CE GAUCHISME QUI TUE LA FRANCE
08 décembre 2018
Et voilà, l’ISF de nouveau sur la sellette.
Rien que d’en parler, c’est comme si on avait rétabli cet impôt imbécile qui n’existe nulle part en Europe et même dans l’OCDE. Car, pour les investisseurs, la crainte de l’instabilité fiscale est aussi nuisible que sa réalité. Evidemment, non seulement il ne faut pas le rétablir, mais il faudrait aussi supprimer l’IFI. Ou alors ne nous plaignons pas que les milliards fuient la France, nous condamnant un peu plus chaque jour à partager… la pauvreté ! Il y a des totems qui ont la vie dure.
« Le problème vient de loin. »
C’est la phrase en vogue à « En Marche » en ce moment, tentative naïve de faire porter le chapeau à l’ancien monde. Dommage tout de même que le « nouveau » ne fonctionne pas. Oui, le problème vient de loin et il porte un nom : le socialisme. Le problème de la France vient de ce qu’elle a emprunté le chemin inverse de tous ses concurrents. Elle est devenue de plus en plus socialiste alors que ceux avec qui elle échange l’étaient de moins en moins. Position qui fait de notre pays le champion du monde de la taxation et des prélèvements publics avec la croissance la plus anémique. Et par son niveau de redistribution et le nombre des dispositifs « sous conditions de ressource », il est pratiquement le seul pays socialiste de la planète ayant atteint ce niveau d’étatisation. Le mal était endémique jusqu’à la prise de pouvoir de Mitterrand. Il s’est aggravé avec des décisions majeures non financées comme la retraite à 60 ans, avec les nationalisations et autres inepties collectivistes. Il a empiré sous Jospin et Hollande. Les gouvernements de droite n’ont été que des intermèdes qui n’ont guère permis de toucher au système. On a donc continué de financer par toujours plus de dette et le cercle vicieux que l’on connaît pour les impôts et les taxes.
Le paradoxe de l’Etat-providence.
Les Français semblent réclamer toujours plus de services et d’allocations à l’Etat et hurler dès qu’il faut les financer. Ce n’est qu’une apparence. Le système en place est tellement pervers, qu’un peu plus de la moitié des Français est sous assistance pendant que l’autre petite moitié est celle qui finance, généralement sans profiter des aubaines. Le point de repère c’est le « pouvoir d’achat » que l’on finance par la « redistribution » parce que nos entreprises aux semelles de plomb ne créent pas suffisamment de richesse. On prend aux uns pour donner aux autres. Ailleurs dans le monde, et dans la majorité des pays européens, les citoyens ont compris que le pouvoir d’achat n’est pas une « denrée » qu’on peut augmenter d’un coup de baguette magique, comme s’apprête à le faire Edouard Philippe qui va nous sortir de la hotte du Père Noël une prime de 1 000 €, mais qu’il faut d’abord produire la richesse. Ce raisonnement de base échappe à nos compatriotes habitués à être exonérés d’impôts sur le revenu et en même temps de taxe d’habitation, tout en « touchant » toutes sortes d’aides. Pour eux, il n’y a pas de lien évident avec le travail. Par contre, ceux-là sont sensibles à tous les revenus élevés et trouvent normal que les « riches » paient. Pour les satisfaire, notre système de prélèvement est donc devenu confiscatoire. Pour autant, les services publics n’en sont pas forcément plus performants. Du fait des intérêts de la dette qui pèsent sur le budget, ce serait même le contraire. Dans cet esprit, et en bonne logique, certains profitent de la crise actuelle pour demander le rétablissement de l’ISF. Cet impôt rapportait quelque 7 milliards d’euros par an : une goutte d’eau. Mais symbolique, parait-il. Tellement symbolique qu’il a fait fuir les familles riches et a engendré un manque à gagner fiscal de plus de 30 milliards en impôts classiques que ces familles auraient payé en France. Or l’impôt est fait pour financer les dépenses de l’Etat, il n’est pas fait pour punir le riche !
Egalitarisme mortifère.
Le cri de colère des « gilets jaunes » est en train d’être détourné. Ceux qu’on a d’abord vu manifester, ce sont ces Français des classes moyennes, habitant la France dite périphérique, souvent les lotissements pavillonnaires des premières et deuxièmes couronnes des grandes villes, ou plus prosaïquement à la campagne, comme on dit. On travaille à deux avec les salaires d’aujourd’hui : il ne reste pas grand-chose une fois qu’on a tout payé. Deux voitures sont souvent obligatoires pour aller et venir, alors le prix du carburant, ça compte. La décision de lui faire porter le « chapeau » de la transition écologique a été la goutte d’eau de trop. Ce qui s’exprimait clairement, c’était le ras-le-bol fiscal auquel s’ajoutait un ressenti négatif, celui d’être méprisé. Comme le dit François-Xavier Bellamy : « Les Gilets jaunes sont des personnes à qui l'on dit qu'il faut changer sinon ils resteront des ploucs, des ringards, qu'ils fument des clopes et qui roulent au diesel. On leur demande de changer mais ils sont dans l'incapacité de changer car on ne leur offre aucune alternative. Et en plus, on les méprise, on les insulte en disant qu'ils ne changent pas assez vite ». Rien à voir avec ce que le mouvement tend à devenir, où les revendications mille fois entendues et irresponsables prennent le dessus avec le discours égalitariste bien connu, entretenu par les Mélenchon de service. La surenchère gauchiste est un classique du genre : ses militants n’ont pas leur pareil pour infiltrer et imposer leur discours démagogique. Elle s’accompagne toujours de la violence, dans la bonne vieille tradition révolutionnaire. La preuve, les mêmes réseaux tentent d’enflammer les lycéens pour ajouter aux désordres. Ces revendications conduiront à encore plus d’impôts et de dette, puisqu’on ne mettra pas nos entreprises en situation de produire la richesse supplémentaire que l’on pourrait partager. Les Gilets jaunes ne revendiquent pas l'émancipation de l'individu, la mobilité, mais de rester là où ils sont, ce qu'ils sont et que leur monde reste vivable et humain. S’ils n’y prennent garde, les vrais « gilets jaunes » pourraient se retrouver « gros Jean» comme on dit à la campagne.
Et la croissance ?
Avec cet épisode et ce qu’il va être obligé de lâcher, le gouvernement peut définitivement dire adieu à son objectif de croissance pour 2018, qui était déjà bien entamé. Un malheur n’arrivant jamais seul, le pétrole repart à la hausse après la réunion de l’Opep, et les bourses continuent de plonger, malgré le léger rebond de Paris hier. L’arrestation de la patronne de Huawei a même provoqué un début de panique boursière à Wall street jeudi. Bref, l’horizon se bouche.
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