictions commerciales, et enfin la désastreuse résolution de la crise de 2008, notamment aux Etats-Unis, où on assista à une situation ubuesque qui vit les épargnants spoliés, sauver par le biais de l’endettement public, les banques qui les avaient floués.  

Comme en 1929, la crise commence à la  bourse.

Le  premier de ces facteurs est en train de se mettre  en place, il fait l’objet du constat en introduction. Les marchés boursiers américains et mondiaux sont en effervescence. Les ratios cours/bénéfice aux Etats-Unis sont supérieurs de 50 % à leur moyenne historique, les valorisations de capitaux privés sont devenues excessives et les obligations d'Etat trop coûteuses compte tenu de leur faible rendement et de leurs primes de terme négatives. Le crédit à haut rendement devient également de plus en plus coûteux, à l'heure où le taux d'endettement des entreprises américaines atteint des sommets historiques. Par ailleurs, l'endettement sur de nombreux marchés émergents et dans certaines économies développées se révèle clairement excessif. L'immobilier commercial et résidentiel est beaucoup trop coûteux dans de nombreuses régions du monde. Le FMI relève qu’avec la hausse des taux d'intérêt américains et le raffermissement du dollar, ainsi que l'intensification des tensions commerciales, un certain nombre d'économies de marché émergentes ont connu une inversion des flux d'investissement de portefeuille. Les fonds d'actions et d'obligations des marchés émergents ont enregistré des sorties d'environ 35 milliards de dollars. Pour l'heure, avec l'appétit de risque des investisseurs internationaux, les pressions sont restées contenues et se sont concentrées dans quelques pays (Argentine, Turquie, Brésil, Afrique du sud). Mais une déstabilisation de plus grande ampleur n'est pas à écarter. Au risque, cette fois-ci de faire sombrer le bateau, c’est-à-dire l’économie mondiale.

Vers une récession mondiale.

L'actuelle expansion mondiale devrait se poursuivre encore l'année prochaine, dans la mesure où  les Etats-Unis enregistrent d'importants déficits budgétaires, où la Chine applique des politiques de crédit assouplies et où l'Europe reste sur une trajectoire de reprise. Mais d'ici à 2020, les conditions tendront vers une crise financière, suivie d'une récession mondiale. D’abord, les politiques de relance budgétaire qui poussent actuellement la  croissance annuelle américaine au-dessus de son potentiel de 2 % ne sont pas tenables. D'ici à 2020, ladite relance se sera épuisée.  Ensuite, le timing de cette relance ayant été inadapté, l'économie américaine connaît actuellement une surchauffe, et l'inflation s'élève au-dessus de la cible.

Inexorable hausse des taux d'intérêt.

La Réserve fédérale des Etats-Unis devrait ainsi continuer d'augmenter le taux cible des fonds fédéraux, l'amenant de son niveau actuel de 2 % à 3,5 % au moins d'ici à 2020, ce qui élèvera probablement les taux d'intérêt à court et long terme, ainsi que le dollar américain. Enfin, dans le même temps, l'inflation augmente également au sein d'autres économies majeures, tandis que le prix du pétrole contribue à des pressions inflationnistes supplémentaires. Cela signifie que les autres grandes banques centrales suivront la Fed sur la voie d'une normalisation de la politique monétaire, ce qui réduira la liquidité mondiale, tout en exerçant une pression à la hausse sur les taux d'intérêt. La surchauffe américaine va précipiter le retournement du cycle de  croissance.

Escalade commerciale.

Facteurs aggravant, les tensions commerciales opposant l'administration Trump à la Chine, à l'Europe, au Mexique, au Canada et à d'autres sont vouées à l'escalade, engendrant une croissance plus lente et une inflation plus élevée. La croissance dans le reste du monde devrait donc ralentir, sous l'effet de pays jugeant bon de riposter contre le protectionnisme américain. Les marchés émergents, d'ores et déjà fragilisés, continueront de subir les effets du protectionnisme et des conditions monétaires resserrées aux Etats-Unis. Pour les pays émergents, l'endettement extérieur a augmenté beaucoup plus rapidement que leurs exportations. Résultat : les pays où la dette extérieure est trop élevée par rapport aux exportations représentent maintenant environ 40 % du PIB global des pays émergents (hors Chine). Les  sorties de capitaux les mettent clairement en grande difficultés : l’Argentine et la Turquie en savent quelque chose.

Marges de relance réduites.

La marge de relance budgétaire dans le monde est d'ores et déjà réduite par une dette publique massive. La possibilité de nouvelles politiques monétaires non conventionnelles sera limitée par  des bilans hypertrophiés et par un manque de capacité à réduire les taux directeurs. Par ailleurs, les sauvetages dans le secteur financier seront intolérables pour des pays marqués par la résurgence de mouvements populistes, et dirigés par des gouvernements quasi insolvables comme par exemple l’Italie. Les  banques centrales seront cette fois-ci impuissantes. Aux Etats-Unis, en particulier, le législateur a limité la capacité de la Fed à fournir de la liquidité aux institutions financières non bancaires et étrangères présentant des passifs libellés en dollars. En Europe, la montée des partis populistes complique l'adoption de réformes au niveau de l'UE, ainsi que la création des institutions nécessaires pour combattre la prochaine crise financière et la récession qui s'ensuivra.

Des mesures de renforcement insuffisantes.

Le Fonds monétaire international (FMI) dresse pourtant un bilan plutôt positif des réformes entreprises pour consolider  le système financier au cours des dix dernières années. Les banques sont maintenant plus solides ; la quantité et la qualité de leur capital se sont fortement accrues ; les tests de résistance des banques à une déstabilisation des marchés ont été largement adoptés ; bon nombre d'activités financières réalisées hors du cadre bancaire classique ( « shadow banking »), en partie responsables de la crise de 2008, ont été réduites ou transformée en outils de marché plus sûrs. Mais il s'inquiète d'une certaine fuite en avant concernant l'endettement dont le niveau global a progressé. Tout indique que la croissance a été soutenue par plus de dettes : les politiques monétaires non conventionnelles mises en oeuvre depuis la crise de 2008, en abaissant le coût de l'endettement, ont soutenu la reprise économique. Là où le bât blesse, c'est que la dette totale du secteur non financier a augmenté à un rythme beaucoup plus rapide que le taux de croissance de l'économieDans les pays dont le secteur bancaire est le plus développé, l'endettement des entreprises non financières a fortement progressé. Il s'élève maintenant à 167.000 milliards de dollars, soit plus de 250 % du PIB de ces pays, contre 113.000 milliards de dollars (210 % du PIB) en 2008. Les vulnérabilités continuent de s'accumuler et le nouveau système financier n'a jamais été mis à l'épreuve.

A la différence de 2008, époque à laquelle les gouvernements disposaient des outils politiques permettant d'empêcher une chute libre, les dirigeants qui affronteront la prochaine récession auront les mains liées, sachant par ailleurs que les niveaux globaux de dette sont supérieurs à ceux d'avant-crise. Lorsqu'elles surviendront, la crise et la récession de demain pourraient se révéler encore plus sévères et prolongées que celles d'hier. S’il y a crise en 2020, le gouvernement américain ne pourra recourir à des déficits budgétaires abyssaux. La dette américaine a atteint un niveau record qui menace la crédibilité du dollar. De son côté, la Réserve fédérale ne pourra abaisser un taux directeur qui reste très bas en dépit de sa remontée récente. Quant aux épargnants et aux salariés qui perdirent leur emploi suite à la récession de 2008, ils n’accepteront pas d’être ignorés une fois encore. Et l’Europe connaîtra le même sort !

Et pendant ce temps-là, Jupiter qui a perdu son bâton de foudre, n’arrive pas  à former un gouvernement…

 


LA VALSE FOLLE DE JUPITER (extrait n°2)

Macron la valse folle de Jupiter 2

 Voici un autre passage du livre de Jean-Marc Daniel, celui consacré au chantier de la retraite.

« …Pour résoudre une fois pour toutes ce délicat  problème, Emmanuel Macron a nommé un « Monsieur Retraite » en la personne de Jean-Paul Delevoye, ancien président du Conseil économique, social et  environnemental.  Les  consultations ont recommencé avec le défilé des partenaires sociaux dans les  couloirs des ministères en charge du dossier. Qu’il faille encore débattre paraît d’autant plus surprenant que depuis le livre blanc remis à Michel Rocard, nous n’avons guère  manqué d’analyses et de recommandations ;  que le constat est simple, à savoir que la France qui consacre 14% de son PIB à payer des retraites, est le pays de l’OCDE, après l’Italie, où  le poids est le plus élevé ; et que la solution elle-même est en fait assez simple. …La retraite repose, comme tout système  de transfert, sur une mécanique dans laquelle on prend pour donner. Si le système  accumule les déficits, c’est que l’on donne trop ou que  l’on ne prend pas assez. Et Alfred Sauvy de préciser qu’en reculant l’âge de départ à la retraite, on aurait moins à prendre et à donner. Cette évidence a d’ailleurs été rappelée en avril 1999 dans un des multiples rapports rédigés depuis le livre blanc de 1991, à savoir celui qui fut remis par le groupe présidé par Jean-Michel Charpin, alors commissaire général au Plan. Ce rapport, qui faisait un point à ce jour guère égalé sur la situation des retraites, contenait cette observation : « Le recul progressif de l’âge de la retraite pourrait favoriser le rééquilibrage des régimes par répartition sans peser ni sur les revenus des retraités ni sur ceux des actifs. Il est justifié à la fois par l’allongement de la vie, le recul de l’âge d’entrée dans la vie active, et l’amélioration de l’état de santé des plus de 60 ans. »

A quel problème peut donc se heurter Jean-Paul Delevoye ? Juste à une assertion assez péremptoire :  « Pour la première fois depuis des décennies, les perspectives financières permettent d’envisager l’avenir avec une sérénité raisonnable, selon le Comité de suivi des retraites. L’enjeu aujourd’hui n’est donc pas de repousser l’âge ou d’augmenter la durée de cotisation. »

Et comme cette assertion émane du programme d’Emmanuel Macron, circulons puisqu’il n’y a rien à voir… ou à revoir.

On peut compter néanmoins sur Trissotin 2.0 (les technocrates ndlr) pour nous délivrer un texte incompréhensible, nourri de références au notionnel, au système à points, à la sauvegarde de la répartition qui aura comme résultat de noyer une nouvelle fois le poisson.

Soyons clair : toutes les astuces de langage plus ou moins alambiquées n’empêcheront pas que sortir de cet inconcevable déni sur l’âge de départ à la retraite est inévitable. Cependant, cela ne prendra tout son sens que si l’on agit selon une démarche économique plus large. Il se trouve que certain personnage envisage de supprimer un jour férié pour financer la dépendance des personnes âgées. Celui qui fait cette proposition  est celui qui  proposait  en 2014 d’assouplir les 35 heures, car il constate que la quantité de travail mobilisée en France est insuffisante. Il s’agit bien évidemment d’Emmanuel Macron. Cela signifie qu’il est indispensable de résorber  le chômage structurel dont le niveau élevé tend à devenir une spécificité française parmi les économies développées, mais qu’il faut également allonger la durée du temps de travail de ceux qui en ont un, en différant leur départ en retraite, en leur permettant de travailler autant qu’ils veulent par la suppression des 35 heures, et en revoyant le nombre de jours fériés :  Emmanuel Macron  le sait et l’a dit... »

Vous avez donc bien compris : d’un côté on ne touche pas à l’âge de départ, dixit Murielle Pénicaud, et de l’autre on veut mettre en place un système qui y pousse avec un concept fumeux « d’âge pivot » …  

Il  y a un  principe qui échappe à Jupiter : ce qui se conçoit bien s’énonce clairement !


POUVOIR D’ACHAT : MANDRAKE AUX FINANCES

Mandrake

Mandrake, c’est le magicien qui a enchanté mon enfance grâce à ses  pouvoirs d’hypnotiseur. Il  mettait ses dons au service de la lutte contre le mal. On ne peut pas en dire autant de nos apothicaires de Bercy qui essaient par des tours de passe-passe de nous faire croire qu’ils baissent les  impôts quand ils les augmentent et que le  pouvoir d’achat augmente quand il baisse.  Ce serait  de  la  magie si ça n’était  pas  un habile bonneteau fiscal. Attachez  vos ceintures, il va falloir suivre. Car depuis le début de l’année nous sommes pris dans un tourbillon de mesures qui fait que pour nos revenus, même  un comptable  expérimenté se mélangerait les pédales.

Commençons par les hausses.

Au 1er janvier  les taxes sur le tabac et les carburants ont été augmentées, suivies de près fin janvier par la CSG de 1,7 point (25% de hausse en produit). Le renchérissement du pétrole a accentué la hausse du prix de l’essence et du gazole. Du coup, les prix des produits alimentaires ont accéléré. Et  l’inflation est réapparue. Moralité : le pouvoir d’achat a diminué de 0,5% au 1er trimestre. Et le même scénario recommence en 2019. Rebelote pour les  carburants et le tabac à quoi il faudra ajouter les surprises du prélèvement à la  source de l’impôt sur le revenu. Pour les dix millions de Français déjà mensualisés,  le  prélèvement viendra dix jours plus tard et sera, en théorie et à condition que vous n’ayez pas de crédit d’impôts,  un peu inférieur pendant les dix premiers mois de l’année mais il faudra continuer à payer en novembre et en décembre. Ceux qui profitent de niches fiscales recevront un acompte de 30%, et puis non, de 60% (!) du montant des abattements de l’année précédente. L’Etat a retrouvé 5 milliards d’euros pour faire l’avance. En 2019, il faudra compter aussi avec une revalorisation inférieure à la hausse des prix des pensions de retraite : un rabotage déguisé.

Voyons les baisses.

Les cotisations sociales dues  sur les salaires par les employés ont été allégées de 2,2 points et l’impôt sur la fortune dû en juin a fondu des deux tiers. Bon, ce ne sont pas  les mêmes qui sont concernés, mais ça compte quand même. Les  salariés vont connaître une autre baisse de leurs cotisations de 0,95 point fin octobre. A la même date la  taxe d’habitation va diminuer d’un tiers pour quatre foyers sur cinq. Avec un peu de chance vous serez dedans, mais ça n’est pas certain. En 2019, nouvelle baisse de la  taxe d’habitation de 30%  et revalorisation du minimum vieillesse (de combien ?). Cette dernière n’est pas  une baisse mais au moins ça vient compenser un peu les hausses.

Vous avez suivi ?

Selon nos magiciens le sacro-saint  pouvoir d’achat devrait connaître une (forte) hausse de 1,5% au dernier trimestre 2018 ce qui laisse perplexe les statisticiens de l’Insee qui ont du mal à s’y retrouver. Pour eux ce serait plutôt 1 à 1,3%, soit une hausse du même ordre que l’an dernier sur l’ensemble de l’année. La vérité c’est que le gouvernement patauge et  panique à l’approche de la fin de l’année avec la  crainte de ne pas rester dans les clous  des 3% de Bruxelles si la croissance n’est pas au rendez-vous. Il promet des milliards d’euros en mêlant étrangement les  genres dans un jeu de bonneteau effréné, distribuant et reprenant tour à tour. Notons au passage que la hausse de la CSG a été effective dès janvier et que sa compensation pour les salariés a été fractionnée : une partie en début d’année, l’autre ce mois-ci. L’écart de 9 mois dans l’application a généré 4,5 milliards d’euros de trésorerie pour Bercy. Et dans le même temps, les impôts ont augmenté pour les ménages de 4,5 milliards d’euros. Donc une marge de 9 milliards …Voilà un jeu de bonneteau savamment orchestré par une administration fiscale qui sait que les dépenses ne vont pas baisser et qu’il faut prévoir en face de chaque baisse d’impôt une hausse ! Ainsi les  petites taxes créées cette année vont-elles rapporter 7 milliards… Donc, au total, les ménages vont bénéficier de 24 milliards d’euros de baisses d’impôts directs quand le dispositif annoncé sera complètement en place, tout en devant s’acquitter de 29 milliards de prélèvements  supplémentaires … L’Etat crée en moyenne près de 7 taxes nouvelles chaque année, ça n’est donc pas fini. Etonnez-vous alors que la France batte le record de l’OCDE des prélèvements obligatoires : plus de 1 000 milliards.  Jamais on n’a payé autant d’impôts en France. Les entreprises paient plus de 16,1% du PIB, 50 milliards  de plus par rapport à la moyenne européenne, ce qui relativise les baisses programmées pour elles par ce « brave » monsieur Le Maire.

La hausse du pouvoir d’achat.

On comprend que les  Français n’en croient pas un mot. Ce ne sont pas les quelques euros supplémentaires sur la feuille de paie  (30 €) qui vont compenser  la hausse des prix et les  quelques heureux qui vont engranger une taxe d’habitation moindre, il y a de fortes chances  pour qu’ils l’épargnent en prévision du mois de janvier. Le gouvernement lui-même, « Darmamoins » en premier, crée de l’incertitude  par sa  communication brouillonne. Son action est illisible. Et  encore, on n’est pas au bout de nos surprises : un choc pétrolier n’est pas impossible en novembre si Trump applique ses sanctions contre l’Iran qui promet en représailles de bloquer le détroit d’Ormuz. En  plus, il  pourrait bien y avoir, en début d’année prochaine, un effet récessif du prélèvement à la source agrémenté de quelques bugs, ce qui n’est pas exclu. Bonjour les dégâts !

Ce n’est plus Mandrake, c’est Garcimore !

Autrement dit, ce n’est pas la consommation qui est à l’ordre du jour,  mais plutôt l’épargne de  précaution.

 


DEUX COUPS DE GUEULE ET UN CONSEIL

Archibald en colère

 

Macron n’est pas de Gaulle.

Maintenant il va nous jouer la pièce de l’imposture. Il est allé à Colombey les Deux Eglises pour tenter de retrouver un second souffle. Il multiplie les références au gaullisme, la dernière en date étant l'ajout de la Croix de Lorraine dans le logo de l'Elysée. De quel droit ? Assez  d’usurpation !  Il n’a aucune référence qui lui permette d’embobiner ainsi  les Français. On va lui faire payer des droits d’auteur par les urnes ! Heureusement,  il n'a pas pu s'empêcher de sortir une de ses petites phrases habituelles pour expliquer que la France se porterait mieux si on arrêtait de se plaindre. Et  voilà ! Maintenant, c'est de notre faute...

Halte au favoritisme.

Après les avantages accordés à Benalla, la nomination d’un ami écrivain –Philippe Besson- au poste  de Consul à Los Angeles, l’intervention à trois reprises dans la nomination du nouveau procureur de Paris, Macron change les règles pour nommer un « copain » énarque recteur d’académie. Je trouve que ça commence à faire beaucoup et qu’il y a bien de l’indulgence dans la discrétion des médias sur ces sujets. Etre Président ne donne pas tous les droits.  On peut tout craindre de la  réforme de la constitution qu’il nous concocte. 

Le conseil.

Le gouvernement compte sur l’augmentation du pouvoir d’achat pour sauver la croissance de l’année pour  l’instant plantée à 0,4% sur le premier semestre. Or, l’augmentation de la consommation est  un  mauvais  moteur puisqu’il creuse chaque fois un peu  plus notre déficit extérieur, aggravé déjà par la hausse du prix du pétrole. Compte tenu de la  conjoncture internationale et des perspectives qu’elle offre, je conseillerai plutôt aux Français d’épargner. D’ailleurs je ne vois pas comment on pourrait atteindre 1,6 ou 1,7% de croissance d’ici la fin de  l’année. Là encore « Darmamoins-le-petit-racketteur » nous ment !


QUAND MACRON VA AU FOSSE !

Voiture au fossé

L’épisode Collomb et ses incohérences, après les nombreuses embardées qui ont commencé avec l’affaire Benalla, envoie cette fois-ci le Président au fossé. J’en profite pour redire que l’affaire  Macron-Benalla est  bien une affaire d’Etat et non la seule dérive d’un homme.  Pour une raison toute simple : s’il n’y avait pas eu les révélations dans la presse trois  mois après les faits, Benalla n’aurait  jamais été poursuivi ni mis en examen pour les faits qu’il avait commis le 1er  mai. Et  cela n’a été possible que parce qu’il avait été « protégé » au plus haut niveau.  J’en reviens à la démission du Ministre de l’Intérieur. Le lien est évident avec l’affaire Benalla, justement. C’est depuis le mois de juillet que le ressort est cassé entre Gérard Collomb et le Président.

Méli-mélo autour d’une démission.

Encore une fois, la procédure utilisée par l’intéressé n’est pas vraiment conforme aux usages. Gérard Collomb n’a respecté aucune règle. En principe, un ministre n’annonce pas sa démission, il attend que l’Elysée ou Matignon la rende publique. En principe, un ministre, surtout un ministre d’Etat occupant un poste régalien, ne part pas à sa convenance. Curieusement, il a d’abord pensé qu’il pouvait se maintenir place Beauvau pendant quelques mois, puis, devant la multiplication des critiques, toujours plus nombreuses et virulentes de la classe politique, il a exprimé le désir d’en finir très vite. Sûr de lui, comme à son habitude, Emmanuel Macron pensait l’avoir convaincu lundi de rester au gouvernement. Malentendu ou désaccord, le démissionnaire n’avait pas plus tôt terminé sa conversation avec le chef de l’Etat qu’il annonçait au « Figaro » qu’il maintenait sa démission.

Jupiter mis à mal.

Dans cette affaire, on va dire une de plus, les coups de théâtre ont été multiples. Ils donnent de la cohésion gouvernementale et du fonctionnement de l’exécutif l’image d’une vraie foire d’empoigne. Si de bout en bout de cette surprenante histoire, l’ancien ministre de l’Intérieur s’est conduit avec un mépris absolu de la hiérarchie, le Premier Ministre a montré sa  faiblesse au point qu’il a appris pendant les questions de l’Assemblée le départ de son Ministre de l’Intérieur qui a même séché le Conseil des Ministres alors qu’il y était « requis ». Ce faisant, il a agi avec une grande désinvolture et le résultat est que le  couple exécutif, Président et Premier Ministre, a été tourné en ridicule. Il  ne pouvait pas ne pas savoir que ce serait le cas. De la part de celui qui était le chef de la police et de la sécurité nationale, c’est un comble !

Le mépris et l’arrogance.

Pour que Gérard Collomb en soit arrivé là, il y a forcément une explication qui transparaît dans les petites phrases qu’il a lâchées ici et là depuis quelques semaines. Il a probablement cru qu’il pouvait encore dire le fond de sa pensée au chef de l’Etat, lui, le soutien de la première heure. Il n’a pu que constater que ce n’était pas le cas, qu’il était méprisé, en tout cas,  pas entendu. Sa défense devant la commission d’enquête parlementaire a montré son embarras dans une affaire qui a montré qu’il avait plus ou moins été tenu à l’écart. Les petites phrases très maladroites lâchées par Macron au gré de ses déplacements ont fait le reste. Incurable ! Comme les autres, Le Ministre d’Etat s’est heurté à la « verticalité » présidentielle : lui qui a le plus fait pour que le jeune ancien ministre de l’Economie fût élu président de la République, qui a pleuré en public le jour de l’investiture, en a conçu une grande déception personnelle. Car au mépris, a suivi l’arrogance, le Président traitant son départ comme un fait insignifiant. Ajoutons à cela que la situation lyonnaise se  complique terriblement pour les prochaines municipales  au point de contrarier les ambitions et les  projets collombiens. D’où son retour en urgence. Tant pis pour la raison d’Etat.

Divergences entre l’Elysée et Matignon.

Une fois n’est pas coutume. Philippe qui s’était toujours aligné sur les décisions du « château », avec ses modalités invraisemblables, cette démission cache, pour la première fois, une querelle au sein de l’exécutif. Le Premier Ministre qui occupe aujourd’hui les fonctions de Ministre de l’Intérieur par intérim, (on aura eu au passage l’épisode croquignolesque de  la longue attente sur le perron), estimait que les déclarations à « l’Express » de Gérard Collomb devaient se traduire par un départ immédiat. Il a été ridiculisé. En effet, Emmanuel Macron n’a pas voulu que, après Nicolas Hulot et Laura Flessel, un troisième ministre, et non des moindres, claque la porte. Il a cru que son autorité suffirait et il s’est trompé, preuve qu’il ne connaissait pas Gérard Collomb aussi bien qu’il le croyait ou qu’il avait  mal évalué le fossé qui s’était creusé avec son Ministre. Alors, bien sûr, après Benalla, après Hulot, ça fait désordre. En fait, le désordre revient si souvent depuis la rentrée que l’opposition n’a pas besoin d’un porte-voix pour exprimer son indignation. Il est vrai que M. Collomb a agi comme s’il se moquait de son travail, donc de la sécurité des Français. Mais il est vrai aussi que la perte d’autorité au plus haut niveau est patente puisque les  Ministres peuvent partir en mettant devant le fait accompli. L’affaiblissement du pouvoir régalien risque de se payer cher. Surtout après le  discours catastrophiste du Ministre de l’Intérieur en guise de bilan !

Macron peut faire comme si rien ne pouvait l’arrêter. On voit surtout qu’il est de  plus en plus seul. Les Français ne sont pas dupes.

 


LA VALSE FOLLE DE JUPITER (extrait n°1)

Macron la valse folle de Jupiter

Je poursuis aujourd'hui la suite de l'analyse du livre de Jean-Marc DANIEL.

Voici un premier extrait (p. 79,80 et 81) :

 

« C’est à la résolution des problèmes structurels du pays que le président Macron doit se consacrer en priorité. Cette priorité est d’autant plus manifeste que ces problèmes sont assez clairement identifiés.

La première manifestation en est la persistance d’un chômage élevé. Ce chômage est d’autant plus paradoxal que, fin 2016, 27% des entreprises industrielles déclaraient avoir des difficultés à recruter. Cela  signifie en particulier que… l’inadéquation entre les besoins des entreprises et les compétences effectives de la main d’œuvre est plus forte que jamais.

La deuxième est l’absence de maîtrise des finances publiques. Malgré une hausse spectaculaire des prélèvements obligatoires qui sont passés de 41,3% en 2010 à 44,5% en 2016, les budgets publics connaissent un déficit et la Cour des Comptes… avance que la situation exige un effort d’économie « d’ampleur inédite ».

Un appareil  productif à la peine et une dépense publique excessive se conjuguent pour nourrir le troisième problème qu’Emmanuel Macron reçoit en héritage, à savoir un important déficit extérieur. La  balance des paiements courants de la France en 2017 est négative,  s’établissant à 0,8% du PIB…  Et la situation a tendance à s’aggraver, puisque l’OCDE anticipe un déficit de 1,6% du PIB pour 2018.

Porter un jugement sur les débuts d’Emmanuel Macron revient à s’interroger sur l’adéquation de la politique qu’il mène à la situation qu’il a reçue, c’est-à-dire à un héritage où  le  cycle masque les limites du rebonds de l’économie française,  d’une économie en sous-emploi et marquée par un phénomène de déficits jumeaux (déficit extérieur et déficit budgétaire).

Dès lors que la croissance est le cumul de trois composantes, l’analyse de la réponse à apporter à cette interrogation… doit porter sur chacune des trois composantes. Nommé président du Conseil Italien en 2011, Mario Monti a formalisé ce principe en affirmant que toute politique économique efficace devait comporter des réformes tendant à accroître la concurrence de façon à élever le niveau de croissance potentielle,  des réductions de dépenses propres à  équilibrer les finances publiques à long terme… et une politique d’ensemble fondée sur le retour à la dignité nationale pour que les aléas n’altèrent pas trop  la confiance du pays en lui-même.

Emmanuel Macron a-t-il rempli ce contrat ? A ce stade, nous affirmons qu’il y a de sérieuses raisons d’en douter. »

 


LE RIDICULE DANS L’ACTU

Guignol-1

 

Le Maire fait la leçon…

… aux Italiens sur leur budget et leur déficit prévisionnel à 2.4%, en leur expliquant qu'il y a des règles en Europe et que les règles sont faites pour être respectées. Au passage, il a sûrement oublié que la France a, elle, un déficit de 2.8% du PIB. La paille et la poutre !

Ni vu, ni connu, j’t’embrouille.

Theresa May serait prête à faire des concessions sur le sujet de l'Irlande qui est le principal obstacle aux négociations. En théorie, si la Grande-Bretagne sort de l'Union Européenne, l'Irlande du Nord,  partie intégrante du royaume, sortira de fait. Et l'Irlande se retrouvera coupée en deux. Il faudrait donc rétablir une frontière avec le contrôle des biens et des personnes entre les deux Irlande. Ce que ni les Anglais, ni les Européens ne veulent, compte tenu de l'histoire douloureuse de l'Irlande du Nord. Les Anglais souhaitent donc laisser la frontière ouverte, ce qui évidemment ferait de l'Irlande du Nord une zone de libre-échange avec l'Europe et permettrait à la Grande Bretagne de bénéficier des avantages du marché européen sans en avoir les inconvénients. Donc l’Union européenne exige un contrôle, non pas à la frontière entre les deux Irlande, ce qui est compliqué compte-tenu du contexte, mais entre l'Irlande du Nord et l'Angleterre, ce qui est évidemment absurde puisque cela crée une fracture au sein même de la Grande-Bretagne. Mais c'est surtout ridicule parce que les contrôles de biens entre l'Irlande du Nord et l'Angleterre ont peu de chances d'être respectés. C'est pour cela que la Grande-Bretagne est prête à les accepter... Cela fait plaisir aux Européens et cela n'a aucun impact parce que c'est inapplicable... Mais tout le monde aura sauvé la face. On pourra au moins contrôler les personnes, mais ça, c’est que les Anglais veulent depuis le début. Le beurre et l’argent du beurre.

Macron et le peuple.

Le peuple, c’est son problème à défaut d’être la solution. Il fait des efforts pour être moins Jupitérien. C’est pourquoi il disparaît pendant trois heures sans prévenir les services de sécurité, et sans Benalla, pour aller discuter avec le « peuple », comme on l'a vu aux Antilles. Il prend même des photos ridicules qui circulent sur les réseaux sociaux pour immortaliser le moment. Ces photos n’ont pas fini de lui revenir en « boomerang ». Ce type est-il équilibré ?

Le mur du çon pour Mélenchon.

Mélenchon a  le sens de la formule.  Admirateur de tout ce qui est un peu bolcho, il s'est ridiculisé à l'Assemblée en affirmant : « Si vous cherchez un vaccin contre le cancer du poumon, allez à Cuba, il existe». C'était une fake news qu'il a relayée... Certainement, il va bientôt nous parler aussi d'un remède contre la crise économique qui existe au Venezuela ? Sur le sujet il est devenu amnésique.

Psychodrame place Beauvau.

Quelque chose est bel et bien brisé entre Emmanuel Macron et Gérard Collomb. Le Ministre de l'Intérieur a présenté lundi sa démission à effet immédiat à Emmanuel Macron, mais celui-ci l'a refusée « pour mieux lui renouveler sa confiance » pour les mois à venir. Admirez la formule : on voudrait nous prendre  pour des cruches qu’on ne s’y prendrait pas mieux. Le  premier flic de France n’a peut-être pas digéré que le  « boss » fausse compagnie aux services de sécurité pour aller embrasser « le peuple ». Une manière de les ridiculiser. Ah, si Benalla avait été là ! En attendant, pas sûr que le soutien présidentiel calme ceux qui réclament sa démission.

La  chasse est ouverte.

La chasse aux « improductifs ». L'OFCE l'a confirmé : les retraités se prennent vraiment une claque avec le gouvernement Macron, 80% vont voir leur pouvoir d'achat baisser du fait des mesures budgétaires. Si, si, le pouvoir d’achat va augmenter ment Darmanin ! Les retraités ne lui disent pas merci !

99% pure dette.

On arrive dans la zone rouge de l’année, celle où les caisses de l’Etat sont vides et où il doit emprunter pour faire  face à ses dépenses : pensions… On frémit  à l’idée qu’un Mélenchon l’enverrait valser, avec la fermeture du financement des marchés qui s’en suivrait. L'INSEE vient d'annoncer le montant de notre dette publique au 30 juin 2018 : elle a presque atteint les 100% du PIB et on est dans le peloton de tête des cancres mondiaux. Avec la Grèce... Pendant ce temps en Allemagne la dette va passer sous la barre des 60% du PIB. Cela n’empêche pas qu’on se permette de donner des leçons de finances aux autres pays. Ben tiens, n’a-t-on pas un banquier comme Président ?

 


LA VALSE FOLLE DE JUPITER

Macron la valse folle de Jupiter

Jean-Marc DANIEL est un économiste libéral reconnu, professeur à ESCP Europe. Son diagnostic sur les 15 premiers mois du septennat est pessimiste. Après avoir cru à la promesse Macron, il explique pourquoi il court à l’échec, sauf si…

La politique qu’il a menée jusqu’à présent ne répond pas aux problèmes de long terme de l’économie française, parce qu’elle est trop superficielle. Le Président nouvellement élu devait impérativement légitimer son pouvoir par l’adhésion de l’opinion et des réformes concrètes et effectives. Or, pour l’instant on n’a ni l’une, ni l’autre. On a découvert un entourage où se côtoient des technocrates imbus de leurs certitudes et des « spadassins » incontrôlables dont l’affaire Benalla est l’exemple emblématique ; la multiplication des décisions et des plans se succèdent sans qu’on puisse en mesurer la cohérence, malgré la « novlangue » de « transformation » qui est censée l’expliquer ; l’action diplomatique menée notamment en Europe n’est pas plus lisible. Les Français ne sont pas impatients des résultats, ils pressentent que la politique menée ne va pas dans la bonne direction et qu’elle court à l’échec.

La promesse sociale-libérale n’est pas tenue.

L’auteur explique longuement le positionnement initial d’Emmanuel Macron à l’intérieur des différentes familles de pensée, notamment à gauche. Il le classait, par ses nombreuses déclarations et interviewes, dans la gauche dite « feuillante » à laquelle appartenaient Delors et Rocard. Mais dans l’action, s’il commence plutôt bien ce qu’il entreprend, il ne va jamais jusqu’au bout. Jean-Marc Daniel multiplie les exemples. « Porter un jugement sur les débuts de Macron revient à s’interroger sur l’adéquation de la politique qu’il mène à la situation qu’il a reçue, c’est-à-dire à un héritage où le cycle masque les limites du rebond de l’économie française, d’une économie en sous-emploi et marquée par un phénomène de déficits jumeaux » (Il existe un lien automatique entre déficit extérieur et déficit budgétaire). Il fallait donc s’attaquer en priorité à la partie structurelle de nos déficits et du chômage de façon à élever la croissance potentielle, en rétablissant la concurrence, en réduisant les dépenses publiques de façon à les équilibrer sur le long terme afin de pouvoir laisser filer le déficit budgétaire dans les périodes défavorables du cycle. Il fallait aussi  une politique d’ensemble fondée sur le retour de la dignité nationale pour que le pays ait confiance en lui-même. Pour l’instant on est loin du compte.

La REM n’est ni de droite, ni de gauche, elle « n’est pas ».

L’impression qui se dégage du groupe parlementaire est qu’il est constitué d’une collection d’hommes et de femmes dont on ne sait pas d’où ils viennent et qui ne savent pas où ils vont. C’est ce qui ressort des réflexions d’un député En Marche, Bruno Bonnell : « Ce qui lie le groupe, c’est Macron. Comme on n’a aucune base idéologique, on n’a pas de repères. » La République en Marche n’est pas un parti mais un club de supporters. La verticalité macronienne supplée au projet et au programme. Le point commun des marcheurs est qu’ils croient en Emmanuel Macron, soit comme leader capable de transformer la société, soit  comme homme politique suffisamment puissant pour leur assurer une place au soleil électoral. Une faiblesse militante qu’on retrouve aussi bien à l’assemblée qu’au gouvernement dont la plupart des ministres sont inconnus du grand public. Le macronisme manque donc de relais politiques auprès de l’opinion et de militants  aguerris prêts à défendre le Président sans barguigner en cas de coup dur. L’affaire Benalla a été un révélateur de cette faiblesse : la tétanie qui a saisi le groupe parlementaire et les aficionados jusqu’au plus haut niveau, jusqu’à Castaner, est très révélatrice. Par son inexistence le parti macroniste n’a pas réussi le pari du « nouveau monde » qui devait dépasser le clivage gauche-droite. Celui-ci est plus que jamais bien réel et reste la référence et le marqueur de toute action politique. Pire, par les courants qui le traversent en raison de l’origine de certains élus, il est la cause d’une certaine paralysie de l’exécutif qui ne peut pousser les réformes jusqu’au fond.  Il n’y a guère que les derniers convertis qui soient plus macroniens que Macron telle Aurore Berger.

Le rêve européen prend l’eau.

Le Président s’est proclamé « européen » et défend une vision de l’Europe ouverte sur le plan commercial, et plus intégrée sur le plan politique. Il l’a mise au centre de son action et a même prononcé quatre discours de fond rappelant références historiques et  principes. Il en ressort une intention certaine plus qu’une politique. Son rêve de leadership s’est heurté aux réalités. L’idée d’un ministre des Finances européen et de l’augmentation des pouvoirs budgétaires de l’Union a fait florès. Pour les autres la réforme doit se limiter  à l’achèvement de l’union bancaire et à la réactivation de la mise en place d’un « fonds monétaire européen ». Et de rappeler que la priorité pour tout membre de l’Union est le respect des règles budgétaires. Macron est recalé parce qu’il n’a pas pris de front la résorption de la dette et des déficits publics suffisamment. Il est prié de balayer devant sa porte. L’Europe et l’euro n’ont pas vocation à redistribuer la prospérité existante au profit des Etats qui accumulent dette et déficits, mais à apporter un surcroît de prospérité qu’une monnaie commune devrait normalement générer si tout le monde s’astreignait aux mêmes efforts. Son repositionnement en vue de la campagne des élections de 2019 pour prendre la tête des « progressistes » contre les « nationalistes » est un épiphénomène pour masquer cet échec et recherche un clivage dangereux parce que ne correspondant pas à la réalité qui est beaucoup plus complexe. Il pourrait conduire l’Europe à la catastrophe. Par ailleurs son rêve de plus d’Europe fédérale n’est pas partagé par le peuple français, qui le rejette un peu plus fortement à chaque élection du parlement européen.

Le retournement de cycle va rendre compliquée la tenue du cap.

L’économie française s’inscrit dans un schéma bien connu des économistes : elle enchaîne des cycles d’une durée de sept à neuf ans, dont les années de ralentissement ou de récession furent 1975, 1983, 1993, 2001 et 2009. Mais, problème lié à des causes spécifiques, simultanément elle a vu son taux de croissance potentielle reculer : il était de 5% dans les années 60, de 4% dans les années 70, de 3% dans les années 80, de 2% dans les années 90,  pour finir à 1 à 1,5% depuis 2000. Ce schéma qui  se traduit par un enchaînement de déstockage et de désinvestissement suivi par une reprise liée au restockage puis au retour de l’investissement reste d’actualité. En claironnant en 2015 « ça va mieux » Hollande n’avait aucune raison de douter que six ans après le trou de 2009, la croissance ne revienne. Simplement le choc fiscal de 2012 l’a retardée en France. Mais quand Macron s’installe, l’économie française est dans sa phase d’expansion du cycle. La conjoncture qu’on a connue en 2017 s’apparente à une « embellie qui nous euphorise ». Embellie qu’il aurait fallu utiliser pour corriger les défauts structurels de la dette, du déficit et de leur corollaire le chômage, au lieu du déni qui  a poussé une fois de plus à augmenter dépenses et déficits, quoi qu’on en dise. Le problème c’est que le retournement du cycle va inévitablement intervenir en 2019-2020, avec son cortège de difficultés, le retour de la hausse du nombre des demandeurs d’emplois et l’absence de marges de manœuvres pour réduire les déficits, donc des hausses d’impôts inévitables … Macron peut crier qu’il va continuer les réformes, encore faut-il en avoir les moyens. Il pourra toujours faire de la com’  

Macron est seul.

Inexpérimenté, il accumule les erreurs d’analyse et les bourdes. Il se présentait comme un social-libéral de gauche et vire de plus en plus à l’opportuniste autoritaire dont les choix pourraient coûter cher.

Je vous distillerai au fur et à mesure des prochaines notes quelques « citations » très éclairantes.

Macron, La valse folle de Jupiter – Editions « l’Archipel ».

 


WAUQUIEZ : 1, PHILIPPE : 0

Laurent Wauquiez Édouard Philippe

Je reviens brièvement sur « l’Emission Politique » d’hier soir pour commenter le face-à-face de Laurent Wauquiez et d’Edouard Philippe. « Y’a pas photo », comme dit l’autre. Il n’a pas été très difficile pour le patron des Républicains de montrer que son interlocuteur avait bien trahi ses idées en franchissant le Rubicon macronien. D’ailleurs la plupart des commentateurs lui ont donné l’avantage. Nous avons eu la confirmation de l’absence de volonté politique de mettre en œuvre les moyens de limiter l’immigration, de même que sur l’Europe, le Premier Ministre, empruntant les pas de son patron, campe sur le projet de rassembler les Français sur un schéma européen dont ils ne veulent plus. Cela dit, Léa Salamé leur a imposé les deux thèmes, ce qui a cantonné une fois de plus Laurent Wauquiez dans un registre qu’il connait certes par cœur, mais on aurait aimé qu’il aborde d’autres sujets, comme celui de l’emploi, priorité n°1 des Français. Cela aurait évité le tweet ridicule de Bussereau qui, manifestement, ne savait pas que le thème était imposé. J’ai bien ri aussi à celui, carrément grotesque d’Alain Juppé se prosternant en flagorneur aux pieds d’Edouard Philippe transformé en sauteur de haies. Il ne manquerait plus que ce soit Gilles Boyer qui le lui ait suggéré ! Alain, tu vieillis, je t’ai connu plus inspiré.

Je suis sur le livre de Jean-Marc Daniel : "Macron, la valse folle de Jupiter". Un peu ardu, car très carré en économie, mais très éclairant sur les réformes de Macron. Je peux vous dire déjà, que j’y ai trouvé la confirmation que la droite et la gauche ne sont pas mortes, et qu’on ne peut pas les réduire. C’est comme l’eau et l’huile, on peut les mettre ensemble dans un flacon et agiter, le mélange ne se fait pas. C’est ce qui arrive à LREM tiraillée entre ses élus issus d’un côté et de l’autre, pas étonnant que la majorité tire à hue et à dia. Conséquence : les réformes ne sont que des demi-réformes. Une limite redoutable pour le « en même temps » ! J’y reviendrai plus longuement quand j’aurais terminé la lecture. J’aurai quelques pépites à vous livrer.

A la suite de l’émission d’hier soir, il y avait un débat auquel participait Gilles Legendre, le nouveau patron des députés LREM. Une illustration parfaite de ce qu’explique Jean-Marc Daniel et du pourquoi de la situation que nous connaissons : dette, déficits qui progressent toujours. Agnès Verdié-Molinier a très bien contredit le député sur le fait que contrairement à ce qu’il affirmait, les réformes structurelles essentielles n’étaient pas entamées. Avec les Macronistes, c’est toujours la même chose, on nous noie sous un déluge d’affirmations bougistes et péremptoires qui nient les réalités. C'est aussi crédible que lorsque Edouard Philippe va à Marseille devant les élus des territoires pour affirmer sans aucune hésitation ni retenue qu’il n’y a aucune recentralisation ni confiscation du pouvoir par la technocratie. Mais comme c’est un énarque qui le dit …

A suivre, donc …

 


CE GROS MENSONGE DES 6 MILLIARDS !

Des-liasses-de-billets

C’est de la com’.

La ficelle est un peu grosse. L'exécutif n'a retenu que les baisses d'impôts pour son calcul, « oubliant » d'inclure des mesures moins avantageuses comme le quasi-gel de certaines prestations sociales (retraites, APL, allocations familiales). Avec un calcul plus complet,  l'OFCE prévoit une hausse du pouvoir d'achat en 2019, mais moindre que celle annoncée par le gouvernement (3,5 milliards). Mais le décompte  est encore partiel : « Le chiffre de 6 milliards est un faux », a dénoncé Eric Woerth, qui parle de 300 millions d’euros en moins pour le pouvoir d'achat l'an prochain. Et  c’est effectivement la réalité de ce qui va se passer si  on prend en considération toutes les augmentations de taxes qui plombent la vie quotidienne des Français. Le président de la commission des Finances de l’Assemblée comptabilise 10,6 milliards de gains pour le  pouvoir d’achat en 2019 ( baisse des cotisations salariales, taxe d’habitation, suppression des charges sociales sur les heures sup, revalorisations diverses…),  mais à quoi il faut retrancher 10,9  milliards de mesures à impact négatif (prélèvement à la source, hausses de la fiscalité énergétique, désindexation des retraites, gel des allocations familiales et des  apl…) soit 300 millions d’euros en moins qui pèseront sur les  ménages.

Le front du déficit.

Le déficit budgétaire devrait rester stable en 2018 à 2,6 % du PIB, avant de passer à 2,8 % du PIB en 2019, sur fond de croissance s'établissant à +1,7 % les deux années.  Ce qui peut paraître optimiste. En fait, la dépense continue d’augmenter et malgré les économies demandées aux ministères, - on notera au passage que l'effort global n'est pas chiffré par le gouvernement -, le déficit de l'Etat atteindra 98,7 milliards d'euros en 2019. Ce montant considérable, que Bercy a tout fait pour ne pas ébruiter jusqu'à la présentation du budget, s'explique par la double année de décaissements de l'Etat au titre du CICE, mais aussi par la perte de 6 milliards d'euros de recettes d'impôt sur le revenu en raison du prélèvement à la source qui va occasionner un décalage d'un mois de trésorerie pour l'Etat.  Cela n’empêche pas la Commission européenne de juger que l'effort de redressement structurel (hors effets de la conjoncture) n'est pas suffisant : il serait de seulement 0,1 % cette année, et 0,3 % l'année prochaine. Nos voisins font beaucoup mieux. Surtout, cela place la France dans une position de faiblesse en cas de retournement de la conjoncture, ce qui est prévisible si une crise alimentée par le  prix du baril de pétrole survient.

Des mesures positives pour les entreprises.

Le gouvernement tient à peu près sa promesse : il va transformer le crédit d’impôt (CICE) en baisse des charges pérennes, c’est une bonne chose même si les entreprises seront d’abord  perdantes. A cela il faut ajouter la baisse du taux d’IS de 33 à 25%  et l’exonération du forfait social pour les  PME de moins de 50 salariés, soit près de 25 milliards qu’elles n’auront pas à payer. Tout cela va dans le bon sens. C’est  toujours ça et l’on comprend que les organisations patronales soient satisfaites. Evidemment, il faut tenir compte de la hausse de la fiscalité énergétique et diverses mesures qui viennent à charge. Globalement le bénéfice serait de 19 milliards quand  même. Dommage qu'on leur colle sur le dos la charge du prélèvement à la source.

Toujours rien sur la dette et le déficit.

Il faudrait faire beaucoup plus pour que  notre économie redevienne vraiment compétitive, mais faute d’avoir pris le problème  par le bon bout, le gouvernement a des marges de manoeuvre réduites par la dette et le déficit. Peut-être récessive à court terme, une réduction drastique du périmètre de l’action de l’Etat, avec un recentrage sur le régalien, permettrait une réelle réduction des prélèvements obligatoires, prémices indispensables au retour à moyen terme de la compétitivité, de la croissance et du plein-emploi. Or le cafouillage fiscal et la fragilité de la baisse du déficit de cette année – bien peu structurel – brouillent le message gouvernemental. Le cadre contraignant de  Bruxelles  est plutôt une bonne chose car il oblige quand même à un minimum de rigueur. Cependant, la France accuse un retard de plus en plus important par rapport à ses voisins européens. Pour donner un ordre d’idée de l’effort à fournir dans les prochaines années, il faudrait une baisse de 1 000 milliards d’euros de la dette française pour que la France rejoigne le niveau d’endettement de l’Allemagne.

Le piège du retournement.

Les planètes favorables sont moins alignées qu'il y a un an (pétrole, guerre commerciale). Le refus assumé d'une plus grande rigueur sur les dépenses publiques peut se comprendre : ce n'est pas le moment d'appuyer sur le frein au moment où l'économie ralentit. Mais la quête éperdue du pouvoir d’achat reste une erreur. C’est un mauvais moteur de la croissance si on prend en compte le déficit commercial qu’elle génère : encore 65 milliards d’euros prévus pour 2019, comme en 2018, à condition que le pétrole ne flambe  pas. Dans le même temps, le  PIB passerait de 2 350 milliards à 2 420 milliards, soit un gain de 70 milliards avec un taux de croissance prévu de 1,7%. On mesure la fragilité du bénéfice pour le pays. L’autre difficulté est que l’exécutif va se heurter à un problème qu’il feint d’ignorer : un compte à rebours redoutable, celui de la dette et du déficit. La première tangente les 100 % du PIB, le second les 100 milliards d'euros. Or, il est désormais acquis que les taux d'intérêt vont remonter. Ce  n’est plus une menace, c'est maintenant une quasi-certitude. Il ne peut donc pas espérer que la croissance,  qui plonge déjà, desserrera l'étau. Emmanuel Macron pourrait bien être le premier président qui tombe dans le piège de la dette. Imaginer récupérer  la  mise en 2020 est plus que jamais un pari hasardeux.

 


TEL DIEU, ILS VEULENT REFAIRE LE MONDE …

Veganisme

 

Mais ils ne sont pas Dieu ! 

Et ce ne sont  au mieux, que des apprentis-sorciers  sinon de furieux dingues. Ces  théoriciens américains et autraliens, Judith Butler, Donna Araway et Peter Singer, sont à l’origine, sans qu’on s’en rende compte, des réformes  sociétales qui sont mises en œuvre dans de nombreux pays occidentaux. Ainsi le « mariage pour tous »,  « l’écriture inclusive », et bientôt la possibilité de naître en dehors de toute relation humaine, ou de changer de sexe selon son bon  plaisir au cours de sa vie, qu’on  nous présente comme des réformes au nom du progrès ou de l’égalité universelle, ne sont que la traduction de ces théories fumeuses. Elles ne sont pas  l’expression de la conscience politique d’une Najat Vallaud Belkacem ou d’une Marlène Schiappa. Car c’est de révolution anthropologique qu’il convient de parler. Celle-ci plonge ses racines dans les écrits de ces théoriciens que l’universitaire Jean-François Braunstein qualifie de « philosophie folle ».

L’Homme  rabaissé.

Il s’agit en réalité d’imposer une nouvelle idée de l’Homme qui n’aurait aucune différence avec les bêtes. Ils livrent leur  combat sur trois fronts : le genre, qu’il  s’agit de  substituer au sexe, l’animal qu’on entend rendre égal à l’Homme, et la mort qui n’est qu’un événement technique (sous-entendu, dont on peut disposer = euthanasie).  Toutes les frontières sont appelées  à disparaitre, qu’elles soient érigées par la morale ou la connaissance scientifique. Il s’agit purement et simplement d’évacuer de la culture, « l’humanisme » qui suppose une différence ontologique entre les sexes, entre l’Homme et les animaux, entre  la vie et la mort.  Ainsi, au nom de la négation de la différence entreles hommes et les bêtes, Donna Haraway se fait grande prêtresse de la zoophilie. La pédophilie est justifiée au nom du même principe. Encore  plus abject : l’Australien Singer, « philosophe utilitariste »,  affirme que la vie d’un chien en bonne santé vaut mieux que celle d’un enfant handicapé : on voit tout de suite où cela  mène. Et nous avons des intellectuels assez poreux pour relayer ces fadaises.

La folie végane !

Le véganisme est une branche directement dérivée de ces mouvements de pensée. Le Père de « l’antispécisme » étant le même Singer. Etre végan, c’est bannir toute utilisation de produits qui seraient issus de la domination de l’homme sur les animaux. C’est bien plus qu’un style de vie, c’est un engagement en faveur de l’abolition de toute forme d’exploitation des animaux . Là est le principal problème car, d’un choix de vie qui ne devrait ne regarder que les personnes concernées, ces guignols à l’estomac certifié 100 % non carné, ont fait du véganisme un véritable objet de militantisme, entraînant des agissements excessifs et des comportements carrément hystériques. Ainsi, des militants antispécistes ont organisé samedi des happenings « pacifiques » devant des boucheries en France pour dénoncer le « zoocide » que représentent, selon eux, l'élevage, le commerce et la consommation de viande, alors que les dégradations de vitrines de boucheries se sont multipliées ces derniers mois. Depuis le début de l'année, la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT) a recensé en France douze cas de commerces alimentaires caillassés avec tags de revendications antispécistes et plusieurs dizaines de cas de détériorations, avec du faux sang versé ou la pose d'autocollants revendicatifs. Le  « véganisme » est une une véritable idéologie qui vise à imposer sa loi à tous.  Les  moyens qu’elle utilise en font un mouvement totalitaire.

Des doctrines obscurantistes.

Ces forcenés, qui ont fait des producteurs et des mangeurs de viande des ennemis à éliminer, et qui arborent comme porte-voix le fougueux Aymeric Caron, n’ont de cesse d’occuper l’espace médiatique en mettant en avant des arguments le plus souvent aussi absurdes que fallacieux. Le  langage quotidien lui-même  reprend une partie du vocabulaire venu de ces courants de pensée. Il ne s’agit pas d’empêcher ces gens de prendre leur pied en picorant des graines de lin et de tournesol tout en buvant un verre de lait de soja, mais d’en finir avec leurs démonstrations pseudo-scientifiques complètement grotesques. Je n’entrerai pas ici dans le détail. Il suffit d’affirmer que ces gens font l’impasse sur  l’essentiel  intangible : la chaîne alimentaire qui est à la base du cycle de la vie sur Terre.  N’en déplaise à ces bons apôtres, l’Homme fait partie, au même titre que le loup ou le tigre, de ces consommateurs secondaires, et il est donc parfaitement sain pour lui de chasser, d’élever et de manger des animaux. Et même il a un intérêt à la faire dans la mesure où la vitamine B12 et le fer qui se trouvent principalement dans la viande sont indispensables à son évolution et au fonctionnement de son cerveau. C’est en mangeant de la viande que notre cerveau est devenu plus gros que celui des primates et que nous en sommes arrivés à ce degré d’évolution. Pour un être humain, consommer de la viande est donc parfaitement naturel. La  guerre  contre les essences et les frontières conceptuelles est donc une subversion destinée  à mettre à bas l’humanité de l’Homme. Les réseaux sociaux , quelques universitaires, de nombreux journalistes, plusieurs mouvements « d’illimitation » des droits dont les néoféministes, sont déjà infectés. Il faudrait les poursuivre pour atteinte aux Droits de l'Homme !

Je ne saurai trop conseiller la lecture de l’ouvrage de Jean-François Braunstein : « La philosophie devenue folle ». Il y dévoile la vision du monde qui se cache derrière un lexique d’apparence sympathique. Indispensable !  Ce sont de vrais périls qui menacent l’humanité.

Et en attendant, que les « végans » s’occupent de leur assiette, et qu’ils nous fichent la paix avec leur « fascisme alimentaire » qui n’a absolument aucun sens, et qui ne remplacera jamais le plaisir que l’on peut éprouver à manger un bon bœuf bourguignon ou une belle entrecôte grillée. Sans blague !

 


Matin d’Octobre

 Une nouvelle tenue et un poème pour saluer l'arrivée de l'automne .


Automne 2

 

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François Coppée, Promenades et Intérieurs